Rapport de l’Obersturmbannführer Dr Strauch sur le Gauleiter Kube

25 juillet 1943

«Au service des Juifs»

Documents sur les persécutions dans le district de Ruthénie


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
Reproduction interdite - No reproduction

Document original en allemand / Deutsches Original



Rapport du Dr Strauch du 25 juillet 1943

Le Reichsführer SS
et chef de la police allemande  
Le chef des sections
de lutte contre le terrorisme
Le 25 juillet 1943
(tampon :)
État major
du Reichsführer SS:
Correspondance administrative.

A l’attention
du chef des sections de lutte contre le terrorisme
von dem Bach, SS Obergruppenführer et officier de police

Objet: Gauleiter Kube, commissaire général de Ruthénie.

Obergruppenführer,
Veuillez trouver ci après un rapport sur le Gauleiter Kube, commissaire général des territoires ruthènes.

J’ai rédigé ce rapport à partir de documents conservés par le commandant de la Sicherheitspolizei et du SD des territoires ruthènes.

Il est bien connu que de multiples rumeurs circulent autour de la personne du Gauleiter Kube. Par conséquent, je n’évoquerai dans ce rapport que des faits réels presque tous documentés dans des dossiers ou des faits dont j’ai été moi même témoin. J’ai essayé de démontrer que Kube est un incapable autant dans le domaine administratif que pour l’encadrement, qu’il a un comportement hostile envers les SS et la police et qu’enfin il a fait preuve d’une attitude inadmissible en ce qui concerne le problème juif.

En ce moment, c’est la pagaille administrative qui règne en Ruthénie. L’administration maîtrise la situation dans un tiers des domaines, tout au plus. Résignée, elle a renoncé aux deux autres tiers et n’ose même plus y jeter un œil, même si, en matière de terrorisme, la situation n’est pas si grave. Plus aucun effort n’est fait en vue de reconquérir l’espace nécessaire à l’administration civile. Lorsque les SS et le SD effectuent des opérations d’envergure, l’administration n’est jamais là pour reprendre le travail immédiatement après la pacification. Par conséquent, presque toutes les opérations sont pratiquement illusoires.

Les défaillances administratives évoquées ci dessus sont, pour l’essentiel, dues à des erreurs politiques commises par le commissaire général en matière de personnel. Cette politique se résume en deux mots: on écarte tous les hommes compétents et efficaces, tandis qu’on maintient à leur poste tous les imbéciles et les lèche bottes qui, pour la plupart, ont à voir avec le passé du Gauleiter et qui, maintenant, s’accrochent de nouveau à lui. Dans la catégorie des collaborateurs sérieux, je nommerai le Landrat Eger, chef du service II, le Dr. Scholz, le chef du service de la propagande, l’assesseur Scheid, second avocat général qui a été congédié, et l’inspecteur Weiche, discrédité parce qu’il avait osé affecter une «vieille connaissance » du Gauleiter au service de nuit.

D’autre part, on met en œuvre toutes sortes de moyens pour garder un homme comme le commissaire de la ville, Janetzke. Janetzke est une personne sans aucune retenue et complètement dépendante de l’alcool. Il dirige son service avec négligence et malhonnêteté. Sa femme, qui elle aussi a des problèmes avec l’alcool, a commis un détournement de ravitaillement de la pire espèce. Elle est impliquée dans une bagarre avec le chauffeur du commissaire de la ville. Lors d’une «fête», en présence de son mari, elle a déboutonné les vêtements d’un invité et lui a noirci quelques parties du corps avec du cirage. Le Gauleiter, ayant eu connaissance de tous ces faits, ne pouvait faire autrement que d’entamer une procédure, mais il l’a conduite de telle façon qu’elle s’est terminée tout au plus par une réhabilitation ou une mutation de Minsk vers Novogrodek.

Je sais que le Landrat Schröder, directeur du service des réquisitions, était déjà lié au Gauleiter à Brandebourg. Le mode de vie de ce Schröder, tant du point de vue de la consommation d’alcool que de ses habitudes sexuelles, est indigne d’un Allemand vivant à l’Est. La façon les affaires » en tant que directeur du service des réquisitions manque de transparence, si bien que, dans tout le service, on lui reproche des détournements. Sa manière de parler est la suivante: il raconte sans cesse qu’un seul mot au Gauleiter suffirait pour que toutes ces accusations deviennent caduques. Bien que le ministère de l’Intérieur l’ait privé de son titre de Landrat et bien que le ministère des Territoires de l’Est ait refusé catégoriquement que Schröder soit commissaire de secteur, le Gauleiter l’a nommé suppléant du commissaire de la ville et a demandé au Reichskommissar de le titulariser en tant que Stadtkommissar.

Paul Hachmann est en poste à Glebokie en tant que commissaire de secteur et fait partie lui aussi des anciennes relations de Kube. Auparavant, et quelque temps après la prise du pouvoir, Hachmann a exercé comme détective privé et comme choriste. Il a été condamné à plusieurs reprises pour vol et escroquerie. Toutefois, peu après la prise du pouvoir, ces condamnations ont été effacées des registres. Il est inadmissible que Hachmann soit Gebietskommissar. Son comportement envers les Juifs est incroyable. Pourtant le Gauleiter le garde en dépit de tous les avertissements (...).

De multiples rumeurs circulent quant à la vie privée du Gauleiter. Cependant nous ne disposons guère de documents fiables à ce sujet. Un jour, dans un cercle restreint, Kube a pris un plaisir évident à raconter comment il avait lui même fait essayer de la lingerie à deux danseuses de passage. Nous sommes presque certains qu’il a eu à maintes reprises des rapports avec son personnel féminin avant l’arrivée de sa femme à Minsk.

Nous avons la preuve que le Gauleiter a été sensible à la beauté d’un médecin ruthène qu’il a ensuite perdue de vue. Comme il ne parvenait pas à retrouver l’identité de cette femme, il a convoqué un congrès de médecins ruthènes à Minsk, au cours duquel il a fait un discours. Il y a découvert celle qu’il cherchait et a chargé son ordonnance de la photographier et de vérifier son identité. Le lendemain, ce médecin a été convoqué chez le directeur des services de l’entraide, qui lui a appris que le commissaire général avait demandé qu’elle travaille chez lui comme aide ménagère. Lorsqu’elle a refusé, il lui a expliqué qu’il fallait savoir se sacrifier pour la cause ruthène. Comme elle restait sur ses positions, on lui a laissé entendre qu’elle encourait des mesures policières. Ce n’est que sous la menace que cette Ruthène s’est déclarée prête à prendre son service chez le Gauleiter. Dans ce cas, on ne sait pas si des relations intimes ont eu lieu, mais l’enquête se poursuit en ce moment. On peut dire pour conclure que, depuis l’arrivée de Frau Kube à Minsk, plus aucune accusation de ce type n’a été portée.

En ce qui concerne l’attitude du Gauleiter envers les SS et la police, on a pu constater qu’il leur était hostile. Il est toutefois difficile d’en apporter une preuve irréfutable, étant donné qu’il a toujours été cordial envers les SS et respectueux avec le Reichsführer SS. Il a proposé le tutoiement amical au Brigadeführer Zenner et à v. Gottberg, tous deux SS et officiers de police. Il employait lui même le «tu» à l’occasion de manifestations officielles.

Dans la vie quotidienne et surtout chaque fois que la police avait à intervenir contre les Juifs, ce dont nous traiterons ultérieurement, son attitude critique n’a cessé de transparaître. Tandis que, vu de l’extérieur, il entretenait des relations amicales avec le Brigadeführer Zenner, dès que celui ci avait le dos tourné, il s’adressait au Reichskommissar et au ministre local et écrivait des rapports dans lesquels il qualifiait le Brigadeführer d’incapable.

Après l’opération «Sumpffieber», l’Obergruppenführer Jeckeln a affirmé que la Ruthénie était pour ainsi dire pacifiée. Le Gauleiter l’a approuvé et lui a envoyé une lettre de remerciements. Mais dans les cercles d’intimes, il le tournait en dérision et racontait qu’il aurait envoyé de fausses informations au Reichsführer (...).

