Témoignages sur une exécution à Shitomir

7 août 1941

«… Les troufions étaient assis sur les toits et sur des estrades pour assister au spectacle»

Assassinat de Juifs, un spectacle public


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
Reproduction interdite - No reproduction

Document original en allemand / Deutsches Original


Introduction (par PHDN):

La ville ukrainienne de Jitomir comptait près de 30 000 Juifs au début de la Seconde Guerre mondiale. Elle fut prise par les nazis le 9 juillet 1941. Le Sonderkommando 4a sous le commandement de Paul Blobel arrêta deux juges de Cherniakov (Cherniakhiv), Wolf Kieper et Moshe Kagen (ou Kagan, ou Kogan), à 25 kilomètres au nord de Jitomir, sous le prétexte qu’ils auraient été accusés par des villageois d’avoir été des «agents du NKVD assoiffés de sang». Juifs, ils furent torturés par les SS qui les amenèrent à Jitomir après leurs «aveux» pour y être pendus publiquement. Le colonel de la Wehrmacht, Josef Riedl, organisa le rassemblement brutal et forcé de quelques 400 Juifs de Jitomir sur la place où avait été élevée une potence. L’unité 637 de propagande de la Wehrmacht circula dans la ville en annonçant au haut-parleur la prochaine pendaison. Des centaines d’Ukrainiens excités par les slogans antisémites diffusés par les nazis furent passèrent les Juifs rassemblés à tabac pendant plusieurs dizaines de minutes. Après l’exécution les Juifs rassemblés par la Wehrmacht furent conduits au Cimetière du Cheval pour y être assassinés par balles dans des conditions barbares. Les photographies de la pendaison émanent de l’unité 637.

On rencontre dans la littérature de nombreuses orthographes différentes pour Jitomir: Shitomir, Zhitomir, Zhytomir, Zhytomyr, Jytomyr…

Voir aussi nos liens et complément bibiographiques.


Pendaison de Wolf Kieper et Moshe Kagen le 7 août 1941 à Jitomir, pancartes Pendaison de Wolf Kieper et Moshe Kagen le 7 août 1941 à Jitomir. Les pancartes indiquent «Le Juif tchékiste Wolf Kieper, assassin de 1350 Allemands et Ukrainiens».
 
Le meurtrier au baton de Kovno Pendaison de Wolf Kieper et Moshe Kagen le 7 août 1941 à Jitomir. Les pancartes indiquent «Le bourreau clllaborateur de la Tchéka juive, Mojshe Kogan».

Témoignage de Herbert Selle, commandant du 604e régiment du Génie (9 octobre 1965)

En août 1941, mon régiment était chargé de préparer le passage du Dniepr, il se trouvait en état d’alerte à Shitomir et dans les environs. Je me rappelle bien qu’en août 1941, deux personnes avaient été pendues en public. C’étaient des Juifs qui, d’après ce que l’on racontait, auraient maltraité les Ukrainiens du temps de la domination russe*. Je n’ai pas vu la pendaison en soi, mais on m’a rapporté que les troufions étaient assis sur les toits et sur des estrades pour contempler ce spectacle. La pendaison avait été mise en scène comme une sorte d’amusement populaire. Je ne pouvais pas comprendre ces agissements, surtout que, dès le début, j’avais été un adversaire de la politique juive des nazis et que ma famille et moi, pour ces raisons et à cause de nos opinions contre le régime, nous avons été victimes de persécutions. En tout cas, l’état major a donné des ordres stipulant que les membres de la Wehrmacht n’avaient pas le droit de participer aux combats entre les ethnies, parce que c’était du seul ressort des SS et de leurs services annexes.

* N.d.T. Lors de l’occupation de l’Ukraine par les troupes allemandes, la propagande nazie a attisé l’ancestrale volonté d’indépendance de l’Ukraine, pour former des milices ukrainiennes et rallier une partie des Ukrainiens (armée de Vlassov).

Source/Quelle: Auss. Selle vom 9.10.65: Js 4/65 GStA Ffm., LO Ausgeschiedene Zeugen N-Z.


Témoignage de Awater, chauffeur au 6e bataillon d’assistance technique (2 février 1964)

Un jour, une voiture de la Wehrmacht (véhicule de la police?) a traversé Shitomir avec un haut parleur. Nous étions cantonnés à la centrale E[lectrique] où nous travaillions. Par haut parleur on a communiqué en langue allemande et en russe (ukrainien) qu’à ce jour, à une certaine heure, des Juifs seraient fusillés sur la place du marché, ou quelque chose du genre. Comme ce jour là j’étais libre, je suis allé à l’heure dite sur la place du marché. J’étais seul. Une fois arrivé, j’ai vu 50 60 Juifs (hommes, femmes et adolescents) déjà rassemblés et gardés par des SS. Les effectifs des gardes étaient de 8 hommes à peu près. 150 civils environ, des spectateurs, se tenaient tout autour. Les Juifs étaient assis sur la terre. J’étais passé entre les spectateurs et suis resté à une distance d’environ 2 mètres des Juifs. Donc, je peux dire qu’ils portaient tous des vêtements civils et qu’il ne pouvait pas s’agir de prisonniers de guerre. Les gardes demandaient à ceux qui étaient là s’ils avaient des comptes à régler avec quelqu’un. Les Ukrainiens se manifestaient les uns après les autres pour accuser l’un ou l’autre Juif d’un quelconque délit. Puis, les Ukrainiens surtout frappaient, donnaient des coups de pied et brutalisaient ces Juifs, toujours en position assise. Cela a duré environ 45 minutes. Puis ils ont d’abord tiré trois [deux, N.d.E.] hommes de ce groupe et les ont exécutés sur la potence. Un échafaudage en bois était déjà prêt. 3 nœuds coulants y étaient accrochés. Les 3 «délinquants» ont dû monter sur un camion. On a passé la boucle autour du cou de ces personnes de sexe masculin, et le camion a démarré. C’est ainsi que l’on a procédé à l’exécution. Ce sont aussi les SS qui ont exercé cette activité. Après cela, tous les Juifs rassemblés ont dû monter dans le camion. Ils étaient entassés et serrés les uns contre les autres. Puis on a demandé par haut parleur de suivre le camion jusqu’à l’exécution. Cette allocution était destinée aux spectateurs.

Shitomir 7/08/1941, des soltats allemands sont montés sur un toit pour voir la pendaisons Shitomir, des soltats sont montés sur un toit pour voir la pendaisons

Shitomir 7/08/1941, foule, l'assassinat devient un divertissement populaire Shitomir, l’assassinat devient un divertissement populaire

Alors, le camion a démarré et s’est arrêté à environ 150 mètres de là. Un fossé plein d’eau qui faisait environ 1,50 m de long et peut être 80 centimètres de largeur était situé sur un terrain vague. Il pouvait mesurer 50 centimètres de profondeur. Des SS étaient postés de chaque côté du fossé. Les Juifs ont dû sauter un par un au dessus de ce fossé. Physiquement, ils étaient en mauvais état, sans doute à cause de la sous alimentation, et surtout des mauvais traitements, mais aussi parce qu’il y avait beaucoup de personnes âgées parmi eux; donc quelques uns seulement ont pu sauter […] cette distance. Les personnes qui tombaient dans le fossé étaient brutalisées par les SS qui les ont frappées avec des outils, les ont repoussées dans le fossé, puis les en ont ressorties. Certains ne pouvaient plus remonter. Le fossé devait rester libre parce qu’il ne faisait que 80 centimètres de large et qu’il fallait que les personnes suivantes passent encore par dessus.

