Le négationnisme dans le monde occidental : un paravent pseudo-scientifique de l’antisémitisme
Jean-Yves Camus
© Jean-Yves Camus 2008-2012 / Reproduction interdite sauf pour usage personnel -No reproduction except for personal use only
Sommaire
- Le négationnisme : essai de définition
- Le négationnisme : éléments d’histoire sur les origines (1944-1967)
- Le négationnisme en Europe occidentale : les éléments d’une progression
- Le négationnisme en Amérique du Nord
- Le négationnisme en Espagne et en Amérique latine : au croisement des traditions néo-nazie ; ultra-gauchiste ; islamiste et catholique intégriste d’extrême-droite
- Conclusion
I. Le négationnisme : essai de définition
Le négationnisme peut être défini comme l’entreprise intellectuelle, d’apparence et de prétention scientifique, qui consiste à nier la réalité matérielle de l’extermination massive des Juifs par les nazis et leurs alliés pendant la seconde guerre mondiale1. Les négationnistes développent également, en conséquence de leur croyance dans la non-réalité du génocide, l’argument selon lequel celui-ci a été inventé de toutes pièces, après 1945, par les Alliés et les Juifs, afin de justifier la mise en œuvre d’une justice d’exception à l’encontre des vaincus, de culpabiliser le peuple allemand et de rendre légitime la création de l’Etat d’Israël. Enfin, les négationnistes soutiennent que « l’invention » du génocide nazi est, pour Israël en tant qu’Etat, pour les organisations juives et les Juifs en général, un moyen de chantage afin de percevoir indûment des réparations ou compensations financières pour les épreuves subies pendant la guerre.
Parce qu’il recourt constamment à la théorie du complot, parce qu’il réactive les vieux clichés de la fourberie, de l’avidité et de la manipulation juives, le négationnisme est intrinsèquement antisémite. Du fait des législations qui, dans de nombreux pays, répriment l’expression de l’antisémitisme, et afin de crédibiliser sa démarche, le négationnisme recourt depuis longtemps à la rhétorique « antisioniste » afin d’éviter les foudres de la répression, mais également pour se présenter avec l’apparence d’une opinion politique, l’antisionisme, en elle-même non intrinsèquement antisémite.
Toutefois, il est aisé de comprendre que cet antisionisme là n’est qu’une euphémisation de l’antisémitisme racial, qui permet, entre autres à la falsification négationniste, d’être entendue, reprise et valorisée en dehors des cercles de l’extrême-droite, notamment au sein de l’ultra-gauche et aussi dans le monde arabo-musulman, dans ce cas, soit sous couvert d’un discours religieux, soit dans le cadre d’un nationalisme arabe qui refuse à Israël tout droit à l’existence. C’est d’ailleurs le monde arabo-musulman qui, en 2006, constitue la principale aire de déploiement du discours négationniste, où celui-ci est devenu vulgate officielle de l’Etat (en Iran, sous le président Ahmadinejad)2 et de forces clérico-politiques importantes (les Frères Musulmans en Egypte, par la voix de leur Guide, Mohamed Ali Akef3).
Les négationnistes sont, par leur déconnexion totale du réel et leur fonctionnement de groupe reposant sur l’affirmation quasi-théologique et la délégitimation absolue de l’adversaire, une secte. Celle-ci consiste davantage en un réseau informel d’individus croyants qu’en un mouvement organisé, mais l’idée négationniste a également été incorporée dans l’idéologie de nombre de partis politiques, groupes et publications d’extrême-droite, d’abord en Europe, puis aux Etats-Unis et enfin partout dans le monde, à commencer par le Moyen-Orient.
Un des problèmes majeurs posés par le négationnisme est son apparence pseudo-scientifique. Partant du postulat selon lequel la science historique invite en permanence à réviser les acquis antérieurs à la lumière de documents, de témoignages et d’interprétation nouveaux, les négationnistes tentent de faire accroire qu’ils sont une école historique s’opposant à une autre, qu’ils nomment « exterminationniste », c'est-à-dire croyant en la réalité du génocide des Juifs par les nazis. Cette pseudo-scientificité se traduit par l’intitulé de certaines de leurs revues et officines (Annales d’Histoire révisionniste ; Institute for Historical Review), par la tenue de colloques, par l’obsession des titres universitaires. Pourtant, il est aisé de voir que les principales figures de la secte négationniste, si certains sont effectivement universitaires, ne sont pas des historiens : Arthur Butz est informaticien ; Robert Faurisson spécialiste de littérature française ; Germar Rudolf est chimiste ; Ernst Zündel est graphiste et Ahmed Rami est un ancien officier. Le britannique David Irving est un publiciste qui veut passer pour un historien autodidacte, mais n’a fait que des études de physique.
Toujours soucieux de respectabilité, les négationnistes ont donc travesti le sens de leur entreprise en s’intitulant « révisionnistes ». C’est pourquoi le terme « révisionniste » est à bannir de la littérature scientifique, sauf pour décrire ces auteurs qui minorent le nombre de victimes du génocide des juifs, tout en en admettant la réalité matérielle4.
La secte négationniste est obsédée par le génocide des Juifs. Elle remet également en question l’extermination d’autres catégories de population, Tsiganes, déportés politiques, malades mentaux ou homosexuels. Il reste que sa focalisation sur la question du génocide des Juifs et des chambres à gaz homicides dont elle nie l’existence a d’autres conséquences sur sa vision de l’histoire, par exemple la croyance dans un complot juif contre l’Allemagne nazie avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale et, comme nous l’avons dit, un anti-sionisme absolu sur lequel vient souvent se greffer un conspirationnisme largement inspiré par les Protocoles des Sages de Sion, sinon dans la lettre, du moins dans l’esprit.
Il existe effectivement d’autres formes de négation d’un génocide que celle relative à l’extermination des Juifs. En Turquie en particulier, l’historiographie officielle nie le fait que les Arméniens, en 1915, aient été victimes d’un génocide5. Le Code Pénal turc considère d’ailleurs la reconnaissance du génocide comme un délit. Il existe également au moins un exemple connu d’un négationniste du génocide juif, l’allemand vivant en Afrique du sud, Claus Nordbruch, qui nie également le génocide des Herero, peuple autochtone de Namibie dont l’extermination fut planifiée par le colonisateur allemand de ce qui était alors le Sud-Ouest africain, au début du XXe siècle6.
Nous conclurons sur ces questions de vocabulaire et de méthode en signalant que nous avons sciemment choisi de ne pas employer le terme « holocauste », passé dans l’usage courant pour désigner le génocide des juifs. En effet, le mot « holocauste » est un terme religieux qui désigne le sacrifice par le feu d'un animal mâle à la robe unie après immolation, conformément à la tradition religieuse du judaïsme. Couramment utilisé dans le monde anglo-saxon, ce terme est totalement inapproprié, puisqu’il accréditerait l’idée selon laquelle les Juifs ont été les victimes consentantes de leurs bourreaux. Le terme hébreu « shoah », qui signifie « catastrophe », est lui-aussi entré dans le langage courant, mais ne peut être totalement compris qu’en référence à l’histoire juive, tout comme le mot habituellement utilisé par les juifs orthodoxes et qui est « hourban », lequel signifie « destruction »7.
II. Le négationnisme : éléments d’histoire sur les origines (1944-1967)8
L’histoire du négationnisme a été établie9, du moins en France et aux Etats-Unis, et nous ne ferons donc ici que la survoler. Notre propos consiste, d’abord à tenter une périodisation du phénomène depuis 1945 jusqu’à nos jours et ensuite à cerner les différentes catégories idéologiques de négateurs, soit ceux d’extrême-droite ; ceux d’ultra-gauche et enfin, ceux qui se réclament de l’islamisme. L’histoire du négationnisme frappe au premier abord par le faible laps de temps qui sépare la découverte10 du génocide des Juifs de sa remise en question.
La libération des camps par les armées américaine, britannique, française et russe s’étale entre fin novembre 1944 (Natzweiler-Struthof, en Alsace) et mai 1945 (Mauthausen ; Neuengamme ; Stutthof). Les camps d’extermination (à bien distinguer des camps de concentration), sont libérés entre juillet 1944 (Maïdanek, qui est un camp « mixte », de concentration et d’extermination) et janvier 1945 (Auschwitz ; Chelmno). Or, les premiers textes qui réécrivent l’histoire de la guerre en avançant des théories qui contestent, soit le nombre des victimes de la Shoah, soit le mode opératoire de l’extermination, soit l’intentionnalité de celle-ci, apparaissent respectivement en 1948 (Maurice Bardèche publie Nuremberg ou la terre promise) et 1950 (Rassinier publie Le Mensonge d’Ulysse).
L’exportation du négationnisme vers les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le reste du monde aura lieu à partir du milieu des années 50 et, si il est probable que la propagande anti-sioniste et anti-juive des régimes arabes en ait fait usage à destination de ses populations dès cette époque, ce n’est que dans les années 2000 et de nos jours que le négationnisme est mobilisé par l’islamisme et le nationalisme arabe comme un argument de propagande vers l’extérieur, à tel point qu’aujourd’hui, c’est bien dans le monde arabo-musulman que se situe le centre principal de sa diffusion.
Il est également fondamental de bien comprendre que, chronologiquement, le négationnisme naît à l’extrême-droite et migre vers l’ultra-gauche, et non l’inverse. Maurice Bardèche (1909-1998), qui en est en quelque sorte le fondateur, est un universitaire français qui a collaboré à l’hebdomadaire fascisant Je suis partout, et qui se trouve être le condisciple, puis le beau-frère, de l’écrivain lui aussi fascisant, Robert Brasillach.
