Auschwitz - récits de bourreaux

«Au foyer des officiers, la nourriture est succulente»


Extrait de

Pour eux «c’était le bon temps», la vie ordinaire
des bourreaux nazis

, ,


Traduit de l’allemand par Métais-Bührendt. Éditions Plon, 1989.
© Éditions Plon 1989
Reproduction interdite - No reproduction

Document original en allemand / Deutsches Original


Introduction par PHDN

PHDN consacre une section très riche à Auschwitz, elle complètera ou servira d’introduction aux documents présentés ici:
https://phdn.org/histgen/auschwiz/index.html

Les évaluations, dans l’immédiat après-guerre, du nombre de victimes par les protagonistes des crimes commis à Auschwitz, sont erronées, ce qui n’est guère suprenant. Le nombre de victimes d’Auschwitz est depuis longtemps évalué à environ un million. Pour plus d’informations sur ce sujet, voir ici:
https://phdn.org/histgen/auschwitz/bilan-auschwitz.html



«J’ai reçu l’ordre de verser le cyclon B dans l’orifice». Déposition de Hans Stark, directeur du service d’admission (23 avril 1959)

La P.A. du K.Z. Auschwitz était autonome dans ses compétences et ne dépendait pas du commandant du camp. Hormis Grabner et Wosnitza, le commandant du camp était pourtant responsable des hommes de la P.A.[N.d.T.: Politische Abteilung (services politiques)] d’un point de vue disciplinaire. La P.A. recevait ses instructions et ses ordres soit de la centrale GeStaPo de Kattowitz, soit directement du R.S.H.A.[N.d.T.: R.S.H.A.: Reichssicherbeitshauptamt (Services centraux de la sécurité du Reich à Berlin)]. La P.A. envoyait directement ses rapports et ses informations au R.S.H.A. Ma tâche aux services d’admission était d’enregistrer les détenus qui arrivaient et de leur attribuer un numéro. De plus, je notais leur identité. Les services d’admission informaient les autres services sur les détenus qu’on leur fournissait.

Les services d’admission avaient à voir avec les exécutions, dans la mesure où ils n’avaient pas à enregistrer les personnes qui, dans les convois, étaient destinées à être fusillées; toutefois, ils devaient les mener devant le peloton. J’avais l’habitude d’accomplir ce travail. Donc, à l’arrivée des nouveaux admis, j’attendais un ordre que me communiquait Grabner par téléphone, puis je devais les conduire au crématoire qui se trouvait à proximité; le Rapportführer Palitsch les fusillait dans une salle spéciale.

Ils étaient abattus avec un fusil de petit calibre qui restait en permanence dans le baraquement du Blockführer, là où nous aussi nous étions hébergés. Si nous devions fusiller plusieurs nouveaux arrivants, je les conduisais ensemble au petit crématoire. En chemin, je leur disais qu’ils prendraient d’abord un bain. Je leur demandais de se déshabiller dans un vestibule, juste avant la salle d’exécution et entrais avec le premier dans la salle, où Palitsch et son fusil se trouvaient en permanence. D’autres Blockführer ou même le chef du camp de détention préventive étaient souvent présents. Palitsch cachait son fusil derrière son dos de manière à ce que les détenus ne le voient pas. Puis quelqu’un, moi ou Palitsch, disait: «Regardez par là bas» et chaque fois, Palitsch prenait son fusil et tirait un coup dans la nuque du détenu. Il maintenait son fusil à quelques centimètres de sa tête. C’est de cette manière qu’on tuait ceux qui étaient destinés à être exécutés. C’était toujours les détenus d’à côté, ceux du crématoire, qui transportaient les cadavres hors de la pièce. A mon avis, les autres, ceux qui attendaient dans le couloir, ne pouvaient pas entendre les coups de feu, car l’entrée de la salle d’exécution était munie d’une porte à double paroi. Une fois que ces nouveaux détenus ou même des groupes avaient été exécutés, ils étaient brûlés dans le petit crématoire, éventuellement sous la surveillance du Unterscharführer Quakernack […].

Après chaque exécution, les rapports étaient directement communiqués au R.S.H.A. sous une formulation codée indiquant qu’«un nombre x de personnes ont été logées à part». Toute cette opération était surtout dirigée contre des personnes de la race juive, c’était ce que nous appelions la Sonderbehandlung (traitement spécial). Dès le début de la campagne de Russie, le R.S.H.A. avait donné des ordres, qui nous avaient été transmis oralement, à nous les hommes de la P.A.

C’est moi qui recevais l’ordre de conduire les détenus venant d’arriver à la salle d’exécution; comme je l’ai dit, cela se passait sur un coup de téléphone de Grabner. Mais il arrivait aussi qu’il me donne directement l’ordre. Jamais je ne me suis révolté contre ces ordres; comme j’appartenais depuis longtemps aux SS et avais suivi la formation idéologique de ce corps, cela ne me venait pas à l’esprit. Mais j’ai bien senti que ces dispositions étaient injustes, et j’ai tenté à plusieurs reprises de me porter volontaire pour le front. Je n’ai quitté Auschwitz qu’au moment où l’on m’a enfin donné l’autorisation de poursuivre mes études.

Un cas s’est présenté où j’ai, moi aussi, participé directement à l’exécution; c’était en automne 1941, dans la cour du Block 11. A l’époque, les services de la GeStaPo de Kattovitz venaient de nous livrer entre 20 et 30 commissaires politiques russes. Si je me souviens bien, dès leur arrivée, Grabner, Palitsch, un Blockführer du Block 11 et moi, nous les avons conduits dans la cour d’exécution. Les deux fusils spéciaux se trouvaient déjà au Block 11. Les commissaires russes portaient des uniformes de l’armée russe et n’avaient pas de signes distinctifs. Je ne sais pas qui avait pu établir leur qualité de commissaires, je suppose que celle ci avait été constatée par la GeStaPo de Kattovitz, qui avait envoyé plusieurs de ses agents pour assister à l’exécution. Je ne sais pas si ces commissaires russes avaient été condamnés à mort dans les règles. Je ne le crois pas car, à mon avis, les commissaires russes étaient tous passés par les armes presque sans exception. Les Russes ont été fusillés deux par deux dans la cour du Block 11 pendant que les autres attendaient dans le couloir. Grabner, Palitsch, ce fameux Blockführer et moi, nous nous sommes relayés pour abattre ces 20 ou 30 commissaires. Si je me souviens bien, des détenus du Bunker ont ensuite entassé les corps dans un coin de la cour, puis ils les ont mis deux par deux dans des caisses. Des détenus ont tiré ces caisses sur des carrioles et les ont conduites au petit crématoire. Je ne sais plus exactement combien de personnes j’ai moi même fusillées […].

