Lettres de Fritz Jacob,
brigadier de gendarmerie

«Du travail pratique pour notre Führer»

L’extermination des Juifs au jour le jour


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
Reproduction interdite - No reproduction

Document original en allemand / Deutsches Original


Lettre du 24 avril 1941 à l’attention du Général Querner

Jonsdorf, le 24 avril 1941
A l’attention
du Général Querner

Mon Général,

Depuis le 11 avril 1941, me voilà de nouveau à Jonsdorf, ma garnison, où j’ai repris le service. Je suis sorti cinquième de Bad Ems et j’en suis très heureux. Comme je n’avais obtenu que 103 points, cela n’a pas tout à fait suffi pour avoir une mention «bien». Les deux meilleurs arrivaient à 113 points. Dans la soirée, le lieutenant colonel Bardua est venu me parler et m’a laissé entendre qu’il aurait aimé me pousser un peu plus loin en tête de liste. Mais qu’il fallait être juste et que cela n’était pas possible. Je le comprends bien et suis satisfait. J’ai obtenu cette note honnêtement. C’est déjà quelque chose d’être le meilleur de tous les Saxons, et surtout d’être placé devant tant de Prussiens. 6 semaines avant la fin de la formation, je me suis soudain senti à bout de nerfs; j’étais presque incapable de faire les choses les plus élémentaires. Si cela n’était pas arrivé, on m’aurait sans doute trouvé à une bien meilleure place. Mais, mon Général, je crois toutefois que vous serez satisfait de cette note.

Maintenant, il faut que j’attende la suite. Je serai méritant envers mon futur lieutenant, serai frais et dispos et essayerai de gagner la confiance de mes supérieurs. [...]

Je me permets, mon Général, de vous faire parvenir mes salutations les plus sincères, à vous et à votre honorable famille.

Heil Hitler!
Fritz Jacob, brigadier de gendarmerie

Source/QuelleBrief vom 24.4.41: ZSt. Verschiedenes, Bd.99, Bl. 321 f.


Lettre du 29 octobre 1941 à l’attention du Général Querner

Ebersbach, le 29 octobre 1941
Mon Général,

Je pense bien à vous avant de quitter Ebersbach*. Votre portrait est toujours accroché dans le couloir du premier et me rappelle sans cesse votre respectable personne. Le brigadier Kluge, moi même, ainsi que d’autres, nous avons été affectés à l’Est. J’en suis vraiment content. Je pourrai donc fournir du travail pratique pour notre Führer. J’espère que nous irons dans une région qui correspondra à mon amour de la nature, et que, par la même occasion, je pourrai, moi aussi, faire un pas en avant. En Saxe, l’avancement traîne vraiment et est à peine pensable sans appuis.

J’espère que vous vous portez bien, vous et votre honorable famille. Je me permettrai de vous communiquer de mes nouvelles du reste des territoires de l’Empire des tsars rouges.

Je vous adresse mes sincères salutations à vous et à votre honorable famille.

Heil Hitler!
Fritz Jacob, brigadier de gendarmerie

* Ton flatteur, pédant, personnage ambigu. N.d.T.

Source/QuelleBrief vom 29.10.41: Ebd., BI. 335.


Lettre du 5 mai 1942 à l’attention du Général Querner

Kamenetz Podolsk, le 5 mai 1942
Mon Général,

Je me trouve à K. depuis exactement un mois. Cela fait déjà longtemps que j’avais l’intention de vous donner signe de vie, mais le service n’en finit pas. Rien d’étonnant non plus. Le secteur dont je suis chargé avec 25 gendarmes et 500 policiers (ukrainiens) est aussi vaste qu’une circonscription administrative en Allemagne. Ce sont les policiers qui font le plus gros du travail, des gredins querelleurs. Rien d’étonnant. Hier, à moitié bolcheviks et portant aujourd’hui le noble uniforme de la police. Mais il y a aussi des gars valables parmi eux. Toutefois le pourcentage est faible. En ma qualité de chef de poste, je suis le bourreau, l’avocat général, le juge, etc.

Bien sûr, nous faisons le nettoyage nécessaire, surtout parmi les Juifs. Mais la population doit garder la bride sur le cou. Ce qui signifie qu’il faut passablement faire attention. Bon, nous nous y mettons. Nous reviendrons d’autant plus rapidement à la maison. Mes parents se sentent bien malheureux. Presque 2 années entières à Ebersbach, puis, maintenant, ici, à l’Est, près de la frontière roumaine.

