Domitia est la revue du CRHiSM (Centre de Recherches Historiques sur les Sociétés Méditerranéennes); son secrétaire de rédaction est Aymat Catafau, directeur du département d'Histoire de l'Université de Perpignan. Le CRHiSM, regroupant historiens et historiens de l'art, est présidé par le professeur Jean-Marcel Goger. 48. Alain Rollat, « Le Front National vingt ans après », Le Monde, 04 février 1992. 49. Le Combat européen, affilié au NOE, usait des articles de Christophersen comme accroche, sa couverture de son numéro de février 1976 titrant ainsi La Vérité sur Auschwitz. Le Combat européen a été fondé par Clémenti, célèbre collaborateur et cadre de la LVF. Duprat en fut le rédacteur-en-chef quelques semaines. Le titre fait référence au Combattant européen, l'ancien journal de la LVF dont Saint Loup (Marc Augier, dit) était le rédacteur en chef, avant que René Binet ne le reprenne brièvement en 1946, en lui donnant un axe plus ou moins national-bolchevique, dans l'espoir de regrouper les anciens Waffen SS. Michel Caignet (Miguel Caignet, dit) sera un des cadres de la FANE. Il fut vitriolé par un commando sioniste. Il se réorienta vers la métapolitique en produisant le journal Gaie France, mélange de néo-nazisme et d'idéologie néo-droitière, revue pédophile sous couvert de pédérastie. Il a été condamné en 1997 à quatre ans de prison dont dix-huit mois avec sursis, quarante mille francs d'amende et à l'interdiction de redevenir éditeur. 50. Patrice Chairoff, Dossier Néo-nazisme, préface de Beate Klarsfeld, Ramsay, 1977, pp. 210-241 ; Nadine Fresco, « Les Redresseurs de morts », Les Temps modernes, mai 1980, pp. 2150-2211 ; Valérie Igounet, op cit., p. 175 ; Pierre Vidal-Naquet, op cit., p. 207. Patrice Chairoff (Yvan Calzi, dit) a été entre autres : escroc diverses fois condamné, collaborateur du SAC et des RG, membre du Parti National Socialiste Prolétarien et cadre de la Worl Union of National-Socialists. Cette opération se situe à l'été 1977, or la saison estivale implique une période de creux journalistique et de globale inactivité des associations antiracistes, celles-là même qui portent plainte dans le cadre de la Loi Pleven. La date est donc parfaite pour assurer le maximum de chances de promotion par le scandale, avec un minimum de risques légaux. 51. Cf. Le Monde, 17 août 1977. Ce type de provocation publicitaire sera très usité pour les affaires Faurisson-Guillaume et Garaudy-Abbé Pierre. Duprat et Rassinier partagent une manie, outre leur antisémitisme : tous deux se sont inventés des diplômes universitaires. 52. Richard E. Harwood, Six Millions de morts le sont-ils réellement ?, pp. 1-3 (format A4 édité d'après internet, nous ne connaissons pas la présentation initiale). 53. CEH, 26 juillet 1977. M. Renault fut le bras droit de Duprat. Ancien d'ON, le secrétaire-général du FN jusqu'en 1980. Il épousera la veuve de Duprat. Il édite en 1979 Les Protocoles des Sages de Sion -- qui ne furent interdits à la publication que par un arrêté du ministère de l'Intérieur en date du 22 mai 1990. Il quitte le FN avec le groupe Militant, puis se rapproche à nouveau du mouvement lepénien en entrant dans le capital de Minute en 1990. Peu après, il rejoint néanmoins l'entourage de Philippe de Villiers. 54. CEH, 07 mars 1978. Le thème du baîllon occupera une place centrale dans la propagande frontiste durant les années quatre-vingt jouant sur un double niveau : pour le grand public la dénonciation du complot politico-médiatique antilepénien, pour les extrêmes droites la dénonciation du complot judéo-maçonnique antifrontiste. 55. Source : P., camarade de Duprat, membre des GNR, candidat FN durant les années quatre-vingt, aujourd'hui cadre NR, entretien avec l'auteur ; témoignage in MM. Bresson et Lionet, op cit., p. 374. 56. In Le National, avril 1978. Cet hommage anonyme a très souvent été attribué à tort à M. Le Pen -sans que celui-ci ne porte plainte. Selon M. Taguieff, son auteur serait en fait André Delaporte (Valérie Igounet, op cit., p. 179). Avis intéressant car cet ancien membre du Comité Central du FN, journaliste aux CEH et à Militant écrivait dans ce titre en septembre 1980 : Le lobby sioniste est à l'origine de la politique de génocide visant à assassiner notre peuple pour le supplanter par des masses d'allogènes hébétées, exploitables et malléables, et à prévenir par l'arsenal répressif mis en place depuis 1972, toute réaction nationale populaire (cité in René Monzat, « Voyage au sein du FN », Cahiers Bernard Lazare, janvier 1984). Par cette mort, Duprat devient le martyr par essence. Aujourd'hui la plupart des extrémistes de droite ne connaissent guère de lui que son assassinat par les sionistes. Lors du conflit l'opposant à Stirbois, critiquant l'opportunisme politique de l'ancien dirigeant du RPR, Bruno Mégret ira chercher sa légitimité en affirmant continuer le combat de Duprat (Bruno Mégret, « Carnet de route », Présent, 23 mars 1988). Suite à la scission du FN, M. Mégret a tenu meeting le 18 mars 1999 à Rouen, la ville de Duprat. Depuis 1978, M. Le Pen menait chaque année à cette date une délégation nombreuse sur la tombe de son ancienne éminence grise. Le premier geste du groupe parlementaire FN élu en 1986 sera de se rendre sur cette tombe, afin de marquer que leur élection par le système républicain ne signifiait en rien une trahison des idéaux originels. Avant les dernières élections régionales, M. Le Pen avança la cérémonie de quelques jours, afin qu'elle puisse se dérouler avant le scrutin et ainsi montrer à M. Mégret que sa tactique d'alliances avec la droite ne se ferait pas en sacrifiant la nature du parti. Depuis la partition, tous les NR ayant suivi M. Mégret, M. Le Pen a abandonné la tenue de cette cérémonie annuelle. 57. Alain Renault, « Pour une tactique nationaliste-révolutionnaire », Défense de l'Occident, décembre 1979, pp. 71-74.

