Témoignages sur la légende de l'obligation d'obéir aux ordres

«… Toujours prêts à participer aux exécutions »


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
Reproduction interdite - No reproduction

Texte original en allemand / Deutsches Original


Exécution de Juifs à Vinnitsa - janvier 1942 URSS, 1941. Juifs se déshabillant avant d’être exécutés par les Einsatzgruppen

Bornholt, employé du poste de police des frontières de Neu Sandez (Gouvernement général/district de Cracovie — 10 septembre 1963)

A part quelques exceptions, les membres du commissariat de la police des frontières étaient toujours prêts à participer aux exécutions de Juifs. C’était la fête pour eux! Aujourd’hui, il ne faudrait pas qu’ils racontent des histoires! Il ne manquait jamais personne… J’insiste encore une fois pour dire que l’on se fait de fausses idées si l’on croit qu’ils participaient à ces opérations à contrecœur. La haine des Juifs était grande, c’était de la vengeance; ils voulaient de l’or et de l’argent. Il ne faut pas se leurrer, il y avait de quoi prendre au cours de ces opérations! Partout où nous allions, il y avait quelque chose à prendre. Les Juifs pauvres, on les amenait, les riches, ils allaient les chercher et fouillaient leurs appartements.

Source/Quelle: Auss. des Kriminalangestellten beim Grenzkomm. Neu-Sandez, Bornholt, vom 10.9.63: ZSt. I. Befehlsnotstand - B 59(Ausgabe: April 1964), BI. 7.


Müller, auxiliaire de police du commando spécial de Stalino (28 juin 1965)

Puis on nous a informés que nous pouvions refuser d’obéir aux ordres et ne pas participer sans avoir à craindre de conséquences.

Source/Quelle: Auss. des Hilfspolizisten Müller vom 28.6.65: Aa.O., B 77 (Ausg. Juni 1966), BI. 2.


Plappert, membre du 3e escadron du IIe détachement de police montée, sur les exécutions de Juifs à Hrubieszow (20 mai 1964)

Possible que c’était en automne 1942; mais avec la meilleure volonté, je ne peux pas me rappeler exactement à quelle période Kosar, notre adjudant, a sélectionné un groupe d’hommes d’une section qui était stationnée à Hrubieszow; ils devaient fusiller un groupe de Juifs qui avaient été transportés dans les environs de la caserne dans un ou deux camions. Les Juifs avaient été déchargés dans le périmètre de la caserne, derrière le camp de prisonniers dans lequel se trouvaient des prisonniers de guerre russes. Ils devaient être fusillés tout à côté de l’endroit où nous étions. Compte tenu de mon éducation, j’étais opposé à cette opération, j’ai pris position derrière le camion qui avait servi à transporter les Juifs. Je pensais que, de cette manière, je n’aurais pas à participer à l’exécution. Cependant, le maréchal des logis Kosar m’a trouvé à cet endroit et m’a ordonné de participer à l’exécution comme il en avait été décidé précédemment. J’ai refusé parce que je ne pouvais pas faire feu sur des hommes sans défense, je ne voulais pas devenir un assassin. Je l’ai dit à Kosar, alors il a cessé de faire pression sur moi et d’exiger que j’obéisse aux ordres […].

Je n’ai souffert d’aucun préjudice à la suite de mon refus de faire partie du peloton d’exécution. Bien que j’aie dit à Kosar qu’il pouvait m’envoyer au front ou n’importe où, mais que je ne tirerais pas sur des Juifs sans défense, mon refus n’a pas eu de suites. Je ne sais pas combien de Juifs ont été exécutés.

Source/Quelle: Auss. des Angehörigen der Polizei-Reiter-Abt. 111, Plappert, vom 20.5.64: A.a.O., B 66 (Ausg. Okt.64), BI. 16.


Adamec, membre du 3e bataillon de police (307), au sujet d’une exécution à Brest Litovsk (9 février 1966)

Moi aussi je devais être affecté à un peloton d’exécution. J’ai reçu l’ordre soit du lieutenant Kayser, soit de l’adjudant Steffens. J’étais bouleversé à la vue des lieux d’exécution. J’ai refusé de participer et rien ne m’est arrivé. Personne n’a jamais engagé une quelconque procédure contre moi, ni devant un tribunal militaire ni devant un conseil disciplinaire.

Source/Quelle: Auss. des Angeh. des 3. Polizeibatl. 307, Adamec, vom 9.2.66: Aa.O., B 80 (Ausg. Juni 66), BI. 5.


Wolberg, réserviste de la police (1er bataillon de réserve de la police 69) ayant refusé de boucler le terrain et de participer à une opération (12 novembre 1964)

Au cours des quelques semaines durant lesquelles j’ai été stationné à Vinniza, des exécutions de ce type y ont eu lieu. La première section de notre compagnie a été affectée au verrouillage des lieux. Ça devait être donc vers la fin septembre ou au début d’octobre 1941. Comme les hommes de la 1re section n’étaient pas assez nombreux, on a détaché quelques hommes de la 2e section à cette tâche. J’en faisais partie moi aussi. En réponse à votre question, je peux indiquer qu’on nous a dit qu’il s’agissait d’un bouclage en vue d’une opération effectuée par le SD. Le SD, disait on, voulait évacuer tous les Juifs du district que nous avions à boucler. Donc, on ne nous a pas informés du fait que ces Juifs devaient être fusillés, ni de ce qu’on voulait en faire; pourtant chacun de nous était capable de l’imaginer. C’est pour cette raison qu’avec quelques camarades, je me suis présenté auprès du juteux, Raderschatt, et lui ai demandé de me dispenser de cette mission. Bien sûr, Raderschatt a fait quelques remarques dédaigneuses en entendant ma requête, mais il m’a autorisé à ne pas y participer. En échange, j’ai dû prendre un tour de garde supplémentaire. J’ai naturellement préféré accepter le marché. Par la suite, je n’ai subi aucun préjudice.

Source/Quelle: Auss. des Polizeireservisten Wolberg vom 12.11.64: Aa.O., B 79 (Ausg. Juni 66)’ BI. 4.


Schröder, sergent de police du 322e bataillon de police (20 juillet 1967)

Certains camarades ont parfois refusé de faire partie des pelotons d’exécution; je l’ai fait moi aussi à plusieurs reprises. Les officiers n’ont rien fait contre moi ni contre ceux qui refusaient d’obéir aux ordres, ils nous ont affectés ailleurs. On ne m’a jamais menace d’une quelconque mesure de rétorsion et surtout pas d’être fusillé.

Source/Quelle: Auss. des Polizeioberwachtmeisters Schröder vom 20.7.67: Aa.O., B 89 (Ausg. Juni 69), BI. 18.


Schwenker, SS Scharführer et assistant de la police judiciaire au commissariat de la police des frontières de Kolomea (Gouvernement général) (20 avril 1964)

A la question de savoir ce que j’aurais entrepris pour me faire dispenser de toute participation à ces opérations, je peux répondre qu’il n’y avait rien à faire. Je me tenais si possible à l’écart, loin des lieux d’exécution. Je ne pouvais pas faire plus. Je n’ai pas demandé à Leideritz de me dispenser d’une quelconque mission de surveillance. Si vous me demandez pourquoi je n’ai pas dit à Leideritz que je ne pouvais pas faire tout cela: j’avais peur de passer pour une couille molle à ses yeux et aux yeux des autres. Je redoutais que cela me porte préjudice dans l’avenir. J’avais peur de m’attendrir. Je ne voulais pas que Leideritz ou d’autres aient l’impression que je n’avais pas la dureté qu’on exigeait d’un homme des SS […].

Je n’ai pas obéi aux ordres parce que j’avais peur d’être condamné à mort. Je n’ai pas eu et n’ai pas connaissance d’un cas où l’un d’entre nous aurait été condamné à mort parce qu’il refusait de participer à une exécution […]. Je crois que je n’ai rien dit à Leideritz parce que je ne voulais pas être mal vu et parce que je supposais que, si je lui demandais de me dispenser de ce travail, je baisserais dans son estime et que mon avancement serait menace, voire même exclu. A l’époque, je pensais ainsi, et c’est pour cette raison que je n’ai rien dit à Leideritz.