Dès l’automne de l’année 1941, on a commencé à procéder aux gazages dans une salle du petit crématoire qui avait été aménagée à ces fins. La salle pouvait contenir entre 200 et 250 personnes, elle était plus haute qu’une pièce normale, n’avait pas de fenêtres, mais une porte que l’on avait rendue étanche et qui comportait un système de verrouillage comme dans les abris antiaériens. Il n’y avait pas de tuyaux ou autres qui auraient pu permettre aux détenus d’en conclure qu’il s’agissait peut être d’une salle de douches. Au plafond, il y avait deux orifices d’un diamètre d’environ 35 cm assez écartés l’un de l’autre. Cette salle avait un toit plat si bien que la lumière du jour pénétrait par ces ouvertures. Nous versions des granulés de cyclon B par ces ouvertures […].

Comme je viens de le dire, nous avons procédé au premier gazage au petit crématoire à l’automne 1941. Comme lors des exécutions, c’était Grabner qui me donnait l’ordre de venir au crématoire et de vérifier le nombre. La première fois, je ne savais pas qu’un gazage allait s’y dérouler. Quelque 200 à 250 Juifs, hommes, femmes et enfants de toutes les tranches d’âge, attendaient près du crématoire; il y avait peut être aussi des nourrissons parmi eux. Sans pouvoir citer aucun nom, je peux dire qu’un bon nombre de SS étaient présents, le commandant du camp, le responsable de la détention préventive, plusieurs Blockführer, Grabner et d’autres membres des services politiques. Personne n’a rien dit aux Juifs, ils ont uniquement été invités à entrer dans la salle de gazage dont les portes étaient ouvertes. Pendant que les Juifs entraient, des infirmiers préparaient l’opération. Il y avait un monticule de terre le long d’un mur extérieur jusqu’à la hauteur du plafond, ce qui permettait de monter sur le toit. Quand les Juifs étaient dans la salle, on la verrouillait et les infirmiers versaient le cyclon B dans l’orifice […].

Plus tard, lors d’un autre gazage, également à l’automne 1941, Grabner m’a donné l’ordre de verser du cyclon B dans l’ouverture parce qu’un seul infirmier était venu et que pour chaque opération il fallait verser le produit simultanément dans les deux ouvertures de la chambre à gaz. Il s’agissait encore une fois d’un convoi de 200 à 250 Juifs et, comme d’habitude, des hommes, des femmes et des enfants. Le cyclon B. comme je viens de le dire, est sous forme de granulés; lorsqu’on le versait, il ruisselait sur les gens. Ils commençaient à pousser des cris épouvantables, car maintenant ils savaient ce qui leur arrivait. Je n’ai pas regardé dans l’ouverture car l’orifice devait être immédiatement refermé dès que nous avions versé les granulés. Au bout de quelques minutes, c’était le silence. Nous attendions un certain temps, peut être 10 à 15 minutes, puis nous ouvrions la chambre à gaz. Les morts gisaient dans tous les sens, c’était un spectacle horrible.

Source/QuelleAussage Stark vom 23.4.59: AR-Z 37/58 SB 6, Bl. 937.


«A Auschwitz, le nombre de gazages le plus élevé en une journée atteignait 10000». Déposition de Rudolph Höss (14 mars 1946)

[…] J’ai reçu l’ordre de me rendre à Berlin […] auprès de Himmler; il m’a à peu près dit en ces termes que le Führer avait ordonné que l’on résolve le problème juif en Europe. Que des camps appelés camps d’extermination existaient déjà dans le Gouvernement général […] mais que ces camps étaient peu efficaces et ne pouvaient pas non plus être agrandis. J’ai moi même visité le camp de Treblinka en 1942 afin de m’informer sur la situation. On y procédait à l’extermination selon la méthode suivante: les chambres à gaz étaient petites, de la taille d’une pièce normale, les gaz y étaient conduits par un système de tuyaux raccordés à des moteurs de voitures. Ce procédé était peu fiable, étant donné que ces moteurs provenaient de véhicules pris à l’ennemi ou de blindés et tombaient souvent en panne. Par conséquent, les convois ne pouvaient être traités exactement comme le prévoyait le plan d’action, il s’agissait alors de nettoyer le ghetto de Varsovie […]. Pour toutes les raisons citées ci dessus, Himmler m’a expliqué que la seule solution serait de construire ces installations de manière à ce qu’elles soient adaptées au plan, que ce serait Auschwitz, car premièrement c’était un carrefour ferroviaire où se croisaient quatre lignes; deuxièmement, que la densité de la population y était faible; et troisièmement, que le territoire du camp à proprement parler pouvait être totalement verrouillé. Et que, pour ces raisons, il avait décidé de transférer l’extermination en masse à Auschwitz. Il a ajouté que je devais immédiatement commencer à prendre les mesures nécessaires à l’application du programme. Il souhaitait avoir des plans précis et conformes aux directives d’ici quatre semaines. Puis il a poursuivi en disant que cette mission était si difficile et si importante qu’il ne pouvait pas en charger n’importe qui, qu’il avait déjà envisagé de la confier à un autre officier supérieur SS, mais que pendant la période de construction, il préférait ne pas avoir deux offıciers commandant en même temps. J’ai donc reçu des instructions précises et ai été chargé de procéder à l’extermination des convois que le R.S.H.A. m’expédiait.

