* [Note de PHDN] Il y a ici une coquille dans le texte de Mathias Beer: Rauff était le directeur du service II D (questions techniques) au RSHA, et non «II D 3» comme cela est écrit ici. Cela relève de la coquille car partout ailleurs dans l’article, cette information est correcte (notamment dès la note 1). 1. Déposition de Gustav Laabs, chauffeur d’un Gaswagen à Chelmno, datée du 29.11.1960, Staatsanwaltschaft (StA) de Bonn, Aktenzeichen (Az) 8 Js 52/60 [ZSL, Az.203 AR-Z 69/59, f.912]. Ce terme est employé également par les historiens et par les témoins. Raul Hilberg, dans The destruction of the European Jews, Chicago, 1961, p. 219, parle de «gas van», qui est selon toute évidence une traduction de l’allemand «Gaswagen». Le SS-Obersturmführer Walter Rauff, qui était directeur du service II D (questions techniques) au RSHA, parle dans sa déclaration solennelle du 19.10.1945 de «death vans»; Procès de Nuremberg, intenté aux principaux criminels de guerre devant un Tribunal militaire international (IMT) Vol.30, Doc. PS-2384. Dans la description du document IMT-Doc PS-501, il est question de «Vergasungswagen» (camions de gazage). 2. Lettre de Rauff au KTI du 26.3.1942. Copie à la ZSL, classeur: Verschiedenes No 227. 3. Aktenvermerk (note interne) du 27.4.1942. Copie à la ZSL, USA Doc. Film I, ff.19-25; lettre de la firme Gaubschat au Referat II D 3a du RSHA datée du 14.5.1942, ZSL, USA Doc. Film I, f.28. 4. Aktenvermerk du 5.6.1942, copie ZSL, USA Doc. Film I, ff.9-14; facsimile dans: Nationalistische Massentötung durch Giftgas. Eine Dokumentation, édité par A. Rückerl/E. Kogon/H. Langbein et alii, Frankfurt a. Main, 1983, p. 333-337. Lettre du SS-Obersturmführer Schäfer à Rauff datée du 9.6.1942, IMT-Doc. PS-501. 5. Lettre du SS-Hauptsturmführer Trühe à Rauff datée du 15.6.1942, IMT-Doc. PS-501. Le “S” est sans doute l’abréviation de «spezial» ou «sonder». Ces termes désignaient à l’origine la superstructure, laquelle était une réalisation spéciale. Se reporter à l’Aktenvermerk du 23.6.1942, Copie à la ZSL, USA Doc. Film II, ff.14-16 où il est question de «Spezialaufbaute» (superstructures spéciales). Le rapport avec le mot «Sonderbehandlung» (traitement spécial), derrière lequel se cachait celui de «mise à mort», IMT-Doc. PS-501, est évident. 6. Lettre du SS-Gruppenführer Harald Turner au SS-Obergruppenführer Karl Wolff, Chef des Persönlichen Stabes des Reichsführers SS (RFSS) datée du 11.4.1942, StA Munich II, Az.10a Js 39/60 acte d’accusation. [ZSL, Az. Sammelakte 137, p. 164-167]. 7. Le document le plus ancien date du 26.3.1942; voir à ce sujet la note 2. L’Aktenvermerk du 5.6.1942 indique que, depuis décembre 1941, 97000 personnes ont été «verarbeitet» (traitées), c’est-à-dire tuées; voir à ce sujet la note 4. 8. Voir à ce sujet: A. Rückerl, éd., NS-Vernichtungslager im Spiegel deutscher Strafprozesse. Belzec, Sobibor, Treblinka, Chelmno, München, 1977; id, NS-Prozesse nach 25 Jahren Strafverfolgung: Möglichkeiten, Grenzen, Ergebnisse, Karlsruhe, 1971 et: Nationalsozialistische Massentötung, Frankfurt a. Main, 1983. Je voudrais exprimer ici ma reconnaissance envers la ZSL pour son soutien et ses nombreuses suggestions; je remercie tout particulièrement Monsieur le Procureur Général A. Rückerl, Monsieur le Procureur Général A. Streim, Monsieur le Procureur de la République/avocat général W. Dressen, Monsieur l’Inspecteur S. Fritschle et, last but not least, Mme H. Doms du service de documentation.. 