1. Message-ID: <19970706132400.JAA29500@ladder01.news.aol.com>. Le nouveau chiffre de 1,2 million avancé par BFidi est faux. Il s’agit en fait de 1,5 million. Les fautes d’orthographe ont été corrigées dans la citation. 2. R. Faurisson, «Sur Auschwitz, lentement la vérité reprend ses droits», février 1995, reproduit dans Robert Faurisson, Écrits révisionnistes, édition privée hors commerce, 1999, tome IV, p. 1650. 3. Robert Faurisson, «Combien de morts à Auschwitz», décembre 1995, repris dans Robert Faurisson, Écrits révisionnistes, op. cit., tome IV, p. 1736. Faurisson pratique avec la plus implacable mauvaise foi ce que, dans un autre contexte, le grand historien allemand du nazisme, Eberhard Jäckel, appelle «la misérable pratique de l’insinuation». Voir le texte portant cet intitulé dans Devant l’Histoire, les documents de la controverse sur la singularité de l’extermination des juifs par le régime nazi, Cerf, Paris, 1988, p. 95-100. Ce texte qui s’inscrit dans le contexte de l’Historikerstreit ne vise pas directement les négationnistes, mais se révèle étonnament pertinent pour certaines formes perverses (disons plutôt encore plus perverses…) de celui-ci. 4. Roger Garaudy, Les Mythes fondateurs de la politique israélienne,Samiszdat, 1996, p. 161. On trouvait déjà cette affirmation sous une autre forme à la page 128. Il est utile de préciser que l’ouvrage cité est truffé de falsifications négationnistes de la même eau que celle dénoncée ici. Nous proposons sur la présente page un «bonus» un enregistrement de Garaudy proférant la même falsification. 5. Franciszek Piper, “The number of victims”, in  Ysrael Gutman et Michael Berenbaum, Anatomy of the Auschwitz death camp, Washington D.C and Bloomington: United States Holocaust Memorial Museum and Indiana University Press, 1994. Chapitre 4, p. 65. On trouvera par ailleurs ce calcul ici. 6. Nous n’avons pas oublié, Editions Polonia, Warszawa, 1962, p. 259-260. 7. Auschwitz 1940-1945, éditions Pantstowowe museum w oswiecimiu, 1966, p. 13-14. 8. Franciszek Piper, “The number of victims”, op. cit., p. 68-70. 9. Ota Kraus, Erich Kulka, Tovarna na smrt, Dokument o Osvetimi, Orbis-Praha, 1956, p. 158 (1re édition Prague: Cin, 1946). Le nombre total de victimes d’Auschwitz qui est donné dans cet ouvrage à la page 159 est évidemment de 4 millions… Cet ouvrage tchèque n’est pas un ouvrage de propagande, mais bien un ouvrage d’histoire important, pionnier. Au moment de son écriture (1946) les estimations soviético-polonaises étaient les seules disponibles. Elles figurent évidemment dans les rééditions. 10. Rudolf Hoess, Le commandant d’Aushwitz parle, La Découverte, 1995, p. 278. (rédigé en 1946). 11. Josef Kermisz, «Le musée Juif à Auschwitz», dans Les Juifs en Europe, 1939-1945, Éditions du Centre, Paris, 1949, p. 164. Cette évaluation polonaise de 1949 était faite à un moment où les communistes n’avaient pas encore imposé aux historiens de l’Est le chiffre soviétique de 4 millions. Cet exemple démontre que dès le début de l’historiographie, on était parvenu à une bonne évaluation du nombre de victimes. 12. Léon Poliakov, Bréviaire de la Haine (Le IIIe Reich et les Juifs), Editions Complexe, 1986, p. 387 13. Gerald Reitlinger, The Final Solution: The Attempt to Exterminate the Jews of Europe, 1939-1945. Perpetua Edition, New York, 1961, p. 460-461. Texte conforme à l’édition de 1953. 14. Raul Hilberg, The Destruction of the European Jews Chicago, Quadrangle Books, 1961, p. 572. Pour la version française, remaniée et augmentée: Raul Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe, Fayard, 1988, p. 1045. Dans cette édition de 1988, Raul Hilberg s’en tient au même chiffre de 1 million de victimes juives. 15. Helmut Krausnick cité par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, 18 février 1964, p. 6. 16. Joseph Billig, Les camps de concentration dans l’économie du Reich hitlérien, Paris: Presses universitaires de France, 1973, p. 101-102. Si l’on remarque que c’est le chiffre de victimes juives qui est ici surrévalué, on peut noter aussi que Joseph Billig avance, pour le nombre de victimes concentrationnaires stricto sensu excluant les Juifs assassinés dès leur arrivée sans être enregistrés le chiffre de 228 000 (p. 97), soit une valeur très proche des chiffres les plus précis obtenus par l’historiographie récente. 17. Lucy Dawidowicz, La guerre contre les juifs, 1933-1945, Hachète, 1977, p. 241. 18. Georges Wellers, “Essai de détermination du nombre de morts au camp d’Auschwitz”, Le Monde Juif, octobre-décembre 1983, p. 127-159. 19. Franciszek Piper, “The number of victims”, op. cit., chapitre 4. 20. Raul Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe,op. cit., p. 1033-1046. 21. On n’en finirait pas d’énumérer les agitateurs négationnistes ou pro-négationnistes qui ont usé de ce «meme», mais on peut mentionner Noël Gérard, alias Joe Lecorbeau (ou Joe le Corbeau, selon les jours), illustrateur qui a grenouillé autour de Dieudonné et Soral avant de rompre avec eux pour des questions d’argent pour grenouiller depuis chez le complotiste antisémite et anti-vaccins (mais anti-Soral…) Salim Laïbi, dont l’équation ornait le bandeau du site en 2014. Un autre dessinateur proche de Soral et Dieudonné, Jean-Philippe Martin, alias Zéon, lauréat d’un concours de dessins négationnistes en Iran en 2016, a mis en en scène l’équation dans un montage avec Einstein, sur son blog en 2013. Alain Soral, qui a utilisé cette équation dans une vidéo où il étalait complaisance négationniste, malveillance et ignorance radicale, que nous avons analysée sur PHDN, en a surtout usé et abusé sous la forme d’un T-shirt «Le théorème de Fabius-Gayssot 6-3=6») qu’il a longtemps vendu sur ses sites web et dont l’image continue d’orner les pages qui prétendaient traiter (toujours sous un angle pro-négationniste) de l’extermination des Juifs, comme cette page sur un procès de Faurisson.