Je devais me mettre en rapport avec le SS Obersturmbannführer Eichmann du service 4 (service commandé par le Gruppenführer Müller) pour connaître la succession des convois qui arriveraient. A la même époque [1941, N.d.E.], c’étaient des convois contenant des prisonniers de guerre russes venant des services de la Gestapo de Breslau, Troppau et Kattowitz, ils devaient être liquidés à Auschwitz sur l’ordre de Himmler [et sur] l’ordre écrit du chef de la Gestapo. Comme les nouvelles installations et les crématoires ne seraient achevés qu’en 1942, les détenus devaient être gazés dans des chambres à gaz provisoires, puis brûlés dans des fosses communes. Je vous décris ci joint le processus de gazage:

Deux anciennes fermes situées à l’écart dans la zone de Birkenau avaient été rendues étanches et munies de solides portes de bois. Les convois étaient déchargés sur une voie de garage à Birkenau. Les détenus aptes au travail étaient sélectionnés et conduits dans les divers camps; ils déposaient tous leurs bagages qui étaient ensuite transportés dans des dépôts. Les autres, ceux qui étaient destinés à être gazés, faisaient une marche de I km environ jusqu’aux installations. Les malades et les infirmes étaient transportés en camion. Lorsqu’un convoi arrivait la nuit, on les transportait tous en camion. Ils devaient se déshabiller devant les fermes derrière des palissades de branchages. Sur les portes, on avait inscrit: «salles de désinfection». Les sous offıciers de service devaient leur dire par l’intermédiaire d’interprètes qu’ils devaient faire attention à leur affaires pour qu’ils puissent les retrouver immédiatement après l’épouillage. Ainsi, on évitait toute inquiétude. Une fois déshabillés, ils entraient ensuite dans les pièces qui contenaient entre 200 et 300 personnes selon la taille. Les portes étaient vissées, puis l’on versait une ou deux boîtes de cyclon B par les petites ouvertures, c’était une sorte d’acide prussique sous forme de cristaux. Selon les conditions atmosphériques, l’effet se faisait sentir au bout de 3 à 10 minutes. Une demi heure plus tard, les portes étaient ouvertes et un commando de détenus qui travaillait toujours sur place tirait les cadavres et les brûlait dans des fosses creusées dans la terre. Avant l’incinération, on extrayait les dents en or et on enlevait les bagues. On mettait des couches de bois de chauffage entre les cadavres, et quand une charge d’environ 100 cadavres y avait été déposée, on mettait le feu au bois avec des chiffons trempés dans de l’essence. Lorsque le feu avait vraiment pris, on y jetait les autres cadavres. La graisse qui se déposait dans le fond de la fosse était récupérée avec des seaux que l’on versait sur le feu pour accélérer le processus de combustion, surtout lorsque le temps était humide. L’incinération durait entre 6 et 7 heures. Par vent d’ouest, la puanteur des corps brûlés parvenait jusqu’au camp. Une fois les fosses nettoyées, les cendres étaient pilées sur une plaque de ciment; des détenus munis de masses de bois pulvérisaient les restes osseux. Des camions transportaient ces restes et les déversaient dans la Vistule, à un endroit isolé.

Après la construction des nouveaux grands crématoires, nous avons utilisé le procédé suivant: les deux premiers grands crématoires ont été achevés en 1942 (les deux autres six mois plus tard), les premiers gros convois venant de France, de Belgique, de Hollande et de Grèce ont commencé à arriver. Le procédé suivant a été utilisé: les trains arrivaient le long d’une rampe construite à cet effet et comportant trois voies situées à côté des crématoires, des dépôts de vêtements et du camp de Birkenau. La sélection des détenus aptes au travail, tout comme le dépôt des bagages, avait lieu sur cette rampe. Les personnes aptes au travail étaient réparties dans les divers camps, ceux qui devaient être liquidés allaient dans l’un des nouveaux crématoires. Auparavant, ils passaient par une grande salle souterraine pour se déshabiller. Cette salle était équipée de bancs et de portemanteaux pour accrocher les vêtements. Ici aussi, un interprète expliquait qu’ils allaient prendre un bain et qu’on allait les conduire à la désinfection, qu’il fallait qu’ils fassent attention à l’endroit où ils déposaient leurs vêtements. Puis ils passaient dans la pièce contiguë, elle aussi souterraine et équipée de conduites d’eau et de douches; elle devait donner l’impression d’être une salle de bains. Deux sous offıciers devaient rester dans la salle jusqu’au dernier moment afin de ne pas provoquer d’inquiétude.

Il arrivait de temps à autre que des détenus remarquent de quoi il s’agissait. Ceux des convois de Belsen, surtout, parce que, pour la plupart, ils venaient de l’Est et savaient, dès que les trains avaient atteint la haute Silésie, que, selon toute probabilité, ils allaient vers leur fin. En ce qui concerne les convois de Belsen, les mesures de sécurité étaient renforcées et les occupants du convoi répartis en petits groupes eux mêmes répartis dans les divers crématoires afin d’éviter le tumulte. Les SS se formaient en rangs serrés et repoussaient par la force dans les chambres à gaz ceux qui résistaient. Mais cela arrivait rarement, car les mesures d’apaisement simplifiaient le processus.

Je me souviens bien d’un fait exemplaire: un convoi de Belsen venait d’arriver, les deux tiers environ étaient [dans la chambre à gaz]; il s’agissait surtout d’hommes. Soudain, une mutinerie à éclaté dans la salle où le dernier tiers se déshabillait. 3 ou 4 sous offıciers SS en armes sont entrés dans la salle pour faire accélérer le déshabillage […]. Des lignes électriques ont été arrachées, des SS attaqués, l’un d’entre eux a reçu un coup de couteau et toutes leurs armes ont été volées [sic!]. Comme la pièce était totalement sombre, une fusillade sauvage a éclaté entre les sentinelles postées à l’entrée et les détenus qui se trouvaient à l’intérieur. En arrivant, j’ai demandé que l’on ferme les portes, que l’on termine le processus de gazage des 2 premiers tiers [sic] et suis passé avec les sentinelles et muni d’un projecteur dans la salle [vestiaire]; j’ai repoussé les détenus dans un coin, d’où ils ont été emmenés un par un dans la pièce voisine du crématoire et ont été abattus sur mon ordre au petit calibre.

Il est arrivé à plusieurs reprises que des femmes cachent leurs enfants dans le linge ou entre les vêtements et ne les emmènent pas dans la chambre à gaz. Le commando des détenus du crématoire fouillait toujours les vêtements sous la surveillance des SS de service et envoyait dans la chambre à gaz les enfants que l’on trouvait. Au bout d’une demi heure, les systèmes d’aération électrique étaient mis en route et un ascenseur montait les cadavres dans les fours crématoires qui se trouvaient juste au dessus.

Il fallait environ 12 heures pour incinérer 2000 personnes dans 5 fours. A Auschwitz, nous disposions de deux installations avec chacune deux doubles fours, et de deux installations comportant 4 fours de grande taille. De plus, il existait encore une installation provisoire comme celle décrite ci dessus. La deuxième installation provisoire avait été détruite. Un commando de détenus triait tous les vêtements et effets qui restaient au dépôt, ils y travaillaient sans interruption et y étaient également hébergés. Chaque mois, les objets de valeur partaient pour la Reichsbank, à Berlin. Les vêtements étaient nettoyés et étaient envoyés à des industries d’armement pour les ouvriers déportés de l’Est qui y travaillaient, mais aussi aux colons allemands. L’or des prothèses dentaires était fondu et, lui aussi, envoyé chaque mois aux services sanitaires de la SS.