L’attitude du commissaire général Kube envers les Juifs est telle que l’on peut déjà dire qu’il est sous dépendance juive. En effet, ce personnage se comporte avec ambiguïté, car, d’une part, il clame dans tous ses discours et écrits officiels que le problème juif doit trouver une solution rapide et radicale, mais certaines lettres, remarques et instructions, que vous trouverez ci jointes, donnent plus d’informations quant à ses véritables opinions; toutefois, je tiens également à laisser parler les documents positifs. Je tiens tout particulièrement à insister sur un document qui pèse très lourd, à savoir une lettre de feu le chef de la Sicherheitspolizei, SS Obergruppenführer Heydrich, écrite le 21 mars 1942:

«Le Dr. Meyer, Gauleiter et gouverneur du Reich, m’a remis un registre contenant une liste de personnes, et m’a fait part de nombreuses réclamations selon lesquelles, lors de l’évacuation de Juifs de la région de Minsk, les instructions données concernant cette catégorie de personnes n’auraient pas été respectées.

Bien qu’a priori, j’aie toujours été convaincu que les directives que j’avais données pour la mise en application technique de l’évacuation des Juifs des territoires du Reich seraient, dans tous les cas, respectées au pied de la lettre, j’ai malgré tout effectué de longues et minutieuses vérifications pour chaque cas particulier faisant l’objet de vos réclamations. Comme vous pourrez le constater à la lecture de l’annexe ci jointe comportant les résultats de ces vérifications, il s’agit, pour les personnes concernées, exclusivement de Juifs tels que la loi les définit ou de Juifs et de Juives qui, à la suite d’un divorce ou autre motif n’entretiennent plus de relations avec leur partenaire de sang allemand, ils doivent par conséquent être assimilés à des Juifs.

Personne ne m’a informé en ce qui concerne l’établissement de la présente liste. Je ne peux toutefois pas m’expliquer l’existence de ce document autrement que par le fait que l’on a aveuglément cru les déclarations des personnes évacuées.

On a donc eu tendance à accorder plus de crédit à des déclarations juives qu’à celles des services allemands, qui agissent dans le cadre de directives données et effectuent des vérifications détaillées pour chaque cas particulier. Et ceci à une époque où l’on s’attaque à la solution du problème juif dans le Reich et ailleurs.

De nombreux Juifs inscrits sur ce registre sont connus pour avoir toujours essayé de nier leur appartenance à la juiverie en invoquant toutes les raisons possibles et imaginables. Il est également dans la nature des choses que les sang mêlé au premier degré soient soucieux d’utiliser la première occasion offerte leur permettant de nier leur appartenance à la juiverie.

Vous reconnaîtrez qu’en cette troisième année de guerre, la Sicherheitspolizei et le Sicherheitsdienst ont d’autres tâches bien plus importantes à accomplir que d’écouter du baratin juif, de faire de longues enquêtes dévoreuses de temps et de détourner mes collaborateurs d’autres tâches plus importantes. Si j’en suis venu à vérifier votre liste je ne l’ai fait que pour préciser que je récuse une fois pour toutes ce type de réclamations. Je regrette d’avoir encore à écrire ce genre de justification six ans et demi après la promulgation des lois de Nuremberg.

Heil Hitler!
Heydrich.»

Les documents suivants donnent plus d’informations sur la manière dont a été établie la liste qui fait l’objet du blâme de l’Obergruppenführer Heydrich:

«Le Gauleiter Kube a visité le ghetto le 29 novembre 1941.
Étaient présents: le SS Brigadeführer Zenner, le général Herf et quelques responsables politiques. Le Juif Frank a entrepris de guider la visite. Au cours des conversations, Frank a dit qu’il y avait ici des gens dont les frères étaient au front. Kube a déclaré qu’il fallait immédiatement en avertir le Führer. Il a exigé que Frank lui établisse une liste des noms en question. Dans la partie berlinoise du ghetto, Kube s’est adressé à deux fillettes qui, à son avis, avaient l’air aryen, il a demandé à un responsable politique de vérifier et d’enregistrer leur identité. Ces événements se sont déroulés en présence du Juif Frank.»

Le commissaire général a donc demandé lui même aux Juifs d’établir des listes de Juifs soi disant évacués injustement. La lettre ci jointe, du 15 janvier 1942, adressée au Brigadeführer Zenner, témoigne d’une curieuse attitude face au problème juif.

«Mon cher Carl,
Aujourd’hui, le chef du service du parc automobile vient de m’annoncer que le SS Oberscharführer qui dirige les interrogatoires à la suite de l’incendie du garage s’est permis la bavure suivante. Devant témoins, il a demandé à mon chauffeur s’il avait entendu dire que le Gauleiter avait remercié le Juif qui avait sauvé sa Maybach[N.d.T.: Constructeur d’automobiles de luxe avant la guerre]. Il voulait savoir sous quelle forme il avait exprimé ses remerciements.

Hormis le fait qu’il s’agisse ici d’un manque de tact inouï de la part de cet Oberscharführer du SD, j’y vois aussi un manque de respect. Sans aide quelconque, ce Juif a pénétré dans le garage en flammes et en a sorti ma précieuse Maybach qui risquait de brûler. Il a donc sauvé un véhicule qui appartient au Reich et dont la valeur est de 20000 Reichsmark. Il est tout naturel et tout à fait correct que je l’en remercie. Je suis catégorique et n’admettrai pas qu’un agent de police, qui est indirectement mon subalterne, critique ma conduite en pratiquant ce genre d’interrogatoire. Je te prie de faire le nécessaire. Celui ci ne devra en aucun cas avoir de nouveau affaire aux interrogatoires du commissariat général. De toute façon, il n’a pas la maturité suffisante pour le faire.»

En réalité, le Gauleiter, enthousiasmé, avait serré la main et remercié le Juif qui avait sorti la voiture du garage. Ces faits ont été rapportés au fonctionnaire qui menait l’enquête par le chauffeur du G.K. (commissariat général). Il n’a pas pu s’empêcher de manifester sa surprise. Là dessus, le commissaire général a cru qu’il était justifié d’attaquer l’enquêteur de la manière la plus vile.

De telles attaques dirigées contre mes officiers et mes hommes sont monnaie courante.

Une opération contre le ghetto russe de Minsk devait se dérouler le 1er mars 1942. Le commissaire général en avait été préalablement averti. L’opération devait être camouflée sous la forme d’un communiqué au Conseil des anciens annonçant que 5000 Juifs du ghetto de Minsk devaient être déplacés. Le Conseil des anciens devait les sélectionner et les mettre à notre disposition. Chaque Juif avait le droit d’emporter cinq kilos de bagages.

Nous pouvons faire la preuve que le commissariat général a trahi les intentions réelles de la Sicherheitspolizei. Pendant plusieurs jours, les Juifs employés au G.K. n’ont pas pu se rendre au ghetto, mais ont été retenus au G.K. Cela a suffi pour que les Juifs du ghetto comprennent que les déclarations de la Sicherheitspolizei étaient fausses. De plus, selon les informations qu’un indicateur nous a données, d’autres indiscrétions ont été commises. A l’époque, il nous a été impossible d’élucider cette affaire. Mais un fait reste établi: le Gauleiter a utilisé ses informations pour sauver ses Juifs.

En raison de trahison, pas un seul Juif n’était présent à la date convenue. Il ne nous est resté rien d’autre à faire que de rassembler les Juifs par la force. Ils ont opposé une résistance et les hommes affectés à cette mission ont dû faire usage de leurs armes. Le Gauleiter est apparu au moment où la situation était la plus critique et alors qu’il fallait tout mettre en œuvre pour briser la résistance.

Je cite une note du dossier datée du 5 février 1942:

«Vers 16 h 30 environ, le Gauleiter est apparu accompagné de son aide de camp et d’un SS Untersturmführer. De loin, on pouvait déjà voir que le Gauleiter était extrêmement énervé. Comme j’ai remarqué que le Gauleiter se dirigeait vers moi, je suis allé à sa rencontre et l’ai salué. Il m’a immédiatement accablé de reproches, parlant des incidents incroyables qui se seraient déroulés au moment où l’on rassemblait les Juifs. Il s’en est pris à moi, disant qu’une fois de plus, on avait tiré dans le ghetto et que cela avait fait des ricochets en dehors du ghetto. Le Gauleiter a parlé sur un ton extrêmement sévère. Les policiers ruthènes et les Juifs russes qui se trouvaient là ont pu l’entendre. En ma qualité de chargé de mission au problème juif et d’officier SS, je me suis senti humilié par le comportement du Gauleiter.»

