Le problème
du «Robert Faurisson»
ou la «rumeur de Vichy»Par Faubert Robinson1
(article publié dans Le Monde le 29 décembre 2018 en application de la législation intéressant le droit de réponse)LIRE L’AVERTISSEMENT
Nul ne conteste la contestation de la réalité de certains génocides commis au XXe siècle. La réhabilitation même de leurs auteurs exigeait la négation, par exemple, de la Shoah (voy. les propos du néo-national-socialiste Harold Covington2).
C’est l’existence de «Robert Faurisson», véritable «pape du révisionnisme», qui est contestée. Depuis peu, cette contestation va croissant. Les grands moyens d’information ne l’ignorent plus.
En 1980, la science historique officielle affirmait qu’un certain «Robert Faurisson, universitaire dûment habilité, enseignant dans une grande université»3, était à la pointe du «révisionnisme» s’attaquant au verrou sioniste de la Shoah, aussi bien à l’Université que dans le Quid4, aussi bien dans Le Monde5 que sur Europe 16. Seize ans plus tard, en 1996, elle révisait son jugement: le véritable auteur dont s’inspiraient «avant tout» (?) les révisionnistes n’était autre que Paul Rassinier7. Cette révision déchirante de 1996 réduisait à néant mille «témoignages», mille «preuves» de la prétendue existence de «Robert Faurisson». Devant les appareils judiciaires français, les responsables de l’histoire officielle judéo-sionisto-bolcho-ploutocrato-matérialiste (Georges Wellers8, Pierre Vidal-Naquet9, Nadine Fresco10) avaient avoué l’existence de «Robert Faurisson» dont ils avaient même décrit, de façon vague, le fonctionnement intellectuel. Scénario comparable pour Pressac11, Igounet12, Steinberg13, Karmasyn14. Après coup, on découvrait que leur objet d’étude n’avait jamais existé.
Une preuve, une seule preuve
«Robert Faurisson», on finira bien par l’admettre, n’a pas la moindre réalité. C’est aux appareils historico-intellectuels français et internationaux que nous devons l’essentiel de notre information sur lui (voy., par exemple, l’ébouriffante confession de Noam Chomsky15).
Commençons par l’affreux commencement: il n’existe aucune preuve issue des registres d’état civil. «Robert Faurisson», affirme sa biographe officielle, la judéo-féminine Madame Valérie Igounet, serait né au Cottage Monalotte, à Riverside, Shepperton, près de Londres, le 25 janvier 1929. Or, j’ai consulté les archives locales, et je puis affirmer ceci: le seul enfant prénommé Robert dont la naissance a été dûment déclarée n’est autre que le petit Robert… Aitken. Pas «Faurisson». Confrontée à ma découverte, Madame Igounet contourna le problème par la pirouette suivante: «Il est déclaré à l’état civil avec le nom de sa mère»16 !
Pas d’acte de naissance, donc. Mais pas davantage de carte d’identité, pas de certificat de scolarité, pas de bulletin de salaire, pas d’avis d’impôt au nom de «Robert Faurisson», pas de facture de gaz, pas de prescription ophtalmologique liée à ses récurrentes difficultés de lecture. Pas de certificat de décès, non plus, ni même de rapport d’autopsie. Mieux encore, Madame Fresco, conspiratrice juive bien connue, prétendait que «Robert Faurisson» habitait Vichy, rue de Normandie17: or, les pages blanches n’indiquent rien de tel!
Ne restent que les lettres par lesquelles «Robert Faurisson» diffusait ses «thèses», et qui portent, il est vrai, l’en-tête de l’Université Censier – Paris III au sein de laquelle le susnommé aurait officié dans les années 1970, preuve, nous dit-on, que «Robert Faurisson» aurait abusé de son statut d’enseignant universitaire pour propager son fiel: mais comment admettre que ladite Université aurait toléré un tel comportement sans prendre la moindre mesure d’ordre disciplinaire, sans même porter plainte? Cette étrange inaction de l’Université jette le doute sur l’authenticité de ces lettres portant son en-tête…
Les «surabondants» écrits de «Robert Faurisson»? Rien n’indique qu’il les ait rédigés. Il est frappant, du reste, que nombre de ses affirmations se retrouvent dans les opuscules antérieurs des révisionnistes Paul Rassinier et Arthur Butz, au point que Jean-Claude Pressac, ce faurissoniste (c.a.d. croyant en l’existence de «Robert Faurisson») qui révise tout, affirma «que Robert Faurisson utilise les propos d’Arthur Butz sans pour autant faire état de cette subtilisation.»18 Madame Igounet reconnut à son tour en 2012 que ledit «Faurisson» s’inspirait des écrits d’Arthur Butz19. Et quand il ne s’agissait pas de «s’inspirer» d’Arthur Butz, restait à rallumer le carburateur Paul Rassinier: notamment, contrairement à une légende tenace, «Robert Faurisson» n’a pas été le premier à falsifier la lettre de l’historien Martin Broszat au journal Die Zeit, il ne faisait que reprendre une affirmation de Paul Rassinier20. Bref, le nombre d’écrits composés par «Robert Faurisson» se monte heureusement… à ZERO!