A une distance d’à peu près 30 mètres derrière le fossé, j’ai vu un tas de bois composé de troncs. Ce tas faisait environ 10 mètres de long, 1,50 à 2 mètres de haut et environ 1,50 m de large. Le mur de bois a été utilisé pour arrêter les balles. Les uns après les autres, les Juifs ont dû se mettre devant ce mur, le visage tourné vers le bois. Chaque fois, 5 ou 6 hommes y étaient alignés. Puis ils recevaient un coup de carabine dans la nuque. C’est ainsi qu’on les a fusillés rangée par rangée. On écartait tout de suite les morts en les traînant derrière le tas de bois, où se trouvait une grande fosse, que je n’ai vue que de loin […]

J’étais à environ 20 mètres du fossé et à environ 50 mètres du tas de bois. On avait tendu un fil de fer pour contenir les spectateurs. On n’avait pas le droit d’approcher.

Source/Quelle: Auss. des Kraftfahrers des Technischen Bataillons 6, Awater, vom 27.2.64: 4AR-Z 11/61, Bd.IV, BI. 782ft.


Rapport n°3 sur les activités et la situation du groupe spécial de la Sipo et du SD en U.R.S.S. (période allant du 15 août au 31 août 1941)

Dans le district de Shitomir, les Juifs ont été réquisitionnés pour les nettoyages des casernes, après l’entrée des troupes allemandes. Ils ont fait preuve d’une conduite extrêmement insolente et ont même refusé de travailler […]. Nous avons immédiatement pris les mesures de représailles nécessaires.

Source/Quelle: Tätigkeits- und Lagebericht Nr.3 der Einsatzgruppen der Sipo und des SO in der UdSSR (Berichtszeit vom 15.8. bis 31.8.1941.


Témoignage du SS Obersturmführer August Häfner, commando spécial 4a (16 juin 1965)

Cela devait être au début juillet 1941; je suis revenu à Luzk après un quelconque déplacement. Lorsque, après avoir demandé ici et là, j’ai retrouvé mon unité, les hommes traînaient la tête basse. J’ai remarqué que quelque chose était arrivé et j’ai demandé ce qui se passait. Quelqu’un m’a dit que [le Standartenführer] Blobel était couché dans sa chambre et que ses nerfs auraient lâché. Je suis allé le voir. Blobel était là. Il racontait des histoires incohérentes. Il disait qu’on ne pouvait pas fusiller tant de Juifs, qu’on aurait besoin d’une charrue pour les enfouir sous terre. Il était complètement parti. Il menaçait d’abattre des officiers de la Wehrmacht avec son pistolet. J’ai vu qu’il avait perdu tout contrôle et ai demandé à Janssen [Obersturmführer] ce qui était arrivé. Janssen m’a parlé d’un ordre de Reichenau selon lequel 3000 Juifs devraient être fusillés en représailles, parce qu’on avait trouvé 2000 cadavres dans la cour du château de Luzk. A ce moment là, personne n’avait pris de dispositions pour exécuter cet ordre. Du moins, je n’en ai pas connaissance. J’ai transmis un message pour que l’on aille chercher un médecin. Je ne sais plus qui y est allé. Lorsque ce médecin a vu l’état de Blobel, il lui a fait une piqûre et a donné des instructions pour qu’on le transporte à l’hôpital de Lublin. Pendant toute la durée de l’examen, Blobel n’a pas arrêté de dégainer son pistolet. A force d’exhortations, j’ai réussi à le calmer, si bien qu’il n’a pas tiré. Je me suis proposé pour accompagner le chauffeur et transporter Blobel à Lublin. Une certaine perplexité régnait parmi nous, les officiers. Nous ne pouvions déterminer qui prendrait le commandement en l’absence de Blobel. D’après ce dont je me souviens, Hans [Obersturmführer], Janssen et moi, nous avons poussé Callsen [Hauptsturmführer] à prendre le commandement en tant que Hauptsturmführer et officier ayant le plus d’ancienneté. Callsen a fait des pieds et des mains pour refuser, parce qu’il savait exactement que l’exécution des Juifs était imminente. Puis, quelqu’un a proposé d’informer Rasch [Brigadeführer]. Je crois même que c’était moi. Je suis alors parti pour Lublin avec Bauer. Nous avions casé Blobel dans «l’Admiral» [Opel]. A Lublin, nous l’avons livré dans un hôpital que les troufions appellent la maison des dingues. Puis, nous avons pris le chemin du retour. A ce sujet, Bauer répondra aux questions.

Lorsque nous sommes arrivés à Luzk, une foule de troufions se tenaient sur une place, ca devait être la place du marché. C’était des hommes de tous les corps d’armée, même de l’organisation Todt. En approchant de la place, j’ai su que l’exécution des Juifs était imminente.

J’ai tout de suite pensé qu’il s’agissait de cette histoire dès que j’ai vu les hommes de troupe. Je me suis approché de la fosse. J’ai vu qu’un major de la Wehrmacht tenait une mitrailleuse lourde, que des troufions lui avaient donnée, à la verticale vers la fosse et y vidait toute une bande de munitions. Si je me rappelle bien, il s’est écrié: «Il y a encore des vivants!» Puis, à côté de ce soldat, un homme d’un certain âge s’est dressé du tas de cadavres et a crié: «Donnez moi donc encore un pruneau!» Je ne sais pas qui a abattu cet homme. J’étais révolté de voir tant de gens gisant blessés dans la fosse. On a vu ces gens mourir lamentablement. Quand j’ai vu cela, j’ai cherché des yeux s’il y avait quelqu’un de notre commando. J’ai supposé que c’était notre commando qui avait exécuté cet ordre. J’ai fait un petit bout de chemin et n’ai vu personne des nôtres. Puis, au poste, j’en ai rencontré plusieurs. Je pense pouvoir me souvenir y avoir rencontré Callsen, Janssen et Hans. Je leur ai demandé: «Nom de Dieu, qu’est ce qui se passe là bas?» Puis j’ai encore demandé: «Qui est ce qui a procédé aux exécutions; qui avait le commandement?»

On ne m’a pas vraiment répondu. L’un d’entre eux m’a expliqué que c’était le Dr Rasch [commandant du groupe spécial C] et qu’il avait ordonné que l’on procède aux exécutions […].

Question: Monsieur Häfner, vous avez dit que c’était un spectacle épouvantable que de voir les gens mourir dans la fosse. Avez vous, vous même, donné des coups de grâce pour abréger les souffrances des victimes?

Réponse: Non, pas à Luzk.

Question: Avez vous donné le coup de grâce autre part?

Réponse: A Kiev, probablement.

