Jugement secret du tribunal des SS et de la police de Munich contre le SS Untersturmführer Max Täubner en 1943

«Un Juif tué n’est jamais une perte»


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
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Document original en allemand / Deutsches Original


Introduction par PHDN

Max Täubner
Max Täubner

Vers la fin octobre 1942, le jeune Untersturmführer-SS Max Täubner, 32 ans, était à la tête d’une unité de maintenance et réparation mécanique de la première brigade SS motorisée. Membre du parti nazi depuis 1932, c’était un fanatique qui aspirait à des missions importantes. Avant même l’affectation de son unité à l’Est, Täubner se vantait de vouloir «en finir avec 20 000 Juifs». Le 8 septembre 1941, Max Täubner part à la suite de la première brigade motorisée SS de la base d’Arys en direction de Konotop à 250 kilomètres au nord est de Kiev. En chemin, lui et ses hommes assassinent des milliers de Juifs, sans ordre: ce n’était nullement la mission assignée à son unité. Ces assassinats étaient marqués notamment par leur sauvagerie. Il n’était cependant pas rare que des unités non mandatées pour de telles missions massacrent des Juifs. On connaît de nombreux exemples de tels événements sans que leurs auteurs en aient été réprimandés par leurs hiérarchies. Tel fut également le cas pour Max Täubner et son unité.

Si Täubner eut à affronter un tribunal SS en 1943, c’est qu’il commit l’imprudence (une transgression pour le coup extrêmement grave des ordres) de montrer à des proches des photographies des massacres qu’il avait commis avec son unité au printemps 1942. Nous sont ainsi bien connus, par la documentation du procès qui a été conservée, l’assassinat d’un minimum de 965 Juifs dans trois localités, Novograd-Volynskii (Zwiahel en allemand), Sholokhovo, et Aleksandriia, particulièrement cruelles. Le tribunal ne s’intéressa d’ailleurs guère aux massacres précédents, qualifiés de «routiniers» et «sans irrégularités».

Le verdict condamne Täubner, pour ses excès, son manque de discipline, avoir pris, conservé et montré des photographies des massacres, mais mentionne explicitement que tuer les Juifs est légitime en soi. Ayant commis plusieurs infractions (notamment avoir incité sa femme à avorter) Täubner est condamné en tout à dix ans de prison et est exclu de la SS. À la demande express de Himmler, les 69 photos saisies ont été brûlées le 3 novembre 1943 et le tribunal SS a été chargé de détruire les négatifs. Le 24 juillet 1943, Himmler avait cependant fait ajouter au dossier de Täubner une directive spécifiant qu’après deux ans, ce dernier pourrait être libéré en sursis. Täubner reste convaincu de son innocence (trois de ses subordonnés sur quatre inculpés avec lui ont été acquittés…) et continue son combat judiciaire. Le 16 janvier 1945, il est amnistié par Himmler.

Max Täubner est envoyé, après deux semaines de permission, combattre sur le front à l’Est. Fait prisonnier par les Soviétiques, il sera libéré en 1949 et rejoint sa famille. En 1959, la République Fédérale d’Allemagne renonce à le poursuivre au prétexte qu’il avait déjà été jugé et condamné pour ses crimes, ignorant volontairement et très hypocritement que Täubner n’avait nullement été jugé pour avoir tué des Juifs, mais pour insubordination, non respect de ses devoirs de commandement et incitation à l’avortement. Plusieurs tentatives d’annulation de cette décision échouent. Une douloureuse ironie s’ensuit lorsque, en 1973, il est appelé à témoigner au procès d’un de ses anciens subordonnés… et déclara n’avoir aucun souvenir des massacres perpétrés par son unité.

Le présent résumé des événements est principalement adapté de l’article de Yehoshua R. Büchler, «“Unworthy Behavior”: The Case of SS Officer Max Täubner», Holocaust and Genocide Studies, vol. 17 no 3, Winter 2003. Le matériel présenté ici pour la première fois au public (et jamais après) par les auteurs de Pour eux c’était le bon temps… est directement tiré du procès de 1943 pour ce qui est du verdict et des instruction d’après-guerre pour ce qui est des dépositions. Il présente la vision nazie de ces événements, profondément dérangeante et moralement répugnante, mais extrêmement riche en éléments historiques et idéologiques de toutes natures. Selon l’historien Andrej Umansky, les actes de la procédure se trouvent à Ludwigsburg: BArch BAL, B 162/4746 et B 162/21020.



Verdict prononcé contre le SS Untersturmführer Max Täubner, le 24 mai 1943

1. L’accusé est un antisémite fanatique. Au début de sa mission à l’Est, il prévoyait de «descendre» au moins 20000 Juifs. En août 1941, il a été détaché des services de la maintenance et affecté à la 1re brigade SS. Il est arrivé le 8 septembre 1941 à Arys, en Prusse orientale, d’où il a rejoint son unité à Zwiahel, le 12 septembre [russe: Novograd Volynskij, N.d.E.] Il a appris du maire ukrainien que plus de 300 Juifs étaient incarcérés dans une prison; le maire lui a demandé de les fusiller. L’accusé a entendu dire que la Wehrmacht établissait des papiers pour des Juives, attestant qu’elles ne l’étaient pas. Considérant la Wehrmacht comme trop sentimentale, il a décidé de procéder aux exécutions avec sa section. La milice ukrainienne a creusé une fosse en dehors de la ville. Les Juifs, hommes, femmes et enfants, ont dû s’agenouiller le long de celle ci. Au commandement, ils ont été abattus à bout portant d’un coup dans la nuque.

Le 17 octobre 1941, l’accusé et sa section sont entrés dans Cholokhovo. Il a appris que les Juifs auraient dit qu’ils voulaient mettre le feu au «collectif» et que deux Ukrainiennes avaient marché sur des mines et étaient grièvement blessées. L’accusé a donc pris lui même l’initiative d’exécuter les Juifs. A Zwiahel, 319 Juifs ont été fusillés, et 191 ici. La fosse se trouvait dans des buissons si bien qu’il n’a pas pu y avoir d’autre témoin. Le SS Unterscharführer Müller, qui n’appartenait pas à l’unité de l’accusé, mais avait reçu l’autorisation de participer aux exécutions, a arraché des enfants des bras de leurs mères. Les tenant de la main gauche, il les abattait, puis les jetait dans la fosse. Certes, l’accusé a demandé des comptes à Müller et a critiqué cette méthode, mais il l’a laissé continuer de sévir.

Dans la période comprise entre le 22 octobre et le 12 novembre, l’accusé et sa section étaient stationnés dans la petite ville d’Alexandria. Il y a appris que la plupart des Juifs avaient été «déplacés», mais que quelques uns d’entre eux étaient restés, parce qu’ils avaient jusqu’alors réussi à s’esquiver au moment des «rafles». Une rumeur est parvenue à ses oreilles disant que les Juifs voulaient empoisonner les puits. Il a donc pris la décision de faire du nettoyage à Alexandria. D’ailleurs il était bloqué à Alexandria en raison des intempéries et du mauvais état des routes, et n’avait pas suffisamment de travail à faire. Il a donné l’ordre de livrer tous les Juifs à son unité. Des membres du Reichsarbeitsdienst (travail obligatoire) ont déclaré qu’ils étaient prêts à creuser la fosse en vue de ces exécutions. 459 Juifs ont été exécutés à Alexandria.