Le Gauleiter s’est ensuite attardé assez longtemps dans le ghetto. Il a injurié certains de mes hommes. A plusieurs reprises, il a lancé des expressions telles que «saloperie» et «Nous en reparlerons». D’après une information que je ne peux garantir à cent pour cent, il aurait alors distribué des bonbons à des enfants juifs.

On peut lire dans les dossiers de l’ancien commandant de la Sipo[N.d.T.: Sicherheitspolizei] et du SD:

«Le lendemain matin, le mardi 2 mars 1942, le Landrat Reuscher s’est présenté et m’a demandé officiellement de le renseigner sur l’endroit où se trouvaient les trois coiffeurs juifs du Gauleiter. Il m’a dit que le Gauleiter souhaitait en être immédiatement informé, surtout que j’avais déclaré qu’il fallait, dans le cadre de ces opérations, faire abstraction des Juifs allemands. Je n’étais pas en mesure de fournir de renseignement utile, alors celui ci a voulu se rendre sur le champ auprès du Conseil des anciens, ce dont je l’ai dissuadé en lui faisant remarquer que toutes les visites effectuées hier par le Gauleiter dans le ghetto avaient eu des conséquences défavorables. Le Landrat s’est contenté de cette réponse. Il a dit qu’il souhaitait être informé dès que possible sur l’endroit où se trouvaient ces Juifs. Je me suis immédiatement rendu après du Brigadeführer Zenner et lui ai fait part de cet entretien. Entre temps, le Gauleiter avait téléphoné au Brigadeführer. Zenner m’a expliqué que le Gauleiter se serait presque cassé la voix dans le combiné et qu’ils n’avaient pas pu échanger de propos raisonnables. Le Gauleiter a rendu le SD responsable de la disparition des Juifs. Il a exigé qu’on lui ramène les coiffeurs le soir même, au plus tard, sinon, il porterait plainte auprès du tribunal d’exception et interromprait toute relation avec le SD (...).»

Il semble que le Gauleiter ait ensuite envoyé un rapport au ministre local, car le document suivant est parvenu le 10 mars 1942:

«Le Reichsminister pour les territoires occupés à l’Est a exigé qu’on lui transmette un rapport sur le déroulement des dernières opérations juives effectuées à Minsk. Je vous prie à cet effet de bien vouloir me faire parvenir, si possible par retour du courrier, un exposé des mesures que vous avez prises.»

La Sicherheitspolizei n’a pas réagi à ce courrier. La note de service suivante, datée du 18 avril 1942, illustre bien la volonté du Gauleiter de faire tort à la Sicherheitspolizei:

«Le Gauleiter nous appelle à 11 h 15 et nous communique les faits suivants: |’avocat général lui a rapporté que quelques jours auparavant on avait fait traverser la rue à quelque 15 hommes et femmes juifs couverts de sang. L’interprète qui les accompagnait avait en outre tiré lui même sur les Juifs dans la prison et par conséquent avait mis les gardiens en danger. Le Gauleiter a exigé une enquête approfondie et des sanctions. Il a dit qu’il fallait l’informer immédiatement des mesures prises.»

Ci joint un extrait du courrier que j’ai adressé au Gauleiter le 25 avril 1942:

«... Outre ces constatations purement objectives, je vous expose les points suivants: je me permets de vous demander de me nommer les personnes qui m’ont diffamé et ont affirmé que j’aurais fait mener des Juifs ou autres personnes couvertes de sang à travers Minsk. Je me suis aperçu à plusieurs reprises que l’on cherchait à accuser mes hommes de sadisme décadent. Mes officiers et mes hommes accomplissent leur devoir chaque jour et à toute heure. Nous sommes confrontés à un adversaire qui ne recule devant rien. Au cours des semaines passées, nous n’avons guère pu procéder à une arrestation sans que l’on tire sur mes hommes. Il semble naturel que, dans cette situation, nous ne prenions pas de gants. Personne, et surtout pas le Reichsführer ni le Führer, ne pourrait comprendre que je ne prenne pas les mesures les plus sévères pour protéger la vie des officiers et des hommes qu’on m’a confiés. Toute sensiblerie et humanitarisme déplacé aurait de lourdes conséquences. En tout cas, la vie de mes hommes a plus d’importance pour moi que celle d’une centaine de Juifs ou de terroristes. Mais, étant donné que nos tâches sont dures et pénibles, il faut que je protège mes hommes; par conséquent, je rejette catégoriquement toute diffamation...»

Fait significatif, le commissaire général, dans un courrier du 28 avril 1942, ne tient absolument pas compte de mes reproches; en revanche, il propose que l’on sépare les détenus dans la prison. Puis il poursuit:

«En ce qui me concerne, en tant que membre du parti et décoré par ce dernier, il est naturel que je considère la juiverie comme appartenant à la catégorie des criminels politiques. Je préférerais que nous puissions, aussi rapidement et aussi silencieusement que possible, faire subir leur juste sort à tous les Juifs russes. Du reste, vous me trouverez toujours disposé à coopérer avec vous et vos hommes. Depuis le temps où j’étais étudiant (1908 1912) et étais membre des corporations nationalistes (Bund der deutsch völkischen Studenten), j’ai toujours lutté contre la juiverie.»

Donc, dès que le Gauleiter Kube se sent attaqué, il affirme immédiatement être un adversaire convaincu des Juifs. Après chaque discours du Führer, il exprimait officiellement des opinions fortement antijuives. Il a également envoyé des courriers à des officiers supérieurs SS et de la police des territoires de l’Est, à des officiers SS et de la police des territoires ruthènes et à moi même, dans lesquels il réclame sans équivoque la solution du problème juif. Dans tous ses écrits et discours où il prend position sur le problème juif, je ne vois qu’un moyen qu’il utilise pour se disculper ultérieurement (...).

5000 Juifs allemands sont arrivés dans le ghetto avant ma nomination. Il semble que le commissaire général Kube leur ait promis de leur laisser la vie sauve. Mais nous ne disposons d’aucun document irréfutable à ce sujet. Toutefois le matériel existant justifie certaines déductions. A titre d’exemple, je vous soumets la note de service du 2 octobre 1942:

«Lors de la discussion du 2 octobre 1942, le Gauleiter Kube en est venu à parler du poète stuttgartois Georg Schmückle qu’il connaît personnellement. II a fait l’éloge de ses œuvres et surtout du recueil de nouvelles intitulé Die rote Maske (“ Le masque rouge ”). Je lui ai fait remarquer qu’en réalité, ce livre magnifiait Süss Oppenheimer, un Juif de la finance du Wurtemberg. Alors Kube a déclaré que nous, les jeunes nationaux socialistes, nous n’avions pas encore d’opinions valables sur le sujet. Que dès qu’il s’agissait d’un Juif, nous avions peur d’y risquer notre âme. Que lorsqu’il était étudiant nationaliste, avant la guerre mondiale, il avait écouté Mendelssohn et Offenbach et ne s’était pas détourné de ses idées nationalistes pour autant. Qu’il ne comprenait pas qu’actuellement, par exemple, on ignorât tout simplement Mendelssohn et que des œuvres juives ne pussent plus être jouées comme par exemple les Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Et que, toutefois, il se limitait aux Juifs du XIXe siècle, qui, après la suppression des ghettos, avaient connu un développement colossal. Qu’il était incontestable que les Juifs avaient un art. Que celui ci provenait des 6 % de sang nordique qui coulait dans leurs veines et éventuellement des influences occidentales et latines[N.d.T.: «westisch» dans le texte, terme péjoratif pour qualifier l’Occident européen].

Biologiquement parlant, les opinions des jeunes nationaux socialistes étaient fondées, mais d’un point de vue intellectuel, nous ne visions pas juste. En tout cas, il pensait que l’on ne pouvait pas faire abstraction de la contribution juive dans l’histoire de la musique et de la personnalité de Mendelssohn, sans laquelle il y avait une lacune.»

Le Gauleiter a appris qu’un agent de police avait donné une gifle à un Juif allemand. Kube a demandé des explications à ce policier en présence du Juif et l’a invectivé, lui demandant si lui il avait la croix de fer comme ce Juif. Par chance, l’agent de police a pu répondre par l’affirmative.

Le 2 décembre 1941, le plus âgé des Juifs d’Allemagne a déclaré que lors de la visite du Gauleiter dans le ghetto, il avait eu l’impression que ce dernier souhaitait que l’on traitât les Juifs du Reich avec moins de sévérité que les Juifs russes qui ne pouvaient pas être comparés aux autres.

