Un camarade du “Théâtre aux armées” raconte

«Les douze chapeaux claques et un bibi»

Assassinat de Juifs, un spectacle public


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
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Document original en allemand / Deutsches Original


Au début de la guerre, j’ai été mobilisé à Ratisbonne comme réserviste de la police, puis, quelques jours plus tard, j’ai été envoyé à Hof/Saale pour l’instruction. Juste avant la fin de l’instruction, j’ai été licencié de la police, le motif invoqué était qu’on n’avait pas besoin de musiciens dans cette unité là […] En juillet 1941, j’ai été de nouveau mobilisé à Zirndorf, où je suis resté pendant 8 à 10 jours. Puis j’ai été muté à Würzburg. A cette époque, on a donné des instructions pour que chaque bataillon engage un «chef de chorale». Ceux ci avaient pour tâche d’enseigner le chant dans les diverses compagnies et d’organiser des soirées pour les hommes de troupe. En été 1941, j’ai quitté Würzburg pour la Galicie avec le bataillon de réservistes de la police (motorisée), commandé par le major Englisch. L’unité était stationnée à Stanislau. Je faisais moi même partie d’une compagnie commandée par un adjudant, un certain Stumm, un autre Officier du nom de Schlüter y faisait aussi son service.

J’ai ensuite passé 4 à 5 mois à Stanislau. Durant cette période, je me suis porté volontaire pour organiser les loisirs de l’armée à Berlin Mariendorf, sans prendre la voie hiérarchique. Peu après, j’ai obtenu ma mutation et suis parti pour Berlin, où j’ai passé environ 9 mois. J’avais été chargé de mettre au point un programme de loisirs en l’espace de 4 semaines et de sélectionner parmi tous mes camarades ceux qui me sembleraient aptes à y participer. En fin de compte, une troupe de 13 hommes a été constituée et baptisée: «Les 12 chapeaux claques et un bibi.» Cette troupe a donné sa première représentation au Palais des Sports de Berlin, le 22 décembre 1942, puis au Reichsportfeld.

J’ai dirigé cette troupe jusqu’à la fin de la guerre. Je n’ai pas été fait prisonnier. Pendant toute la durée de la guerre, j’ai fait partie des réserves de la police. En dernier lieu, j’avais le grade d’adjudant chef de la police. Je souhaiterais cependant signaler que les membres des «Loisirs aux armées» étaient assimilés aux officiers effectuant des tâches spécifiques. A vrai dire, nous avions les mêmes droits que les autres officiers en matière de logis, de ravitaillement, etc. Pourtant, nous ne portions pas les insignes des officiers, nous ne disposions que d’un laissez passer établi par le responsable de la Ordnungspolizei.

A mon avis, notre rôle au sein de l’unité était de nous entraîner. C’est vrai, des membres de notre unité ont été enrôlés dans ces fameuses opérations juives. Pourtant, je n’ai jamais participé à aucune d’entre elles. Dès qu’une opération devait avoir lieu, Schlüter, avec lequel j’entretenais de bonnes relations, m’affectait à un tour de garde. Je n’ai jamais ni participé ni assisté à aucun massacre, ni à Stanislau ni dans une autre localité. Pourtant, j’ai encore le souvenir de certaines exécutions et du moment où l’on chargeait les Juifs qui avaient été raflés dans les wagons qui attendaient là. J’ai vu que les hommes qui les escortaient — il s’agissait de SS et d’Ukrainiens — abattaient un Juif de temps à autre. Des membres de notre bataillon m’ont raconté que l’adjudant Zimmermann cherchait de nouveau des volontaires pour un soi disant commando spécial. La tâche de ces commandos était de procéder aux exécutions. Certains d’entre nous ont été détachés pour verrouiller les secteurs et escorter les transports, je l’ai vu moi même. J’ignore s’ils ont été affectés pour participer aux rafles de la population juive.

Source/QuelleAuss. des ehem. Truppenbetreuers Thoma vom 1.6.62: 4 AR-Z 287/59, BI, 232 ff..