Si les exécutions de Zwiahel et de Cholokhovo se sont déroulées tant soit peu selon les règles, à Alexandria, on a assisté aux pires excès. Les Juifs qui devaient scier du bois dans la cour de leur camp ont été roués de coups sous le prétexte qu’ils ne travaillaient pas correctement. On les a également frappés à coups de pelle; et le SS Sturmmann Ackermann s’est particulièrement distingué. Le SS Sturmmann Wüstholz a incité les Juifs à se frapper mutuellement à mort en promettant que le dernier survivant ne serait pas fusillé. Les Juifs se sont réellement battus les uns contre les autres, même s’il n’y a pas eu de morts. L’accusé mettait lui même la main à la pâte et frappait les Juives à coups de fouet sur le visage. Quand on devait faire une pause, il se mettait à jouer sur son harmonica le chant intitulé «Tu es fou mon fils». Avant les exécutions, certains Juifs ont été rossés dans les caves. Un jour, quelques Juifs ont dû démolir une hutte de bois. On s’est arrangé pour que la hutte s’effondre sur eux et qu’ils soient enterrés vivants sous les décombres. En effet, certains n’étaient pas morts, mais seulement blessés. Les exécutions n’avaient pas toujours lieu selon les règles; au contraire, on prenait les Juifs isolés, on les rossait, puis on les abattait sommairement derrière la maison. Un jour, conformément aux désirs de l’accusé, un Juif a été pendu.

2. Lors de ces exécutions, l’accusé prenait des photos. Un jour, il a demandé au SS Sturmmann Fritsch de prendre d’autres clichés, tout en sachant qu’il n’avait pas le droit de photographier ce type d’événements. Il s’agissait surtout de photos qui relataient les pires scènes; beaucoup d’entre elles donneraient la nausée tant elles manquent de pudeur. Les pellicules ont été développées dans deux laboratoires d’Allemagne du Sud, et l’accusé a montré les tirages à sa femme et à ses amis.

3. En automne 1941, l’accusé a passé quelque temps avec sa section dans la localité de Konotop. Un capitaine d’un régiment de cosaques lui a dit que le commandant de la milice ukrainienne, Chamrai, était en liaison avec les bandes communistes. Bien que l’accusé ait su que le chef de la gendarmerie avait encore besoin de Chamrai, il a donné l’ordre aux SS Sturmmänner Wüstholz et Hermann de le fusiller. Les deux hommes lui ont obéi, ils sont allés chercher Chamrai en prétextant qu’ils devaient le conduire chez l’accusé, ils l’ont désarmé en route et l’ont abattu d’un coup de pistolet. Ils se sont ensuite présentés à l’accusé pour dire qu’ils avaient accompli leur mission; celui ci leur a dit en les renvoyant: «C’est bien.» La chose étant devenue notoire, il les a incités à rédiger un rapport expliquant que Chamrai aurait tenté de les agresser et que, par conséquent, ils avaient été obligés de l’abattre.

4. [Détails sur la tentative de pousser sa femme à avorter. N.d.E.]

IV.

[…] Personne n’a pu établir la preuve qu’en août et début septembre 1941, lors du voyage entre Arys et Bialovitza, l’accusé aurait fusillé des Juifs sans y mettre de formes. Personne ne peut démentir que, dans le cas présent, il pourrait s’agir de simples fanfaronnades de l’accusé, cette attitude étant courante chez lui […].

L’accusé prétend ne pas avoir su qu’il était interdit de photographier les exécutions auxquelles il procédait. Sur ce point, nous ne pouvons pas croire l’accusé. Car l’accusé sait, depuis le temps où il était dans la Luftwaffe, que tout ce qui concerne le service doit être considéré comme «confidentiel» et qu’il est interdit de photographier. Si l’accusé veut nous faire croire qu’il ne considérait pas ces affaires comme secrètes, ce n’est qu’une échappatoire. Le témoin Fritsch lui a fait remarquer qu’il pensait qu’on n’avait pas le droit de faire ce genre de photos. L’accusé lui a répondu laconiquement: «Cela ne vous regarde pas, j’en prends les responsabilités.» L’accusé prétend également ne pas avoir donné l’ordre d’exécuter Chamrai, il dit avoir ordonné d’aller le quérir, pour qu’il soit ensuite fusillé, qu’il y avait eu un malentendu avec Wüstholz, ou que ce dernier avait anticipé l’exécution. La déposition sur l’honneur de Wüstholz vient contredire cette affirmation; cette déposition est crédible, bien que ce dernier ait d’abord dit tout autre chose à la demande de l’accusé. Cette déposition est surtout étayée par le témoignage d’un Allemand ethnique, le SS Sturmmänn Hermann, qui, de lui même, a rectifié le faux témoignage qu’il avait fait préalablement, parce qu’il était aux prises avec sa conscience et avait décidé de dire la vérité […].

V.

Dans le cadre de la sentence prononcée en raison des accusations qui pèsent sur l’accusé, la Cour suprême des SS et de la police a relevé les faits suivants:

1. L’accusé ne peut être sanctionné à cause d’opérations juives en tant que telles. Les Juifs doivent être exterminés et un Juif tué n’est jamais une perte. Même si l’accusé aurait dû savoir que l’extermination des Juifs relève de la mission de certains commandos affectés à ces tâches, le fait qu’il ait considéré qu’il était de sa compétence de participer à l’extermination de Juifs plaide en sa faveur. Chez l’accusé, c’est la véritable haine du Juif qui est le mobile profond de ses actes. A Alexandria, il s’est toutefois laissé aller à une cruauté d’un Allemand et d’un officier SS. Ces exactions ne peuvent se justifier, malgré ce que prétend l’accusé, par le fait qu’elles sont des mesures de rétorsion en raison des souffrances que les Juifs ont fait subir au peuple allemand. Il n’est pas dans la nature allemande d’employer des méthodes de bolcheviks dans le cadre de l’extermination nécessaire du pire ennemi de notre peuple. Or le comportement de l’accusé se rapproche de manière inquiétante de ces dernières. L’accusé a poussé ses hommes à devenir de véritables brutes, qui, sous son commandement, se sont conduites comme une horde de sauvages. L’accusé a mis la discipline militaire en péril. Nous admettons que l’accusé se soit par ailleurs occupé de ses hommes, mais il a cependant gravement enfreint son devoir d’Officier dans son comportement, car le respect de l’esprit SS l’oblige à ne pas tolérer que ses hommes se laissent aller à l’avilissement moral. Par conséquent, l’accusé est reconnu coupable selon le § 147 MStGB [code des armées]. Étant donné que ce paragraphe prévoit des peines de réclusion allant de 10 à 15 ans, il faudra en référer au § 5a du code pénal d’exception des tribunaux militaires en cas de guerre, car toute dissolution de la discipline réclame une dure sanction.

2. Dans la mesure où l’accusé a pris des photos des événements ou en a fait prendre, les a fait développer dans des laboratoires et les a montrées à sa femme et à ses amis, l’accusé s’est rendu coupable de désobéissance. Ces clichés peuvent mettre la sécurité du Reich en danger, s’ils tombent entre les mains de personnes à qui ils ne sont pas destinés. Ils auraient pu sortir facilement d’Allemagne du Sud et avoir été remis à la propagande ennemie en passant par la Suisse. L’accusé aurait dû se rendre compte de ce préjudice considérable. En conséquence de quoi cette désobéissance doit être considérée comme un cas particulièrement grave. La Cour suprême des SS et de la police ne voit en revanche, dans cette conduite, aucun élément visant à démoraliser les troupes. Elle est convaincue que l’accusé n’a pas pensé que le fait de montrer ce type de photos pouvait, chez les esprits faibles, paralyser la volonté de combattre du peuple allemand, et suppose par conséquent qu’il n’a pas pensé aux résultats possibles. Malgré tout, l’accusé doit être condamné conformément au § 92 MStGB pour cet acte de désobéissance.