9. I. Arndt/W. Scheffler, «Organisierter Massenmord an den Juden in nationalsozialistischen Vernichtungslagern. Ein Beitrag zur Richtigstellung apologetischer Literatur», in: VfZ 24 (1976), p. 115, note 20. 10. Voir à titre d’exemple: A. Streim, Die Behandlung der Kriegsgefangenen im Fall Barbarossa, Heidelberg, 1981, p. 74 sqq. 11. Cette méthode permet d’étudier la fiabilité des témoins. A supposer qu’un document et une déposition concordent, on peut escompter que le témoin produit des dépositions exactes, même lorsque les faits ne sont pas attestés par d’autres documents. 12. Déposition de H.H. Renfranz datée du 10.10.1962, StA Hannovre, Az.2 Js 614/62 [ZSL, Az.V203 AR-Z 1101/1960, f.2]. Voir aussi Nationalsozialistische Massentötung, p. 62 sqq.; E. Klee, «Euthanasie» im NS-Staat. Die «Vernichtung lebenswerten Lebens», Frankfurt a. Main, 1983, p. 106 sqq. et p. 190 sqq. 13. IMT, vol.26, p. 169. 14. Déposition de A. Widmann, directeur du département V D2 (Chimie et biologie) du KTI, datée du 11.1.1960; StA Dusseldorf, Az.8 Js. 7212/59 [ZSL, Az.202 AR-Z 152/59, f.51 sqq.]; déposition d’A.Becker datée du 20.6.1961, StA Stuttgart, Az.13 Js 328/60 [ZSL, Az. 439 AR-Z 18a/60, f.1001 sqq.]. Voir à ce sujet Nationalistische Massentötung, p. 46; Klee, «Euthanasie», p. 84 sqq. 15. Ebenda 16. Déposition de A. Widmann datée du 27.1.1959, StA Dusseldorf, Az.8 Js 7212/59 [ZSL, Az. 439 AR-Z 18a/60, f.36 sqq.]; Klee, «Euthanasie», p. 84 sqq. 17. Déposition d’A. Becker datée du 28.1.1960, StA Hannovre, Az.2 Js 299/60 [ZSL, Az.415 AR-Z 220/59, f.36 sqq.]. 18. Déposition de Walter Schade, du 12.2.1959, StA Hannovre, Az. 2 Js. 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, f. 110 sqq.]. 19. Voir note 12. 20. Ebenda. 21. Copie ZSL, document USA, tome II, vol. 6; voir aussi Klee, «Euthanasie», p. 191. 22. Selon la déposition de ce dernier datée du 7.3.1962, un autre camion à gaz aurait déjà été construit et expérimenté avant 1941 à Sachsenhausen; StA Hannovre, Az 2 Js 299/1960 [Az 415 AR-Z 220/59, f.277 sqq.]. Voir aussi Rückerl, NS-Vernichtungslager, p. 268, note 55. 23. Voir les explications ci-dessous, p. 409 sqq. 24. Déposition d’A. Trenker datée du 17.5.1962, StA Hannover, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az 415 AR-Z 220/59, f.635]. 25. Déposition datée du 16.5.1961, StA Bonn, Az. 8 Js 52/60 [ZSL, Az. 203 AR-Z 69/59, f. 678 sqq.]. 26. Voir note 24. 27. Copie de cette correspondance dans: ZSL, document USA, vol. I, ff. 90 et 98; vol. II, ff. 801-807. Voir aussi Klee, «Euthanasie», p. 190-193. Il est significatif qu’une note de Wolff ajoutée à la lettre mentionne une conversation téléphonique qu’il a eue à ce sujet avec Brack, l’un des responsables de l’opération dite d’«euthanasie». 28. Journal de campagne de Bach-Zelewski, Bundesarchiv, Sign. R20/45b, Copie ZSL, Findmittelschrank Nr 37. Donc Himmler se trouvait à Baranovitchi le 30.7.1941 et les 15 et 16 août à Baranovitchi et à Minsk. On fit appel à Bach le 15 août, de sorte que c’est probablement au plus tôt ce jour-là que Himmler assista à la fusillade. Voir à ce sujet la déposition du médecin russe N.N. Akimova qui parle de la visite de Himmler dans un hôpital psychiatrique en août 1941; A Ebbinghaus/G. Preissler, «Die Ermordung psychisch kranker Menschen in der Sowjetunion. Dokumentation», dans Aussonderung und Tod. Die klinische Hinrichtung der Unbrauchbaren, Berlin, 1985, p. 188. 