Les témoins? Allons donc! On verra plus loin quel degré de fiabilité accorder aux révisionnistes français. Les autres, censément impartiaux, ne sont pas plus sérieux. Limitons-nous, faute de place, à Tadeusz Iwaszko, le responsable des archives du Musée d’Auschwitz, qui aurait aperçu «Robert Faurisson» y collecter des documents pour les falsif… pour les étudier, dans les années 1970: comment le croire, quand on sait que M. Iwaszko était un agent polonais du gouvernement communiste en place à Varsovie? Et comment imaginer que des adeptes de l’ultra-gauche tels que Pierre Guillaume et Serge Thion aient pu s’acoquiner avec un «Robert Faurisson» qui ne faisait pas mystère de son appartenance à l’extrême droite antisémite? Une alliance aussi absurde que le prétendu pacte de non-agression entre Hitler (Heil!) et Staline21…
Sans parler de l’ineffable Noam Chomsky, grand intellectuel américain, et surtout «témoin» majeur de l’existence de «Robert Faurisson», dont il a d’ailleurs préfacé un ouvrage. Or, Noam Chomsky précisait dans ladite préface: «Je ne dirai rien ici des travaux de Robert Faurisson ou de ses critiques, sur lesquels je ne sais pas grand-chose, ou sur les sujets qu’ils traitent, sur lesquels je n’ai pas de lumières particulières.»22 Ainsi, un homme qui fit tant pour assurer la notoriété intellectuelle de «Robert Faurisson» reconnaissait lui-même qu’il n’avait pas lu ses «travaux». Pire: Noam Chomsky confesserait ultérieurement n’avoir jamais rencontré «Robert Faurisson»…Fragilité des témoignages et des aveux!
«Une image vaut tous les discours du monde», disait… euh… Kevin Costner dans le film JFK. Que l’on me montre une preuve, une seule preuve, une seule image de «Robert Faurisson»! De cette entité métaphysique, il existerait, nous dit-on, des centaines, des milliers de photographies et de films. Mieux encore, nous assure-t-on, sa divine parole aurait été pieusement conservée sur bande magnétique! Mais il suffit d’observer ces fameux instantanés pour déceler l’imposture: l’individu présenté comme «Robert Faurisson» présente la majorité des caractéristiques morphologiques du Juif, telles qu’elles ont été énumérées par ce génie scientifique qu’est le Docteur Celticus, en 190323. Jugez donc: œil perfide, nez crochu, menton proéminent, oreilles immenses, calvitie propre à sa classe et à son âge («Les Juifs sont rarement chauves, excepté dans la classe riche ou chez les vieux»), teint perpétuellement blafard, petitesse de la taille… A l’évidence, le personnage a été interprété par un acteur juif, lequel s’est d’ailleurs produit au Zénith de Paris aux côtés de Dieuvendu M’Bali M’Balo, en 2008.
La vérité officielle n’est, du reste, guère vraisemblable: imagine-t-on un «faussaire de l’Histoire», pour reprendre la formule de l’avocat judéo-juridique Robert Badinter, être toléré à l’Université? être publié, certes une fois, dans Le Monde? être convié, certes une fois, à s’exprimer sur Europe 1? Cette même vérité officielle n’est pas plus cohérente: elle nous présente, d’un côté un «Robert Faurisson» qui revendique une liberté d’expression totale et, de l’autre, un «Robert Faurisson» assignant en justice quantité d’individus, de Robert Badinter et Ariane Chemin, ayant critiqué publiquement l’intéressé, ce qui n’est guère compatible avec la recherche d’une libre parole… Existe-t-il une telle forme de dédoublement de la personnalité?