3. L’exécution du commandant de la milice ukrainienne doit être punie conformément au § 115 MStGB. L’accusé a incité ses subalternes à fusiller Chamrai et doit donc être considéré comme coupable. Dans ce contexte, la Cour suprême des SS et de la police ne peut pas non plus désigner l’accusé comme étant un meurtrier. Dans ce cas, l’accusé a pensé que Chamrai entretenait des relations avec les bandes communistes. Mais il savait parfaitement qu’il n’avait pas le droit de fusiller Chamrai, tout d’abord parce que cette décision ne relevait pas de sa compétence, d’autre part parce qu’il n’avait pas obtenu de preuves suffisantes de la trahison présumée de Chamrai. Il s’agit donc dans cette affaire d’un homicide, conformément au § 212 RStGB[N.d.T.: RStGB=Reichsstrafgesetzbuch, correspond au code pénal]. Le fait que l’accusé ait tenté de dissimuler les faits ne constitue pas une circonstance aggravante. Par conséquent, la Cour des SS et de la police ne tient pas compte de cette tentative de dissimulation et ne la retient pas contre l’accusé.

4. Enfin, l’accusé s’est rendu coupable d’incitation à l’interruption illégale de grossesse. Cette tentative a été entreprise par sa femme. Peu importe que cette tentative ait échoué, puisque l’on n’était probablement pas en présence d’un cas de grossesse. Tenant compte de ces faits, l’accusé doit être condamné selon le § 218, 48 RStGB.

VI.

Du point de vue de l’évaluation de la peine, les aspects suivants sont déterminants:

Il nous faut considérer que l’accusé n’a pas agi de prime abord par sadisme, mais motivé par une haine profonde du Juif. Toutefois, il s’est laissé aller à la cruauté, ce qui est imputable à un psychisme défaillant et à un avilissement grave de la personnalité. En revanche, l’accusé n’a guère profité d’une instruction militaire, et n’a donc pas été à la hauteur des responsabilités qui lui incombaient en tant qu’officier, ce fait plaide en sa faveur. Par voie de conséquence, l’accusé ne nous semble pas passible de la peine de mort, mais devra être condamné à une lourde peine de réclusion. L’accusé porte l’entière responsabilité de l’avilissement de sa section et de sa conduite à Alexandria. L’accusé ayant gravement enfreint ses devoirs d’officier, la Cour des SS et de la police applique le § 5a des lois d’exception des tribunaux militaires et estime nécessaire une peine de 5 ans de réclusion.

Le fait que l’accusé ait pris des photos indécentes et de mauvais goût malgré l’interdiction est d’une évaluation plus délicate. Ceci témoigne d’une nature inférieure. Fait marquant, l’accusé s’est montré particulièrement satisfait d’un cliché sur lequel on pouvait voir une Juive largement dénudée. Il s’agit ici, comme nous l’avons déjà exposé, d’une désobéissance particulièrement grave. Par chance, seul un cercle restreint a eu connaissance de ces documents; toutefois, nous ne pouvons pas éluder le risque grave qui résulte de la propagation de ces photos. Nous considérons comme circonstance aggravante le fait que l’accusé ait été parjure en vue de banaliser le délit commis. La Cour des SS et de la police demande une peine de 3 ans de réclusion pour désobéissance.

De même, l’homicide du commandant de la milice ukrainienne Chamrai ne peut être sanctionné que par une peine de prison. Il est inadmissible que l’on fasse exécuter un homme qui a choisi le camp allemand sur une simple suspicion. Ce délit prouve également que l’accusé n’a ni le sens de la mesure ni celui de l’autodiscipline. La Cour des SS et de la police considère que ce délit mérite une peine de 2 ans de réclusion.

Dans l’esprit SS, tout offıcier SS incitant à l’avortement mérite une sévère sanction. Toutefois, dans le cas présent, on peut tenir compte de circonstances atténuantes, donné que l’accusé aime les enfants, que sa femme lui en a déjà mis trois au monde, et que l’accusé, connaissant l’actuel état de santé de cette dernière, craignait que celle ci ne supporte pas d’autre grossesse. La Cour des SS et de la police pense qu’une peine de 6 mois de prison est suffisante. Selon le § 74 du RStGB (code pénal), le cumul des peines entraîne une peine supplémentaire de 4 mois de réclusion. La Cour des SS et de la police a condamné l’accusé à une peine cumulée de 10 ans de réclusion. De ce fait, l’accusé est obligatoirement radié des SS et doit être considéré comme indigne de servir. La conduite de l’accusé, en tout point, est indigne d’un Allemand droit et honnête. Il est par conséquent condamné selon le § 32 RStGB à la suppression de ses droits civiques pour une durée de 10 ans.

VII.

Étant donné que, lors des délibérations, l’accusé, une fois de plus, a tenté de justifier sa conduite par le mensonge, la période de détention préventive ne sera pas déduite de la peine infligée.

Source/QuelleDas Urteil des Obersten SS- und Polizeigerichts in München vom 24.5.43 hat das Az. St.L. 29/42. Richter: SS-Standartenführer Dr. Reinecke (Vorsitzender) und SS-Obersturmbannführer Dr. Brause. Beisitzer: SS-Stubaf. Sukkau, SS-Ustuf. Gamperl, SS-Ustuf. Tarnow. Vertreter der Anklage: SS-Sturmbannführer Meurin (ZSt. Verschiedenes, Bd. VIII, Bl. 119ff.)


Déclaration de non lieu des co-accusés, datée du 1er juin 1943, compte tenu des complicités

A la suite des délibérations ayant eu lieu le 24 mai 1943 devant la Cour des SS et de la police contre le SS Untersturmführer Max Täubner, commandant une section de la maintenance dans les services du ravitaillement des états majors du RFSS[N.d.T.: pour Reichsführer-SS=Himmler], nous constatons:

[…] Les personnes suivantes ont été complices des délits commis par le SS Untersturmführer Täubner ou y ont été incitées.

1) Le SS-Unterscharführer Walter Müller a fait preuve d’une brutalité notoire lors des exécutions de Juifs, il a arraché des enfants en bas âge des bras de leurs mères, les a maintenus devant lui de la main gauche et les a abattus de la main droite à coups de pistolet.

2) Le SS-Sturmmann Ernst Fritsch a photographié des exécutions de Juifs tout en sachant que c’est formellement interdit.

3) Le SS-Sturmmann Karl Ackermann s’est distingué lors d’exécutions de Juifs en les rossant à coups de pelle.

4) Le SS-Sturmmann Rudolf Wüstholz a fusillé le capitaine de la milice ukrainienne Chamrai. Il a commis cet acte sur ordre du SS Untersturmführer Max Täubner, qui, dans le cas présent, a enfreint le règlement et s’est ainsi rendu coupable d’homicide volontaire.

Nous considérons que les accusés bénéficient de circonstances atténuantes, car ils ont tous agi sur ordre et sous la responsabilité du SS Untersturmführer Max Täubner. Leur culpabilité doit donc être considérée comme moindre […].

La procédure entamée contre ces accusés doit être suspendue.

Source/QuelleDie Einstellungsverfügung vom 1.6.43 (St.L. 29/42) ist unterzeichnet: »Der Gerichtsherr: i. V. gez.: Breithaupt, SS- Gruppenführer und Generalleutnant der Waffen-SS« und »Der Untersuchungsführer: gez.: Meurin, SS-Sturmbannführer und SS-Richter«, Ebd., Bl. 131 f.


L’amnistie de Max Täubner (16 janvier 1945)

Le juge SS auprès du Reichsführer-SS
Tgb No VI — 574/44 g — Gi/Kr

Feldkommandostelle, le 16 janvier 1945.

Objet: Amnistie Max Täubner […]
A l’attention du
Service du tribunal SS,
Prien

RFSS a décrété l’amnistie conformément à la demande formulée par le service du tribunal SS le 27 décembre 1944 (Bl 33 Gnh) [recours en grâce, N.d.E.].

RFSS demande au chef du service du tribunal SS d’appliquer cette décision en son nom et en tant que son représentant.

RFSS attribue à Täubner une permission de 14 jours sans la durée du voyage.

