Extraits du journal de guerre de Felix Landau, Chevalier du grand ordre germanique
«Et il faut en plus que je joue au général des Juifs»
Extrait de
Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazisErnst Klee, Willy Dressen, Volker Riess
Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989Reproduction interdite - No reproduction
Texte original en allemand / Deutsches Original
- Extrait d’un rapport du 30 juin 1943 du SS Gruppenführer Friedrich Katzmann, commandant de la police en Galicie
- Journal du SS Felix Landau
Extrait d’un rapport du 30 juin 1943 du SS Gruppenführer Friedrich Katzmann, commandant de la police en Galicie
Malgré le travail écrasant que chaque SS et membre de la police a du effectuer pendant ces opérations, le moral et l’état d’esprit des hommes sont restés excellents et dignes d’éloges du premier au dernier jour. Ce n’est que parce que chaque officier et chaque homme a conscience de son devoir, que nous sommes parvenus à maîtriser cette vermine dans les plus brefs délais.
Source/Quelle : Katzmann in einem Bericht vom 30.6.43: Nbg. Dok. L-18.
URSS, 1941. Des Juifs avant d’être assasinés. Un enfant se trouve à droite. [PHDN: Les archives de l’IPN et du Musée Sikorski en Pologne qui détiennent la version la plus complète du cliché, découverte par l’historienne Janina Struk, que nous présentons ici (la version de Schöne Zeiten, comme presque toutes les versions qui ont circulé, tronque le personnage de droite) légendent ce cliché ainsi: « Sniatyn — on tourmente des Juifs avant leur exécution 11 mai 1943 (Śniatyn — Znęcania się na żydami przed egzekucja 11.V.1943)». L’USHMM a repris la même description. Śniatyn se situait en Ukraine ou en Pologne selon les frontières considérées. Toutefois, l’historienne Janina Struk fait remarquer qu’aucune certitude quant à la date et au lieu de ce cliché n’est acquise].
Le journal du SS Felix Landau
A Vienne, le 25 juillet 1934, des hommes du 89e régiment de SS font irruption dans la Chancellerie autrichienne. Le chancelier, Engelbert Dollfuss, est mortellement blessé, pourtant le putsch échoue.
Le menuisier Felix Landau, qui avait tenu le personnel en joue avec un pistolet mitrailleur, est arrêté. Landau (cf. biographie détaillée dans les annexes) est considéré comme un comparse et interné au camp de Wöllersdorf. Il est relâché en 1937, demande la nationalité allemande et obtient un poste d’assistant à la police judiciaire. Lorsque, le 12 mars 1938, les troupes allemandes pénètrent en Autriche, il a le grade de SS Hauptscharführer et fait partie d’un commando spécial de la Sicherheitspolizei et du SD.
En poste à la centrale de la Gestapo de Vienne, Landau est chargé de la «mise en sûreté» des biens juifs. Peu après son mariage, il s’installe dans la villa d’un Juif émigré. En avril 1940, il est muté à Radom (Gouvernement général de Pologne) dans les services du commandement de la Sécurité et du SD. Dans un premier temps, il est chargé de lutter contre les noyaux de résistance épars de l’armée polonaise. Puis il est employé au service des fichiers. Le 31 août 1940, on lui décerne la croix du mérite germanique du N.S.D.A.P. pour sa participation à la tentative du coup d’État et en compensation de la peine qu’il avait dû purger.
A Radom, il rencontre Gertrude, une jeune sténodactylo de 20 ans. Elle est fiancée à un soldat originaire de Vienne, mais veut rompre les fiançailles. Landau apprend que, malgré ses promesses, Gertrude continue à voir son fiancé. Il décide donc de mettre un terme à cette liaison. Le 30 juin 1941, juste après le début de l’invasion de la Russie, il s’engage dans un commando spécial (EK). Son journal commence à ce moment là.
N.d.T. La traduction respecte le style particulier de ce journal: que le lecteur ne s’étonne pas de certaines fautes syntaxiques, dans la concordance des temps, dans la terminologie, etc. Certains passages du récit et des descriptions de Landau sont incohérents, d’une extrême rudesse. Lors de la traduction, il a fallu faire le choix entre un travail de transcription en français standard ou le respect du document avec toutes les maladresses de langage qu’il peut comporter. Conformément à l’attitude adoptée par l’éditeur allemand, nous avons opté pour cette dernière solution
Lemberg, le 3 juillet 1941
Après une nuit d’insomnie, le lundi 30 juin 1941, je me suis porté volontaire dans un commando spécial pour diverses raisons. A 9 heures, j’ai appris que je serais affecté aux missions de ce commando. Cela n’a pas été facile de dire adieu, car soudain tout en moi avait changé. Je pensais bien ne plus jamais pouvoir me consoler, et je ressentais vraiment combien on peut tenir à quelqu’un.
Comme d’habitude, le départ a été retardé plusieurs fois, mais enfin, à 17 heures, on est bien parti. Nous nous arrêtons encore une fois et encore une fois, je vois cet être qui m’est devenu si cher. On repart. A 22 h 30, nous sommes enfin arrivés à Cracovie. Le logis était correct. Toutes les habitudes de confort disparaissent. Si on le veut, on peut réellement devenir un soldat en quelques heures. Puis nous traversons Przemysl. Ici, ça brûle encore; sur la route, nous croisons des blindés russes et allemands criblés d’éclats. C’est la première fois que je vois des tanks russes à deux tourelles superposées.
Peu de temps après, nous reprenons la route, direction Millnicze. A présent, on remarque de plus en plus nettement que cela ne fait pas longtemps que les troupes sont passées par ici […]. Nous arrivons à M. le 1er juillet 1941 à 21 h 30. Nous bayons aux corneilles sans savoir quoi faire. Nous avons établi notre cantonnement dans une école militaire russe. Ici aussi, ca brûle encore. Enfin, à 23 heures, nous réussissons à aller nous coucher. J’ai ouvert mon lit pour faire un petit somme. Je me suis bien renseigné pour savoir si on pouvait envoyer du courrier, hélas, non. Le 2 juillet 1941, ce sera le réveil à 6 heures, comme au front. Autour des maisons en flammes, des femmes et des enfants fouillent dans les décombres. En route, nous croisons encore des soldats ukrainiens. Ca sent les cadavres décomposés. Nous roulons encore et encore à la rencontre des Russes.
Le 2 juillet 1941, nous sommes arrivés à Lemberg à 16 heures. A côté, Varsovie est une bagatelle, c’est ma première impression. Peu après notre arrivée, nous avons fusillé les premiers Juifs. Comme d’habitude, quelques officiers récemment nommés deviennent mégalomanes et se prennent vraiment pour ce qu’ils ont l’air d’être. De nouveau, nous avons établi notre cantonnement dans une école militaire des bolcheviks. Ici on a dû surprendre les Russes pendant leur sommeil.
A la hâte, nous rassemblons les affaires dont nous avons absolument besoin. A minuit, dès que les Juifs ont fini de nettoyer le bâtiment, nous allons nous coucher.
Le 3 juillet 1941. Ce matin, j’ai appris que nous pouvions écrire et qu’il y a espoir que le courrier parte vraiment.
J’ai écrit la première lettre à ma Trude sur une musique incroyablement sensuelle. Je suis encore en train d’écrire, mais il parait qu’il faut déjà que nous soyons prêts pour le rassemblement. EK casqué et armé, et trente cartouches. Nous venons de rentrer. 500 Juifs sont arrivés prêts à être fusillés. Juste avant, nous sommes encore allés voir les corps des pilotes (de l’aviation) assassinés, des Allemands et des Ukrainiens. 800 personnes ont été assassinées, ici à Lemberg. Ces gredins n’ont même pas eu peur de tuer des enfants. On les a trouvés cloués aux murs dans le home d’enfants. (Une prison qu’ils ont en partie fermée avec des clous.)
Aujourd’hui, une fois de plus, une rumeur a circulé; on raconte que nous devrions retourner à Radom. J’avoue franchement que je serais heureux de revoir mes amours. Elle est plus pour moi que je n’aurais jamais voulu l’admettre. Et voilà, l’exécution n’a pas pu avoir lieu. En revanche, nous sommes en état d’alerte, ca doit être pour cette nuit.
L’ambiance est assez surchauffée. C’est dans cette bousculade que j’ai écrit mes notes. Ça ne me dit pas grand chose de fusiller des gens sans défense, même si ce ne sont que des Juifs. Je préfère un combat franc et ouvert. Bon voilà, bonne nuit, mon petit lapin.
Le 5 juillet 1941
11 heures du matin. Une musique fabuleuse, «Entends tu mon appel caché (au loin)». La chaleur me monte au cœur! Mes pensées sont toutes pour un être pour qui je suis volontairement venu ici par amour. Que ne donnerais je pas pour la voir, même si ce n’est que 10 minutes. J’ai veillé toute la nuit d’hier à aujourd’hui. Suis resté à mon poste.
Un petit incident m’a montré à quel point ces gens sont des fanatiques. Un Polonais opposait résistance. Et veut profiter de l’occasion pour arracher la carabine des mains d’un camarade, mais il n’y a pas tout à fait réussi. Quelques secondes plus tard, quelques coups ont claqué et c’en était fini. Quelques minutes plus tard on en aligne un autre après un bref interrogatoire. Je viens de relever la garde. Une estafette signale qu’à quelques rues de là on a trouvé le corps criblé de balles d’une sentinelle de la Wehrmacht.
Une heure plus tard, à 5 heures du matin, à environ 200 mètres de notre logis, on fusille 32 autres Polonais, des intellectuels de la résistance; ils avaient creusé leur tombe à la pelle. L’un d’entre eux insistait et ne voulait pas mourir, la première couche de sable était déjà sur les premiers; c’est alors qu’une main se lève au milieu du tas de sable, fait des signes en indiquant un endroit, probablement le cœur. Quelques coups claquent, il y a quelqu’un qui appelle, c’est le Polonais en personne. Tirez plus vite! Quel genre d’homme est ce ?
Aujourd’hui, il y a des chances que nous ayons un repas chaud pour la première fois. Nous avons reçu 10 RM* pour pouvoir nous acheter quelques bricoles nécessaires. Je me suis acheté un fouet à 2 RM. Partout, quand on passe à côté de maisons incendiées, ça sent le cadavre. Nous tuons notre temps à dormir.
Dans le courant de l’après midi, nous avons encore descendu environ 300 Juifs et Polonais. Le soir, nous sommes allés passer une petite heure en ville. Nous avons vu des choses que l’on ne peut guère décrire. Nous roulions devant une maison d’arrêt. A quelques rues de distance, on voyait déjà que là aussi on assassinait. Nous voulions aller voir mais nous n’avions pas nos masques à gaz sur nous; c’était impossible de pénétrer comme ça dans les caves et dans les cellules. Puis nous avons repris la direction de notre cantonnement. Au coin d’une rue, nous avons vu quelques Juifs entièrement couverts de sable. L’un d’entre nous a regardé les autres. Nous avons tous supposé la même chose. Les Juifs sont sortis en rampant de la fosse des fusillés. Nous avons arrêté un Juif qui titubait. Nos soupçons étaient faux. Les Ukrainiens avaient transporté à l’ancienne citadelle de la G.P.U. les Juifs qui auraient collaboré avec la G.P.U. lors de la répression contre les Ukrainiens et les Allemands. On y avait parqué 800 Juifs. C’étaient ceux que nous aurions à fusiller demain. Mais ceux là, on les avait relâchés.
Nous avons continué à longer la rue. Des centaines de Juifs aux visages dégoulinant de sang, des trous dans la tête, les mains brisées et les yeux pendant hors de l’orbite longent la rue. Quelques Juifs dégoulinant de sang en portent d’autres qui se sont écroulés. Nous avons roulé en direction de la citadelle; nous y avons vu des choses que l’on a sans doute rarement vues. A l’entrée de la citadelle, des soldats sont postés avec des matraques grosses comme le poing et frappent sur tout ce qu’ils peuvent atteindre. A l’entrée, les Juifs se bousculent pour sortir; c’est pourquoi des tas de Juifs sont couchés les uns sur les autres comme des porcs et poussent des vagissements bizarres, et sans arrêt, ceux qui se redressent partent en trottinant, dégoulinants de sang. Nous restons encore un peu pour voir qui commande. «Personne.» Quelqu’un a lâché les Juifs. Et maintenant, ces Juifs sont aux prises avec la colère et la haine.
Rien à redire, sinon qu’ils ne devraient pas les laisser se balader dans cet état. Ensuite, nous apprenons des soldats qui étaient là bas, qu’ils viennent de rendre visite à deux camarades, des pilotes, qui sont à l’hôpital de Lemberg; ils ont vu avec quelle bestialité ils avaient été traités. On leur avait arraché les ongles, coupé les oreilles et aussi crevé les yeux. C’était pour cette raison qu’ils se comportaient comme cela; et je les comprends.
Notre travail est fini pour aujourd’hui. Pour l’instant, tout se passe bien entre camarades. A la radio, de nouveau, une belle musique incroyablement sensuelle, et mon désir de te voir grandit et grandit. Le désir d’un être qui m’a fait si mal. Premièrement, nous espérons partir d’ici, et il y en a beaucoup qui aimeraient bien être de retour à Radom. Quant à moi — et c’est pareil pour beaucoup d’autres camarades—, cette mission m’a déçu. Trop peu de combats à mon avis, donc je suis de mauvaise humeur.
Lemberg, le 6 juillet 1941
J’ai une nuit effroyable derrière moi. Comment un rêve peut il être aussi réaliste ? Toute l’histoire de Varsovie, à vrai dire, le pourquoi de ma venue ici, m’est apparu avec une précision qui ne permet plus d’espérer.
J’ai de nouveau le cœur brisé, comme jadis. Je sens qu’il y a quelque chose que je n’arriverai plus jamais à faire. Passer sur quelque chose et oublier ce que j’ai eu à endurer. Ces jours ci, quand je rencontrerai T., j’agirai et ferai ce que je voulais. Personne ne m’en empêchera. Mon humeur est dévastatrice. Il faut que je retourne à Radom d’une manière ou d’une autre.