Je me permets, mon Général, de vous envoyer mes cordiales salutations.

Heil Hitler!
Jacob, brigadier de gendarmerie

Source/QuelleBrief vom 5.5.42: Ebd., Bl. 327ff.


Lettre du 21 juin 1942 à l’attention du Général Querner

Kamenetz Podolsk, le 21 juin 1942
A l’attention
du Général Querner,

J’ai des raisons de répondre immédiatement à votre première lettre du 10 juin 1942. D’une part, j’ai oublié votre anniversaire, chose sur laquelle ma femme a attiré mon attention; d’autre part, que ma joie a été grande à la réception de votre lettre. Cela fait du bien à un Saxon, tout seul en terre étrangère, de recevoir des nouvelles d’une personne de connaissance.

Je vous prie d’excuser cette omission, mon Général. Veuillez accepter, malgré ce retard, mes meilleurs vœux de bonheur pour votre anniversaire (ce pourrait il que ce soit le 50e?). Je vous souhaite le meilleur, et surtout la santé, pour vous personnellement et pour votre honorable famille.

Je m’imagine votre étalon berbère. Ce doit être un animal magnifique. Madame votre épouse ne souhaiterait elle pas, elle aussi, un jour, monter cette noble croupe ? Je l’envierais presque. En général, nos canassons sont des mixtures, tout comme la population locale. En vérité, une chose m’étonne toujours, il n’y a pas un seul criminel parmi eux. On peut leur demander tout ce qu’on réclame d’un cheval, ils sont peu exigeants et travaillent jusqu’à ce qu’ils tombent d’épuisement.

Je vous remercie de m’avoir averti. Vous avez raison. Nous, les hommes de la nouvelle Allemagne, nous devons être durs avec nous mêmes, même si nous sommes longtemps séparés de notre famille. Car aujourd’hui, il s’agit enfin et une fois pour toutes de régler le compte des criminels de guerre afin d’édifier pour nos descendants une Allemagne éternelle et plus belle encore. Ici, nous ne chômons pas. 3 ou 4 opérations par semaine. Une fois des Tziganes et l’autre des Juifs, des francs tireurs ou autre racaille. C’est bien que, maintenant, nous ayons une annexe du SD ici avec laquelle je travaille pour le mieux. Pourtant, il y a 8 jours, un policier ukrainien a été bestialement assassiné. Le motif: il avait conduit les Juifs au travail en les faisant passer sur un champ de mines. Les Juifs se sont alliés avec la résistance et ont assassiné le policier. De plus, on a dit que 20 soldats hongrois qui dirigeaient les travaux sur le champ de mines ont eux aussi été tués. Bien que les frontières entre le protectorat et la Roumanie soient propices aux criminels, nous sommes intervenus rapidement et avons réussi à débusquer les 4 coupables. En liaison avec cette affaire, 50 autres personnes ont été fusillées au cours de la même soirée. Ici, nous ne pratiquons pas la justice sauvage. Mais lorsque les actes exigent un châtiment immédiat, nous établissons la liaison avec le SD et la juste sentence est appliquée sur le champ. Par la voie de la justice traditionnelle, il ne nous serait pas possible d’exterminer toute une famille lorsque, seul, le père est le coupable.

Je ne sais pas, mon Général, si vous, en Pologne, vous avez déjà rencontré ces effroyables silhouettes juives. Je remercie Dieu, le destin, d’avoir pu voir cette race de bâtards ces derniers temps. Si la chance nous sourit, nous pourrons donner des exemples qui serviront aux enfants pour la vie. Leurs caractéristiques: des maladies vénériennes, des infirmités et la stupidité. Mais une chose est évidente: ils restaient matérialistes jusqu’à la dernière seconde. Nous les avons tous entendus dire des paroles telles que: «Nous, on est des spécialistes. Il faut pas tirer sur nous.» Ce n’étaient pas des hommes, c’étaient des anthropopithèques.

Bon, nous n’avons plus qu’un infime pourcentage sur les 24000 Juifs qui vivaient à Kamenetz Podolsk. Tous ces petits Juifs qui vivent dans le «rayon» [district administratif, N.d.E.] appartiennent eux aussi à notre clientèle. Nous faisons place nette sans remords, donc: «Après la tempête, le monde s’apaise.»