Question: Lors de vos activités au sein du commando spécial 4, avez vous entendu dire qu’un officier ou sous officier aurait reçu des éclats de cerveau au visage lors des exécutions et que cette personne aurait ensuite souffert d’une infection qu’il avait fallu traiter au pays?

Réponse: A Shitomir, j’ai vu des fragments de cerveau gicler au visage des tireurs. Je n’ai jamais entendu dire qu’un de ces tireurs ait été traité en Allemagne […]

Question: Et les exécutions, comment se sont elles passées à Shitomir?

Réponse: Je suis arrivé dans le service un jour d’août. On m’a raconté que Kieper, le juge du tribunal populaire, et son assistant seraient pendus; que la pendaison était en public. Je crois même qu’elle avait été communiquée par affichage. A ce moment là, je n’en savais encore rien.

Deux jours plus tard, Blobel m’a ordonné de me rendre sur les lieux d’exécution afin de prendre contact avec les officiers du haut commandement de l’armée. Lorsque je suis arrivé sur la place, une potence y était dressée. Il y avait beaucoup de monde: de la Wehrmacht, mais aussi des civils, je suppose la population locale. Des Juifs étaient assis à proximité de la potence. On les reconnaissait, il y avait beaucoup de Juifs en kaftan et portant la barbe. Un camion s’est avancé sous la potence. Les victimes étaient debout dans le camion. Puis, j’ai vu le camion démarrer et les gens rester suspendus à la potence. Je ne sais pas qui a passé le nœud autour du cou de ces personnes. J’ai cru que l’affaire était conclue.

Blobel m’a dit: «Maintenant, 400 Juifs vont être fusillés.» J’ai pris la voiture pour aller à l’endroit où l’on avait creusé la fosse. Plusieurs voitures ont dû se rendre sur les lieux. Je ne sais plus qui était à côté de moi dans le véhicule. Lorsque nous nous sommes arrêtés à coté de la fosse, on transportait les Juifs dans des camions. Un groupe de Juifs a été aligné sur le bord de la fosse. Ils étaient peut être 10 ou 12. Ils avaient le visage tourné vers le peloton. Il y avait un tireur par Juif. Puis le chef du peloton, un officier SS, a donné l’ordre de faire feu. Les victimes sont tombées en arrière dans la fosse. Quand on a remarqué qu’ils n’étaient pas tous morts sur le coup, on a changé de méthode.

Puis, nous nous sommes réunis. Blobel, le juge du tribunal militaire de la VIe armée, le médecin militaire et moi même étions présents. Quant à ce dernier, je n’en suis pas tout à fait certain. A la fin de cette discussion, nous avons conclu qu’il fallait donner l’ordre au peloton de SS de continuer les exécutions en tirant dans la nuque. Cela a eu pour conséquence que, dans la mesure où les tireurs touchaient, la boîte crânienne des victimes éclatait et que le cerveau giclait au visage des hommes. Le chef de compagnie, Grafhorst, se sentant responsable de ses hommes, a protesté contre ce procédé d’exécution. Si bien qu’il a fallu encore une fois changer de méthode.

[Note de PHDN: ici, il manque dans la version française un paragraphe du témoignage de Häfner, présent dans la version originale]

Question: Avez vous donné des coups de grâce?

Réponse: Je ne m’en souviens pas.

Question: Après ces exécutions, des discussions avec la Wehrmacht ont elles eu lieu au sujet de ces événements? Si oui, qu’est ce qu’il y a été dit?

Réponse: Nous sommes partis des lieux d’exécution pour retourner à la maison. Puis il y a eu une conversation à laquelle des membres de la Wehrmacht ont également participé. C’étaient les hommes qui étaient présents aux exécutions, il y avait, entre autres, le juge du tribunal militaire. Lors de cette conversation, on a dit que cette méthode était intolérable autant pour les tireurs que pour les victimes. Et ceci parce qu’à mon avis, dans 25 % des cas, le coup au cœur ne portait pas directement et, lorsqu’on tirait dans la tête, les victimes voyaient non seulement le tireur mais qu’en plus, 5 % n’étaient pas touchées mortellement. Je ne sais plus si, lors de cette conversation, nous avons parlé de la légalité des exécutions de Juifs. Mais probablement. C’est ce que j’en déduis, puisque le juge militaire nous a exposé divers cas et nous a tenu un discours disant que Reichenau était un juge impitoyable. Je ne me souviens plus comment s’appelait ce juge militaire.

Source/Quelle: Auss. Häfner vom 16.6.65: 204 AR-Z 269/60, Bd. XIII, BI. 3087 ft.


Témoignage de Heinrich Huhn, membre du commando spécial 4a (16 mars 1966)

Je me souviens encore que Kieper, un fonctionnaire juif, et son assistant sont tombés entre les mains du commando spécial 4. Je ne sais plus exactement qui a mené l’enquête contre ces hommes. Je pense que le Dr Boss, qui était parmi nous, a trempé dans cette affaire. Blobel a donné l’ordre qu’on les pende tous les deux en public, sur la place du marché de Shitomir. La Wehrmacht, notre unité et les populations civiles ont été informées. Le jour de l’exécution, nous sommes arrivés en rangs serrés sur la place du marché. Les chauffeurs de notre unité y avaient dressé la potence.

Avant l’exécution, l’Untersturmführer Müller a fait son discours en langue ukrainienne, s’adressant aux nombreux civils qui étaient rassemblés. Un nombre appréciable de Juifs étaient accroupis devant la potence. Ces Juifs devaient rester les mains sur la tête et assister à l’événement. Je ne sais pas si les Juifs ont dû dire quelque chose. Si on me reproche (ce que le témoin Jordan vient de déclarer) d’avoir fait dire aux Juifs: “Nous voulons aller en Terre promise”, c’est un fait que j’ignore moi‑même. Après la pendaison, les Juifs ont été conduits à la sortie de Shitomir et fusillés au lieu-dit “Cimetière des chevaux”.

Source/Quelle: Auss. Huhn vom 16.3.66: Js 4/65 GStA Ffm., LO Beschuldigten-Vernehmungen, BI. 23f der Vernehmung.


Ordre du Général von Rundstedt du 24 septembre 1941

Haut Commandement
de
l'Armée de terre Groupe Sud
Ic/AO (Abw. III)
Quartier général,
le 24 septembre 1941
 
 

Objet: Lutte contre les éléments hostiles au Reich

Dans les territoires occupés, la recherche et la lutte contre les mouvements et les éléments hostiles au Reich (communistes, Juifs et autres), qui ne sont pas incorporés dans les armées ennemies, sont uniquement du ressort des commandos spéciaux, de la Sécurité et du SD; ceux‑ci prendront sous leur propre responsabilité les mesures nécessaires et les mettront en application.

Il est formellement interdit aux membres de la Wehrmacht de prendre une quelconque initiative ou de participer aux exactions commises par les populations ukrainiennes à l'égard des Juifs. Il est également interdit d'assister ou de photographier les commandos spéciaux en action, lors de la mise en application des mesures prises.

Cette interdiction doit être communiquée à toutes les unités. Les officiers et officiers supérieurs de tous grades sont responsables du respect de cette interdiction. Si elle n'est pas respectée, il faudra, dans tous les cas, vérifier si le supérieur hiérarchique n'a pas enfreint son devoir. Le cas échéant, il devra être sévèrement sanctionné.