Aujourd’hui, je suis encore arrivé à envoyer une lettre à ma Trude. Pas particulièrement belle, mais elle montrait bien mon découragement. Je ne pouvais pas faire autrement. Maintenant, j’ai de nouveau un peu plus d’espoir de la revoir. Cet après midi, nous avons appris que le commando de Radom doit partir le lundi 8 juillet 1941 pour Drohobycz, une ville d’industries. Un soupir d’aise est passé entre nos rangs. A la longue, la collaboration serait devenue impossible. On a fauché quatre véhicules de notre EK. Nous avons trouvé quelques postes téléphoniques neufs et des masques à gaz de fabrication russe, nous les avons emportés.
Dieu soit loué, on dit qu’il se passe quelque chose dans notre nouvelle garnison. Dès aujourd’hui, je me porte volontaire pour des missions spéciales et dangereuses. S’il fallait que nous restions ici, je remuerais ciel et terre pour que Trude vienne.
Le réveil a été à 8 heures. Nous dormons si tard que la journée semble très courte. De nouveau de l’occupation. Aujourd’hui, je suis allé pour la énième fois en ville à la recherche d’une papeterie. J’ai enfin réussi à en trouver une. Depuis toujours, j’ai une passion pour les papeteries. Bien sûr, j’ai fouillé partout et j’ai trouvé quelque chose d’utilisable. Ici, il n’y a pas de papier à lettres comme celui qu’on connaît au pays. Mais j’ai enfin des enveloppes et n’ai plus besoin d’en quémander. Je me suis aussi acheté un superbe nécessaire de voyage pour 32 roubles/3,8 RM.
Donc, demain matin à 8 heures, c’est enfin le départ pour Drobobycz. On nous a annoncé que la région était encore partiellement occupée par les Russes. Je suis content de pouvoir enfin avancer. En plus, le courrier part demain pour Cracovie et Lublin, d’où il sera acheminé. Alors je peux encore écrire quelques mots à ma petite Trude. Toutes les autres femmes ont disparu de mon cœur depuis longtemps. A vrai dire, je ne sais pas comment ca se fait.
Ce matin, un communiqué spécial a annoncé que 52 000 Russes venaient de capituler. Je suppose que, dans quinze jours, ce sera la révolution en Russie. D’ici là, Moscou sera probablement tombée. Ce soir, nous allons fêter «entre camarades» avec ceux de Cracovie.
Drohobycz, le 7 juillet 1941
Notre soirée s’est achevée à 6 h 30 du matin. Il n’y a pas eu d’incident. Je suis allé chercher mes deux camarades vers minuit et demie, puis nous sommes retournés ensemble dans notre piaule pour y passer notre dernière nuit. Notre paquetage a singulièrement grossi. L’Oberführer Schönrad est à la tête de notre EK. Le Sturmbannführer Rock a pris le commandement. Nous devions nous mettre en marche à 8 heures, mais à 10 heures enfin, et après des palabres interminables, nous étions prêts.
Les habitants de Cracovie sont presque tous des cons. Puis nous avons repris une route assez longue, par laquelle nous étions arrivés. A quelques rues de là, nous avons déjà senti l’odeur de la maison d’arrêt, où des centaines d’hommes avaient été assassinés. Des gens par centaines attendent devant les magasins pour trouver quelques vivres. En chemin, nous avons arrêté deux Juifs. Ils ont raconté qu’ils avaient déserté de l’armée russe. Leur déclaration était assez peu crédible. Six hommes se détachent du groupe, chargent à bloc, et la minute suivante, ils sont morts tous les deux. Au moment où l’on donne l’ordre d’épauler, l’un des Juifs, un ingénieur, s’écrie: «Vıve l’Allemagne!» «Curieux», c’est ce que j’ai pensé. Quel plan ce Juif pouvait il bien avoir en tête en s’enfuyant?
Vers 16 heures, nous sommes arrivés à destination. Nous sommes divisés en plusieurs patrouilles afin de chercher un cantonnement pour tous les camarades. Nous trouvons trois maisons neuves presque inhabitées. Toutes avec salle de bains, les anciens appartements des bureaucrates du PC. En tout cas, nous avons pu constater que les Ukrainiens sont de sacrés vandales. En ce moment, ils se prennent encore pour les maîtres absolus ici. Ici, il va encore y avoir de sérieuses explications, ce sera inévitable. J’ai pu constater autre chose d’intéressant. Ici, il y a encore très peu de postes de radio, en revanche, il y a un haut parleur dans chaque appartement, ou presque. On n’a pas besoin de faire une loi du type «écoute illégale d’un émetteur étranger». Dans le cas présent, le problème ne se pose pas.
J’ai comme le sentiment que nous n’allons pas revenir à Radom. Il faut donc que ma petite Trude en sorte. Nous sommes descendus pour quelques jours dans un hôtel juif que nous avons occupé. Comme j’avais une faim de loup, j’ai tout de suite visité les cuisines (avec les autres) et ai trouvé un petit en cas pour mon estomac. Les logis sont très, très médiocres. C’est truffé de punaises. Maintenant il faut que j’arrête, car il faut que je prenne mon tour de garde. Je serai relevé à I heure du matin, bonne nuit, ma chère petite Trude.
8 juillet 1941
Aujourd’hui, une fois de plus, il y a eu des allées et venues à n’en plus finir. Le commandant de la place déclare que notre présence ici était illicite, et que nous n’aurions pas à nous attendre à une activité quelconque. Sympathique. Dans l’après midi, notre Hauptsturmführer s’est rendu au quartier général pour clarifier la situation. Explications en ces termes: Malentendu venant du commandant de la place. Tout est rentré dans l’ordre. Mais ce que je crois: pas d’association ni de coopération avec la Wehrmacht. Tout autre commentaire est inutile.
Vers midi, nous avons établi un autre cantonnement: une ancienne école militaire du PC*. Il faudrait que je travaille à l’intendance et qu’en même temps je m’occupe des chevaux. Dans les écuries, j’ai trouvé trois poneys courts sur pattes. Toute une famille, à vrai dire: le mâle, la jument et le poulain. Une petite voiture et même une selle: un harnachement au complet. Ce que les gens sont bizarres. Quand j’ai pris mon tour de garde, trois femmes crasseuses et laides, les anciennes femmes de chambre, étaient dans le couloir et me regardaient. Alors un interprète vient vers nous et leur parle, à elles. C’est alors qu’une des bonnes femmes demande si je ne veux pas coucher avec elle. Cette sale race est vraiment cinglée. Mais, bien sûr, les autres se bousculent d’autant plus. Je m’attends à ce qu’elle aille se glisser dans le lit de l’un des nôtres, mais, Dieu merci, elle n’a trouvé personne. Sinon on aurait eu vent de l’affaire au moment du contrôle des chambres.
Dans la soirée, nous avons encore fait la fête entre camarades. Au dîner, quelques camarades voulaient m’emmener dans une chambre avec quelques serveuses de l’hôtel. J’ai refusé net. Ils ont été très déçus. Je ne veux pas et ne pourrais pas non plus. Je me sens trop près de ma Trude. Même pendant la soirée entre camarades, je n’ai pas réussi à détacher mes pensées d’elle. Je me fais tant de soucis pour elle. Qui sait si elle pense encore à moi ? Je n’ai pas encore reçu une seule ligne, et qui sait si elle reçoit mon courrier?
9 juillet 1941
Aujourd’hui, il y a de nouveau des surprises. Ce matin, une lettre du commandant de la place est arrivée. On nous signifiait sur un ton peu cordial que notre tâche devait se limiter exclusivement à la vérification des dossiers. De plus, on nous stipulait que nous n’avions pas à interroger le rapporteur du culte juif. Comme nous l’avions pressenti: une situation impossible. Il y aurait du travail à foison. Et voilà que maintenant, je dois jouer au général des Juifs. Aujourd’hui, malgré les interdictions, j’ai réquisitionné un cabriolet avec tout son harnachement. On a eu de la bière pression. Nous avons pu nous acheter une bouteille de mousseux pour 1 RM. Si seulement je pouvais recevoir des nouvelles de ma Trude. Dans la journée, quand je suis plongé dans le travail, ça va encore, mais la nuit, avec la solitude et l’inactivité, c’est tout simplement à désespérer. Bonne nuit, ma petite Trude, et pense un peu à ton Lexi*.
* N.d.T.: diminutif de Felix.
10 juillet 1941
Cette fois ci, pour moi, la soirée camarades s’est terminée à 2 h du matin. Pour une fois, je voulais me saouler vraiment pour oublier plus facilement certaines choses. En vain, hélas. Malgré 10 litres de bière et quelques schnaps, plus un litre de vin rouge, cela n’a pas fait d’effet. Le lendemain, j’avais le crâne comme si on l’avait pilonné toute la journée à coups de marteau. Aujourd’hui, on m’a interrogé sur la répartition des divers services. Je travaille avec un camarade du SD [nom illisible, n. de l’éditeur], Service II, intendance; par ailleurs, j’ai été offıciellement nommé «Général des Juifs». J’ai réquisitionné deux autres voitures militaires pour notre service. D’autres l’ont déjà fait pour leur propre compte. Je n’ai pas le temps de faire ce genre de choses. Ce que je voulais, c’était un logement correct. Les querelles avec la Wehrmacht continuent. Ici, le major de service doit être un ennemi public** du pire acabit. J’ai déclaré que j’allais demander à Berlin que l’on mette immédiatement ce M. en détention préventive pour comportement hostile à la politique du Führer. Je pense à son coup de téléphone disant que les Juifs seraient sous la protection de la Wehrmacht allemande. Qui donc aurait pu croire cela possible ? C’est pas un national socialiste.
** N.d.T.: «Stantsfeind», notion n’existant pas en français dans le même contexte, le «Staatsfeind» était autant l’opposant au régime NS que le traître. Terme repris dans la constitution de la R.F.A. pour qualifier toutes les activités anticonstitutionnelles.
14 juillet 1941
C’est le premier jour où j’arrive à continuer à écrire mon journal. Tout un tas de choses se sont passées. De nouvelles impressions et de nouvelles expériences.
Le 11 juillet 1941, une voiture est réellement partie pour Radom avec Dolte, Binder, Gürth et Mireck. Malheureusement, je n’ai pas pu partir avec eux. Je peux au moins leur donner une lettre, et j’ai le plaisir de savoir qu’elle arrivera sûrement, en outre, je m’attends à recevoir quelques lettres de ma petite Trude. Hélas, d’autres [lettres] vont arriver en même temps. Comme prévu, notre KK [Kriminalkommissar] a immédiatement tiré parti de l’absence de Dolte pour assouvir sa soif d’action. A peine une heure plus tard, il claironnait gentiment ses ordres du genre: «Pressons, messieurs, à moi toute la bande» et ainsi de suite. Arrêter des gens, les fusiller, il faut que son désir et son rêve se réalisent. Les détenus arrivent, pour la plupart des Juifs, mais aussi des Ukrainiens […]. Nous «travaillons» toute la nuit. Mais ce soir, je vais me prendre du temps et aller chez une cuisinière, avec Urban, un camarade, car elle a du «mischlanka», du lait caillé et des pommes de terre nouvelles. Bien que les pièces soient très petites, tout est propre et coquet. Les gens sont gentils et prévenants. Il y avait aussi une jeune Ukrainienne, très jolie, ma foi. La communication n’a pas été possible, bien qu’elle ait essayé plusieurs fois. Je n’ai pu que constater et conclure qu’elle avait pas mal d’intérêt pour moi. Pourtant, comme toujours, j’étais tout en pensées auprès de ma Trude. Je n’ai pas envie et ne veux pas non plus.
A 11 heures du soir, nous sommes retournés à notre poste. Activité intense, en bas dans la cave que je venais de vider ce matin. Il y a 50 détenus, dont deux femmes. J’ai immédiatement relevé celui qui montait la garde avec ceux là. Ils seront presque tous fusillés demain. La plupart d’entre eux étaient à Vienne. Rêvent encore de Vienne. Je reste à mon poste jusqu’à 3 heures du matin. Mort de fatigue, je vais enfin me coucher à 3 h 30.
12 juillet 1941*
* Sic. Les erreurs de chronologie sont dans le document
A 6 heures du matin, on me tire soudain d’un profond sommeil. Rassemblement pour l’exécution. Bon, eh bien, je vais jouer au bourreau et ensuite au fossoyeur, pourquoi pas ? C’est tout de même curieux, on aime le combat et il faut mitrailler des êtres sans défense. Ils seront 23 à être fusillés; parmi eux, les femmes dont j’ai déjà parlé. Elles sont admirables. Elles refusent même d’accepter un verre d’eau de notre part. Je suis affecté au peloton et dois éventuellement tirer sur les fuyards. Nous prenons une route de campagne sur un kilomètre, puis tournons à droite dans un bois. Pour l’instant, nous ne sommes que six hommes et nous cherchons un endroit adéquat pour les fusiller et les enterrer. Au bout de quelques minutes, nous avons trouvé le bon coin. Les candidats à la mort se mettent en rang, une pelle à la main pour creuser leur propre tombe. Deux pleurent parmi eux. Les autres ont vraiment un courage surprenant. Que peut il donc se passer en ce moment dans leur cervelle ? Je crois qu’ils ont chacun un petit espoir que, d’une manière ou d’une autre, ils ne seront pas fusillés. Les candidats à la mort sont embauchés en trois équipes, car il n’y a pas assez de pelles. Curieux, rien ne s’émeut en moi, absolument rien. Pas de pitié, rien. C’est comme ça, donc tout est réglé. Mais mon cœur bat tout doucement, quand les sentiments et les pensées se réveillent à l’improviste, me rappelant le moment où je me suis trouvé dans une situation semblable. Le 24 juillet 1934, à la Chancellerie, devant les canons des mitrailleuses des milices populaires. Il y a bien eu des instants où j’aurais voulu m’attendrir, ne pas le montrer, non, il ne pourrait en être question à cause de mon tempérament. Si jeune et tout est déjà fini. Voilà ce que je pensais, puis j’ai refoulé ce sentiment, il a cédé la place à l’obstination et à la conscience que ma mort n’aura pas été pour rien.