Lorsque Bardèche entreprend de contester les crimes nazis, sa motivation première est de délégitimer la justice des vainqueurs de la guerre (les Alliés), en faisant le procès de ce qu’il estime être une justice de vengeance et d’exception, telle qu’elle vient de se manifester au procès de Nuremberg, où a été utilisée pour la première fois la notion juridique de « crimes contre l’humanité ». Collaborateur de seconde zone lui-même, Bardèche vise la réhabilitation de la Collaboration, du régime de Vichy et, in fine, des fascismes européens. S’il est radicalisé dans son engagement politique par l’exécution de Brasillach, qu’il considère, à l’instar de toute l’extrême-droite française, comme un crime, son antisémitisme prééxiste à cet événement et la parution de son livre, qui coïncide avec la naissance de l’Etat d’Israël, démontre une propension incontestable à une vision du monde fondée en partie sur la théorie du complot11, la naissance de l’Etat juif venant s’insérer dans celle-ci comme une confirmation supplémentaire du dessein planétaire de domination du peuple juif.
Ainsi, dès sa première formulation publique, le négationnisme prend appui sur l’antisionisme, qui sert de masque à un antisémitisme rendu inacceptable dans sa formulation non euphémisée, par la découverte des crimes nazis12 : Bardèche le popularisera à partir de 1952 dans sa revue Défense de l’Occident, sorte de lieu-carrefour du néo-fascisme européen.
De son côté, Paul Rassinier (1906-1967) vient d’un tout autre horizon politique : celui de l’aile pacifiste et anarchisante de la SFIO, le parti socialiste français, dont il fut député en 1946 avant d’en être exclu en 1951 en raison de ses idées, rejoignant ensuite le courant libertaire-pacifiste intégral. Il a été résistant et déporté au camp de travail forcé de Dora. Ses ouvrages traduisent à la fois une expérience personnelle et une idéologie. D’une part, en tant qu’ancien déporté, il concentre sa haine contre ses anciens codétenus communistes, qu’il accuse d’avoir protégé les leurs au détriment des autres déportés, dans les camps. D’autre part, comme une partie de l’ultra-gauche, notamment la « gauche italienne »13 et les conseillistes14, mais aussi, paradoxalement, les marxistes orthodoxes, il estime que le nazisme n’est au fond qu’une variante du capitalisme honni, et que l’antifascisme est une sorte d’écran de fumée propagé par la bourgeoisie afin d’endormir les vélléités de révolte des classes opprimées. Pour Rassinier, ainsi que pour ses continuateurs ultérieurs de « la Vieille Taupe »15, autour de Pierre Guillaume et Serge Thion, l’horreur nazie et ce qu’ils considèrent comme étant l’horreur quotidienne de l’oppression capitaliste, sont de même nature. Au départ, Rassinier fait une critique radicale de l’instrumentalisation possible de l’antifascisme et relativise le nombre des victimes, ainsi que l’existence des chambres à gaz homicides, il n’en nie pas l’existence.
Il s’appuie également sur une autre tradition du milieu rationaliste et libre-penseur, consistant à tout soumettre, à commencer par les certitudes et les dogmes, à la critique de la Raison. Pour ces hyper-critiques, puisque la Shoah est, à proprement parler, un événement historique extra-ordinaire, irréductible aux autres massacres de masse connus jusqu’alors, et de surcroît accompli dans un secret voulu, organisé par les bourreaux, puisque enfin et par principe même, ceux qui sont morts ne peuvent témoigner de la manière dont il furent tués et que les témoins directs peuvent être disqualifiés pour leur supposé manque d’objectivité, alors, c’est forcément qu’elle n’a pas existé. Les négationnistes d’extrême-gauche prendront toujours appui sur les inévitables incohérences, voire les erreurs factuelles, des récits des survivants, pour en discréditer le fond. Ils sont finalement persuadés aussi que la Shoah n’a pas eu lieu parce qu’elle est irrationnelle : si le nazisme n’est en fin de compte qu’une variante du capitalisme bourgeois, il se devait d’exploiter les juifs déportés comme force de travail prolétaire au service de sa machine de production, non de les anéantir en se privant ainsi d’une main d’œuvre à bon marché. Tel est au fond l’argument théorique.
Toutefois, Rassinier s’éloigne vite du simple révisionnisme qui consiste à revoir le nombre des victimes à la baisse : dès le milieu des années 50, il est devenu acquis aux thèses négationnistes pures et à la théorie du complot juif, et est édité par des militants d’extrême-droite, en l’occurrence par Henry Coston (1910-2001), qui fut, du début des années 30 jusqu’à sa mort,le principal propagandiste en France de la thèse du complot judéo-maçonnique inspirée par les Protocoles des Sages de Sion. Valérie Igounet comme Nadine Fresco démontrent, de manière totalement convaincante, comment, dès cette époque, Rassinier se rapproche même des néo-nazis, par exemple de l’ex-officier SS allemand, Karl-Heinz Priester qui devient son éditeur et réussit, comme Bardèche d’ailleurs, l’agrégation des trois traditions négationnistes d’ultra-gauche, d’extrême-droite et anti-sioniste arabe, puisque les deux hommes entretiennent une correspondance régulière entre eux, ainsi qu’avec un ancien adjoint de Goebbels devenu responsable du service de propagande vers l’étranger du régime égyptien de Nasser, Johann Von Leers (1902-1965), lequel assure leur traduction en arabe. Antérieurement réfugié en Argentine jusqu’à la chute de Peron, Von Leers, antisémite rabique, avait publié à Buenos Aires un journal destiné à la communauté allemande de sympathie nationale-socialiste : Der Weg, qui fut en Amérique Latine, une des premières expressions ouvertes du négationnisme16, le mexicain Salvador Borrego ne publiant son ouvrage devenu classique dans ces milieux, Derrota Mundial, qu’en décembre 1953.
La même configuration se retrouvera en 1967, aux obsèques de Rassinier, où l’éloge funèbre sera prononcé tour à tour par un anarchiste, Emile Bauchet, puis par Bardèche. Le mouvement négationniste, à cette date, n’a pas pris l’ampleur qui est la sienne depuis le début des années 80. Il reste confiné principalement aux cercles restreints, de par leur impact politique et leur influence sociale, du néo-nazisme militant, éventuellement instrumentalisé par la propagande arabe, mais une propagande arabe qui, soulignons-le, n’est ni religieuse, ni a fortiori islamiste, mais bien au contraire plutôt nationaliste laïque. Reste à comprendre et décrire ce qui a permis son développement.
III. Le négationnisme en Europe occidentale : les éléments d’une progression
La progression du négationnisme, en Europe et aux Etats-Unis, dans les décennies 50 ; 60 et 70, se produit dans un contexte que caractérisent, d’abord la guerre froide, ensuite la multiplication des conflits au Moyen-Orient entre Israël et ses voisins (1956 ; 1967 et 1973) et l’émergence du mouvement national palestinien. La guerre froide a plusieurs conséquences. D’une part, elle conduit à relativiser les crimes du national-socialisme, mis en parallèle avec ceux du communisme, voire à recycler, dans les services de renseignements occidentaux, des hommes au passé nazi ou collaborateur. D’autre part, à partir notamment de l’expédition de Suez (1956), elle renforce, dans un monde arabe appuyé par l’URSS, l’identification entre Israël et l’Occident, entre Israël et l’impérialisme et le colonialisme. En conséquence de quoi progressent la contestation de la légitimité de l’Etat hébreu et la mobilisation de l’antisionisme par l’appareil de propagande soviétique, sous une forme qui ne prendra jamais un parti proprement négationniste, mais qui tendra toujours à escamoter la dimension juive du génocide nazi.
Toutefois, plusieurs autres facteurs peuvent être isolés, qui ont sans aucun doute contribué à favoriser l’émergence du négationnisme.
Le premier est la découverte progressive, en Europe principalement, dans les années 70, de ce que fut réellement l’occupation nazie, des racines idéologiques du fascisme et du national-socialisme, de l’étendue de la collaboration, tous sujets longtemps occultés dans la mémoire collective17 et qui, en France par exemple, donnent lieu dans les années 70-80 à d’intenses controverses autour du sort de plusieurs personnalités encore vivantes qui avaient collaboré (le milicien Paul Touvier ; l’ancien chef de la police de Vichy, René Bousquet et son adjoint, Jean Leguay) ou de nazis allemands ayant sévi en France (Klaus Barbie ; Alois Brunner).
Deuxième facteur : le développement de la mémoire juive, avec l’augmentation du nombre de témoignages publics de survivants de la Shoah qui pendant longtemps s’étaient tus, et, d’une manière générale, le développement de la visibilité des communautés juives et de leurs organisations représentatives, lesquelles commencent à formuler des demandes relatives à la commémoration du génocide, à la mise en œuvre de lois contre l’antisémitisme ou à l’indemnisation des spoliations commises par les nazis18.
C’est donc dans ce contexte que se construit un réseau de propagateurs du négationnisme, qui veulent se donner l’apparence de la scientificité et se présentent comme une école historique à prétention universitaire.
La France est d’abord l’épicentre du milieu négationniste. Celui-ci, après la mort de Rassinier, perdure avant tout dans le petit monde du néo-fascisme, autour de la revue Défense de l’Occident, dirigée par Bardèche et qui durera jusqu’en novembre 1982, et autour de la personne de François Duprat, professeur d’histoire qui est l’un des animateurs des groupes ultra-nationalistes de l’époque (Occident ; Ordre Nouveau), puis à partir de 1972, du Front National, et qui édite sa propre publication, les Cahiers européens. C’est lui qui traduit en français et publie, en 1976 la brochure de Thies Christophersen, Le Mensonge d’Auschwitz puis, en 1978, la brochure de Richard Verrall, alias Richard Harwood, dirigeant du National Front britannique : Six millions de morts le sont-ils réellement ? (titre original : Dix six million really die ?)19.