Täubner devra être informé que:

RFSS attend que Täubner se montre digne à tous égards de cette amnistie et se conduise au front aussi bien qu’il s’est conduit en détention.

Le contenu de cette lettre vient d’être communiqué par télégramme daté du 14 janvier 1945 à la Cour des SS et de la police.

I.A.
signature [illisible]
SS Sturmbannführer.

Source/QuelleGnadenbescheid vom 16.1.45; a.a.O. Bl. 145.


Témoignage du SS Ernst Göbel (25 mars 1976): «tuer avec plus de décence»

A mon commandement, le peloton d’exécution a abattu les victimes à la carabine, d’un coup dans la nuque tiré d’une distance d’un mètre. Avant chaque salve, Täubner donnait l’ordre suivant “Feu!”. Je modifiais l’ordre de Täubner, et disais aux hommes du peloton d’exécution: “En joue, feu”, puis les salves claquaient. Entre‑temps, le Rottenführer Abraham avait abattu environ cinq enfants à coups de pistolet. Il s’agissait d’enfants qui, à mon avis, devaient avoir entre deux et six ans. Abraham a tué les enfants avec bestialité. Il en a attrapé certains par les cheveux, les a soulevés et leur a tiré dans la nuque, puis les a jetés dans la fosse. Comme je ne pouvais plus voir cela, je lui ai dit d’arrêter. Je pensais qu’il ne devait pas soulever les enfants par les cheveux, qu’il devait les tuer avec plus de décence.

Source/QuelleAussage Göbel vom 25.3.76: 204 AR 132/61, Bl. 1344.


Témoignage du SS Heinrich Hesse (10 décembre 1974)

En tout cas, pour finir il y avait environ 10 à 15 Juifs, hommes et femmes internés dans les caves, mais surtout des hommes. Dans la mesure où je peux en juger, ils n’ont absolument pas été approvisionnés. Un soir, l’Untersturmführer Täubner a donné l’ordre de descendre avec lui Le maire aussi était là et peut‑être un ou deux autres camarades. 10 à 15 marches menaient aux caves. Je tiens à ajouter que, normalement, les cellules des détenus n’étaient pas éclairées. Les détenus ne disposaient d’aucune possibilité de faire leurs besoins naturels, et comme je viens de le dire, ils ne recevaient pas de vivres. Dans la mesure où je peux m’en souvenir, l’un des compagnons de Täubner avait installé un éclairage de fortune le soir où nous sommes venus. Arrivé dans les caves, j’ai constaté que la plupart de ces 10 ou 15 Juifs (on ne pouvait plus les appeler détenus car ils étaient traités avec bien plus de dureté que les détenus normaux) étaient recroquevillés dans la paille. Täubner a commencé à sévir le premier dans la cave. Il cognait au hasard avec une grosse matraque de bois sur les Juifs gisant au sol. Muni d’un bâton, il a fouraillé entre les jambes d’une vieille Juive, dans la région pubienne. Les autres compagnons de l’UStuf[N.d.T.: abréviation de Untersturmführer dans le jargon SS]. se sont aussitôt mis eux aussi à torturer les Juifs, mais je suis resté passif. Alors, Täubner m’a donné l’ordre de m’y mettre moi aussi. Je n’avais pas de bâton sur moi, et me suis contenté de donner quelques coups de poing et des bourrades à quelques Juifs.

[…]

Parmi les Juifs que j’ai tués, il y avait une femme âgée de 20 à 30 ans, mais je ne peux plus le dire exactement. C’était une jolie femme. Et j’étais content de pouvoir la fusiller afin qu’elle ne tombe pas entre les mains de l’Untersturmführer. Mais je vous prie de ne pas vous méprendre et de ne pas penser que cela m’aurait fait plaisir. Quand je suis allé la chercher à la cave, je lui ai dit que l’Untersturmführer voulait lui parler, j’ai dû lui dire quelque chose du genre. Chaque fois que je devais faire quelque chose, je pensais: fais le moins de mal possible à cet être. Je ne voulais pas que cette Juive ait à souffrir l’agonie. Je l’ai laissée sortir de la cave. Elle marchait devant moi. Et sur le chemin qui menait aux fosses, ou plutôt à la fosse, je l’ai soudain abattue par‑derrière.

Source/QuelleAussage Hesse vom 10.12.74: Ebd. Bl. 1268 und 1273.


Témoignage du SS Ernst Schumann (4 novembre 1975)

J’ai été extrêmement surpris de voir que nos hommes, qui appartenaient à une unité de la maintenance, ont été mêlés à des exécutions de Juifs. A Zwiahel, j’ai exprimé mon étonnement à l’Untersturmführer Täubner. Täubner m’a ridiculisé et ce qu’il m’a dit était franchement révoltant. Il m’a littéralement répliqué que, pour lui, le plus important c’était d’abord le porc, puis qu’il n’y avait plus rien et que le Juif ne venait que bien après […].

Je tiens également à signaler qu’avant l’exécution des Juifs, l’Untersturmführer Täubner m’a demandé d’y participer. Il m’a dit mot pour mot: «Bon, allez, dans les rangs»; je lui ai demandé s’il me donnait l’ordre de participer à ces exécutions; il m’a répondu que ce n’était pas un ordre formel, mais que les autres étaient tous volontaires. Il a ajouté que j’étais un lâche. Ce à quoi j’ai répliqué que je n’étais pas venu en Russie pour fusiller des femmes et des enfants, que j’avais moi‑même une femme et des enfants chez moi. C’est ainsi que l’entretien s’est conclu.

Source/QuelleAussage Schumann vom 4.11.75: Ebd., Bl. 665ff.


[N.d.E: En février 1942, le lieutenant de la Schutzpolizei Wölfer et d’autres officiers de la Schutzpolizei à Radom tuèrent un Juif du nom de Mandelmann parce qu’il aurait fourni des fourni à la la Sipo des information lui ayant permis de mettre des officiers de la Schutzpolizei en accusation.]

Avis du juge du tribunal SS relatif aux exécutions de Juifs sans autorisation du 26 octobre 1942

Le juge du tribunal SS
auprès du Reichsführer SS et
du chef de la police allemande
Tgb No 393/42 geh. Be/Ha
[N.d.T.: Tgb=Tagebuch=Journal; geh.=geheim=secret]

Feld‑Kommandostelle, le 26 octobre 1942.
(Poste de commandement)

Objet: Condamnation pour avoir exécuté des Juifs sans ordre ni autorisation. Concerne: courrier dans l'affaire pénale contre le Ltnt Wölfer, 165, deuxième officier d'état‑major, Tgb N° 484/42 geh. — du 26 septembre 1942.
Annexe: 1 procédure.

(tampon)
Affaire confidentielle / commandos

A l'attention de :
Service des tribunaux SS,
Munich.

Concernant l'affaire citée ci‑dessus, j'ai exposé le cas au Reichsführer SS. Le Reichsführer SS a pris la décision suivante:

Quand le problème de la sanction et du type de peine à infliger se pose pour un cas d'exécution de Juifs sans ordre ni autorisation, il faut chercher les éléments déterminants, et ceux‑ ci sont les mobiles de l'acte.

1) Si la motivation est d'ordre purement politique, il n'y aura pas de sanction, à moins que celle‑ci ne soit nécessaire pour le maintien de l'ordre. On pourra alors envisager, selon le cas de figure, une condamnation par voie d'un tribunal conformément au § 92 ou au § 149 MStGB (de la juridiction militaire).

2) Si les motivations relèvent de l'intérêt personnel du sadisme ou sont d'ordre sexuel, le tribunal infligera un châtiment; le cas échéant, l'accusé sera condamné pour homicide volontaire ou pour meurtre.