29. A propos de l’Einsatzgruppe B: H. Krausnick/H.H. Wilhelm, Die Truppe des Weltanschauungskriegs. Die Einsatzgruppen der Sicherheitspolizei und des SD 1938-1942, Stuttgart 1982, p. 179 sqq. 30. Déposition de Bach-Zelewski dans: Aufbau (New York), 23.8.1946, p. 2. Le même récit de cette scène nous est livré par Karl Wolff, aide de camp de Himmler, lui aussi présent, StA Munich, Az 10a Js 39/60 acte d’accusation [ZSL, Sammelakte 137, f. 140 sqq.] Sous cette cote se trouvent aussi d’autres dépositions de témoins sur cet événement. 31. Ebenda, voir aussi la déposition de N.N. Akimova (note 28). 32. Déposition de Bach-Zelewski (note 30). Voir aussi à ce sujet la déposition du chimiste H. Hoffmann datée du 27.1.59, StA Dusseldorf, 8 Js 7212/59 [ZSL, Az. 439 AR-Z 18a/60, f. 28]. 33. Déposition de A. Widmann datée du 11.1.1960 (note 14), f. 45 sqq.; A. Bauer, chauffeur au KTI, déposition du 17.3.1060; H. Schmidt, membre du KTI, StA Brême, Az. 6 Js 3/60 [ZSL, Az. 202 AR-Z 152/59, ff. 135 et 201.] 34. Déposition d’A. Widmann datée du 11.1.1960 (note 14), f. 46. 35. Voir note 28. 36. Voir note 28, f. 50 sqq. Gerald Reitlinger, dans: Die Endlösung. Hitlers Versuch der Ausrottung der Juden Europas 1939-1945, Berlin 1951, mentionne à la page 144 qu’en 1949, des négatifs furent retrouvés dans l’appartement de Nebe qui confirme l’authenticité de cet événement. Le camion reconnaissable sur l’un des clichés faisait partie, selon E.J. Else, Fahrdienstleiter de la K-Staffel de la 1re compagnie, Polizei-Bataillon 3, de son parc automobile. Déposition du 13.12.1962, StA Francfort/Main, Az 4 Js 1928/60 [ZSL, Az 202 AR-Z 152/1959, f. 1127]. Il appartenait donc à l’Einsatzkommando 8, qui participait à cet essai. 37. Ebbinghaus/Preissler, Ermordung, p. 189. Cette date est vraisemblablement exacte, d’ailleurs un autre fait vient la confirmer: Bach-Zelewski était absent de la discussion de clôture en raison d’une attaque aérienne russe qui, selon son journal, eut lieu le 17.9.1941. Voir aussi la déposition de A. Widmann datée du 11.1.1960. (note 14). 38. Cette datation est sans doute exacte dans la mesure où les témoins indiquent les jours de la semaine pendant lesquels ils ont séjourné à Minsk et à Moghilev. En confrontant ces indications à la date du 18.9, on parvient à déterminer la durée de leur séjour. 39. Déposition de A. Widmann datée du 11.1.1960 (note 14); d’autres dépositions vont dans ce sens: Karl Schulz, officier d’ordonnance de Nebe, déposition datée du 9.3.1959, StA Stuttgart, Az. 13 Js 328/60 [ZSL, Az.439 AR-Z 18a/1960, f. 48]; déposition de B. Wehner datée du 26.1.1960, StA Brême, Az. 6 Js 3/6 [ZSL, Az.202 AR-Z 152/1959, f. 57 sqq.] 40. Déposition de A. Widmann datée du 27.1.1959 (note 16), f. 33 sqq.; déposition de H. Engelmann, officier d’ordonnance de Nebe datée du 9.1.1961, ebenda, f. 617; déposition de B. Wehner datée du 26.1.1960 (note 37). 41. Krausnick/Wilhelm, Truppe, p. 150 sqq. 42. Déposition de Widmann datée du 27.1.1959 (note 16) et du 12.1.1960 (note 14). Les deux dépositions divergent dans la mesure où elles n’attribuent pas la même date à l’événement évoqué. Dans la première, il aurait eu lieu peu après le début de la campagne de Russie, dans l’autre «peu de temps avant la campagne de Russie». La seconde datation est vraisemblablement fausse dans la mesure où il est fait état des souffrances morales éprouvées par les Erschiessungskommandos à chaque fusillade ainsi que de l’éloignement de l’Union Soviétique, lequel faisait obstacle au transport de bonbonnes de CO. Ces arguments ne peuvent être invoqués qu’après le début de la campagne de Russie. Les explications données ci-dessous ne feront qu’étayer cette constatation. 