Bon, mon amie maintenant. Elle a choisi d’être pharmacienne. Je voudrais, un jour, aller dans une certaine pharmacie de Hambourg, et m’y acheter pour 5 Pfennig de bonbons acidulés. Je ne sais pas comment elle m’accueillera, la petite Dittsch du temps jadis. Elle me mettra peut être à la porte en disant: «Vous, espèce de vieil âne bâté».

Je veux croire que les tommies vous donnent bien du mal. Mais ils vont bien arriver à épuiser toute leur poudre à canon. Je trouve cela fantastique que, malgré les pertes en personnel, vous déclareriez qu’ils ne peuvent pas briser le moral. Nous tous, nous souhaitons que cette ancienne race nordique disparaisse dans la tempête et file à l’anglaise.

Je vous prie, mon Général, de bien vouloir excuser mon bavardage. Mais j’étais en plein dedans, et alors le «Jacob Fritz» se laisse aller, comme au temps jadis.

J’ai encore une requête à vous faire, mon Général. Ecrivez moi de temps en temps, s’il vous plaît, cela fait tant de bien de recevoir quelques nouvelles affectueuses du pays.

Il ne faut pas que j’oublie. Aujourd’hui, le lieutenant Sofka m’a écrit qu’il avait été muté à Zittau en tant que responsable de district. Je l’envie...

Permettez moi, mon Général, de vous transmettre de ces terres si lointaines mes cordiales salutations à vous et à votre honorable famille.

Heil Hitler!
Jacob, brigadier de gendarmerie

Source/QuelleBrief vom 21.6.42: ZSt. Ord. Nr. 26, Bild 611 f.



Document original en allemand / Deutsches Original

»…praktische Arbeit für unseren Führer«
Judenmord als öffentliches Schaustück

Briefe des Meisters der Gendamerie, Fritz Jacob


An den Herrn Generalleutnant Querner, den 24. April 1941

Kurort Jonsdorf, den 24. April 1941
An
den Herrn Generalleutnant Querner

Seit dem 11.4.41 bin ich nun wieder in meinem Standort Jonsdorf, wo ich dem Dienst wieder nachgehe. Von Bad Ems bin ich als Fünfter abgegangen, worüber ich mich sehr gefreut habe. Zum »Gut« langte es nicht ganz, da ich nur auf etwa 103 Punkte kam. Die beiden besten waren mit 113 Punkten abgegangen. Herr Oberstleutnant Bardua sprach mich noch am Kameradschaftsabend und brachte zum Ausdruck, daß er mich sehr gern weiter nach vorn gebracht hätte. Aus Gerechtigkeitsgründen sei das aber nicht möglich gewesen. Ich verstehe das voll und ganz und bin auch so zufrieden. Meine Note habe ich mir ehrlich verdient. Bester Sachse und vor allem vor soviel Preußen so gut zu bestehen, ist schon etwas. Etwa 6 Wochen vor Lehrgangsabschluß war ich plötzlich mit den Nerven fertig. Ich war fast den elementarsten Sachen nicht mehr gewachsen. Wäre das nicht eingetreten, so war ich bestimmt viel weiter vorn zu finden [sic!]. Ich glaube aber, Ihnen Herr Generalleutnant, mit dieser Note auch Freude zu bereiten.

Nun muß ich alles weitere abwarten. Dem künftigen Bezirksleutnant werde ich gerecht werden und in alter Frische das Vertrauen meiner künftigen Vorgesetzten zu erringen versuchen. [...]

Ich gestatte mir, Ihnen, Herr Generalleutnant, sowie auch Ihrer werten Familie, herzlichste Grüße zu entbieten.

Heil Hitler!
Fritz Jacob, Gendarmerie-Meister.

Source/QuelleBrief vom 24.4.41: ZSt. Verschiedenes, Bd.99, Bl. 321 f.


An den Herrn Generalleutnant Querner, den 29. Oktober 1941

Ebersbach, den 29. Oktober 1941.
Sehr verehrter Herr Generalleutnant.

Bevor ich von Ebersbach scheide, gedenke ich Ihrer Person. Ihr Bild, das noch immer im oberen Flur aushängt, läßt mich immer und gern an Ihre verehrte Person zurückdenken.

Mit Meister Kluge u. a. bin auch ich für den Osteinsatz vorgesehen. Darauf freue ich mich wirklich, kann ich doch dadurch auch einmal praktische Arbeit für unseren Führer leisten. Hoffentlich kommt man in ein Gebiet, was meiner Naturverbundenheit entspricht, und daß ich bei dieser Gelegenheit auch endlich einen Schritt vorwärts komme. Ich [In!] Sachsen ist der Beförderungsgang wirklich schleppend und ohne Protektion kaum denkbar.