Source/Quelle: Auss. des Kriminalassistenten in Kolomea, Schwenker, vom 20.4.64: 2 AR-Z 277/60, Bd. VI., BI. 2919f.


Hermann, réserviste du 3e bataillon de police (91) (7 février 1963)

Le 1.2.1941, à mon retour de Grodno, des exécutions avaient lieu dans les environs de Wolkowysk […]. Je n’ai pas assisté à ces exécutions parce que je n’y avais pas été affecté […]. Quant au choix des hommes, je peux seulement dire que, du moins au début, on a désigné des hommes de la 1re section. Ensuite, dès qu’ils étaient habitués au bain de sang, il y avait toujours assez de volontaires […].

Après les exécutions décrites ci dessus, une deuxième exécution a eu lieu dans les environs de Wolkowysk, cela devait être, en effet, entre le 1er février et le 31 mars 1942. La compagnie a dû se présenter au rassemblement. Ahrens a réclamé 20 volontaires pour une exécution prévue. Personne n’a répondu à son appel. Ahrens a répété qu’il lui fallait des volontaires. Ce n’est qu’après qu’il eut répété encore une fois que les premiers bras se sont levés timidement. Mais il n’a pas réussi à réunir 20 hommes, si bien qu’il a dit quelque chose comme: «Eh bien, si ca ne marche pas comme ça, c’est moi qui désigne.» Puis il a longé le premier rang de la compagnie et a choisi des hommes à sa guise. Quand il est arrivé à ma hauteur, j’ai fait un geste pour me cacher parce que je voulais éviter à tout prix d’être dans un peloton d’exécution. Ahrens l’a immédiatement remarqué. Il m’a demandé mon nom, je lui ai répondu. Puis il m’a affecté, moi aussi, au peloton d’exécution. Spontanément, je lui ai demandé de bien vouloir renoncer à ma participation parce que je n’étais pas capable de tirer sur des hommes sans défense […].

Ahrens m’a traité de poule mouillée et autres insultes du genre. Il m’a reproché de ne pas me conduire en soldat, etc. Mais le sergent Neubauer lui a soufflé quelque chose à l’oreille que je n’ai pas pu comprendre, puis il a déclaré qu’il était d’accord pour me dispenser de peloton d’exécution, mais il m’a donné l’ordre de monter la garde juste à côté du trou pour m’endurcir. Je n’ai plus rien entrepris contre cet ordre. Pour Ahrens, il s’agissait probablement de me démontrer qu’un soldat devait faire tout ce qu’on lui demandait. Pour finir, il a dit avec dédain: «Il ne vaut rien, même à ce poste là!», voulant ainsi souligner mon «inutilité» pour les «missions difficiles».

Source/Quelle: Auss. des Polizeireservisten vom 3. Polizeibatl. 91, Hermann, vom 7.2.63: 205 AR 512/63, Bd. 3, Bl. 248ft.


Krüger, secrétaire de la police judiciaire attaché au commandant de la sécurité et du SD de Riga (18 juillet 1968)

Question: Pouvez vous nous donner des renseignements sur ce qui, selon toute probabilité, serait arrivé dans le cadre disciplinaire à tout membre des services dépendant du KdS qui aurait refusé de participer à des exécutions de Juifs (commandant de la Sicherheitspolizei et du SD) d’Estonie, ou qui aurait refusé soit de les préparer, soit de les diriger, ou qui se serait opposé à la volonté du commandant et n’aurait pas donné d’ordre ni pris de mesure pour exécuter ces Juifs ?

Réponse: Pas grand chose. Je n’ai pas eu connaissance d’un cas semblable au KdS d’Estonie. Je me souviens de l’allocution de Sandberger lors de sa prise de service (le commandant de la Sicherheitspolizei et du SD), il nous a dit: «Ici, je ferai muter tous ceux qui n’accompliront pas leur devoir, et les renverrai au pays.» Puis il a ajouté que cela ne jouerait pas forcément en notre faveur pour notre avancement. Or je n’ai pas été le seul à en déduire que nous pourrions refuser d’obéir et ne pas fusiller de Juifs sans avoir à subir de préjudice personnel; les autres membres de la police judiciaire ont pensé comme moi.

Source/Quelle: Auss. des Kriminalsekretärs in Riga., Krüger, vom 18.7.68: Aa.O., B 93 (Ausg. Juni 69), BI. 23.


Salzer, SS Scharführer et employé à la police judiciaire (annexe du commissariat de police des frontières de Jaslo, à Gorlice — 24 avril 1966)

Dans notre service, lorsque les massacres de la population juive ont commencé à s’organiser, nous nous sommes souvent dit que personne n’était obligé de participer à ces exécutions si elles étaient contraires à sa conscience. Le Reichsführer SS aurait même donné des ordres signifiant que personne ne pouvait être contraint à fusiller les Juifs. Je crois que c’est le chef de notre service, Fundheller, qui m’a raconté cela. Mais je ne peux pas garantir que mes souvenirs soient exacts. En tout cas, par principe on m’a fait savoir que le Reichsführer SS avait donné cet ordre. Je n’ai jamais vu de note de service à ce sujet.

Un matin, probablement en été 1942, ou en automne, Friedrich m’a donné l’ordre de partir pour Jaslo […]. De Jaslo, nous sommes partis avec un convoi comportant toutes sortes de véhicules en direction d’une localité des environs, en tout cas, c’était sur le territoire du commissariat de la police des frontières […]. A ma connaissance, nous avons fait une brève halte dans cette localité, puis nous sommes repartis vers un endroit situé à l’extérieur, où l’on avait creusé une fosse assez longue. […] L’exécution des Juifs ayant déjà commencé […], quelqu’un m’a dit que Raschwitz (le responsable du commissariat de la police des frontières de Jaslo) voulait me voir. Raschwitz, qui, à ce moment là, était déjà passablement ivre, m’a donné l’ordre d’aller à la fosse et d’y abattre des Juifs avec mon revolver. Mais j’ai refusé de lui obéir; pour justifier mon refus, je me suis contenté de dire que je ne le ferais pas. Raschwitz m’a injurié. Je me souviens encore qu’il a dit une expression du genre «Salaud de la Ostmark*». En plus, j’ai souvenir qu’il a utilisé le terme de «lâche» et autres injures. Puis il m’a renvoyé vers les camions. Raschwitz n’a rien entrepris d’autre contre moi. On m’a laissé tranquille et jamais plus on ne m’a emmené à d’autres exécutions.

* N.d.T. Ostmark = Autriche après l’Anschluss de 1938.

Source/Quelle: Auss. des Kriminalangest. in Jaslo, Salzer, vom 28.4.66: Aa.O., B 82 (Ausg. Juni 66), B1.10f.


Münch, membre de l’Einsatzgruppe A (11 décembre 1963)

Lors de la formation du groupe spécial, Stahlecker, qui me connaissait de Vienne, m’a reconnu et m’a convoqué à son bureau dans le but de me nommer à un poste de secrétaire dans un bureau de l’état major, puis dans un service du haut commandement du SD. Mais à Pretzsch, Stahlecker nous a tenu un discours dans lequel il faisait allusion à nos futures activités. Il a dit qu’il ne s’agirait en aucun cas d’un travail de bureau mais d’une mission de guerre. Nous devrions réprimer toute résistance éventuelle derrière les troupes combattantes, maintenir la sécurité et pacifier l’arrière («pacifier» était un terme couramment utilisé), afin que les hommes du front aient les mains libres. A l’occasion de ce discours, Stahlecker a également déclaré que, dans le cadre de notre mission, nous pourrions être soumis aux tentations les plus diverses, que nous ne devrions pas y succomber, que nous devions vaincre le salaud qui sommeille en nous et qu’il avait besoin d’hommes endurcis qui savaient obéir aux ordres. Il a aussi indiqué que celui qui croyait ne pas pouvoir résister à l’épuisement et au surmenage psychologique n’aurait qu’à le dire tout de suite. Aujourd’hui, je ne me souviens plus si Stahlecker a tenu cediscours à Pretzsch, devant tous les hommes rassemblés, ou devant ceux qui venaient d’être rayés du groupe A. Mais je suis certain que Stahlecker n’a jamais parlé de fusiller des Juifs […].