La médiatisation du négationnisme va cependant passer par un autre homme, Robert Faurisson. Ce professeur à l’université de Lyon, spécialiste de poésie française, s’intéresse à la question des chambres à gaz depuis les années 60. Il ne milite pas activement à l’extrême-droite, mais donne, dès juin 1978, un article à Défense de l’Occident. Sa soudaine notoriété vient avec la publication d’un article de lui dans le quotidien de référence Le Monde, le 29 décembre 1978, lequel met en branle, pendant les trois années qui vont suivre, tout un mécanisme d’exposition médiatique du négationnisme et de ripostes d’historiens qui le dénoncent pour l’imposture qu’il est. Alors que depuis le 13 février 1979, la télévision publique française diffuse le feuilleton Holocauste, que bat son plein, à partir de l’été 1979, la campagne de presse contre la « nouvelle droite » considérée alors comme un néo-nazisme déguisé, les media nationaux commettent l’erreur de répercuter les thèses de Faurisson, qui peut, le 17 décembre 1980, s’exprimer sur les ondes de la station Europe 1, et qui s’acquiert le soutien d’une partie de l’ultra-gauche d’origine libertaire, soit qu’elle manifeste son scepticisme vis-à-vis de l’histoire « officielle », soit par appui au principe non négociable de la liberté d’expression.
C’est ainsi que le journal Libération donne la parole à Jean-Gabriel Cohn-Bendit et à Pierre Guillaume20, que le groupe conseilliste La guerre sociale publie la brochure De l’exploitation dans les camps à l’exploitation des camps21 et que l’icône de la gauche alternative américaine, le linguiste Noam Chomsky, préface en décembre 1980 le Mémoire en défense contre ceux qui m’accusent de falsifier l’histoire, publié par Faurisson à la Vieille Taupe. La riposte s’organise avec la parution, en juin 1980, dans la revue les Temps Modernes, de l’article pionnier de Nadine Fresco, « Les redresseurs de morts » puis en septembre suivant, dans la revue personnaliste Esprit, de « Un Eichmann de papier », de l’historien hélléniste Pierre Vidal-Naquet.
Dès cette époque, en fait, les méthodes des négationnistes, l’attitude de la communauté scientifique à leur égard, les enjeux idéologiques même, sont et demeureront fixés jusqu’à nos jours. D’autres figures emblématiques du mouvement apparaîtront, tel Serge Thion (dès l’origine de la Vieille Taupe) ; Henri Roques (1985)22 ; Alain Guionnet (198923) ; Roger Garaudy (199524) ; Vincent Reynouard25 et Jean Plantin26 (1997). Certaines ont leur particularité idéologique (pour Garaudy, un passé d’intellectuel communiste anti-stalinien connu) mais au fond, aucun n’innove par rapport à ce qu’il faut considérer comme la déclaration de principe du négationnisme, à savoir la déclaration de Faurisson au micro de Europe 1, et qu’il faut citer in extenso : « Les prétendues “chambres à gaz” hitlériennes et le prétendu “génocide” des Juifs forment un seul et même mensonge historique, qui a permis une gigantesque escroquerie politico-financière dont les principaux bénéficiaires sont l’Etat d’Israël et le sionisme international, et dont les principales victimes sont le peuple allemand-mais non pas ses dirigeants-et le peuple palestinien tout entier »27.
En conséquence, on voit bien ici que le négationnisme cesse très vite de reposer sur une pseudo-démonstration technique du caractère invraisemblable des gazages de masse, pour évoluer vers une posture purement idéologique, à la jonction de l’antisémitisme et de la réhabilitation du national-socialisme, et ce même si certains négationnistes connus continuent à se prévaloir de titres scientifiques (le plus souvent inexistants) pour tenter de démontrer que les chambres à gaz sont un « montage » des Alliés après 1945. Ces pseudo-savants, qui se réclament en général de la chimie, sont l’américain Fred Leuchter et l’allemand réfugié aux Etats-Unis, Germar Rudolf28.
Ainsi, des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, peu de choses ont changé dans l’univers clos de la secte négationniste. Des personnalités nouvelles sont apparues et le champ géographique d’expression de leurs idées s’est étendu, notamment à l’Europe de l’est après la chute du communisme29, où le discours de négation oscille entre négation pure et simple et relativisation par comparaison avec les crimes du communisme, souvent doublée d’une réhabilitation des mouvements ultra-nationalistes d’avant 1945. Des formes « exotiques » de négationnisme sont même apparues, comme au Japon avec l’auteur Aiju Kimura30. Mais en définitive, il est assez facile d’isoler deux variantes universellement répandues, liées entre elles par les relations étroites qu’entretiennent les individus qui les composent : la variante néo-nazie, majoritaire, et la variante d’ultra-gauche.
La variante néo-nazie se subdivise elle-même en deux centres secondaires : l’Amérique du Nord et l’Europe occidentale.
Une fois ce panorama, nécessairement incomplet, terminé, il faut aborder deux questions : celle du débouché politique du négationnisme et celle des conséquences de l’internet sur la propagation des idées négationnistes. Politiquement, la secte négationniste est pratiquement privée de débouchés par l’existence de lois qui interdisent l’expression du racisme, de l’antisémitisme et de la négation de crimes contre l’humanité. Cela est particulièrement vrai en Europe occidentale, y compris en Grande-Bretagne, pourtant attachée à une conception large de la liberté d’expression, de sorte que le néo-nazisme ne s’exprime plus guère librement qu’en Scandinavie, où ont élu domicile (en Suède) le marocain islamiste Ahmed Rami, fondateur de Radio Islam, et le russo-israélien Israël Shamir, désormais converti à la religion grecque-orthodoxe et passé de l’antisionisme « gauchiste » à une situation d’alliance avec les néo-nazis31. Les lois répressives, et, en Allemagne comme en Autriche, une surveillance policière constante débouchant souvent sur des mesures de dissolution et de lourdes condamnations en justice, assorties d’interdictions professionnelles, ont pour conséquence que, mis à part les groupuscules activistes strictement néo-nationaux-socialistes32, aucun parti politique ayant quelque souci de réussite électorale ne reprend ouvertement les thèses négationnistes.
Cependant, le négationnisme n’est pas absent des publications d’extrême-droite et des déclarations publiques d’hommes politiques de cette famille de pensée : il s’exprime désormais sous la forme, prudente car euphémisée, du « dubitationnisme », c'est-à-dire qu’il distille le doute sur l’existence des chambres à gaz et du génocide et réclame la « liberté de recherche » permettant à chacun de défendre ses idées, ainsi que l’abrogation des lois qui répriment l’antisémitisme et la négation de la Shoah. Telle est par exemple la position revendiquée, dès le 13 septembre 1987, par Jean-Marie Le Pen, président du Front National français, qui déclarait sur la radio RTL : « les chambres à gaz sont un point de détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale […] Des historiens débattent de ces questions »33. D’autres dirigeants de partis en recherche de respectabilité ont commis des propos ou écrits négationnistes, tel Nick Griffin, président du British National Party britannique34. Toutefois, dans la plupart des cas, le passage de la négation euphémisée à la négation ouverte a pour conséquence la rupture par exclusion ou départ forcé de celui qui la profère, de son mouvement. C’est ce qui est arrivé au sénateur et vice-président du Vlaams Blok, Roeland Raes35, et à l’avocat allemand Horst Mahler, ancien membre de la Rote Armee Faktion passé au NPD néo-nazi.
Les auteurs les plus connus du négationnisme européen sont originaires, en plus de la France, de pays variés : l’Allemagne, où la minimisation et la négation de la Shoah sont punis par la loi depuis 1985 (Wilhelm Stäglich ; Thies Christophersen ; Udo Walendy ; Horst Mahler) ; l’Autriche (Gerd Honsik36 ; Walter Ochensberger37) ; la Belgique (les frères Verbeke et leur association Vrij Historisch Onderzoek, VHO) ; la Grande-Bretagne (David Irving) ; l’Italie (Carlo Mattogno) ; la Suède (Ditlieb Felderer ; Ahmed Rami38) ou la Suisse (Jürgen Graf39 ; Gaston-Armand Amaudruz ; René-Louis Berclaz).
Le poids de l’Allemagne et de l’Autriche dans la nébuleuse négationniste est important, mais on ne peut affirmer qu’il est prédominant. Une des caractéristiques les plus intéressantes du négationnisme en Allemagne et Autriche est la continuité d’engagement idéologique de certains nationaux-socialistes qui sont devenus négationnistes, ainsi le Major Général Otto-Ernst Remer, un des artisans de la répression du putsch manqué du 20 juillet 194440 ; l’éditeur Herbert Grabert (1901-1978)41 ; de l’ancien SS-Sonderführer Christophersen.
Le plus célèbre des négationnistes européens actuellement est sans doute Irving, auteur à succès de livres à prétention historique qui ont d’abord tenté de relativiser les crimes nazis en surévaluant le nombre de morts dus aux attaques aériennes alliées contre l’Allemagne (The Destruction of Dresden, 1962), puis mis en doute la thèse de l’intentionnalité du génocide et de l’implication personnelle de Hitler (Hitler’s War, 1977), avant d’aboutir, vers 1988, à la négation pure et simple : en 1991, l’édition actualisée de Hitler’s War (1987) a été expurgée de toute référence aux camps et au génocide. Irving a également acquis une notoriété mondiale en raison du procès qu’il a intenté en 1998, et perdu en 2000, à l’historienne américaine Deborah Lipstadt (et à son éditeur, Penguin Books), qui l’avait accusé, dans son ouvrage, Denying the Holocaust, d’être un falsificateur. Sa réputation d’historien ayant été détruite par les débats, ruiné par le verdict qui le condamnait à payer les frais de procédure, Irving a alors évolué davantage vers les mouvements marginaux néo-nazis. Interdit de séjour dans plusieurs pays et notamment en Autriche, il y a été arrêté le 11 novembre 2005 et s’y trouve emprisonné. Il est intéressant de noter que Deborah Lipstadt s’est publiquement prononcée contre son incarcération42, au motif qu’elle faisait de lui un martyr et faisait parler de lui dans les media, fait avéré par la présence, par exemple, d’une interview de lui parue dans le quotidien britannique The Observer le 22 janvier 2006.