Et voilà, aujourd’hui, c’est moi, le survivant, qui tiens les autres en joue pour les fusiller. Le trou s’agrandit lentement. Deux pleurent sans arrêt. Je les laisse creuser plus longtemps, comme cela, ils y pensent moins. Quand ils travaillent, ils sont vraiment plus calmes. Nous rassemblons les objets de valeur, montres et argent, en un tas. Dès qu’on les a tous places les uns à côté des autres sur un terrain à découvert, nous alignons les deux femmes à l’une des extrémités de la fosse pour les fusiller en premier. Notre KK (Kriminalkommissar) vient de fusiller deux hommes dans un buisson. Je ne l’ai pas vu, car j’avais à surveiller les autres. Les femmes se sont dirigées vers la fosse avec une dignité incroyable et se sont retournées, six d’entre nous avaient à fusiller ces femmes. Nous nous sommes répartis le travail, trois hommes [visaient] le cœur, trois hommes le crâne. Je prends le cœur (sic). Les coups partent et le cerveau jaillit en l’air. Deux sur le crâne, trop. Ils arrachent presque la tête. Presque tous s’écroulent sans un bruit, mais dans deux cas seulement, ca ne marche pas, ils pleurent et geignent encore. Les coups de revolver ne servent à rien. Quant à nous deux, on tire ensemble, sans défaillir. Il faut que l’avant dernier groupe jette ceux qui viennent d’être fusillés dans le charnier, ils doivent ensuite s’aligner et y tombent eux aussi, presque d’eux mêmes. Les deux derniers doivent s’asseoir sur le bord à l’avant de la fosse pour qu’ils y tombent comme il faut*. Et maintenant on retourne encore quelques cadavres avec un pic; et notre travail de fossoyeurs commence enfin.
Je rentre mort de fatigue et voilà qu’il faut se remettre au travail et mettre de l’ordre dans le bâtiment. Ça continue, sans répit. L’après midi, une voiture revient de Radom à l’improviste. A l’idée d’avoir une lettre, je suis heureux comme un petit enfant. Cela a été ma première question. Mais hélas, je n’ai même pas pu lire tout mon courrier. A peine avais je commencé que le Hauptsturmführer est venu vers moi et m’a chargé de prendre en main notre transfert et l’aménagement d’un nouveau bâtiment de service.
J’ai dû travailler jusqu’à 11 heures et tracer des plans comme un petit architecte. Ils ont tous admiré mon travail.
Le dimanche 13 juillet 1941**, j’ai tout de suite repris le travail. J’ai à peine eu le temps de dormir. J’ai mal aux pieds et à la tête comme si je venais de faire une marche forcée avec mon paquetage. En passant, nous avons appris qu’on avait proclamé un gouvernement rouge à l’arrière. Surcharge de travail. J’ai enfin eu le temps de lire tout mon courrier. C’est curieux, je suis passé d’un état d’âme à l’autre. Certaines lignes m’ont beaucoup inquiété. Trude écrit entre autres qu’elle ne sait pas si elle pourra tenir sa promesse et si elle sera assez forte. Pourquoi faut il que je supporte tout cela d’un être que j’aime tant? Il faut que je la voie et que je lui parle, alors ma petite Trude redeviendra forte. Il faut qu’elle vienne ici.
14 juillet 1941
J’ai assisté à plusieurs réunions du conseil juif. A part cela, pour l’essentiel, on organise et on transplante. Dans la soirée, j’ai attrapé un berger allemand, une chienne.
20 juillet 1941
Aujourd’hui, c’est dimanche, j’ai de nouveau travaillé jusque vers 20 heures. Maintenant, il est 21 heures et j’arrive enfin à inscrire dans mon modeste journal ces quelques événements qui, replacés dans le contexte de l’actualité mondiale, sont bien insignifiants.
Le 15 juillet 1941, un camarade et moi, nous sommes allés en calèche pour voir cette famille ukrainienne dont j’ai déjà parlé. C’était très chaleureux, très intéressant aussi pour quelqu’un qui s’intéresse aux particularismes d’un autre peuple. Nous avons parlé de tout un tas de choses. Mais je n’ai pas voulu entamer une discussion sur les problèmes religieux car, étant donné que la compréhension n’est pas parfaite, cela aurait pu créer des malentendus. Nous avons discuté jusqu’à 23 heures. A l’aller— nous avons pris le poney — il s’est passé quelque chose d’assez drôle. D’abord, nous avons été surpris par une averse, bon, nous nous en sommes vite remis. Mais quand nous avons tourné pour prendre un vrai chemin russe, il y avait des trous de plus d’un mètre de profondeur. Bien sûr, nous avons été assez secoués sur nos sièges. Puis, nous sommes arrivés à un endroit particulièrement bien, j’ai senti une légère secousse à l’arrière de ma voiture, mais le cheval accélère [sic], j’entends éclabousser derrière moi, et au moment où je me retourne, mon camarade se flanque dans une mare assez profonde, les jambes en l’air. Malgré le côté désagréable de cette situation, je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire. Le retour a pris un tour encore plus tragique; si le fermier ne nous avait pas conduits jusqu’à la grand route, nous aurions sûrement atterri dans le fossé avec monture et voiture.
Grâce à ces charmants chemins, nous ne sommes rentrés que vers minuit. Au moment où nous passons le portail, une voiture est en train de démarrer. J’ai constate qu’il y avait pas mal d’activité pour cette heure. J’ai pensé: il y a quelque chose qui ne va pas. Évidemment, on s’était inquiété à notre sujet et on supposait qu’il nous était arrivé quelque chose […]. Le lendemain matin, on nous a signalé que toutes formes de contacts sociaux avec les Ukrainiens étaient interdites. Lui, c’est à dire le Hauptsturmführer, n’aurait rien contre si quelqu’un passait une nuit avec une fille U[ N.d.T. U: abréviation pour Ukrainienne], mais qu’à part cela, toutes les fréquentations étaient interdites. Conceptions bizarres. Bon, quant à moi, il n’est question ni de l’un ni de l’autre, car je voulais seulement connaître ce peuple. Ma petite chienne change en bien. Elle devient plus affectueuse de jour en jour, mais elle est toujours aussi craintive.
Le 16 juillet 1941, redéménage encore une fois. A vrai dire, je suis plus chef de chantier que fonctionnaire. Et en plus je dois me charger de surveiller l’instruction de 150 Ukrainiens. Je me sens assez bien en tant que chef de chantier et petit architecte, mais il faudrait que j’aie des ouvriers et pas des Juifs, pour effectuer les travaux. Bon, mais il faut faire avec.
Le 17 juillet 1941: à vrai dire, il ne s’est rien passé. Je continue à bricoler avec les Juifs, et c’est mon travail.
Le 18 juillet 1941: aujourd’hui, il s’agit, une fois de plus, de déterminer qui partira pour Radom. Tout à coup, tout le monde est prioritaire et a oublié quelque chose de très important ou de plus important encore à Radom; on n’a pas de valise, personne n’a de linge. Dans l’armée, normalement, celui qui n’obéit pas aux ordres est sévèrement puni, mais ici on le récompense en lui faisant faire une excursion dominicale à Radom. A midi nous avons eu une discussion, et on a justement désigné ceux qui iraient encore une fois à R. Au fond de moi, j’explose de rage. Je me fatigue et me démène jour et nuit pour que tout le monde ait un bel appartement et que le même confort soit garanti pour tous, puis, dès que l’on exprime le moindre petit souhait, ce sont les autres qui sont prioritaires.
Le 19 juillet 1941. Pendant toute la journée, je n’arrive pas à écarter la pensée que je pourrais déjà être à R. auprès de la petite Trude. Je m’efforce tant de penser à autre chose, mais ma petite Trude m’apparaît sans cesse; elle attend et espère me voir. A quoi sert donc ce splendide appartement aménagé avec tout le confort s’il me manque quelqu’un ? Dans mon appartement tout est encore sinistre.
19 juillet 1941. Donc je n’ai pas pu partir pour Radom. Je suis d’une telle humeur que je pourrais tuer tout le monde. Or, c’est moi qu’on ne laisse pas partir. J’ai encore un peu d’espoir pour la prochaine fois. J’ai trimé toute la journée. Vendredi, tard dans la nuit, j’ai encore écrit une lettre. Comme elle va être déçue, ma petite Trude, quand au lieu de me voir arriver elle va trouver une lettre. Comme l’Oberführer s’est présenté hier à l’improviste, on va encore avoir de la visite ce soir. Les pièces et les bâtiments lui ont beaucoup plu. Et comme d’habitude, ce sont les autres qui ont récolté les félicitations. Tant qu’il y aura des hommes, il en sera toujours ainsi. Dans la soirée, j’étais déjà au lit, quand j’ai été pris d’un désir incontrôlable de calme, de paix et d’amour.
21 juillet 1941
Hier, après avoir attendu en vain le retour de ces messieurs de Radom, mon premier travail a été de continuer à attendre, je demandais toutes les cinq minutes si la voiture de Radom n’était pas encore arrivée. Et chaque fois, ma question était vaine. Puis elle est enfin arrivée vers midi et je n’ai même pas eu besoin de demander, car ils m’ont tous crié en chœur: Felix, il y a un paquet. J’ai soupiré de soulagement. J’ai verrouillé ma chambre pour lire la lettre.
Elle était si courte et si laconique que mes pensées se sont assombries et que je me suis fait du souci. Est ce que Trudchen serait déjà infidèle au bout de si peu de temps ? Je sens une inquiétude étrange. Que ne donnerais je pas pour qu’elle soit auprès de moi! Bon, c’est moi qui l’ai bien cherché mais à d’autres conditions. Le terrain n’est pas assez dangereux pour moi. Je ne comprends pas Trudchen. Elle me joint des photos de mes enfants et de ma femme. Qu’elle n’écrive pas beaucoup, je peux le comprendre, mais les photos, c’est trop compliqué pour moi. Aujourd’hui, pendant que les camarades avaient quartier libre, certains sont même partis à la chasse, j’ai eu à travailler ici. Les remerciements et la récompense sont garantis. Le Sturmbannführer dont je viens de parler est encore une fois allé avec ses 5 hommes à la chasse. Les travaux avancent bien. Dernièrement, le Hauptsturmführer m’a signalé que je devrais me charger de l’instruction de la milice. Que j’avais l’allure de l’emploi. Aujourd’hui, j’ai répondu aux lettres de ma femme et lui ai envoyé un virement de 180 RM. Trudchen a reçu une petite lettre de moi.
22 juillet 1941
La journée a de nouveau été riche en événements. Ce matin, les ouvriers que j’avais demandés ne sont pas venus. Quand j’ai voulu me rendre auprès du comité juif, un camarade en sortait directement et m’a demandé du renfort car les Juifs refusaient de travailler. Je me suis déplacé. Quand ces connards m’ont vu, ils ont détalé dans toutes les directions. Dommage que je n’avais pas mon pistolet sur moi, sinon j’en aurais descendu quelques uns sur place. Alors je suis allé au conseil juif et j’ai déclaré que si 100 Juifs ne se présentaient pas d’ici une heure, j’en sélectionnerais 100, non pas pour travailler mais pour les passer par les armes. A peine 30 minutes plus tard, 100 Juifs sont arrivés et 17 autres pour remplacer ceux qui s’étaient enfuis. J’ai fait mon rapport sur l’incident; en même temps, j’ai exigé que l’on fusille les fuyards pour refus de travail. 12 heures plus tard, c’était chose faite. 20 Juifs ont été abattus.
Un autre incident. J’ai envoyé un camarade pour qu’il prenne deux Juifs, et qu’il nous procure du matériel manquant. Le camarade est allé chercher les clés au service compétent, puis il est parti. Pendant que nous rangions, un Ukrainien, qui évidemment s’entendait pour le mieux avec les Allemands, s’est mis à railler ces Juifs qui effectuaient un travail pour nous. En plus, il a demandé aux Juifs comment ils pouvaient en arriver à trahir leur camp. Qu’il passerait dans la soirée et lui casserait la figure. Bon, voilà encore quelque chose pour Felix, car à mon avis, ce sont eux les véritables ennemis publics. J’ai donc demandé qu’on m’amène ce garçon. Une fois dans mon bureau, comme introduction, il a reçu un de mes petits traitements spéciaux. Dès le premier coup, le sang a giclé. Il a d’abord essayé de nier. Mais au bout du quatrième coup, il a renoncé. J’ai fait arrêter l’Ukrainien pour délit d’opinion et paroles anti allemandes.
Dans une localité à proximité de Drohobycz, 4 bagnards qui venaient d’être libérés ont été fusillés sur le champ. Cette fois ci, ce sont les Slovaques qui ont creusé les tombes et les ont recouvertes.
Je suis très curieux de savoir comment va se passer la réorganisation du conseil juif. Demain, ils vont hurler et grincer des dents. Du reste, nous avons constaté qu’il y a eu de nouveau une effraction dans notre caserne, au n° 13, et qu’on a essayé de voler des pneus de caoutchouc sur les voitures. L’un des pneus avait été complètement traversé avec un couteau tranchant. Donc, le soir, j’ai procédé à une autre arrestation.
Demain, je vais sérieusement poser la question en vue de faire venir ma petite Trude. J’espère que j’aurai de la chance. En cas de refus, la seule solution sera de m’arranger pour demander et obtenir ma mutation. Par la même occasion, je veux tirer le voyage pour Radom au clair. Puis, demain, j’écrirai une lettre détaillée à Trudchen. Bon, bonne nuit ma petite coquine, et aime moi toujours, pense à moi et reste moi fidèle. Maintenant, je me mets au lit, je regarde ta petite photo et lis ton livre; puis quand mes yeux commenceront à brûler, je mettrai le livre de côté, regarderai encore une fois ta photo, te donnerai un gros baiser, éteindrai la lumière et irai dormir.