J’ai donc pris mon service (après l’arrivée à Riga) comme secrétaire dans un bureau. C’était une activité que j’avais déjà exercée avant l’invasion, mais maintenant on pouvait enfin parler d’un vrai travail de bureau. J’étais responsable de l’enregistrement de tout le courrier qui entrait et sortait, je notais et triais toute la correspondance. Évidemment, j’avais aussi accès à tous les dossiers secrets du Reich […]. En cequi concerne ces documents secrets, je me souviens très bien avoir vu les premiers ordres de mission […]. L’un de ces premiers ordres de mission donnait l’ordre de traiter tous les Juifs que l’on rencontrerait comme des ennemis de la patrie, de les rassembler dans des ghettos ou dans les camps, le cas échéant, de les déplacer et de les soumettre à un traitement spécial. Le troisième ou le quatrième ordre de mission était particulièrement important puisqu’il recommandait de faire appel à la population locale pour effectuer les sales besognes et qu’il fallait constituer des unités spéciales. Ces mesures devaient servir à préserver l’équilibre psychologique de nos troupes. […]

Après la première vague d’exécutions, on a constaté que les hommes, mais aussi leurs officiers, n’étaient souvent pas de taille à faire ce qu’on exigeait d’eux. Beaucoup s’adonnaient sans retenue à l’alcool, certains avaient les nerfs qui lâchaient, présentaient des troubles psychiques; il y a même eu des suicides. D’autres, enfin, se mettaient à tirer comme des malades sur tout ce qui bougeait et personne ne pouvait les arrêter. C’est alors que Himmler a donné des ordres pour que ceux qui ne se sentaient plus capables de supporter la tension nerveuse le disent. Ces hommes devaient être relevés et mutés à l’arrière, dans le Reich. A ma connaissance, Himmler avait même fait construire un foyer dans les environs de Berlin pour leur convalescence. Ces instructions étaient signifiées par écrit, je les ai lues et classées moi même. Je suis certain que Stahlecker a fait part de cet ordre lors de discussions avec l’encadrement, car je me souviens encore que ce document a été mis dans son dossier. Les commandants et leurs suppléants, ainsi que les subalternes, participaient à ces réunions. En ce qui me concerne, je ne doute pas que les commandants, de leur côté, en aient informé leurs officiers subalternes. Du reste, cet ordre était à mon avis un stratagème odieux, je dirais presque qu’il frisait l’infamie, car quel chef ou quel homme des SS se serait ridiculisé de cette manière ? On aurait contesté toute qualification à un chef qui aurait lui même déclaré être trop sensible pour cette besogne.

Source/Quelle: Auss. des Angeh. der EGr A, Münch, vom 11.12.63: 207 AR-Z 7/59, Bd.42, Bl. 7052 ft.


Ernst Ehlers, SS Obersturmbannführer (17 avril 1959)

Au commencement de la campagne de Russie, j’étais aux affaires gouvernementales et membre du groupe spécial B. J’avais été précedemment chef d’un service de la Staatspolizei à Liegnitz. Vers le mois d’avril, ou en mai 1941, on m’a laissé entendre qu’on envisageait de me nommer à la tête du 8e groupe spécial et j’ai été envoyé dans une école de police; il se pourrait que ce soit l’école de police de Pretzsch. C’est là que les bataillons et commandos spéciaux prévus pour la campagne de Russie ont été constitués. A l’occasion d’une réunion interne, nous avons été informés du contenu de notre mission; or, on nous a clairement expliqué qu’outre la lutte contre les partisans, les espions, etc., les commandos seraient chargés de liquider les populations juives vivant en Russie à l’arrière du front. La nouvelle me fit l’effet d’un coup de massue; j’étais absolument incapable de réaliser qu’on avait pu prendre de telles dispositions. Je me suis creusé la tête pour trouver un moyen pour me soustraire à cette mission et ai décidé de demander à mon supérieur hiérarchique, Nebe, le commandant du groupe, de me relever du commandement du commando 8. Nebe n’a pas opposé de résistance à mon souhait, en a tenu compte et m’a muté à l’état major du bataillon. A cette occasion, il m’a également informé qu’il venait de nommer le Dr Bradfisch, l’ancien porte parole de notre état major, au commandement du commando 8. […]

Par la suite, je suis devenu rapporteur au bataillon B (IV). Ma mission en Russie a duré jusqu’au 14 octobre 1941.

Source/Quelle: Auss. Ehlers vom 17.4.59: A.a.O., B 2 (Ausg. Juli 61), Bl. 60.


Prof. Dr. Franz Six, SS Oberführer, Einsatzgruppe B (24 mai 1961)

Pendant la guerre, on pouvait au moins essayer de se faire muter d’un groupe spécial. C’est ce que j’ai fait et j’y ai réussi […]. Je n’ai pas été dégradé au moment de ma mutation à l’arrière et n’ai subi aucun préjudice, à part celui d’avoir eu un différend avec Heydrich jusqu’à sa mort. Dans certains cas, la mutation a sans doute présenté des inconvénients. Mais à présent, je ne peux plus me souvenir de cas précis. De toute façon, d’après ce que je sais, jamais personne n’a été fusillé pour cette raison. L’autre possibilité était de se présenter au Reichssicherheitshauptamt, à Berlin, et de se porter volontaire pour le front ou de demander son affectation dans un autre secteur. Je devais être renvoyé sur le front, et cela vers le milieu de l’année 1942, mais, juste avant mon départ, j’ai été réquisitionné au ministère des Affaires étrangères. Au bout de 6 mois passés dans les services des renseignements au ministère, j’ai été nommé attaché de première classe et chef de service. Je n’ai donc eu à souffrir d’aucun préjudice lors de cette mutation.

Source/Quelle: Auss. Six vom 24.5.61: Ebd., Bl. 53f.


Albert Hartl, SS Obersturmführer (16 janvier 1957)

Question: Comme chacun sait, vous avez entre autres déclaré au procès de Nuremberg que Thomas, le commandant du groupe spécial, avait expressément donné l’ordre de renvoyer en Allemagne ou d’affecter à d’autres tâches les hommes trop sensibles ou ceux qui ne pouvaient pas participer à des exécutions pour des raisons de conscience. Pourriez vous, s’il vous plaît, nous décrire les faits et le contexte ?

Réponse: Le SS Gruppenführer Thomas était médecin de son état; il s’est beaucoup occupé des conséquences psychologiques de ces missions sur ses hommes. De toutes nos conversations, j’ai retenu que ces effets étaient de type très différent. Il y en avait chez qui elles éveillaient les instincts les plus sadiques. Ainsi, par exemple, l’officier d’un peloton d’exécution a forcé plusieurs centaines de Juifs de tous âges et de tous sexes à se déshabiller complètement, il leur a ordonné de traverser un champ au pas de course vers un bois et les a fait faucher à la mitrailleuse. J’ai même pris des photos qui sont parvenues jusqu’au groupe d’armée sans que Thomas le sache et qui lui ont été remises par la suite par l’officier. Mais il y avait aussi les réactions inverses; des SS qui avaient été affectés à des pelotons éclataient en sanglots et s’écroulaient physiquement. Un jour, Thomas m’a dit qu’une impuissance sexuelle passagère était l’un des symptômes les plus courants chez les membres des pelotons d’exécution. Il est même arrivé qu’une nuit, un homme du bataillon qui avait participé à un massacre a été pris d’une sorte de crise de folie soudaine, a bondi de son lit, et a commencé à tirer tout autour de lui comme un malade, il a même tué et blessé plusieurs camarades.