Ich hoffe, daß es Ihnen und Ihrer verehrten Familie noch recht gut geht. Ich werde mir gestatten, vom noch übriggebliebenen Reiche des roten Zaren schriftliche Grüße zu übermitteln.

Herzliche Grüße entbietet Ihnen und Ihrer werten Familie mit

Heil Hitler!
Jacob, Meister der Gendarmerie.

Source/QuelleBrief vom 29.10.41: Ebd., BI. 335.


An den Herrn Generalleutnant Querner, den 5.5.42

Kamenetz Podolsk, den 5.5.42

Sehr verehrter Herr Generalleutnant.

Seit Monatsfrist befinde ich mich hier in K.. Ich hatte schon lange die Absicht, Ihnen von mir ein Lebenszeichen zu geben, doch der Dienst nimmt kein Ende. Kein Wunder auch. Das Gebiet, was ich mit 25 Gendarmen und 500 Schutzmännern (Ukrainer) zu betreuen habe, ist so groß wie 1 Regierungsbezirk in Deutschland. Die meiste Arbeit machen mir die Schutzmänner, die Haderlumpen. Kein Wunder. Gestern HalbBolschewiken und heute Träger des Ehrenkleides der Polizei. Es gibt aber auch tüchtige Kerle unter ihnen. Doch der Prozentsatz ist gering. In meiner Eigenschaft als Postenführer bin ich Scharfrichter, Staatsanwalt, Richter usw.

Es wird natürlich gehörig aufgeräumt, insbesondere unter den Juden. Aber auch die Bevölkerung muß kurz gehalten werden. Es heißt gehörig aufpassen. Na, wir greifen zu. Um so schneller dürften wir wieder nach Hause kommen. Meine Angehörigen sind ganz unglücklich. Fast 2 Jahre in Ebersbach und nun hier im Osten an der rumänischen Grenze. [...]

Ich gestatte mir, Sie Herr Generalleutnant, recht herzlich zu grüßen und verbleibe mit.

Heil Hitler!
Jacob, Meister der Gendarmerie.

Source/QuelleBrief vom 5.5.42: Ebd., Bl. 327ff.


An den Herrn Generalleutnant Querner, den 21. Juni 1942

Kamenetz Podolsk, den 21. Juni 1942.

An
den Herrn Generalleutnant Querner.

Ich habe Ursache, Ihren ersten Brief v. 10.6.42 sofort zu beantworten. Einmal vergaß ich Ihren Geburtstag, worauf mich meine Frau aufmerksam machte, und ein andermal war meine Freude bei Erhalt Ihres Briefes sehr groß. Es tut so wohl, wenn man in der Fremde, ganz allein als Sachse, von einem Bekannten eine Nachricht bekommt.

Entschuldigen Sie bitte mein Versäumnis, Herr Generalleutnant. Nehmen Sie nachträglichst zu Ihrem Geburtstage (sollte es der 50. sein?) die herzlichsten Glückwünsche entgegen. Ich wünsche Ihnen alles Gute, insbesondere Gesundheit für Sie persönlich und auch für Ihre werten Angehörigen.

Ich stelle mir im Geiste Ihren Berberhengst vor. Muß das ein herrliches Tier sein. Möchte da Ihre Frau Gemahlin nicht auch einmal auf diesen edlen Rücken? Ich möchte Sie fast beneiden. Unsere Gäule sind im allgemeinen Misch-Masch, ähnlich wie die einheimische Bevölkerung. Über eines habe ich mich allerdings bisher gewundert, und zwar ist nicht ein Verbrecher dabei. Desgleichen auch, daß man von den Pferden alles verlangen kann. Sie arbeiten bis sie umfallen und sind genügsam.