Je vous prie de bien vouloir transmettre cette décision aux juges et aux tribunaux concernés.

signature [illisible]
SS‑Obersturmbannführer

Source/QuelleVerfügung des SS-Richters beim Reichsführer-SS vom 26.10.42: LO »Dokumente« im Verf. Ks 1/67 GStA Ffm. (Der Leutnant der Schutzpolizei Wölfer und andere Schutzpolizisten hatten Februar 1942 in Radom den Juden Mandelmann »beseitigt«, weil er angeblich der Sipo Zuträgerdienste geleistet und die Schutzpolizisten belastet hatte)



Document original en allemand / Deutsches Original

»Es ist um keinen der getöteten Juden schade«

Geheim-Urteil des Obersten SS- und Polizeigerichts in München


Max Täubner
Max Täubner


Urteil gegen SS-Untersturmführer Max Täubner vom 24.5.1943

1.) Der Angeklagte ist ein fanatischer Judenfeind. Er nehm sich bel Beginn seines Osteinsatzes vor möglichst 20000 Juden zu »erledigen«. Er wurde mit seinem Werkstattzug im August 1941 der 1/ SS-Brigade zugeteilt rückte am 8. September 1941 in Arys, Ostpreußen, ab und lengte am 12.September in Zwiahel [russisch: Nowograd Wolynskij; d.Hrsg.] an. Er erfuhr von dem ukranischen Bürgermeister, daß uber 300 Juden in einem Gefängnis festgehalten würden, der Bürgermeister bat, sie zu erschießen. Der Angeklagte horte, daß die Wehrmecht Judinnen Bescheinigungen ausstellte, daß sie keine seien. Da nech seiner Meinung die Wehrmacht zu sentimenlai war, enlschloß er sich, die Exekution mit seinem Zuge durchzufuhren. Außerhalb des Ortes wurde von der ukrainischen Miliz eine Grube gegraben, en der die Juden, Männer, Frauen und Kinder niederknien mußten. Sie wurden dann aus nächster Entfernung auf Kommando durch Gemckschuß erschossen.

Am 17_0ktober 1941 traf der Angeklagte mit seinem Zug in Scholochowo ein. Hier hörte er, daß die Juden geaußert hätten, sie wollten das »Kollektiv« anstecken, euch seien zwei Ukrainerinnen auf Minen gelaufen und schwer verwundet worden. Der Angeklegte führte deshalb euch hier von sich eus eine Judenerschießung durch. Wahrend in Zwiehel 319 Juden erschossen wurden. waren es hier 191. Die Grube befand sich in einem Gebüsch, so daß die Exekution nicht von anderen Personen beobechtet werden konnte. Der SS-Unterscharführer Müller, der nicht zur Einheit des Angeklagten gehörte, eber von diesem die Erleubnis hatte, sich an der Erschießung zu beteiligen, entriß hierbei den Müttern die Kinder, hielt sie in der linken Hand.,erschoß sie und warf sie in die Grube. Der Angeklegte stellte Müller wegen dieser Methode zwar zur Rede, ließ ihn jedoch gewähren.

In der Zeit vom 22. Oktober bis 12. November 1941 lag der Angeklagte mit seinem Zug in Alexandrillla, einer kleinen Stadt. Dort erfuhr er, daß die meisten Juden »umgesiedelt« worden seien, daß sich aber immer noch Juden im Ort aufhielten, weil sie sich um die »Umsiedlung« bisher gedruckt halten. Auch dreng das Gerücht an sein Ohr, daß die Juden die Brunnen vergiften wollten. Er entschloß sich deshalb, mit den Juden in Alexandria aufzuräumen, zumal er wegen der Wetter- und Wegverhältnisse mit seinem Zuge festsaß und sonst nicht genug Arbeit hatte. Er gab den Befehl, sämtliche Juden bei seiner Einheit ihm ebzuliefern. Angehörige des Reichsarbeitsdiensles erklärten sich bereit, die Grube für die Erschießung auszuheben. Es wurden in Alexandria 459 Juden erschossen.

Wahrend eber diese Erschießungen in Zwiahel und Scholochowo in einigermaßen geregelten Formen vor sich gingen, kam es In Alexandria zu üblen Ausschreitungen. Die Juden, die im Hofe der Unterkunft Holz sägen mußten, wurden unter dem Vorwand, daß sie nicht ordentlich arbeiteten, verprugelt. Sie wurden dabei euch mit dem Spaten geschlagen, womit sich vor allem der SS-Sturmmann Ackermann hervortat. Der SS-Sturmmann Wüstholz verenlaßte die Juden, sich gegenseitig totzuschlagen, wobei versprochen wurde, daß der Uberlebende nicht erschossen werde. Die Juden schlugen sich talsächlich gegenseitig nieder, wenn auch nicht tot. Der Angeklagte prügelte selbst mit und schlug auch Jüdinnen mit einer Peitsche ins Gesicht. Wenn eine Pause gemacht werden sollte, intonierte er das Lied »Du bist verruckt, mein Kind«! auf einer Ziehharmonika. Es wurden auch Juden vor den Erschießungen in einem Keller bei der Unterkunft verprügelt. Einmal mußten ein paar Juden eine Holzhütte abreißen. Es wurde dabei so eingerichtet, daß die Hütte uber ihnen zusammenstürzte, und sie unter den Trümmern begraben wurden. Die Juden wurden hierdurch zwar verletzt, aber nicht getötet. Es fanden auch nicht immer geordnete Erschießungen statt, vielmehr wurden einzelne Juden auch, nachdem sie verprügelt worden waren, kurzerhand hinter dem Haus erschossen. Einmal wurde auch dem Wunsche des Angeklagten gemäß ein Jude aufgehängt.

Während die Angehörigen des WerkstattzugeS in Zwiahel und Scholochowo der Aufforderung des Angeklaglen, sich freiwillig an den Erschießungen zu beteiligen, gern Folge leisteten, weil sie diese aus politischen Gründen für notwendig hielten, waren die meisten, vor allem die alteren, mit der Art des Vorgehens in Alexandria nicht einverstanden, wurden vielmehr in schwerste Gewissenskonflikte getrieben.

2.) Der Angeklagte machte von den Erschießungen eine Anzahl von Aufnahmen und ließ weitere Aufnahmen von SS-Sturmmann Fritsch mechen, obwohl er wußte, daß von derartigen Vorgängen keine Aufnahmen gemecht werden dürfen. Es handelt sich dabei größtenteils um Bilder, die ubelste Ausschreilungen fasthauen, viele sind schamlos und ekelerregend. Die Aufnahmen wurden in zwei Photogoschäften in Sud deutschland entwickelt und vom Angeklagten seiner Frau und Bekannten gezeigt.

3.) Der Angeklagte hielt sich im Herbst 1941 auch einige Zeit mit seinem Zug in Konotop auf. Hier wurde ihm von einem Kosakenhauptmann gesagt, daß der Kommandant der ukrainischen Miliz, Chamrai, mit kommunistischen Banden in Verbindung stände. Obwohl der Angeklagte wußte, daß der Führer der Feldgendarmerie Chamrai noch brauchte, gab er den SS-Sturmmännern Wüstholz und Hermann den Befehl, ihn zu erschießen. Die beiden Männer kamen dem Befehl in der Weise nach, daß sie Chamrai unter dem Vorwand abholten, sie sollten ihn zum Angeklagten führen, ihn auf dem Wege entwaffneten und durch Pistolenschuß töteten. Sie meldeten die Ausführung des Befehls dem Angeklagten, der sie mit den Worten: »Es ist gut!« entließ. Als die Sache ruchbar wurde, veranlaßte er die beiden, eine Meldung des Inhalts zu erstatten, Chamrai hätte sie tätlich anzugreifen gesucht und habe deshalb erschossen werden müssen.

4.) [Einzelheiten über den Versuch, die Ehefrau zu einem Schwangerschaftsabbruch anzuleiten, d. Hrsg.]

IV.