23 juillet 1941
Voilà, je n’ai pas pu imposer mes résolutions d’hier. Et tout cela par la faute de cette incroyable surcharge de travail. Parfois, je ne sais plus où donner de la tête. A 8 heures du matin, je devais répartir les Juifs sur diverses tâches et en même temps me charger de l’instruction de la milice ukrainienne. Dans l’après midi, on m’a encore passé tout un tas de commandes, mais j’écrirai quand même cette lettre à Trudchen. Il faut que je la voie, lui parle, alors, advienne que pourra. Aujourd’hui, j’ai trouvé tout un tas de drapeaux et de fusils du PC. Dans les bâtiments, les travaux avancent très vite. Les nouvelles recrues de la milice semblent apparemment ne supporter ni mon rythme ni mon ton. Sur les quarante hommes, dix étaient absents.
Notre K.K.a.P. a de nouveau menacé de faire fusiller quelques camarades sans motif. Il a dit au camarade Urban: «Si vous ne changez pas de ton avec moi, alors il se pourrait que vous soyez sur la liste d’appel lors de la prochaine exécution.» A ce sujet, une plainte est déjà en cours. On lui a donné le surnom de Commissaire revolver et de Soldat soleil. En effet, il est le seul à se balader en grand uniforme: pantalon et chemise blanche. Bon, une fois de plus, il est déjà 23 heures, mais il faut absolument que j’écrive encore cette lettre.
28 juillet 1941
Il n’est rien resté de toutes mes bonnes résolutions, d’écrire coûte que coûte dans mon journal et même s’il est très tard. Voilà, il est minuit et j’arrive enfin à écrire quelques lignes. Samedi matin, j’ai eu une grande frayeur quand j’ai appris qu’on était déjà samedi. J’avais déjà prévu de rappeler dès vendredi à Dolte l’histoire du voyage à Radom. J’ai été incroyablement secoué et de très mauvaise humeur tout le reste de la journée; j’ai encore travaillé jusqu’à 23 heures. Que puis je faire d’autre ? Les autres camarades sont partis à midi, ils sont revenus vers 19 heures et ont emmené de jeunes Ukrainiennes dans leurs appartements, à une heure où, moi, je suis encore en train de mettre de l’ordre dans la maison et faisais [sic] poser des tapis. Dimanche, je travaille jusqu’à 15 heures, puis je fais une pause, pour la première fois depuis le début de ma mission.
Du reste, vendredi et samedi, il y a eu une affaire intéressante dans le service. D’une localité voisine, des Ukrainiens ont envoyé un rapport contenant à peu près les faits suivants: des Ukrainiens avaient trouvé les corps de 24 compatriotes assassinés par les Russes. Les cadavres étaient à peine identifiables. Les agents de la police judiciaire, après avoir constaté qu’il s’agissait d’un crime, s’y sont mis et se sont rendus sur place. Ils y sont solennellement et cordialement reçus par le curé. Le curé ajoute que c’est extrêmement gentil de la part des Allemands de manifester un tel intérêt pour ces meurtres et pour le sort des Ukrainiens. Les corps ont été enterrés en grande pompe et nos fonctionnaires sont bien obligés d’y assister. Sur la route, le curé m’a encore expliqué: «Savez vous ce qui est le plus infâme, c’est que l’on a glissé des passeports et des papiers juifs dans les poches des Ukrainiens.» Maintenant la puce me vient à l’oreille. Ces Ukrainiens soi disant assassinés étaient nos Juifs, ceux que l’on avait passés par les armes: 23, et 2 Ukrainiens, je crois. Santé! Les papiers trouvés sur les cadavres empestaient. J’ai demandé qu’on les arrose d’essence, qu’on les brûle et qu’on les enterre dans la fosse […].
30 juillet 1941
Il y avait une grande et heureuse surprise pour moi. Du courrier de Trude. Combien de temps l’ai je attendu! La poste est arrivée pendant que j’étais en train d’écrire. Mon humeur a viré de 180°. Ma Trude est bien une adorable petite coccinelle. La voilà qui, dans une de ses lettres, m’écrit un traité de philosophie sur ma vie amoureuse et conjugale. Et avec un de ces sérieux, comme si sa propre vie en dépendait. Toute pénétrée de pensée comme une femme avertie et sage. Et elle ne pense même pas à elle, n’écrit pas un mot à son sujet. Elle s’est complètement exclue de cette lettre. Parfois j’ai comme l’impression qu’elle cherche à me convaincre de quelque chose afin de se débarrasser plus facilement de moi. Mais ensuite, quand je relis la lettre du lendemain et celle de la veille, je suis bien obligé d’en sourire, car c’est le même amour fou et passionné qui sort de ces lignes, que celui que j’éprouve pour elle. Parfois, c’est comme dans un rêve et je commence à avoir peur. Elle ne devine pas quelle importance elle a pour moi, et ne sait pas non plus tout ce qui s’est passé en moi ces derniers temps. Ce qui pourrait se briser en moi si celle qui est devenue tout pour moi me décevait. Je crois que je perdrais la foi en l’humanité jusqu’à la fin de ma vie. Hier soir, je lui ai encore écrit une lettre de six pages, malgré ce travail de fou. Aujourd’hui, j’ai été confidentiellement convoqué auprès de D. et celui ci m’a informé que le GG [Gouvernement général (N.d.E.)] viendrait samedi. Donc, pas question de voyage, encore une fois. Je n’abandonne pas tout espoir. J’ai envoyé une lettre et une petite miniature à Trude: Scène libertine du XVIIIe siècle.
Aujourd’hui, le 31 juillet 1941, j’ai encore travaillé comme un dingue. Le courrier est reparti avec les visiteurs de Radom.
1er août 1941
Hier, j’ai enfin réussi à forcer Dolte à m’accorder cet entretien que j’avais si souvent demandé[N.d.T.: faute d’orthographe de Landau, relevée par l’éditeur allemand]. Cette fois ci, je ne me suis pas laissé faire. Donc, à 20 heures, je suis allé dans l’appartement du dessus, là où habite Dolte, et lui ai demandé s’il avait enfin un instant pour moi. Il avait le temps et il m’a invité à prendre place à sa table où le camarade Briese s’attardait. Il était en train de lui lire une lettre de dix pages de son amie de Radom. Au début, je me suis senti gêné, mais, de ce point de vue là, il est plus ouvert que moi et n’a pas de secrets. C’est d’autant mieux pour moi et pour ma démarche. Donc je ne pouvais trouver meilleure occasion. Il m’a raconté que son divorce n’avançait pas et qu’il avait fait appel à quatre avocats. Le camarade Briesemeister est parti. Dolte m’a offert du vin et des cigarettes, et nous sommes restés ensemble comme de bons copains. Puis j’ai lâché le morceau. Je n’avais plus besoin d’exposer ce que je voulais parce que j’en avais déjà parlé et que c’était connu. Sa position était la suivante: son soutien […] évidemment. Il faut d’abord que Trude soit ici, puis on verra pour le reste. J’ai eu son accord formel pour le voyage à Radom, je pourrai y aller le samedi 9 août 1941. J’ai quelque chose de fixé. J’ai donc été entièrement satisfait du résultat. Cela faisait longtemps, mon humeur était enfin de nouveau à son maximum. Ma milice ukrainienne a obtenu un petit répit. Les Juifs ont été traités avec plus «d’égards». J’offrais plus de cigarettes que d’habitude, en un mot, on pouvait deviner à mon attitude qu’il devait m’être arrivé quelque chose d’agréable. Mais au dîner, il a bien fallu que je me mette en colère.
Un certain M. Gabriel, l’homme complexe d’infériorité et aux yeux de «Basedow», s’énervait parce que j’avais fait disparaître une Juive qui travaillait avec moi, à cause de son incapacité. Ce monsieur oublie que dans l’État national socialiste, nous avons introduit des lois raciales. Un de ces jours, je vais encore le surprendre en train de caresser tendrement une Juive sous le menton. Je lui ai demandé des comptes. Il a été assez gêné. Il semblerait donc que ce monsieur ait tout oublié.
Une fois de plus, nous avons eu du travail plus qu’il n’en fallait, jusqu’à 22 heures. Le GG doit arriver demain, et il faut que ma milice ait un uniforme. Le soir vers 19 heures, je suis arrivé dans leur caserne et il a bien fallu constater que 12 hommes sur 60 avaient leurs uniformes. 40 tailleurs environ ont travaillé pendant trois jours et n’ont pas réussi à en venir à bout. Alors j’ai vraiment explosé. Pour une grande part, la responsabilité incombait aux chefs de la milice. J’ai immédiatement convoqué le conseil des anciens et j’ai déclaré que tous les uniformes manquants devaient être prêts le lendemain à 12 heures, sinon je ferais fusiller 5 tailleurs pour sabotage.
Puis on m’a amené un homme qui voulait dénoncer sa fille de 16 ans pour prostitution. D’après son témoignage, sa fille fait [sic} le trottoir depuis qu’elle a 13 ans. Bon, c’est la police qui devrait éduquer cette enfant. J’ai giflé si fort ce père qui voulait envoyer le produit de sa chair et de son sang au cachot, que par 5 fois il en a perdu l’équilibre […].
Les travaux se poursuivent. On a commencé ce matin à 6 heures. Le GG ne vient pas. A 12 heures, le conseil des anciens me signale: tous les uniformes finis. Depuis que j’ai fait fusiller 20 hommes pour refus de travailler, la boutique tourne. Ce soir, nous conduisons 4 camarades à Radom. Bon, cela signifie: écrire rapidement une petite lettre à ma Trude. Il faut aussi que j’envoie l’argent, 180 RM pour ma femme. Les lettres sont terminées et transmises à l’estafette. Est ce que Trudchen sera contente? J’ai envoyé des jouets à ma femme pour les enfants. Les camarades sont partis pour Radom à 22 heures […].
5 août 1941
Aujourd’hui, nous avons réquisitionné 4 immeubles pour nos femmes et fiancées qui vont arriver. Dolte est parfois trop doux, manque de sévérité […].
6 août 1941
Je sais déjà que cela va être un dur et âpre combat, il va falloir la rendre assez forte pour qu’elle impose sa propre volonté à ses parents. Il ne faut pas qu’elle tombe tout simplement dans le piège du mariage comme moi je l’ai fait. Non, je ne le permettrai pas. Elle vaut bien plus que moi. Elle est trop bien pour s’offrir en échange de quelque chose, alors qu’elle n’a rien. Elle y gagnera bien plus, si elle peut aimer et si cet amour lui est totalement rendu. Aujourd’hui, mes camarades et moi nous nous sommes fait rôtir des poulets par la bonne juive; comme accompagnement, il y avait des pommes de terre nouvelles et de la salade de concombre, puis au dessert de la compote de framboises. C’est moi qui ai offert le vin. J’ai regardé les deux chaises et ai dit à mes camarades: maintenant, il ne manque plus que nos âmes sœurs. Alors mon camarade a commencé à parler de sa femme et du bonheur de vivre ensemble. Ce genre de conversation, que je le veuille ou non, me déprime toujours et me rend triste, on ne peut rien y changer. Pour moi, le bonheur familial est provisoirement exclu. Peut être que quelqu’un m’aidera à pouvoir être heureux. Bon, bonne nuit Trudchen et reste moi fidèle […].
8 août 1941
[…] en me réveillant à l’aube, ma première pensée a été que demain, à la même heure, nous pourrions déjà partir pour Radom et que, si tout va bien, nous arriverons à destination à I l heures ou à midi. Mais comme j’étais plongé dans le sujet, il n’y avait plus moyen de dormir, évidemment. Je m’imaginais déjà où je rencontrerai T, si elle pourrait venir tout de suite avec moi, et où je la trouverai si je n’arrive que dans l’après midi. Chez elle, chez le coiffeur, sur le stade, à la maison d’Allemagne, à moins — ce que je n’espère pas — qu’elle soit sortie avec un de mes chers camarades. Puis je me suis demandé où elle pourrait bien dormir. Si [nom illisible, N.d.E.] n’est pas là, dans mon appartement, ou plutôt dans son appartement. S’il est à la maison, j’irai le voir pour lui demander de me céder mon ancien appartement pour une nuit. Tout ce que j’ai à lui raconter et tout ce que mon petit lapin va me dire. Beaucoup de choses peu agréables, je crois. Si seulement elle pouvait avoir un sixième de mon esprit de décision et de ma volonté. J’aimerais tout lui donner et lui communiquer ma volonté. Bon, il faut encore que j’attende pendant 22 heures, et je suis déjà dans un état de nervosité que je n’ai jamais connu de toute ma vie *[…]
Source/Quelle : Einführung und biographischer Abriß folgen dem Urteil des LG Stuttgart vom 16.3.62 (Ks 9/61). Tagebuch: ZSt. Ord. Verschiedenes 301 Cj, Bd. 169, BI. 278 ft. und Ord. Nr.301 AAK Verschiedenes, Bd. 118, Bl. 511 ff.
Texte original en allemand / Deutsches Original
»Nun muß ich noch Judengeneral spielen«
Aus dem Kriegstagebuch des Blutordensträgers Felix Landau
- Der SS- und Polizeiführer von Galizien, SS-Gruppenführer Friedrich Katzmann, in einem Bericht vom 30. Juni 1943
- Tagebuch von SS Felix Landau
Der SS- und Polizeiführer von Galizien, SS-Gruppenführer Friedrich Katzmann, in einem Bericht vom 30. Juni 1943
Trotz der außerordentlichen Belastung, die jeder einzelne SS- und Polizeiangehörige während dieser Aktionen durchzumachen hatte, ist die Stimmung und der Geist der Männer vom ersten bis zum letzten Tage außerordentlich gut und lobenswert gewesen. Nur durch persönliches Pflichtbewußtsein jedes einzelnen Führers und Mannes ist es gelungen, dieser Pest in kürzester Frist Herr zu werden.
Source/Quelle : Katzmann in einem Bericht vom 30.6.43: Nbg. Dok. L-18.
USSR, 1941. Entkleidete Juden, rechts ein Kind, vor der Ermordung.
Tagebuch von SS Felix Landau
Am 25. Juli 1934 dringen Angehörige der 89. SS-Standarte in das österreichische Bundeskanzleramt in Wien ein. Sie verletzen Bundeskanzler Engelbert DolIfuß tödlich. Der Putsch aber scheitert.
