Babi Yar 29-30 septembre 1941

Le massacre de 33 771 Juifs dans les ravins de Babij Yar

«Épuisant pour les nerfs »

Les hommes des Einsatzgruppen éreintés
par le rythme des exécutions


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
Reproduction interdite - No reproduction

Texte original en allemand / Deutsches Original


Introduction (par PHDN):

Dans la banlieue de Kiev (Ukraine), se trouvent les ravins de Babi Yar. En septembre 1941, les Allemands réunissent plusieurs dizaines de milliers de Juifs de Kiev et organisent leur massacre par balles durant deux jours, les 29 et 30 septembre 1941. Par la suite, le mêmes ravins furent de nouveau employés pour d’autres massacres de masse, non seulement de Juifs, mais également de Polonais et d’Ukrainiens non juifs, par dizaines de milliers. A partir de juillet 1943, les Allemands organisèrent l’exhumation et l’incinération des cadavres accumulés, dans le cadre de l’Opération 1005, afin de tenter de faire disparaître les traces de leurs crimes. Les documents et témoignages présentés ici concernent le premier massacre de Juifs de septembre 1941. Voir aussi nos liens et complément bibiographiques.



Extrait du Rapport sur les événements d’U.R.S.S., no 97, du 28 septembre 1941

Présence présumée de 150000 Juifs. Mesures en cours pour recenser tous les Juifs. Exécution d’au moins 50000 Juifs prévue. La Wehrmacht se félicite ces mesures et demande que l’on emploie des moyens radicaux.

Source/Quelle: Ereignismeldung UdSSR Nr. 97 vom 28.9.1941 (Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen in Ludwigsburg).


Rapport de l’Einsatzgruppe C sur le bilan de 33771 Juifs assassinés (2 octobre 1941)

Groupe spécial C
Garnison de Kiev

Le commando spécial 4a, en coopération avec l’état major du groupe et deux commandos du régiment de gendarmerie sud, a exécuté 33771 Juifs les 29 et 30 septembre 1941 à Kiev.

Rapport sur les événements en U.R.S.S., N° 101, du 2 octobre 1941.

Source/Quelle: Ereignismeldung UdSSR Nr. 101 vom 2.10.1941 (Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen in Ludwigsburg).


Déclaration du chauffeur Höfer (27 août 1959)

Un jour, on m’a donné l’ordre d’aller jusqu’à l’entrée de la ville avec mon camion. Un Ukrainien m’accompagnait. Il devait être environ 10 h. En route, nous avons dépassé des Juifs avec leurs bagages qui marchaient dans la même direction que moi. Il y avait des familles entières. Plus nous nous éloignions de la ville, plus les colonnes étaient denses. Dans un grand champ à ciel ouvert, nous avons vu des tas de vêtements. C’était là que j’avais ordre d’aller et l’Ukrainien m’indiquait le chemin.

Nous nous sommes arrêtés à un endroit à proximité des tas de vêtements, les Ukrainiens qui se trouvaient sur place ont tout de suite commencé à charger les vêtements dans le camion. A cet endroit, j’ai constaté que les Juifs qui arrivaient, hommes, femmes et enfants, étaient pris en charge par les Ukrainiens. On les menait à différents endroits, où successivement ils devaient d’abord déposer leurs bagages, leurs manteaux, leurs chaussures, leurs vêtements puis leurs sous vêtements. Ensuite, ils étaient obligés de remettre leurs objets de valeur à un autre endroit. On avait fait un tas pour chaque type de vêtement. Tout allait très vite, et si quelqu’un hésitait, les Ukrainiens lui venaient en aide à coups de pied. Je crois qu’il ne leur fallait même pas une minute entre le moment où ils donnaient leur manteau et celui où ils étaient entièrement nus. On ne faisait pas de différence entre les hommes, les femmes et les enfants. A la vue de ce déshabillage, les Juifs qui suivaient auraient bien pu rebrousser chemin. Je m’étonne encore qu’ils ne l’aient pas fait.

