Le nazisme : controverses et interprétations
Enrique Leon
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I. Les premiers travaux allemands
I. Quelques considérations sur les premiers travaux de l’école allemande
I-1. Au lendemain même de la guerre, une histoire honteuse ?
Dès 1945, à l’ombre des ruines et de l’occupant, les intellectuels allemands se mobilisent pour penser un régime dont on sait, après Nuremberg, qu’il incarne, et pour longtemps, le mal absolu en politique10. Comment assumer une histoire qui conduit à Auschwitz11 ? « Objectiver » le nazisme est d’autant plus difficile que l’Allemagne est au banc des accusés. Edmond Vermeil12 qui mène à Adolf Hitler débute avec Luther. Celui-ci, distinguant très nettement la liberté intérieure et la soumission extérieure, justifie l’autorité souveraine illimitée et le strict respect des devoirs de sa condition, en particulier celui d’obéissance13. Il y a donc une continuité dans l’histoire allemande autour des valeurs autoritaires, hiérarchiques, militaristes et expansionnistes qu’incarne au XIXe l’État prussien. Approche un peu simpliste - et ce n’est pas la pire ! - qui épaule la politique de rééducation que mettent en place les vainqueurs. Les historiens allemands ? La plupart restent silencieux, alors qu’un vaste débat intellectuel a lieu. Mais il est vrai qu’on entend plus la voix des philosophes (Karl Jaspers, Hannah Arendt), des sociologues (Alfred Weber), des économistes (Wilhelm Röpke) des théologiens (Martin Niemöller, Karl Barth) ou des écrivains (Thomas Mann). Pourquoi ? Beaucoup d’historiens ont été trop liés avec le régime précédent pour ne pas chercher à légitimer leurs attitudes passées. Ils n’hésitent pas à renverser « l’exception allemande » (Sonderweg.14) : loin de faire la force de l’Allemagne, elle devient une déviance (irrweg), la liberté ayant été sacrifiée aux aspirations unitaires. Le nazisme est donc une forme tardive d’État autoritaire (Obrigkeitstaat). C’est par exemple la position qu’adopte Friedrich Meinecke (1862-1954), l’une des plus grandes figures de l’École historique allemande. « Républicain de raison » en 1918, il a rompu en 1935 avec le nouveau régime tout en approuvant ses choix de politique étrangère15. Il a le plus grand mal à trouver dans l’histoire allemande les causes du nazisme et incrimine « les illusions des Lumières et de la Révolution française », la montée du nationalisme et du socialisme, etc. Même vision sacrificielle16 et historiciste17 chez Gerhard Ritter exonérant la Prusse de toute responsabilité dans l’œuvre du Troisième Reich. Ce fils de pasteur a appartenu au cercle de Fribourg de Carl Gœrdeler et a été arrêté par la Gestapo en raison de sa participation au complot du 20 juillet 1944, ce qui lui vaut un très grand prestige jusqu’à sa mort en 1967, alors même que son parcours n’est pas sans ambiguïté18. En définitive chez cette première génération d’historiens et dans les années 50, l’important semble être de sauver la tradition bismarckienne et d’expulser Hitler de l’histoire allemande, tout en essayant de justifier au nom du révisionnisme certains aspects de la politique étrangère. Le nazisme est une conséquence de l’ère des masses et de la technique agressive. Golo Mann, le fils de Thomas, se situe en marge de cette école historiciste prussienne, et garde ses faveurs pour Weimar mais il va aussi très loin dans sa volonté de démoniser Hitler : il refuse d’écrire son nom en entier (H.) comme s’il craignait de libérer la force d’un être maléfique ! La Seconde Guerre mondiale n’est pas celle du peuple allemand mais celle de Hitler... et des autres19 !