Les plaques des «4 millions» d’Auschwitz et l’équation «6-3=6»


La présente page démontre comment et pourquoi l’équation «6-3=6» largement utilisée de façon laconique sur internet à propos d'Auschwitz et/ou du génocide des Juifs est une tromperie élaborée sur de vieux mensonges négationnistes. Ceux qui répandent ce meme ne feront probablement par l’effort de lire pour une raison simple: cela réfute leurs préjugés…

Le 6 juillet 1997, une personne qui se présente sous l’identité de BFidi tenait dans le forum de discussion Usenet fr.soc.politique les propos suivants:

«Si vous prenez le cas de l’évaluation du nombre de martyrs Juifs au camp nazi de Birkenau (Auschwitz) en Pologne, le chiffre était de 4 000 000 de victimes (sur les 6 000 000 au total). Mais les nouvelles plaques posées à l’entrée du camp, transformé en Mémorial de la Mémoire, font maintenant état de 1 200 000!»1

Il reprenait là un des mensonges négationnistes les plus grossiers mais aussi un des plus pervers, dans sa faculté à tromper. BFidi, en effet, explicitait les mots du négationniste Robert Faurisson lui-même: «Le chiffre officiel des morts d’Auschwitz, passant de 4 000 000 à 1 500 000, fait officiellement l’objet d’une réduction de 2 500 000 morts»2. Faurisson dévoile où il veut en venir dans un texte ultérieur où il écrit: «comment préserver de toute révision le chiffre de 5 100 000 (R. Hilberg) à 6 000 000 juifs morts pendant toute la guerre, s’il faut à ce point réviser le chiffre des morts d’Auschwitz?»3

On trouve la même chose, ou presque, sous une forme encore plus explicite, exprimée par Roger Garaudy dans un trop fameux opuscule négationniste :

«L’on n’en continue pas moins après avoir officiellement réduit le nombre de victimes à Auschwitz-Birkenau, de 4 à 1 million, à répéter le chiffre global: 6 millions de juifs exterminés, selon cette étrange arithmétique: 6-3 = 6»4