Les négationnistes européens, aujourd’hui, fonctionnent très majoritairement par le moyen technique de l’internet, qui leur permet de mettre leurs écrits à la disposition d’un large public en contournant les législations anti-racistes, du fait du flou juridique qui entoure la question de la responsabilité pénale pour les auteurs d’articles diffusés par voie électronique. Des jugements récents intervenus en France établissent une responsabilité des hébergeurs et leur ordonne de mettre en oeuvre des mesures de filtrage qui rendraient en pratique les sites négationnistes inaccessibles43. Même si certains sites parmi les plus consultés sont désormais inaccessibles, en particulier parce que les grands moteurs de recherche ne les référencent plus44, la situation juridique qui prévaut aux Etats-Unis du fait de la liberté d’expression garantie par le Premier Amendement de la Constitution américaine, donne encore une large marge de manoeuvre aux négationnistes. Ceux-ci ont souvent recours à des hébergeurs américains, ou situés en Europe de l’est (Russie en particulier), de sorte que le filtrage est aisément contournable45. La part prépondérante prise par les Etats-Unis dans la diffusion du négationnisme nécessite de comprendre sous quelle forme il s’y exprime, depuis quand et comment.
IV. Le négationnisme en Amérique du Nord
Le négationnisme nord-américain commence avec un épigone de Rassinier, Harry Elmer Barnes (1889–1968). Ayant évolué vers les milieux isolationnistes dans les années 30-40, mais plutôt classé politiquement à gauche (« libéral », selon la terminologie américaine), Barnes possède deux particularités uniques : celle d’avoir été un universitaire de renom, enseignant à Columbia, et celle d’avoir été d’abord révisionniste pour ce qui concerne l’histoire de la première guerre mondiale.
En effet, il avait publié deux livres : The Genesis of the World War. An Introduction to the Problem of War Guilt (1926), puis In Quest of Truth and Justice. Debunking the War Guilty Myth (1928) qui mettaient en doute la nature impériale de l’entreprise de guerre austro-allemande et critiquaient comme étant de pure propagande certaines campagnes anti-allemandes des pays ennemis du IIe Reich. Il évolua, après 1945, vers des positions qui lui faisaient considérer que la responsabilité du conflit incombait non à Hitler, mais aux Alliés et aux « sionistes », dont les « crimes » seraient en fait égaux en magnitude, ou même supérieurs, à ceux du Reich. Progressivement, il se rapprocha de l’extrême-droite américaine et adopta finalement des positions carrément négationnistes, suivi en cela par un de ses disciples, David L.Hoggan (1923-1948) dont la thèse de doctorat soutenue à Harvard en 1948, et affirmant que Hitler n’avait pas voulu la guerre, devint en 1961 un livre sous le titre The Forced War, avant que son auteur évolue vers le négationnisme, publiant en 1969, The Myth of the Six Million46.
C’est toutefois encore à l’extrême-droite que le négationnisme va, aux Etats-Unis comme au Canada, prendre de l’ampleur, avec la publication du livre d’un autre universitaire, Austin J. App, The Six Million Swindle : Blackmailing the German People for Hard Marks with Fabricated Corpses, paru en 1973. Cet ouvrage se distingue par le fait que l’auteur y expose huit thèses qui, selon lui, codifient la croyance négationniste.
Elles sont les suivantes : (1) Les Nazis voulaient faire émigrer les juifs, pas les exterminer. Si ils avaient voulu les exterminer, aucun juif n’aurait survécu ; (2) Aucun juif n’a été gazé dans aucun camp allemand ; (3) les juifs qui ont disparu pendant la guerre se trouvaient en territoire soviétique et non allemand ; (4) la majorité des juifs tués par les nazis l’ont été parce qu’ils étaient des criminels, des espions ou des subversifs ; (5) si l’Holocauste avait bien eu lieu, Israël aurait ouvert ses archives aux historiens au lieu de brandir l’accusation d’antisémitisme contre quiconque en questionne l’existence ; (6) toutes les preuves de la réalité du génocide reposent sur de mauvaises citations de documents nazis ; (7) l’apport de la preuve revient aux accusateurs, qui doivent prouver la véracité du chiffre de 6 millions de victimes ; (8) les historiens juifs et les historiens en général divergent dans leurs estimations du nombre des victimes, ce qui prouve qu’ils ne peuvent rien prouver.
En fait acquis à la cause négationniste dès 1949, comme il l’avait avoué dans un courrier de lecteur paru dans Time Magazine, J. App a été le fondateur en 1945 d’une association d’Américains d’origine allemande clairement nationaliste allemande. Ses écrits, avec l’ouvrage paru en 1976 de Arthur Butz, The Hoax of the Twentieth Century, allaient constituer la base de la propagande mise en œuvre, à partir de 1978, par ce qui a pu passer pour le « centre de l’internationale négationniste », et certainement l’officine dotée des moyens matériels les plus conséquents : l'Institute for Historical Review (IHR), fondé par Willis Carto et William D. McCalden et basé en Californie. Déjà connu pour son rôle d’éditeur au sein de Noontide Press, qui avait publié en 1969 un opuscule titré, The myth of the six millions, fondateur en 1958 du Liberty Lobby, devenu l'un des principaux organismes de propagande d'extrême droite aux Etats-Unis, Carto a largement emprunté à son mentor spirituel, le néo-nazi américain Francis Parker Yockey47.
Il a organisé, à partir de 1979, un congrès international annuel, puis une publication pseudo-savante, le Journal of Historical Review. A peu près tous les négationnistes du monde ont au moins une fois participé à l’un ou contribué à l’autre y compris, en 1985, Noam Chomsky, qui a prononcé une conférence sur « la crise du Moyen-Orient et la menace de la guerre nucléaire »48. Dirigé depuis 1995 par Mark Weber, et s’étant détaché de Carto (qui depuis 1994, publie la Barnes Review49) l’IHR demeure la principale organisation négationniste dans le monde, mais est désormais concurrencée par le Committee for Open Debate on the Holocaust (CODOH), de Bradley R. Smith50, et surtout par les conférences annuelles organisées par l’ancien cadre du Ku Klux Klan et représentant de l’Etat de Lousiane, David Duke51.
Sous le titre « European American Conference », celles-ci, dont la dernière qui s’est tenue les 20-22 mai 2005 à la Nouvelle-Orléans, possèdent la particularité de rassembler à la fois des groupuscules racistes/néo-nazis américains et leurs dirigeants (Edward Fields52 et Don Black53) ainsi que des représentants de partis d’extrême-droite européens comme Nick Griffin, président du British National Party ; Vavra Suk, des Nationaldemokraterna suédois et Jean-Michel Girard, qui s’occupe des relations internationales au cabinet de Jean-Marie Le Pen.
David Duke est également un personnage clé de cette galaxie, dans la mesure où il est un fréquemment reçu dans les pays d’Europe orientale, dont il considère qu’ils sont l’avenir du mouvement négationniste. Ainsi, en septembre 2005, il a soutenu une thèse de doctorat en histoire dans une université privée ukrainienne de Kiev, MAUP, que son président Georgy Tchokin a transformée en bastion de l’ultra-nationalisme antisémite54. Son directeur de thèse était le recteur de l’université et ancien ministre de la Jeunesse, Mykola Golavatiy. Duke, qui est persuadé que la Russie « détient la clé de la survie de la race blanche », s’est rendu plusieurs fois dans ce pays, où il a tissé des liens avec les milieux nationalistes/communistes, notamment avec le député, Général Albert Makashov et avec Alexandre Prokhanov, éditeur de la revue Zavtra. Incontestablement négationnistes, ces milieux utilisent la rhétorique antisioniste radicale, largement teintée de théorie du complot, qui prévalait déjà à l’époque soviétique.
On mentionnera enfin, en tant que figure historique et icône médiatique négationniste, le germano-canadien Ernst Zündel (1939), actuellement détenu en Allemagne, où il est jugé. Connu comme négationniste depuis 1978, Zündel a fondé à Toronto la maison d’édition Samisdat Publishers, qui a publié son principal livre, The Hitler We Loved and Why. Sa demande de nationalité canadienne ayant été refusée, il a émigré aux Etats-Unis, d’où il a continué à mettre en ligne son site, « Zundelsite », dont le contenu est enrichi des écrits de sa femme, Ingrid Rimland55, laquelle en était le webmestre.
En janvier 2002, à l’issue d’un procès retentissant et sur plainte du Toronto Mayor's Committee on Community and Race Relations, le tribunal canadien des droits de l’Homme a ordonné la suppression de la majeure partie du contenu du site, considéré comme antisémite. Il s’agissait là du premier cas d’application à l’internet du Canadian Human Rights Act, qui n’a d’ailleurs pas été suivi d’effet, puisque le site est hébergé aux Etats-Unis. Arrêté aux Etats-Unis en février 2003, renvoyé au Canada et ensuite extradé vers l’Allemagne en mars 2005, Zündel est devenu pour les négationnistes le symbole de la persécution dont ils sont l’objet. Il est également emblématique d’une caractéristique de nombre de négateurs à travers le monde qui est peu souvent mise en avant, à savoir l’appartenance au groupe ethnique allemand, à l’émigration allemande : en Amérique du Nord, Zündel, comme Paul Fromm, le fondateur du mouvement Canada First ; comme Fred Leuchter et Austin App, comme Ingrid Rimland, sont négationnistes parce que cela leur permet de réhabiliter à la fois le national-socialisme et le nationalisme allemand pangermaniste, d’exalter l’idée de la communauté ethnique allemande et de présenter le peuple allemand collectivement, comme une victime de la guerre. Frederick Toben du Adelaide Institute en Australie ; Siegfried Ellwanger Castan au Brésil ; Ditlieb Felderer en Suède (qui est né à Innsbruck, Autriche) et même Pedro Varela Geiss en Espagne, partagent la même origine, qui évidemment n’est pas indifférente à leur combat politique.