Aux origines du complot: l’étrange alliance entre les révisionnistes français et le complot juif mondial
Pourquoi avoir inventé «Robert Faurisson»? La réponse coule de source. Mais rappelons quelques éléments de contexte intéressant la fin des années 1970. Le mouvement révisionniste français, privé de Paul Rassinier décédé en 1967, avait besoin d’un représentant «digne» de ce nom pour s’illustrer dans les cercles de «l’extrême-droite» internationale, face à l’Américain Arthur Butz, au Britannique David Irving, à l’Allemand Udo Wallendy et j’en passe. La France, patrie de Céline et de Xavier Vallat, de Pierre Laval et de René Bousquet, ne pouvait rester à l’écart de la grande croisade révisionniste!
Cette mission aurait initialement dû être confiée à ce héros si injustement décrié de nos jours puisque d’aucuns l’accusent d’avoir eu partie liée avec le KGB, à savoir François Duprat. Or, ledit Duprat est décédé, fort mystérieusement, le 18 mars 1978. Par qui le remplacer? Personne ne voulant assumer ce rôle, germa l’idée de créer de toutes pièces une créature qui recopierait les thèses de Rassinier, agrémentées des trouvailles d’autres révisionnistes étrangers, tels qu’Arthur Butz, voire de recherches effectuées par un ou deux stagiaires révisionnistes expédiés au Musée d’Auschwitz, tels que Jean-Claude Pressac24. Neuf mois après la mort de Duprat, «Faurisson» n’avait plus qu’à être publié par Le Monde.
C’est ici qu’intervient la deuxième phase de la manipulation. Ces honnêtes révisionnistes français avaient inventé, avec «Robert Faurisson», un «faux patriotique» digne de ce martyr qu’est le colonel Henry. Or le complot juif international, fidèle à ses habitudes manipulatoires, se réappropria immédiatement la créature. Il lui donna forme humaine, en faisant appel à l’acteur judéo-écossais Ian McDiarmid25, le maquilla, le ponça, le forma, et l’envoya participer, à partir de l’année 1979, à des «conférences révisionnistes». Les révisionnistes français, arroseurs arrosés, laissèrent faire: dénoncer la mystification les eût, à leur tour, démasqués. De faux procès s’ensuivirent, de même que des interviews truquées, sans parler des ouvrages prétendument signés «Robert Faurisson».
Pourquoi le complot juif mondial s’empara-t-il du sujet? A question complexe, réponse simple: «Robert Faurisson», par ses falsifications, par son incompétence, par sa soif de célébrité, par sa xénophobie et son antisémitisme affichés, a profondément discrédité le noble métier de révisionniste. Le conspirateur judéo-américain Raul Hilberg, en 1982, allait lever un coin du voile: «Je dirai que, d’une certaine manière, Faurisson et d’autres, sans l’avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont soulevé des questions qui ont eu pour effet d’engager les historiens dans de nouvelles recherches. Ils ont obligé à rassembler davantage d’informations, à réexaminer les documents et à aller plus loin dans la compréhension de ce qui s’est passé.»26 Un autre conspirateur, le judéo-avocat Serge Klarsfeld, finirait par avouer, plus récemment: «Il a rendu un service involontaire à la vérité, car le fait de nier la Shoah a galvanisé non seulement des Juifs, mais aussi des universitaires. On est passé de quelques centaines de volumes de thèses à des dizaines de milliers!»27 Voilà à quoi servit «Robert Faurisson»: à ridiculiser cette grande aventure intellectuelle qu’est le révisionnisme.
«J’ai fréquenté la prison. Je n’y ai pas croisé Robert Faurisson.» A peine écoute-t-on les témoins à décharge qui osent prononcer cette phrase. On les poursuit en justice. L’Université, les médias, tous déclarent avec bien d’autres: «Robert Faurisson? Nous n’avons pas réalisé qui il était.» Mais comment réaliser une chose quand elle n’a pas existé?
«Robert Faurisson», nous dit-on, est mort. Reste la vérité. Osons la proclamer. L’inexistence de «Robert Faurisson» est une bonne nouvelle pour la pauvre humanité. Une bonne nouvelle qu’on aurait tort de tenir plus longtemps cachée.
Faubert Robinson
Notes.1. Révisionniste bien connu, gérant du site internet Beeerk (Bureau d’études, d’estimations équilibrées et de recherches des Kameraden), auteur de La vérité sur le débarquement de Normandie, Pearl Harbor a été attaqué, oui, mais par les Soviétiques, ou encore Hitler (Heil!) n’a jamais porté de moustache.