Quels sont les faits bruts? Jusqu’en 1990, il y avait à Auschwitz des plaques stipulant que 4 millions de personnes étaient mortes à Auschwitz. Le texte de ces plaques était le suivant: «Ici, de 1940 à 1945, quatre millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été torturés et assassinés par les meurtriers hitlériens». Il n’y était pas fait mention des Juifs. En avril 1990, ces plaques furent retirées. De nouvelle plaques furent posées en 1995. Leur texte était le suivant: «Que ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d’hommes, de femmes, d’enfants, en majorité des juifs de divers pays d’Europe, soit à jamais pour l’humanité un cri de désespoir et un avertissement!». Ces modifications et ces précisions ne devaient rien aux élucubrations négationnistes, mais tout au travail des historiens et aux chiffres qu’ils avançaient depuis plusieurs dizaines d’années.

Reprenons la thèse exposée explicitement, ce qui est suggéré, et la conclusion que les négationnistes souhaitent que vous en tiriez.

<MODE NEGATIONNISTE ENCLENCHÉ>

  1. Suggéré ou énoncé: l’évaluation du nombre de victimes juives à Auschwitz-Birkenau a longtemps été de 4 000 000.
  2. Suggéré ou énoncé: ces 4 millions sont à considérer sur le total des victimes juives du génocide.
  3. Suggéré: ce chiffre de 4 000 000 de victimes juives (à Auschwitz) était la version majoritairement acceptée par les historiens.
  4. Énoncé: Aujourd’hui les nouvelles plaques stipulent 1 200 000 de victimes (à Auschwitz).
  5. Conclusion suggérée ou énoncée: le chiffre “officiel” du nombre total de victimes du génocide aurait donc du descendre de 6 millions à: 6 - (4 -1,2) = 6 - 2,8 = 3,2 millions. Pourtant ce n’est pas le cas. On (ou «les Juifs», ou leurs complices…) nous impose de croire (en arrondissant) que 6-3=6! Il y a arnaque! CQFD (c’est à dire, Ce Que Faurisson Dit).
<FIN DU MODE NEGATIONNISTE>


A quoi correspondent vraiment ces chiffres?

Résumons les faits, dans leur véritable contexte:

1. Le chiffre de 4 millions de victimes est le fait des autorités soviétiques, puis polonaises.
2. Il s’agissait dans leur esprit d’une majorité de victimes non juives.
3. Les historiens dans leur grande majorité n’ont jamais ajouté foi à cette estimation. Certainement aucun n’a jamais estimé qu’il s’agissait de 4 millions de victimes juives.
4. Jamais le nombre total de morts juives de la Shoah n’a été calculé par qui que ce soit (à part les négationnistes) sur la base de ce chiffre.


Développons.


1. Le chiffre de 4 millions de victimes à Auschwitz est le fait des soviétiques et uniquement d’eux, et n’a jamais été soutenue que par les autorités soviétiques et polonaises. Il est issu d’un calcul théorique effectué en avril-mai 19455. Cette première estimation s’est imposée dans l’historiographie de l’Europe de l’Est autant parce qu’elle était la seule disponible que parce qu’elle impliquait (voir plus bas) une majorité de victimes non juives.


2. Il ne s’agissait pas, surtout dans l’esprit de ces autorités, de victimes juives, au contraire; le mot "juif" n’apparait jamais dans l’évocation par les soviétiques et les polonais de 4 millions de victimes à Auschwitz, et ce, contrairement à ce que suggèrent les négationnistes. En réalité, pour les polonais et des soviétiques, il fallait, à partir des années 50, faire passer Auschwitz pour une tragédie avant tout polonaise, puis européenne, surtout pas juive. Le mot “juif” ne figurait jamais lorsque le chiffre de 4 millions était évoqué.

On lira par exemple dans un ouvrage publié en Pologne en 1962: «environ 4 millions de personnes – enfants, femmes, hommes – trouvèrent une mort atroce dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birekenau»6. Il ne s’agit pas d’un oubli, car, à la même page, pour les autres camps d’extermination, Belzec, Chelmno, Sobibor, Treblinka, il est bien fait référence à la spécificité juive: «camps d’extermination pour les juifs».