Zu den Verhafteten gehört der Tischler Felix Landau, der mit einer Maschinenpistole das Personal in Schach gehalten hat. Landau (eine ausführliche Biographie findet sich im Anhang) kommt als Minderbeteiligter in das Anhaltelager Wöllersdorf. Er wird 1937 entlassen, läßt sich im Reichsgebiet einbürgern und erhält eine Stelle als Kriminalassistent. Als am 12. März 1938 deutsche Truppen in Österreich einmarschieren, gehört er als SS-Hauptscharführer einem Einsatzkommando der Sicherheitspolizei und des SO an.
Landau wird bei der Gestapo-Leitstelle Wien mit der ))Sicherstellung« jüdischen Vermögens beauftragt. Er heiratet und bezieht die Villa eines geflüchteten Juden. Im April 1940 kommt er zum Kommandeur der Sicherheitspolizei und des SO in Radom (Generalgouvernement Polen). Er wird zunächst bei der Bekämpfung versprengter polnischer Truppenteile eingesetzt. Danach arbeitet er in der Registratur. Am 31. August 1940 wird ihm der Putschversuch in Wien und die Haftzeit in Österreich mit der Verleihung des Blutordens der NSDAP gedankt.
Auf der Dienststelle in Radom lernt er die 20jährige Stenotypistin Gertrude kennen. Sie ist mit einem Soldaten aus Wien verlobt, will aber die Verlobung lösen. Landau erfährt, daß sich Gertrude - entgegen ihrem Versprechen - weiterhin mit ihrem Verlobten trifft. Deshalb entschließt er sich, das Verhältnis abzubrechen. Er meldet sich am 30.Juni 1941 - der Rußlandfeldzug hat gerade begonnen - zu einem Einsatzkommando (EK). An dieser Stelle beginnt das Tagebuch.
Lemberg, den 3. Juli 1941.
Am Montag, den 30.6. 1941, nach einer schlaflosen Nacht, meldete ich mich aus verschiedenen Gründen freiwillig zu einem EK. Um 9 Uhr erfuhr ich, daß ich an diesem EK teilnehmen werde. Der Abschied fiel mir nicht leicht, denn plötzlich hatte sich alles in mir geändert. Schon meinte ich, über etwas Bestimmtes nicht mehr hinwegkommen zu können, da fühlte ich, wie sehr man an einem Menschen hängen kann.
Die Abfahrt wurde, wie gewöhnlich, einige Mal verschoben, aber um 17 Uhr ging es nun tatsächlich ab. Noch einmal halten wir, und ich sehe noch einmal einen mir so lieb gewordenen Menschen. Es geht weiter! Um 22 Uhr 30 kamen wir dann endlich in Krakau an. Die Unterbringung war gut. Die ganzen Bequemlichkeiten fallen weg. Man kann, wenn man will, tatsächlich in wenigen Stunden Soldat werden. Dann geht es durch Przemysl. Hier brennt es noch, auf der Straße treffen wir zerschossene deutsche und russische Panzerwagen. Das erste Mal sehe ich zweistökkige russische Panzerwagen.
Nach kurzer Zeit geht es weiter, Richtung Millnicze. Nun sieht man immer deutlicher, daß hier die Truppen noch nicht lange durch sind. […] Um 21 Uhr 30, am 1.7.1941, kommen wir nun in M. an. Nun stehen wir ziel- und planlos herum. Wir nahmen Quartier in einer russischen Militärschule. Auch hier brennt es noch. Um 23 Uhr kommen wir nun tatsächlich zum Schlafen. Ich habe mein Bett aufgeschlagen und mich aufs Ohr gelegt. Natürlich habe ich mich erkundigt, ob man Briefe absenden kann -leider nicht. Um 6 Uhr den 2.7.1941 soll nun Wecken sein, wie an der Front. Bei brennenden Häusern stehen Frauen und Kinder und kramen im Schutt herum. Unterwegs treffen wir noch ukrainische Soldaten. Es riecht nach verwesten Leichen, immer weiter und weiter den Russen entgegen.
Am 2.7.1941 um 16 Uhr kamen wir in Lemberg an. Warschau ist harmlos dagegen, das ist der erste Eindruck. Kurz nach der Ankunft wurden von uns die ersten Juden erschossen. Wie gewöhnlich, werden einige neuzeitliche Führer größenwahnsinnige Menschen, bilden sich wirklich ein, das zu sein, was sie scheinen. Wir haben wieder in einer Militärschule der Bolschewisten Quartier bezogen. Hier müssen die Russen schlafend angetroffen worden sein.
Wir suchen uns kurz die Sachen zusammen, die wir unbedingt benötigen. Um 24 Uhr kommen wir dann, nachdem die Juden das Gebäude gereinigt haben, zum Schlafen.
Am 3.7.1941. Heute morgen erfuhr ich, daß wir schreiben können und Aussicht besteht, daß die Post tatsächlich befördert wird.
Bei einer wahnsinnig sinnlichen Musik schrieb ich nun meinen ersten Brief an meine Trude. Während ich den Brief schreibe, heißt es auch schon fertig machen. EK mit Stahlhelm und Karabiner, 30 Schuß Munition. Eben kehren wir zurück. 500 Juden standen zum Erschießen angetreten. Vorher besichtigten wir noch die ermordeten deutschen Flieger und Ukrainer. 800 Menschen wurden hier in Lemberg ermordet. Auch vor Kindern schreckten diese Lumpen nicht zurück. Im Kinderheim waren diese an die Wände angenagelt. Ein Gefängnis zum Teil zugenagelt.
Heute tauchte nun wieder ein Gerücht auf, wonach wir nach Radom zurückkehren sollen. Ehrlich gestanden, ich wäre glücklich, meine lieben wiederzusehen. Sie sind mir mehr, als ich mir je eingestehen wollte. Es ist nun nicht zur Exekution gekommen. Dafür haben wir heute Alarmbereitschaft, und nachts soll es nun losgehen.
Die Stimmung ist ziemlich fortgeschritten. In diesem Durcheinander habe ich nun meine Aufzeichnungen geschrieben. Es liegt mir wenig, wehrlose Menschen - wenn es auch nur Juden sind - zu erschießen. Lieber ist mir der ehrliche offene Kampf. Nun gute Nacht, mein liebes Hasi.
5.7.1941.
11 Uhr vormittags. Wunderbare Musik, »hörst Du mein heimliches Rufen «. Wie weich kann da nur ein Herz werden! Stark sind meine Gedanken bei einem Menschen, um derentwillen ich freiwillig nach hier gefahren bin. Was gäbe ich dafür, wenn ich sie, auch nur 10 Minuten, sehen könnte. Diese Nacht von gestern auf heute habe ich durchgewacht. Ausgesprochen Posten gehalten.
Ein kleiner Zwischenfall zeigte mir den ganzen Fanatismus dieser Menschen. Ein Pole leistete Widerstand. Er will bei dieser Gelegenheit einem Kameraden den Karabiner aus der Hand reißen, was ihm aber nicht ganz gelungen ist. Wenige Sekunden später, das Krachen von einigen Schüssen, und es war einmal. Wenige Minuten später wird nach einer kurzen Vernehmung ein zweiter dazu gelegt. Eben löse ich den Posten ab, ein Kommando meldet, daß wenige Straßen von uns ein Wehrmachtsposten erschossen aufgefunden wurde.
Eine Stunde später, um 5 Uhr morgens, werden weitere 32 Polen der Intelligenz- und Widerstandsbewegung, nachdem sie ihr Grab geschaufelt haben, ungefähr 200 Meter von unserem Wohngebäude, erschossen. Einer wollte nicht und nicht sterben, schon lag die erste Sandschicht auf dem ersten Erschossenen, da hebt sich aus dem Sandhaufen eine Hand, winkt, und zeigt nach einer Stelle, vermutlich seinem Herzen. Noch ein paar Schuß knallen, da ruft jemand, und zwar der Pole selbst, schießt schneller! Was ist der Mensch?
Heute haben wir Aussicht, das erste Mal ein warmes Essen zu bekommen. RM. 10,— erhielten wir, damit wir uns einige notwendige Kleinigkeiten kaufen können. Ich habe mir eine Peitsche um RM. 2,— gekauft. Überall ist Leichengeruch, wo man an verbrannten Häusern vorbeikommt. Die Zeit ist ausgefüllt mit Schlafen.
Im Laufe des Nachmittags wurden nun noch ungefähr 300 Juden un~ Polen umgelegt. Abends fuhren wir nochmals flüchtig auf eine Stunde in die Stadt. Hier erlebten wir Dinge, die man kaum schildern kann. Wir fuhren an einem Gefangenenhaus vorbei. Daß auch hier gemordet wurde, sah man schon einige Straßen weit. Wir wollten es besichtigen, doch hatten wir keine Gasmasken bei uns, so war es unmöglich, die Kellerräume und Zellen zu betreten. Dann ging es wieder unserem Quartier zu. An einer Straßenecke sahen wir einige Juden über und über mit Sand bedeckt. Einer blickte den anderen an. Alle hatten das Gleiche vermutet. Die Juden sind aus dem Grab der Erschossenen gekrochen. Wir hielten einen schwankenden Juden an. Unsere Vermutung war nicht richtig. Bei der ehemaligen GPU-Zitadelle hatten die Ukrainer Juden hingebracht, die der GPU bei Verfolgung von Ukrainern und Deutschen behilflich gewesen sein sollen. 800 Juden hatte man dort zusammengetrieben. Auch diese sollten morgen von uns erschossen werden. Diese hatte man nun frei gelassen.
Wir fuhren weiter die Straße entlang. Hunderte von Juden mit blutüberströmten Gesichtern, Löchern in den Köpfen, gebrochenen Händen und heraushängenden Augen laufen die Straße entlang. Einige blutüberströmte Juden tragen andere, die zusammengebrochen sind. Wirfuhren zur Zitadelle; dort sahen wir Dinge, die bestimmt noch selten jemand gesehen hat. Am Eingang der Zitadelle stehen Soldaten mit faustdicken Knüppeln und schlagen hin, wo sie treffen. Am Eingang drängen die Juden heraus, daher liegen Reihen von Juden übereinander wie Schweine und wimmern sondergleichen, und immer wieder traben die hochkommenden Juden blutüberströmt davon. Wir bleiben noch stehen und sehen, wer das Kommando führt. »Niemand«. Irgendjemand hat die Juden freigelassen. Aus Wut und Haßgefühl werden nun die Juden getroffen.
Nichts dagegen, nur sollten sie die Juden in diesem Zustand nicht herumlaufen lassen. Anschließend erfahren wir von den dort stehenden Soldaten, daß sie eben Kameraden, und zwar Flieger, in einem Lazarett hier in Lemberg besucht hätten und gesehen haben, wie man diese bestialisch zugerichtet hatte. Man hatte ihnen von den Fingern Nägel heruntergerissen, Ohren abgeschnitten und auch die Augen ausgestochen. Das war der Grund ihrer Handlungsweise, durchaus verständlich.
Für heute ist nun unsere Beschäftigung zu Ende. Die Kameradschaft vorläufig noch gut. Im Radio wieder wahnsinnige, schöne, sinnliche Musik, und meine Sehnsucht wächst und wächst nach Dir. Nach einem Menschen, der mir so weh getan hat. Unsere Hoffnung ist erstens weg von hier, und ein Großteil würde auch gerne wieder in Radom sein. Ich bin jedenfalls - wie auch viele andere Kameraden - von diesem Einsatz enttäuscht. Meiner Ansicht nach zu wenig Kampf, daher diese miese Stimmung.
Lemberg, den 6.7.1941.
Ich habe eine furchtbare Nacht hinter mir. Wie kann nur ein Traum so wahr und ausdrucksvoll, wie die Wirklichkeit sein. Die ganze Warschauer Angelegenheit, um derentwillen ich eigentlich hier bin, stand in einer Deutlichkeit vor meinen Augen, die nichts zu wünschen übrig ließ.
Ich bin wieder seelisch zerbrochen, wie damals. Ich fühle, daß ich etwas nie mehr zustande bringen werde. Über etwas hinwegsehen und vergessen, was ich erleben mußte. Wenn ich mit T. nicht in allernächster Zeit zusammentreffe, werde ich das machen und ausführen, was ich wollte. Kein Mensch wird mich daran hindern. Meine Stimmung ist verheerend. Ich muß nach Radom kommen, so oder so.
Heute gelang es mir, wieder einen Brief an meine Trude zu schicken. Schön war er nicht, doch zeigte er all meine Niedergeschlagenheit. Ich konnte nicht anders. Jetzt habe ich schon wieder mehr Hoffnung auf ein Wiedersehen. Heute Nachmittag erfuhren wir, daß das Kommando Radom am Montag den 8.7.1941 nach einer Industriestadt Drohobycz kommt. Ein leichtes Aufatmen ging durch unsere Reihen. Für die Dauer wäre es auch ein unmögliches Zusammenarbeiten geworden. Vier Kraftwägen hat man von unserem EK abgeknöpft. Wir haben einige neue Telefongeräte und Gasmasken russischer Herkunft gefunden, die wir uns mitnahmen.
An unserem neuen Standort soll nun Gottseidank etwas los sein. Ich melde mich noch heute für gefährliche Sonderaufträge. Sollten wir dort bleiben müssen, werde ich alles in Bewegung setzen, daß Trude hierherkommt.
Um 8 Uhr war Wecken. Wir schlafen so lange, daß der Tag kürzer wird. Wieder einmal eine Beschäftigung. Heute war ich das x-te Mal in der Stadt und suchte ein Papiergeschäft. Nun ist es mir tatsächlich gelungen, eines zu finden. Papiergeschäfte sind seit jeher meine Leidenschaft. Natürlich habe ich dort alles umgekramt und auch etwas Brauchbares gefunden. Briefpapier, wie wir es in der Heimat kennen, gibt es hier nicht. Aber ich habe endlich Briefumschläge und brauche jetzt nicht mehr herumzubetteln. Ein schönes, großes Reisezeug habe ich mir auch um 32 Rubel / 3,80 RM / gekauft.