A ce stade, les repères moraux ne viennent pas des historiens, mais d’un philosophe, Karl Jaspers (1883-1969). Dans des cours professés à Heidelberg en 1946, il s’emploie à distinguer quatre types de responsabilité, juridique, politique (chaque homme est responsable de la façon dont il est gouverné, il s’agit d’une responsabilité collective devant ceux qui ont eu à subir le préjudice), morale (l’instance, c’est la conscience individuelle) et métaphysique (l’instance, c’est Dieu) :
« Celui qui est resté passif sait qu’il s’est rendu moralement coupable chaque fois qu’il a manqué à l’appel, faute d’avoir saisi n’importe quelle occasion d’agir pour protéger ceux qui se trouvaient menacés, pour diminuer l’injustice, pour résister. Même lorsqu’on se soumettait par impuissance, il restait toujours du jeu permettant une activité, certes non exempte de danger, mais que la prudence pouvait pourtant rendre efficace. On se reconnaîtra, en tant qu’individu, moralement coupable d’avoir par crainte laisser échapper de telles chances d’agir. L’aveuglement devant le malheur des autres, cette absence d’imagination du cœur, et l’indifférence intérieure au malheur même qui frappe la vue, tout cela constitue une culpabilité morale. »
Die Schuldfrage (Problème de la culpabilité, Éd. de Minuit, 1990)
Les Allemands étaient-il prêts à entendre ce langage de responsabilité ?
I-2. La première révolution historiographique se produit dans la deuxième moitié des années cinquante et concerne l’histoire de la République de Weimar.
Au lendemain de la défaite, les intellectuels dénoncent souvent tout à la fois le « système » et la dictature nazie. La critique de la modernité rassemble alors les élites conservatrices, dénonçant pêle-mêle les dérèglements d’un monde sans Dieu, le déclin de la bildung20, la dissolution des liens communautaires dans la grande ville, le règne de l’argent, l’irruption des masses et leur prolétarisation... Hitler devient l’émanation d’une anti-élite générée par la masse21. Cet antimodernisme était ancré de longue date dans l’imaginaire des élites - la Bildungsbürgertum, la bourgeoisie cultivée - et pas seulement à droite22. Il s’avère d’autant plus commode qu’en dénonçant l’ « hybris de la raison » (Wilhelm Röpke23), le divorce entre l’esprit et la puissance, la barbarie matérialiste... on dénonce une maladie qui est « mondiale » et pas allemande !
Pourtant, ce credo antimoderniste n’exclut pas une acceptation de la démocratie libérale. Il a le mérite de condamner le dogme nationaliste du Deutscher Weg24 et de permettre le triomphe des principes fédéralistes, arme contre l’hégémonie prussienne et meilleure garantie d’un développement harmonieux de communautés à taille humaine. Mais, c’est surtout la théorie du totalitarisme qui allait permettre de « penser la catastrophe », selon la formule de Friedrich Meinecke. Sans revenir sur les conditions de son élaboration25, ni sur ses paradigmes26, on peut rappeler que ce glissement conceptuel a de multiples avantages, à commencer par celui d’inclure le nazisme dans une approche d’ensemble des nouvelles tyrannies du XXe siècle. Les Allemands n’ont pas le monopole de la barbarie... ce qui est indéniable ! Mieux, l’antériorité de 1917 et de 1922 sur 1933 permet de considérer que le régime disparu n’a fait que reproduire et infléchir des expériences initiées ailleurs. Ernst Nolte reprendra, on le verra, ces thèses au milieu des années 80. Dans l’immédiat, l’essentiel est ailleurs : la théorie totalitaire permet le ralliement des élites, de la Bildungsbürgertum, à une démocratie raisonnable, mesurée, bref, conservatrice. Ce consensus antitotalitaire et démocratique a des effets contradictoires : d’un côté, il contribue à la « somnolence mémorielle » (Jean Solchany), au refoulement et à l’oubli27 ; d’un autre côté, il favorise l’abandon de l’historicisme. Cette rupture - qui est bien une autre forme de retour à la normalité - va être le fait d’un des plus grands historiens allemands, Karl Dietrich Bracher, auteur en 1955 d’un ouvrage majeur sur « la dissolution de la République de Weimar » (Die Auflösung der Weimarer Republik). Bracher est né en 1922 dans le Wurtemberg, un land de tradition libérale. Son beau-père est un proche du pasteur Bonhœffer et il a pu, en 1945, effectuer une partie de ses études aux Etats-Unis, à Harvard. Il découvre alors les travaux de Franz Neumann28 et d’Arthur Rosenberg29 et se tourne vers l’histoire contemporaine. De retour, en Allemagne, il devient professeur de sciences politiques à Berlin avant d’animer l’Institut für Zeitgeschichte de Munich30. S’il intègre la notion de totalitarisme, il accorde surtout une grande importance aux structures, dans le droit fil des travaux de Neumann : le problème de Weimar, c’est un état impuissant confronté à des parties trop puissantes. La République meurt de n’avoir pas pu intégrer des groupes d’intérêts et des forces contradictoires. Bracher est un des premiers à avoir clairement dénoncé la présidentialisation du régime, une dérive autoritaire dont se sont rendu coupables Brüning31, von Papen32 et, bien sûr, Hindenburg33.
