Einsatzguppen 1941 - Témoignages
sur les difficultés rencontrées lors des exécutions en masse
« Quand les victimes ne voulaient pas faire ce qu'on leur demandait »
Les hommes des Einsatzgruppen éreintés
par le rythme des exécutions
Extrait de
Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazisErnst Klee, Willy Dressen, Volker Riess
Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989Reproduction interdite - No reproduction
Texte original en allemand / Deutsches Original
Introduction (par PHDN):
Les témoignages qui suivent illustrent certains aspects des massacres de masse perpétrés par les nazis à l’arrière du front Russe. Des documents et informations relatifs au contexte, aux objectifs et aux événements concernés sont disponbiles à la rubrique Einsatzgruppen de PHDN, ainsi qu’à la rubrique Opérations mobiles de tueries.
Une remarque importante: la photo présentée au début de ce chapitre, très connue sous le nom de «le dernier Juif de Vinnitsa», souvent datée de début 1942, a été en réalité prise à Berdichev (Berditschew/Berdychiv, en Ukraine) fin juillet 1941 (aux environs du 28 juillet 1941) à l’occasion du massacre de masse de Juifs par une compagnie SS. C’est ce qui découle de la remarquable étude publiée en 2023 par l’historien, Jürgen Matthaus «“The last Jew in Vinnitsa”: Reframing an Iconic Holocaust Photograph», Holocaust and Genocide Studies, vol. 37, no. 3 (winter 2023), dans laquelle, via la découverte dans les archives du journal de guerre d’un capitaine de la Wehrmacht, Walter Materna, témoin du massacre, qui le décrit et l’accompagne d’une version plus nette de la fameuse photographie, l’historien a pu en corriger et préciser les circonstances.
- Déclaration sur l’honneur d’Otto Ohlendorf, commandant du Groupe spécial D (Nuremberg, 5 novembre 1945)
- Déclaration du policier Tögel, membre du commando spécial 10a (26 janvier 1965)
- Témoignage du mécanicien télégraphiste Kiebach, groupe spécial C (1er novembre 1963)
- Déclaration de Gustav Fix, membre du Sonderkommando 6 (7 janvier 1960)
- Extrait du Rapport no1, du 31 juillet 1941, sur les activités et la situation (en URSS)
- Déclaration de Viktor Trill, membre du Sonderkommando 4a (26 mai 1964)
Exécution de Juifs à Vinnitsa - 1941 ou janvier 1942 (la photographie, retrouvés sur le cadavre d’un soldat allemand était légendée "le dernier Juif de Vinnitsa"; la date de l’événement est incertaine et varie selon les sources - aucune information n’est fournie dans »Schöne Zeiten« (voir plus haut sur les avancées des travaux des historiens qui situent désormais cette photographie à Berdichev fin juillet 1941).
Déclaration sur l’honneur d’Otto Ohlendorf, commandant du Groupe spécial D (Nuremberg, 5 novembre 1945)
Des personnels appartenant à la Gestapo, au SD et à la police judiciaire étaient à la tête des groupes et des commandos spéciaux. La Waffen SS et la police nous ont détaché des renforts supplémentaires. Le groupe D avait des effectifs allant de 400 à 500 hommes et disposait de 170 véhicules environ. Lorsque l’armée allemande pénétra en Russie, je commandais le groupe D dans le secteur sud. Au cours des années pendant lesquelles j’étais au commandement du groupe D, j’ai liquidé autour de 90000 hommes, femmes et enfants. La plupart étaient des Juifs, mais parmi eux se trouvaient aussi quelques cadres communistes. Pour réaliser ce programme d’extermination, les groupes ont été divisés en commandos et les commandos en petites unités, en commandos spéciaux et en patrouilles. Les petites unités étaient généralement sous les ordres d’un homme du SD, de la Gestapo ou de la police judiciaire […]. Au sein du groupe D, je n’ai jamais autorisé les hommes à procéder individuellement à des exécutions; en revanche, j’ai donné des ordres pour que plusieurs hommes tirent en même temps, afin d’éviter toute responsabilité directe et personnelle.
Source/Quelle : Eidesstattliche Erklärung Ohlendorf vom 5. 11.45: Nbg. Dok. 2620 PS.