43. Ebenda. 44. Arrêt du Landesgericht de Hannovre contre Pradel et Wentritt, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az.415 AR-Z 220/1959, f. 419]. 45. StA Hambourg, Az. 147 Js 31/67 [ZSL, Az. II 415 AR-Z 1310/63-E 32, f. 545]. 46. Déposition datée du 2.2.1961, StA Hannovre, Az. 2 Js. 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, f. 260b]. Voir pour ce qui suit le jugement prononcé contre Pradel, f. 418 sqq. 47. Déposition de M. Bauer, technicien chez Gaubschat datée du 21.3.1961, StA Hannovre, 2 Js 299/60 [ZSL Az.202 AR-Z 152/59, f.275 sqq.] 48. Déposition de H. Wentritt du 2.2.1961 (note 46), f.260d sqq. 49. Voir les explications ci-dessous, p. 412. 50. IMT-Doc. PS-2348. La véracité de cette déposition se trouve étayée par celle de H. Wentritt (note 46), f. 260e sqq.qui mentionne aussi un nombre de véhicules variant de cinq à six. 51. Déposition de H. Wentritt du 2.2.1961 (note 46), f. 260b sqq. 52. Déposition du 6.2.1959, StA Stuttgart, Az.13 Js 328/60 [ZSL, Az. 439-Z 18a/1960, f. 39]. Cette analyse se trouve aussi confirmée par Widmann (note 14). 53. Déposition du 12.1.1960, ebenda; voir aussi IMT-Doc. PS-501 du 16.5.42. 54. Les dépositions de Leiding, Hoffmann et Widmann concordent sur ce point. 55. Voir Krausnick/Wilhelm, p. 544 sqq. Les dépositions de témoins font remonter cet essai au début de novembre 1941. 56. Déposition du 6.2.1959 (note 52), f. 40. Hoffmann fait le même récit de cet événement; Déposition du 27.1.1959, StA Hannovre, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, f. 95 sqq.] 57. Voir jugement prononcé contre Pradel, f. 427. 58. Déposition de E. Freiwald, employé au KTI, datée du 3.9.1959 et celle de W. Schade datée du 12.2.1959, StA Hannovre, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, p. 68 sqq. et 181]. 59. Voir note 44. 60. Aktenvermerk du 27.4.1942 et du 5.6.1942 (note 3) 61. Aktenvermerk du 23.6.1942 (note 5) 62. Lettre de Rauff au KTI datée du 26.3.1942 (note 2) 63. Voir les explications ci-dessous, p. 413. [N.d.T: la version «web» de cet article ne comporte pas de pagination] 64. note 41, p. 186 sqq. 65. Déposition d’un membre de ce commando, Lauer, StA Darmstadt, Az. Ks 1/67 [ZSL, Az. 204 AR-Z 269/60, f. 2390 sqq.]. P. Blobel, chef de l’Einsatzkommando 4a déclara le 6.5.1947 à Nuremberg qu’un camion à gaz avait déjà été utilisé en septembre ou octobre 1941. Cette indication est fausse. En revanche, sa description correspond à celle des petits véhicules. Document de Nuremberg NO-3824. 66. Ebenda. 67. L. Bednarz, «Extermination Camp at Chelmno», dans German Crimes in Poland 1/1946, p. 110. A propos du Spezialkommando Lange, voir Rückerl, NS-Vernichtungslager, p. 243 sqq. 68. Voir note 1. 69. Déposition du chauffeur K. Gebel datée du 23.10.1962, StA Hannovre, Az. 2 Js. 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, f. 623 sqq.]. 70. IMT-Doc. PS-501. 71. Voir note 41, p. 195 sqq. 72. Jugement prononcé contre Drexel et Kehrer, StA Munich I, Az. 119c KS 6a-b/70, ff.33-36 [ZSL, Sammelakte 32]. 73. Déposition de Becker datée du 26.3.1960, StA Giessen, Az 3 Js 111/60 [ZSL, Az. 2 AR-Z 311/59, f. 194]. 74. Ebenda. 75. Ebenda, f. 195: les indications de Becker sont confirmées par Ohlendorf; Procès des Einsatzgruppen Rep. 502 VI, Interrogation Nr. 167. 76. Par conséquent, aucune date antérieure à celle-ci n’est exacte, en ce qui concerne la mise en service de camions à gaz. Voir aussi note 65. 