Un opuscule, édité en Pologne en 1966, évite soigneusement de parler de juifs à propos d’Auschwitz: «Près de 4 millions d’hommes ont été exterminés […] 4 millions de citoyens de tous le pays occupés par les nazis», «au moins 4 millions d’hommes ont péri à Auschwitz», «plus de 4 millions d’hommes ont péri à Auschwitz»7.

Auschwitz est ainsi implicitement, mais délibérément, décrit par les autorités polonaises comme ne présentant pas de spécificité juive, alors qu’au moins 90% des personnes qui y furent assassinées étaient juives et le furent en tant que juifs.

Il s’agissait véritablement de déjudaïser Auschwitz, d’en faire un drame polonais. Il faut savoir que si dans la réalité 450 000 polonais (dont 300 000 juifs) furent déportés à Auschwitz8, on trouve dans les sources est-européennes des années 1940 et 1950 le chiffre de 2 300 000 polonais ayant péri à Auschwitz9. Il est cependant intéressant de constater que la version soviético-polonaise, lorsqu’on lit le détail de la répartition des victimes, entraîne implicitement que le nombre de victimes juives d’Auschwitz est compris entre 1 et 2 millions, soit la fourchette communément admise par la plupart des historiens!

Les négationnistes ne veulent même pas connaître, et surtout ne veulent pas dévoiler ces éléments. Cela nuirait à l’efficacité de leur supercherie.


3. Jamais le chiffre de 4 millions de victimes n’a représenté une valeur consensuellement acceptée par les historiens de métier. Dès les premières années qui suivirent la guerre, le nombre de victimes juives d’Auschwitz a presque toujours été évalué entre 1 et 2 millions par les historiens, et pour le nombre total de victimes d’Auschwitz entre 1,1 million et 2,5 millions. Par conséquent, présenter le chiffre de 4 millions, ainsi que le font les négationnistes, comme un chiffre communément accepté dans la communauté historienne est une escroquerie, escroquerie redoublée par la suggestion systématique que 4 millions signifierait 4 millions de Juifs.

Voici des exemples, pour la plupart issus d’ouvrages accessibles en français (à part le Reitlinger qu’il convient de signaler pour sa date de publication, et le Piper qui est une des plus récentes et des plus fouillées estimations), rédigés par des historiens (mis à part Hoess, mais son évaluation ne saurait être écartée puisqu’il a été le commandant d’Auschwitz…).

4. Jamais, le total du nombre de victimes juives n’a été calculé en se basant sur un nombre de 4 millions de victimes pour Auschwitz! Il s’agit là d’un autre mensonge flagrant des négationnistes, mensonge implicite certes, mais mensonge au premier degré. Les estimations du total, qui varient selon les auteurs entre 5 millions et 6 millions de victimes, ont été obtenues selon des méthodes différentes et toutes les méthodes se sont avérées cohérentes.

Deux méthodes ont été principalement adoptées, la méthode par cumul, et la méthode par déficit. La méthode par cumul consiste à additionner les estimations (sérieuses!) de nombres de morts dans les différents camps d’extermination, dans les ghettos et lors des opérations mobiles de tueries, etc., c’est-à-dire selon la cause du décès. La méthode par déficit consiste à évaluer combien chaque communauté a perdu de membres.

On se reportera, par exemple, à l’annexe B du livre de Raul Hilberg20. Je ne citerai qu’Hilberg, les autres études relevant du même principe.

Hilberg effectue son calcul par cumul avec le chiffre de 1 million de morts juifs pour Auschwitz. Il parvient à un total de 5,1 millions. Le calcul par déficit l’amène à un résultat analogue.

Le chiffre de 4 millions, contrairement à ce que suggèrent les négationnistes, n’est jamais utilisé dans ce genre de calculs. Jamais.
 

Conclusion

En faisant passer les chiffres inscrits sur les plaques d’Auschwitz de 4 millions (de «personnes») à 1,5 millions (en majotité des Juifs), les autorités polonaises corrigeaient une erreur que n’avait jamais commise la majorité des historiens. Cette rectification n’avait donc aucun impact sur la majorité des estimations du nombre des victimes juives d’Auschwitz effectuées par les historiens depuis 40 ans et ne modifiait non plus en rien la façon dont avait été calculé le nombre total de victimes de la Shoah, et les résultats de ces calculs. Contrairement à ce que tentent de faire croire les négationnistes, il n’y a jamais eu tromperie sur le nombre de morts de la Shoah. L’extermination décidée, planifiée et accomplie, des juifs européens, des tsiganes, des "sous-hommes" aux yeux des nazis, est une réalité.