ch danke Ihnen für Ihre Mahnung. Sie haben sehr recht. Wir Männer des neuen Deutschlands müssen hart mit uns selbst sein, auch wenn es sich um eine längere Trennung von der Familie handelt. Gilt es doch jetzt, endlich einmal mit den Kriegsverbrechern ein für allemal abzurechnen, um für unsere Nachkommen ein schöneres und ewiges Deutschland zu bauen. Wir schlafen hier nicht. Wöchentlich 3-4 Aktionen. Einmal Zigeuner und ein andermal Juden, Partisanen und sonstiges Gesindel. Schön ist, daß wir jetzt eine SD-Außenstelie hier haben, mit der ich ausgezeichnet arbeite. War doch vor 8 Tagen 1 ukrainischer Schutzmann auf bestialische Art ermordet worden. Grund: Er hatte die Juden auf einem Minenfeld zur Arbeit angetrieben. Die Juden verbanden sich mit Partisanen und ermordeten den Schutzmann. Außerdem sollten 20 ungarische Soldaten, die die Arbeit auf dem Minenfeld fachlich leiteten, mit umgebracht werden. Obwohl die rumänische und Protektoratsgrenze für die Verbrecher günstig waren, gelang es durch rasches Zupacken, alle 4 Täter zu ermitteln. In Verbindung damit wurden 50 Personen noch am gleichen Abend erschossen. Wir üben hier keine wilde Justiz. Dort aber, wo die Handlung eine unmittelbare Sühne erfordert, stellt man die Verbindung mit dem SD her, und das gerechte Gericht setzt sofort ein. Auf dem Wege der ordentlichen Gerichtsbarkeit wäre es nicht möglich, eine ganze Familie auszurotten, wenn nur der Vater der Täter ist -.

Ich weiß nicht, ob Sie Herr Generalleutnant, in Polen auch solche schreckliche Gestalten von Juden gesehen haben. Ich danke dem Schicksal, daß ich diese Mischrasse so sah, wie den Menschen in jüngster Zeit. Man kann dann, soweit einem das Schicksal dazu noch hold ist, seinen Kindern etwas mit auf den Weg geben. Venerische, Krüppel und Blöde waren das Charakteristische. Aber das eine war wahrnehmbar: Trotzdem Materialist bis zur letzten Sekunde. Worte, wie »Sei'mer Spezialisten, werd'n sie uns schieß'n nicht«, waren bei jedem Einzelnen vernehmbar. Es waren keine Menschen, sondern Affenmenschen. Nun, wir haben von den hier allein in Kamenetz Podolsk lebenden Jüdlein nur noch einen verschwindenden %-Satz von den 24000. Die in den Rayons [= unterster Verwaltungsbezirk; d. Hrsg.) lebenden Jüdlein gehören ebenfalls zu unserer engeren Kundschaft. Wir machen Bahn ohne Gewissensbisse und dann: »Die Wellen schlagen zu, die Welt hat Ruh.«

Bon, nous n'avons plus qu'un infime pourcentage sur les 24000 Juifs qui vivaient à Kamenetz Podolsk. Tous ces petits Juifs qui vivent dans le « rayon » [district administratif, N.d.E.] appartiennent eux aussi à notre clientèle. Nous faisons place nette sans remords, donc: « Après la tempête, le monde s'apaise. »

Und nun meine Freundin. Sie hat den Beruf einer Apothekerin gewählt. Ich wollte, ich käme einmal nach Hamburg in eine bestimmte Apotheke, um mir für 5 Pfennig saure Drops zu kaufen. Ich weiß nicht, wie mich der kleine Dittsch von damals empfangen würde. Vielleicht würde er mich gehörig an die Tür setzen und sagen: »Sie alter verschimmelter Esel«.

Ich glaube gern, daß Ihnen allen der Tommy viel zu schaffen macht. Aber, auch sein Pulver wird einmal alle werden. Ich finde es überragend, daß Sie trotz der persönlichen Verluste erklären, daß er die Stimmung nicht beeinflussen kann. Wir alle wünschen uns, daß diese vormalige nordische Rasse mit Strumpf und Stil [sic!, d. Hrsg.) in den Wellen verschwinden möge.

Herr Generalleutnant, entschuldigen Sie bitte mein elementares Geschwätz. Ich war aber mitten drin, und da läßt sich der »Jacob Fritze« noch genau so gehen wie einst.

Eine Bitte habe Ich noch. Herr Generalleutnant. Bitte schreiben Sie mir ab und zu. Es tut so wohl. wenn man von "er Heimat eine liebe Nachricht bekommt.

Damit ich es nicht vergesse. Heute schrieb mir Herr Bezirks-Leutnant Sofka. daß er im Kreis Zinau als Kreisführer eingesetzt worden ist. Ich beneide Ihn...

Gestatten Sie. Herr Generalleutnant, daß ich Ihnen, sowie Ihrer werten Familie, die herzlichsten Gruße aus weiter Ferne entbiete.

Heil Hitler!
Jacob. Meister der Gendarmerie.

Source/QuelleBrief vom 21.6.42: ZSt. Ord. Nr. 26, Bild 611 f.

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.