Le 2 février 1942, un communiqué confidentiel adressé au K.d.S. (commandant de la Sicherheitspolizei) et au SD de Minsk informait que le Juif employé comme coiffeur du commissaire général de Minsk, celui qui rasait quotidiennement le Gauleiter, aurait dit que tous les Juifs employés dans le bâtiment du commissariat général seraient sous la protection personnelle du Gauleiter. Que chaque Juif avait le droit de se plaindre auprès du Gauleiter au cas où des Allemands ne les traiteraient pas comme il le fallait. Le fait que Kube, à plusieurs reprises, ait demandé des comptes à des Allemands pour mauvais traitements ou propos injurieux envers des Juifs prouve bien que l’allégation de ce Juif n’est pas un vain bavardage. Il ne pouvait avoir connaissance de ce type d’incident que par l’intermédiaire des Juifs impliqués.

Lors d’une opération d’envergure dans le ghetto, des indicateurs nous ont fait savoir que le service d’ordre des Juifs allemands était surtout constitué de vétérans de la guerre et qu’il voulait opposer une résistance armée. Afin d’éviter que le sang allemand ne coule, les hommes du service d’ordre ont été concentrés à un autre endroit. On leur a expliqué qu’un incendie s’était déclaré en ville et qu’ils devaient aider à l’éteindre. Les Juifs ont été chargés dans des camions, puis ont été soumis aux traitements spéciaux[N.d.T. «Sonderbehandlung» signifiait toujours exécution sous quelque forme que ce soit]. Cette affaire est également parvenue de manière inexplicable aux oreilles du Gauleiter. Il s’est d’abord énervé, trouvant cruel d’éliminer des vétérans du front, puis il a protesté en traitant ce procédé d’inadmissible.

Dans le courrier du 28 avril 1942, cité ci dessus, Kube explique qu’il préférerait pouvoir faire subir aussi rapidement et aussi discrètement que possible leur juste sort aux Juifs russes; donc, une fois de plus, il fait une exception pour les Juifs allemands.

Le 30 octobre 1942, le commissaire général a fait paraître l’ordonnance suivante:

«A l’adresse de Messieurs les chefs des services I, II, III.
Objet: Plaintes adressées à la police ou au SD.

Toute plainte déposée pour faute commise par des membres de l’administration, par des Ruthènes, des Juifs, etc., employés dans nos services, doit m’être adressée personnellement afin que je donne mon accord. Je vous prie, Messieurs les chefs de service, de transmettre ces instructions dans tous les services à tous les niveaux de l’échelle hiérarchique et de vous assurer qu’elles sont respectées.

Le commissaire général de Minsk
Kube.»

Les Allemands membres du commissariat général ont évidemment été profondément indignés d’avoir été cités en même temps que les Juifs et dans une même phrase. Mais pour le commissaire général, il ne s’agissait pas des membres de l’administration ni des Ruthènes, mais exclusivement de ses Juifs allemands, qu’il voulait protéger contre les atteintes de la Sicherheitspolizei.

Le 7 novembre 1942, un chef de service a rapporté:

Lors d’une ronde dans le commissariat général, j’ai vu un Juif en train de glander devant une porte. Je lui ai demandé ce qu’il faisait là; à ma question, il a répondu: «J’attends le chef.» Je lui ai ensuite demandé qui était le chef, et le Juif a répondu: le Gauleiter.

Il est arrivé que plusieurs membres de l’administration civile reçoivent une algarade du commissaire général en présence de Juifs qui traînaient par là. Höder, par exemple, un ancien du parti et chef de la section locale, s’est fait engueuler et a été menacé de licenciement parce qu’il avait dit que Robert Ley s’étonnerait sans doute s’il apprenait que l’on hébergeait des Juifs dans la Robert Ley[N.d.T.: membre cofondateur du NSDAP, de la tendance populiste, crée les principales organisations ouvrières nazies] Haus de Minsk. Ici aussi, il s’agissait de Juifs allemands.

Le commissaire général ou sa femme ont donné des rations alimentaires, des fruits et des légumes aux Juifs allemands, surtout aux coiffeurs et aux couturières.

Kube souvent insisté sur le fait que nous pouvions garder les Juifs évacués du Reich sans problèmes, car, étant donné qu’ils ne comprenaient pas la langue locale, ils ne risquaient pas de jouer un rôle dangereux dans le terrorisme.

De tout ce que j’ai pu voir, je suis arrivé à la conviction que, du fond du cœur, il s’oppose à nos opérations juives. Et que s’il ne l’avoue pas en public ce n’est que par peur des conséquences. Quant aux Juifs russes, il serait peut être d’accord parce que cela apaise sa conscience et qu’en ce qui les concerne, ce sont surtout eux qui aident les terroristes.

Je ne peux conclure ce rapport sans souligner que presque tous les faits que je vous ai soumis sont connus dans les milieux de l’administration civile et de la Wehrmacht, et parfois même chez les Ruthènes. La Wehrmacht en sourit et se réjouit des échecs du Gauleiter. Les membres de l’administration civile les plus consciente en sont exaspérés et ne voient plus d’issue à cette situation. Les Ruthènes ont également confiance en l’Allemagne, car, sans cesse, ils ont à souffrir eux mêmes des incohérences de la politique. Dans ces circonstances, le maintien du commissaire général Kube à son poste me semble inopportun.

Strauch,
SS Obersturmbannführer.

Source/QuelleZSt. USA Film 1, Bild 164ff. Die beiden Zitate aus Strauchs Referat (»Referat des Sicherheitsdienstes in Minsk«) vom 10.4.43: ZSt. UdSSR 107, BI. 291 und 292.


Extrait d'un exposé de l'Obersturmbannführer Dr. Strauch (10 avril 1943)

Je suis fier de dire que mes hommes, désagréables que puissent être leurs tâches, sont corrects et droits et qu'ils peuvent regarder chacun d'entre nous droit dans les yeux, qu'à la maison, ils peuvent être de bons pères de famille. Ils sont fiers d'être au service du Führer, sont fidèles et ont foi en lui.

Source/Quelle: Zitate aus Strauchs Referat (»Referat des Sicherheitsdienstes in Minsk«) vom 10.4.43: ZSt. UdSSR 107, Bl. 291 und 292.


Document original en allemand / Deutsches Original

»das Judentum endgültig beseitigen«
Dokumente zur Verfolgung im Generalbezirk Weißruthenien

»Judenhörigkeit«

SS-Obersturmbannführer Dr. Strauch über Gauleiter Kube


SS-Obersturmbannführer Dr. Strauch über Gauleiter Kube

Der Reichsführer SS und Chef  
der Deutschen Polzei
Der Chef der Bandenkampf-
verbände lc Tgb.-Nr. 2/43
O.U. am 25.7.1943
(Stempel:)
Persönlicher Stab Reichsführer-SS
Schriftgutverwaltung
Akt. Nr. Geh. /

An den
Chef der Bandenkampfverbände
SS-Obergruppenführer und General
der Polizei von dem Bach

Betr.: Generalkommissar für Weißruthenien, Gauleiter Kube.
Vorgang: ohne.

Obergruppenführer!
Nachstehend darf ich einen Bericht über den Generalkommissar für Weißruthenien, Gauleiter Kube, überreichen.

Ich habe den Bericht aus Unterlagen zusammengestellt, die beim Kommandeur der Sicherheitspolizei und des S.D. Weißruthenien vorhanden sind.

Die Gerüchtebildung um Gauleiter Kube ist bekanntermaßen sehr umfangreich. Ich habe daher in meinem Bericht fast ausschließlich Tatsachen erwähnt, die dokumentarisch festliegen oder für die ich selbst Zeuge bin. Ich habe versucht nachzuweisen, daß Kube auf verwaltungsund führungsmäßigem Gebiet völlig unfähig ist, daß er der SS und Polizei gegenüber feindlich eingestellt ist und daß er endlich in der Judenfrage eine absolut unmögliche Haltung zeigt.

In Weißruthenien herrscht zur Zeit ein verwaltungsmäßiges Chaos. Die Verwaltung ist allenfalls in einem Drittel des Gebietes Herr der Lage. Das restliche % des Raumes hat sie resigniert aufgegeben und wagt sich nicht mehr hinein, auch wenn die Bandenlage dort nicht so schwerwiegend ist. Es werden keinerlei Anstrengungen mehr gemacht, den Raum für die Zivilverwaltung zurückzuerobern. Es ist bezeichnend, daß bei Großaktionen der SS und Polizei die Verwaltung niemals zur Stelle ist, um sofort nach der Befriedung ihre Arbeit wieder aufzunehmen. Infolgedessen werden fast alle Aktionen illusorisch. [...]