[…] A Auschwitz, le nombre le plus élevé de gazages en une journée atteignait 10000. C’était le maximum réalisable en une journée dans les installations dont nous disposions […].

Source/QuelleAuss. Höß vom 14.3.46: Nbg. Dok. NO-1210.


Franz Hofmann, directeur du camp de détention préventive au camp de base d'Auschwitz (27 avril 1961)

C’est l’uniforme qui a décidé.

Je voudrais encore ajouter que la décision d’entrer chez les SS m’a été facilitée par le fait que cela n’entraînait pas de dépenses. Mon frère, qui a été tué sur le front de l’Est, avait déjà été SS, il en avait été exclu pour une raison quelconque. J’ai donc pu reprendre son uniforme et n’ai pas eu besoin de me procurer un autre uniforme. Aujourd’hui, je pense que je n’aurais sans doute pas été SS si l’uniforme de mon frère n’avait pas été disponible. C’est cet uniforme qui a fait la décision.

Source/QuelleAuss. Hofmann vom 27.4.61: AR-Z 37/58, SB 49, Bl. 8720f.


SS‑Standartenführer Paul Blobel (6 juin 1947)

En janvier 1942, j’ai été relevé du commandement du commando spécial 4a et ai été maté d’office à Berlin. J’y suis resté inactif pendant quelque temps. Je dépendais du service IV dirigé par l’ancien Gruppenführer Müller. En automne 1942, j’ai eu pour mission de représenter Müller et de me rendre dans les territoires occupés à l’Est afin d’effacer toutes les traces des charniers restant des exécutions effectuées par les commandos spéciaux. Ma mission a duré jusqu’en été 1944

Source/QuelleEidesst. Erkl. Blobel vom 6.6.47: Nbg. Dok. NO-3824.


«Pour que, par la suite, personne ne puisse en tirer des conclusions». Rudolf Höss, sur la suppression des charniers (11 janvier 1947)

Lors d’une visite effectuée en 1942, le Reichsführer SS a inspecté dans le détail tout le déroulement d’un processus d’extermination, en commençant par le déchargement jusqu’au nettoyage du Bunker II. A l’époque, on ne pratiquait pas encore l’incinération. Il n’avait rien à redire, et nous n’en avons pas discuté. Le Gauleiter Bracht et l’Obergruppenführer Schmauser étaient présents. Peu de temps après la visite du Reichsführer, le Standartenführer Blobel, du service d’Eichmann, est arrivé et nous a apporté un ordre du R.F.S.S., disant que tous les charniers devaient être dégagés et que les corps devaient être incinérés.

Les cendres devaient être éliminées de manière à ce que, par la suite, personne ne puisse en tirer des conclusions sur le nombre de personnes brûlées. Blobel était déjà en train de faire des tests à Kulmhof pour vérifier divers types d’incinération. Eichmann l’avait chargé de me montrer l’installation. Je suis parti avec Hössler [SS Hauptsturmführer] pour Kulmhof afin de visiter le camp. Blobel avait fait construire différents fours de fortune et se servait de bois et de restes d’essence. Il a aussi essayé d’éliminer les corps à l’explosif, mais cette méthode était très incomplète. Les cendres ont été éparpillées dans des régions boisées après avoir été passées dans un moulin à os qui les réduisait en poussière. Staf. Blobel était chargé de retrouver tous les charniers qui se trouvaient à l’Est et de les supprimer. Son équipe portait le nom de code «1005». Quant aux travaux en soi, c’étaient des commandos de Juifs qui les effectuaient qui étaient ensuite liquidés dès qu’ils avaient bouclé un secteur. Le KL d’Auschwitz devait sans cesse fournir des Juifs au commando «1005» […]. Staf. Blobel connaissait le nombre exact de charniers à l’Est, mais il était tenu au secret absolu.

Source/QuelleAuss. Höß über Beseitigung der Massengräber (Kommando 1005): Nbg. Dok. NO 4498 B.


«Ce n’est que par égard pour ma famille que j’ai participé au massacre de quelque trois millions d’hommes». Déposition de Maximilien Grabner, directeur du service politique (18 septembre 1945)

Je considère qu’assassiner 3 000 000 d’hommes est le pire de tous les crimes. J’ai participé à ce massacre parce que je n’y pouvais rien changer. C’est le national socialisme qui est coupable. Moi même, je n’ai jamais été national socialiste. J’ai dû toutefois entrer au parti.

Je suis catholique romain et crois aujourd’hui encore en Dieu; il doit y avoir une justice divine et aussi une justice terrestre. Ce n’est que par égard pour ma famille que j’ai participé au massacre de quelque 3 000 000 d’hommes. Je n’ai jamais été antisémite et affirme aujourd’hui encore que tout homme a le droit de vivre.

Source/QuelleAussage Grabner vom 18.9.45 auf der Polizeidirektion Wien, Staatspolizei Ref. I/e.



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»Verpflegung im Führerheim ausgezeichnet«

Auschwitz - Aussagen Rudolf Höss und Hans Stark



»Ich erhielt den Befehl, Zyklon B in die Öffnung zu schütten«. Aussage von Hans Stark, Leiter der Aufnahmeabteilung (23 April 1959)

Die PA [Politische Abteilung] des KZ Auschwitz war sachlich selbständig und unterstand nicht dem Lagerkommandanten. Mit Ausnahme von Grabner und Wosnitza war der Lagerkommandant jedoch Disziplinarvorgesetzter der Angehörigen der PA: Die PA erhielt ihre Anordnungen und Befehle entweder von der GeStaPo-Leitstelie in Kattowitz oder unmittelbar vom RSHA. Berichte und Meldungen wurden von der PA direkt an das RSHA gesandt. Meine Aufgabe in der Aufnahmeabteilung bestand darin, die neu angekommenen Häftlinge zu registrieren und an sie Häftlingsnummern zu verteilen. Weiterhin wurden die Personalien der Häftlinge aufgenommen. Von der Aufnahmeabteilung wurden die Dienststellen über die von ihnen eingelieferten Häftlinge unterrichtet.