Un jour, Thomas m’a demandé si je serais disposé à prendre une fois le commandement d’un peloton d’exécution; alors je lui ai déclaré qu’en ce qui me concernait, il n’en était pas question. Thomas a répondu qu’il pensait qu’un homme ne pouvait être forcé à accomplir une tâche aussi délicate et suscitant d’incroyables conflits de conscience et qu’il avait donné des instructions dans ce sens. Ayant été chef du Service I (personnel), je sais bien que Thomas a renvoyé plusieurs hommes et officiers SS dans leurs services respectifs en Allemagne, «en raison de leur trop grande sensibilité». Lors des interrogatoires à Francfort et à Nuremberg, j’ai cité des noms de personnes, mais depuis, ces noms ne me reviennent plus à l’esprit.

Question: Est ce qu’il était possible dans le groupe C de refuser de participer à une exécution ?

Réponse: A la vérité, cela dépendait surtout de la mentalité des divers officiers du groupe. Comme je l’ai dit, Thomas était médecin. Certains chefs dans d’autres groupes étaient juristes, comme le Dr Stahlecker, ou docteur ès lettres comme le professeur Dr Six qui doit habiter à Heidelberg ou à Darmstadt, parfois même économistes comme Ohlendorf. Certains d’entre eux étaient très ambitieux et cherchaient à communiquer à Berlin les scores d’exécutions les plus élevés possibles; d’autres faisaient tout leur possible pour saboter les ordres, puis, au bout de quelque temps, lorsqu’ils prenaient conscience de la nature de leur position de commandant, ils demandaient à être affectés ailleurs. Parmi eux, le Brigadeführer Schulz, qui m’a dit lui même qu’il récusait ces massacres et qu’il allait bientôt demander d’être relevé du commandement de son bataillon, qui, si je me souviens bien, était stationné dans la région de Lemberg. A ma connaissance, il n’a pas subi de grave dommage. Il était toutefois évident qu’en général ces hommes ne pouvaient plus escompter une quelconque promotion avant longtemps […].

Je ne connais personne, pas même un officier, qui, hormis un problème d’avancement ou une mutation disciplinaire […], aurait été envoyé dans un KZ ou condamné à mort. En ce qui concerne les gradés subalternes, je ne me souviens pas que quelqu’un ayant refusé de participer à des exécutions de Juifs soit allé dans un KZ ou ait été condamné à mort. Mais je suis convaincu que sous un régime aussi autoritaire, et avec des chefs stricts et sévères comme l’était Stahlecker, de nombreux sous officiers n’ont même pas songé à exprimer leurs conflits intérieurs, car ils redoutaient qu’un refus de participer à une exécution puisse avoir des conséquences graves. D’après ce que j’ai vu, chez les petits gradés, on ne pouvait pas parler d’une obligation objective d’obéir aux ordres, mais plutôt d’une contrainte subjective.

Source/Quelle: Auss. Hartl vom 16.1.57: Aa.O., B9 (Ausg. Juli 61), BI. 65ff.


Erwin Schulz, commandant de l’Einsatzkommando 5 (1er août 1958)

Au début du mois d’août 1941, les officiers des commandos spéciaux du groupe C ont été convoqués à Shitomir, auprès du Dr Rasch (commandant du groupe C). Le Dr Rasch nous a avoué que le Gruppenführer Jeckel avait transmis un ordre du Reichsführer SS Himmler, signifiant que dorénavant tous les Juifs qui ne travaillaient pas devaient être fusillés, y compris leur famille. J’ai été atterré par la nouvelle. Pour moi, c’était évident, je ne pourrais jamais exécuter un tel ordre. C’est pour cette raison que je me suis immédiatement adressé par écrit au Gruppenführer Streckenbach qui, à l’époque, était chef du personnel au Reichssicherheitshauptamt, et lui ai demandé de bien vouloir m’accorder un entretien à Berlin […]. Dès mon arrivée à Berlin, je lui ai raconté ce qui se passait en Russie; là dessus, il m’a répondu que c’était un crime. Streckenbach, à qui, par la même occasion, j’ai demandé de me relever de mon poste, s’est adressé à Heydrich.

Au bout de quelques jours, j’ai eu un autre entretien avec lui et il m’a immédiatement avoué que l’on n’y pouvait plus rien changer et que l’on ne pouvait plus arrêter le cours des choses. Mais qu’il pouvait m’informer que j’étais relevé de mes fonctions. Je suis immédiatement retourné dans mon ancien service à l’école de police de Berlin Charlottenburg […]. En ce qui me concerne, mon intervention ne m’a pas porté préjudice.

Je n’ai pas eu connaissance d’un cas quelconque où un membre ou un officier des commandos spéciaux a agi comme moi. Je crois qu’en Russie les choses auraient pris un autre tour si plusieurs officiers des commandos et groupes spéciaux avaient déclaré qu’ils refusaient d’obéir. Je ne peux pas faire abstraction […] des officiers supérieurs de la Wehrmacht qui, à ma connaissance, savaient exactement ce qui se passait puisque les liquidations avaient lieu dans leurs secteurs. A mon avis, on aurait encore pu arrêter l’avalanche si un maréchal ou le commandant en chef d’un groupe d’armée était intervenu dans ce sens […].

Je n’ai pas connaissance ou ne me souviens pas d’instructions permettant d’envoyer un officier SS, un membre du SD ou de la police dans un KZ s’il refusait d’obéir à un ordre. Je n’ai jamais entendu de conversations à ce sujet ni de rumeur sur un ordre de ce genre.

Source/Quelle: Auss. Schulz vom 1.8.58: 202 AR-Z 52/59, Bl. 516ff.


Texte original en allemand / Deutsches Original

»…gerne bereit, bei Erschießungen mitzumachen«
Aussagen zur Legende des Befehlnotstands

Zeugen und Berichte


Exécution de Juifs à Vinnitsa - janvier 1942 USRR, 1941. Juden mussen sich vor ihrer Ermordung entkleiden

Bornholt, ein Kriminalangestellter beim Grenzpolizeikommissariat Neu-Sandez (Distrikt Krakau/Generalgouvernement — 10 septembre 1963)

Die Mitglieder des Grenzpolizeikommissariats waren bis auf wenige Ausnahmen gerne bereit, bei Erschießungen von Juden mitzumachen. Das war für sie ein Fest! Die sollen doch heute nicht so reden! Da hat keiner gefehlt… Ich betone nochmals, daß man sich heute ein falsches Bild macht, wenn man glaubt, die Judenaktionen wurden widerwillig durchgeführt. Der Haß gegen die Juden war groß, es war Rache, und man wollte Geld und Gold. Wir wollen uns doch nichts vormachen, bei den Judenaktionen gab es etwas zu holen! Überall wo man hinging, war auch etwas zu holen. Die armen Juden wurden gebracht, die reichen Juden wurden geholt und deren Wohnungen durchsucht.

Source/Quelle: Auss. des Kriminalangestellten beim Grenzkomm. Neu-Sandez, Bornholt, vom 10.9.63: ZSt. I. Befehlsnotstand - B 59(Ausgabe: April 1964), BI. 7.


Müller, ein Hilfspolizist des EK. Stalino (28 juni 1965)

Wir wurden dahin unterrichtet, daß wir einen Befehl zur Teilnahme an Sonderaktionen ohne nachteilige Folgen verweigern durften.

Source/Quelle: Auss. des Hilfspolizisten Müller vom 28.6.65: Aa.O., B 77 (Ausg. Juni 1966), BI. 2.