Déclaration du policier Tögel, membre du commando spécial 10a (26 janvier 1965)
[N.d.T. Le langage du policier Tögel correspond à celui d’un homme ayant vécu dans un milieu socio-culturel populaire. Il emploie des termes impropres comme «steppe» au lieu de rase campagne, et fait des fautes de syntaxe allemande]
Comme autre incident, je me souviens d’une exécution de grande envergure qui a eu lieu près d’un puits situé à la sortie de Kachowka. C’était un trou creusé dans la terre en pleine steppe et qui, en haut, mesurait entre 6 et 7 mètres. On a dit qu’il s’agissait d’un puits asséché. A proximité de ce puits on avait rangé des céréales.
Ces céréales entassées formaient des meules ou quelque chose du genre. Nous, les hommes de la Schutzpolizei, nous avons été conduits en camion jusqu’à ce puits. De cet endroit, on ne voyait aucun village à la ronde. Il n’y avait pas de grange dans les environs. Les victimes, c’était quelques centaines, peut être même un millier d’hommes et de femmes; on les a transportés dans des camions. Pour l’instant je ne me rappelle pas avoir vu d’enfants. Les gens qu’on avait transportés ont dû aller dans une ravine creusée par la pluie à environ 100 m du puits, ils ont dû s’allonger ou s’agenouiller puis ôter leurs vêtements. On mettait environ dix personnes à la fois au bord du puits, le peloton d’exécution, les effectifs du peloton d’exécution étaient les mêmes, moi aussi j’en étais, on les fusillait de dos. Après la salve ils basculaient en avant dans le puits. Il est même arrivé que certains, pris de peur, y sautent vivants. Le peloton d’exécution a été remplacé plusieurs fois. Moi aussi j’étais dans un état de tension nerveuse extrême pendant ces exécutions, et je ne peux plus dire, même avec la meilleure volonté du monde, combien de fois je me suis tenu près du puits et combien de fois j’ai pu me mettre au repos.
On peut bien s’imaginer que ces exécutions ne se passaient pas aussi tranquillement qu’on le raconte maintenant quand on en parle. Les femmes hurlaient et pleuraient, pareil pour les hommes. Plusieurs fois, il y a eu des tentatives de fuite. Les gardes criaient eux aussi. Quand les victimes ne voulaient pas faire ce qu’on leur demandait, elles prenaient des coups. A ce sujet, j’ai encore souvenir d’un rouquin du SD qui avait toujours un bout de câble sur lui et qui, si les opérations ne marchaient pas comme il fallait, s’en servait pour frapper sur les gens. Mais souvent, ils allaient volontairement aux lieux d’exécution. Il faut dire qu’ils n’avaient pas le choix […].
Au puits, le peloton d’exécution était composé de policiers, de SS et d’hommes du SD. Nous, les policiers, nous tirions à la carabine, les hommes du SD au pistolet mitrailleur et au revolver. De toute façon, chacun de nous avait son arme à la main. On nous distribuait les munitions qui étaient toutes prêtes dans des caisses. Sur les lieux d’exécution, c’était horrible à voir. Il y avait plein de sang au bord du puits et des débris de cervelle sur le sol. Quand on les amenait, les victimes devaient marcher dedans. Mais elles n’attendaient pas d’être là pour comprendre ce qui les attendait, car de l’endroit où elles étaient parquées, elles pouvaient déjà entendre les cris et les salves […].
Jusqu’à ce que la dernière victime soit dans le puits, les exécutions ont pris un petit après midi. Et je me souviens encore qu’après, les hommes du SD se sont saoulés et qu’ils ont sûrement dû recevoir une ration supplémentaire de schnaps. Nous, les policiers, nous n’avons rien eu et je me rappelle que ça nous a bien énervés.
Source/Quelle : Auss. Tögel vom 26.1.65: 213AR 1898/66, Bd.XI, BI. 2516ff.
Témoignage du mécanicien télégraphiste Kiebach, groupe spécial C (1er novembre 1963)
C’est à Rowno que j’ai dû participer à la première exécution […]. Chaque tireur devait viser quelqu’un. On nous avait demandé de viser la tête, nous étions à une distance d’environ 10 mètres. A l’heure actuelle, je ne saurais plus dire qui donnait l’ordre de faire feu. De toute façon, c’était un gradé de l’état major. D’autres officiers de l’état major étaient présents. L’ordre était le suivant: «prêts à tirer, feu!» et ceux qui étaient touchés tombaient dans la fosse. J’étais moi même dans le peloton. Pourtant, je n’ai pu tirer que 5 fois environ. J’avais la nausée, c’était comme dans un cauchemar. Et puis, on s’est moqué de moi parce que je n’arrivais plus à tirer. Un soldat, ou un caporal de la Wehrmacht, je ne sais plus de quelle unité, a empoigné ma carabine et s’est mis de lui même dans le peloton.