Die Aufnahmeabteilung hatte mit Erschießungen insofern zu tun, als sie neu angekommene Transporte, die zum Erschießen bestimmt waren, nicht zu registrieren, sondern zum Erschießen zu führen hatte. Mit dieser Aufgabe war ich betraut. Ich mußte also bei Ankunft solcher Neuzugänge diese nach einer telefonischen Anweisung von Grabner zu dem in der Nähe befindlichen kleinen Krematorium führen, wo sie in einem besonderen Raum durch Rapportführer Palitsch erschossen wurden.

Die Erschießung erfolgte durch ein Kleinkalibergewehr, das stets in der Blockführerbaracke aufbewahrt war, in der wir ebenfalls untergebracht waren. Waren mehrere neu Angekommene zu erschießen, führte ich diese gemeinsam zum kleinen Krematorium. Auf dem Wege sagte ich zu ihnen, daß sie zunächst gebadet würden. In einem Vorraum des Erschießungsraumes gebot ich ihnen sich auszuziehen und betrat dann mit dem Ersten den Erschießungsraum, in dem sich stets schon Palitsch mit dem Gewehr befand. Oft waren auch noch andere Blockführer oder auch der Schutzhaftlagerführer anwesend. Palitsch hielt das Gewehr hinter dem Rücken versteckt, so daß es der Häftling nicht sehen konnte. Palitsch oder ich sagten dann zu dem Häftling: »Schau mal dort hin«, worauf dann jedesmal Palitsch das Gewehr nahm und den Häftling durch Genickschuß tötete. Das Gewehr wurde hierbei durch Palitsch wenige Zentimeter vom Genick weggehalten. Auf diese Weise wurden nacheinander die zur Erschießung Bestimmten getötet. Die Leichen wurden, stets nacheinander, von Häftlingen aus dem Raum gebracht, die sich nebenan, im Krematorium, aufhielten. Die jeweils auf dem Flur Wartenden konnten den Knall des Schusses meiner Meinung nach nicht hören, denn der Eingang zum Erschießungsraum war mit einer doppelwandigen Tür versehen. Nach erfolgter Erschießung einzelner Neuhäftlinge oder Gruppen wurden diese unter gelegentlicher Aufsicht von Unterscharführer Quakernack im kleinen Krematorium verbrannt. […]

Die Berichte über die Erschießungen wurden jeweils nach Durchführung schriftlich dem RSHA gemeldet, und zwar unter der Deckbezeichnung, daß »soundsoviel Personen gesondert untergebracht worden seien«. Diese ganze Aktion richtete sich hauptsächlich gegen Personen der jüdischen Rasse und wurde »Sonderbehandlung« genannt. Hierzu war vom RSHA bereits zu Beginn des Rußlandfeldzuges ein Befehl herausgegeben worden, der uns Angehörigen der PA mündlich bekannt gegeben wurde.

Den Befehl, die neuangekommenen Häftlinge zum Erschießungsraum zu führen, erhielt ich, wie bereits erwähnt, jeweils telefonisch von Grabner; es kam auch vor, daß ich den Befehl von ihm auch mündlich erhielt. Ich habe mich gegen die Ausführung eines solchen Befehls nie gesträubt, das kam mir auf Grund meiner langen Zugehörigkeit zur SS und der darin erhaltenen weltanschaulichen Schulung auch nicht in den Sinn. Ich habe wohl gefühlt, daß diese Anordnungen ein Unrecht sind und habe auch immer wieder versucht, mich an die Front zu melden. Ich kam jedoch erst weg von Auschwitz, als mir schließlich mein Weiterstudium genehmigt worden war.

In einem Fall habe ich auch selbst aktiv an einer Erschießung teilgenommen, und zwar war dies im Herbst 1941 im Hof von Block 11. Zum damaligen Zeitpunkt waren ca. 20-30 russische Kommissare von der GeStaPo-Leitstelie Kattowitz eingeliefert worden. Diese wurden nach ihrer Ankunft von Grabner, Palitsch, meiner Erinnerung nach einem Blockführer von Block 11 und mir zum Erschießungshof hingeführt. Die 2 Erschießungsgewehre befanden sich bereits im Block 11. Die russischen Kommissare trugen russische Wehrmachtsuniformen - sie waren als Kommissare nicht besonders gekennzeichnet. Wer ihre Kommissar- Eigenschaft festgestellt hatte, weiß ich nicht, ich nehme an, daß dieses durch die GeStaPo Kattowitz festgestellt worden war, von der mehrere Beamte der Erschießung als Beobachter beiwohnten. Ob diese russischen Kommissare ordnungsgemäß zum Tode verurteilt worden waren, weiß ich nicht. Ich glaube es auch nicht, denn meiner Meinung nach wurden russische Kommissare fast ausnahmslos erschossen. Die Russen wurden im Hof des Blockes jeweils zu zweit erschossen, während die anderen im Gang des Blockes 11 auf ihre Erschießung warteten. Grabner, Palitsch, der genannte Blockführer und ich erschossen nun nacheinander, jeweils abwechselnd, diese 20-30 Kommissare. Die Leichen der jeweils Erschossenen wurden von Häftlingen des Bunkers, wenn ich mich recht erinnere, in einer Ecke des Hofes aufgestapelt und immer zu zweit in Kisten gelegt. Diese Kisten wurden mit Bauernwagen, gezogen von Häftlingen, zum kleinen Krematorium gefahren. Wieviele ich selbst erschossen habe, weiß ich nicht mehr genau […].