Signé: von Rundstedt

Source/Quelle: Befehl Rundstedt vom 24.9.41 (an die zur Heeresgruppe gehörenden Armeen und an das Oberkommando des rückwärtigen Heeresgebietes, Verteiler nicht abgedruckt): Nbg. Dok. NOKW-541.


Témoignage du Dr Artur Neumann, juge au tribunal militaire (8 octobre 1965)

J’étais juge militaire dans l’active et fus muté au haut commandement de la 6e Armée au printemps 1940, j’étais colonel au tribunal militaire. J’avais la responsabilité de la surveillance des tribunaux des divisions et des corps dépendant de l’armée. C’est avec cette armée que je fis la campagne de Russie du commencement jusqu’à Stalingrad […].

Quand, en été 1941, le quartier général de l’armée était à Shitomir, un de mes chauffeurs me rapporta un jour qu’un Russe devait être pendu en public, sur une place en ville. Je ne sais plus s’il s’agissait de Boettcher, mon chef chauffeur. Boettcher était Saxon. Donc je me rendis en voiture jusqu’à cette place, que les autochtones occupaient déjà presque entièrement. Tout autour, nous avions posté des sentinelles isolées. Mais, d’après mes souvenirs, il ne s’agissait pas de membres de la Wehrmacht. Une sorte de barre fixe était dressée au milieu de la foule, barre à laquelle pendait un nœud coulant. Un camion était arrêté sous l’échafaudage (ou y avait été conduit), si je me souviens bien, un homme était debout sur ce camion. Je ne sais plus qui lui passa la boucle autour du cou. En tout cas, le camion démarra, partit et l’homme resta suspendu au nœud. Dans les spasmes de l’agonie son pantalon lui glissa sur les pieds.

D’après ce dont je me souviens, quelqu’un me dit qu’en ce qui concernait ce pendu, il devait s’agir d’un espion russe (d’un saboteur ou d’un partisan). Il se peut aussi que l’on ait dit que c’était un haut fonctionnaire de la justice russe ou de la G.P.U. La dernière éventualité me semble plus plausible. Après l’exécution, je voulais m’éloigner de cette place, je n’y parvins pas immédiatement parce que ma voiture était encerclée par les habitants qui venaient d’arriver, ou qui, du moins, encombraient la chaussée. Ces gens avaient peut être été contraints de venir ici. En tout cas, je remarquai que les autochtones se formèrent en colonnes et se mirent en marche. Avec d’autres membres de l’état major de la 6e Armée, qui eux aussi étaient présents, nous avons suivi ces colonnes en voiture et sommes sortis de la ville. Puis, je vis une foule rassemblée un peu à l’écart de la route vers laquelle se dirigeaient les détachements de marcheurs. Lorsque j’arrivai sur place, je découvris le spectacle suivant:

Une fosse avait été creusée qui mesurait entre 10 et 15 mètres de long sur une largeur d’environ 4 mètres. Je ne peux rien dire quant à la profondeur. Une formation de SS se tenait sur une rangée (ou sur deux) à une distance d’environ 15 mètres. On conduisit 10 à 12 habitants devant la fosse, ils furent alignés le visage tourné vers la fosse et le dos vers le peloton de SS (il se peut aussi qu’ils aient dû s’agenouiller), puis au commandement, ils furent fusillés par les SS. Ils tombèrent immédiatement dans la fosse. J’ai assisté à environ 3 ou 4 exécutions, à une distance de peut être 20 mètres, j’étais sur le côté par rapport au peloton. Je me souviens qu’il s’agissait de très jeunes soldats et que certains d’entre eux semblaient très agités. Je me souviens aussi qu’un officier SS lança une semonce à l’un de ces jeunes tireurs qui était trop nerveux. Actuellement, je ne peux plus ni décrire physiquement cet officier SS ni déterminer quel dialecte il parlait. Je ne sais plus non plus quel grade il avait. Quant aux fusillés, il s’agissait d’hommes de tous âges. Il y avait également des femmes parmi eux. Par ailleurs, je compris que les personnes exécutées ne pouvaient être ni des partisans ni des espions ou autres, car j’avais également constaté à leur aspect extérieur qu’il s’agissait bien exclusivement de Juifs.

Je me souviens qu’il y avait de l’agitation, un peu plus loin, derrière le tas d’où l’on sortait les groupes que l’on conduisait vers le lieu d’exécution, et que l’on pouvait entendre des hurlements. Je ne me rappelle plus si les gens qui devaient être exécutés avaient été frappés ou portaient des signes de mauvais traitements, en particulier des traces de sang. Je me souviens également qu’après les exécutions, un ou deux SS donnèrent des coups de grâce en tirant dans la fosse. Pendant tout le temps de ma présence à ces exécutions, l’ancien adjudant (IIa) de l’armée, le colonel von Schuler, était également sur place. Mais il y avait encore bien d’autres membres de l’état major, je ne peux cependant plus dire aujourd’hui qui était là.

Question: Avez vous, vous même, ou un autre officier de l’état major, parlé avec les officiers SS de cette méthode d’exécution particulièrement atroce, comme l’affirme cet officier SS ?

Réponse: Moi, non.

Question: Cet officier SS affirme en outre que le juge de la 6e Armée de la Wehrmacht aurait non seulement été présent, mais aurait, avec quelques officiers d’état major, agi en sorte que ces jeunes soldats ne tirent plus dans le front mais dans la nuque des victimes. Que pouvez vous dire à ce sujet ?

Réponse: Non. Ce n’est pas vrai, en ce qui me concerne. Je me suis abstenu de toute forme d’immixtion dans cette affaire […].

Lors du dîner au mess, probablement avant et après le dîner, il y eut une discussion sur ces événements — il apparut qu’un bon nombre de membres de l’état major y avaient assisté.

Tous, nous avons exprimé le malaise que ces procédés avaient provoqué en nous. A cette occasion, il a été dit que lors d’exécutions semblables ayant eu lieu dans le secteur de la 6e Armée, des membres de la Wehrmacht auraient tiré avec les pelotons, et ceci sur l’ordre des SS ou de leurs officiers. Toute l’affaire fut ensuite communiquée au haut commandement de l’armée, au maréchal von Reichenau. Je crois aussi lui en avoir parlé à l’occasion d’une conférence. En tout cas, l’armée donna des ordres interdisant formellement à tous ses membres de participer à ce genre d’exécutions.

Source/Quelle: Auss. des Heeresrichters beim Oberkommando der 6. Armee, Dr. Neumann, vom 8.10.65: Js 4/65 GStA Ffm., LO Ausgeschiedene Zeugen.