Notes.10. Il est indéniable que le souci de comparer nazisme et communisme, en soi stimulant, n’est pas toujours étranger à ce souci de voir le nazisme retrouver une place « normale » dans la mémoire universelle. On notera qu’on compare toujours les crimes du communisme à ceux du nazisme et non l’inverse, ceux-ci n’ayant jamais été occultés derrière une autre justification que la volonté de domination et d’asservissement.
11. Formule évidemment discutable : s’il est, en effet, un écueil à ne pas commettre en histoire, c’est de l’écrire à rebours. Essayer de comprendre Hitler à la lumière d’Auschwitz est un anachronisme... pourtant indispensable !
12. Germaniste strasbourgeois, calviniste et libéral, Vermeil, professeur à Strasbourg, puis à la Sorbonne et à l’IEP., a donc une vision de spécialiste de l’Allemagne, de sa culture. Ce qui ne signifie pas objectivité pour autant : c’est un ancien combattant, mais aussi un antifasciste, qui participe au Comité de Vigilance des Intellectuels proche du Front Populaire. Quelques ouvrages : L’Allemagne du Congrès de Vienne à la Révolution hitlérienne (1815-1933), Paris, Éditions de Cluny, 1934; Doctrinaires de la Révolution allemande 1918-1938, Paris, Sorlot, 1939 (Recueil de monographies sur les théoriciens de la Révolution conservatrice et du nazisme) et L’Allemagne. Essai d’explication, Paris, Gallimard, 1940, réimprimé en 1945 (vaste synthèse embrassant 10 siècles d’histoire allemande).
13. “Les sujets ont le devoir d’obéir, de diriger tout leur zèle et leur effort à faire ou à ne pas faire selon ce que leur seigneur désire qu’ils fassent ou ne fassent pas...” - “L’âne ne peut que recevoir des coups de bâton, et le peuple ne peut être commandé que par la force. Dieu en était conscient, c’est pourquoi Il donna à ceux qui commandent non un plumeau, mais une épée”.
14. Dans la tradition de l’historiographie conservatrice, le Sonderweg permet de glorifier le passé de l’Allemagne : pays original, conciliant l’efficacité de l’Occident et la spiritualité de l’Orient par son modèle de despotisme éclairé (un Etat fort, des élites apolitiques, une société sans conflits). Elle s’oppose ainsi au modèle français, politicien, et à la civilisation anglo-saxonne, marchande.
15. « L’acquisition de l’Autriche a fait faire un pas de géant à toute l’histoire allemande, comblant des souhaits et des idéaux anciens. »
16. Édouard Husson s’appuie sur les travaux de René Girard pour opposer la vision sacrificielle en fonction de laquelle la violence vient des autres et la vision mémorielle qui consiste à accepter la part de violence que chaque culture porte en soi.