V. Le négationnisme en Espagne et en Amérique latine : au croisement des traditions néo-nazie ; ultra-gauchiste ; islamiste et catholique intégriste d’extrême-droite
Le négationnisme de langue espagnole, qu’il s’exprime en Espagne ou en Amérique latine, est un rameau tardif du négationnisme en général, mais qui mérite une étude approfondie pour au moins deux raisons.
La première est qu’il s’agit d’un cas rare de négationnisme empruntant souvent à la fois au néo-nazisme et au catholicisme intégriste dans ses préjugés antisémites, lesquels sont des déclinaisons de l’antijudaisme religieux et de la théorie du complot, mais avec des déclinaisons particulières. Une forme spécifique de la théorie du complot a, par exemple, émergé en Argentine, dans les milieux ultra-nationalistes en 1971 et s’est diffusée avec la parution en d’un opuscule titré : Plan Andinia, el nuevo estado judio56. Lancé par le professeur d’économie à l’université de Buenos-Aires, Walter Beveraggi Allende, ce faux émet l’idée que le « sionisme international » projette d’envahir l’Amérique latine à partir de la Patagonie argentine et chilienne. Il s’agit d’une sorte de déclinaison locale des Protocoles des Sages de Sion, qui semble trouver des adeptes à l’autre extrémité du spectre politique, puisque le « Plan » a été mis en ligne intégralement sur le site altermondialiste Indymedia Uruguay57.
La seconde spécificité du négationnisme de langue espagnole est que, l’Espagne étant restée neutre pendant la Seconde Guerre Mondiale, et l’Amérique Latine n’ayant que très marginalement participé au conflit, le négationnisme qui s’y exprime n’est pas, comme en Allemagne ou dans les pays qui ont collaboré avec le nazisme, une manière de s’absoudre des crimes du nazisme. Cependant, on ne saurait sous-estimer le rôle qu’ont joué, dans le développement du négationnisme, trois traditions idéologiques : celle des fascismes (en Espagne) qui se sont trouvés alliés à l’Allemagne avant 1939 ; celle des mouvements fascistes ou fascisants latino-américains (Intégralisme brésilien58 ; sinarquisme mexicain59 ; MNS chilien de Gonzalez Von Marees notamment60) et enfin, celle des nazis ou fascistes réfugiés, soit en Espagne soit en Amérique latine après 1945. La tradition d’ultra-gauche est, en Espagne, très peu représentée, à l’exception d’un texte de Serge Thion61 intitulé « Le monde comme magique chambre à gaz », publié sur le site d’extrême-gauche España Roja, dirigé par Lorenzo Peña (http://www.eroj.org/biblio/thion/thion.htm). L’article est présenté comme « una denuncia argumentadísima y documentadísima no sólo de la infinita mendacidad del imperialismo yanqui para justificar su incesante política de guerra —que se traduce en reiteradas, crueles y sanguinarias agresiones contra los pueblos—, sino también de la obsequiosa y lacayuna complicidad sin escrúpulos de la prensa burguesa en esa constante campaña de desinformación ».
L’origine du négationnisme en Espagne remonte, selon José Luis Rodriguez, au lancement de la revue Juanperez, issue de milieux phalangistes radicaux et qui donnera naissance au mouvement néo-nazi CEDADE en 196662.
Celui-ci suivra, progressivement et à partir de 1970, une orientation de plus et plus ouvertement nazie, dans laquelle le négationnisme jouera un rôle croissant, au point que l’organisation jouira, jusqu’à sa disparition en 1993, d’un statut-culte assez unique au sein de l’ultra-droite européenne et même mondiale, lié à la fois à sa radicalité de ton, à son esthétique néo-nationale socialiste, à son habileté à intégrer dans une attitude nostalgique les éléments modernisateurs du discours de la « nouvelle droite » et enfin, à surmonter la contradiction existante entre le paganisme propre au national-socialisme et l’identité profondément catholique de l’ensemble de l’extrême-droite espagnole63.
Le succès relatif de CEDADE, qui tient à cette alchimie et non pas au nombre réduit de ses militants64, a également été facilité par l’apport idéologique (et sans doute financier) de quelques exilés survivants du fascisme ou du nazisme (Léon Degrelle65 ; Otto Skorzeny), ainsi que par l’absence, jusqu’en 199, d’une législation spécifique réprimant la négation du génocide nazi. On signalera, par exemple, que Louis Darquier de Pellepoix, ancien commissaire aux questions juives du gouvernement français de Vichy, qui fait scandale en 1978, lorsqu’il donne une interview à l’hebdomadaire l’Express, dans laquelle il affirme que « à Auschwitz, on a gazé que des poux », le fait à partir de Madrid, où il vit depuis 194566.
On peut également affirmer, avec Xavier Casals, que CEDADE fut également un des principaux, et sans doute des premiers, mouvements d’extrême-droite à avoir bénéficié des largesses financières de pays ou de dignitaires arabes, qu’il s’agisse de l’Arabie saoudite ou du Grand Mufti de Jérusalem, Haj Amin al Husseini. En plus de la revue du même nom, on peut rattacher à CEDADE les œuvres de quelques auteurs comme Joaquin Bochaca (en particulier son livre El Mito de los seis milliones, publié en 1978) ; depuis janvier 1987, l’activité de la Libreria Europa à Barcelone sous la direction de Pedro Varela67 et quelques revues qui ont continué à diffuser l’antisémitisme ainsi que la négation du génocide, en particulier Mundo NS (1984) et Bajo la Tirania, sous la direction de Ramon Bau, actuellement directeur de Centro de Estudios Indoeuropeos. Parmi les propagateurs actuels du négationnisme, on citera les éditions Garcia Hispan, la Libreria Europa et le portail internet Nuevo Orden, qui comporte de nombreux liens vers des revues skinhead et néo-nationales-socialistes, espagnoles et sud-américaines en particulier, ainsi que d’autres pages internet comme www.resistenciaria.org, qui propose en ligne l’ouvrage de Enrique Aynat, El holocausto al debate, respuesta a Cesar Vida (1995). Aynat, également auteur de Los protocolos de Auschwitz, una fuente historica ?68, semble à ce jour l’auteur négationnisme espagnol le plus reconnu au sein de la secte des négateurs.
Le négationnisme se limite-t-il à ces secteurs nostalgiques ? Certainement pas. Si on doit effectivement considérer que l’antisémitisme n’est que périphérique au sein des mouvements phalangistes, Rodriguez Jimenez a bien démontré qu’il se retrouvait, régulièrement, dans les rangs du Movimiento Falangista de España et des Juntas Españolas, tandis que Phalange española de la JONS et Phalange Española Independiente se mobilisent en faveur de la cause palestinienne en renversant l’accusation de génocide sur Israël et insistent sur le « chantage » que le génocide permettrait à l’Etat hébreu d’exercer69. Les groupes nationalistes-révolutionnaires dits « tercéristes » ont également inclus à la marge le négationnisme, conséquence de leur antisionisme absolu. Ainsi, le groupe Alternativa Europea (fondé en 1993) s’est fait l’écho des œuvres de Roger Garaudy70 tout en recommandant aux lecteurs des sites négationnistes71 et en protestant contre les mesures judiciaires contre la Libreria Europa72.
En Amérique latine, le premier auteur négationniste, qui est chronologiquement le mexicain Salvador Borrego (1915), est remarquable en ce qu’il a été édité, de 1957 à 1970, par le dirigeant du mouvement sinarquiste et catholique intégriste, Salvador Abascal (1910-2000), qui publia Derrota Mundial aux éditions Jus, qu’il dirigeait, lui ouvrant également les colonnes de sa revue, La Hoja de Combate73. Toutefois, ni l’antimaçonnisme, ni l’antisémitisme, ni l’anticommunisme de Borrego n’ont une quelconque originalité, alors que d’autres négationnistes latino-américains ont apporté une touche personnelle à l’idéologie très répétitive qu’ils défendent. C’est le cas en premier lieu de l’argentin Norberto Ceresole (1943-2003)74, qui a été tour à tour dans l’entourage du président péruvien Velasco Alvarado (1968), puis dans celui du président vénézuélien Hugo Chavez, et qui bénéficiait de bonnes connections à la fois dans le monde musulman, en Union soviétique (il appartenait à l’Institut d’Amérique latine de l’Académie des sciences de l’URSS) et à Cuba.
Tiers-mondiste et surtout anti-américain, acquis à la théorie du complot juif et semble-t-il proche des intérêts iraniens, Ceresole ne fut jamais dans le premier cercle des conseillers de Chavez, qui finit par s’en séparer. Toutefois, il a acquis en raison de son engagement vénézuélien, une audience qui favorise la dissémination des thèses négationnistes dans le milieu altermondialiste. Par contraste, les autres négationnistes, surtout en Argentine et au Chili, restent attachés à une sorte de néo-nazisme caricatural qui emprunte également à une tradition argentine de l’antisémitisme catholique intégriste, tel qu’il a été théorisé notamment par le père Julio Meinvielle (1905-1973)75 et le philosophe Jordan Bruno Genta76, ou par des mouvements politiques ultra-nationalistes du style Tacuara, dans les années 1960. Ainsi, la page internet What a lie (http://purelies.pydot.com/princ.htm) hébergée par Geocities Argentine ou, plus connu, le Partido Nuevo Triunfo, dirigé par Alejandro Biondini et les pages internet qui en dépendent, Red Kalki (http://redkalki.libreopinion.com) et Ciudad Libertad de Opinion (http://www.libreopinion.com/index.html), ou encore la maison d’édition Ediciones El Walhalla, dirigées par Hector Buela. Le frère de celui-ci, le philosophe Alberto Buela, issu de la mouvance péroniste et qui publie la revue Disenso, proche de la « nouvelle droite européenne », incarne encore une autre tendance, celle qui a incorporé l’antisémitisme vivace dans une partie du péronisme et dont peu aussi se revendiquer Adrian Salbuchi, auteur récent (décembre 1985) d’un texte intitulé La falsificacion de la historia como instrumento de dominio77, qui comporte en exergue des citations de George Orwell ; Norberto Ceresole et du général Peron.