L'invention d'une doxa néo-fasciste : le rôle de l'avant-garde nationaliste-révolutionnaire

Idéologie négationniste, propagandes anti-américaine, anti-immigration, anti-juive

Par Nicolas Lebourg

Domitia*, no 1, octobre 2001.

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6. Le Mensonge seul serait-il révolutionnaire ?

Le service librairie des CEH est des plus éloquents : selon le recensement effectué par Alain Rollat, il ne proposa pas moins d'une vingtaine d'ouvrages négationnistes.48 Duprat collabore avec le NOE pour ce thème. Michel Caignet, rédacteur en chef du Combat européen, traduit l'ouvrage négationniste de l'ex Waffen SS Thies Christophersen, Le Mensonge d'Auschwitz. Après que le journal l'a publié intégralement, Duprat se charge d'éditer le livre en 197649. Pour assurer sa bonne diffusion, il patiente durant les quatre-vingt dix jours où la plainte est possible, et l'expédie à tous les députés français ; dès 1977, le document en serait à son troisième tirage, atteignant les soixante mille exemplaires -il s'en serait vendu un million d'exemplaires toutes éditions et traductions confondues. Il traduit et diffuse également L'Imposture du XXe siècle et Six Millions de morts le sont-ils réellement ?

Ce dernier livre est extrêmement important dans l'histoire du négationnisme, il paraît avoir disposé du plus grand nombre de traductions de cette littérature. Il a été édité par le Historical Review Press, maison d'éditions du National Front, et rédigé par l'un des dirigeants de ce parti, Richard Verrall, qui le signe sous le pseudonyme de Richard Harwood.

Le lien entre sionisme et « mythe de la Shoah » est aussi clairement assuré que la consigne de diffusion donnée dans les CEH est claire. Elle est parfaitement suivie : de nombreux lecteurs commandent la brochure en plusieurs exemplaires, action complétant la diffusion de milliers d'exemplaires par la poste, envoyés aux particuliers de manière aléatoire. Vingt mille exemplaires auraient ainsi été distribués. Une telle opération réclame d'importants fonds, versés par les régimes et mouvements arabes, amenant Duprat à devenir le diffuseur international du négationnisme. Le fascicule est adressé à de très nombreux journalistes50. Profondément choqué, Pierre Viansson-Ponté décide de réagir. En faisant part de son écoeurement, il place ainsi l'affaire sur la place publique51.