77. Déposition de Jeckeln datée du 21.2.1945 (note 41), p. 548. 78. Voir explications p. 414. [N.d.T: la version «web» de cet article ne comporte pas de pagination] 79. Comme l’indique l’Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4), le nombre de personnes transportées permet d’identifier les véhicules avec certitude. 80. Voir notes 54 et 56. 81. Voir note 50. 82. La formulation est de Becker qui l’utilise dans son rapport du 16.5.1942, IMT-Doc. PS-501 83. Dépositon de H. Wentritt datée du 2.2.1960 (note 44), f. 260h; Lettre du 15.6.1942, IMT-Doc. PS-501. 84. Déposition de H. Hoffmann datée du 27.1.1959, StA Dusseldorf, Az. 8 Js. 7212/59 [ZSL, Az. 439 AR-Z 18a/1960, f. 28]; Déposition de A. Becker datée du 26.3.1960 (note 71), f. 195. Dans la mesure où les châssis de la première série n’étaient pas d’une seule marque, Becker, dans son rapport du 16.5.1942, ne peut en donner aucune déscription précise, contrairement à la deuxième série. 85. Voir ci-dessus p. 410. 86. Lettre à la Firme Gaubschat datée du 30.4.1942, copie ZSL, USA Doc. Film 1 Nr. 26 sqq.; Lettre de Becker à Rauff datée du 16.5.1942, IMT-Doc. PS-501; Lettre de Schäfer à Rauff du 9.6.1942 (note 4); Trühe à Rauff le 15.6.1942 (note 5). 87. Aktenvermerk du 27.4.1942 (note 3). Le nombre de personnes est déterminable sur la base des chiffres mentionnés ici. 88. Voir note 5. 89. Voir note 44 (f. 429) 90. Voir note 3. 91. Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4). 92. Voir note 86. 93. C’est ce qu’on déduit de la lettre que la Firme Gaubschat adresse à Rauff le 14.5.1942 (note 3) 94. Voir les lettres des 9 et 15.6.1942 ainsi que le rapport de Becker daté du 16.5.1942, IMT-Doc. PS-501. A propos des dépositions de témoins, voir NS-Massentötung, p. 87 sqq. 95. Voir note 62. 96. Déposition de A. Becker datée du 28.1.1960 (note 17), f. 44. 97. Voir note 3. 98. Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4). 99. Voir ci-dessus p. 413 [N.d.T: la version «web» de cet article ne comporte pas de pagination] 100. Déposition de A. Becker datée du 26.3.1960 (note 73). 101. Ebenda, f. 197 sqq. 102. Ebenda, voir à ce sujet son rapport du 16.5.1942. 103. Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4). 104. Voir note 5; déposition de H. Munk du 3.2.1959, StA Karlsruhe, Az. 1 Js 2138/58 [ZSL, Az 415 AR-Z 220/59, p. 499 sqq.] 105. 16.5.1942 (note 82). 106. Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4). Déposition d’A. Widmann du 11.1.1960 (note 14). 107. Voir note 6. 108. IMT-Doc. PS-501. 109. Ebenda. 110. Déposition de M. Draheim, du 29.8.1961, StA Hannover, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az.415 AR-Z 220/1959, f. 294 sqq.]; Déposition de W. Schmidt, ebenda, f. 260 sqq. 111. IMT, vol. 4, déposition du 3.1.1946, p. 357. 112. Déposition de A. Becker datée du 28.1.1960 (note 96), f. 43. 113. Voir à ce sujet les dépositions des chauffeurs L. Laabs et K. Gebel (notes 1 et 69) 114. Déposition de H. Trühe datée du 16.10.1959, ZSL, Az. 2 AR-Z 311/59, f. 43 sqq. 115. Voir à sujet, le projet de lettre adressée par le responsable au Ministère pour les territoires occupés au Reichskommissar für das Ostland, datée du 25.10.1941, Doc. NO-365; Déposition du SS- et Polizeiführer au Warthegau W. Koppe datée du 2.2.1960. StA Bonn, Az.18 Js 52/60 [ZSL, 220/59, f. 138 sqq.] 116. Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4) dans lequel on lit: «Depuis décembre 1941, par exemple, on en a traité 97000 avec 3 voitures, dont le fonctionnement n’a révélé aucun défaut.»