Plappert, ein Angehöriger der 3. Schwadron der Polizei-Reiter-Abteilung III über Judenerschießungen in Hrubieszow (20 mai 1964)

Glaublich im Herbst 1942, an den genauen Zeitpunkt vermag ich mich beim besten Willen nicht mehr zu erinnern, hat unser Spieß, Meister Kozar, eine Gruppe des in Hrubieszow stationiert gewesenen Zuges dazu bestimmt, eine Gruppe Juden, die mit einem oder zwei Lastkraftwagen in die Nähe der Kaserne gebracht worden waren, zu erschießen. Die Juden wurden im Kasernenbereich hinter dem Gefangenenlager, in dem russische Kriegsgefangene waren, abgeladen und sollten in unmittelbarer Nähe von uns erschossen werden. Da ich von Haus aus gegen diese Aktion eingestellt war, habe ich hinter dem Lkw Aufstellung genommen, mit dem die Juden gebracht worden sind. Ich dachte, daß ich so nicht an der Erschießung teilnehmen müßte. Meister Kozar hat mich jedoch an diesem Platz gefunden und mich aufgefordert, mich an der Erschießung der Juden zu beteiligen, wie dies vorher bestimmt gewesen ist. Ich weigerte mich, weil ich gegen wehrlose Personen keinen Schuß abfeuern wollte, um nicht zum Mörder zu werden. Ich habe dies Kozar gesagt, worauf er nicht weiter in mich drang, diesen Befehl auszuführen. […].

Durch meine Weigerung, bei der Erschießung mitzuwirken, habe ich keine Nachteile gehabt. Obwohl ich Kozar gesagt habe, daß er mich zu einer Frontgruppe oder sonstwohin schicken solle, daß ich aber keine wehrlosen Juden erschieße, wurden keine derartigen Konsequenzen gezogen. Wieviele Juden erschossen worden sind, weiß ich nicht.

Source/Quelle: Auss. des Angehörigen der Polizei-Reiter-Abt. 111, Plappert, vom 20.5.64: A.a.O., B 66 (Ausg. Okt.64), BI. 16.


Adamec, ein Angehöriger des 3. Polizeibataillons 307 über eine Exekution in BrestLitowsk (9 février 1966)

Auch ich sollte zu einem Exekutionskommando eingeteilt werden. Diesen Befehl erhielt ich entweder von Leutnant Kayser oder von dem Zugwachtmeister Steffens. Ich war über den Anblick der Exekutionsstätte sehr erschüttert. Ich lehnte daher die Teilnahme an der Exekution ab. Mir ist daraufhin nichts geschehen. Irgendein Disziplinar- oder Kriegsgerichtsverfahren ist deshalb gegen mich niemals eingeleitet worden.

Source/Quelle: Auss. des Angeh. des 3. Polizeibatl. 307, Adamec, vom 9.2.66: Aa.O., B 80 (Ausg. Juni 66), BI. 5.


Wolberg, ein Polizeireservist (1. Reserve-Polizeibataillon 69) über seine Weigerung, bei einer Judenaktion zu Absperrungen eingeteilt zu werden (12 novembre 1964)

In den wenigen Wochen, in denen ich in Winniza gelegen habe, fand dort eine solche Exekution statt. Hierzu wurde der 1. Zug der Kompanie zu Absperrungen eingeteilt. Es muß dies also Ende September oder Anfang Oktober 1941 gewesen sein. Da die Leute des 1. Zuges nicht ausreichten, wurden auch noch einige Leute des 2. Zuges zu dieser Maßnahme eingeteilt. Hierzu gehörte auch ich. Auf Befragen kann ich angeben, daß man sagte, es handle sich um eine Absperrung zu einer Aktion, die der SO durchführe. Der SO, so hieß es, wolle alle Juden des Bezirkes, den wir abzusperren hatten, herausziehen. Man hat uns also nicht mitgeteilt, daß diese Juden erschossen würden oder was sonst mit ihnen passieren sollte, doch das konnte sich ja jeder denken. Aus diesem Grunde bin ich auch beim Spieß, Raderschatt, - auch einige andere Kameraden - vorstellig geworden und habe gebeten, mich von dieser Aktion zu entbinden. Raderschatt machte zwar eine abfällige Bemerkung über mein Begehren, gestattete mir aber, nicht teilzunehmen. Hierfür mußte ich dann zusätzlich eine Wache übernehmen. Ich bin natürlich gerne auf diesen Tausch eingegangen. Ich habe auch hinterher keinerlei Nachteile dadurch gehabt.

Source/Quelle: Auss. des Polizeireservisten Wolberg vom 12.11.64: Aa.O., B 79 (Ausg. Juni 66)' BI. 4.


Schröder, ein Polizeioberwachtmeister des Polizeibataillons 322 (20 juillet 1967)

Es haben sich manchmal Kameraden geweigert, an Erschießungen teilzunehmen. Qarunter war auch ich einige Male. So wie man mir nichts tat, von der Führung aus, so ging es auch anderen Befehlsverweigerern. Wir wurden eben anders eingeteilt. Es wurde also nicht mit irgendweIchen Strafmaßnahmen gedroht, schon gar nicht mit Erschießungen.

Source/Quelle: Auss. des Polizeioberwachtmeisters Schröder vom 20.7.67: Aa.O., B 89 (Ausg. Juni 69), BI. 18.


Schwenker, ein SS-Scharführer und Kriminalassistent des Grenzpolizeikommissariats Kolomea (Generalgouvernement) (20 avril 1964)

Auf die Frage, was ich unternommen hätte, um von einer Teilnahme an solchen Aktionen freizukommen, kann ich nur antworten: das gab es nicht. Ich hielt mich bei den Aktionen möglichst im Hintergrund, weit weg von Erschießungen. Mehr konnte ich nicht tun. Ich bat Leideritz nicht darum, von etwaigen Aufgaben als Bewacher befreit zu werden. Auf die Frage, warum ich denn Leideritz nicht sagte, daß ich diese Dinge nicht mitmachen könne: Ich mußte befürchten, daß ich in den Augen von Leideritz und anderen als Schlappschwanz angesehen würde. Ich hatte Bedenken, daß es mir in der Zukunft irgendwie schaden könnte, wenn ich mich als zu weich hinstellen würde. Ich wollte nicht haben, daß Leideritz oder andere den Eindruck hätten, ich sei nicht so hart, wie ein SS-Mann hätte sein müssen. […]

Ich führte Befehle nicht aus, weil ich Angst hatte, dafür mit dem Tode bestraft zu werden. Mir war kein Fall bekannt und ist auch heute kein Fall bekannt, daß jemand von uns zum Tode verurteilt wurde, weil er an der Exekution von Juden nicht teilnehmen wollte […] Ich glaubte, daß ich Leideritz nichts sagen dürfte, weil ich nicht in ein schlechtes Licht geraten wollte, und ging davon aus, daß, wenn ich ihn um die Befreiung von Exekutionen bitten würde, ich bei ihm unten durch sei und meine Beförderung gefährdet oder überhaupt ausgeschlossen wäre. So dachte ich damals, und darum sagte ich nichts zu Leideritz.

Source/Quelle: Auss. des Kriminalassistenten in Kolomea, Schwenker, vom 20.4.64: 2 AR-Z 277/60, Bd. VI., BI. 2919f.