Bereits im Herbst des Jahres 1941 wurden in einem Raum des kleinen Krematoriums Vergasungen vorgenommen, der zu diesem Zweck hergerichtet worden war. Der Raum hatte ein Fassungsvermögen von ca. 200-250 Personen, war über Zimmerhöhe hoch, hatte kein Fenster und nur eine besonders abgedichtete Tür mit einer Verrieglung wie eine Luftschutztür. Röhren oder dergleichen, aus denen die Häftlinge schließen konnten, es handele sich vielleicht um einen Duschraum, waren nicht vorhanden. In der Decke waren in einigem Abstand 2 Öffnungen mit einem Durchmesser von etwa 35 cm angebracht. Dieser Raum hatte ein Flachdach, so daß durch diese Öffnung das Tageslicht einfiel. In diese Öffnungen wurde das körnerförmige Zyklon Beingeschüttet. […]

Wie bereits erwähnt, wurde die erste Vergasung im kleinen Krematorium im Herbst 1941 durchgeführt. Wie bei den Erschießungen, wurde ich von Grabner aufgefordert, zum Krematorium zu kommen, um die Zahl zu überprüfen. Ich wußte beim ersten Mal nicht, daß eine Vergasung stattfinden sollte. Beim Krematorium standen etwa 200-250 jüdische Männer, Frauen und Kinder, es kann sein, daß auch Säuglinge dabei waren, alle Altersstufen. Ohne einen Namen nennen zu können, kann ich sagen, daß eine ganze Reihe SS-Angehöriger anwesend war, Lagerkommandant, Schutzhaftlagerführer, mehrere Blockführer, Grabner und auch weitere Angehörige der Politischen Abteilung. Den Juden wurde nichts gesagt, sondern man forderte sie lediglich auf, in den Vergasungsraum, dessen Tür geöffnet war, hineinzugehen. Währenddem die Juden in diesen Raum hineingingen, bereiteten Sanitäter die Vergasung vor. Eine Außen-Seite des Vergasungsraumes war bis zur Deckenhöhe mit Erde aufgefüllt, so daß diese auf den Raum konnten. Nachdem alle Juden im Raum waren, wurde dieser verriegelt, und die Sanitäter haben das Zyklon B in die Öffnungen geschüttet. […]

Bei einer späteren Vergasung - ebenfalls noch im Herbst 1941 - erhielt ich von Grabner den Befehl, Zyklon B in die Öffnung zu schütten, weil nur 1 Sanitäter gekommen war und bei einer Vergasung in beide Öffnungen des Vergasungsraumes Zyklon B zu gleicher Zeit hineingeschüttet werden mußte. Es handelte sich bei dieser Vergasung wiederum um einen Transport von 200-250 Juden, und zwar wiederum Männer, Frauen und Kinder. Da dieses Zyklon B - wie bereits erwähnt - körnerförmig war, rieselte dieses beim Hineinschütten über die Menschen. Sie fingen dann furchtbar an zu schreien, denn sie wußten nun, was mit ihnen geschieht. In die Öffnung habe ich nicht geschaut, da nach dem Einschütten des Zyklon B die Öffnungen sofort verschlossen werden mußten. Nach wenigen Minuten war es still. Nach Verlauf einer Zeit, es können 10-15 Minuten gewesen sein, wurde der Vergasungsraum geöffnet. Die Getöteten lagen kreuz und quer durcheinander, es war ein schrecklicher Anblick.

Source/QuelleAussage Stark vom 23.4.59: AR-Z 37/58 SB 6, Bl. 937.


»Die höchste Zahl an Vergasungen in Auschwitz an einem Tag betrug 10000«. Aussage von Rudolf Höß (14 Marz 1946)

[…] Ich wurde nach Berlin […] zu Himmler befohlen, wo er dem Sinne nach ungefähr folgendes sagte: Der Führer hat die Lösung der Judenfrage in Europa befohlen. Es bestehen im Generalgouvernement schon einige sogenannte Vernichtungslager […] Diese Lager sind aber wenig leistungsfähig und können auch nicht weiter ausgebaut werden. Ich habe selbst das Lager Treblinka 1942 […] besucht, um mich über die Verhältnisse zu informieren. Die Vernichtungen wurden auf folgender Methode ausgeführt: Es waren kleine Kammern in Stubengröße, die durch Zuleitungsrohre mit Gas von Automotoren beschickt wurden. Dies Verfahren war unzuverlässig, da die Motoren aus alten Beutefahrzeugen und Panzern bestanden und oft versagten. Daher konnten die Transporte nicht so abgefertigt werden, um eine genaue Durchführung des Aktionsplanes, es handelte sich um die Räumung der Ghettos Warschau, auszuführen. […] Aus allen oben angeführten Gründen erklärte mir Himmler, die einzige Möglichkeit, diese Anlagen so auszubauen, wie es den Gesamtplänen entsprach, wäre in Auschwitz, da erstens als Bahnknotenpunkt von 4 durchgehenden Bahnen und auch bevölkerungsarm das eigentliche Lagergebiet völlig absperrbar sei. Aus diesen Gründen habe er sich entschlossen, die Massenvernichtung nach Auschwitz zu verlegen, und ich hatte sofort mit den Durchführungsmaßnahmen zu beginnen. In 4 Wochen wünsche er genaueste Baupläne, die diesen Richtlinien entsprechen. Weiters sagte er: Diese Aufgabe sei so schwierig und schwerwiegend, daß er nicht jeden damit beauftragen könne, er hatte schon die Absicht, einen anderen höheren SS-Führer mit dieser Aufgabe zu betreuen, aber zu dem Zeitpunkt des Aufbaues wäre es nicht gut, wenn 2 Führer nebeneinander befählen. Ich erhielt somit die klare Anweisung, die Vernichtung der vom RSHA eingelieferten Transporte durchzuführen.

Über die Reihenfolge der einlaufenden Transporte hatte ich mich dem SS-Obersturmbannführer Eichmann vom Amt 4 (Dienststelle befehligt von Gruppenführer Müller) in Verbindung zu setzen. Zur gleichen Zeit [1941, d. Hg.] kamen auch Transporte von russischen Kriegsgefangenen aus den Gebieten der Gestapoleitstelle Breslau, Troppau und Kattowitz, die auf Befehl Himmlers [und auf] schriftliche Anweisung des zuständigen Gestapoleiters in Auschwitz vernichtet werden mußten. Da die neuzuerrichtenden Krematoriumsanlagen erst 1942 fertig wurden, mußten die Häftlinge in provisorisch errichteten Vergasungsräumen vergast und dann in Erdgruben verbrannt werden. Hiermit schildere ich den Vorgang des Vergasungsvorganges:

2 alte Bauernhäuser, die abgelegen im Gelände Birkenau lagen, wurden fugendicht gemacht und mit starken Holztüren versehen. Die Transporte selbst wurden auf einem Abstellgleis in Birkenau ausgeladen. Die arbeitsfähigen Häftlinge wurden ausgesucht und nach den Lagern abgeführt, sämtliches Gepäck wurde abgelegt und später zu den Effektenlagern gebracht. Die anderen zur Vergasung Bestimmten gingen im Fußmarsch zu der etwa 1 km entfernten Anlage. Die Kranken und nicht Gehfähigen wurden mit Lastwagen hintransportiert. Bei Transporten, die des Nachts ankamen, wurden alle mit Lastwagen dahinbefördert. Vor den Bauernhäusern mußten sich alle ausziehen hinter aufgebauten Reisigwänden. An den Türen stand »Desinfektionsraum«. Die diensttuenden Unterführer mußten durch Dolmetscher den Menschen sagen, daß sie genau auf ihre Sachen achten sollen, damit sie diese nach der Entlausung gleich wiederfänden. Hierdurch wurde von vornherein eine Beunruhigung unterbunden. Die Ausgezogenen gingen dann in die Räume hinein, je nach Größe 200-300 Menschen. Die Türen wurden zugeschraubt und durch kleine Luken je ein bis 2 Büchsen Zyklon B hineingestreut; es handelt sich dabei um eine körnige Masse von Blausäure. Die Wirkungsdauer je nach Witterung 3-10 Minuten. Nach einer halben Stunde wurden die Türen geöffnet und die Leichen durch ein Kommando von Häftlingen, die ständig dort arbeiteten, herausgezogen und in Erdgruben verbrannt. Vor der Verbrennung wurden die Goldzähne und Ringe entfernt, zwischen den Leichen wurde Brennholz geschichtet, und wenn ein Stoß von ca. 100 Leichen drin war, wurde mit Petroleum getränkten Lappen das Holz entzündet. Wenn die Verbrennung dann richtig im Gange war, wurden die anderen Leichen dazugeworfen. Das auf dem Boden der Gruben sich sammelnde Fett wurde mit Eimern dem Feuer wieder zugegossen, um besonders bei nasser Witterung den Verbrennungsprozeß zu beschleunigen. Die Dauer der Verbrennung dauerte 6-7 Stunden. Der Gestank der verbrannten Leichen konnte bei Westwind selbst im Lager bemerkt werden. Nach Räumung der Gruben wurden die Aschenreste zerstampft. Dies geschah auf eine Zementplatte, wo Häftlinge mit Holzstampern die Knochenreste pulverisierten. Diese Reste wurden dann mittels Lastwagen an einer abgelegenen Stelle in die Weichsel geschüttet.

Nach Errichtung der neuen großen Verbrennungsanlagen wurde folgendes Verfahren angewendet: Nachdem nun 1942 die ersten 2 Großkrematorien fertiggestellt waren (die 2 anderen wurden ein halbes Jahr später fertig), setzten die Massentransporte aus Frankreich, Belgien, Holland und Griechenland ein. Dabei wurde folgendes Verfahren angewandt: Die Transportzüge liefen an einer eigens dazu erbauten Rampe mit 3 Geleisen an, die unmittelbar zwischen den Krematorien, Effektenlager und dem Lager Birkenau errichtet war. Die Aussortierung der Arbeitsfähigen, ebenso die Gepäckablage, geschah unmittelbar auf der Rampe. Die Arbeitseinsatzfähigen wurden in die verschiedenen Lager gebracht und die zu Vernichtenden in eins der neuen Krematorien. Daselbst gingen sie zuerst in einen großen unterirdischen Raum zum Auskleiden. Dieser Raum war mit Bänken und Vorrichtungen zum Aufhängen der Kleider ausgerüstet. Auch hier wurde den Menschen durch Dolmetscher erklärt, daß sie zum Baden und Entlausen geführt wurden und daß sie auf die Lage ihrer Kleider aufpassen sollten. Dann gingen sie in den nächsten Raum, der ebenfalls unterirdisch war, der mit Wasserleitungsrohren und Brausen ausgestattet war und so den Eindruck eines Bades erregen mußte. Bis zuletzt mußten 2 Unterführer in dem Raum verbleiben, damit keine Beunruhigung eintrat.

Es kam mitunter vor, daß Häftlinge merkten, um was es sich handelte. Insbesondere die Transporte aus Belsen wußten, da sie meist aus dem Osten stammten, wenn die Züge das oberschlesische Gebiet erreicht hatten, daß sie aller Wahrscheinlichkeit nach ihrer Vernichtung entgegengeführt wurden. Bei Transporten aus Belsen wurden die Sicherungsmaßnahmen verstärkt und der Transport in kleinere Gruppen aufgeteilt und diese Gruppen dann den einzelnen Krematorien zugeteilt, um Tumulte zu vermeiden. SS-Männer bildeten eine dichte Kette und drängten die sich Widerstrebenden mit Gewalt in die Vergasungsräume. Dies kam aber selten vor, da durch die Beruhigungsmaßnahmen der Vorgang verei nfacht wurde.

An ein Beispiel erinnere ich mich im Besonderen: Ein Transport aus Belsen war eingetroffen, und nachdem ungefähr zwei Drittel, es handelte sich meist um Männer, [in der Gaskammer waren,] brach bei dem noch im Auskleideraum befindlichen letzten Drittel eine Meuterei aus. 3 oder 4 SS-Unterführer betraten mit ihren Waffen den Raum, um das Ausziehen zu beschleunigen […]. Dabei wurde die Lichtleitung abgerissen, die SS-Männer überfallen, einer erstochen und alle ihrer Waffen beraubt [sie!]. Da es nun in diesem Raum völlig dunkel war, entstand eine wüste Schießerei der am Ausgang befindlichen Posten und der drin befindlichen Häftlinge. Bei meinem Eintreffen ließ ich die Türen schließen, den Vergasungsvorgang des ersten % [sie!] beenden und ging dann mit Handscheinwerfern und den Posten in den [Auskleide-]Raum und drängte die Häftlinge in eine Ecke, wo sie dann einzeln herausgeführt und in einem Nebenraum des Krematoriums mit Kleinkaliber auf meinen Befehl erschossen wurden.

Es kam wiederholt vor, daß Frauen ihre kleinen Kinder unter der Wäsche und den Kleidungsstücken versteckten und sie nicht mit in die Gaskammern nahmen. Es wurde von dem ständigen Kommando der Verbrennungshäftlinge unter der diensttuenden SS die Kleider durchsucht und solche noch gefundenen Kinder nachträglich noch in den Gasraum geschickt. Nach einer halben Stunde wurden im Vergasungsraum die elektrischen Entlüfter in Betrieb gesetzt und die Leichen mittels Aufzug in die darübergelegenen Verbrennungsöfen gefahren.