Que dit de si effarant ce texte ? Passons sur l'argumentaire négationniste, pour ne retenir que les motivations du pseudo-universitaire, énoncées en son introduction :

Est-il possible que l'histoire des Six Millions de Juifs ait un but politique et qu'il s'agisse même d'une forme de chantage politique ? (...) Il est vraiment frappant de constater que le peuple juif est sorti de la Deuxième Guerre Mondiale ni plus ni moins qu'en tant que minorité triomphante.[P]ourquoi cet énorme mensonge ? Quel est son but ? Il a été utilisé en premier lieu sans aucun scrupule pour décourager toute forme de nationalisme. (...) Tant que ce mythe est entretenu, les peuples de tous les pays en resteront l'esclave ; la nécessité de la tolérance et de la compréhension internationales leur sera enfoncée dans la tête par l'ONU jusqu'à ce que la nationalité même, véritable garantie de la liberté, soit supprimée. (...) Plusieurs pays anglo-saxons, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis notamment, sont exposés aujourd'hui au danger que représentent les races étrangères qui se trouvent en leur sein. Si rien n'est fait (...) nous devrons subir dans un proche avenir, outre l'effusion de sang d'un conflit racial, le changement et la destruction biologique du peuple britannique (...). En un mot, nous risquons la perte irrémédiable de notre culture européenne et de notre héritage racial. Mais que se passe-t-il quand quelqu'un ose parler du problème racial, de ses implications biologiques et politiques ? On lui applique la marque d'infamie (...) racisme = nazis, bien sûr ! (...) De cette manière on décourage efficacement toute discussion raisonnée des problèmes raciaux et des efforts qu'il faudrait faire en vue de conserver l'intégrité raciale. On ne peut qu'admirer la façon dont les Juifs ont réussi à conserver leur race pendant autant de siècles et continuent à le faire aujourd'hui. Ils ont été aidés fortement par l'histoire des Six Millions qui a souligné, quasi comme un mythe religieux, la nécessité d'une plus grande solidarité raciale juive. Malheureusement, elle a eu l'effet tout à fait opposé pour tous les autres peuples en les rendant impuissants dans la lutte pour leur conservation.52

Le désir de réhabilitation du nationalisme est explicite mais, surtout, le négationnisme ouvre ici sur les nouvelles mythologies de l'antisémitisme. Les Juifs auraient gagné la Seconde Guerre mondiale à la fois pour la cause sioniste et pour la destruction des autres Etats et « races » afin d'instaurer leur domination planétaire.

Le but de cette propagande n'est donc pas tant de dénoncer le « mensonge de la Shoah » par le biais d'artifices dialectiques, mais de démontrer qu'elle n'aurait été inventée que pour servir le complot juif mondial, ce qui démontrerait l'existence de celui-ci. Alain Renault le reconnaît lorsqu'il commente la réaction de Viansson-Ponté : nous pensons que la vérité finira bien par percer. Mais ce que vous craignez sûrement c'est la question qu'elle amènera aux lèvres des Français : « Pourquoi nous a-t-on menti ? ». Car ce « pourquoi » sera lourd de conséquences...53

Il importe donc de lier de manière absolue antisémitisme conspirationniste et négationnisme, estimés tous ensemble constituer un mode de résurrection du nationalisme politique. Les NR voient dans le FN un moyen de diffuser cette pensée, et M. Renault prend soin d'accompagner M. Le Pen au grand meeting de la Mutualité de la campagne électorale de 1978, afin d'expliquer à l'auditoire pourquoi les maîtres occultes de la France cherchaient à bâillonner le Front National, celui-ci étant l'unique défenseur du peuple qu'ils oppriment et exploitent.54

Duprat en est persuadé et l'explique autour de lui : il disait que [le négationnisme] allait se développer, que ça allait prendre, indique une de ses anciennes connaissances. Selon un autre de ses anciens camarades, Duprat pensait que c'était une question fondamentale, puisque l'Holocauste servait la cause d'Israël et qu'en France il était à l'origine des lois antiracistes et antirévisionnistes.55