Hermann, ein Polizeireservist des 3. Polizeibataillons 91 (7 février 1963)

Nachdem ich am 1.2.1942 von Grodno zurückgekehrt war, fand in der Nähe von Wolkowysk eine Exekution statt. […] Ich bin bei dieser Exekution nicht zugegen gewesen, da ich nicht eingeteilt worden war. […] Zu der Auswahl der Männer kann ich nur soviel sagen, daß zu diesen Exekutionen, wenigstens im Anfang, die Leute des 1. Zuges bestimmt wurden. Später fand man, nachdem sich die Leute an das Blutbad gewöhnt hatten, genug Freiwillige. […]

Nach der oben geschilderten Exekution, und zwar in dem Zeitraum zwischen 1.2. und 31.3.1942, fand die zweite mir bekannte Exekution in der Nähe von Wolkowysk statt. Die Kompanie mußte antreten. Ahrens forderte 20 Freiwillige für eine beabsichtigte Exekution. Es meldete sich bei seiner Aufforderung keiner. Ahrens wiederholte seine Forderung. Erst nach nochmaliger Wiederholung gingen die ersten Arme zaghaft hoch. Die 20 Mann kamen aber nicht zustande, so daß Ahrens sinngemäß sagte: »Wenn es also so nicht geht, dann muß ich bestimmen.« Daraufhin ging er an der Front der angetretenen Kompanie entlang und wählte nach Gutdünken die Leute aus. Als er in meine Höhe gekommen war, machte ich eine Bewegung des Versteckens, weil ich unter allen Umständen vermeiden wollte, an einem Exekutionskommando teilzunehmen. Ahrens hat das sofort erkannt. Er fragte nach meinem Namen, den ich ihm nannte. Daraufhin teilte er auch mich zu dem Exekutionskommando ein. Spontan bat ich ihn, von meiner Teilnahme absehen zu wollen, da ich nicht in der Lage sei, auf wehrlose Menschen zu schießen. […]

Ahrens nannte mich unter anderem eine feige Memme und ähnliches. Er warf mir unsoldatisches Verhalten vor usw. Erst als Meister Neubauer ihm etwas zuflüsterte, das ich nicht verstehen konnte, erklärte er sich einverstanden, m ich vom Exekutionskommando zwar freizustellen, aber um mich hart zu machen, befahl er, daß ich unmittelbar vor dem Loch (Massengrab) Posten zu fassen hatte. Gegen diesen Befehl habe ich nichts mehr unternommen. Es ging Ahrens vermutlich nur darum, mir zu zeigen, daß ein Soldat alles tun muß, was ihm befohlen wird. Abschließend sagte er abfällig: »Der ist ja nicht wert, selbst dahin gestellt zu werden!«, womit er meine Unbrauchbarkeit für »harte Einsätze« unterstreichen wollte.

Source/Quelle: Auss. des Polizeireservisten vom 3. Polizeibatl. 91, Hermann, vom 7.2.63: 205 AR 512/63, Bd. 3, Bl. 248ft.


Krüger, ein Kriminalsekretär beim Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des SO in Riga(18 juillet 1968)

Frage: Können Sie mir darüber Auskunft geben, was mit demjenigen Dienststellen-Angehörigen aller Voraussicht nach dienststrafrechtlich passiert wäre, der sich geweigert hätte, an Judenerschießungen beim KdS [Kommandeur der Sicherheitspolizei und des SOl Estland teilzunehmen oder deren Planung oder Leitung zu übernehmen bzw. Judenerschießungen entgegen dem Willen des Kommandeurs nicht anzuordnen oder deren Anordnung zu verweigern?

Antwort: Nicht viel. Ein solcher Fall ist mir beim KdS Estland nicht bekannt geworden. Ich erinnere mich an die Begrüßungsansprache Sandbergers [Kommandeur der Sicherheitspolizei und des SOL als er uns sagte: »Wer seine Pflicht hier nicht erfüllt, den versetze ich wieder in die Heimat.« Er sagte noch hinterher, das werde dann in unserem weiteren dienstlichen Werdegang nicht gerade von Vorteil sein. Daraus entnahm nicht nur ich, sondern auch die anderen Kripo-Angehörigen, daß wir einen Befehl zur Judenerschießung ohne persönlichen Schaden hätten ablehnen können.

Source/Quelle: Auss. des Kriminalsekretärs in Riga., Krüger, vom 18.7.68: Aa.O., B 93 (Ausg. Juni 69), BI. 23.


Salzer, ein SS-Hauptscharführer und Kriminalangestellter (AußensteIle Gorlice des Grenzpolizeikommissariats Jaslo — 24 avril 1966)

Als die Erschießungsaktionen bezüglich der jüdischen Bevölkerung in organisierter Form begannen, wurde im Kreise unserer Dienststelle darüber gesprochen, daß niemand verpflichtet sei, an einer Erschießung teilzunehmen, wenn er das nicht mit seinem Gewissen vereinbaren hat können. Angeblich bestand ein Befehl des Reichsführers SS Himmler, wonach keiner zu einer Erschießung gezwungen werden konnte. Ich meine, daß unser Dienststellenleiter Fundheller mir etwas derartiges gesagt hat. Mit Sicherheit kann ich mich daran aber nicht erinnern. Jedenfalls habe ich im Prinzip von einem derartigen Befehl des Reichsführers SS Kenntnis bekommen. Etwas Schriftliches darüber habe ich nicht gesehen.

Eines Morgens, vermutlich im Sommer 1942 oder im Herbst, erhielt ich von Friedrich den Befehl, mit ihm nach Jaslo zu fahren. […] Von dort sind wir in einer Kolonne mit etlichen Fahrzeugen in eine Ortschaft in der Nähe von Jaslo, jedenfalls im Bereich des Grenzkommissariats Jaslo, gefahren. […] Meines Wissens haben wir uns ohne längeren Aufenthalt im Ort zu einer Stelle außerhalb der Ortschaft begeben, wo eine längliche Grube ausgehoben war. […] Nachdem die Exekution der Juden schon begonnen hatte […] wurde ich durch irgendjemand zu Raschwitz [Leiter des Grenzpolizeikommissariats Jaslo; d. Hrsg.] zitiert. Raschwitz, der zu diesem Zeitpunkt schon stark angetrunken war, erteilte mir den Befehl, zur Grube zu gehen und dort mit meiner Pistole Juden zu erschießen. Ich habe es ihm gegenüber aber abgelehnt, diesem Befehl nachzukommen, und mich zur Begründung meiner Ablehnung einfach darauf beschränkt zu sagen, ich mache das nicht. Raschwitz hat mich dann sehr beschimpft. Ich erinnere mich noch an den Ausdruck »ostmärkisches Schwein«, den er mir gegenüber gebrauchte. Außerdem gebrauchte er meines Wissens die Formulierung »Feigling« und weitere Schimpfworte. Sodann schickte er mich wieder zu den Kraftfahrzeugen zurück. Weiter hat Raschwitz gegen mich nichts unternommen. Ich wurde jedenfalls zu weiteren Erschießungen nicht mehr mitgenommen und in Ruhe gelassen.

Source/Quelle: Auss. des Kriminalangest. in Jaslo, Salzer, vom 28.4.66: Aa.O., B 82 (Ausg. Juni 66), B1.10f.


Münch, ein Mitglied der Einsatzgruppe A (11 décembre 1963)

Bei der Aufstellung der Einsatzgruppen entdeckte mich Stahlecker, der mich von Wien her kannte, und holte mich zu sich mit dem Ziel, beim Gruppenstab und später bei der BdS-Dienststelle die Tätigkeit des Geschäftszimmerbeamten wahrzunehmen. Doch in Pretzsch hielt Stahlecker eine Rede, in der er uns mit unseren künftigen Aufgaben andeutungsweise vertraut machte. Er sagte, daß es sich um keine Beamtentätigkeit, sondern um einen Kriegseinsatz handeln werde. Wir sollten hinter den kämpfenden Truppen eventuellen Widerstand niederkämpfen, das rückwärtige Heeresgebiet sichern und befrieden (»befrieden« war ein Wort, das sehr häufig gebraucht wurde) und auf diese Weise der Front den Rücken freihalten. Stahlecker erklärte an läßlich dieser Rede auch, daß wir im Rahmen unseres Einsatzes verschiedensten Versuchungen ausgesetzt wären, daß wir ihnen niCht nachgeben dürften, daß wir den inneren Schweinehund in uns niederkämpfen müßten und daß harte Männer gebraucht würden, die Befehle auszuführen verständen. Er wies auch darauf hin, daß derjenige, der glaubte, den kommenden Strapazen und seelischen Belastungen nicht standhalten zu können, das später sofort melden könne. Ich weiß heute nicht mehr, ob Stahlecker diese Rede vor allen in Pretzsch versammelten Männern hielt oder vor dem schon ausgeschiedenen Teil der Einsatzgruppe A. Von Judenerschießungen hat Stahlecker mit Sicherheit nicht gesprochen. […]