17. On désigne ainsi la volonté des historiens d’échapper à la tutelle de la philosophie en élaborant leurs propres paradigmes pour penser le passé. L’histoire est déterminée par les « idées » des hommes qui se révèlent à travers leurs actes. La tâche de l’historien consiste à expliquer ces actes en comprenant » intuitivement les intentions qu’ils recèlent. C’est vision idéaliste conduit à privilégier une histoire par en haut et à accorder la primauté de la politique étrangère, de la raison d’État et l’accent sur le rôle des grands hommes. Il s’agit de penser la Deutsche Bewegung, définie par Wilhelm Dilthey comme “le processus par lequel le peuple allemand est devenu conscient de son être et par-delà de ses tâches, et a donné à cette conscience une expression culturelle et politique”. Bien des historiens se sont convertis à la politique de puissance, s’enthousiasmant pour le Volksgeist (l’esprit du peuple) et acceptant l’antisémitisme. C’est en particulier le cas du plus célèbre historien du second Reich, Heinrich von Treitschke (1834-1896).
18. « Il vaut peut-être mieux ne pas trop réfléchir à l’avenir et s’en tenir aux triomphes du présent. Ils sont gigantesques et la performance de Hitler dans la présentation de cette campagne apparaît sous un éclairage vraiment magique. » Lettre du 29 mai 1940.
19. « Aucun État n’est dénué de responsabilité, même si ce n’est pas principalement sa faute. Que ce soient la Russie et son pacte de pillage d’août 1639, la Pologne et son désir de grandeur, la France et sa prétention à une politique d’alliances et d’équilibre, l’Angleterre et sa longue tentative d’apaisement... »
20. « La formation de l’âme par la culture qui l’environne ». Celle-ci est transmise par le lycée et l’Université et repose sur la maîtrise de la culture classique. L’entrée dans l’ère industrielle et les exigences de rationalisation et de spécialisation du savoir sont mal vécues par nombre d’intellectuels qui ne cessent de réaffirmer la prééminence du Gymnasium sur la Realschule, de l’université sur la Technische Hochschule et son « demi-savoir » (Halbbildung). On oppose ainsi la Kultur, fondée sur la Bildung et la Zivilisation, utilitariste et technicienne.
21. « Un nomade des Balkans égaré dans un prolétariat autrichien racialement mêlé » écrit le publiciste Hermann Ullmann.
22. Bertold Brecht ridiculise le culte “néoréaliste” de la technique, dénonce le camouflage des rapports de domination qui en résulte et, de façon plus surprenante, le recul de la nature et de l’“esprit”. Gottfried Benn, médecin et poète expressionniste, souligne l’opposition entre l’utilitarisme optimisme américain et la profondeur psychique de “l’homme spirituel”, une critique radicale du matérialisme qui explique son soutien aux nazis en 1933.
23. Un des économistes les plus influents du temps, conseiller du ministre des Finances, Ludwig Ehrard
24. Alfred Weber (1868-1958), le frère cadet de Max, se fait ainsi au sein du SPD, le chantre du neutralisme.
25. Bernard Bruneteau, Les Totalitarismes, Colin, 1999. Ian Kershaw, très sceptique sur l’efficacité d’ « un concept sans théorie » rappelle que son succès « repose sur l’acceptation des valeurs de la “démocratie libérale” occidentale », in Qu’est-ce que le nazisme ? op. cité, p. 82. Jean Solchany dit lui qu’il « se trouve au centre de l’identité démocratique des nations dites occidentales » (op, cité, p. 298)
26. Carl J. Friedrich, Professeur à Harvard, définit, en 1956, un modèle complexe combinant 6 facteurs constamment repris par la suite (un parti de masse unique dirigé par un chef charismatique et soumettant l’État; une idéologie globalisante et contraignante ; un appareil de terreur policier omniprésent ; un système de contrôle de l’économie ; le monopole des moyens de communication ; le monopole des instruments de violence). Il insiste surtout sur l’importance de la modernité technologique dans l’efficace totalitaire.