Les Juifs, une fois déshabillés, étaient conduits vers un cirque qui faisait environ 150 m de longueur sur 30 m de largeur et bien 15 m de profondeur. Les Juifs devaient emprunter les deux ou trois passages étroits qui y menaient. Quand ils arrivaient au bord du précipice, des agents de police les attrapaient et les allongeaient sur ceux qui venaient d’être abattus. Tout allait très vite. Les cadavres étaient carrément empilés. Dès qu’un Juif était allongé, un homme de la police arrivait avec son pistolet mitrailleur et lui tirait une balle dans la nuque. Les Juifs qui arrivaient au gouffre étaient si terrifiés à la vue de ce spectacle épouvantable qu’ils semblaient perdre toute volonté. On raconte même que certains se seraient mis d’eux mêmes dans les rangs, se seraient couchés et auraient attendu le coup de feu.

Deux tireurs seulement procédaient aux exécutions. L’un était en action dans un coin du gouffre et le second à l’autre extrémité. J’ai vu ces hommes debout sur les couches de cadavres tout en continuant à tirer un coup après l’autre.

Dès qu’un Juif était mort, l’homme marchait sur le corps et passait au suivant qui était déjà allongé, puis il le descendait. C’était du travail à la chaîne, sans faire de différence entre les hommes, les femmes et les enfants. On laissait les enfants avec leurs mères et on les fusillait ensemble.

Je ne suis pas resté longtemps. Quand je me suis approché de la fosse, j’ai été tellement horrifié par ce spectacle atroce que je n’ai pas pu regarder. J’ai vu trois rangées de cadavres empilés les uns sur les autres sur une distance de 60 m. Je ne pouvais pas voir combien de couches avaient été mises les unes sur les autres. Il était quasiment impossible de réaliser à la vue de ces corps couverts de sang et tressaillant encore, si bien que je ne me souviens plus exactement des détails. A part ces deux tireurs, des policiers assez costauds se tenaient à chaque accès au gouffre et couchaient les victimes sur les autres corps de manière à ce que le tireur n’ait plus qu’à faire feu.

Quand les victimes arrivaient au gouffre par le sentier, elles ne voyaient cette scène effroyable qu’au dernier moment, et poussaient des cris d’épouvante. Mais l’instant d’après, «l’homme fort» les saisissait et les allongeait sur les autres. Ceux qui suivaient ne pouvaient pas voir cette scène parce que le passage formait un coude.

Au moment du déshabillage, la plupart d’entre eux se défendaient et hurlaient. Les Ukrainiens n’y faisaient pas attention. Ils se dépêchaient de les pousser au plus vite vers les entrées du gouffre.

De l’endroit où ils se déshabillaient, on ne pouvait pas apercevoir le gouffre qui était à peu près à 150 m de distance des tas de vêtements. De plus, le vent était fort et il faisait très froid. Il était impossible d’entendre les coups de feu. C’est ce qui peut expliquer que les Juifs n’ont pas pu réaliser à temps ce qui se passait. Mais aujourd’hui encore, je m’étonne que, du côté des Juifs, rien n’ait été entrepris. Sans arrêt, des foules venaient de la ville et arrivaient sur ce terrain en toute innocence apparemment, toujours convaincus qu’ils allaient être déplacés autre part.

Source/Quelle: Auss. Höfer vom 27.8.59: 2 AR-Z 21/58, Bd.VI, B1.4035ff.


Témoignage de Kurt Werner, membre du commando spécial SK 4a (28 mai 1964)

Tout le commando, excepté une sentinelle, s’est mis en marche vers six heures du matin pour procéder à ces exécutions. Moi, j’étais dans un camion. Tous les hommes disponibles ont dû y aller. Nous avons roulé pendant vingt minutes environ en prenant la direction nord. Nous nous sommes arrêtés sur une route pavée qui aboutissait dans un terrain à découvert. Une foule de Juifs y était rassemblée. On avait aussi installé un endroit où ils devaient déposer leurs bagages et leurs vêtements. Au bout d’un kilomètre, j’ai aperçu un grand cirque naturel. C’était un terrain sablonneux. Le gouffre avait environ 10 m de profondeur, 400 m de longueur, 10 m de largeur en bas et peut être 80 m en haut.