Au Chili, la filiation néo-nazie est représentée par le mouvement Patria Nueva Sociedad (PNS), dirigé par Alexis Lopez Tapia, qui met en ligne le site Accion chilena (www.accionchilena.cl), ainsi que par un petit noyau d’étudiants qui ont fondé en 2000 à Conception mouvement Terra Australis, qui s’exprime sur http://terraustralis2004.tripod.com et met en ligne des textes de Fred Leuchter et de la Vieille Taupe.
La personnalité la plus étrange de l’univers négationniste est toutefois celle de l’ancien diplomate Miguel Serrano (1915), qui mélange dans une sorte de religion nazie mystico-romantique la croyance dans les soucoupes volantes, dans un plan de colonisation par les juifs du sud chilien, et dans les origines occultistes du nazisme. Serrano, connu de par le monde dans les cercles néo-nazis par son livre Adolf Hitler, el último avatãr78, affirmait en 2003 au journal Las Ultimas Noticias, à propos de la Shoah, que le problème était « la enorme cantidad de dinero que sus promotores están obteniendo con el cuento. Hay un libro de Israel Shamir, un judío, que se llama “La industria del holocausto”, donde se critica la manera en que se ha organizado la compensación a las supuestas víctimas del holocausto. Alemania, por ejemplo, ha pagado millones sobre millones »79.
Dans les autres pays latino-américains, le négationnisme est le fait soit de groupuscules nazis dont la réalité de l’existence n’est pas assurée ou qui sont infra-groupusculaires80 soit d’individus isolés, comme à Panama, le Colectivo Tropical de Revisionismo 81 ; au Brésil, Siegfried Ellwanger Castan qui dirige Revisao Editora, diffuseur en premier lieu de ses propres ouvrages (Holocausto: Judio o Aleman ?) ; Sergio Oliveira, autre négationniste brésilien82 ou enfin l’écrivain mexicain proche de la « nouvelle droite », José Luis Ontiveros, plus subtil dans ses formulations83.
On signalera pour conclure deux autres spécificités latino-américaines. D’une part, un journal cubain proche du pouvoir a publié un article de Maria Poumier, professeur d’espagnol à l’université de Paris VIII et collaboratrice de la revue de Roger Garaudy, A Contre-Nuit, a publié dans Granma, le 26 mai 2003, un article intitulé « Palestina y Cuba, las coincidencias y las urgencias »84, qui sans être négationniste, avait un contenu clairement antisémite qui prenait pour cible, ce qui est rarissime dans la presse officielle cubaine, la communauté juive locale. D’autre part, il semble que certains milieux d’extrême-droite cherchent à diffuser la littérature négationniste et anti-sioniste radicale de langue espagnole dans la communauté latino des Etats-Unis. Ainsi, Editorial Solar, filiale basée en Floride de la maison d’édition colombienne du même nom, dirigée à Bogota par Hector Cruz Sanchez, diffuse les œuvres de Serrano, Leuchter, Honsik et Carlos Porter et le groupe La Voz de Aztlan, qui milite pour un Etat des latinos dans la partie sud-ouest des Etats-Unis, diffuse, en particulier en Californie, un mélange d’antisémitisme inspiré par les Protocoles et l’antijudaïsme chrétien, par ailleurs très favorable à l’islamisme radical et au mouvement Nation of Islam85.
VI. Conclusion
Le négationnisme, en 2006, s’exprime majoritairement sur internet, les lois contre le racisme, l’antisémitisme et la négation de la Shoah ayant considérablement réduit le recours aux supports papier (journaux ; revues), ceux qui demeurent n’étant lus que par un petit nombre de militants déjà acquis. Le rôle d’internet pose au chercheur un problème méthodologique important. En effet, le caractère proliférant des sites, qui, par le système des liens, fonctionnent « en boucle », rend très malaisée la hiérarchisation des contenus et l’identification des auteurs. Le problème, traditionnel en sciences sociales, de « l’effet de loupe », c'est-à-dire le grossissement artificiel de son objet d’étude par le chercheur manquant de distance par rapport à celui-ci, joue à plein dans le cas du négationnisme, de sorte qu’il est, encore une fois, difficile d’estimer à son juste niveau l’impact réel de celui-ci.
Il semble toutefois que le négationnisme soit, dans le monde occidental, un quasi phénomène sectaire, qui apparaît toutefois comme faisant partie intégrante de la culture politique de l’extrême-droite, très souvent acquise à une vision du monde reposant sur la théorie du complot.86
Il est également répandu, quoique moins fréquemment, à l’extrême-gauche, où il puise dans une vieille tendance à l’hyper-criticisme ainsi que dans l’erreur d’analyse, également reprise par le marxisme orthodoxe, consistant à ne voir aucune différence de nature entre capitalisme, fascisme et nazisme. Il s’alimente de plus en plus, dans toutes les familles politiques, d’un antisionisme absolu, niant au peuple juif le droit à un Etat et retournant en faveur des Palestiniens, contre Israël, le schéma da la victime et du bourreau applicable au génocide des juifs par les nazis.
De la sorte, les nazis d’aujourd’hui seraient les victimes du nazisme hier, et les juifs du temps présent ceux qui, précisément, refusent à l’Etat d’Israël le droit à l’existence. Il n’est pas indifférent de noter, lorsqu’on constate que le négationnisme a migré vers le monde arabo-musulman, que le négationnisme européen et américain a commencé à sortir de la confidentialité médiatique juste après 1975, année où fut votée par l’Organisation des Nations Unies la résolution 3379 assimilant sionisme et racisme.
Si il faut se garder d’établir une équivalence totale entre antisémitisme et antisionisme, il n’en est pas moins vrai que c’est l’antisionisme, dans sa version radicale, qui est aujourd’hui le principal vecteur de l’antisémitisme87.
Enfin, le négationnisme porte une charge émotionnelle forte, en particulier pour les communautés juives et les survivants du génocide. Il est choquant par son caractère odieux, extrême, obscène souvent. Mais il n’est peut-être pas l’idéologie qui contribue le plus à relativiser la spécificité et l’ampleur du génocide des juifs, ce à quoi contribuent également, avec beaucoup plus de respectabilité scientifique apparente et d’acceptabilité sociale et politique, l’utilisation de plus en plus indiscriminée du terme « génocide » ou la « Historikerstreit » allemande, laquelle préfigure sans doute le sort qui attend, dans plusieurs générations, le traitement réservé dans les manuels d’histoire et les consciences collectives, à un événement au sens propre du terme, extra-ordinaire.
Jean-Yves Camus : Politologue, CERA (Centre Européen de Recherche sur le Racisme et l’Antisémitisme), Paris. Auteur (avec René Monzat) de : Les droites nationales et radicales en France. Presses Universitaires de Lyon, 1992, Les extrémismes en Europe, Editions de l’Aube, 1998
Copyright © 2008-2012 Jean-Yves Camus. Tous droits réservés.
Notes.
1. Une bibliographie générale sur le négationnisme a été publiée par John A. Drobnicki dans The Bulletin of Bibliography, Vol. 55, No. 3 (Sept. 1998): pp. 157-168. Elle est disponible en ligne à : http://www.york.cuny.edu/~drobnick/holbib3.html2. Cf. El Mundo, 8/12/05 : « Pone en duda el holocausto : El presidente iraní propone trasladar el Estado de Israel a Europa »
3. « El líder de los Hermanos Musulmanes apoya las tesis de Irán sobre el holocausto », La Vanguardia, (Barcelona), 23 décembre 2005
4. On rappellera que le nombre des victimes juives du génocide est évalué à 5,750 millions par Martin Gilbert dans son Atlas de la Shoah (Éditions de l’Aube/Samuelson, 1992) et à 5,1 millions par Raul Hilberg (cf. La Destruction des juifs d’Europe, Fayard, 1988). Il s’agit là d’une fourchette admise par tous les historiens et qui est à considérer comme un bilan minimum, puisqu’elle ne concerne que les victimes juives
5. Sur le négationnisme turc, on lira : Gilles Karmasyn, « La négation du génocide arménien sur internet » , Revue d’histoire de la Shoah n°177-178, janvier-août 2003. Sur la pénétration de ces thèses en Occident, notamment aux Etats-Unis : Yves Ternon, « La problématique du négationnisme », L’Arche, mai 2003
6. La page internet de Nordbruch (http://www.nordbruch.org) comprend une section en espagnol, qui décrit ainsi sa croyance sur le sujet : « En sus publicaciones dedicadas a la historia de Sudáfrica, el doctor Nordbruch se ocupa en particular de la guerra de los Buros que devastó Sudáfrica de 1899 a 1902, y de la rebelión del pueblo Herero che estalló en 1904 en África de Sudoeste Alemana (que hoy en día se llama Namibia). Segun ciertos autores, los alemanes reaccionaron a aquella insurrección practicando una política de exterminio sistemático de esta tribu orgullosa. Según el doctor Nordbruch esta acusación de genocidio, regularmente repetida por los historiadores conformistas y los periodistas oportunistas, carece de fundamento y fue creado por historiadores marxistas de la ex-República Democrática Alemana ».