2. Ce héros du parti national-socialiste américain affirmait, en 1996, que «la raison véritable du révisionnisme est de faire à nouveau du national-socialisme une alternative politique acceptable.» http://www.nizkor.org/hweb/orgs/american/national-socialist-white-peoples-party/nswpp-on-revisionism.html
3. Pierre Vidal-Naquet, «Un Eichmann de papier».
4. https://phdn.org/negation/quid/quid.html
5. Le Monde, 29 décembre 1978.
6. Interview de «Robert Faurisson» par Ivan Levaï du 17 décembre 1980. Cet «entretien radiophonique» est souvent présenté comme une «preuve» majeure de l’existence de «Robert Faurisson». Toutefois, rien ne permet d’établir que l’enregistrement n’a pas été trafiqué. La voix prêtée à «Robert Faurisson» ressemble à s’y méprendre à celle des bandes d’actualité du régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale, indice d’une manipulation.
7. Florent Brayard, Comment l’idée vint à M. Rassinier, Paris, Fayard, 1996.
8. Georges Wellers, Les Chambres à gaz ont existé, Paris, Gallimard, 1980.
9. Pierre Vidal-Naquet, Les assassins de la mémoire, Paris, La Découverte, 1987: http://www.anti-rev.org/textes/VidalNaquet87c/
10. Nadine Fresco, «Les redresseurs de morts», Les Temps Modernes, no407, juin 1980: «http://www.anti-rev.org/textes/Fresco80a/»
11. Jean-Claude Pressac, Auschwitz. Technique and operation of the gas chambers, New York, The BeateKlarsfeld Foundation, 1989: https://phdn.org/archives/holocaust-history.org/auschwitz/pressac/technique-and-operation/index.html
12. Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Paris, Seuil, 2000 ; Robert Faurisson. Portrait d’un négationniste, Paris, Denoël, 2012.
13. Maxime Steinberg, Les yeux du témoin et le regard du borgne, Paris, Ed. du Cerf, 1990. Mis en ligne: https://phdn.org/negation/steinberg/index.html
15. Pierre Vidal-Naquet: «De Faurisson et de Chomsky», Les assassins de la mémoire, op. cit., p. 93-103: http://www.anti-rev.org/textes/VidalNaquet81a/
16. Igounet, Robert Faurisson, op. cit., p. 36.
17. Fresco, «Les redresseurs de morts», op. cit.
18. Igounet, Robert Faurisson, op. cit., p. 188.
19. Ibid.
20. https://phdn.org/negation/broszat.html
21. Ce fameux «pacte Hitler-Staline» prétendument conclu le 23 août 1939 n’a jamais existé, et pour cette raison fort simple: jamais Hitler (Heil!) n’a rencontré Staline. Les photographies de l’événement, à les supposer authentiques, ce qui n’est pas prouvé, soulignent toutes l’absence notable du Führer (Heil!).
22. Vidal-Naquet, «De Faurisson et de Chomsky», op. cit., p. 94-95.
23. Extrait accessible en ligne: http://www.akadem.org/medias/documents/--samacher-celticus.pdf4.pdf
24. Ce dernier, cependant, refusa de prêter plus longtemps la main à cette supercherie. Mais de crainte que son rôle dans l’imposture ne soit mis à jour, il se refusa à révéler la vérité sur la pseudo-existence de «Robert Faurisson».
25. La ressemblance entre «Robert Faurisson» et cet acteur, tel qu’il interprète l’Empereur Palpatine dans la saga judéo-cinématographique La Guerre des Etoiles, est frappante. Par une coïncidence remarquable (qui, évidemment, n’en est pas une), la carrière cinématographique et télévisuelle de cet acteur démarre en 1978-1979, c’est-à-dire au moment même où apparaît «Robert Faurisson». A l’évidence, l’acteur judéo-écossais a bénéficié d’un renvoi d’ascenseur pour sa diabolique prestation. McDiarmid, par ailleurs, a interprété sur scène une autre grande figure du patriotisme européen, à savoir feu le politicien britannique Enoch Powell, grand adversaire du tout aussi «Grand Remplacement».
26. Le Nouvel Observateur, 3-9 juillet 1982, p. 71.
27. Le Parisien, 22 octobre 2018: http://www.leparisien.fr/politique/robert-faurisson-un-personnage-haissable-pour-klarsfeld-22-10-2018-7925607.php
[ Négations en folie | Négationnisme et réfutations | Toutes les rubriques ]