Duprat mystérieusement assassiné le dix-huit mars 1978, l'extrême droite française et internationale va, après quelques hésitations, attribuer ce crime à une volonté de faire taire « l'historien négationniste ». Le célèbre hommage funèbre publié dans l'organe officiel frontiste précise :

Tu avais parfaitement compris que derrière l'ENNEMI APPARENT se trouvait tapi L'ENNEMI RÉEL, et tu avais osé mettre en pleine lumière son mufle hideux. Nous connaissons tous le plan qu'il avait ourdi contre notre peuple : l'ouverture toute grande des vannes de l'immigration n'était que le corollaire obligé de la campagne antinataliste et de la propagande avorteuse. Contrairement à ce qu'écrivaient d'aucuns, nous osions soutenir qu'il ne s'agissait nullement d'un « suicide collectif » de la France, mais bel et bien d'un assassinat mûrement prémédité. Etudiant les noms de ses promoteurs, nous retrouvions les mêmes, incrustés dans les MEDIAS, dans les groupes gauchistes, et à la tête de certains lobby bien précis (...). Et puis enfin, pour mieux conditionner encore nos concitoyens, il y avait tous ces tabous hérités du second conflit mondial.56

Tout en étant très éloignés l'un de l'autre, et même foncièrement hostiles l'un à l'autre, Duprat comme la Nouvelle droite ont ainsi chacun à leur manière renouvelé les extrêmes droites durant les années soixante-dix. Tout en s'inscrivant dans la lignée du fascisme, Duprat a tenté de le réhabiliter, de le moderniser, et de le faire entrer dans le jeu électoral en refusant les objections sur la pureté idéologique, à son sens simple moyen des néo-fascistes de théoriser leur incapacité politique. M. Renault, encore secrétaire général du FN, affirmait ainsi :

Que le « Fascisme » et le « Nazisme » n'aient jamais été la caricature qu'on en fait, tout à fait d'accord et nombre d'historiens révisionnistes (...) multiplient les travaux en ce sens. [Mais] ces expressions sont totalement discréditées en l'instant présent ! Pourquoi vouloir se charger volontairement du handicap que nos adversaires s'efforcent de nous infliger ? C'est pourquoi François Duprat , et ceux qui travaillent avec lui, n'ont pas estimé utile de s'affirmer « fascistes » ou « nationaux-socialistes ». Si ils avaient voulu ils auraient repris purement et simplement ces épithètes (...), au lieu de forger celle qui est leur : le « nationalisme-révolutionnaire ». 57

       
   

Notes.

48. Alain Rollat, « Le Front National vingt ans après », Le Monde, 04 février 1992.  

49. Le Combat européen, affilié au NOE, usait des articles de Christophersen comme accroche, sa couverture de son numéro de février 1976 titrant ainsi La Vérité sur Auschwitz. Le Combat européen a été fondé par Clémenti, célèbre collaborateur et cadre de la LVF. Duprat en fut le rédacteur-en-chef quelques semaines. Le titre fait référence au Combattant européen, l'ancien journal de la LVF dont Saint Loup (Marc Augier, dit) était le rédacteur en chef, avant que René Binet ne le reprenne brièvement en 1946, en lui donnant un axe plus ou moins national-bolchevique, dans l'espoir de regrouper les anciens Waffen SS. Michel Caignet (Miguel Caignet, dit) sera un des cadres de la FANE. Il fut vitriolé par un commando sioniste. Il se réorienta vers la métapolitique en produisant le journal Gaie France, mélange de néo-nazisme et d'idéologie néo-droitière, revue pédophile sous couvert de pédérastie. Il a été condamné en 1997 à quatre ans de prison dont dix-huit mois avec sursis, quarante mille francs d'amende et à l'interdiction de redevenir éditeur.  

50. Patrice Chairoff, Dossier Néo-nazisme, préface de Beate Klarsfeld, Ramsay, 1977, pp. 210-241 ; Nadine Fresco, « Les Redresseurs de morts », Les Temps modernes, mai 1980, pp. 2150-2211 ; Valérie Igounet, op cit., p. 175 ; Pierre Vidal-Naquet, op cit., p. 207. Patrice Chairoff (Yvan Calzi, dit) a été entre autres : escroc diverses fois condamné, collaborateur du SAC et des RG, membre du Parti National Socialiste Prolétarien et cadre de la Worl Union of National-Socialists. Cette opération se situe à l'été 1977, or la saison estivale implique une période de creux journalistique et de globale inactivité des associations antiracistes, celles-là même qui portent plainte dans le cadre de la Loi Pleven. La date est donc parfaite pour assurer le maximum de chances de promotion par le scandale, avec un minimum de risques légaux.  

