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Germar Rudolf

Le négationniste aux pseudonymes


Germar Rudolf est l’un des négationnistes d’origine allemande les plus prolifiques de la dernière décennie du XXe siècle et des premières décennies du XXIe. Il a commencé sa carrière négationniste en 1991, alors qu’il était étudiant en chimie, en produisant un pseudo-rapport scientifique qui devait être utilisé pour la défense du nazi historique Otto Ernst Remer, lui-même négationniste. Ce rapport prétendait démontrer que l’assassinat en masse dans les chambres à gaz d’Auschwitz aurait été «scientifiquement impossible». Bien que son bagage scientifique ait été beaucoup plus solide que celui de l’escroc américain Fred Leuchter — dont Rudolf louait pourtant le travail — Rudolf commettait dès ce premier opuscule nombre d’erreurs et de falsifications qui en réduisaient la valeur à néant. La première falsification de Germar Rudolf concerne cependant ses motivations. Il n’a cessé de marteler que son seul objectif est et a toujours été la «recherche de la vérité» mais qu’il n’avait pas de motif politique. Né en 1964, Germar Rudolf participe dès 1985 à des mouvements allemands d’extrême droite: il fait alors partie des «Jeunesses silésiennes» (Schlesische Jugend), affiliées à l’association extrémiste et raciste des Allemands des Sudètes (Sudetendeutsche Landsmannschaft). Il n’a cessé de fréquenter l’extrême droite allemande et européenne, au point de devenir au milieu des années 1990 le responsable du site web de l’officine nazie belge VHO. Il servait déjà de «nègre» au nazi Otto Ersnt Remer en 1992 pour un pamphlet négationniste. La «neutralité» politique de Germar Rudolf n’a d’égale que sa compétence scientifique, son honnêteté (Rudolf a depuis ses débuts utilisé de nombreux pseudonymes et usurpé des titres universitaires qu’il ne possédait pas) ou son impartialité initiale: il a lui-même admis dès ses débuts qu’il était acquis aux théories négationnistes avant d’entreprendre son «expertise». Et il a fini par admettre que la chimie ne permettait pas de «prouver» que le génocide des Juifs n’avait pas eu lieu.

A lire:

Liens:

Bibliographie:

    -   Anthony Long, «Forgetting the Fuhrer: The Recent History of the Holocaust Denial Movement in Germany;», Australian Journal of Politics & History, Volume 48, Number 1, March 2002.
    -   Sarah Rembiszewski, The “Rudolf Report” - A “Scientific Landslide”?, Tel Aviv, Israel: Tel Aviv University, 1994.
    -   Sarah Rembiszewski, The final lie: Holocaust denial in Germany: a second generation denier as a test case, Tel Aviv, Israel: Tel Aviv University, 1996.
    -   Sarah Rembiszewski, Sarah Rembiszewski, Die Leugnung des Holocaust in Deutschland: Fallstudie eines Leugners der Nachkriegsgeneration, Tel Aviv, Israel: Tel Aviv University, 1999.
 

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