[…] Dem Angeklagten konnte nicht nachgewiesen werden, daß er bereits auf einer Fahrt von Arys nach Bialowitza im August und Anfang September 1941 Juden ohne jede Form erschossen hat. Es ist ihm nicht zu widerlegen, daß es sich bei dieser von ihm selbst gemachten Behauptung nur um Angeberei gehandelt hat, zu der der Angeklagte neigt. […].

Der Angeklagte will nicht gewußt haben, daß er von den von ihm durchgeführten Exekutionen keine Lichtbilder aufnehmen durfte. Das kann dem Angeklagten jedoch nicht geglaubt werden. Schon von der Luftwaffe her weiß der Angeklagte, daß von dienstlichen Vorgängen, die als »geheim« anzusehen sind, keine Aufnahmen gemacht werden dürfen. Wenn der Angeklagte glauben machen will, daß er diese Vorgänge nicht als geheim angesehen hat, so ist das eine Ausrede. Der Zeuge Fritsch hat ihn auch darauf aufmerksam gemacht, daß nach seiner Auffassung solche Bilder nicht gemacht werden dürfen. Darauf hat der Angeklagte lakonisch geantwortet: nDas geht Sie gar nichts an, ich übernehme dafür die Verantwortung.« Der Angeklagte will auch nicht befohlen haben, Chamrai zu erschießen, er will nur befohlen haben, ihn zu holen, damit er erschossen werde, Wüstholz habe ihn mißverstanden oder ihm vorgegriffen. Dem steht die beeidete Aussage des Wüstholz gegenüber, die glaubhaft ist, obgleich dieser zunächst auf Veranlassung des Angeklagten etwas anderes gesagt hat. Sie wird vor allem gestützt durch die Aussage des volksdeutschen SS-Sturmmannes Hermann, der aus eigenem Entschluß seine zunächst falsche Aussage berichtigt hat, weil er von Gewissensbissen gequält wurde und sich deshalb entschloß, der Wahrheit die Ehre zu geben. […].

V.

Bei der rechtlichen Beurteilung des dem Angeklagten zur Last Gelegten hat sich das Oberste SS- und Polizeigericht von folgenden Erwägungen leiten lassen:

1.) Wegen der Judenaktionen als solcher soll der Angeklagte nicht bestraft werden. Die Juden müssen vernichtet werden, es ist um keinen der getöteten Juden schade. Wenn sich auch der Angeklagte hätte sagen müssen, daß die Vernichtung der Juden Aufgabe besonders hierfür eingerichteter Kommandos ist, soll ihm zugute gehalten werden, daß er sich befugt gehalten haben mag, auch seinerseits an der Vernichtung des Judentums teilzunehmen. Wirklicher Judenhaß ist der treibende Beweggrund für den Angeklagten gewesen. Er hat sich dabei allerdings in Alexandria zu Grausamkeiten hinreißen lassen, die eines deutschen Mannes und SS-Führers unwürdig sind. Diese Übergriffe lassen sich auch nicht, wie der Angeklagte will, damit rechtfertigen, daß sie nur gerechte Vergeltungen für das Leid seien, das die Juden dem deutschen Volke angetan haben. Es ist nicht deutsche Art, bei der notwendigen Vernichtung des schlimmsten Feindes unseres Volkes bolschewistische Methoden anzuwenden. An solche grenzt die Handlungsweise des Angeklagten bedenklich. Der Angeklagte hat es zu einer so üblen Verrohung seiner Männer kommen lassen, daß sie sich unter seinem Vorantritt wie eine wüste Horde aufführten. Die Manneszucht ist vom Angeklagten in einer Weise aufs Spiel gesetzt worden, wie es schlimmer kaum denkbar ist. Mag der Angeklagte auch sonst für seine Männer gesorgt haben, so hat er doch durch sein Verhalten seine Dienstaufsichtspflicht gröblichst verabsäumt, wozu nach SS-mäßiger Auffassung auch gehört, daß er seine Männer nicht seelisch verkommen läßt. Der Angeklagte hat sich deshalb insoweit nach § 147 MStGB [Militärstrafgesetzbuchl strafbar gemacht. Da diese Strafvorschrift jedoch nur Gefängnis oder Festung bis zu 15 Jahren als Strafrahmen vorsieht, ist die Anwendung des § 5ader Kriegssonderstrafrechtsverordnung geboten, da eine derartige Auflösung der Manneszucht eine schwere Strafe erheischt.

2.) Soweit der Angeklagte von den Vorgängen Aufnahmen gemacht hat oder machen ließ, in Photogeschäften entwickeln ließ und seiner Frau und Bekannten zeigte, hat sich der Angeklagte eines Ungehorsams schuldig gemacht. Solche Bilder können die größten Gefahren für die Sicherheit des Reiches heraufbeschwören, wenn sie in falsche Hände geraten. Wie leicht konnten sie aus Süddeutschland über die Schweiz der feindlichen Propaganda zugespielt werden. Diesen erheblichen Nachteil konnte der Angeklagte auch erkennen. Der Ungehorsam ist deshalb als besonders schwerer Fall anzusehen. Dagegen sieht das Oberste SS- und Polizeigericht in diesem seinem Verhalten keine Zersetzung der Wehrkraft. Es ist der Überzeugung, daß dem Angeklagten gar nicht der Gedanke gekommen ist, daß das Zeigen solcher Bilder bei schwachen Gemütern den Wehrwillen des deutschen Volkes lähmen kann, er hat deshalb eine solche mögliche Folge auch nicht in Kauf genommen. Der Angeklagte ist nach alledem wegen dieser Tat auch nach § 92 MStGB zu bestrafen.

3.) Die Erschießung des ukrainischen Milizkommandanten ist nach § 115 MStGB zu ahnden. Der Angeklagte hat Untergebene veranlaßt, Chamrai zu erschießen und ist deshalb als Täter zu bestrafen. Das Oberste SS- und Polizeigericht kann den Angeklagten aber auch in diesem Falle nicht als Mörder bezeichnen. Der Angeklagte hat sich bei dieser Tat von dem Gedanken leiten lassen, daß Chamrai mit kommunistischen Banden in Verbindung stände. Er wußte aber ganz genau, daß er Chamrai nicht erschießen durfte, einmal weil es gar nicht seine Sache war, zum anderen weil er sich über die vermeintliche Verräterrolle Chamrais keine hinreichende Gewißheit verschafft hat. Es handelt sich bei dieser Tat deshalb um einen Totschlag im Sinne des § 212 RStGB [Reichsstrafgesetzbuch]. Neben dieser schweren Tat fällt es nicht ins Gewicht, daß der Angeklagte sie zu vertuschen suchte. Das Oberste SS- und Polizeigericht hat deshalb davon abgesehen, diesen Tarnungsversuch strafrechtlich zu bewerten.

4.) Der Angeklagte hat sich schließlich der Anstiftung zu einer versuchten Abtreibung schuldig gemacht. Ein solcher Versuch ist von seiner Frau unternommen worden. Unerheblich ist, daß dieser Versuch schon deshalb erfolglos blieb, weil eine Schwangerschaft wahrscheinlich nicht vorlag. Der Angeklagte ist insoweit nach § 218,48 RStGB zu bestrafen.

VI.

Bei der Strafzumessung waren folgende Gesichtspunkte ausschlaggebend:

Es muß davon ausgegangen werden, daß der Angeklagte nicht von vornherein aus Sadismus, sondern aus wirklichem Judenhaß gehandelt hat. Er hat sich dabei allerdings zu Grausamkeiten hinreißen lassen, die auf schwere Charaktermängel zurückzuführen sind, auf eine weitgehende innere Verrohung. Für den Angeklagten spricht, daß er kaum eine militärische Ausbildung genossen hat und infolgedessen seiner Aufgabe als Truppenführer nicht gewachsen war. Aus diesen Gründen erschien der Angeklagte nicht todeswürdig, wohl aber mußte er schwer mit Zuchthaus bestraft werden. Die Verwilderung des Werkstattzuges und sein persöniches Auftreten in Alexandria hat der Angeklagte voll zu verantworten. Wegen dieser üblen Führerpflichtverletzung hat deshalb das Oberste SS- und Polizeigericht unter Anwendung des § 5ader Kriegssonderstrafrechtsverordnung eine Zuchthausstrafe von 5 Jahren für notwendig gehalten.