Shitomir 7/08/1941, des soltats allemands sont montés sur un toit pour voir la pendaisons pas de légende

Shitomir 7/08/1941, foule, l'assassinat devient un divertissement populaire pas de légende


Document original en allemand / Deutsches Original

»Hinrichtung in der Art einer Volksbelustigung«
Judenmord als öffentliches Schaustück

»Die 12 Zylinder und ein Hütchen«

Ein »Kamerad der Truppenbetreuung« berichtet«

Nach Kriegsbeginn wurde ich nach Regensburg zur SChutzpolizei der Reserve eingezogen und kam dann einige Tage später zur Ausbildung nach Hof/Saale. Bereits vor Beendigung der Ausbildung wurde ich aus dem Polizeidienst entlassen, mit der Begründung, daß bei dieser Einheit kein Musiker benötigt würde. [ ... llm Juni 1941 wurde ich erneut eingezogen und zwar in Zirndorf, wo ich etwa 8-10 Tage verblieb. Anschließend wurde ich nach Würzburg versetzt. Zu diesem Zeitpunkt wurde die Anordnung getroffen, daß bei jedem Bataillon ))Singeleiter« eingeteilt wurden. Diese hatten die Aufgabe, bei den einzelnen Kompanien die Lieder einzustudieren und auch die Kameradschaftsabende zu gestalten. Im Sommer 1941 kam ich dann mit dem von Major Englisch geführten Reserve-Polizei-Bataillon (motorisiert) von Würzburg nach Galizien. Die Einheit wurde in Stanislau stationiert. Ich selbst gehörte der Kompanie an, bei der ein gewisser Stumm Spieß war und bei der ein Offizier namens Schlüter Dienst verrichtete.

In Stanislau war ich dann etwa 4-5 Monate. In dieser Zeit meldete ich mich unter Umgehung des Dienstweges an die Truppenbetreuung in Berlin-Mariendorf. Kurze Zeit darauf wurde ich von dieser angefordert und kam nach Berlin zur Truppenbetreuung, wo ich etwa 9 Monate verbrachte. Ich wurde beauftragt, innerhalb von 4 Wochen ein Programm für die Truppenbetreuung aufzustellen und mir unter den zahlreichen anwesenden Kameraden die Leute auszusuchen, die mir für mein Programm geeignet erschienen. Aus dieser ganzen Sache kristallisierte sich dann eine Gruppe von 13 Mann heraus, die unter der Bezeichnung »Die 12 Zylinder und ein Hütchen« auftrat. Diese Gruppe hat ihre erste Aufführung am 22.12.1942 im Berliner Sportpalast, bzw. im Reichsportfeld, erlebt. Diese Gruppe führte ich bis zum Kriegsende. In Gefangenschaft kam ich nicht.

Ich gehörte während des ganzen Krieges der Schutzpolizei der Reserve an. Mein letzter Dienstgrad war Oberwachtmeister der Schutzpolizei der Reserve. Bemerken möchten ich jedoch, daß die Angehörigen der Truppenbetreuung einem Sonderführer gleichgestellt wurden, d. h., wir hatten die gleichen Rechte wie die eines Sonderführers in Bezug auf Unterbringung, Verpflegung usw. Die Dienstgradabzeichen eines Sonderführers trugen wir jedoch nicht. Wir hatten nur einen diesbezüglichen Ausweis, der vom jeweiligen Befehlshaber der Ordnungspolizei ausgestellt war.

Nach meiner Meinung war die Aufgabe unserer Einheit Exerzieren. Es ist richtig, daß die Angehörigen unserer Einheit zu sogenannten Judenaktionen herangezogen wurden. Ich war jedoch an keiner dieser Aktionen beteiligt. Wenn eine Aktion stattfand, wurde ich von Schlüter, mit 'dem ich einen sehr guten Kontakt hatte, zur Wache eingeteilt. Massenerschießungen selbst habe ich in Stanislau und in anderen Ortschaften nicht mitgemacht oder mitangesehen. Mir sind jedoch einzelne Erschießungen in Erinnerung, die beim Verladen der zusammengetriebenen Juden in die bereitstehenden Waggons vorgekommen sind. Dabei sah ich, daß die Begleitmannschaften - es handelte sich um SS-Angehörige und um Ukrainer - vereinzelt Juden erschossen. Von Angehörigen unseres Bataillons habe ich gehört, daß Meister Zimmermann wiederholt Freiwillige für ein sogenanntes Sonderkommando suchte. Diese Sonderkommandos hatten die Aufgabe, Erschießungen durchzuführen. Die übrigen Bataillons-Angehörigen wurden zum Teil zu Absperrungen und zu Transportbegleitungen eingeteilt, was ich selbst gesehen habe. Ob auch welche zum Zusammentreiben der jüdischen Bevölkerung eingesetzt wurden, entzieht sich meiner Kenntnis.

Source/QuelleAuss. des ehem. Truppenbetreuers Thoma vom 1.6.62: 4 AR-Z 287/59, BI, 232 ff.

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.