Courrier du major Rösler adressé au général d’infanterie Schniewindt

3 janvier 1942

«Et tout autour, un attroupement de soldats, certains en maillot de bain»

Assassinat de Juifs, un spectacle public


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
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Document original en allemand / Deutsches Original


Introduction:

Les meurtres décrits par Rösler à 2-3 km de Jitomir ont pu être évalués à environ 2000 Juifs. Selon les conclusions de la Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen zur Aufklärung nationalsozialistischer Gewaltverbrechen (rapport du 30/12/1964, p. 195, 114 AR-Z 269/60), le SK 4 de l’Einsatzgruppe C a participé à cette tuerie qui eu lieu non pas en juillet, mais en août 1941.


Témoignage Erich Heidborn, membre du commando spécial 4 a (1er novembre 1963)

Il est même arrivé que des membres de la Wehrmacht prennent notre carabine des mains et tirent eux‑mêmes à notre place avec le peloton d’exécution

Source/Quelle:Auss. Heidborn vom 1.11.63: 204 AR-Z 269/60, Bd. VII, BI. 1417 f.


Rapport du major Rösler (3 janvier 1942)

A la fin de juillet 1941, le 528e régiment d’infanterie, que je commandais alors, arrivait de l’ouest et était en marche vers Shitomir où il devait bivouaquer pour une halte. Lorsque, le jour de notre arrivée, nous avons, mon état major et moi, établi notre cantonnement, nous avons entendu des salves de fusils tirées à une distance relativement proche, auxquelles succédaient ensuite des coups de revolver. J’ai décidé de mener mon enquête et me suis rendu avec mon adjudant et mon ordonnance (lieutenant von Bassewitz et lieutenant Müller Brodmann) dans la direction d’où venaient les coups de feu pour faire des recherches. Très tôt, nous avons eu l’impression que des scènes atroces devaient se dérouler ici, car, au bout d’un moment, nous avons vu de nombreux soldats et des civils prendre la direction d’une voie de chemin de fer située sur une levée de terrain, devant nous; on nous a informés que de l’autre côté, on procédait à des exécutions à la chaîne Au début, nous ne pouvions pas voir au delà de la voie, pourtant nous entendions à certains intervalles de temps le son d’un sifflet à roulette, suivi ensuite d’une salve qui devait provenir d’une dizaine d’armes, puis, quelques instants plus tard, d’une série de coups de pistolet.

Quand nous sommes enfin montés sur la levée de la voie ferrée, de l’autre côté, une scène atroce, abominable s’offrait à nous, qui a profondément bouleversé et épouvanté tous ceux qui s’approchaient sans y être préparés. Dans le sol, on avait tracé un fossé long d’environ 7 à 8 mètres, peut être large de 4 mètres, la terre avait été rejetée sur le côté par couches successives. Ce tas et la paroi de la fosse étaient complètement souillés de flots de sang. La fosse était emplie de cadavres humains de toute sorte et de tous sexes, leur nombre était difficile à estimer, si bien que l’on ne pouvait pas en évaluer la profondeur. Un commando de la police sous les ordres d’un Officier de police se tenait derrière le tas de terre. Les uniformes de ces hommes portaient des traces de sang. A la périphérie et tout autour, d’innombrables soldats des troupes régulières qui étaient stationnées ici, certains en maillot de bain, regardaient ce spectacle, ainsi que de nombreux civils avec femmes et enfants. Puis je me suis approché tout près de la fosse pour m’en faire une idée; une vision que je n’ai jamais pu oublier jusqu’à présent. Un vieil homme à la barbe blanche gisait en particulier dans cette fosse, il avait encore une petite canne accrochée à son bras gauche. Comme cet homme respirait spasmodiquement et donnait des signes de vie, j’ai prié un policier de le tuer définitivement; celui ci m’a répondu, la mine enjouée: «Celui là, ca fait la 7e fois que je lui balance un pruneau dans le ventre, il crèvera bien tout seul.»

Les fusillés qui gisaient dans la fosse n’avaient pas été alignés, ils restaient tels qu’ils y étaient tombés après le coup de feu. La totalité de ces gens* ont été achevés par un coup dans la nuque, puis par des coups de pistolet tirés par hasard du haut de la fosse.

Source/QuelleRösler-Bericht: 114 AR-Z 269/60, p. 195 et suiv.