Immédiatement après mon arrivée sur les lieux d’exécution, j’ai dû descendre au fond de ces gorges avec mes camarades. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que les premiers Juifs soient amenés et descendent la pente. Les Juifs devaient se coucher le visage contre terre contre la paroi du gouffre. Au fond du gouffre, les tireurs avaient été divisés en trois groupes d’environ 12 hommes. Les Juifs étaient tous conduits en même temps aux pelotons d’exécution. Les suivants devaient s’allonger sur les corps de ceux qui venaient d’être exécutés. Les tireurs se mettaient derrière eux et les abattaient d’une balle dans la nuque. Je me souviens encore aujourd’hui qu’ils étaient saisis d’épouvante dès qu’ils arrivaient au bord de la fosse, et apercevaient les cadavres. Beaucoup d’entre eux, terrifiés, ont commencé à crier. On ne peut pas s’imaginer les nerfs qu’il fallait avoir, en bas, pour faire ce sale travail. C’était atroce […]

Il a fallu que je passe toute la matinée au fond du ravin. Je devais tirer sans arrêt pendant un certain temps; ensuite, c’était moi qui remplissais les chargeurs des pistolets mitrailleurs. Pendant ce temps là, d’autres camarades étaient affectés au peloton. Vers midi, on nous a fait sortir du gouffre, puis, I’après midi, il a fallu qu’avec les autres, je conduise les Juifs jusqu’au ravin. Alors d’autres caramades ont continué à tirer en bas, dans le gouffre. Nous avons mené les Juifs jusqu’au bord du ravin et ils ont dévalé la pente tout seuls. Ce jour là, les exécutions ont certainement duré […] jusqu’à 17 h ou 18 h. Ensuite, on nous a reconduits à notre cantonnement. Ce soir là, il y a de nouveau eu distribution d’alcool (schnaps).

Source/Quelle: Auss. Werner vom 28.5.64: 204 AR-Z 269/60, Bd. XI, BI. 2306ff.


Témoignage de Anton Heidborn (SK 4a), au sujet des jours qui suivirent (1er novembre 1963)

Trois jours après les exécutions, on nous a conduits une fois de plus sur les lieux. En arrivant, nous avons vu une femme assise près d’un buisson, elle était indemne et avait manifestement survécu aux exécutions. Cette femme a été passée par les armes par un homme du SD qui nous accompagnait, mais dont j’ignore le nom. Ensuite, nous avons vu une main sortir du tas de cadavres, quelqu’un faisait des signes. Je ne sais pas si c’était un homme ou une femme. Je suppose que cette personne, elle aussi, a été achevée par l’homme du SD, mais en vérité, je n’ai rien vu.

Ce jour là, on a commencé à recouvrir le tas de cadavres; il y avait aussi des civils en renfort. A certains endroits on a même fait sauter les parois.

Par la suite, je ne suis plus retourné sur les lieux. Nous avons passé plusieurs jours à aplatir des billets de banque qui avaient appartenu aux Juifs exécutés. A mon avis, ces sommes s’élevaient à des millions. Je ne sais pas ce qu’on a fait de cet argent. Nous l’avons empaqueté dans des sacs et expédié.

Source/Quelle: Auss. Heidborn vom 1.11.63: 204 AR-Z 269/60, Bd. VII, BI. 1423.


Rapport de l’Einsatzgruppe C sur la liquidation des Juifs de Kiev (23 novembre 1941)

A Kiev, les difficultés rencontrées lors de la réalisation de ce type d’opération d’envergure (surtout en ce qui concerne le recensement) ont pu être maîtrisées parce qu’un affichage sur les murs de la ville a appelé la population juive à se préparer à être déplacée*. Au début, bien qu’on n’ait compté que sur une participation de 5000 à 6000 Juifs, plus de 30000 se sont présentés. En raison d’une organisation très habile, ils ont pu croire à leur transplantation jusqu’au moment précédant l’exécution.

Même si, de cette manière, on a pu jusqu’à présent liquider 75000 Juifs au total, nous avons dès aujourd’hui la certitude qu’il est impossible de résoudre le problème juif par cette méthode.

Rapport sur les événements d’U.R.S.S., N° 128, du 23 novembre 1941.

* N.d.T. Les autorités nazies faisaient croire aux Juifs qu’ils allaient être regroupés dans des zones qui leur seraient réservées.

Source/Quelle: Ereignismeldung UdSSR Nr. 128 vom 3.11.1941 (Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen in Ludwigsburg).