Moi, je me suis éloigné à environ 50 m du peloton d’exécution. Il était évident que je ne pouvais plus tirer. La tension nerveuse était trop forte pour moi. Et si on me demande si j’ai été blâmé à cause de mon échec, je suis bien obligé de répondre que cela n’a pas été le cas.
Source/Quelle : Auss. Kiebach vm 1.11.63: 204 AR-Z 269/60, BI. 1431 f.
Déclaration de Gustav Fix, membre du Sonderkommando 6 (7 janvier 1960)
Je tiens également à signaler que, lors de ces exécutions, la tension psychique était considérable et que de nombreux hommes n’étaient plus capables de tirer et qu’il fallait les remplacer. Pourtant, d’autres n’en avaient jamais assez et se portaient souvent volontaires pour participer à ces exécutions.
Source/Quelle : Auss. Fix vom 7. 1.60: 11204 AR-Z 15/60, Bd. 3, BI. 10.
Extrait du Rapport no1, du 31 juillet 1941, sur les activités et la situation (en URSS)
Tous les hommes supportèrent bien le surmenage physique. Mais il ne faut pas sous estimer les efforts extrêmes du point de vue psychique que l’on exigeait d’eux dans le cadre de toutes ces liquidations. Ils n’ont pu garder leur contenance et l’esprit en éveil qu’en raison de rappels individuels permanents précisant la nécessité politique de ces opérations.
Source/Quelle : Tätigkeits- und Lagebericht vom 31.7.41: Nbg. Dok. NO-2651
Déclaration de Viktor Trill, membre du Sonderkommando 4a (26 mai 1964)
J’ai encore le vague souvenir que notre patrouille, qui était en marche de Kiev à Poltava, a participé à l’exécution de 15 à 20 femmes et 4 ou 5 enfants âgés de 6 à 9 mois à Poltava. […] Aujourd’hui, je ne peux plus décrire l’endroit où ils ont été fusillés; je crois que moi aussi j’ai dû tirer, mais je me rappelle bien que je n’ai pas eu à tuer des enfants. Je me souviens encore qu’un camarade a dit que les enfants étaient plus coriaces que les vieux. C’est lui qui a été obligé de fusiller les enfants. Voir aussi nos liens et complément bibiographiques.
Source/Quelle : Auss. Trill vom 26.5.64: 204 AR-Z 269/60, Bd. XI, BI. 2282.
Texte original en allemand / Deutsches Original
»Wenn die Opfer nicht so wollten, wie sie sollten«
Aussagen über Schwierigkeiten bei MassenerschießungenZeugen und Berichte
- Eidesstattliche Erklärung von Otto Ohlendorf, Leiter der Einsatzgruppe D - Nürnberg, 5 november 1945
- Aussage des Schutzpolizisten Tögel, Mitglied des Einsatzkommandos 10a - 26 januar 1965
- Aussage des Fernschreibmechanikers Kiebach, Einsatzgruppe C - 1 november 1963
- Gustav Fix, Angehöriger des SK 6. - 7 januar 1960
- Tätigkeits- und Lagebericht Nr. 1 vom 31.7.1941
- Viktor Trill, Mitglied des SK 4a - 26 mai 1964
Der letzte Jude von Winniza - Massenerschießung durch Angehörige einer Einsatzgruppe der Sicherheitspolizei und des SD, unbekannter sowjetischer Ort (bei Winniza), undatiert (vermutlich 1941/42). Angehörige der Wehrmacht und des Reichsarbeitsdienstes schauen zu.