«Les camions à gaz:
leur mise au point et leur utilisation dans le meurtre des Juifs»

par Mathias Beer



Traduction de l’article de Mathias Beer «Die Entwicklung der Gaswagen beim Mord an den Juden», Vierteljahreshefte für Zeitgeschichte, 35, 1987, 3, p. 403-417 (disponible en ligne).

Traduction: Carole Daffini, 2000
 


Le mot «Gaswagen» désigne une invention propre au Troisième Reich: il s’agissait d’un camion dont le châssis supportait une superstructure hermétiquement fermée dans laquelle des êtres humains étaient tués par l’introduction de gaz d’échappement. Ce terme vit le jour après l’objet qu’il désignait. «Gaswagen: c’est la dénomination courante qu’on a adoptée par la suite»1. Dans les documents de l’époque on ne le rencontre jamais. Il y est seulement question de Sonder-Wagen2, Sonderfahrzeuge3, Spezialwagen4 et de S-Wagen5. Dans une lettre du 11 avril 1942, il est fait allusion, par souci de dissimulation, à des «Entlausungswagen» (véhicule d’épouillage)6.

Les quatorze documents dont nous disposons sur ce sujet nous permettent de savoir quels types de véhicules furent transformés en camions à gaz et quelles étaient les caractéristiques techniques de ces superstructures; ils nous renseignent sur l’entreprise de production, sur les améliorations techniques suggérées par l’expérience pratique, sur la mise en service des différents véhicules, sur le lieu de leur utilisation, sur les services et les personnes qui participèrent au projet. Se dessine alors un tableau précis certes mais non exhaustif car les documents les plus anciens dont nous disposons datent de 1942, tandis que les premières utilisations de camions à gaz à des fins criminelles remontent à une époque antérieure7. Voilà pourquoi les sources écrites ne nous permettent guère de déterminer quand les camions à gaz ont été mis au point. Le processus décisionnel qui conduisit à la construction et à la mise en service de ces véhicules reste donc dans l’ombre. Cependant, les nombreux procès menés depuis 1945 peuvent nous aider à remédier à cet état de choses. En République Fédérale d’Allemagne les procédures engagées, surtout depuis 1958 — date de la création de la Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltung zur Aufklärung nationalsozialistischer Verbrechen (ZSL) de Ludwigsbourg — ont élargi le cercle de nos connaissances sur les crimes du régime national-socialiste8. A vrai dire, il n’est pas permis à l’historien de reprendre à son compte les jugements des tribunaux sans les avoir examinés, car la Justice et l’historiographie poursuivent deux buts différents9. Pour l’historien, les dépositions de témoins sont de toute première importance parce qu’elles l’aident à parer au manque de sources. Mais de par leur caractère particulier, elles ne peuvent être traitées comme des documents et utilisées efficacement que si certains principes sont respectés10. Le principe premier est de renoncer le moins possible à confronter les dépositions aux documents dont on aura pu étudier la source, il faudra donc mettre en rapport le vraisemblable et le certain11. Mais même de cette manière, toutes les questions ne trouvent pas de réponse satisfaisante. Ainsi, aux dires de certains témoins, on aurait utilisé lors de l’évacuation d’asiles psychiatriques en Pologne en 1939/1940 une remorque hermétiquement fermée, portant l’inscription «Cafés Kaisers», que tirait un engin tracteur.