27. Pensons à la pusillanimité avec laquelle ont été poursuivis les criminels de guerre après 1949. Alors qu’il y a eu plus de 5000 condamnations dans les zones occidentales jusqu’à cette année, on tombe à 44 en 1954 et A 21 en 1955. Au total, sur 90 000 procès, 84 000 conduisent à l’acquittement des prévenus. Les Landsbergers (du nom de la prison munichoise où ils sont incarcérés) continuent de percevoir leur salaire et de jouir de leurs droits sociaux ! La justice allemande traîne les pieds, le ministère public ne traitant que des plaintes provenant de la population. Et se réfugiant derrière le principe - contesté à Nuremberg - nullum crimen sine lege, il refuse de poursuivre de multiples crimes comme l’extermination des handicapés (les médecins ont été aveuglés par la « charité humaine » dit un juge !). Quand, en 1957, les Alliés rendent aux Allemands les archives confisquées en 1945, ceux-ci les confient à l’Office central de la justice des Länder de Ludwigsburg, dont le premier directeur est un ancien nazi. Etc.
28. Formé à l’université de Francfort, conseiller juridique du parti social-démocrate, Franz Neumann s’exile, d’abord à Londres puis aux États-Unis, enseignant à l’Institute for Social Research de la Columbia University où il retrouve d’autres figures éminentes de “l’École de Francfort” (Max Horkheimer, Herbert Marcuse...). Il se consacre alors à l’étude des racines économiques et politiques du totalitarisme et aux conditions spécifiques de son essor en Allemagne. Béhémoth. Structure et pratique du national-socialisme paraît en 1942 et est complété en 1944, mais n’est traduit en français qu’en 1987 !
29. Ancien députe communiste, celui-ci avait rompu avec le KPD en 1927. Exilé en Angleterre, il était l’auteur d’une histoire devenu classique de la révolution de 1918-1919, insistant sur le rôle des conseils ouvriers.
30. Les historiens lui ayant refusé une chaire universitaire !
31. le chancelier Brüning, dépourvu de majorité parlementaire, gouverne avec le seul appui d’Hindenburg et de ses tout-puissants conseillers (Otto Meiner, le secrétaire à la Présidence; von Schleicher à la tête du Ministeramt, Oskar von Hindenburg, le fils écouté...). Le recours aux décrets-lois et à l’article 48 (“le président du Reich peut prendre les mesures nécessaires au rétablissement de la sécurité et de l’ordre lorsque ceux-ci sont gravement troublés ou menacés”) éloignent de la démocratie parlementaire une bonne partie de l’opinion allemande de plus en plus acquise à l’idée que la solution à la paralysie des institutions est un régime fort et autoritaire.
32. Le 20 juillet 1932, le Landtag est devenu ingouvernable, von Papen destitue le gouvernement social-démocrate du Land de Prusse. Véritable “putsch à froid” (François-Poncet), lourd de significations, d’abord parce que von Papen estime utile de faire preuve d’autorité face à la gauche (alors que les nazis multiplient les violences : près de cinq cent affrontements avec 99 morts et 1125 blessés. Le plus sanglant de l’été eut lieu à Altona, faubourg d’Hambourg, le 17 juillet : 17 morts à la suite d’un défilé provocateur de la SA dans un quartier “rouge”), mais aussi parce que celle-ci révèle son impuissance. Le SPD se contente de protestations verbales, de recours aux tribunaux, mais recule devant la grève générale et la mobilisation de ses partisans : il n’y eut même pas une manifestation de la “Bannière du Reich” dans les rues de Berlin ! Quant aux communistes, ils se félicitent de la défaite des sociaux-fascistes “Severing et Cie” !
33. Le succès des thèses des néos-conservateurs dans ce milieu est évident : le baron Heinrich von Gleichen, ami intime de Mœller et d’Hugenberg, fonde en 1925, le Herrenklub ou “Club des Messieurs”. Avec lui triomphe un “néo-conservatisme assagi” qui domine la vie politique de la République agonisante.
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