Eidesstattliche Erklärung von Otto Ohlendorf, Leiter der Einsatzgruppe D - Nürnberg, 5 november 1945
Die Einsatzgruppen und Einsatzkommandos wurden von Personal der Gestapo, des SD oder der Kriminalpolizei geführt. Zusätzliche Mannschaften wurden von der Ordnungspolizei und von der Waffen-SS gesteilt. Einsatzgruppe D bestand aus ungefähr 400 bis 500 Mann und verfügte über annähernd 170 Fahrzeuge. Als die deutsche Armee in Rußland einmarschierte, war ich Führer der Einsatzgruppe D im südlichen Sektor, und im Laufe des Jahres, während dessen ich Führer der Einsatzgruppe D war, liquidierte sie ungefähr 90000 Männer, Frauen und Kinder. Die Mehrzahl der Liquidierten waren Juden, aber es waren unter ihnen auch einige kommunistische Funktionäre. In der Ausführung dieses Vernichtungsprogrammes wurden die Einsatzgruppen in Einsatzkommandos untergeteilt, und die Einsatzkommandos in noch kleinere Einheiten, die sogenannten Sonderkommandos und Teilkommandos. Gewöhnlich wurden die kleineren Einheiten von einem Angehörigen des SD, der Gestapo oder Kriminalpolizei geführt. […]. Ich habe in der Gruppe D das Erschießen durch Einzelpersonen nie genehmigt, sondern befohlen, daß mehrere Leute gleichzeitig schießen sollten, um direkte, persönliche Verantwortung zu vermeiden.
Source/Quelle : Eidesstattliche Erklärung Ohlendorf vom 5. 11.45: Nbg. Dok. 2620 PS.
Aussage des Schutzpolizisten Tögel, Mitglied des Einsatzkommandos 10a - 26 januar 1965
Als weiteren Vorfall erinnere ich mich an eine Erschießung größeren Ausmaßes an einem Brunnen nach Kachowka gelegen. Es war dies ein am oberen Rand etwa 6 bis 7 Meter messendes Erdloch in der Steppe. Es soll sich um einen vertrockneten Brunnen gehandelt haben. Nahe dieses Brunnens war Getreide aufgestellt.
Man kann dieses aufgestellte Getreide als Diemen, Stiegen oder wie man will bezeichnen. Wir Schutzpolizisten wurden mit dem Mannschaftswagen zu diesem Brunnen hingefahren. Es war von diesem Brunnen aus weit und breit keine Ortschaft zu sehen. Eine Feldscheune befand sich nicht in dessen Nähe. Die Opfer, es waren mehrere hundert, können sogar an die tausend Männer und Frauen gewesen sein, wurden mit Lastwagen herangefahren. An Kinder kann ich mich im Augenblick nicht erinnern. Die herangebrachten Leute mußten sich etwa 100 Meter von dem Brunnen entfernt in eine vom Regen ausgewaschene Mulde legen oder knieen und mußten dort auch ihre Oberbekleidung ablegen. Es wurden immer so an die 10 Leute an den Brunnenrand gestellt und diese von einem gleichstarken Exekutionskommando, worunter auch ich war, von hinten erschossen. Die Leute stürzten nach Schußabgabe vornüber in den Brunnen. Es kam auch vor, daß einige aus Angst lebend hineinsprangen. Das Erschießungskommando wurde mehrfach ausgewechselt. Auf Grund der seelischen Belastung, der auch ich bei dieser Erschießung ausgesetzt war, kann ich heute beim besten Willen nicht mehr sagen, wie oft ich an der Grube stand und wie oft ich zurücktreten durfte.
Man kann sich ja vorstellen, daß diese Erschießungen nicht in der Ruhe vor sich gingen, wie man sie heute erörtern kann. Die Frauen schrieen und weinten, ebenso auch die Männer. Teilweise gab es Ausreißversuche. Die Zutreiber schrieen ebenso laut. Wenn die Opfer nicht so wollten, wie sie es sollten, gab es auch Schläge. Hierbei ist mir besonders ein rothaariger SO-Mann in Erinnerung, der immer ein Stück Kabel bei sich hatte, und wenn die Aktion nicht so lief, wie sie gehen sollte, damit auf die Leute einschlug. Vielfach aber kamen sie freiwillig zur Hinrichtungsstätte. Sie hatten ja auch gar keine andere Wahl.[…]
Das Erschießungskommando an diesem Brunnen bestand aus Schutzpolizisten, Waffen-SS-Angehörigen und SO-Leuten. Wir Schutzpolizisten schossen mit unseren Karabinern, die SO-Leute mit Maschinenpistolen und Pistolen. Es hatte auf jeden Fall jeder seine Waffe in der Hand. Die benötigte Munition wurde aus bereitstehenden Kisten ausgegeben. An der Exekutionsstätte hat es grauenhaft ausgesehen. Am Brunnenrand befand sich eine Menge Blut und es lagen wohl auch Hirnteile am Boden. Die Opfer mußten, wenn sie herangeführt wurden, da hineintreten. Aber nicht erst dort bemerkten sie, was ihnen bevorstand, sondern schon von ihrem Lagerplatz her konnten sie ja das Schießen und die Schreie hören. […]
Die Erschießung hat, bis das letzte Opfer im Brunnen war, einen knappen Nachmittag gedauert. Von dieser Exekution weiß ich noch genau, daß die SO-Leute hinterher besoffen waren, und daher eine Sonderzuteilung an Schnaps bekommen haben mußten. Wir Schutzpolizisten haben nichts bekommen, und ich weiß noch, daß wir uns darüber sehr aufgeregt haben.