Document original en allemand / Deutsches Original

»Hinrichtung in der Art einer Volksbelustigung«
Judenmord als öffentliches Schaustück

»… Landser auf Dächern und Podesten saßen, um diesem Schauspiel zuzusehen«

Aussagen zu einer Exekution am 7.8.1941 in Shitomir

Pendaison de Wolf Kieper et Moshe Kagen le 7 août 1941 à Jitomir, pancartes   Le meurtrier au baton de Kovno

Herbert Selle, Kommandeur des Pionierregiments 604 (9 Oktober 1965)

Mein Pionierregiment hatte im August 1941 die Vorbereitungen für den Übergang über den Dnjepr zu treffen und lag in einer Bereitschaftsstellung in und um Shitomir. Ich kann mich erinnern, daß im August 1941 in Shitomir eine öffentliche Erhängung von zwei Personen stattfand. Es waren zwei Juden, die, wie man erzählte, die Ukrainer während der Herrschaft der Russen in übelster Weise mißhandelt haben sollten. Die Erhängung selbst habe ich nicht gesehen, mir wurde aber berichtet, daß die Landser auf Dächern und Podesten saßen, um diesem Schauspiel zuzusehen. Die Hinrichtung war in der Art einer Volksbelustigung aufgezogen. Ich hatte dafür kein Verständnis, zumal ich von allem Anfang an ein Gegner der NS-Juden-Politik war und deswegen und wegen einer anderen Einstellung gegen das Regime mit meiner Familie Verfolgung leiden mußte. Jedenfalls nahm der Armeestab diesen Vorfall zum Anlaß, einen Befehl des Inhalts zu erlassen, daß Angehörige der Wehrmacht sich am Volkstumskampf nicht beteiligen durften, weil dies allein Aufgabe der SS und ihrer angeschlossenen Dienststellen sei.

Source/Quelle: Auss. Selle vom 9.10.65: Js 4/65 GStA Ffm., LO Ausgeschiedene Zeugen N-Z.


Awater, ein Kraftfahrer des Technischen Bataillons 6 (2 Februar 1964)

Eines Tages fuhr ein Wehrmachtswagen (Polizeifahrzeug?) mit einem Lautsprecher durch Shitomir. Wir waren im E[lektrizitätsl-Werk untergebracht und tätig. Über Lautsprecher wurde in deutscher und russischer (ukrainischer) Sprache bekannt gemacht, daß zu einer bestimmten Zeit an dem Tage auf dem Marktplatz Juden erschossen würden oder ähnlich. Da ich an diesem Tage frei hatte, ging ich zu der genannten Zeit zum Marktplatz. Ich war allein. Dort angekommen, sah ich bereits 50-60 Juden (Männer, Frauen und Jugendliche) versammelt und von SS-Leuten bewacht. Die Bewachung war ca. 8 Mann stark. Drumherum standen ca. 150 Zivilisten als Zuschauer. Natürlich waren auch Wehrmachtsangehörige unter den Zuschauern. Die Juden saßen auf der Erde. Ich war durch die Zuschauer hindurchgegangen und in etwa 2 m Entfernung von den Juden stehen geblieben. Daher kann ich mit Sicherheit sagen, daß alle Zivilkleidung trugen und es sich somit um keine Kriegsgefangenen handeln konnte. Die Bewacher fragten die umstehenden Leute, wer etwas mit wem zu begleichen habe. Daraufhin meldeten sich immer wieder Ukrainer, die den einen oder anderen Juden irgendwelcher Verfehlungen beschuldigten. Diese Juden wurden dann in sitzender Steilung und wiederum hauptsächlich von den Ukrainern geschlagen und getreten und sonstwie mißhandelt. Diese Handlungen dauerten ca. 45 Minuten. Dann wurden zunächst 3 [zwei; d. Hrsg.l Männer aus dieser Gruppe herausgenommen und an einem Galgen exekutiert. Das Gerüst aus Holz stand schon fertig. Daran hingen 3 Schlingen. Die 3 Delinquenten mußten einen Lkw besteigen. Nachdem den männlichen Personen die Schlinge um den Hals gelegt worden war, fuhr der Lkw an. So wurde die Hinrichtung vollstreckt. Auch diese Tätigkeit übten die 55-Leute aus. Anschließend mußten alle dort versammelten Juden den Lkw besteigen. Sie standen engstens zusammengepfercht. Dann wurde über Lautsprecher bekanntgegeben, daß zum Erschießen gefolgt werden solle. Diese Ansprache war an die Zuschauer gerichtet.

Shitomir 7/08/1941, des soltats allemands sont montés sur un toit pour voir la pendaisons  

Shitomir 7/08/1941, foule, l'assassinat devient un divertissement populaire Shitomir: Massenmord als Volksbelustigung. Deutsche Soldaten sitzen sogar auf den Dächern. um sich das Schlluspiel nicht entgehen zu lassen.

Dann fuhr der Lkw ab und hielt ca. 150 m weiter an. Auf dem freien Gelände befand sich ein Wassergraben, der ca. 150 cm lang und ca. 80 cm breit war. Die Tiefe könnte ca. 50 cm betragen haben. An bei den Seiten des Grabens standen 55-Leute. Die Juden mußten nun einzeln über diesen Graben springen. Durch die schlechte körperliche Verfassung - z. T. durch Unterernährung und meistens durch Mißhandlung und auch, weil sehr viele alte Leute darunter waren - konnten nur einzelne die Weite […] überspringen. Die in den Graben fallenden Personen wurden von den 55-Leuten mit Schlagwerkzeugen mißhandelt und hinausgetrieben bzw. herausgezogen. Viele konnten aus dem Wasser nicht mehr raus. Der Graben mußte freigehalten werden, weil er ja nur ca. 80 cm breit war und die folgenden Menschen dort durchmußten.

Etwa 30 m hinter dem Wassergraben sah ich einen Holzstapel aus Stämmen. Dieser Stapel war ca. 10 m lang, 1,5-2 m hoch und ca. 1,5 m breit. Diese Holzwand wurde als Kugelfang benutzt. Die Juden mußten sich nach und nach vor dieser Wand mit dem Gesicht dagegen aufstellen. Es mußten sich jeweils 5 oder 6 Menschen dort aufstellen. Dann erhielten sie aus Karabinern den Genickschuß. So wurde Reihe auf Reihe erschossen. Die Toten jeder Reihe wurden sofort weggeschleift und hinter den Holzstoß verbracht. Dort befand sich eine große Grube, die ich nur von weitem gesehen habe. […]

Ich stand ca. 20 m vom Wassergraben und ca. 50 m vom Holzstoß entfernt. Für die Zuschauer war ein Absperrdraht gezogen worden. Näher durfte man nicht.

Source/Quelle: Auss. des Kraftfahrers des Technischen Bataillons 6, Awater, vom 27.2.64: 4AR-Z 11/61, Bd.IV, BI. 782ft.


Tätigkeits- und Lagebericht Nr.3 der Einsatzgruppen der Sipo und des SO in der UdSSR (Berichtszeit vom 15.8. bis 31.8.1941)

In dem Bezirk Shitomir waren die Juden nach Einzug der deutschen Truppen zum Reinigen der Kasernen herangezogen worden. Sie legten ein außerordentlich freches Benehmen an den Tag und verweigerten sogar die Arbeit. […] Die erforderlichen Vergeltungsmaßnahmen haben sofort eingesetzt

Source/Quelle: Tätigkeits- und Lagebericht Nr.3 der Einsatzgruppen der Sipo und des SO in der UdSSR (Berichtszeit vom 15.8. bis 31.8.1941.