7. On lira, sur cette question importante de vocabulaire, l’article de Francine Kaufmann : « Hourban », « Holocauste », « Shoah » : quels mots pour dire l’Événement ? L’Arche n° 569, septembre 2005
8. L’histoire du négationnisme, en langue espagnole, reste à écrire, à l’exception de César Vidal : La revisión del Holocausto (Anaya & Mario Mucnik, Madrid 1994). On trouvera des éléments dans les excellents ouvrages consacrés à l’extrême-droite espagnole par Xavier Casals y Meseguer et José Luis Rodriguez Jimenez. Cf. Casals : Néo-nazis en España. De las audiciones wagnerianas a los skinheads (1966-1995) Grijalbo, Barcelona, 1995, 384 p. ; également : Ultrapatriotas. Extrema derecha y Nacionalismo de la guerra fria a la era de la globalizacion. Editorial Critica, 2003. Rodriguez Jimenez : La extreme derecha espanola en el siglo XX, Alianza Editorial, 1997 ; également : Antisemitism and the Extreme Right in Spain (1962–1997). ACTA NO. 15 Analysis of Current Trends in anti-Semitism, The Vidal Sassoon International Center for the Study of Antisemitism,The Hebrew University of Jerusalem, 1999
9. Voir notamment : Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Editions du Seuil, 2000. Egalement : Nadine Fresco, Fabrication d’un antisémite, Editions du Seuil, 1999 (sur Paul Rassinier) ; Florent Brayard, Comment l’idée vint à Monsieur Rassinier, Naissance du révisionnisme, Fayard, 1996 ; Alain Finkielkraut : L’avenir d’une négation, Editions du Seuil, 1982 ; Pierre Vidal-Naquet : Les assassins de la mémoire, La Découverte, 1982. En anglais : Deborah Lipstadt, Denying the Holocaust, MacMillan 1993
10. Le terme de « découverte » est en fait inadéquat, car l’existence des camps de concentration était connue depuis avant la guerre, et celle des camps d’extermination depuis au moins. Mais ce n’est qu’après la libération des camps que fut connue la réalité complète de ce qui s’y passait, en particulier grâce aux récits des survivants
11. Sur la théorie du complot, cf. Pierre-André Taguieff, La foire aux illuminés. Editions Mille et Une nuits, 2005
12. Les écrits de Bardèche et Rassinier eurent, à leur parution, une diffusion très limitée. Cependant, on ne peut exclure que l’antisémitisme populaire, dans la France de l’immédiat après-guerre, ait tenu la Shoah pour inexistante ou sur-évaluée. Mon beau-père, le philosophe Alex Derczansky, rapporte ainsi que dans sa ville de résidence, en banlieue parisienne, certains voisins des juifs rescapés, voyant qu’il naissait des enfants juifs, raillaient que « les fours crématoires étaient des couveuses ».
13. Courant marxiste orthodoxe fondé par Amadeo Bordiga en scission du Parti Communiste italien, et qui défend l’idée selon laquelle l’antifascisme est une arme de la bourgeoisie contre la classe ouvrière
14. Courant marxiste anti-léniniste inspiré par le spartakisme, et qui prône un marxisme anti-autoritaire fondé sur une « république des conseils ouvriers »
15. La librairie parisienne qui porte ce nom est fondée en 1965. Elle n’est alors nullement négationniste. En 1978, Pierre Guillaume la rouvrira en l’acquérant à ses idées.
16. Sur Der Weg : Holger Meding, Der Weg, Eine deutsche Emigrantenzeitschrift in Buenos Aires, 1947-1957 ; WVB Wissentschaftlicher Verlag, Berlin, 1997
17. En France, la période de l’occupation nazie et la collaboration deviennent objet de débat en 1970, avec le film de Marcel Ophuls, Le Chagrin et la Pitié. La redécouverte du passé se poursuit avec la publication en 1972 du livre de Robert Paxton, La France de Vichy. Elle continuera sur fonds de controverse autour des origines françaises du fascisme avec la parution des ouvrages de Zeev Sternhell : La droite révolutionnaire (1978) et Ni droite, ni gauche (1983), ainsi qu’avec la parution de l’essai de Bernard-Henri Lévy, L’Idéologie française (1983).
18. Demandes qui aboutiront, en France, à ce que le président Chirac reconnaisse en juillet 1995 la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs, puis inspire un décret pris par le gouvernement Jospin (2000), et organisant l’indemnisation des survivants de la Shoah et de leurs descendants
19. Sur ce point, cf. Nicolas Lebourg, « L'invention d'une doxa néo-fasciste : le rôle de l'avant-garde nationaliste–révolutionnaire. Idéologie négationniste, propagandes anti-américaine, anti-immigration, anti-juive », Domitia n°1,octobre 2001
20. Respectivement les 5 et 7 mars 1979
21. Juin 1979
22. Auteur d’une thèse à l’université de Nantes sur les Confessions de Kurt Gerstein
23. Fondateur de la revue Revision
24. Philosophe communiste ayant rompu avec le marxisme, converti à l’islam et auteur des Mythes fondateurs de la politique israélienne
25. Fondateur de la revue Nouvelle vision, actuellement réfugié en Belgique
26. Fondateur des revues Akribeia
27. Cf. Igounet, op. cit, p. 657
28. Pour leur biographie, ainsi que pour celles des principaux négationnistes dans le monde, voir : Brigitte Bailer-Galanda / Wolfgang Benz/ Wolfgang Neugebauer, Die Auschwitz leugner, Elefanten Press, Berlin 1996
29. Sur le négationnisme en Europe centrale et orientale, cf. Michaël Shafir, « Between Denial and "Comparative Trivialization", Holocaust Negationism in Post-Communist East Central Europe », Acta n°19, 2002, The Vidal Sassoon International Center for the Study of Antisemitism, The Hebrew University of Jerusalem
30. En 1995, un magazine japonais à large diffusion, Marco Polo, fit scandale en publiant un article négationniste. Quelques mois après, Kimura publiait le premier livre complet dans cette veine, Le débat sur Auschwitz, aux éditions Liberta, à Tokyo. Kimura, qui possède son propre site internet (www.jca.apc.org/~altmedka), diffuse une traduction japonaise du livre de Garaudy, Les mythes fondateurs…, op. cit.
31. Fin 2005, une controverse a ainsi éclaté entre le groupe chilien Patria Nueva Sociedad, dirigé par Alexis Lopez Tapia, et son équivalent argentin, le Partido Nuevo Triunfo, dirigé par Alejandro Biondini. Le second reproche au premier d’avoir invité Shamir pour donner une conférence et refuse de s’associer à une initiative qui donnerait la parole à « un sioniste ». Or Shamir n’est pas sioniste, et il n’est plus de religion juive si tant est, car la chose est douteuse, qu’il l’ait été un jour
32. Ainsi, le Danmarks Nationalsocialistiske Bevægelse (DNSB) diffuse les travaux de Thies Christophersen ; Mark Weber ; Fred Leuchter et Josef Turner
33. Jean-Marie Le Pen a néanmoins été condamné pour ses propos. Le jugement est définitif depuis un arrêt de la Cour de Cassation du 18 décembre 1995.
34. Condamné en 1998, sur la base du Public Order Act, pour des écrits dans sa publication d’alors, The Rune
35. Qui a quitté ses fonctions au sein du Vlaams Blok suite à une interview donnée, en février 2001, à la chaîne néerlandaise NCRV
36. Qui en 1992 s’est réfugié en Espagne pour échapper à une condamnation en Autriche
37. Il a lui aussi fui en Espagne la même année, pour les mêmes raisons
38. Marocain, Rami, dont le site internet se nomme Radio Islam (http://www.abbc2.com), offre une synthèse exemplaire du négationnisme, de l’antisémitisme rabique dans la veine des Protocoles, du nazisme (il diffuse Mein Kampf) et de l’islamisme. Officier impliqué dans les coups d’Etat de Skirat en 1971 et 1972, il semble soutenir l’idée d’un Maroc islamique selon l’idéologie du sheikh Abdessalam Yassine.
39. Graf, auteur en 1993 de L’Holocauste au scanner, devenu classique dans ces milieux, s’est enfui en Iran à l’automne 2000, pour échapper à une condamnation prononcée par la justice suisse. Il s’y trouverait toujours.
40. Remer (1912-1997) éditait le bulletin Remer-Depesche. Il est mort à Malaga, en Espagne.
41. Ancien membre du NSDAP, après la guerre devenu éditeur (Grabert Verlag), de David Hoggan ; Claus Nordbruch et Germar Rudolf, alias Ernst Gauss
42. Interview à la BBC, 12 janvier 2006
43. Jugement du Tribunal de Grande Instance de Paris, du 20 avril 2005, sommant les hébergeurs américains du site AAARGH « d’empêcher toute mise à disposition à partir de leur(s) serveur(s) et sur le territoire français du site internet »
44. Ce qui est le cas de Google France pour AAARGH
45. Ainsi, AAARGH est désormais (janvier 2006) disponible aux adresses suivantes : http://www.aaargh.com.mx/indexa.html (apparemment situé au Mexique) et http://litek.ws/aaargh (situé aux îles Samoa)
46. Publié par Carto chez Noontide Press, l’ouvrage était anonyme. Toutefois, Lucy Davidowicz, et bien d’autres, lui en attribuent l’écriture. Davidowicz affirme qu’en 1969, Hoggan attaqua Noontide Press en justice en réclamant les droits d’auteur du livre. Cf. Dawidowicz, Lucy S. : Lies about the Holocaust ; Commentary, Vol. 70, December 1980, No. 6
47. Sur Yockey et son maître-ouvrage, Imperium (1948), devenu une « bible » du néo-fascisme international, cf. Kevin Koogan, Dreamer of the Day : Francis Parker Yockey and the Post-War Fascist International, Autonomedia, 1999
48. Cf. René Monzat, Enquêtes sur la droite extrême, Le Monde Éditions, 1992, p. 197
49. http://www.barnesreview.org
50. http://www.codoh.com/
51. Duke s’est rendu publiquement en visite officielle en Syrie, en novembre 2005. Il a donné le 21 novembre une longue interview à la télévision d’Etat syrienne, a donné une conférence de presse, rencontré le Grand Mufti Ahmed Hassoun et pris la parole lors d’un meeting de soutien au président Bachar al Assad. Selon le député syrien Muhammad Habash, cette visite « a donné aux syriens une vision nouvelle et positive de l’américain moyen ».