Texte original en allemand / Deutsches Original

»Nervenkraft gekostet«
Die Ermordung von 33771 Juden in der Schlucht von Babi-Yar (29./30.9.41)

Zeugen und Berichte



Ereignismeldung UdSSR Nr. 97 vom 28.9.1941

Angeblich 150000 Juden vorhanden. Maßnahmen eingeleitet zur Erfassung des gesamten Judentums. Exekution von mindesten 50000 Juden vorgesehen. Wehrmacht begrußt Maßnahmen und erbittet radikales Vorgehen.

Source/Quelle: Ereignismeldung UdSSR Nr. 97 vom 28.9.1941 (Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen in Ludwigsburg).


Ereignismeldung UdSSR Nr. 101 vom 2.10.1941

Einsatzgruppe C.
Standort Kiew.

Das Sonderkommando 4a hat in Zusammenarbeit mit Gruppenstab und zwei Kommandos des Polizei-Regiments Süd am 29. und 30.9.41 in Kiew 33771 Juden exekutiert.

Source/Quelle: Ereignismeldung UdSSR Nr. 101 vom 2.10.1941 (Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen in Ludwigsburg).


Aussage des Kraftfahrers Höfer (27 august 1959)

Eines Tages bekam ich den Auftrag, mit meinem Lkw vor die Stadt zu fahren. Als Begleiter hatte ich einen Ukrainer bei mir. Es mochte so gegen 10.00 Uhr gewesen sein. Auf dem Wege dorthin überholten wir zu Fuß gehende Juden, die mit Gepäck in meiner Richtung marschierten. Es waren ganze Familien. Je mehr wir aus der Stadt herauskamen, desto dichter wurden die Kolonnen. Auf einem großen freien Feld lagen Haufen von Kleidungsstücken. Diese waren mein Fahrziel. Ich wurde von dem Ukrainer dorthin gelotst.

Nach dem Anhalten auf dem Platz, in der Nähe der Kleiderhaufen, wurde der Lkw sofort mit Bekleidungsstucken beladen. Dies wurde von den dort befindlichen Ukrainern ausgefuhrt. Ich beobachtete auf diesem Platz. daß die angekommenen Juden - Männer, Frauen und Kinder - von den Ukrainern In Empfang genommen wurden. Sie wurden an verschiedenen Plätzen verbeigeleitet, wo sie nacheinander zunachst Ihr Gepäck, die Mantel. Schuhe und Oberbekleidung und Buch die Unterbekleidung ablegen mußten. Genause mußten sie an einer bestimmten Stelle Ihre Wertsachen ablegen. Für jedes Kleidungsstück war ein besonderer Haufen gebildet worden. Das ging alles sehr schnell vor Sich, und wo der Einzelne zögerte, wurde von den Ukrainern mit Fußt ritten und Stößen nachgeholfen. Ich glaube, daß der Einzelne keine Minute brauchfe, bis er von der Abgabe des Mantels vollkommen nackt dastand. Es wurde hier kein Unterschied zwischen Männern Frauen und Kindern gemacht. Die nachkommenden Juden hatten wohl Gelegenheit, angesichts dieser Entkleidung kehrt zu machen. Ich wundere mich noch heute, daß dies nicht geschehen ist.

Die entkleideten Juden wurden in eme Schlucht geleitet. die die Ausmaße von etwa 150 Meter Lange, 30 Meter Breite hatte und gut 15 Meter tief war Zu dieser Schlucht führten 2 oder 3 schmale Eingänge, durch die die Juden hinuntergeschleust wurden. Wenn sie am Rande der Schlucht ankamen, wurden sie von Beamten der Schutzpolitei ergriffen und auf bereits erschossene Juden gelegt. Dies ging alles sehr schnell. Die Leichen wurden regelrecht geschichtet. So wie ein Jude dalag, kam ein Schütze von der Schutzpolizei mit der Maschinenpistole und erschoß den daliegenden durch Genickschuß. Die Juden, die in die Schlucht kamen, waren von dem Anblick dieses grausigen Bildes so erschrocken, daß sie vollkommen willenlos waren. Es soll sogar vorgekommen sein, daß sie sich selbst in Reih und Glied legten und den Schuß abgewartet haben.

Es waren nur 2 Schutzen da. die die Erschießungen vornahmen. Der eme Schutze war auf dem einen Ende der Schlucht in Aktion und der andere auf dem anderen. Ich sah die Schutzen auf den bereits aufgeschichteten Leichen stehen, wahrend sie nachemander geschossen haben.