SS-Obersturmführer August Häfner, Sonderkommando 4a (16 Juni 1965)

Ich kam, es muß Anfang Juli 1941 gewesen sein, von irgendeiner Fahrt zurück nach Luzk. Als ich nach vielen Fragen meine Einheit gefunden hatte, liefen die Leute herum und ließen den Kopf hängen. Ich merkte, daß irgendetwas vorgefallen war, und fragte, was los sei. Irgendeiner sagte mir, [Standartenführer] Blobel würde in seinem Zimmer liegen und einen Nervenzusammenbruch haben. Ich ging in das Zimmer. Blobel war dort. Er redete wirres Zeug. Er sprach davon, daß man so viele Juden nicht erschießen könne, man bräuchte einen Pflug, um sie unterzupflügen. Er war vollständig weg. Er drohte, Wehrmachtsoffiziere mit seiner Pistole zu erschießen. Ich sah, daß er durchgedreht war und fragte [Obersturmführer] Janßen, was vorgefallen sei. Janßen sagte mir, es sei ein Befehl da von Reichenau, nach dem 3000 Juden als Vergeltung dafür erschossen werden sollten, daß auf dem Burghof in Luzk 2000 Leichen gefunden worden wären. Zu dieser Zeit war noch keine Vorbereitung zur Durchführung dieses Befehls getroffen. Wenigstens ist mir davon nichts bekannt. Ich habe veranlaßt, daß ein Arzt geholt würde. Wer ihn geholt hat, weiß ich nicht mehr. Dieser Arzt gab, als er den Zustand Blobels sah, Blobel eine Spritze und die Anweisung, ihn nach Lublin in ein Lazarett zu schaffen. Blobel griff bei dieser Untersuchung laufend zur Pistole. Meinem guten Zureden gelang es, ihn zu beruhigen, so daß er nicht schoß. Ich erklärte mich bereit, zusammen mit dem Fahrer Bauer Blobel nach Lublin zu schaffen. Unter uns Führern herrschte eine gewisse Ratlosigkeit. Es war unklar, wer in Abwesenheit des Blobel das Kommando übernehmen sollte. Soweit ich mich erinnern kann, haben [Obersturmführer] Hans, Janßen und ich [Hauptsturmführer] Callsen gedrängt, als Hauptsturmführer und dienstältester Offizier das Kommando zu übernehmen. Callsen wehrte sich mit Händen und Füßen, weil er genau wußte, daß die Erschießung der Juden bevorstand. Irgendeiner hat dann den Vorschlag gemacht, [Brigadeführer] Rasch zu verständigen. Ich glaube sogar, daß ich das war. Ich bin dann mit Bauer nach Lublin gefahren. Blobel hatten wir in dem [Opel] nAdmiral« verstaut. In Lublin haben wir ihn in einem Lazarett abgeliefert, das von den Landsern als Klappsmühle bezeichnet wurde. Dann sind wir zurückgefahren. Bauer kann darüber befragt werden.

Als wir wieder in Luzk eintrafen, haben auf einem freien Platz, es muß der Marktplatz gewesen sein, eine Unmasse Landser gestanden. Es waren Leute aller Waffengattungen, auch der Organisation Todt. Ich wußte, als ich mich dem Platz näherte, daß die Erschießung der Juden anstand.

Ich habe mir sofort gedacht, daß es diese Geschichte sei, als ich die Truppen sah. Ich trat zur Grube. Ich sah, daß ein Major der Wehrmacht ein schweres MG, das ihm von Landsern gegeben worden war, die es hielten, senkrecht zur Grube hinhielt und einen ganzen Gurt Schüsse in die Grube jagte. Wenn ich mich recht erinnere, hat er noch ausgerufen: »Da leben ja noch welche!« Dann tauchte neben diesem Mann aus dem Leichenhaufen ein älterer Mann auf und schrie: »Gebt mir noch eine Pulle!« Ich weiß nicht, wer diesen Mann dann erschossen hat. Ich war sehr entsetzt, daß viele Leute angeschossen in der Grube lagen. Man hat die Leute jämmerlich sterben lassen. Als ich das sah, suchte ich, ob ich jemand von unserem Kommando sah. Ich nahm an, daß unser Kommando diesen Befehl ausgeführt hat. Ich bin ein Stück entlanggelaufen und habe keinen von unserem Kommando gesehen. Auf der Dienststelle traf ich dann verschiedene Angehörige unseres Kommandos. Ich meine, mich erinnern zu können, daß ich auf unserer Dienststelle Callsen, Janßen und Hans getroffen habe. Ich fragte sie: »Um Gottes Himmels Willen, was ist denn los da vorne?« Ich habe auch noch gefragt: »Wer hat die Erschießung durchgeführt; wer hat das Kommando gehabt?«

Ich bekam keine direkte Antwort. Einer erklärte, Dr. Dr. Rasch [Führer der EGr. Cl sei das gewesen und habe befohlen, daß die Erschießungen durchzuführen seien. […]

Frage: Herr Häfner, Sie haben davon gesprochen, daß es ein entsetzliches Bild gewesen sei, die Leute in der Grube sterben zu sehen. Haben Sie selbst Fangschüsse gegeben, um die Leiden der Opfer abzukürzen?

Antwort: In Luzk, nein.

Frage: Haben Sie sonst Fangschüsse gegeben?

Antwort: Wahrscheinlich in Kiew.

Frage: Ist Ihnen bei Ihrer Zugehörigkeit im Sk 4 a etwas davon bekannt geworden, daß einem Führer oder einem Mannschaftsdienstgrad bei einer Erschießung die Gehirnmasse eines Opfers ins Gesicht spritzte, so daß diese Person eine Infektion erlitt, die in der Heimat behandelt werden mußte?

Antwort: Ich habe in Shitomir erlebt, daß Gehirnmasse der Opfer den Schützen ins Gesicht spritzte. Von einer Behandlung eines solchen Schützen in der Heimat habe ich nichts gehört. […]

Frage: Wie war das mit der Erschießung in Shitomir?

Antwort: Ich kam eines Tages im August in Shitomir auf die Dienststelle. Dort wurde mir erzählt, daß der Volksrichter Kieper und dessen Gehilfe erhängt würden. Die Erhängung sei öffentlich. Ich glaube sogar, daß dies sogar durch eine Plakataktion bekanntgegeben wurde. In diesem Augenblick wußte ich davon noch nichts.

2 Tage später hat mir Blobel befohlen, mich an die Hinrichtungsstelle zu begeben und dort mit den Offizieren des Armeeoberkommandos Verbindung aufzunehmen. Als ich auf den Platz kam, stand dort ein Galgen. Es waren viele Leute da. Es war Wehrmacht, z. T. auch Zivilbevölkerung, wie ich annehmen möchte. In der Nähe des Galgens saßen Juden. Man sah dies, es waren viele Juden mit Vollbärten und Kaftan bekleidet. Es fuhr ein Lkw unter den Galgen. Auf diesem Lkw standen die Opfer. Ich sah dann, daß der Lkw wegfuhr und die Leute am Galgen hingen. Wer den Leuten die Schlinge um den Hals gelegt hat, weiß ich nicht. Ich glaubte, damit sei der Vorgang beendet.