Also morgen um 8 Uhr früh geht es nun endlich weiter nach Drohobycz. Wie uns mitgeteilt wurde, ist das Gebiet zum Teil von Russen besetzt. Es freut mich, endlich etwas mehr voran zu kommen. Morgen geht auch noch Post nach Krakau und Lublin, wo sie weitergeleitet wird. Da kann ich noch rasch meiner kleinen Trude schreiben. Alle anderen Frauen sind für mich schon lange in meinem Herzen gestorben. Ich weiß eigentlich selbst nicht, wie es kam.
Heute Vormittag berichtete eine Sondermeldung die Kapitulation von wieder 52000 Russen. In kaum weiteren 14 Tagen vermute ich die Revolution in Rußland. Moskau ist bis dorthin bestimmt schon gefallen. Heute Abend feiern wir noch mit unseren »Kameraden« aus Krakau Kameradschaftsabend.
Drohobycz, den 7.7.1941.
Der Kameradschaftsabend war um 6.30 früh beendet. Zwischenfälle gab es keine. Meine beiden Kameraden holte ich um ungefähr 24.30 Uhr ab, und dann gingen wir gemeinsam auf unsere Bude, um dort die letzte Nacht zu verbringen. Unser Gepäck hat merklich zugenommen. Oberführer Schön rad ist der Leiter des EK. Sturmbannführer Röck ist mit der Führung beauftragt. Um 8 Uhr sollte nun der Abmarsch beginnen, und um 10 Uhr war es dann endlich nach langen Streitereien so weit.
Die Krakauer sind fast durchwegs große Schleimscheißer. Weiter ging es eine ziemlich lange Straße zurück, von dort wo wir gekommen waren. Das Gefangenenhaus, in dem hunderte Menschen gemordet wurden, rochen wir schon einige Straßen vorher. Vor allen Geschäften stehen hunderte von Menschen, um irgendwelche Lebensmittel zu erhalten. Unterwegs wurden zwei Juden angehalten. Sie erzählten, daß sie von der russischen Armee geflüchtet waren. Ihre Angabe war ziemlich unglaubhaft. Sechs Mann sitzen von uns ab, laden durch und in der nächsten Minute sind beide tot. Der eine Jude, ein Ingenieur, ruft noch, als das Kommando »legt an« gegeben wird, »es lebe Deutschland«. Eigentümlich, das waren meine Gedanken. Mit welchen Plänen in den Kopf mag wohl dieser Jude geflüchtet sein.
Um 16 Uhr kamen wir an unserem Bestimmungsort an. Wir werden in einige [Trupps] eingeteilt, um Quartier für alle Kameraden zu suchen. Wir finden fast unbewohnte drei neue Häuser. Überall Bad, ehemalige KP-Funktionäre-Wohnungen. Jedenfalls haben wir bei dieser Gelegenheit festgestellt, daß die Ukrainer ganz schön geplündert haben. Sie fühlten sich augenblicklich hier noch voll und ganz als Alleinherrscher. Hier wird es noch eine gewaltige Auseinandersetzung geben, das bleibt auf keinen Fall aus. Noch etwas Interessantes konnte ich feststellen. Radioapparate gibt es hier noch sehr wenige, dagegen gibt es fast in jeder Wohnung einen Lautsprecher. Dieser kann laut und leise eingestellt werden und nach Belieben abgeschaltet werden. Hier braucht man also kein Gesetz »Abhören ausländischer Sender« schaffen. In diesem Falle erübrigt sich das.
Ich habe das bestimmte Gefühl, daß wir nach Radom nicht wieder zurückkommen werden. Mein kleines Trudchen muß daher herauskommen. Wir haben für einige Tage ein jüdisches Hotel belegt und besetzt. Ich habe, nachdem ich einen riesigen Hunger habe, gleich die Küche ))mitbesichtigt« und auch eine Kleinigkeit für meinen Magen gefunden. Die Quartiere sind sehr, sehr mäßig, und Wanzen gibt es in Hülle und Fülle. Nun muß ich schließen, denn ich muß nun Posten aufziehen. Um 1 Uhr morgens werde ich abgelöst, mein liebes Trudchen gute Nacht.
8.7.1941.
Heute war wieder einmal ein wüstes Hin und Her. Der Ortskommandant erklärt, daß unsere Anwesenheit zu Unrecht bestünde, da wir keinerlei Tätigkeit zu erwarten hätten. Nette Sache. Nachmittag fuhr unser Hauptsturmführer zum Generalkommando, um die Lage zu klären. Die Aufklärung lautet: Mißverständnis von seiten des Ortskommandanten. Alles wieder in Ordnung. Ich glaube aber, daß keine Verbindung und kein Zusammenarbeiten mit der Wehrmacht. Jeder weitere Kommentar erübrigt sich.
Gegen Mittag zogen wir in ein neu es Quartier, eine ehemalige Soldatenschule der KP. Ich soll in Wirtschaftssachen und gleichzeitig Pferdesachen arbeiten. Im Stall fand ich drei niedrige Ponys vor. Eigentlich eine ganze Familie, Hengst, Stute und Fohlen. Ein kleiner Ponywagen und ebenso ein Sattel, komplettes Pferdegeschirr. Sind doch die Menschen eigentümlich. Als ich meine Wache antrat, standen drei so häßliche und schmutzige Weiber, die ehemaligen Hotelmädchen, im Flur, und guckten mich an. Da kommt nun ein Dolmetscher zu uns und spricht mit diesen. Eine dieser Weiber fragt nun, ob ich nicht mit ihr ins Bett gehen will. Wahnsinnig ist doch dieses Sauvolk. Natürlich drängen sich nun umso mehr die anderen. Ich rechnete stark damit, daß sie zu einem ins Bett kriechen werde, doch kam sie zu niemandem, gottseidank. Ansonsten wäre bei der Kontrolle der Zimmer alles aufgeflogen.
Abends hatten wir noch einen Kameradschaftsabend. Beim Abendessen wollten mich einige Kameraden mit einigen Weibern des Hotels, Kellnerinnen, mit in die Wohnung nehmen. Ich lehnte kurzerhand ab. Es waren beide sehr enttäuscht. Ich will und könnte auch nicht. Ich bin zuviel bei meiner Trude. Auch beim Abendschafts-Kameradschaftsabend kam ich nicht und nicht los von ihr. Ich habe solche Sorgen um sie. Wer weiß, ob sie noch an mich denkt. Noch immer keine Zeile von ihr erhalten, und wer weiß, ob sie meine Post erhält.
9.7.1941.
Heute gibt es wieder Überraschungen. Morgens kam ein Brief an, von der Ortskommandatur. In einem unfreundlichen Ton wurde uns mitgeteilt, daß sich unsere Arbeit lediglich auf Durchsicht von Schriften zu beschränken hat. Man erklärte uns außerdem, daß wir auch nichts beim jüdischen Kultusreferenten zu fragen haben. Wie vorausgeahnt, ein unmögliches Verhältnis. Arbeit gäbe es in Hülle und Fülle. Nun muß ich noch Judengeneral spielen. Habe heute eine Droschke und dazu gehörendes Pferdegeschirr organisiert, trotz Verbot. Heute gab es Faßbier, konnten wir uns um RM 1,— eine Flasche Sekt kaufen. Wenn ich nur erst von meiner Trude Post hätte. Tagsüber, wenn ich in der Arbeit vergraben bin, geht es ja, aber in der Nacht, das Alleinsein und die Untätigkeit, es ist glatt zum Verzweifeln. Gute Nacht Trudchen und denke etwas an deinen Lexi.
10.7.1941.
Der Kameradschaftsabend hat nun für mich um 2 Uhr früh geendet. Ich wollte mich einmal so richtig voll trinken, um manches leichter und für ku rze Zeit vergessen zu können. Leider vergebens. Bei 10 Liter Bier und noch einigen Schnäpsen, sowie einem Liter Rotwein, doch blieb leider die Wirkung aus. Den nächsten Tag hatte ich einen Schädel, als würde jemand den ganzen Tag mit einem Vorschlaghammer herumgeklopft haben. Heute wurde ich zur Einteilung der verschiedenen Referate vernommen. Ich arbeitete mit einem Kameraden des SO [Name unleserlich; d. Hrsg.] zusammen. Abteilung 11 Wirtschaft, außerdem wurde ich offiziell zum Judengeneral eingesetzt. Zwei Militärwagen habe ich wieder für die Dienststelle requiriert. Andere haben das bereits für ihre eigenen Taschen gemacht. Dazu habe ich keine Zeit. Nur eine anständige Wohnung wollte ich noch. Die Streitereien mit der Wehrmacht gehen weiter. Der hier maßgebende Major dürfte ein Staatsfeind ärgster Sorte sein. Ich habe erklärt, daß ich gegen diesen M. in Berlin sofortige Schutzhaft wegen staatsfeindlichem Verhalten beantragen werde. Siehe seinen Anruf, daß die Juden unter dem Schutze der deutschen Wehrmacht stehen. Wer hätte so etwas für möglich gehalten. Kein Nationalsozialist.
14.7.1941.
Heute komme ich erst dazu, an meinem Tagebuch weiter zu schreiben. Eine ganze Menge von Dingen hat sich ereignet. Neue Erfahrungen und Eindrücke gewonnen.
Am 11.7.1941 ist nun tatsächlich ein Wagen mit Dolte, Binder, Gürth, Mireck nach Radom abgefahren. Leider konnte ich nicht mitfahren. Wenigstens kann ich einen Brief mitgeben, von dem ich gerne weiß, daß er bestimmt ankommt, und außerdem habe ich Aussicht, einige Briefe von meiner kleinen Trude zu bekommen. Leider werden auch andere Briefe mitkommen. Natürlich, wie vorausgesehen, hat nun unser KK. [Kriminalkommissar; d. Hrsg.] […] sofort die Abwesenheit des Dolte benützt, seinen Tatendrang zu stillen. Kaum eine Stunde später schallten seine schönen Kommandos, wie »Beeilung meine Herren, den ganzen Haufen zu mir« und Ähnliches, auf. Leute festnehmen und erschießen, sein Wunsch und sein Traum muß in Erfüllung gehen. Die Häftlinge kommen, meistens Juden, doch auch Ukrainer. […] Wir »arbeiten« die ganze Nacht durch. Abends nehme ich mir mit einem Kameraden Urban doch Zeit, und wir fahren zu einer Köchin, denn dort bekommen wir »Mischlanka«, Sauermilch und heurige Kartoffeln. Trotzdem die Räume sehr klein sind, ist alles nett und sauber. Die Menschen freundlich und entgegenkommend, eine ganz hübsche junge Ukrainerin war ebenfalls anwesend. Eine Verständigung war, trotzdem sie sich wiederholt bemühte, nicht möglich. Ich konnte nurfeststellen und entnehmen, daß sie etwas sehr Interesse für mich hatte. Doch meine Gedanken blieben nach wie vor bei meiner Trude. Ich habe keine Lust und will auch nicht.
Um 11 Uhr abends kamen wir zurück zur Dienststelle. Hochbetrieb unten im Keller, den ich noch am Vormitag ausgeräumt hatte. Es stehen 50 Häftlinge, darunter 2 Frauen [dort]. Ich löste sofort freiwillig [den], der bei diesen Wache hatte, ab. Fast alle werden morgen erschossen. Die meisten Juden unter ihnen waren in Wien. Träumen noch immer von Wien. Ich mache bis 3 Uhr früh des anderen Tages Dienst. Hundemüde komme ich dann endlich um '12 4 Uhr ins Bett.
12.7.1941.
* Sic. Les erreurs de chronologie sont dans le document
Um 6 Uhr früh werde ich plötzlich aus meinem festen Schlaf geweckt. Zur Exekution antreten. Nun gut, spiele ich halt noch Henker und anschließend Totengräber, warum nicht? Ist doch eigentümlich, da liebt man den Kampf, und dann muß man wehrlose Menschen über den Haufen schießen. 23 sollten erschossen werden, darunter befinden sich die schon erwähnten Frauen. Sie sind zu bestaunen. Sie verweigern von uns auch nur ein Glas Wasser anzunehmen. Ich werde als Schütze eingeteilt und habe eventuell Flüchtende zu erschießen. Wir fahren der Landstraße einen Kilometer entlang und gehen dann rechtsseitig in einen Wald. Wir sind nur 6 Mann augenblicklich und suchen nach einem geeigneten Ort zum Erschießen und Vergraben. Nach wenigen Minuten haben wir so etwas gefunden. Die Todeskandidaten treten mit Schaufeln an, um ihr eigenes Grab zu schaufeln. Zwei weinen von allen. Die anderen haben bestimmt erstaunlichen Mut. Was wohl jetzt in diesem Augenblicke in den Gehirnen vorgehen mag. Ich glaube, jeder hat eine kleine Hoffnung, irgendwie doch nicht erschossen zu werden. Die Todeskandidaten werden in 3 Schichten angestellt, da nicht soviel Schaufeln hier sind. Eigentümlich, in mir rührt sich gar nichts. Kein Mitleid, nichts. Es ist eben so, und damit ist alles erledigt. Nur ganz leise klopft mein Herz, wenn ungerufen die Gefühle und Gedanken erwachen, als ich mich in ähnlicher Situation befand. Am 24.Juli 1934 im Bundeskanzleramt, vor den Maschinengewehrläufen der Heimwehr. Da hat es auch Augenblicke gegeben, da wollte ich weich werden, nicht äußerlich, nein, das würde bei meinen Eigenschaften nie in Frage kommen. So jung und nun ist alles vorbei. Dies waren die Gedanken, dann drängte ich dieses Gefühl zurück, und an dieser Stelle kam ein Trotz und die Erkenntnis, daß mein Tod nicht umsonst gewesen sein wird.