Die oben angeführten verwaltungsmäßigen Mängel in Weißruthenien sind in der Hauptsache auf eine verfehlte Personalpolitik des Generalkommissars zurückzuführen. Man kann diese Politik kurz auf die Formel bringen, daß alle eingesetzten Männer, die tüchtig und stark sind, beseitigt werden, daß aber alle diejenigen Dummköpfe und Speichellecker, die zum größten Teil mit den früheren Geschicken des Gauleiters verbunden sind und die sich auch jetzt wieder an ihn geklammert haben, gehalten werden. Für die Klasse der anständigen Mitarbeiter benenne ich den Landrat Eger, Hauptabteilungsleiter II, den Abteilungsleiter Propaganda, Dr. Scholz, den 2. Staatsanwalt Assessor Scheid, der weggelobt wurde, und den Inspektor Weiche, dem das Vertrauen entzogen wurde, nur weil er es gewagt hatte, eine »frühere Bekannte« des Gauleiters für den Nachtdienst einzusetzen.

Auf der anderen Seite wird zum Beispiel ein Mann wie der Stadtkommissar Janetzke mit allen Mitteln gehalten. Janetzke ist ein völlig haltloser, dem Alkohol verfallener Mensch. Seine Amtsführung ist erschrekkend nachlässig und unsauber. Seine Frau, die ebenfalls dem Alkohol reichlich zuspricht, hat eine Lebensmittelhinterziehung schwerster Form begangen. Sie hat sich in eine Prügelei mit dem Fahrer des Stadtkommissars eingelassen. Bei einem »Fest« öffnete sie in Gegenwart ihres Mannes einem betrunkenen Festteilnehmer die Kleider und schwärzte einige seiner Körperteile mit Schuhcreme. Alle diese Dinge sind dem Gauleiter bekannt. Er konnte zwar nicht umhin, ein Verfahren anhängig zu machen, führte dieses aber so durch, daß es unter allen Umständen mit einer Rehabilitierung bzw. lediglich nur mit einer Versetzung von Minsk nach Nowogrodek enden sollte.

Der Landrat z. D. Schröder, Leiter des Beschaffungsamtes, ist meines Wissens schon in Brandenburg mit dem Gauleiter verbunden gewesen. Der Lebenswandel des Schröder in alkoholischer und erotischer Beziehung ist ebenfalls eines deutschen Menschen im Osten unwürdig. Sein »Geschäftsgebahren« als Leiter des Beschaffungsamtes ist derartig undurchsichtig, daß ihm von der gesamten Dienststelle der Vorwurf der Unterschleife [= Unterschlagung] gemacht wird. Seine ständige Redensart ist die, daß ein Wort beim Gauleiter genüge, um alle Vorwürfe hinfällig werden zu lassen. Obwohl der Titel Landrat durch das Reichsinnenministerium aberkannt wurde und obwohl das Ostministerium eine Verwendung des Schröder als Gebietskommissar grundsätzlich ablehnte, setzte ihn der Gauleiter als Vertreter des Stadtkommissars ein und bat beim Reichskommissar um die endgültige Bestätigung als Stadtkommissar.

In Głębokie ist als Gebietskommissar der ebenfalls zum früheren Kreise Kube gehörige Paul Hachmann tätig. Dieser übte vor der Machtübernahme und noch einige Zeit nach der Machtübernahme den Beruf eines Privatdetektivs und Choristen aus. Er ist mehrfach wegen Diebstahls und Unterschlagung vorbestraft. Die Vorstrafen sind allerdings nach der Machtübernahme aus dem Strafregister gelöscht worden. Hachmann ist als Gebietskommissar völlig unmöglich. Sein Verhalten zu den Juden ist unglaublich. Er wird jedoch vom Gauleiter gegen alle warnenden Stimmen gehalten. [...]

In bezug auf die persönliche Haltung des Gauleiters ist die Gerüchtebildung besonders umfangreich. Einwandfreie Unterlagen zu diesem Punkte liegen jedoch kaum vor. Kube hat einmal in einem kleinen Kreise mit sichtlicher Freude erzählt, wie er durchreisenden Künstlerinnen persönlich Unterwäsche angepaßt hätte. Es ist auch ziemlich sicher, daß er bis zum Eintreffen seiner Frau in Minsk hin und wieder Verkehr mit seinen weiblichen Angestellten gehabt hat.

Belegt ist die Tatsache, daß dem Gauleiter eine weißruthenische Ärztin durch ihre Schönheit auffiel. Er verlor sie dann aber aus dem Auge. Da es ihm nicht gelang, die Personalien der Ärztin festzustellen, berief er einen weißruthenischen Ärztetag nach Minsk, auf dem er eine Ansprache hielt. Er entdeckte die von ihm gesuchte Weißruthenin und gab seinem Adjutanten den Auftrag, sie zu fotografieren und ihre Personalien festzustellen. An dem darauffolgenden Tage wurde die Ärztin zum Leiter des einheimischen Selbsthilfewerkes bestellt, der ihr eröffnete, sie werde vom Generalkommissar als seine Hausgehilfin angefordert. Als sie sich jedoch weigerte, wurde ihr erklärt, man müsse für die weißruthenische Sache Opfer bringen. Bei weiterer Weigerung wurden ihr polizeiliche Maßnahmen in Aussicht gestellt. Erst auf diese Drohung hin hat sich die Weißruthenin zum Dienst beim Gauleiter bereit erklärt. Ob es in diesem Falle zu irgendwelchen Intimitäten gekommen ist, ist bisher nicht bekannt und wird zur Zeit noch ermittelt. Abschließend kann gesagt werden, daß seit dem Auftreten von Frau Kube in Minsk Vorwürfe in dieser Beziehung nicht mehr erhoben werden können.

Bezüglich der Einstellung des Gauleiters zur SS und Polizei kann festgestellt werden, daß er ihnen ablehnend gegenüberstand. Der exakte Nachweis ist außerordentlich schwierig zu erbringen, da nach außen eine freundliche Haltung zur SS und eine Wertschätzung des Reichsführers SS zur Schau gestellt wurde. So bot er den SS und Polizeiführern, Brigadeführer Zenner und v. Gottberg das freundschaftliche »Du« an und gebrauchte dieses »Du« selbst bei hochoffiziellen Anlässen.

Im Alltagsleben, insbesondere bei Vorgehen der Polizei gegen Juden, worauf später noch ausführlich eingegangen werden soll, brach jedoch seine ablehnende Haltung immer wieder durch. Während zu Brigadeführer Zenner nach außen ein freundschaftliches Verhältnis bestand, machte er hinter seinem Rücken mündliche und schriftliche Berichte an den Reichskommissar sowie an den Ostminister, worin er die Unfähigkeit des Brigadeführers betonte.

Nach dem Unternehmen »Sumpffieber« war SS-Obergruppenführer Jeckein der Auffassung, daß Weißruthenien im großen und ganzen befriedet sei. Der Gauleiter stimmte ihm zu und richtete ein Dankschreiben an ihn. Im vertrauten Kreise jedoch machte er sich über den Obergruppenführer lustig und behauptete, dieser habe falsche Meldungen an den Reichsführer erstattet. [...]

Die Einstellung des Generalkommissars Kube zur Judenfrage ist derartig, daß man schon von Judenhörigkeit sprechen kann. Zwar ist auch hier seine Zwiespältigkeit klar erkennbar, indem er in all seinen offiziellen Reden und Schreiben betont, daß die Judenfrage schnellstens und radikal bereinigt werden müsse. Ober seine tatsächliche Einstellung aber geben Briefe, Aussprüche und Anordnungen, die ich nachstehend aufführe, Aufschluß, wobei ich auch die positiven Schreiben zu Wort kommen lassen werde.

Als schwerwiegendstes Dokument möchte ich ein Schreiben des gefallenen Chefs der Sicherheitspolizei, SS-Obergruppenführer Heydrich vorwegnehmen. Obergruppenführer Heydrich schreibt unter dem 21.3.1942:

»Sehr geehrter Pg. Kube!