Dans cette remorque on aurait tué des malades au moyen de monoxyde de carbone (CO) pur provenant de bonbonnes en acier12. L’origine de ces véhicules ne peut être déterminée, faute de documents. Cependant, certains indices peuvent nous fournir des renseignements sur une éventuelle relation entre le véhicule portant l’inscription «Cafés Kaisers» et les camions à gaz. C’est pourquoi, nous commencerons par nous consacrer aux quelques témoignages disponibles ayant trait à la voiture des «Cafés Kaisers», pour ensuite nous intéresser à la mise au point des camions à gaz.

C’est dans une lettre datée du 1er septembre 1939 que Hitler donna pouvoir à son médecin de campagne, le Dr. Karl Brandt et le Reichsleiter Philipp Bouhler de la Chancellerie du Führer, d’exécuter le projet dit d’«euthanasie»13. Le Kriminaltechnische Institut (KTI, Institut criminel) du Reichssicherheitshauptamt (RSHA, Office central de sécurité du Reich) fut chargé d’expérimenter des procédés de mise à mort adaptés à la situation. Il en vint à la conclusion que c’était l’intoxication par CO qui convenait le mieux14. Un essai de gazage eut lieu tout d’abord à l’ancienne maison de réclusion de Brandebourg-sur-la-Havel, au début de janvier 1940: dans une pièce hermétiquement fermée, on tua des malades mentaux à l’aide de CO pur15; puis, ce procédé fut utilisé dans tous les «Euthanasie»-Anstalten (établissements où se pratiquait l’«euthanasie»). La Chancellerie du Führer put se fournir en CO à la suite d’un entretien entre Brack, chef de service, et Widmann, directeur du Referat V D2 (Chimie et biologie) agissant sous le couvert du KTI16. Sur ordre de Nebe, directeur du bureau V (combat contre le crime) au RSHA, le SS-Untersturmführer Becker alla chercher les bonbonnes d’acier chez IG-Farben à Ludwigshafen et les apporta aux différents établissements17. Même le SS-Sturmbannführer Heess, directeur du KTI, était au courant des liens étroits qui unissaient la chancellerie du Führer et le KTI18.

Le véhicule portant l’inscription «Cafés Kaisers» fonctionnait selon le même principe que les chambres à gaz installées dans les «Euthanasie»-Anstalten. Au moyen de tuyaux, on introduisait dans une remorque du CO provenant d’une bonbonne de gaz que l’on avait fixée sur le véhicule tracteur. C’était en fait une chambre à gaz montée sur roues19. Selon les dépositions de certains témoins, à partir de décembre 1939, dans des hôpitaux psychiatriques de Poméranie, de Prusse Orientale, de Pologne des malades mentaux furent tués dans des véhicules semblables, par le Sonderkommando Lange20, lequel porte le nom de son chef, Herbert Lange, SS-Obersturmführer et Kriminalrat. Une lettre du Höherer SS-et Polizeiführer Koppe au SS-Gruppenführer Sporrenberg nous éclaire sur l’action de ce commando à Soldau:

«Le Sonderkommando désigné sous le nom de Lange et placé sous mon autorité pour l’exécution de tâches particulières a été détaché et envoyé à Soldau en Prusse Orientale, conformément à l’accord passé avec le Reichssicherheitshauptamt pour la période du 21.5.au 8.6.1940, et pendant ce temps il a évacué 1558 malades du camp de transit de Soldau.»21

Quant au véhicule, il est possible que Lange l’ait rapporté du RSHA (comme les dépositions de Gustav Sorge22 et l’importance du rôle joué, dans l’évolution ultérieure des camions à gaz23, par le groupe II D, questions techniques, du RSHA portent à le croire). Il est possible aussi qu’il l’ait fait lui-même construire en collaboration avec le RSHA24. Alfred Trenker, sous-directeur de la Stapostelle de Posen [Poznan aujourd’hui] déclara dans sa déposition que Lange lui avait raconté en été 1940 qu’il devait se rendre plus fréquemment au RSHA à Berlin «pour entretiens portant sur le type de camions à gaz le mieux adapté»25.