Ich nahm nun [nach Ankunft in Riga) meinen Dienst als Geschäftszimmerbeamter auf. Ich hatte diese Tätigkeit selbstverständlich auch schon auf dem Vormarsch ausgeübt, aber erst jetzt konnte man von einer eigentlichen Bürotätigkeit sprechen. Mir oblag die Abfertigung der gesamten ein- und ausgehenden Post. Dazu gehörte auch die Eintragung und Ablage sämtlicher Korrespondenz. Selbstverständlich hatte ich auch Einblick in alle geheimen Reichssachen. […] Von diesen geheimen Reichssachen habe ich noch die ersten Einsatzbefehle ganz gut in Erinnerung. […] Einer der ersten Einsatzbefehle enthielt auch den Befehl, die angetroffenen Juden als Staatsfeinde zu behandeln, sie in Ghettos und Lagern zu konzentrieren und sie von Fall zu Fall auszusiedeln und einer Sonderbehandlung zu unterziehen. Der 3. oder 4. Ei nsatzbefeh I war besonders wichtig, weil darin angeordnet wurde, daß zu der eigentlichen schmutzigen Arbeit die Angehörigen der einheimischen Bevölkerung heranzuziehen seien, wofür besondere Einheiten aufzustellen seien. Man wollte mit dieser Maßnahme das seelische Gleichgewicht unserer eigenen Leute erhalten. […]

Nach der ersten ErschießungsweIle stellte sich heraus, daß die Männer, insbesondere auch die Führer, häufig den an sie gestellten Anforderungen nicht gewachsen waren. Viele ergaben sich hemmungslosem Alkoholgenuß, manche bekamen Nervenzusammenbrüche und seelische Erkrankungen, wir hatten z. B. Selbstmorde, und andere schossen dann zum Schluß wild in der Gegend umher und waren nicht mehr zu bremsen. Daraufhin gab Himmler einen Befehl heraus, wonach derjenige, der sich den seelischen Strapazen nicht mehr gewachsen fühlte, dieses meiden sollte. Diese Männer seien abzulösen und in die Heimat zurückzuversetzen. Himmler hatte meines Wissens sogar ein Genesungsheim für solche Fälle errichten lassen; dieses lag in der Nähe von Berlin. Dieser Befehl erging schriftlich, ich habe ihn selbst gelesen und selbst abgelegt. Ich bin sicher, daß Stahlecker diesen Befehl auf einer seiner Führerbesprechungen bekanntgegeben und erörtert hat, denn ich weiß noch, daß dieser Befehl in seine Vortragsmappe kam. An den Führerbesprechungen nahmen die Kommandeure sowie deren Stellvertreter und Adjutanten teil. Es besteht für mich auch keinerlei Zweifel, daß die Kommandeure nun wieder ihrerseits die ihnen unterstellten Führer benachrichtigten. Im übrigen war dieser ganze Befehl meines Erachtens ein ganz übler Trick — ich möchte fast sagen, er grenzte an Niederträchtigkeit —, denn welcher Führer und welcher SS-Mann hätte sich auf diese Weise schon selbst unmöglich gemacht? Einem Führer, der auf diese Weise von sich selbst behauptet hätte, er wäre für diese Dinge zu weich, wäre doch jede Führungsqualifikation abgesprochen worden.

Source/Quelle: Auss. des Angeh. der EGr A, Münch, vom 11.12.63: 207 AR-Z 7/59, Bd.42, Bl. 7052 ft.


SS-Obersturmbannführer Ernst Ehlers (17 avril 1959)

Ich war im Zeitpunkt des Ausbruchs des Rußlandfeldzuges Regierungsrat und Angehöriger der Einsatzgruppe B. Vorher war ich Stapostellenleiter in liegnitz. Etwa im April oder Mai 1941 wurde ich unter dem Hinweis, daß ich als Führer des Einsatzkommandos 8 vorgesehen sei, zu einer Polizeischule, es könnte die Polizeischule Pretzsch gewesen sein, kommandiert. Dort wurden die für den Rußlandfeldzug vorgesehenen Einsatzgruppen und Einsatzkommandos aufgestellt. Anläßlich einer Dienstbesprechung wurden uns auch unsere künftigen Aufgaben mitgeteilt, und es wurde hier ganz eindeutig erklärt, daß die Einsatzkommandos neben der Bekämpfung der Partisanen, Agenten usw. auch die liquidierung der jüdischen Bevölkerung im rückwärtigen Heeresgebiet in Rußland durchzuführen haben würden. Diese Eröffnung traf mich wie ein Keulenschlag, und ich konnte es gar nicht fassen, daß eine solche Anordnung erteilt worden sein sollte. Ich habe mir furchtbare Gedanken gemacht, wie ich diesem Einsatz mich entziehen könnte, und kam zu dem Entschluß, meinen vorgesetzten Einsatzgruppenchef Nebe darum zu bitten, mich als Führer des Einsatzkommandos 8 abzulösen. Nebe hat meinem diesbezüglichen Wunsch auch ohne Widerstand Rechnung getragen und hat mich nunmehr zu seinem Gruppenstab genommnen. Bei dieser Gelegenheit teilte er mir auch mit, daß er nunmehr einen bisherigen Referenten seines Gruppenstabes, nämlich Dr. Bradfisch, als Führer des Einsatzkommandos 8 bestimmt habe. […]

In der Folgezeit wurde ich als Referent IV bei der Einsatzgruppe B verwendet. Ich befand mich bis zum 14.10.1941 im Rußlandeinsatz.

Source/Quelle: Auss. Ehlers vom 17.4.59: A.a.O., B 2 (Ausg. Juli 61), Bl. 60.


SS-Oberführer Prof. Dr. Franz Six, Einsatzgruppe B (24 mai 1961)

Man konnte während des Krieges zumindest versuchen, von einer Einsatzgruppe versetzt zu werden. Ich selbst habe das mit Erfolg versucht. […] Ich wurde anläßlich meiner Rückversetzung nicht degradiert und hatte keine Nachteile außer dem, daß ich mit Heydrich bis zu seinem Tode in einem persönlichen Zerwürfnis lebte. Es hat sicher Fälle gegeben, bei denen die Wegversetzung von einer Einsatzgruppe Nachteile mit sich brachte. Ich kann mich aber an einzelne Fälle jetzt nicht erinnern. Auf jeden Fall wurde niemand deshalb erschossen, soweit mir bekannt ist. Es bestand auch die Möglichkeit, vom Reichssicherheitshauptamt sich zur Front zu melden oder für einen anderen Bereich freigegeben zu werden. Ich sollte wieder an die Front versetzt werden, und zwar Mitte 1942, wurde aber unmittelbar vor meiner Abreise für das Auswärtige Amt freigegeben. Nach 6 Monaten Informationstätigkeit im Auswärtigen Amt wurde ich zum Gesandten erster Klasse als Ministerialdirigent ernannt. Ich habe also auch bei dieser Versetzung keine Nachteile erlitten.

Source/Quelle: Auss. Six vom 24.5.61: Ebd., Bl. 53f.


SS-Obersturmführer Albert Hartl (16 janvier 1957)

Frage: Wie bekannt, haben Sie im Nürnberger Prozeß u.a. ausgesagt. der Einsatzgruppenführer Thomas habe ausdrücklich Befehl gegeben, daß die Leute, die entweder zu welch seien oder es mit ihrem Gewissen nicht vereinbaren konnten, an Erschießungen teilzunehmen, in die Heimat zurückgeschickt oder fur andere Aufgaben verwendet werden sollten. Schildern Sie bitte diese Vorgänge und deren Zusammenhänge.