Gauleiter und Reichsstatthalter Dr. Meyer hat mir unter Überreichung eines Personenverzeichnisses zahlreiche Beanstandungen mitgeteilt, wonach bei der Evakuierung der Juden aus dem Reichsgebiet nach Minsk hinsichtlich des Personenkreises die gegebenen Richtlinien nicht beachtet worden wären.

Obwohl ich von vornherein der Überzeugung war, daß die von mir erlassenen Richtlinien hinsichtlich der technischen Durchführung der Evakuierung von Juden aus dem Reichsgebiet in jedem Falle genaueste Beachtung gefunden haben, habe ich trotzdem die von Ihnen beanstandeten Fälle im einzelnen einer gründlichen zeitraubenden Nachprüfung unterziehen lassen. Wie aus der als Anlage beigefügten Zusammenstellung des Prüfungsergebnisses zu ersehen ist, handelt es sich bei den Betreffenden ausnahmslos um Juden im Sinne der gesetzlichen Bestimmungen bzw. um Juden und Jüdinnen, die infolge Scheidung und ähnliches zu ihren deutschblütigen Ehepartnern nicht mehr in Beziehung stehen und daher den Juden schlechthin gleichzusetzen sind.

Über das Zustandekommen der mir vorliegenden Liste wurde ich nicht orientiert. Ich kann mir aber dieses Entstehen der Liste nicht anders erklären, als daß man den Angaben der evakuierten Juden blindlings glaubte.

Man war also geneigt, den Angaben der Juden mehr Glauben zu schenken als reichsdeutschen Dienststellen, die im Rahmen gegebener bis ins einzelne gehender Vorschriften nach genauester Prüfung jedes Einzelfalles handeln. Und dies in einer Zeit, in welcher die Bereinigung des Judenproblems im Reich usw. in Angriff genommen worden ist.

Viele der in dem dortigen Verzeichnis aufgeführten Juden sind bereits bekannt, daß sie immer wieder versuchen, ihre Zugehörigkeit zum Judentum mit allen möglichen und unmöglichen Gründen in Abrede zu stellen, wie es überhaupt in der Natur der Sache liegt, daß insbesondere Mischlinge ersten Grades bei jeder sich bietenden Gelegenheit darauf bedacht sind, ihre Zugehörigkeit zum Judentum abzuleugnen.

Sie werden mir zugeben, daß es im dritten Kriegsjahr auch für die Sicherheitspolizei und den Sicherheitsdienst kriegswichtigere Aufgaben gibt als dem Geseires von Juden nachzulaufen, zeitraubende Ermittlungen anzustellen und soviele meiner Mitarbeiter von anderen und weit wichtigeren Aufgaben abzuhalten. Wenn ich überhaupt in eine Nachprüfung Ihrer Liste eingetreten bin, so nur deshalb, um ein für allemal solche Angriffe dokumentarisch zu widerlegen. Ich bedauere, sechseinhalb Jahre nach Erlaß der Nürnberger Gesetze noch eine derartige Rechtfertigung schreiben zu müssen.

Heil Hitler!
gez. Heydrich.«

Wie diese von Obergruppenführer Heydrich gerügte Liste zustande kam, zeigt folgende Aktennotiz:

»Am 29.11. 1941 wurde das Ghetto durch Gauleiter Kube besichtigt.
Anwesend waren: SS-Brigadeführer Zenner, General der Polizei Herf und einige politische Leiter. Der Jude Frank übernahm die Führung. Im Laufe des Gespräches erwähnte Frank, daß hier Leute sind, deren Brüder im Felde stehen. Kube erklärte, diese Fälle sofort dem Führer zu melden. Er verlangte von Frank eine namentliche Liste über diese Vorfälle. In dem BerlinerT eil des Ghettos hielt Kube 2 Mädchen an, die nach seiner Ansicht arisches Aussehen hatten, und ließ die Personalien durch einen politischen Leiter feststellen und aufschreiben. Die ganzen Vorgänge spielten sich in Gegenwart des Juden Frank ab.«

Der Generalkommissar selbst hat also die Juden aufgefordert, derartige Listen von angeblich unberechtigt umgesiedelten Juden aufzustellen. Eine merkwürdige Einstellung zur Judenfrage zeigt auch der folgende Brief vom 15.1.1942 an SS-Brigadeführer Zenner:

»Mein lieber Carl!
Heute meldet mir mein Fahrdienstleiter, daß der SS-Oberscharführer, der die Vernehmung wegen des Garagenbrandes leitete, sich folgende Entgleisung geleistet hätte. Er fragte die mir unterstellten Fahrer vor Zeugen, er hätte gehört, der Gauleiter habe sich bei dem Juden, der ihm den Maybach gerettet habe, bedankt. Er wünsche zu wissen, in welcher Form dieser Dank erfolgt sei.

Abgesehen davon, daß es sich hier um eine ganz unerhörte Taktlosigkeit des betreffenden Oberscharführers vom SD handelt, sehe ich darin auch eine Achtungsverletzung. Der betreffende Jude hatte sich in die brennende Garage hineinbegeben und hatte meinen, vom Feuer bedrohten wertvollen Maybach ohne Hilfe herausgebracht. Damit hat er dem Reich einen Wert von etwa 20000 Reichsmark erhalten. Daß ich mich dafür als anständiger Mensch bedanke, ist eine Selbstverständlichkeit. Auf das Schärfste muß ich es mir aber verbitten, daß ein mir indirekt unerstellter Polizeibeamter durch die Art der Vernehmung mein Verhalten kritisiert. Ich bitte Dich, das Erforderliche zu veranlassen. Auf keinen Fall darf derselbe wieder mit Vernehmungen des Generalkommissariats befaßt werden. Jedenfalls besitzt er nicht die Reife, die dafür notwendig ist.«

Tatsache war, daß der Gauleiter dem Juden, der den Wagen aus der Garage herausgeholt hatte, enthusiastisch die Hand drückte und sich bei ihm bedankte. Dem Ermittlungsbeamten wurde diese Tatsache durch Fahrer des G. K. [Generalkommissars] mitgeteilt. Er konnte es nicht unterlassen, darüber sein Erstaunen zum Ausdruck zu bringen. Daraufhin glaubte der Generalkommissar berechtigt zu sein, den Ermittlungsbeamten in übelster Form anzugreifen.

Derartige Angriffe auf meine Führer und Männer waren an der Tagesordnung.

Am 1.3.1942 sollte eine Aktion gegen das russische Ghetto in Minsk stattfinden. Der Generalkommissar war vorher benachrichtigt worden. Die Aktion sollte dadurch getarnt werden, daß dem Ältestenrat mitgeteilt wurde, 5000 Juden des Minsker Ghettos würden umgesiedelt. Sie seien vom Ältestenrat auszusuchen und bereitzustellen. Jeder Jude dürfe 5 kg Gepäck mit sich führen.

Die tatsächlichen Absichten der Sicherheitspolizei sind nachweislich durch das Generalkommissariat verraten worden. Die im G. K. beschäftigten Juden wurden durch mehrere Tage hindurch nicht in das Ghetto gelassen, sondern im G. K. zurückbehalten. Schon dadurch wurde den Ghetto-Juden klar, daß die Darstellung der Sicherheitspolizei nicht richtig sei. Darüber hinaus sind aber weitere Indiskretionen begangen worden, wie aus V-Mann Meldungen hervorgeht. Eine einwandfreie Klärung dieser Vorgänge war damals nicht möglich. Fest steht aber, daß der Gauleiter sein Wissen dazu benutzt hat, seine Juden zu retten.

Infolge des Verrats war kein Jude zum angegebenen Termin zur Stelle. Es blieb nun nichts mehr übrig, als mit Anwendung von Gewalt die Juden zusammenzutreiben. Hierbei wurde Widerstand geleistet. und es mußte von den eingesetzten Kräften von der Schußwaffe Gebrauch gemacht werden. In der schlimmsten Situation, als alles daran gesetzt werden mußte, um den Widerstand zu brechen, erschien der Gauleiter.