51. Cf. Le Monde, 17 août 1977. Ce type de provocation publicitaire sera très usité pour les affaires Faurisson-Guillaume et Garaudy-Abbé Pierre. Duprat et Rassinier partagent une manie, outre leur antisémitisme : tous deux se sont inventés des diplômes universitaires.  

52. Richard E. Harwood, Six Millions de morts le sont-ils réellement ?, pp. 1-3 (format A4 édité d'après internet, nous ne connaissons pas la présentation initiale).  

53. CEH, 26 juillet 1977. M. Renault fut le bras droit de Duprat. Ancien d'ON, le secrétaire-général du FN jusqu'en 1980. Il épousera la veuve de Duprat. Il édite en 1979 Les Protocoles des Sages de Sion -- qui ne furent interdits à la publication que par un arrêté du ministère de l'Intérieur en date du 22 mai 1990. Il quitte le FN avec le groupe Militant, puis se rapproche à nouveau du mouvement lepénien en entrant dans le capital de Minute en 1990. Peu après, il rejoint néanmoins l'entourage de Philippe de Villiers.  

54. CEH, 07 mars 1978. Le thème du baîllon occupera une place centrale dans la propagande frontiste durant les années quatre-vingt jouant sur un double niveau : pour le grand public la dénonciation du complot politico-médiatique antilepénien, pour les extrêmes droites la dénonciation du complot judéo-maçonnique antifrontiste.  

55. Source : P., camarade de Duprat, membre des GNR, candidat FN durant les années quatre-vingt, aujourd'hui cadre NR, entretien avec l'auteur ; témoignage in MM. Bresson et Lionet, op cit., p. 374.  

56. In Le National, avril 1978. Cet hommage anonyme a très souvent été attribué à tort à M. Le Pen -sans que celui-ci ne porte plainte. Selon M. Taguieff, son auteur serait en fait André Delaporte (Valérie Igounet, op cit., p. 179). Avis intéressant car cet ancien membre du Comité Central du FN, journaliste aux CEH et à Militant écrivait dans ce titre en septembre 1980 : Le lobby sioniste est à l'origine de la politique de génocide visant à assassiner notre peuple pour le supplanter par des masses d'allogènes hébétées, exploitables et malléables, et à prévenir par l'arsenal répressif mis en place depuis 1972, toute réaction nationale populaire (cité in René Monzat, « Voyage au sein du FN », Cahiers Bernard Lazare, janvier 1984). Par cette mort, Duprat devient le martyr par essence. Aujourd'hui la plupart des extrémistes de droite ne connaissent guère de lui que son assassinat par les sionistes. Lors du conflit l'opposant à Stirbois, critiquant l'opportunisme politique de l'ancien dirigeant du RPR, Bruno Mégret ira chercher sa légitimité en affirmant continuer le combat de Duprat (Bruno Mégret, « Carnet de route », Présent, 23 mars 1988). Suite à la scission du FN, M. Mégret a tenu meeting le 18 mars 1999 à Rouen, la ville de Duprat. Depuis 1978, M. Le Pen menait chaque année à cette date une délégation nombreuse sur la tombe de son ancienne éminence grise. Le premier geste du groupe parlementaire FN élu en 1986 sera de se rendre sur cette tombe, afin de marquer que leur élection par le système républicain ne signifiait en rien une trahison des idéaux originels. Avant les dernières élections régionales, M. Le Pen avança la cérémonie de quelques jours, afin qu'elle puisse se dérouler avant le scrutin et ainsi montrer à M. Mégret que sa tactique d'alliances avec la droite ne se ferait pas en sacrifiant la nature du parti. Depuis la partition, tous les NR ayant suivi M. Mégret, M. Le Pen a abandonné la tenue de cette cérémonie annuelle.

57. Alain Renault, « Pour une tactique nationaliste-révolutionnaire », Défense de l'Occident, décembre 1979, pp. 71-74.

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05/01/2002