52. Editeur du journal The Truth at Last et membre de la National Alliance, le principal groupe néo-nazi américain
53. Animateur depuis 1995 du premier portail internet néo-nazi, Stormfront (http://www.stormfront.org/)
54. La thèse avait pour sujet : « Le sionisme comme forme de suprémacisme racial ». Elle est la mise en forme pseudo-universitaire d’un livre de Duke : Jewish Supremacism : My Awakening to the Jewish Question, Free Speech Press, 2001
55. Ingrid Rimland appartient à une faction de la dénomination protestante dite Mennonite ethniquement allermande. Pour une appréciation négative de ses idées, de l’intérieur de la communauté mennonite, cf. James Urry, « Fate, Hate and Denial : Ingrid Rimland's Lebensraum », Mennonite Quarterly Review, January 1999, et James C. Juhnke: « Ingrid Rimland, the Mennonites, and the Demon Doctor », Mennonite Life, March 2005 vol. 60 no. 1
56. Nous avons consulté la version publiée en 1977 à Buenos-Aires par Editorial Nuevo Orden, 1977
57. La page est encore consultable en février 2007 : http://uruguay.indymedia.org/news/2002/06/3068.php
58. Sur l’antisémitisme des intégralistes, en particulier de Gustavo Barroso, cf. Marcos Chior Maio, Nem Rotschild nem Trotsky, O Pensamento anti-semita de Gustavo Barroso, Imago Editora, 1992
59. Sur le sinarquisme : Jean Meyer, El Sinarquismo, el cardenismo y la Iglesia, 1910-1947 ; Tusquets Editores, Mexico, 2003
60. Sur le MNS : Erwin Robertson, El Nacismo chileno, Avatar Editions, 2005 ; sur la postérité du MNS après 1945 : Textos y Documentos del Nacionalismo Revolutionario chileno, Alternativa Europea, 1999
61. Thion s’est rapproché dernièrement d’une organisation d’ultra-gauche majoritairement implantée en Italie et sans doute issu de la mouvance maoïste armée, le Campo Anti-Imperialista, dont l’activité principale consiste à soutenir les groupes palestiniens radicaux et la « résistance »irakienne issue du mouvement communiste. Sa présence est attestée au Campo Anti-Imperialista qui s’est tenu à Assise en août 2004, cf. L’impérialisme jugé en Assise, article mis en ligne sur www.stcom.net. Il existe une version espagnole du site internet de Thion : http://vho.org/aaargh/espa/solavaya.html. Solavaya signifie Sociedad Ofrecida a los Amantes de Verdades Antiholocáusticas Y Apuñalantes
62. Rodriguez, Reaccionarios y golpistas, op. cit., p. 115 et s.
63. La revue mobilise par exemple une citation de Hitler, une de Gottfried Feder, une de Goebbels et une de Rudolf Hess, pour tenter de montrer que les dignitaires nazis restaient chrétiens et valorisaient positivement le christianisme. Cf. CEDADE n° 175, 1991, p. 36
64. Xavier Casals, dans La tentacion neofascista en Europa, op. cit. ; p. 131-132, conteste l’interprétation de Rodriguez selon laquelle l’innovation apportée par CEDADE fut l’introduction du négationnisme, et suggère que l’élément novateur fut plutôt la volonté du groupe de s’insérer dans un milieu « néofasciste européen d’avant-garde » proposant une « mystique pan-européenne néo-fasciste ». Les deux sont exacts, mais dans le domaine du nationalisme européen, CEDADE est légèrement précédée (1963) par Jeune Europe, le mouvement fondé par Jean Thiriart.
65. Léon Degrelle (1906-1994) a publié en Espagne, Carta abierta al Papa sobre Auschwitz, aux éditions Fuerza Nueva (1979) et a apporté son soutien à la création puis à l’activité politique de CEDADE. En 1985, ses déclarations à la revue Tempo sur le génocide, donnèrent lieu à un dépôt de plainte d’une survivante de la Shoah, Violeta Friedmann, qui après avoir perdu en première instance, gagna son procès grâce à une décision de la Cour Suprême qui condamna Degrelle à une forte amende. Le livre est aujourd’hui encore disponible auprès de l’Association Culturelle des amis de Léon Degrelle dans la version des Ediciones Ojeda. Il est d’ailleurs contradictoire avec d’autres déclarations du chef rexiste, qui affirme par exemple, dans un texte intitulé Les exilés: “Des camps de concentration, des fours crématoires, j’avais tout ignoré » ce qui revient à en admettre l’existence.
66. L’Express, 28 octobre 1978
67. Sur la librairie, voir le documentaire de David Mauas : Historias de un Librero, 2000.
68. Ed. Garcia Hispan, 1990
69. Rodriguez Jimenez, Antisemitism and the Extreme-Right in Spain, op. cit.
70. « Garaudy responde », in Tribuna de Europa n°13, diciembre 97-enero 98, p. XII
71. CODOH, dans ce même numéro, p. 42
72. J. A. Llopart, « La libreria Europa y la libertad de expresion », Alternativa Joven, n°5, enero 97
73. Cf. Edgar Gonzalez Ruiz, Los Abascales : conservadores a ultranza, Grijalbo, 2002
74. Principaux ouvrages : Terrorismo fundamentalista judío, nuevos escenarios de conflictos (Libertarias, Madrid, 1996); El Nacional judaísmo: un mesianismo possionista, con prólogo de Roger Garaudy (Libertarias, Madrid, 1997); España y los judíos, Expulsión, Inquisición, Holocausto, 1492-1997 (Amanecer, Madrid, 1997) ; La Falsificación de la Realidad (Libertarias, Madrid-Buenos Aires, 1998) y La Conquista del Imperio Americano (Al-Andalus, Madrid-Buenos Aires, 1998) ; Caracas, Buenos Aires, Jerusalem. Tres ensayos geopolíticos (Ediciones Nueva República y Al Andalus,2001) ; La cuestión judía en la América del Sur (Ediciones Nueva Republica y El Andalus, 2003). Pour une biographie militante : http://es.altermedia.info/date/2003/05/07
75. Auteur de El judío en el misterio de la historia, Theoría, Buenos Aires 1959. Sur Meinvielle et l’intégrisme latino-américain en général, voir Graciela Ben Dror, La iglesia católica ante el Holocausto, Alianza Editorial, 2003
76. Sur Genta, assassiné en 1974 par un groupe d’extrême-gauche, cf. Clementi, Hebe. « El pensamiento de Jordán Bruno Genta », Todo es Historia 22, No. 253 (1988), pp. 38-49.
77. Texte reproduit dans la revue mexicaine Ultimo Reducto, invierno 2005
78. Ediciones de la Nueva Edad, Santiago de Chile, 1984
79. Miguel Serrano: « El cristianismo es una mentira », Las ultimas noticias, Santiago de Chile, 15 février 2003
80. Ainsi du Movimento NS Despierta Peru, (http://www.libreopinion.com/members/mnsdp/textos2.html),dont le site comprend une « bibliothèque en ligne » qui met à disposition les textes de Richard Harwood (Murieron realmente 6 millones ?) et Charles E. Weber (120 preguntas sobre el Holocausto), mais aussi Palestina, la unica victima del Holocausto, de Norberto Ceresole ainsi qu’un texte anonyme : 66 preguntas y respuestas sobre el Holocausto, la mentira historica del systemo democratico. Voir aussi le site de El Observador Popular (Vocero del nacionalsocialismo en el Peru) : http://members.libreopinion.com/pe/observador.
81. Voir www.revisionismo.net. Le site semble lié à un auteur d’origine allemande, Axel Kappatsch, dont il vend le livre, Europa addio, Ein kontinent verfällt
82. Oliveira : Sionismo X revisionismo (Fantasia X Realidade); A Propaganda das Atrocidades é uma Propaganda de Mentiras, disponibles via internet à http://www.econac.net/Revisao.htm
83. Dans la revue Disenso n°5, primavera 1995, p. 50-51, Ontiveros dénonce, dans son article « La policia del pensamiento », « una forma de linchamiento legal, de « pogrom de goims (Céline dixit) con las nuevas leyes de excepcion que establecen delitos de opinion sobre materias aberrantes como la xenofobia, el racismo, la discriminacion… », et affirmant que la France « seria dominada por un supragobierno, que en suabyecta locura el doctor Destouches llamo Kahal y que no seria mas que el dominionde los sabios de Sion ».
84. Maria Poumier, issue de la mouvance communiste, est spécialiste de l’oeuvre de José Marti
85. Voir : http://www.aztlan.net
86. Thème sur lequel on lira l’ouvrage magistral de Pierre-André Taguieff, La foire aux illuminés, Editions Mille et Une nuits, 2005
87. Et qui contribue, pour reprendre l’expression très juste de Judith Bokser, à la « deslegitimacion de la existencia judia contemporanea ». cf. Judith Bokser, « El Antisemitismo : recurrencias y cambios historicos », Revista mexicana de Ciencias politicas y sociales, n°182/183, mayo-diciembre 2001, pp. 101-132
[ Négationnisme et réfutations | Toutes les rubriques ]
Copyright © Jean-Yves Camus/PHDN - 2008-2012
Vos réactions
25/07/2012