Auch die verbotene Aufnahme der geschmacklosen und schamlosen Bilder kann nicht leicht bewertet werden. Sie sind Ausdruck eines minderwertigen Charakters. Bezeichnend dafür ist, daß sich der Angeklagte über eine Aufnahme besonders erfreut zeigte, auf der eine Jüdin weitgehend entblößt zu sehen ist. Es handelt sich, wie schon ausgeführt, um einen besonders schweren Fall von Ungehorsam. Zum Glück sind die Bilder nur einem kleinen Personenkreis bekannt geworden, die außerordentliche Gefahr, die aber durch die Aufnahme der Bilder und ihre Verbreitung entstanden ist, kann trotzdem nicht unberücksichtigt bleiben. Erschwerend ist, daß der Angeklagte ein falsches Ehrenwort gegeben hat, um diese Verfehlung zu verharmlosen. Das Oberste SS- und Polizeigericht hat für den Ungehorsam eine Zuchthausstrafe von 3 Jahren als erforderliche Sühne erkannt.

Auch der Totschlag des Kommandanten der ukrainischen Miliz, Chamrai, kann nur mit einer Zuchthausstrafe besühnt werden. Es geht nicht an, einfach auf Verdächtigungen hin einen Mann töten zu lassen, der sich auf die deutsche Seite gestellt hat. Auch in dieser Tat zeigt der Angeklagte, daß er ohne jedes Maß ist und keine innere Zucht besitzt. Das Oberste SS- und Polizeigericht hat für diese Tat eine Zuchthausstrafe von zwei Jahren für angemessen erachtet.

Nach SS-mäßiger Auffassung verdient jede Anstiftung zur Abtreibung durch einen SS-Führer schwere Strafe. Im vorliegenden Falle kann allerdings strafmildernd berücksichtigt werden, daß der Angeklagte kinderfreudig ist, da ihm seine Frau bereits 3 Kinder geboren hat, und daß der Angeklagte besorgt war, seine Frau werde bei ihrer augenblicklichen körperlichen Verfassung eine neue Schwangerschaft nicht überstehen. Das Oberste SS- und Polizeigericht hielt deshalb eine Gefängnisstrafe von 6 Monaten ausreichend.

Bei der nach § 74 RStGB zu bildenden Gesamtstrafe war diese Strafe von 4 Monaten Zuchthaus anzurechnen. Das Oberste SS- und Polizeigericht hat den Angeklagten zu insgesamt 10 Jahren Zuchthaus verurteilt. Damit war der Angeklagte zwangsnotwendig aus der SS auszustoßen und für wehrunwürdig zu erklären. Das Verhalten des Angeklagten ist im höchsten Grade eines ehrliebenden und anständigen deutschen Mannes unwürdig. Es wurde deshalb nach § 32 RStGB außerdem auf zehn Jahre Ehrverlust erkannt.

VII.

Da der Angeklagte noch in der Hauptverhandlung versucht hat, durch Lügen sein Verhalten zu rechtfertigen, wurde ihm die erlittene Freiheitsentziehung auf die Strafe nicht angerechnet.

Source/QuelleDas Urteil des Obersten SS- und Polizeigerichts in München vom 24.5.43 hat das Az. St.L. 29/42. Richter: SS-Standartenführer Dr. Reinecke (Vorsitzender) und SS-Obersturmbannführer Dr. Brause. Beisitzer: SS-Stubaf. Sukkau, SS-Ustuf. Gamperl, SS-Ustuf. Tarnow. Vertreter der Anklage: SS-Sturmbannführer Meurin (ZSt. Verschiedenes, Bd. VIII, Bl. 119ff.)


Einstellungsverfügung vom 1.6.1943 wegen der übrigen Beteiligten

Auf Grund der gegen den SS-Untersturmführer Max Täubner, Führer eines Werkstattzuges beim Nachschub, Führer im Kommandostab RFSS, durchgeführten Hauptverhandlung vor dem Obersten SS- und Polizeigericht vom 24. Mai 1943 steht folgendes fest:

[…] An den von dem SS-Untersturmführer Max Täubner begangenen bzw. von ihm veranlaßten strafbaren Handlungen waren sie wie folgt beteiligt:

1.) Der SS-Unterscharführer Walter Müller zeichnete sich bei den Judenerschießungen durch besondere Rohheiten aus, indem er kleine Judenkinder ihren Müttern entriß, sie mit dem linken Arm vor sich hielt und rechtshändig mit einer Pistole erschoß.

2.) Der SS-Sturmmann Ernst Fritsch hat von Judenerschießungen fotographische Aufnahmen gemacht. Ihm war das diesbezügliche Verbot bekannt. […]

3.) Der SS-Sturmmann Karl Ackermann tat sich bei Judenerschießungen besonders dadurch hervor, daß er Juden mit einem Spaten verprügelte.

4.) Der SS-Sturmmann Rudolf Wüstholz hat den ukrainischen Milizhauptmann Chamrai erschossen. Er tat dies auf Befehl des SS-Untersturmführers Max Täubner, der hierbei rechtswidrig handelte und soweit sich eines Totschlags schuldig machte.

Den Beschuldigten war zugute zu halten, daß sie ausnahmslos auf Befehl und unter der Verantwortung des SS-Untersturmführers Max Täubner gehandelt haben. Ihr eigenes Verschulden kann insoweit als gering bezeichnet werden. […]

Das Verfahren war daher gegen diese Beschuldigten einzustellen.

Source/QuelleDie Einstellungsverfügung vom 1.6.43 (St.L. 29/42) ist unterzeichnet: »Der Gerichtsherr: i. V. gez.: Breithaupt, SS- Gruppenführer und Generalleutnant der Waffen-SS« und »Der Untersuchungsführer: gez.: Meurin, SS-Sturmbannführer und SS-Richter«, Ebd., Bl. 131 f.


Die Begnadigung (16 janvier 1945)

[Der] SS-Richter beim Reichsführer-SS
Tgb. Nr. VI - 574/44g - Gi/Kr

Feldkommandosteile, den 16.Jan. 1945

Betr.: Gnadensache Max Täubner […]
An das
Hauptamt SS-Gericht
Prien

RFSS hat eine Gnadenentscheidung gemäß dem Vorschlag des HA [Hauptamt] SS-Gericht vom 27.12.44 (B1.33 Gnh. [= Gnadenheft; d. Hrsg.] erlassen.

RFSS bittet den Chef des HA SS-Gericht, diese Entscheidung in seinem Namen und als sein Vertreter zu treffen.

RFSS billigt Täubner einen Einsatzurlaub von 14 Tagen ausschließlich Reisetagen zu.

T. ist folgendes zu eröffnen:

RFSS erwartet, daß T. sich dieses Gnadenerweises in jeder Hinsicht würdig zeigt und sich an der Front ebenso gut hält wie im Straflager.

Der wesentliche Inhalt dieses Briefes ist bereits durch FS. [Fernschreiben] vom 14.1.45 an das Oberste SS- und Polizeigericht mitgeteilt worden.

I.A.
gez. [unleserlich]
SS Sturmbannführer.

Source/QuelleGnadenbescheid vom 16.1.45; a.a.O. Bl. 145.