Document original en allemand / Deutsches Original

»Hinrichtung in der Art einer Volksbelustigung«
Judenmord als öffentliches Schaustück

»… ringsherum unzählige Soldaten, teilweise in Badehosen«

Major Rösler am 3. 1. 1942 an den General der Infanterie Schniewindt

Der von Rösler geschilderten Mordaktion, 2-3 km außerhalb von Shitomir, sind etwa 2000 Juden zum Opfer gefallen. Nach den Erkenntnissen der ZSt. (Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen zur Aufklärung nationalsozialistischer Gewaltverbrechen, Abschlußbericht vom 30.12.1964: Das SK 4 ader Einsatzgruppe C und die mit diesem Kommando eingesetzten Einheiten, S. 195, 114 AR-Z 269/60) dürfte das Massaker nicht im Juli, sondern im August 1941 stattgefunden haben.


Aussage Erich Heidborn, Mitglied des Sonderkommandos 4a (1 november 1963)

Es ist auch vorgekommen, daß uns Wehrmachtsangehörige die Karabiner aus den Händen genommen haben und selbst an unserer Stelle im Exekutionskommando mitschossen.

Source/Quelle:Auss. Heidborn vom 1.11.63: 204 AR-Z 269/60, Bd. VII, BI. 1417 f.


Rösler-Bericht (3 januar 1942)

Ende Juli 1941 befand sich das damals von mir geführte Infanterie-Regiment 528 auf dem Wege von Westen nach Shitomir, wo es eine Rastunterkunft beziehen sollte. Als ich mit meinem Stab am Nachmittag des betreffenden Ankunftstages mein Stabsquartier bezogen hatte, hörten wir aus nicht allzuweiter Entfernung in regelmäßigen Abständen Gewehrsalven, denen nach einiger Zeit Pistolenschüsse folgten. Ich beschloß, dieser Erscheinung nachzugehen und begab mich mit Adjutant und Ordonnanzoffizier (Oberleutnant von Bassewitz und Leutnant Müller- Brodmann) in Richtung des Gewehrfeuers auf die Suche. Wir bekamen bald den Eindruck, daß sich hier ein grausames Schauspiel abspielen müsse, denn nach einiger Zeit sahen wir zahlreiche Soldaten und Zivilisten einem vor uns liegenden Bahndamm zuströmen, hinter dem, wie man uns meldete, laufend Erschießungen vorgenommen wurden. Während der ganzen Zeit konnten wir über den Bahndamm zunächst nicht hinwegsehen, hörten jedoch immer nach einem gewissen Zeitraum den Ton einer Trillerpfeife und danach eine etwa 10-läufige Gewehrsalve, an die sich nach einiger Zeit Pistolenschüsse anreihten.

Als wir schließlich den Bahndamm erklettert hatten, bot sich jenseits dieses Dammes ein Bild, dessen grausame Abscheulichkeit auf den unvorbereitet Herantretenden erschütternd und abschreckend wirkte. In die Erde war ein etwa 7-8 Meter langer, vielleicht 4 Meter breiter Graben eingezogen, dessen ausgeworfene Erde auf der einen Seite aufgeschichtet war. Diese Aufschichtung und die darunterliegende Grabenwand war vollständig mit Strömen von Blut besudelt. Die Grube selbst war mit zahlreichen, schwer abzuschätzenden menschlichen Leichen aller Art und jeden Geschlechts gefüllt, so daß ihre Tiefe nicht geschätzt werden konnte. Hinter dem aufgeschütteten Wall stand ein Kommando Polizei, das von einem Polizeioffizier befehligt wurde. Die Uniformen dieses Kommandos wiesen Blutspuren auf. In weitem Umkreis ringsherum standen unzählige Soldaten dort bereits liegender Truppenteile, teilweise in Badehosen, als Zuschauer, ebenso zahlreiche Zivilisten mit Frauen und Kindern. Ich habe mir daraufhin durch ganz dichtes Herantreten an den Graben ein Bild verschafft, das ich bis heute nicht vergessen konnte. Unter anderem lag in diesem Grab ein alter Mann mit einem weißen Vollbart, der über seinem linken Arm noch ein kleines Spazierstöckchen hängen hatte. Da dieser Mann noch durch seine stoßweise Atemtätigkeit Lebenszeichen von sich gab, ersuchte ich einen der Polizisten, ihn endgültig zu töten, worauf dieser mit lachender Miene sagte: »Dem hab ich schon 7 mal was in den Bauch gejagt, der krepiert schon von alleine.«

Die in dem Grabe liegenden Erschossenen wurden nicht besonders zurechtgelegt, sondern blieben so, wie sie nach dem Schuß von der Grabenwand heruntergefallen waren. Sämtliche dieser Leute wurden durch Nackenschüsse erledigt und anschließend von oben her mit Pistolenschüssen abgefangen.

Source/QuelleRösler-Bericht: 114 AR-Z 269/60, S. 195ff.

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.