Nun stehe ich heute als Überlebender vor anderen, um sie zu erschießen. Langsam wird das Loch immer größer, 2 weinen ununterbrochen. Ich lasse sie immer länger graben, da denken sie nicht soviel. Während der Arbeit sind sie auch tatsächlich ruhiger. Die Wertgegenstände, Uhr und Geld, werden auf einen Haufen zusammengelegt. Nachdem alle auf einem freien Platz nebeneinander gebracht werden, werden die zwei Frauen als Erste zum Erschießen auf das eine Ende des Grabes aufgestellt. Zwei Männer wurden bereits von unserem K. K. [Kriminalkommisar; die weitere Abkürzung ist unbekannt; d. Hrsg.] […] im Gebüsch erschossen. Ich habe dies nicht gesehen, da ich auf die anderen zu achten hatte. Die Frauen traten riesig gefaßt an die Grube, drehten sich um, 6 Mann hatten von uns diese zu erschießen. Die Einteilung wurde getroffen, 3 Mann auf das Herz. 3 Mann auf den Schade!. Ich nehme das Herz. Oie Schusse fallen, und die Gehirnmassen schwirren durch die luft. Zwei auf den Schädel ist zuviel. Sie reißen fast den Kopf weg. Fast alle sinken lautlos zusammen, nur bei 2 klappt es nicht. sie heulan und winseln noch lange. Oie Revolverschüslie taugen nichts. Bei uns beiden. die wir zusammen SGhleßen. Ist kein Versagen. Oie vorletzte Gruppe muß nun dIe bereits Erschossenen in das Massengrab werfen, dann müssen sie sIch aufstellen und fallen auch, und zwar von selbst hinein. Die letzren Zwei mussen sIch auf den vordem Rand des Grabes selzen, demit sie gleich richtig hineinfallen. Nun werden noch einige LeiChen mit emer Spitzhacke umgeschichtet, und dann beginnen wir mit der Totengraberarbeit.
Hundemüde komme ich zurück, und nun geht es wieder an die Arbeit, alles im Gebäude in Ordnung zu bringen. Ohne Rast geht es weller. Nachmittag kommt nun unerwartet der Wagen aus Radom zuruck. Ich freue mich wie ein kleines Kind auf die Post. Es war auch meine erste Frage. Leider konnte ich die viele Post gar nicht lesen. Kaum hatte ich begonnen. kam der Hauptsturmführer zu mir und ersuchte mich. eine Übersiedlung und Errichtung des neuen DIenstgebäudes in Angriff zu nehmen.
Bis 11 Uhr habe ich nun gearbertet, mußte mir einen Plen dazu machen. wie ein kleiner Baumeister. Alle haben die Arbeit bewundert.
Sonntag. den 13.7. 1941, ging dann die Arbeit sofon weiter. Ich kam wieder kaum zum Schlafen. Meme Fuße und mein Schädel tun weh. als würde ich zwei Gepäckmärsche hinter mir haben. Nebenbei erfuhren wir, daß im Hinterstock eine Rote-Regierung ausgerufen wurde. Arbeit über Arbeit. Endlich kam ich dazu, die Post ganz zu lesen. Es ist eigentümlich, ich fiel von einer Stimmung in die andere. Manche Zeilen haben mir große Sorgen bereitet. Unter anderem schreibt Trude, sie wisse nicht, ob sie ihr Versprechen halten könne und ob sie stark genug sein werde. Warum muß es mir gerade bei einem Menschen so ergehen, den ich so liebe. Ich muß sie sehen und sprechen, dann wird meine kleine Trude wieder stark werden. Sie muß hierherkommen.
14.7.1941.
War bei verschiedenen Sitzungen anwesend. Judenrat. Sonst wird hauptsächlich organisiert und übersiedelt. Abends fange ich eine Schäferhündin.
20.7.1941.
Es ist heute Sonntag, ich habe schon wieder bis um 20 Uhr gearbeitet. Nun ist es 21 Uhr, und ich komme endlich dazu, in mein Tagebüchlein die wenigen Ereignisse, die ja eigentlich, im großen Rahmen des Weltgeschehens betrachtet, so klein sind, niederzuschreiben.
[Am] 15. 7.1941 fuhr ich mit einem Kameraden hinaus, zu dieser bereits erwähnten ukrainischen Familie. Es war sehr gemütlich und auch sehr interessant für einen, der sich für die Eigenheiten eines anderen Volkes interessiert. Wir sprachen über alles Mögliche. Nur die Religionsfrage wollte ich nicht anschneiden, da bei dieser mangelhaften Verständigung leicht Mißverständnisse entstehen könnten. Bei dieser Unterhaltung wurde es 23 Uhr. Auf der Hinfahrt - wir fuhren nämlich mit unserem Pony - gab es noch ein heiteres Erlebnis. Erst erwischte uns ein Regenguß, na, das war ja bald überstanden. Als wir dann in einen echt russischen Weg einbogen, waren da Löcher, von über einen Meter tief. Es hob uns natürlich bei dieser Gelegenheit nicht schlecht aus unseren Sitzen. Da kam dann auch einmal eine besonders schöne Stelle, mein Wagen federt hinten leicht, doch das Pferd wird schneller, hinter mir höre ich ein Klatschen, und wie ich mich umdrehe, steckt mein Kamerad aus einer ziemlich tiefen Pfütze beide Beine in die Höhe. Trotz der unangenehmen Lage konnte ich mich eines lauten Lachens nicht enthalten. Die Rückfahrt gestaltete sich noch tragischer; hätte uns der Bauer nicht bis an die Hauptstraße gebracht, wären wir sicher mit Roß und Wagen in einem Graben gelandet.
Durch diesen schönen Weg kamen wir erst um 24 Uhr nach Hause. Als wir beim Tor einfahren, springt gerade ein Auto an. Ferner stellte ich für diese Zeit ein ziemlich reges Leben fest. Etwas stimmt nicht, dies war mein erster Gedanke. Nun klar, man hatte Sorgen um uns und war der Annahme, daß uns etwas zugestoßen sei. […] Am nächsten Morgen wurde uns noch mitgeteilt, daß jeder gesellschaftlicher Verkehr auch mit den Ukrainern verboten sei. Er, daß heißt der Hauptsturmführer, hätte nichts dagegen, wenn jemand einmal ein U-Mädel für eine Nacht bei sich hätte, aber sonst sei der Verkehr verboten. Ulkige Ansicht. Na für mich kommt ja bei des nicht in Frage, denn ich wollte ja lediglich das Volk kennenlernen. Meine kleine, junge Hündin macht sich. Von Tag zu Tag wird sie anhänglicher. Nur furchtbar verschreckt ist sie immer.
Am 16.7.1941 wird wieder einmal übersiedelt. Ich bin hier eigentlich mehr Architekt als Beamter. Nun soll ich außerdem die Ausbildung von 150 Ukrainern überwachen und durchführen. Als kleiner Baumeister und Architekt fühle ich mich ganz wohl, nur sollte ich zur Durchführung der Arbeiten keine Juden, sondern Arbeiter haben. Nun, es muß auch so gehen.
Am 17.7.1941 gibt es eigentlich nichts. Ich wurschtle mit den Juden weiter herum, und das ist meine Arbeit.
Am 18.7.1941. Heute ist wieder die Frage aktuell, wer fährt nach Radom. Auf einmal hat es jeder wichtig, alle haben ganz oder noch wichtigere Sachen in Radom vergessen, keiner hat einen Koffer, niemand Wäsche. Normalerweise wird beim Militär die Nichtbefolgung eines Befehls erheblich bestraft, hier aber mit einer Sonntagsfahrt nach Radom belohnt. Mittags war nun Besprechung, und richtig wurden wieder andere genannt, die nach R. fahren sollten. In mir kracht alles vor Wut. Da mühe ich und plage mich Tag und Nacht ab, damit jeder eine schöne Wohnung hat und für alle jede Bequemlichkeiten gesichert sind, und dann, wenn man nur einen kleinen Wunsch hat, werden andere bevorzugt.
Am 19.7.1941. Den ganzen Tag komme ich vom Gedanken nicht los, jetzt könntest du schon bei Trudchen sein in R. Soviel ich mich auch bemühe, diesen Gedanken zur Seite zu schieben, immer wieder steht meine kleine Trudl da und wartet und hofft, mich zu sehen. Was nützt mir meine herrliche Wohnung, mit allem Komfort eingerichtet, wenn mir das eine fehlt. Noch ist alles tot in meiner Wohnung.
19.7.1941. Ich konnte also nicht nach Radom fahren. Ich habe eine Stimmung, daß ich alles umbringen könnte. Gerade mich läßt man nicht fahren. Ich habe auch wenig Hoffnung auf nächstes Mal. Den ganzen Tag habe ich wieder durchgearbeitet. Freitag spät nachts habe ich noch einen Brief geschrieben. Wie wird nun meine kleine Trude enttäuscht sein, wenn statt mir nur ein Brief kommt. Abends bekommen wir noch Besuch, nachdem Tags zuvor der Oberführer unerwartet eingetroffen ist. Die Räume und die Gebäude gefielen ihm sehr gut. Den Lob ernteten wie gewöhnlich andere. Das wird wohl immer so bleiben, so lange es Menschen gibt. Abends als ich im Bett lag, bekam ich unbändige Sehnsucht, Sehnsucht nach Ruhe, Frieden und Liebe.
21.7.1941.
Meine erste Arbeit war, nachdem ich gestern umsonst auf die Herren aus Radom gewartet habe, weiter zu warten, alle 5 Minuten frug ich, ob die Wagen aus Radom nicht zurück seien. Immer wieder war meine Frage vergebens. Endlich gegen Mittag kam dann der Wagen an, und schon brauchte ich nicht mehr zu fragen, denn alle riefen mir im Chor zu, Felix ein Paket ist da. Ich habe erleichtert aufgeatmet. Als ich den Brief las, sperrte ich mein Zimmer ab. Er war kurz gehalten und flüchtig, daß ich schwere Gedanken und Sorgen bekam. Sollte schon Trudchen nach so kurzer Zeit untreu geworden sein. Eine Unruhe sondergleichen ist in mir. Was gäbe ich dafür, wenn Trudchen bei mir wäre. Nun, ich habe es ja selbst so gewollt, nur unter anderen Voraussetzungen.
Viel zu gefahrlos für mich der Boden. Ich verstehe Trudchen nicht. Schickt mir die Bilder von meinen Kindern und meiner Frau mit. Ersteres würde ich noch begreifen, aber das andere ist mir zu hoch. Während die Kameraden heute frei hatten, ja zum Teil auf die Jagd fuhren, hatte ich hier zu arbeiten. Der Dank und Lohn ist mir gewiß. Der bereits genannte Sturmbannführer war mit seinen 5 Mann wieder auf der Jagd. Die Arbeiten schreiten gut fort. Mir wurde neuerlich vom Hauptsturmführer eröffnet, daß ich die Miliz zur Ausbildung übernehmen sollte. Ich hätte so das richtige Auftreten. Heute habe ich die Briefe von meiner Frau beantwortet und ihr 180,- RM überwiesen. Trudchen bekam ein Brieflein von mir.
22.7.1941.
Der Tag war wieder ereignisreich. Morgens kamen nicht meine bestellten Arbeiter. Als ich nun zum Judenkommittee gehen wollte, kam gerade ein Mitarbeiter von diesem und ersuchte mich um Unterstützung, da sich die Juden weigerten, hier zu arbeiten. Ich ging hinüber. Als diese Arschlöcher mich sahen, rannten alle nach allen Himmelsrichtungen auseinander. Schade, ich hatte keine Pistole mit, sonst hätte ich einige über den Haufen geschossen. Ich ging nun zum Judenrat und eröffnete ihm, daß, wenn nicht in einer Stunde 100 Juden antreten, dann würde ich mir 100 Juden aussuchen, aber nicht zur Arbeit, sondern zum Erschießen. Kaum 30 Minuten später kamen 100 Juden an und außerdem noch 17 Mann für diejenigen, die erst geflüchtet waren. Ich meldete den Vorfall und verlangte gleichzeitig, daß man die geflüchteten als Arbeitsverweigerer erschießen müsse, das geschah auch genau 12 Stunden später. 20 Juden wurden umgelegt.
Noch einen Vorfall. Ich schickte einen Kameraden los, um mit 2 Juden fehlendes Material zu besorgen. Der Kamerad besorgte sich nun auf der zuständigen Stelle die Schlüssel und zog los. Während des Ausräumens pöbelte nun ein Ukrainer, natürlich im besten Einvernehmen mit den Deutschen, die Juden [an], die also einen Auftrag von uns ausführen. Außerdem sagte er den Juden, wieso sie dazu kommen, an die Deutschen die Magazine zu verraten. Er würde ihn dafür abends aufsuchen und totschlagen. Na, das war wieder etwas für Felix, denn das sind meines Erachtens nach die wirklichen Staatsfeinde. Ich ließ mir also den Knaben vorführen. In meinem Zimmer bekam er zur Einleitung von mir eine kleine Sonderbehandlung. Nach dem ersten Schlag spritzte das Blut. Erst versuchte er es mit dem Leugnen. Nach dem vierten Schlag gab er dies jedoch auf. Ich ließ den Ukrainer wegen deutschfeindlicher Einstellung festnehmen.
In einer nahen Ortschaft von Drohobycz wurden 4 freigelassene Zuchthäusler gleich an Ort und Stelle erschossen. Diesmal haben die Slowaken die Gräber geschaufelt und gleich zugegraben.
Ich bin nur neugierig auf die Umstellung des Judenrates. Die werden morgen heulen und zähneknirschen. Übrigens stellten wir fest, daß wieder auf unserer Kaserne auf Nr. 13 eingebrochen wurde und man versuchte, uns Gummireifen von Wägen zu stehlen. Ein Reifen war mit einem scharfen Messer total durchgeschnitten. So machte ich abends noch eine Festnahme.
Morgen werde ich ernstlich die Frage wegen des Herkommens meines Trudchens stellen. Hoffentlich habe ich Glück. Ich werde als letztes und einziges Mittel meine Ablösung im Falle einer Ablehnung erbitten oder irgendwie erwirken. Gleichzeitig will ich die Radomer Fahrt klären. Morgen schreibe ich dann gleich einen ausführlichen Brief an Trudchen. Nun gute Nacht, mein lieber Spitzbub, und habe mich noch lieb, denk an mich und bleibe mir treu. Nun lege ich mich ins Bett, sehe mir dein Bildchen an und lese in deinem Buch, wenn mich dann die Augen zu brennen beginnen, dann werde ich das Buch weglegen, dein Bildchen nochmal anschauen, Dir ein festes Bussi geben, das Licht auslöschen und schlafen gehen.
23.7.1941.