Sowie ein Jude durch einen Schuß tot war, ging der Schlitze auf den Leibern der Erschossenen zum nachsten inzwischen hingelegten Juden und erschoß diesen. So ging das am laufenden Band, ohne Unterschied zwischen Männern, Frauen und Kindern. Die Kinder wurden bei ihren Muttern gelassen und mit ihnen erschossen.

Ich habe diesen Anblick nur kurz gehabt. Als ich an die Grube herankam, war ich so erschrocken von dem grauenvollen Anblick, daß ich nicht lange hinschauen konnte. Ich sah in der Grube bereils 3 Reihen Leichen in einer Lange von etwa 60 Metern aufgeschichtet. Wiaviele Schichten bereits ubereinander waren, konnte ich nicht sehen. Der Anblick der zuckenden mit Blut verschmierten Körper war einfach nicht zu fassen, so daß ich Einzelheiten nicht so recht erfassen konnte. Außer den beiden Schutzen waren an jedem Eingang zur Schlucht je ein »Packer«, ein Schutzpolizist, der das Opfer so auf die anderen Leichen legte, daß der vorbeigehende Schütze nur noch den Schuß abgeben brauchte.

Wenn die Opfer durch die Wege zur Schlucht kamen und im letzten Augenblick das grauenvolle Bild sahen, stießen sie Entsetzensschreie aus. Aber im nächsten Augenblick wurden sie schon von den »Packern« umgerissen und zu den andern gelegt. Die Nachfolgenden konnten dieses entsetzliche Bild nicht gleich sehen, weil es um eine Ecke ging.

Bei der Entkleidung der einzelnen Personen wehrten sich die meisten, und es gab viel Geschrei. Die Ukrainer nahmen darauf keine Rücksicht. Sie trieben sie in größter Eile nur schnell zur Schlucht durch die Zugänge.

Vom Entkleidungsplatz aus konnte man die Schlucht, die etwa 150 Meter vom ersten Kleiderhaufen weg war, nicht erkennen. Außerdem wehte ein scharfer Wind, und es war auch sehr kalt. Die Schüsse in der Schlucht waren nicht zu hören. Daraus erkläre ich mir, daß die Juden nicht rechtzeitig den eigentlichen Vorgang erkennen konnten. Ich wundere mich noch heute darüber, daß von Seiten der Juden nichts dagegen unternommen wurde. Es kamen immer neue Massen aus der Stadt zu diesem Gelände, das sie scheinbar ahnungslos betraten, immer in der Meinung, daß sie umgesiedelt werden.

Source/Quelle: Auss. Höfer vom 27.8.59: 2 AR-Z 21/58, Bd.VI, B1.4035ff.


Aussage Kurt Werner, Mitglied des SK 4a (28 mai 1964)

Das ganze Kommando, mit Ausnahme einer Wache, ist damals gegen sechs Uhr morgens zu diesen Erschießungen ausgerückt. Ich selbst saß auf einem Lkw. Es mußte alles ran, was verfügbar war. Wir sind damals etwa 20 Minuten lang in nördlicher Richtung gefahren. Wir hielten auf einer gepflasterten Straße im freien Gelände an, die dort aufhörte. Dort waren unzählige Juden versammelt, und dort war auch eine Stelle eingerichtet, wo die Juden ihre Kleidung und ihr Gepäck ablegen mußten. Nach einem Kilometer sah ich eine große natürliche Schlucht. Es war sandiges Gelände. Die Schlucht war ca. 10 Meter tief, etwa 400 Meter lang, oben etwa 80 Meter breit und unten etwa 10 Meter breit.

