Le génocide nazi et les négationnistes

Bernard Comte

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CONCLUSIONS

CHERCHER LA VERITÉ... ENTRETENIR LA MÉMOIRE... ARMER LA VIGILANCE

Il ne s'agit ni de persécuter des chercheurs qui mèneraient des enquêtes originales, ni d'imposer une version "officielle" et dogmatique de l'histoire, mais de rappeler ce qu'est l'histoire, et ce que signifient les tentatives d'élimination de la mémoire du génocide.

L'histoire se fonde sur la libre recherche, le doute méthodique et la révision permanente des acquits précédents -- ne serait-ce que parce qu'on pose de nouvelles questions aux mêmes documents. Il n'y a pas "d'historiens officiels" et l'histoire d'Etat, comme toutes les hagiographies, est une déviation à combattre. Mais l'histoire a ses règles de méthode, sa déontologie, et toute découverte ou interprétation nouvelle est soumise à l'appréciation de la communauté scientifique internationale. S'en exclure et prétendre avoir raison seul contre tous en forgeant ses propres instruments d'enquête sans contrôle n'est pas de bonne méthode. Les négations obtenues par ces procédés peuvent être qualifées de falsifications.

Quant à ceux qui suspendent leur jugement sous prétexte qu'ils ne sont pas historiens et renvoient dos à dos deux "écoles historiques" (exterminationnistes et révisionnistes), ils refusent la vérité et se rendent complices, consciemment ou non, du mensonge.

La tentative pour éliminer le génocide en le niant est aussi intolérable moralement qu'inadmissible intellectuellement :

-- C'est nier la singularité du national-socialisme : certes il y a d'autres totalitarismes, et le goulag n'a pas fini de livrer ses secrets. Mais l'extermination des Juifs, paroxysme (avec celle des Tziganes, avant celle des nations slaves) du délire raciste né sur le terreau du vieil antisémitisme, plaie de l'Europe chrétienne, a aussi une autre signification. Sous prétexte de race, c'est au peuple témoin de la force de la loi et de l'éthique, témoin de l'universalité des valeurs, que s'en prend le nazisme. Nier le génocide, c'est une manière d'évacuer les questions que pose à l'Europe le destin du peuple juif (aux chrétiens et aux amis des Droits de l'homme notamment)

-- C'est chercher à détruire la mémoire d'un forfait monstreux commis au centre de l'Europe et qui questionne la conscience occidentale appelée à la vigilance face aux mystiques fusionnelles (la nation, le peuple, le chef) et aux morales fondées sur l'obéissance et la soumission (des exécutants).

En France où l'on apprend progressivement comment le régime de Vichy a composé avec le vainqueur au point de contribuer à la réalisation de la solution finale, la mémoire doit être conservée et la connaissance transmise. Il faut combattre le négationnisme.

(Villeurbanne 30 mai 1990)
BERNARD COMTE, AGIR ENSEMBLE 1990

       

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