Blobel sagte zu mir: »Jetzt werden die 400 Juden erschossen.« Ich fuhr mit einem Pkw an die Stelle, wo die Grube bereits ausgehoben war. Es müssen mehrere Personenkraftwagen an diese Grube gefahren sein. Wer bei mir im Fahrzeug saß, weiß ich nicht mehr. Als wir an der Grube standen, wurden die Juden auf Lkws angebracht. Es wurde eine Gruppe von Juden am Grubenrand aufgestellt. Es werden etwa 10-12 gewesen sein. Sie standen mit dem Gesicht in Richtung der Schützen. Auf jeden Juden kam 1 Schütze. Dann gab der Zugführer des Waffen-SS-Zuges den Feuerbefehl. Die Opfer fielen nach hinten in die Grube. Als man bemerkte, daß viele der Opfer nicht gleich starben, wurde die Erschießungsart geändert.

Jetzt fand eine Besprechung statt. Bei dieser Besprechung waren zugegen Blobel, der Armeerichter der 6. Armee, ich selbst und der Armeearzt. Bei letzterem weiß ich es nicht mit Bestimmtheit. Ergebnis dieser Besprechung war der Befehl an den Zug Waffen-SS, beim weiteren Fortgang der Exekution Kopfschüsse zu geben. Dies führte dazu, daß, sofern die Schützen trafen, die Schädeldecken der Opfer hochflogen und die Gehirnmasse zum Teil den Schützen in das Gesicht spritzte. Der Kompanie- Führer Grafhorst, der sich für seine Leute verantwortlich fühlte, wehrte sich gegen diese Art der Erschießung. So kam es, daß die Erschießungsart nochmals geändert wurde.

Wie geschossen wurde, weiß ich nicht. Ich mußte nämlich auf Befehl von Blobel zurücklaufen, weil Wehrmachtsangehörige sich in übelster Form gegen die Juden, die auf die Erschießung warteten, vergriffen, indem sie mit Knüppeln auf sie einschlugen. Die Juden kamen teilweise blutüberströmt an der Sammelstelle an.

Frage: Haben Sie Fangschüsse gegeben?

Antwort: Ich kann mich nicht erinnern.

Frage: Wurde nach dieser Exekution noch mit der Wehrmacht über diese Vofälle gesprochen? Falls ja, was wurde gesprochen?

Antwort: Wir sind von der ErschießungssteIle nach Hause gefahren. Es fand dann ein Gespräch statt, bei dem auch Wehrmachtsangehörige beteiligt waren. Es waren die Herren, die bei der Erschießung dabei waren, und u. a. der Armeerichter. Bei diesem Gespräch wurde darüber gesprochen, daß diese Art der Erschießung für Opfer und Schützen unerträglich sei. Dies deshalb, weil bei Herzschüssen meiner Ansicht nach etwa 25% nicht richtig getroffen waren und weil bei den Kopfschüssen nicht nur die Opfer die Schützen ansehen mußten, sondern darüber hinaus auch noch einmal ein Prozentsatz von etwa 5% nicht tödlich getroffen war. Ich weiß nicht mehr, ob bei diesem Gespräch über die Rechtmäßigkeit der Judenerschießung gesprochen worden ist. Es ist aber wahrscheinlich. Ich schließe es daraus, daß der Armeerichter auf Grund des Vortrags verschiedener Fälle erläuterte, daß Reichenau als Gerichtsherr unerbittlich sei. Ich weiß nicht mehr, wie der Armeerichter geheißen hat.

Source/Quelle: Auss. Häfner vom 16.6.65: 204 AR-Z 269/60, Bd. XIII, BI. 3087 ft.


Heinrich Huhn, Mitglied des Sonderkommandos 4 a (16 März 1966)

»Ich kann mich erinnern, daß der jüdische Funktionär Kieper und dessen Gehilfe in die Hand des Sk 4a gerieten. Wer diese Herren ermittelt hat, weiß ich nicht mehr genau. Ich meine, daß der Dr. Boß, der bei uns war, die Hände mit im Spiel gehabt hat. Blobel ordnete an, daß beide auf dem Marktplatz in Shitomir öffentlich zu erhängen waren. Es wurde der Wehrmacht bekanntgegeben, unserer Einheit und der Zivilbevölkerung. Am Tag der Erhängung marschierten wir geschlossen zum Marktplatz. Dort hatten Kraftfahrer von uns einen Galgen errichtet.

Vor dieser Erhängung hatte der Untersturmführer Müller an die zahlreich versammelte Zivilbevölkerung in ukrainischer Sprache eine Rede gehalten. Vor dem Galgen saß eine größere Menge Juden in Kauerstellung. Diese Juden mußten die Hände überm Kopf halten und dem Vorgang zusehen. Ob die Juden dabei etwas sprechen mußten, weiß ich nicht. Wenn mir vorgehalten wird, daß der Zeuge Jordan bekundet hat, die Juden hätten sagen müssen: »Wir wollen ins gelobte Land«, so weiß ich dies nicht. Nach der Erhängung wurden die Juden außerhalb von Shitomir an dem sogenannten Pferdefriedhof erschossen.

Source/Quelle: Auss. Huhn vom 16.3.66: Js 4/65 GStA Ffm., LO Beschuldigten-Vernehmungen, BI. 23f der Vernehmung.


Befehl von Rundstedt, 24 September 1941

Oberkommando
der
Heeresgruppe Süd
Ic/AO (Abw.lIl)
Hauptquartier, den 24. September 1941
 
 

Betr.: Bekämpfung reichsfeindlicher Elemente

Erforschung und Bekämpfung reichsfeindlicher Bestrebungen und Elemente (Kommunisten, Juden u. dergl.), soweit sie nicht der feindlichen Wehrmacht eingegliedert sind, ist in den besetzten Gebieten allein Aufgabe der Sonderkommandos der Sicherheitspolizei und des SD, die in eigener Verantwortung die notwendigen Maßnahmen treffen und durchführen.

Eigenmächtiges Vorgehen einzelner Wehrmachtsangehöriger oder Beteiligung von Wehrmachtsangehörigen an Exzessen der ukrainischen Bevölkerung gegen die Juden ist verboten, ebenso das Zuschauen oder Photographieren bei der Durchführung der Maßnahmen der Sonderkommandos.

Dieses Verbot ist den Angehörigen aller Einheiten bekanntzugeben. Verantwortlich für die Beachtung des Verbotes sind die Disziplinarvorgesetzten aller Dienstgrade. Bei Verstößen ist in jedem Fall zu prüfen, ob der Vorgesetzte seine Aufsichtspflicht verletzt hat, gegebenenfalls ist er streng zu bestrafen

gez. von Rundstedt

Source/Quelle: Befehl Rundstedt vom 24.9.41 (an die zur Heeresgruppe gehörenden Armeen und an das Oberkommando des rückwärtigen Heeresgebietes, Verteiler nicht abgedruckt): Nbg. Dok. NOKW-541.