Aussage SS-Mann Ernst Göbel (25.3.1976): »anständiger töten«

Aus einer Entfernung von stark einem Meter wurden die Opfer auf mein Kommando hin von dem Erschießungskommando mit Karabinern, meist durch Schüsse in den Hinterkopf, erschossen. Täubner gab mir vor jeder Salve den Befehl – »los, feuern!«. Daraufhin krachten die Salven Zwischendurch hat der Rottenführer Abraham die etwa fünf Kinder mit der Pistole erschossen. Es handelte sich um Kinder, die nach meiner Schätzung zwischen zwei bis sechs Jahre alt waren. Es war brutal, wie Abraham die Kinder tötete. Einige Kinder faßte er an den Haaren an, hob sie vom Erdboden ab, schoß ihnen in den Hinterkopf und warf sie dann in die Grube. Ich konnte dies schließlich nicht mehr mitansehen und sagte ihm, er solle das sein lassen. Damit meinte ich, er solle die Kinder nicht an den Haaren hochheben, er solle sie anständiger töten.

Source/QuelleAussage Göbel vom 25.3.76: 204 AR 132/61, Bl. 1344.


Aussage SS-Mann Heinrich Hesse (12.12.1974)

Jedenfalls waren in dem Kellerraum schließlich etwa 10-15 jüdische Menschen, Frauen und Männer, hauptsächlich aber Männer, inhaftiert. Soweit ich es beurteilen konnte, wurden sie überhaupt nicht verpflegt. Eines Abends erteilte mir Untersturmführer Täubner den Befehl, ihn in den Keller zu begleiten. Ein weiterer Begleiter war der Bürgermeister Fritsch und vielleicht noch ein oder zwei Kameraden. Es führten etwa 10-15 Stufen in den Keller. Dieser war notdürftig beleuchtet, ich glaube fast, mit Kerzen. Da muß ich aber hinzufügen, daß normalerweise für die Häftlinge der Haftraum nicht beleuchtet wurde. Es war für die Häftlinge auch keine Möglichkeit, in einem Abort o. ä. die Notdurft zu verrichten, und, wie gesagt, sie wurden auch nicht verpflegt. Soweit ich mich erinnere, hat einer der Begleiter des Täubner den Keller erst notdürftig beleuchtet, als wir an dem Abend hinunterstiegen. In dem Keller angekommen sah ich, daß ein Großteil der etwa 10-15 jüdischen Menschen (Häftlinge kann man sie nicht nennen, denn sie wurden viel schlechter behandelt als Häftlinge), im Stroh kauerten. Täubner fing nun als erster an, in dem Keller zu wüten. Er schlug mit einem starken Holzknüppel wahllos auf die am Boden liegenden Juden ein. Einer älteren Jüdin stocherte er mit seinem Stock zwischen den Beinen herum, und zwar in der Schamgegend. Während die übrigen Begleiter des UStuf. Täubner sich ebenfalls gleich an den Mißhandlungen der Juden beteiligten, verhielt ich mich passiv. Dann allerdings teilte mir Täubner den Befehl, mich ebenfalls zu beteiligen. Ich hatte keinen Stock dabei und gab lediglich einigen Juden mit der Faust weniger kräftige Schläge bzw. Stöße.

[…]

Unter den von mir getöteten jüdischen Menschen war eine jüdische Frau im Alter von 20 bis 30 Jahren, genau kann ich das nicht mehr sagen. Es war eine hübsche Frau. Ich war ja froh, daß ich sie erschießen konnte, damit sie nicht dem Untersturmführer in die Finger kam. Aber bitte fassen Sie das nicht so auf, daß mir das Spaß gemacht hätte. Der Jüdin habe ich gesagt, als ich sie im Keller holte, der Untersturmführer wolle sie sprechen, so etwas werde ich wohl gesagt haben. Wenn ich etwas machen mußte, war immer mein Gedanke, tu dem Menschen so wenig wie möglich weh. Ich wollte erreichen, daß die Jüdin keine Todesangst erleiden mußte. Ich habe sie dann aus dem Keller gehen lassen. Sie ging vor mir her. Auf dem Weg zu den ausgehobenen Gruben bzw. zu einer ausgehobenen Grube, habe ich sie dann plötzlich von hinten erschossen.

Source/QuelleAussage Hesse vom 10.12.74: Ebd. Bl. 1268 und 1273.


Aussage SS-Mann Ernst Schumann (4.10.1975)

Ich war zutiefst verwundert darüber, daß unsere Leute, als Angehörige einer Werkstatteinheit. sich mit Judentötungen befaßt haben. Diese Verwunderung habe ich auch in Zwiahel dem Untersturmführer Täubner gegenüber zum Ausdruck gebracht. Täubner lachte mich aus, und was er mir dann sagte, war geradezu empörend. Etwa wörtlich entgegnete er mir, für ihn käme erst das Schwein, dann eine ganze Zeit gar nichts und erst dann der Jude. […].

Es ist hier noch besonders zu bemerken, daß Untersturmführer Täubner mich vor der Erschießung der Juden aufforderte, mich daran zu beteiligen. Er sagte mir etwa wörtlich: >Nun mal los, reihen Sie sich ein!<, Ich habe Täubner gefragt, ob er mir befehle, an den Judenerschießungen teilzunehmen, worauf er mir entgegnete, daß dies kein dienstlicher Befehl sei. Die anderen würden dies freiwillig machen. Er sagte mir, ich sei ein Feigling. Darauf erwiderte ich, daß ich nicht nach Rußland gekommen sei, um Frauen und Kinder zu erschießen, ich hätte selbst eine Frau und Kinder zuhause. Damit war die Unterhaltung beendet.

Source/QuelleAussage Schumann vom 4.11.75: Ebd., Bl. 665ff.


[Der Leutnant der Schutzpolizei Wölfer und andere Schutzpolizisten hatten Februar 1942 in Radom den Juden Mandelmann »beseitigt«, weil er angeblich der Sipo Zuträgerdienste geleistet und die Schutzpolizisten belastet hatte, d. Hrsg.]

Verfügung des SS-Richters beim Reichsführer-SS vom 26.10.42

Der SS-Richter
beim Reichsführer-SS und
Chef der Deutschen Polizei
Tgb. Nr. 393/42 geh. Be/Ha.

Feld-Kommandostelle, den 26. Okt. 1942

Betr.: Beurteilung von Judenerschießungen ohne Befehl und Befugnis. Bezug: Dortiges Schreiben in der Strafsache gegen den Rev.-Ltn. Wölfer- I b 165 Tgb. Nr. 484/42 geh. - vom 26.9.1942.
Anlg.: 1 Vorgang.

(Stempel)
Geheime Kommandosache

An das
Hauptamt SS-Gericht
München

In der obengenannten grundsätzlichen Angelegenheit habe ich dem Reichsführer-SS Vortrag gehalten. Der Reichsführer-SS hat wie folgt entschieden:

Maßgebend für die Frage, ob und welche Bestrafung bei Judenerschießungen ohne Befehl und Befugnis zu erfolgen hat. sind die Beweggründe.

1.) Bei rein politischen Motiven erfolgt keine Bestrafung, es sei denn, daß die AUfrechterhaltung der Ordnung eine solche erfordert. Ist letzteres der Fall, dann kann je nach Lage des Falles gerichtliche Verurteilung aus § 92 oder 149 MStGB oder aber disziplinare Ahndung stattfinden.

2.) Bei eigensüchtigen oder sadistischen bezw. sexuellen Motiven erfolgt gerichtliche Ahndung, und zwar gegebenenfalls auch wegen Mordes bezw. Totschlages.

Ich bitte um entsprechende Verständigung der in Frage kommenden Gerichtsherrn und Gerichte.

gez. [unleserlich]
SS‑Obersturmbannführer

Source/QuelleVerfügung des SS-Richters beim Reichsführer-SS vom 26.10.42: LO »Dokumente« im Verf. Ks 1/67 GStA Ffm.

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.