Gleich nach meiner Ankunft im Exekutionsgelände mußte ich mich zusammen mit anderen Kameraden nach unten in diese Mulde begeben. Es dauerte nicht lange, und es wurden uns schon die ersten Juden über die Schluchtabhänge zugeführt. Die Juden mußten sich mit dem Gesicht zur Erde an die Muldenwände hinlegen. In der Mulde befanden sich drei Gruppen mit Schützen, mit insgesamt etwa 12 Schützen. Gleichzeitig sind diesen Erschießungsgruppen von oben her laufend Juden zugeführt worden. Die nachfolgenden Juden mußten sich auf die Leichen der zuvor erschossenen Juden legen. Die Schützen standen jeweils hinter den Juden und haben diese mit Genickschüssen getötet. Mir ist heute noch in Erinnerung, in welches Entsetzen die Juden kamen, die oben am Grubenrand zum ersten Mal auf die Leichen in der Grube hinunterblicken konnten. Viele Juden haben vor Schreck laut aufgeschrieen. Man kann sich gar nicht vorstellen, welche Nervenkraft es kostete, da unten diese schmutzige Tätigkeit auszuführen. Es war grauenhaft. […]

Ich mußte den ganzen Vormittag über unten in der Schlucht bleiben. Dort mußte ich eine Zeitlang immer wieder schießen, und dann war ich damit beschäftigt, Magazine der MPi mit Munition zu füllen. Während dieser Zeit wurden andere Kameraden als Schützen eingeteilt. Gegen Mittag wurden wir aus der Mulde herausgezogen, und nachmittags mußte ich mit anderen oben die Juden der Mulde zuführen. In dieser Zeit haben dann andere Kameraden unten in der Mulde geschossen. Die Juden wurden von uns bis zum Muldenrand hingeleitet, dort sind sie dann von selbst die Abhänge hinuntergelaufen. Die ganze Erschießung an diesem Tage mag etwa bis […] 17.00 oder 18.00 Uhr gedauert haben. Anschließend wurden wir wieder in unser Quartier zurückgezogen. An diesem Abend hat es wieder Alkohol (Schnaps) gegeben.

Source/Quelle: Auss. Werner vom 28.5.64: 204 AR-Z 269/60, Bd. XI, BI. 2306ff.


Anton Heidborn (SK 4 a) über die Tage danach (1 november 1963)

Am dritten Tag nach der Exekution wurden wir noch einmal an die Exekutionsstelle gefahren. Bei der Ankunft sahen wir, daß eine Frau an einem Busch saß und die Exekution anscheinend unverletzt überstanden hatte. Diese Frau wurde von dem uns begleitenden SD-Mann - Name unbekannt - erschossen. Weiter haben wir gesehen, daß aus einem Leichenhaufen heraus noch eine Person mit der Hand winkte. Ob es eine Frau oder ein Mann war, weiß ich nicht. Ich nehme an, daß auch diese Person von dem SD-Mann vollends erschossen wurde, gesehen habe ich es allerdings nicht.

An diesem Tage wurde nun damit begonnen, die Leichenhaufen zuzudecken, Hierzu waren Zivilisten eingesetzt. Teilweise sind die Wände auch abgesprengt worden.

Nach diesem Tage kam ich nicht mehr an die Exekutionsstelle. Wir waren danach einige Tage damit beschäftigt, Geldscheine zu glätten, die aus dem Eigentum der erschossenen Juden stammten. Ich schätze, es muß sich um Millionenbeträge gehandelt haben. Was mit dem Geld geschehen ist, weiß ich nicht. Es wurde in Säcke verpackt und weggeschickt.

Source/Quelle: Auss. Heidborn vom 1.11.63: 204 AR-Z 269/60, Bd. VII, BI. 1423.


Ereignismeldung UdSSR Nr. 128 vom 3.11.1941

Die sich bei Durchführung einer solchen Großaktion ergebenden Schwierigkeiten — vor allem hinsichtlich der Erfassung — wurden in Kiew dadurch überwunden, daß durch Maueranschlag die jüdische Bevölkerung zur Umsiedlung aufgefordert worden war. Obwohl man zunächst nur mit einer Beteiligung von etwa 5000 bis 6000 Juden gerechnet hatte, fanden sich über 30000 Juden ein, die infolge einer überaus geschickten Organisation bis unmittelbar vor der Exekution noch an ihre Umsiedlung glaubten.

Wenn auch bis jetzt auf diese Weise insgesamt etwa 75000 Juden liquidiert worden sind, so besteht doch schon heute Klarheit darüber, daß damit eine Lösung des Judenproblems nicht möglich sein wird.

Source/Quelle: Ereignismeldung UdSSR Nr. 128 vom 3.11.1941 (Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen in Ludwigsburg).

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.


Eléments bibliographiques & liens