Heeresrichter Dr. Artur Neumann (8 oktober 1965)

Ich war aktiver Heeresrichter und kam im Frühjahr 1940 zum Oberkom- Dr. Artur Neumann: mando der 6. Armee, in die Stelle des Oberstkriegsgerichtsrats. Mir unterstanden die Gerichte der Divisionen und Corps, die der Armee unterstellt waren, dienstaufsichtsmäßig. Mit dieser Armee erlebte ich auch den Rußlandfeldzug und zwar von Anfang an bis Stalingrad. […]

Als das Armeehauptquartier im Sommer 1941 in Shitomir war, meldete mir eines Tages einer meiner Fahrer, daß auf einem Platz der Stadt ein Russe öffentlich gehenkt werden sollte. Ob es mein Cheffahrer Boettcher war, weiß ich nicht mehr. Boettcher war Sachse. Ich fuhr daraufhin zu dem Platz, der aber bereits völlig mit Landeseinwohnern besetzt war. Um ihn herum standen Einzelposten. Das waren aber meiner Erinnerung nach keine Wehrmachtsangehörigen. In der Menschenmenge stand eine Art Turngerüst, von dem eine Schlinge herunterhing. Unter diesem Gerüst stand ein Lkw (oder wurde herangefahren), auf dem meiner Erinnerung nach ein Mann stand. Wer ihm die Schlinge um den Hals legte, weiß ich nicht mehr. Jedenfalls fuhr dann der Lkw an und weg, und der Mann hing in der Schlinge. Infolge seiner Todeszuckungen rutschte die Hose auf die Füße.

Es wurde mir meiner Erinnerung nach gesagt, daß es sich bei dem Gehängten um einen russischen Spion (oder Saboteur oder Partisan) handeln sollte. Es kann aber auch sein, daß gesagt wurde, es sei ein höherer russischer Funktionär aus der Justiz oder GPU. Letzteres scheint mir jetzt wahrscheinlicher. Als ich mich nach dieser Hinrichtung von dem Platz entfernen wollte, gelang das nicht gleich, weil mein Wagen inzwischen von neu hinzugekommenen Landeseinwohnern umringt war, oder jedenfalls die Fahrbahn von ihnen verstopft war. Es kann sein, daß diese Leute zwangsweise herangeführt [wordenl waren. Jedenfalls stellte ich dann fest, daß Landeseinwohner in Marschkolonnen in Marsch gesetzt wurden. Mit anderen Angehörigen des Stabes der 6.Armee, die auch anwesend waren, fuhren wir dann mit diesen Marschkolonnen mit nach außerhalb. Abseits der Straße sah ich dann eine Menschenansammlung, auf die einzelne Marschabteilungen zustrebten. Als ich dort ankam, fand ich folgendes Bild vor:

Es war eine Grube ausgehoben mit den Maßen zwischen 10 und 15 Meter Länge und einer Breite von ca. 4 Metern. Die Tiefe kann ich nicht sagen. In einer Entfernung von ungefähr ebenfalls 15 Metern stand eine Reihe (oder Doppelreihe) von Angehörigen einer SS-Formation. Vor diese Grube wurden jeweils 10-12 Landeseinwohner geführt, mit dem Gesicht zur Grube und mit dem Rücken zu den SS-Schützen aufgestellt (es kann auch sein, daß sie sich hinknien mußten) und dann auf Kommando von den SS-Schützen erschossen. Sie fielen sofort in die Grube. Ich habe ungefähr 3-4 Exekutionen mit angesehen und zwar aus einer Entfernung von vielleicht 20 Metern seitwärts des Kommandos. Ich erinnere mich, daß es sich um junge Schützen handelte, von denen einige aufgeregt waren. Ich erinnere mich auch, daß ein SS-Führer einem dieser jungen Schützen, die aufgeregt waren, einen Anpfiff erteilte. Wie dieser SS-Führer aussah und welchen Dialekt er sprach, das weiß ich nicht mehr. Welchen Dienstgrad er hatte, weiß ich auch nicht mehr. Bei den Erschossenen handelte es sich um Männer jeglichen Alters. Auch Frauen waren dabei. Ferner wurde mir dadurch klar, daß es sich bei den Exekutierten nicht um Partisanen, Spione und dergleichen handeln konnte, denn ich stellte auch fest, daß es sich dem Aussehen nach wohl ausnahmslos um Juden handelte.

Ich erinnere mich auch, daß weiter hinten bei dem Haufen, aus dem die einzelnen Gruppen zur Erschießung herausgeführt wurden, Unruhe und Gebrüll zu hören war. Daß die zu exekutierenden Leute geschlagen wurden oder Zeichen von Mißhandlungen, insbesondere Blutspuren trugen, daran kann ich mich nicht erinnern. Ich erinnere mich auch, daß ein oder zwei SS-Schützen nach Exekutionen Fangschüsse in die Grube gaben. Während ich bei diesen Exekutionen anwesend war, war bestimmt auch der damalige Adjudant (11 a) der Armee, der Oberst von Schuler, anwesend. Es waren aber noch mehr Angehörige des Stabes anwesend, jedoch kann ich heute nicht mehr sagen, wer noch da war.

Frage: Haben Sie oder ein anderer Führer des Stabes mit dem SS-Führer sich über die besonders grausame Art der Exekution unterhalten, wie jener SS-Führer behauptet?

Antwort: Ich nicht.

Frage: Jener SS-Führer behauptet außerdem, daß der Wehrmachtsrichter der 6. Armee nicht nur anwesend gewesen sei, sondern zusammen mit anderen Stabsoffizieren auch dahin gewirkt hätte, daß die jungen Schützen nicht Stirn-, sondern Genickschüsse hätten abgeben müssen. Was können Sie dazu sagen?

Antwort: Nein. Das ist nicht wahr, soweit es mich betrifft. Ich habe mich jeglicher Einmischung in den Vorgang enthalten. […]

Beim Abendessen im Kasino - vermutlich vor und nach dem eigentlichen Abendessen - wurde über diesen Vorfall gesprochen, den - wie sich hierbei herausstellte - eine große Anzahl von Angehörigen des Stabes mit angesehen hatten.

Wir gaben alle unserem Unbehagen über diese Vorgänge Ausdruck. Hierbei kam auch zur Sprache, daß bei anderen ähnlichen Exekutionen im Bereich der 6. Armee sich auch Wehrmachtsangehörige als Schützen beteiligt hatten und zwar auf Aufforderung von den SS-Schützen oder deren Führer. Dieser ganze Komplex ist dann an den Oberbefehlshaber der Armee, Generalfeldmarschall von Reichenau, herangetragen worden. Ich glaube auch, ich habe ihn anläßlich eines Vortrags bei ihm darauf angesprochen. Jedenfalls kam dann ein Armeebefehl heraus, in dem allen Angehörigen der Armee ausdrücklich verboten wurde, an derartigen Exekutionen teilzunehmen.

Source/Quelle: Auss. des Heeresrichters beim Oberkommando der 6. Armee, Dr. Neumann, vom 8.10.65: Js 4/65 GStA Ffm., LO Ausgeschiedene Zeugen.

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.


Eléments bibliographiques & liens