Die Verbrennung von ca. 2000 Menschen in 5 Öfen dauerte ungefähr 12 Stunden. In Auschwitz waren 2 Anlagen mit je 5 Doppelöfen und 2 Anlagen mit je 4 größeren Öfen. Dazu bestand noch eine provisorische Anlage, wie oben geschildert. Die zweite provisorische Anlage war vernichtet worden. Die gesamten anfallenden Kleidungsstücke und Effekten wurden im Effektenlager sortiert von einem Häftlingskommando, das ständig dort arbeitete und auch dort untergebracht war. Die Wertsachen gingen jeden Monat zur Reichsbank nach Berlin. Die Kleidungsstücke nach Reinigung an Rüstungsfirmen für die dort arbeitenden Ostarbeiter und die Umsi~dler. Das Zahngold wurde eingeschmolzen und ebenfalls monatlich dem Sanitätsamt der Waffen-SS zugeführt.

[…] Die höchste Zahl an Vergasungen in Auschwitz an einem Tag betrug 10000. Das war das Äußerste, das an einem Tag mit den vorhandenen Anlagen durchzuführen war. […]

Source/QuelleAuss. Höß vom 14.3.46: Nbg. Dok. NO-1210.


Franz Hofmann, Schutzhaftlagerführer im Stammlager Auschwitz (27 April 1961)

Die Uniform gab den Ausschlag

Ich möchte noch erwähnen, daß mir der Entschluß zum Eintritt in die SS dadurch erleichtert wurde, daß mir insoweit keinerlei Kosten entstanden. Mein Bruder, der später an der Ostfront gefallen ist, war nämlich vorher schon einmal Mitglied der SS gewesen und aus irgendwelchen Gründen wieder ausgeschlossen worden. Ich konnte deshalb seine Uniform übernehmen und brauchte mir keine neue Uniform anzuschaffen. Ich möchte heute sagen, daß ich damals kaum Mitglied der SS geworden wäre, wenn mir nicht die Uniform meines Bruders zur Verfügung gestanden hätte. Diese Uniform gab den letzten Ausschlag.

Source/QuelleAuss. Hofmann vom 27.4.61: AR-Z 37/58, SB 49, Bl. 8720f.


SS‑Standartenführer Paul Blobel (6 Juni 1947)

Im Januar 1942 wurde ich als Chef des Sonderkommandos 4 a abgelöst und wurde nach Berlin strafversetzt. Dort blieb ich eine zeitlang unbeschäftigt. Ich stand unter Aufsicht des Amtes IV, unter dem ehemaligen Gruppenführer Müller. Ich bekam im Herbst 1942 die Aufgabe, als Beauftragter Müllers in die besetzten Ostgebiete zu fahren und die Spuren der Massengräber, die von den Hinrichtungen der Einsatzgruppen stammten, zu verwischen. Diese Aufgabe hatte ich bis zum Sommer 1944.

Source/QuelleEidesst. Erkl. Blobel vom 6.6.47: Nbg. Dok. NO-3824.


»… daß man in späterer Zeit keinerlei Rückschlüsse ziehen konnte«. Rudolf Höß über die Beseitigung der Massengräber (11 Januar 1947)

Der Reichsführer-SS sah sich anläßlich seines Besuches im Sommer 1942 den gesamten Vorgang der Vernichtung genau an, angefangen von der Ausladung bis zur Räumung des Bunkers 11. Zu der Zeit wurde noch nicht verbrannt. Er hatte nichts zu beanstanden, hat sich aber auch nicht darüber unterhalten. Zugegen waren der Gauleiter Bracht und Obergruppenführer Schmauser. Kurze Zeit nach dem Reichsführerbesuch kam Standartenführer Blobel von der Dienststelle Eichmann und brachte den RFSS-Befehl, wonach sämtliche Massengräber freizulegen und die Leichen zu verbrennen seien.

Ebenso sollte die Asche so beseitigt werden, daß man in späterer Zeit keinerlei Rückschlüsse über die Zahl der Verbrannten ziehen könne. Blobel machte in Kulmhof bereits Versuche verschiedener Verbrennungsarten. Er hatte den Auftrag von Eichmann, mir die Anlage zu zeigen. Ich fuhr mit [SS-Hauptsturmführer) Hößler nach Kulmhof zur Besichtigung. Blobel hatte verschiedene behelfsmäßige Öfen aufbauen lassen und verbrannte mit Holz und Benzinrückständen. Er versuchte auch, durch Sprengungen die Leichen zu vernichten, dies gelang aber nur sehr unvollständig. Die Asche wurde in dem ausgedehnten Waldgelände verstreut, zuvor durch eine Knochenmühle zu Staub zermahlen. Staf. Blobel war beauftragt, alle Massengräber im gesamten Ostraum ausfindig zu machen und zu beseitigen. Sein Arbeitsstab hatte die Deckbezeichnung »1005«. Die Arbeiten selbst wurden durch Judenkommandos durchgeführt, die nach Beendigung eines Abschnittes erschossen wurden. K.L. Auschwitz hatte laufend Juden für das Kommando »1005« zur Verfügung zu stellen. […] Staf. Blobel wußte ziemlich genau die Zahlen der Massengräber im Ostraum, war aber zu strengstem Schweigen verpflichtet.

Source/QuelleAuss. Höß über Beseitigung der Massengräber (Kommando 1005): Nbg. Dok. NO 4498 B.


»Ich habe nur mit Rücksicht auf meine Familie mitgewirkt an der Ermordung von etwa 3 Millionen Menschen«. Aussage von Maximilian Grabner, Leiter der Politischen Abteilung (18 September 1945)

Ich halte es für das größte Verbrechen, das es gibt, 3 000 000 Menschen umzubringen. Ich habe an diesen Verbrechen nur mitgewirkt, da ich daran nichts ändern konnte. An diesen Verbrechen war der Nationalsozialismus schuld, ich selbst war nie Nationalsozialist. Allerdings mußte ich der Partei beitreten.

Ich bin römisch-katholisch und glaube auch heute noch an Gott, es muß eine göttliche Gerechtigkeit geben und auch eine Gerechtigkeit auf Erden. Ich habe nur mit Rücksicht auf meine Familie mitgewirkt, an der Ermordung von etwa 3 000 0000 Menschen. Ich war niemals Antisemit und behaupte auch heute noch, daß jeder Mensch das Recht zum Leben hat.

Source/QuelleAussage Grabner vom 18.9.45 auf der Polizeidirektion Wien, Staatspolizei Ref. I/e.

Ernst Klee / Willi Dreßen / Volker Rieß, »Schöne Zeiten«Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988.