Ich zitiere jetzt eine Aktennotiz vom 5.3. 1942:

»Ungefähr gegen 16.30 Uhr erschien der Gauleiter in Begleitung seines persönlichen Adjutanten und eines SS-Untersturmführers. Schon von weitem konnte man sehen, daß der Gauleiter außergewöhnlich erregt war. Da ich merkte, daß der Gauleiter auf mich zukam, ging ich ihm entgegen und begrüßte ihn. Der Gauleiter überschüttete mich sofort mit Vorwürfen über die unerhörten Vorkommnisse, die sich bei der Zusammentreibung der Juden abgespielt haben sollten. Er warf mir vor, daß im Ghetto wiederholt geschossen worden sei, so daß Querschläger auch außerhalb des Ghettos vorgefunden wurden. Der Ton des Gauleiters war außerordentlich scharf. Die von ihm erhobenen Vorwürfe waren von den umstehenden russischen Juden und weißruthenischen Schutzmännern zu hören. Ich fühle mich durch das Verhalten des Gauleiters in meiner Eigenschaft als Sachbearbeiter für Judenfragen und als SS-Führer erheblich brüskiert.«

Der Gauleiter hat sich dann noch längere Zeit im Ghetto aufgehalten. Er hat mehrere meiner Männer erheblich beschimpft. Dabei fielen immer Ausdrücke wie »Schweinerei« und »wir sprechen uns wieder«. Nach einer nicht hundertprozentig verbürgten Nachricht soll er bei dieser Gelegenheit an jüdische Kinder Bonbons verteilt haben.

In einer Aktennotiz des damaligen Kommandeurs der Sipo und des SD heißt es:

»Am nächsten Morgen, Dienstag, den 2.3.1942, erschien um 9 Uhr Landrat Reuscher und bat mich in förmlicher Weise um Auskunft, wo sich die drei jüdischen Friseure des Gauleiters befänden. Der Gauleiter wünsche von mir sofort Aufschluß, zumal ich die Erklärung abgegeben hätte, von der Aktion sämtliche deutsche Juden auszunehmen. Ich war nicht in der Lage, dem Landrat Reuscher eine sachdienliche Auskunft zu erteilen, worauf dieser sofort zum deutschen Ältestenrat in das Ghetto fahren wollte, wovon ich ihm jedoch abriet mit dem Bemerken, der mehrfache Besuch des Gauleiters gestern im Ghetto habe sich bereits ungünstig ausgewirkt. Der Landrat gab sich hiermit zufrieden. Er wünschte nur baldmöglichst einen Bericht über den Verbleib dieser Juden. Ich begab mich sofort zu Brigadeführer Zenner und setzte ihn von dieser Unterredung in Kenntnis. Unterdessen hatte der Gauleiter bereits beim Brigadeführer angerufen. Nach dessen Ausführungen habe sich der Gauleiter am Apparat geradezu überschrieen. Es sei kein vernünftiges Wort mit ihm zu reden gewesen. Der Gauleiter habe den SD für das Verschwinden der Juden verantwortlich gemacht. Er habe die Forderung gestellt, daß bis spätestens abends die Friseure herbeizuschaffen seien, andernfalls er Anzeige bei dem Sondergericht erstatte. Er breche jede Verbindung zum SD ab.« [...]

Anscheinend ist von seiten des Gauleiters ein Bericht an den Ostminister gemacht worden, denn am 10.3.1942 ging nachstehendes Schreiben ein:

»Der Reichsminister für die besetzten Ostgebiete hat einen Bericht über den Verlauf der letzten Judenaktion in Minsk angefordert. Ich bitte zu diesem Zweck, mir möglichst umgehend eine Darstellung der durch Sie getroffenen Maßnahmen zuzuleiten.«

Auf dieses Schreiben wurde von seiten der Sicherheitspolizei nicht reagiert. Bezeichnend für den Willen des Gauleiters, die Sicherheitspolizei regelmäßig ins Unrecht zu setzen, ist folgende Aktennotiz vom 18.4.1942:

»Der Gauleiter ruft um 11.15 Uhr an und teilt folgendes mit: Der Staatsanwalt hat ihm berichtet, daß vor wenigen Tagen ungefähr 15 jüdische Frauen und Männer blutüberströmt über die Straße geführt wurden. Der begleitende Dolmetscher hat außerdem im Gefängnis selbst auf die Juden geschossen und dadurch den dort tätigen Justizwachtmeister erheblich gefährdet. Der Gauleiter verlangt strengste Untersuchung und Bestrafung. Über die erfolgte Maßnahme ist umgehend an ihn zu berichten.«

Ich habe unter dem 25.4.1942 auszugsweise folgendes Schreiben an den Gauleiter gerichtet:

»... Neben dieser rein sachlichen Feststellung darf ich Ihnen, Gauleiter, gegenüber noch folgende Ausführungen machen: Ich darf Sie bitten, mir die Personen zu benennen, die in verleumderischer Weise behauptet haben, ich hätte jüdische oder sonstige Personen blutüberströmt durch Minsk führen lassen. Ich muß immer wieder erkennen, daß man meinen Männern den Vorwurf des entarteten Sadismus machen will. Meine Führer und Männer erfüllen täglich und stündlich ihre harte Pflicht. Wir sehen uns einem Gegner gegenüber, der vor keinem Mittel zurückscheut. Kaum eine Festnahme konnte in den letzten Wochen durchgeführt werden, ohne daß nicht auf meine Männer geschossen wurde. Daß wir bei dieser Sachlage nicht gerade sanft zufassen, dürfte selbstverständlich sein. Es würde niemand, am allerletzten der Reichsführer oder der Führer, verstehen können, wenn ich nicht allerschärfste Maßnahmen ergreifen würde, um das Leben der mir anvertrauten Führer und Männer zu sichern. Weichheit und Humanitätsduselei würden hier schwere Folgen haben. Mir ist jedenfallS das Leben einer meiner Männer lieber als das von hundert Juden oder Partisanen. Weil aber unsere Aufgaben hart und schwer sind, muß ich mich vor meine Männer stellen und jede Verleumdung schärfstens zurückweisen.«

Der Generalkommissar ging in einem Schreiben vom 28.4.1942 bezeichnenderweise auf meine Vorwürfe überhaupt nicht ein, sondern schlägt eine Trennung der Häftlinge innerhalb des Gefängnisses vor. Weiterhin schreibt er:

»Daß das Judentum in den Rahmen des politischen Verbrechertums hineingehört, ist für mich als Ehrenzeichenträger der Partei eine Selbstverständlichkeit. Mir wäre es am liebsten, wir könnten sämtliche russischen Juden so schnell und geräuschlos wie möglich dem verdienten Schicksal zuführen. Im übrigen werden Sie mich stets bereit finden, mit Ihnen und Ihren Männern kameradschaftlich zusammenzuarbeiten. Ich stehe seit meiner Studentenzeit (1908 bis 1912) als deutschvölkischer Student im Kampfe gegen das Judentum.«

Wenn also Gauleiter Kube sich angegriffen fühlt, so behauptet er sofort, auch er sei ein großer Gegner der Juden. Auch nach jeder Führerrede war er in seinen offiziellen Äußerungen stark judenfeindlich eingestellt. Er hat auch mehrere Schreiben an den höheren SSund Polizeiführer Ostland, an den SS- und Polizeiführer Weißruthenien und an mich herausgehen lassen, worin er eindeutig die Lösung der Judenfrage verlangt. Ich sehe in seinen Reden und Schreiben, in denen er zur Judenfrage Stellung nimmt, lediglich ein Mittel, sich für spätere Zeiten abdekken zu können. [...]

Der Generalkommissar Kube scheint den deutschen Juden, die vor meiner Zeit in Stärke von 5000 Mann in das Ghetto eingeliefert wurden, versprochen zu haben, daß ihnen Leben und Gesundheit erhalten bliebe. Für diese Behauptung liegen keine einwandfreien Unterlagen vor. Der Rückschluß dürfte jedoch auf Grund des vorliegenden Materials gerechtfertigt sein. Bezeichnend ist die Aktennotiz vom 2.Oktober 1942:

»Anläßlich der Besprechung am 2. Okt. 1942 kam Gauleiter Kube auf den Stuttgarter Dichter Georg Schmückle zu sprechen, den ich persönlich gut kenne. Er lobte seine Werke, darunter den Novellenband ,Die rote Maske<. Ich wies darauf hin, daß in diesem Novellenband der württembergische Finanzjude Süß Oppenheimer eigentlich verherrlicht würde. Kube erklärte darauf, daß wir jungen Nationalsozialisten da noch nicht die richtige Einstellung hätten. Wir hätten, wenn von einem Juden die Rede sei, immer Angst, unsere Seele zu gefährden. Er als völkiSCher Student habe schon vor dem Weltkrieg Mendelssohn und Offenbach gehört und sei deshalb von seiner völkischen Idee nicht abgekommen. Er verstehe es nicht, daß man heute Mendelssohn zum Beispiel einfach totschweige, und daß jüdiSChe Werke nicht mehr gespielt werden dürften, so z. B. Hoffmanns Erzählungen von Offenbach. Er beschränke sich allerdings auf die Juden des 19. Jahrhunderts, die nach der Ghettobefreiung einen kolossalen Aufschwung genommen hätten. Es stehe einwandfrei fest, daß die Juden Kunst hatten. Diese rühre von den 6% nordischen Blutsanteil her, die die Juden hätten, evtl. auch von den westischen und romanischen Einflüssen.