Source/Quelle : Auss. Tögel vom 26.1.65: 213AR 1898/66, Bd.XI, BI. 2516ff.
Aussage des Fernschreibmechanikers Kiebach, Einsatzgruppe C - 1 november 1963
In Rowno mußte ich die erste Erschießung mitmachen. […] Jeweils ein Schütze hatte auf eine Person zu schießen. Es wurde Kopfschuß angewiesen, und zwar auf eine Distanz von ca. 10 Metern. Wer den Feuerbefehl gab, kann ich heute nicht mehr sagen. Jedenfalls war es ein Führerdienstgrad vom Stab. Es waren noch mehrere Offiziere des Stabes bei der Erschießung anwesend. Der Feuerbefehl lautete: »Zum Schuß fertig, legt an, gebt Feuer.« Die getroffenen Personen fielen dann in die Grube. Ich selbst war auch bei den Schützen, konnte jedoch nur etwa 5 mal abschießen. Es wurde mir übel, mir war es wie im Traum. Nachher wurde ich ausgelacht, weil ich nicht mehr schießen konnte. Ein Soldat oder Gefreiter von der Wehrmacht, welche Dienststelle, ist mir unbekannt, hat mir den Karabiner abgenommen und sich selbst in die Schützenkette gestellt.
Ich selbst habe mich etwa 50 Meter von dem Schützenkommando entfernt. Es war offensichtlich, daß ich nicht mehr schießen konnte. Die nervliche Belastung war für mich zu groß. Wenn ich gefragt werde, ob ich wegen meines Versagens getadelt wurde, dann muß ich entgegnen, daß dies nicht der Fall war.
Source/Quelle : Auss. Kiebach vm 1.11.63: 204 AR-Z 269/60, BI. 1431 f.
Gustav Fix, Angehöriger des SK 6. - 7 januar 1960
Bemerken mächte ich noch, daß durch die erhebliche seelische Belastung bei solchen Exekutionen es zahlreiche Männer gab, die nicht mehr in der Lage waren, Erschießungen durchzuführen und deshalb ausgetauscht werden mußten. Andere Personen konnten jedoch nicht oft genug daran teilnehmen und meldeten sich häufig freiwillig zu diesen Exekutionen.
Source/Quelle : Auss. Fix vom 7. 1.60: 11204 AR-Z 15/60, Bd. 3, BI. 10.
Tätigkeits- und Lagebericht Nr. 1 vom 31.7.1941
Von allen Männern wurden die harten körperlichen Strapazen gut überwunden. Nicht minder einzuschätzen sind die seelischen Höchstanstrengungen, die von ihnen bei der großen Anzahl der Liquidierungen verlangt werden. Durch ständige persönliche Ausrichtung unter Hinweis auf die politische Notwendigkeit wurden Geist und Haltung wach erhalten
Source/Quelle : Tätigkeits- und Lagebericht vom 31.7.41: Nbg. Dok. NO-2651
Viktor Trill, Mitglied des SK 4a - 26 mai 1964
Dunkel ist mir noch in Erinnerung, daß unser Teilkommando Poltawa unterwegs auf dem Marsch von Kiew nach Poltawa eine Erschießung von 15 bis 20 Juden, darunter auch Frauen und vier bis fünf Kinder im Alter zwischen einem halben Jahr und einem dreiviertel Jahr, durchgeführt hat. […] Das Erschießungsgelände kann ich heute nicht mehr beschreiben. Ich glaube, auch ich mußte schießen, weiß aber bestimmt noch, daß ich keine Kinder zu erschießen hatte. Ich habe heute noch in Erinnerung, wie ein Kamerad sagte, die Kinder hätten ein zäheres Leben wie die Alten. Er mußte Kinder erschießen.
Source/Quelle : Auss. Trill vom 26.5.64: 204 AR-Z 269/60, Bd. XI, BI. 2282.
Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten« Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.
Eléments bibliographiques & liens