Antwort: SS-Gruppenführer Thomas war von Beruf Arzt, und er beschattigte sich auch viel mit den seelischen Auswirkungen des Einsatzes an seinen leuten. Aus unseren Gesprächen weiß ich, daß diese Auswirkungen sehr verschiedener Art waren. Es gab leute, bei denen dadurch die übelsten sadistischen Triebe geweckt wurden. So hatte z. B. der leiter eines Erschießungskommandos mehrere hundert Juden jeden Alters und Geschlechts sich nackt ausziehen lassen, sie dann über ein Feld auf einen Wald zulaufen und mit Maschinengewehren niedermähen lassen. Davon machte er sogar Fotoaufnahmen, die an die Heeresgruppe ohne Wissen von Thomas gelangten und diesem dann durch den Verbindungsoffizier zugestellt wurden. Es waren aber auch entgegengesetzte Auswirkungen, indem SS-Männer, die zu einem Erschießungskommando abgestellt wurden Weinkrämpfe bekamen und gesundheitlich zusammenbrachen. Thomas sagte mir einmal, daß eine regelmaßige Erscheinung bei den Angehorigen dieser Erschießungskommandos die vorubergehende sexuelle Impotenz sei. Einmal war es auch vorgekommen, daß ein Angehöriger der Einsatzgruppe, der an Massenerschießungen teilgenommen hatte, in einer Art geistiger Umnachtung plötzlich nachts aufsprang und wild um sich schoß und dabei mehrere Kameraden tötete und verwundete.

Thomas fragte mich einmal, ob ich bereit wäre, einmal ein Erschießungskommando zu übernehmen, und Ich habe ihm daraufhin erklart, daß das für mich auf keinen Fall in Frage käme. Thomas antwortete, daß es seine Auffassung sei, daß man zu dieser äußerst heiklen und mit ungeheueren seelischen Konflikten verbundenen Aufgabe keinen Mann zwingen dürfe und daß er in dieSem Sinne auch ausdrückliche Weisung gegeben habe. Von meiner Tätigkeit als Leiter der Abteilung I (Personal) weiß ich auch, daß mehrere SS-Fuhrer und -Männer von Thomas »wegen zu großer Weichheit« vom Einsatz in ihre HeimatdienststeIlen zunickgeschickt wurden. Bei meinen Vernehmungen in Frankfurt und Nürnberg habe ich diese Angaben auch mit Namen belebt, die Namen sind mir aber in der Zwischenzeit entfallen.

Frage: War es nur in der Einsatzgruppe »C« möglich, eine Teilnahme an einer Erschießung abzulehnen?

Antwort: Meiner Erfahrung nach hing es sehr von der geistigen Ment,lität des einzelnen Befehlshabers der Einsatzgruppe ab. Thomas war. wie gasagt, Arzt. Die Leiter der emzelnen Einsatzgruppen waren teils Juristen wie Dr. Stahlecker, teils Dr. phil. wie Professor Dr. Six, der entweder In Heidelberg oder Darmstadt leben soll, teils Volkswirtschaftler wie Ohlendorf. Es gab unter ihnen solche, die sehr ehrgeizig waren und moglichst hohe Erschießungszahlen nach Berlin berichten wollten, und solche. die den Erschießungsbefehl nach Moglichkeit sabotierten, um sich nach kurzer Zeit, als ihnen die letzte Konsequenz ihrer KommandosteIlung klar wurde, vom Einsatz wieder zurückzumelden. Zu letzteren gehört z. B. Brigadeführer Schulz, der, wie er mir selber sagte, diese Massenerschießungen ablehnte und sich deshalb sehr bald von der Führung seines Einsatzkommandos, das meiner Erinnerung nach in der Gegend von Lemberg stationiert war, zurückmeldete. Ihm ist meines Wissens daraus kein schwerer Nachteil entstanden. Es war aber klar, daß solche Leute für absehbare Zeit im allgemeinen nicht mehr mit einer Beförderung rechnen konnten. […]

Mir ist kein Fall bekannt, daß außer Beförderungssperre oder einer Strafversetzung einmal ein Kommandoführer [. .. ] in ein KZ eingewiesen oder zum Tode verurteilt worden wäre. Was niedere Dienstgrade betrifft, so ist mir ebenfalls kein Fall bekannt, in dem wegen Ablehnung einer Beteiligung an Judenerschießungen ein solcher ins KZ gekommen oder zum Tode verurteilt worden wäre. Ich bin aber überzeugt, daß sehr viel niedrige Dienstgrade bei dem damaligen autoritären Regime und bei so straffen und scharfen Kommandeuren wie Stahlecker gar nicht auf den Gedanken kamen, ihrem inneren Konflikt Ausdruck zu verleihen, sondern persönlich fürchteten, daß eine Ablehnung an der Mitwirkung bei einer Erschießung schwerwiegende Folgen haben würde. Nach meinen Erfahrungen war in dieser Angelegenheit ein objektiver Befehlsnotstand bei den niedrigen Dienstgraden nicht gegeben, wohl aber ein subjektiver. […]

Source/Quelle: Auss. Hartl vom 16.1.57: Aa.O., B9 (Ausg. Juli 61), BI. 65ff.


Erwin Schulz, Leiter des Einsatzkommandos 5 (1er août 1958)

Anfang August 1941 wurden die Einsatzkommandoführer der Einsatzgruppe C zu Dr. Rasch [Leiter der Einsatzgruppe C] nach Shitomir befohlen. Dort eröffnete uns Dr. Rasch, daß Gruppenführer Jeckeln einen Befehl des Reichsführers-SS Himmler überbracht habe, wonach nunmehr alle nicht in Arbeit stehenden Juden einschließlich ihrer Familien zu erschießen seien. Für mich war diese Nachricht niederschmetternd, und es stand für mich fest, daß ich einen solchen Befehl auch niemals zur Ausführung bringen könnte. Aus diesem Grunde habe ich mich sofort schriftlich an den Gruppenführer Streckenbach, der damals Personalchef im Reichssicherheitshauptamt war, gewandt und ihn gebeten, mir eine Unterredung in Berlin zu gewähren. […] In Berlin erzählte ich Strecken bach sodann von den Vorgängen in Rußland, worauf er mir erwiderte, daß das, was dort geschehe, Mord sei. Strecken bach, den ich gleichzeitig um meine Ablösung von meinem Posten gebeten hatte, wandte sich nunmehr an Heydrich.

Nach einigen Tagen hatte ich wiederum eine Unterredung mit ihm, bei der er mir sodann eröffnete, daß die Dinge nicht mehr zu ändern seien und ihr Lauf auch nicht mehr aufzuhalten sei. Mir persönlich konnte er die Nachricht überbringen, daß ich abgelöst werde, und ich kam auch sofort zu meiner früheren Dienststelle an die Polizeischule Berlin-Charlottenburg zurück. […] Ich persönlich hatte keinerlei Nachteile auf Grund meiner Intervention. […]

Mir sind keine Fälle bekanntgeworden, in denen Angehörige und Führer der Einsatzkommandos in derselben Weise wie ich gehandelt haben. Ich glaube, daß die Dinge in Rußland niemals diese Formen angenommen hätten, wenn mehrere Führer von Einsatzkommandos und der Einsatzgruppen erklärt hätten, daß sie diese Liquidierungen nicht durchführen können. Ich kann […] die Befehlshaber der Wehrmacht nicht ausnehmen, in deren Bereich die Liquidierungen durchgeführt wurden und die genauestens darüber Bescheid wußten, soweit ich dies überblicken kann. Meiner Meinung nach wäre der Lauf der Lawine noch aufzuhalten gewesen, wenn ein Feldmarschall und Führer einer Heeresgruppe entsprechend interveniert hätte. […]

Mir ist kein Befehl bekannt bzw. in Erinnerung, wonach SS-Führer oder auch Angehörige des SD und der Polizei in das KZ zu verbringen waren, wenn sie einen Befehl verweigern. Mir ist auch aus Gesprächen darüber nichts bekannt, wie ich auch nicht sagen kann, daß mir auch gerüchteweise von einem solchen Befehl Mitteilung gemacht worden wäre.

Source/Quelle: Auss. Schulz vom 1.8.58: 202 AR-Z 52/59, Bl. 516ff.

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.