Nun konnte ich erst meine Vorsätze von gestern nicht durchsetzen. Schuld ist nur die übermäßige und wahnsinnige Arbeit. Ich weiß manchmal schon nicht wie noch ein und aus. Um 8 Uhr morgens sollte ich gleichzeitig die Juden zu den verschiedenen Arbeiten einteilen, aber auch die ukrainische Miliz einexerzieren. Nachmittag bekam ich noch eine Menge Aufträge dazu, aber den Brief schreibe ich doch noch an Trudchen. Ich muß sie sehen, sprechen und soll da kommen was will. Heute habe ich eine Menge KP.-Fahnen und Gewehre gefunden. Die Arbeiten schreiten alle rasch vorwärts in allen Gebäuden. Die neuen Milizsoldaten können allem Anschein nach mein Tempo und meinen Ton nicht gut vertragen. Zehn von vierzig Mann sind ausgeblieben.
Unser K. K. a. P. hat schon wieder einigen Kameraden mit dem Erschießen gedroht und wieder grundlos. Er sagte zum Kameraden Urban: Wenn Sie ihren Ton mir gegenüber nicht ändern, dann können Sie bei der nächsten Exekution mitgenannt werden. Eine Beschwerde diesbezüglich läuft bereits. Er hat den Beinamen Revolverkommissar und Sonnensoldat erhalten. Er geht nämlich als Einziger mit einer weißen Uniformbluse und langer Hose umher. Nun ist es schon wieder 23 Uhr, aber den Brief muß ich unbedingt noch schreiben.
28.7.1941.
Aus allen meinen guten Vorsätzen, so oder so, jeden Abend - und sei es auch noch so spät - an meinem Tagebuch zu schreiben, ist nichts geworden. Nun komme ich um 24 Uhr doch noch dazu, einige Zeilen zu schreiben. Ganz erschrocken war ich, als ich am Samstag morgen erfuhr, daß es schon Samstag sei. Ich hatte mir schon vorgenommen, Dolte am Freitag nochmals wegen der Radomer Fahrt anzugehen. Ich war nur maßlos erschüttert und weiterhin tagsüber wahnsinnig schlecht aufgelegt; bis um 23 Uhr habe ich noch gearbeitet. Was soll ich auch schon. Andere Kameraden gingen mittags weg und kamen gegen 19 Uhr mit ukrainischen Mädchen in die Wohnungen, zu einer Zeit, wo ich noch im Hause Ordnung mache und Teppiche aufbreiten ließ. Sonntag arbeite ich bis 15 Uhr, dann mache ich das erste Mal seit meinem Einsatz eine Pause.
Übrigens gab es in dienstlicher Beziehung am Freitag und Samstag eine interessante Angelegenheit. Aus einer Nebenortschaft brachten Ukrainer eine Meldung, die ungefähr folgenden Inhalt hatte: Ukrainer hatten im Walde 24 VOn den Russen ermordete Ukrainer aufgefunden. Die Leichen seien fast unkenntlich. Die Kripobeamten setzten sich, nachdem es sich um eine Mordsache handelt, auf und fuhren in diesen Ort. Dort werden sie VOn einem Pfaffen feierlich empfangen und herzlichst begrüßt. Der Pfaffe meint noch, es sei außerordentlich liebenswürdig, daß die Deutschen so viel Anteil nehmen an der Ermordung und dem Schicksal der Ukrainer. Die Leichen wurden feierlich beigesetzt und unsere Beamten nehmen notgedrungen daran teil. Unterwegs erklärte mir noch der Pfaffe »Wissen Sie, was das Niederträchtigste ist, daß man den Ukrainern jüdische Pässe und Papiere in die Taschen gesteckt hat.« Nun schlägt es dreizehn. Diese angeblich ermordeten Ukrainer waren unsere standrechtlich erschossenen Juden, 23, und ich glaube 2 Ukrainer, Prost Mahlzeit. Die Leichenpapiere stanken schon bestialisch. Ich ließ sie mit Petroleum übergießen, verbrennen und in der Grube vergraben. […]
Am 30.7.1941.
gab es für mich eine große freudige Überraschung. Post von Trude. Wie lange hatte ich schon darauf gewartet. Als ich beim Briefschreiben war, traf diese Post ein. Meine Stimmung schwenkte um 100%. Meine Trude ist doch ein putziger Käfer. Da schreibt sie in einem ihrer Briefe eine philosophische Abhandlung über mein Liebes- und Eheleben. Mit einem Ernst beseelt, als würde ihr eigenes Leben davon abhängen. Geistig durchdrungen, wie eine weise und erfahrene Frau. Dabei denkt und schreibt sie kein Wort von sich selbst. Sie hatte sich in diesem Schreiben gänzlich ausgeschaltet. Manchmal taucht ein leises Gefühl auf, als wollte sie mich von etwas überzeugen, damit sie mich einfacher loswerden kann. Dann aber, wenn ich die Briefe von tagsdarauf und tagsdavor lese, muß ich wieder über diese Gedanken lächeln, denn aus diesen Zeilen geht die heiße und leidenschaftliche Liebe, wie ich sie zu ihr empfinde, hervor. Manchmal beginne ich, wie im Traum Angst zu bekommen. Sie ahnt nicht, wie sie mir geworden ist, und weiß auch nicht, was in letzter Zeit in mir vorgegangen ist. Was würde in mir zerbrechen, wenn sie, die mir soviel geworden ist, mich enttäuschen würde. Ich glaube, bis zu meinem Lebensende den Glauben an die Menschheit zu verlieren. Ich habe Trudchen gestern abends noch einen 6 Seiten langen Brief geschrieben, trotz der wahnsinnig vielen Arbeit. Heute wurde ich vertraulich zu D. bestellt, und dieser teilte mir mit, daß der G. G. [Generalgouverneur; d. Hrsg.] am Samstag kommen würde. Also wieder nichts mit der Fahrt. Ich gebe die Hoffnung nicht auf. Trudchen habe ich einen Brief und ein kleines Miniatur - Liebesszene aus der Barockzeit - mitgeschickt.
Heute den 31.7.1941 gab es wieder wahnsinnig viel Arbeit. Der Brief ging heute mit unserem Radomer Besuch ab.
1.8.1941.
Gestern habe ich also doch, dass [sic!, d. Hrsg.] so oft angeforderte Gespräch mit Dolte erzwungen. Ich ließ mich diesmal nicht mehr vertrösten. Ich ging also um 20 Uhr in die Wohnung ober mir, wo Dolte wohnt, und fragte an, ob er nun für mich Zeit hätte. Er hatte Zeit und lud mich ein, an seinem Tische, wo bereits Kamerad Briese weilte, Platz zu nehmen. Er war gerade dabei, dem Kameraden einen 10 Seiten langen Brief seiner Freundin aus Radom vorzulesen. Es war mir erst etwas peinlich, aber er ist in dieser Beziehung so offen als ich und macht keine Geheimnisse. Um so besser für mich und mein Unternehmen. Ich konnte also keine bessere Gelegenheit finden. Er erzählte mir, daß er mit seiner Scheidung nicht weiter kommt und daß er 4 Rechtsanwälte beauftragt habe. Kamerad Briesemeister entfernte sich. Dolte bot mir Wein und Zigaretten an, und so saßen wir wie gute Kameraden zusammen. Nun schoß auch ich los. Was ich wollte, brauchte ich ja nicht mehr zu erwähnen, weil es doch so reichlich bekannt ist und schon erwähnt ist. Seine Stellung war folgende: Jede Unterstützung […] natürlich. Erst muß Trudchen einmal hier sein, dann erst alles Weitere. Zur Radomer Fahrt erhielt ich die bestimmte Zusage, am Samstag, den 9.8.1941, fahren zu können. Auch etwas Fixes. Ich war also voll und ganz mit dem Resultat zufrieden. Meine Stimmung war endlich, nach langem, wieder obenauf. Meine ukrainische Miliz erhielt »Schonzeit«. Die Juden waren »rücksichtsvoller « behandelt. Ich schenkte mehr als sonst Zigaretten her, mit einem Wort, man konnte an meiner ganzen Handlung erkennen, daß mir etwas Angenehmes widerfahren sein müsse. Beim Abendessen mußte ich mich aber doch ärgern.
Ein Herr Gabriel, der Mann mit den Minderwertigkeitskomplexen und Basedowaugen, ärgerte sich, weil ich eine Jüdin, die bei mir arbeitete, wegen ihres Nichtskönnens entfernte. Der Herr vergißt, daß wir im nationalsozialistischen Staat das Rassegesetz eingeführt haben. Einmal erwischte ich ihn schon, als er einer Jüdin zärtlich ums Kinn strich. Ich stellte ihn zur Rede. Damals war er ziemlich verlegen. Der Herr dürfte dies also schon wieder vergessen haben.
Arbeit gab es wieder genügend, bis 22 Uhr. Der G. G. soll morgen kommen, und da muß meine Miliz eingekleidet sein. Abends um 19 Uhr kam ich in ihre Kaserne und mußte feststellen, daß von 60 Mann nur 12 eingekleidet waren. In fast drei Tagen arbeiteten ungefähr 40 Schneider und konnten dies nicht fertig bringen. Nun wurde ich aber wild. Zum Großteil lag natürlich die Schuld an der Führung der Miliz. Ich ließ den Ältestenrat sofort zu mir kommen und erklärte, daß bis 12 Uhr am kommenden Tag alle fehlenden Uniformen fertig sein müssen, da ich sonst 5 Schneider wegen Sabotage erschießen werde.
Es wurde mir noch ein Mann vorgeführt, der seine 16jährige Tochter wegen Hurerei zur Anzeige bringen wollte. Seine Tochter geht, nach seinen eigenen Aussagen, seit dem 13. Lebensjahr auf den Strich. Nun sollte die Polizei dieses Kind erziehen. Ich habe den Vater, der sein eigenes Blut und Fleisch in den Kerker bringen wollte, geohrfeigt, daß er 5 mal sein Gleichgewicht verloren hatte. […]
Die Arbeiten laufen weiter. Morgens um 6 Uhr wurde begonnen. Der G. G. kommt nicht. Um 12 Uhr meldete mir der Ältestenrat: alle Uniformen fertig. Seitdem ich ihm 20 Mann wegen Arbeitsverweigerung wegschießen ließ, klappt der Laden. Abends fahren wir 4 Kameraden nach Radom. Nun da heißt es, rasch ein kleines Brieflein an meine Trude schreiben. Meiner Frau muß ich auch das Geld, 180 RM, schicken. Die Briefe sind fertig und Laufmann übergeben. Wird sich Trudchen freuen? Meiner Frau habe ich Spielsachen für die Kinder zugesandt. Um 22 Uhr sind die Kameraden nach Radom abgefahren. […]
5.8.1941.
Heute wurden nun 4 Gebäude durch uns für die kommenden Frauen und Bräute beschlagnahmt. Dolte ist manchmal zu weich, zu wenig rücksichtslos. […]
6.8.1941.
Ich weiß schon, daß es einen zähen und schweren Kampf kosten wird, sie so stark zu machen, daß sie auch gegenüber ihren Eltern ihren eigenen Willen durchsetzt. Sie darf ganz einfach nicht in eine Ehe hineinstolpern, wie ich es tat. Nein, dies lasse ich nicht zu. Sie ist mehr wert als ich selbst. Sie ist viel zu schade, daß sie sich um etwas verschenkt, wo sie nichts hat. Sie gewinnt viel mehr, wenn sie lieben kann und ihre Liebe auch voll und ganz erwidert wird. Heute ließen meine Kameraden und ich uns Hühner braten von der Hausjüdin, dazu gab es heurige Kartoffeln, Gurkensalat und als Kompott Himbeeren. Den Wein spende ich dazu. Es war alles recht schön nett, nur rechts und links waren Plätze frei. Ich sah auf beide Stühle und meinte zu meinen Kameraden, jetzt fehlten nur noch unsere Liebsten hier. Da sprach nun mein Kamerad von seiner Frau und glücklichem Zusammenleben. Bei solchen Gesprächen werde ich nun, ob ich will oder nicht, immer niedergeschlagen und traurig, daran ist nun nichts zu ändern. Ein Familienglück besteht eben vorläufig für mich nicht. Vielleicht hilft mir jemand dazu, glücklich werden zu können. Nun gute Nacht Trudchen und bleib mir treu. […]
8.8.1941.
[…] Mein erster Gedanke war, als ich aufwachte und es dämmerte, da könnten wir morgen um diese Zeit schon losfahren nach Radom und wenn alles gut geht, können wir um 11 oder 12 Uhr mittags dort eintreffen. Da ich nun bei diesem Thema war, gab es natürlich kein Einschlafen mehr. Ich stellte mir schon vor, wo ich T. treffen werde, ob sie dann auch gleich mit mir gehen wird können, oder wenn ich erst nachmittags ankomme, wo ich sie finden werde. In ihrer Wohnung, beim Friseur, am Sportplatz, im deutschen Haus, oder - was ich nicht hoffe - daß sie mit einem meiner lieben Kameraden ausgegangen ist. Dann dachte ich noch, wo ich dann eigentlich schlafen werde. Ist [Name unleserlich; d. Hrsg.] nicht da, dann in meiner Wohnung, oder sagen wir in seiner Wohnung. Ist er daheim, dann werde ich ihn ersuchen, mir für diese Nacht die ehemals mir gehörige Wohnung zu überlassen. Was habe ich alles T. zu erzählen und was werde ich von meinem Hasi alles hören. Ich glaube viel Unerfreuliches. Wenn sie nur ein Sechstel meiner Entschlußkraft und meiner Willensstärke hätte. Ich will ihr gerne alles geben und ihr meinen Willen übertragen. Nun muß ich noch über 22 Stunden warten, dabei bin ich schon so nervös, wie noch nie zuvor in meinem Leben. […]
Source/Quelle : Einführung und biographischer Abriß folgen dem Urteil des LG Stuttgart vom 16.3.62 (Ks 9/61). Tagebuch: ZSt. Ord. Verschiedenes 301 Cj, Bd. 169, BI. 278 ft. und Ord. Nr.301 AAK Verschiedenes, Bd. 118, Bl. 511 ff.
Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten« Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.