L’équation ironique «6-3=6» (tirée de Garaudy, ce qui n’est jamais mentionné), qui suggère que les Juifs falsifient autant les mathématiques que l’histoire, illustre avant tout la médiocrité et la lâcheté de ses propagateurs21. Leur médiocrité découle de leur méconnaissance volontaire, sinon de la falsification pure et simple de la réalité historique et de l’historiographie et de la confusion volontaire entre victimes juives (6) et non juives (3). Leur lâcheté découle de leur utilisation laconique de cette équation comme «code», clin d’œil de connivence négationniste suffisamment implicite pour les mettre à l’abri, croient-ils, de tout risque d’accusation de discours négationniste.

La présentation que font les négationnistes de cette affaire est volontairement trompeuse. Elle relève de l’escroquerie et du mensonge. Elle vise à troubler les personnes dont le bagage historique et historiographique ne leur permet pas de porter un regard critique sur cette présentation. Mais, si le mensonge négationniste peut présenter, aux yeux du candide, l’apparence de la vraisemblance, il n’en demeure pas moins un mensonge, un mensonge odieux.

Sur le même sujet, on pourra lire, en anglais:
http://www.nizkor.org/features/techniques-of-denial/four-million-01.html


Bonus: audio de Roger Garaudy

Le podcast de France Culture, Mécanique du Complotisme, consacré au négationnisme en janvier 2020, a donné à entendre dans son quatrième épisode, un extrait d’un Garaudy goguenard servant, probablement vers 1996, le mensonge des quatre millions et l’équation 6-3=6, avec une bonhomie qui n’a égale que la bassesse répugnante de cette falsification.

                 

Notes.

1. Message-ID: <19970706132400.JAA29500@ladder01.news.aol.com>. Le nouveau chiffre de 1,2 million avancé par BFidi est faux. Il s’agit en fait de 1,5 million. Les fautes d’orthographe ont été corrigées dans la citation.

2. R. Faurisson, «Sur Auschwitz, lentement la vérité reprend ses droits», février 1995, reproduit dans Robert Faurisson, Écrits révisionnistes, édition privée hors commerce, 1999, tome IV, p. 1650.

3. Robert Faurisson, «Combien de morts à Auschwitz», décembre 1995, repris dans Robert Faurisson, Écrits révisionnistes, op. cit., tome IV, p. 1736. Faurisson pratique avec la plus implacable mauvaise foi ce que, dans un autre contexte, le grand historien allemand du nazisme, Eberhard Jäckel, appelle «la misérable pratique de l’insinuation». Voir le texte portant cet intitulé dans Devant l’Histoire, les documents de la controverse sur la singularité de l’extermination des juifs par le régime nazi, Cerf, Paris, 1988, p. 95-100. Ce texte qui s’inscrit dans le contexte de l’Historikerstreit ne vise pas directement les négationnistes, mais se révèle étonnament pertinent pour certaines formes perverses (disons plutôt encore plus perverses…) de celui-ci.

4. Roger Garaudy, Les Mythes fondateurs de la politique israélienne,Samiszdat, 1996, p. 161. On trouvait déjà cette affirmation sous une autre forme à la page 128. Il est utile de préciser que l’ouvrage cité est truffé de falsifications négationnistes de la même eau que celle dénoncée ici. Nous proposons sur la présente page un «bonus» un enregistrement de Garaudy proférant la même falsification.

5. Franciszek Piper, “The number of victims”, in  Ysrael Gutman et Michael Berenbaum, Anatomy of the Auschwitz death camp, Washington D.C and Bloomington: United States Holocaust Memorial Museum and Indiana University Press, 1994. Chapitre 4, p. 65. On trouvera par ailleurs ce calcul sur http://www.nizkor.org/ftp.cgi/camps/auschwitz/4-million-variant-02.

6.Nous n’avons pas oublié, Editions Polonia, Warszawa, 1962, p. 259-260.

7.Auschwitz 1940-1945, éditions Pantstowowe museum w oswiecimiu, 1966, p. 13-14.