Wir jungen Nationalsozialisten hätten wohl biologisch die richtige Einstellung, aber geistig würden wir doch nicht das Richtige treffen. Er sei jedenfalls der Ansicht, daß man den jüdischen Beitrag zur Musikgeschichte in Gestalt eines Mendelssohn nicht einfach wegnehmen könne, ohne daß eine Lücke entstehe.«

Der Gauleiter hatte erfahren, daß ein deutscher Jude von einem Polizeibeamten eine Ohrfeige erhalten hatte. In Gegenwart des Juden stellte Kube den Polizeibeamten zur Rede und brüllte ihn an, ob er etwa in Besitz des Eisernen Kreuzes sei wie der Jude. Der Beamte konnte glücklicherweise diese Frage bejahen.

Am 2. 12. 1941 erklärte der Älteste der Juden aus dem Altreich, er habe beim Besuch des Gauleiters im Ghetto den Eindruck gewonnen, daß dieser die Juden aus dem Reich etwas weniger scharf angefaßt sehen möchte als die russischen Juden, die doch nicht miteinander verglichen werden könnten.

Am 2.2.1942 wurde dem KdS [Kommandeur der Sicherheitspolizei und des SDl in Minsk vertraulich mitgeteilt, daß der beim Generalkommissar in Minsk als Friseur beschäftigte Jude, der täglich die Rasur des Gauleiters vornimmt, geäußert habe, daß alle im Dienstgebäude des Generalkommissariats beschäftigten Juden unter dem persönlichen Schutz des Gauleiters stünden. Es stehe jedem Juden das Recht zu, sich bei unpassender Behandlung durch Reichsdeutsche beim Gauleiter zu beschweren. Daß diese Behauptung des Juden kein leeres Geschwätz bedeutet, beweist die Tatsache, daß Kube mehrfach Deutsche zur Rechenschaft zog wegen Mißhandlung bzw. Beschimpfung von Juden. Seine Kenntnis über derartige Vorfälle konnte er nur durch die beteiligten Juden selbst haben.

Bei einer Ghetto-Großaktion war durch V-Männer bekannt geworden, daß der Ordnungsdienst der deutschen Juden, der vorwiegend aus ehemaligen Kriegsteilnehmern bestand, gewillt war, mit der Waffe Widerstand zu leisten. Um Blutvergießen auf deutscher Seite zu vermeiden, wurde der Ordnungsdienst an anderer Stelle zusammengezogen. Ihm wurde erklärt, in der Stadt sei ein Brand ausgebrochen, sie hätten sich zur Löscharbeit zur Verfügung zu stellen. Die Juden wurden dann auf Lkw verladen und sonderbehandelt. Auch diese Angelegenheit kam dem Gauleiter auf unerfindliche Art zu Ohren. Er hat sich einmal darüber aufgeregt, daß es brutal sei, diese ehemaligen Frontkämpfer zu beseitigen, daß zum anderen aber die Art des Vorgehens unerhört sei.

In dem schon von mir erwähnten Schreiben vom 28.4.1942 führt Kube aus, es sei ihm am liebsten, es könnten sämtliche russischen Juden so schnell wie möglich dem verdienten Schicksal zugeführt werden, also auch hier wieder nimmt er die deutschen Juden aus.

Unter dem 30.10.1942 gab der Generalkommissar folgenden Erlaß heraus:

»An die Herren Hauptabteilungsleiter I, II, III.
Betr.: Anzeigen an die Polizei und SD.

Anzeigen über Verfehlungen von Mitgliedern der Behörde oder von Weißruthenen, Juden usw., die bei uns beschäftigt sind, sind mir vorher zur Genehmigung vorzulegen. Ich bitte, die Herren Hauptabteilungsleiter, durch Umlauf an die ihnen unterstellten Dienststellen die strikte Beachtung dieser Anordnung sicherzustellen.

Der Generalkommissar in Minsk
gez. Kube«

Die deutschen Angehörigen des Generalkommissariats waren verständlicherweise über die Tatsache, daß sie in einem Satz mit Juden genannt wurden, maßlos empört. Dem Generalkommissar ging es aber nicht um Mitglieder der Behörde oder um Weißruthenen, sondern ausschließlich um seine deutschen Juden, die er vor dem Zugriff der Sicherheitspolizei schützen wollte.

Ein Abteilungsleiter berichtet unter dem 7.11.1942:

Bei einem Durchgang durch das Generalkommissariat habe er vor einer Tür einen Juden sich herumlümmeln sehen. Auf die Frage, was er dort tue, hat er geantwortet: »Ich warte auf den Chef«. Auf die weitere Frage, wer denn der Chef sei, antwortete der Jude: der Gauleiter.

Es ist nicht wenigen Angehörigen der Zivilverwaltung zugestoßen, daß sie vom Gauleiter vor herumstehenden Juden angebrüllt wurden. So wurde der Altparteigenosse und Ortsgruppenleiter Höder angebrüllt und mit Entlassung bedroht, weil er gesagt hatte, Robert Ley würde sich gewiß wundern, wenn er einmal höre, daß im Robert-Ley-Haus in Minsk Juden untergebracht seien. Auch hier handelte es sich wieder um deutsche Juden.

Den deutschen Juden, insbesondere den Friseusen und Schneiderinnen, wurden seitens des Generalkommissars bzw. seiner Frau Lebensmittel-, Obst- und Gemüsezuwendungen gemacht.

Mir persönlich gegenüber hat Kube häufig betont, daß man die aus dem Reich evakuierten Juden ohne Schwierigkeiten erhalten könnte, da sie die Sprache des Landes nicht verstünden und daher in bandenmäßiger Hinsicht nicht gefährlich werden könnten.

Aus allen diesen Erfahrungen habe ich die Überzeugung gewonnen, daß er im Grunde seines Herzens Gegner unserer Judenaktionen ist. Wenn er dies nach außen nicht zugibt, so tut er es nur aus Angst vor den Folgen. Bei den russischen Juden wäre er noch einverstanden, weil er sein Gewissen hier soweit beruhigt sieht, als es sich bei ihnen vorwiegend um Helfer der Banden handelt.

Ich kann diesen Bericht nicht abschließen, ohne zu betonen, daß fast sämtliche von mir angeführten Tatsachen in weitesten Kreisen der Zivilverwaltung und der Wehrmacht, zum Teil sogar auch bei den Weißruthenen, bekannt geworden sind. Die Wehrmacht lächelt und sieht dem Versagen des Gauleiters mit Vergnügen zu. Die weitsichtigen Angehörigen der Zivilverwaltung sind verzweifelt und sehen aus [der) verfahrenen Situation keinen Ausweg mehr. Auch die Weißruthenen haben den Glauben an die deutsche Führung verloren, weil sie die Ziellosigkeit der Politik immer wieder am eigenen Leibe verspüren müssen. Ein Verbleiben des Generalkommissars in seinem Amte scheint mir unter diesen Umständen untunlich zu sein.

[gez.] Strauch,
SS-Obersturmbannführer

Source/QuelleZSt. USA Film 1, Bild 164ff. Die beiden Zitate aus Strauchs Referat (»Referat des Sicherheitsdienstes in Minsk«) vom 10.4.43: ZSt. UdSSR 107, BI. 291 und 292.


Aus einem Referat des Obersturmbannführers Dr. Strauch vom 10.4.1943

Ich kann mit Stolz sagen, daß meine Männer, so übel die Aufgaben sind, in Haltung korrekt und gerade sind und jedem offen in die Augen schauen können und zu Hause ihren Familien Vater sein können. Sie sind stolz darauf, aus Überzeugung und Treue für ihren Führer tätig zu sein.

Source/Quelle: Zitate aus Strauchs Referat (»Referat des Sicherheitsdienstes in Minsk«) vom 10.4.43: ZSt. UdSSR 107, Bl. 291 und 292.

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.