8. Franciszek Piper, “The number of victims”, op. cit., p. 68-70.

9. Ota Kraus, Erich Kulka, Tovarna na smrt, Dokument o Osvetimi, Orbis-Praha, 1956, p. 158 (1re édition Prague: Cin, 1946). Le nombre total de victimes d’Auschwitz qui est donné dans cet ouvrage à la page 159 est évidemment de 4 millions… Cet ouvrage tchèque n’est pas un ouvrage de propagande, mais bien un ouvrage d’histoire important, pionnier. Au moment de son écriture (1946) les estimations soviético-polonaises étaient les seules disponibles. Elles figurent évidemment dans les rééditions.                        

10. Rudolf Hoess, Le commandant d’Aushwitz parle, La Découverte, 1995, p. 278. (rédigé en 1946).

11. Josef Kermisz, «Le musée Juif à Auschwitz», dans Les Juifs en Europe, 1939-1945, Éditions du Centre, Paris, 1949, p. 164. Cette évaluation polonaise de 1949 était faite à un moment où les communistes n’avaient pas encore imposé aux historiens de l’Est le chiffre soviétique de 4 millions. Cet exemple démontre que dès le début de l’historiographie, on était parvenu à une bonne évaluation du nombre de victimes.

12. Léon Poliakov, Bréviaire de la Haine (Le IIIe Reich et les Juifs), Editions Complexe, 1986, p. 387

13. Gerald Reitlinger, The Final Solution: The Attempt to Exterminate the Jews of Europe, 1939-1945. Perpetua Edition, New York, 1961, p. 460-461. Texte conforme à l’édition de 1953.

14. Raul Hilberg, The Destruction of the European Jews Chicago, Quadrangle Books, 1961, p. 572. Pour la version française, remaniée et augmentée: Raul Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe, Fayard, 1988, p. 1045. Dans cette édition de 1988, Raul Hilberg s’en tient au même chiffre de 1 million de victimes juives.

15. Helmut Krausnick cité par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, 18 février 1964, p. 6.

16. Joseph Billig, Les camps de concentration dans l’économie du Reich hitlérien, Paris: Presses universitaires de France, 1973, p. 101-102. Si l’on remarque que c’est le chiffre de victimes juives qui est ici surrévalué, on peut noter aussi que Joseph Billig avance, pour le nombre de victimes concentrationnaires stricto sensu excluant les Juifs assassinés dès leur arrivée sans être enregistrés le chiffre de 228 000 (p. 97), soit une valeur très proche des chiffres les plus précis obtenus par l’historiographie récente.

17. Lucy Dawidowicz, La guerre contre les juifs, 1933-1945, Hachète, 1977, p. 241.

18. Georges Wellers, “Essai de détermination du nombre de morts au camp d’Auschwitz”, Le Monde Juif, octobre-décembre 1983, p. 127-159.

19. Franciszek Piper, “The number of victims”, op. cit., chapitre 4.

20. Raul Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe,op. cit., p. 1033-1046.

21. On n’en finirait pas d’énumérer les agitateurs négationnistes ou pro-négationnistes qui ont usé de ce «meme», mais on peut mentionner Noël Gérard, alias Joe Lecorbeau (ou Joe le Corbeau, selon les jours), illustrateur qui a grenouillé autour de Dieudonné et Soral avant de rompre avec eux pour des questions d’argent pour grenouiller depuis chez le complotiste antisémite et anti-vaccins (mais anti-Soral…) Salim Laïbi, dont l’équation ornait le bandeau du site en 2014. Un autre dessinateur proche de Soral et Dieudonné, Jean-Philippe Martin, alias Zéon, lauréat d’un concours de dessins négationnistes en Iran en 2016, a mis en en scène l’équation dans un montage avec Einstein, sur son blog en 2013. Alain Soral, qui a utilisé cette équation dans une vidéo où il étalait complaisance négationniste, malveillance et ignorance radicale, que nous avons analysée sur PHDN, en a surtout usé et abusé sous la forme d’un T-shirt «Le théorème de Fabius-Gayssot 6-3=6») qu’il a longtemps vendu sur ses sites web et dont l’image continue d’orner les pages qui prétendaient traiter (toujours sous un angle pro-négationniste) de l’extermination des Juifs, comme cette page sur un procès de Faurisson.

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