Ces indications donnent à penser que l’utilisation des remorques «Cafés Kaisers» était réservée au Spezialkommando Lange, qui avait sans doute reçu l’ordre de procéder à l’expérimentation pratique de ces véhicules. Mais ils ne semblent pas avoir fait leurs preuves (Lange s’est exprimé dans ce sens au cours d’un entretien avec Trenker26), et le Spezialkommando Lange fut congédié peu après son intervention à Soldau. A partir de ce moment, nous n’avons plus aucun renseignement sur l’utilisation de semblables véhicules.

La correspondance relative aux sommes à recouvrer après l’intervention du Sonderkommando Lange ne prit fin qu’en février 1941 et prouve que Himmler lui-même n’ignorait rien de l’affaire. Dans une lettre du 22 février 1941, adressée à Karl Wolff, chef du Persönlicher Stab des Reichsführers SS [Chef de l’état-major personnel de Himmler], Koppe écrit «que, sur ordre du Reichsführer, c’est vous [Wolff] qui prendriez la décision concernant le règlement des frais de transport»27.

Si l’on part de la date de la première intervention, on peut supposer qu’on a monté des remorques «Cafés Kaisers» de la fin de 1939 au milieu de 1940, et ce avec la participation de la chancellerie du Führer et du RSHA.

Les 15 et 16 août 1941, Himmler se trouvait à Baranovitchi et Minsk28 et assistait à une exécution au fusil dans le domaine d’intervention de l’Einsatzgruppe B29. Le Höhere SS- und Polizeiführer de Russland Mitte [Russie centrale], von dem Bach-Zelewski, qui était présent lui aussi, raconta plus tard, que Himmler fut visiblement ému par cette scène30. Puis, toujours selon von dem Bach-Zelewski, Himmler visita un asile d’aliénés et immédiatement après, il ordonna à Nebe, chef de l’Einsatzgruppe B, de chercher un moyen d’abréger autant que possible les souffrances de ces personnes31 car, après cette expérience, il en était arrivé à la conclusion que «la fusillade n’[était] tout de même pas la méthode la plus humaine»32. Il lui demanda donc de lui remettre «un rapport» sur le sujet. Himmler s’adressa à Nebe car le KTI, qui relevait du bureau V, s’était déjà distingué par des expérimentations en matière d’exécutions dans le cadre du projet dit d’«euthanasie», de sorte qu’on pouvait à présent recourir à son expérience.

Nebe était aussi directeur du bureau V du RSHA. C’est en cette qualité que, début septembre, il fit venir Widmann à Minsk, muni d’explosif et de deux tuyaux de métal flexibles33. Widmann avait discuté de cette mission avec Heess, son supérieur direct. Il en ressort que, en dehors du caractère éprouvant des exécutions au fusil, il existait une autre raison qui justifiait les expériences qui se préparaient:

«J’ai examiné avec Heess la question de l’utilisation du gaz dans le but d’éliminer les malades mentaux, et nous avons parlé en particulier du problème posé par le fait que le transport de bonbonnes de CO pour la Russie était impossible.»34

Les bonbonnes de CO auraient en effet été nécessaires, si l’on avait voulu employer la méthode des véhicules «Cafés Kaisers» ou celle des chambres à gaz, comme pour le projet d’«euthanasie».

Comme le dynamitage à Minsk d’un bunker dans lequel on avait enfermé des malades mentaux, n’avait pas eu le succès escompté, on procéda dans l’asile d’aliénés de Moghilev, que Himmler avait déjà visité35, à une autre expérience avec les tuyaux de métal flexibles apportés par Widmann. Voici ce que Widmann déclare à ce sujet dans sa déposition du 11 juillet 1960:

«L’après-midi, Nebe a fait murer la fenêtre en laissant deux ouvertures pour le tuyau à gaz… A notre arrivée, nous avons commencé par brancher l’un des tuyaux, qui s’était trouvé dans ma voiture. Le branchement s´est fait sur une automobile. Dans les orifices pratiqués dans la paroi se trouvaient des morceaux de tube sur lesquels on pouvait raccorder aisément les tuyaux… Au bout de cinq minutes, Nebe est sorti pour nous dire qu’il n’y avait encore aucun résultat. Au bout de huit minutes, il n’avait toujours pas vu de résultat et il demanda ce qu’il convenait de faire. Nous avons fini par nous convaincre, Nebe et moi, que le moteur du véhicule était trop faible. Nebe a alors raccordé le deuxième tuyau à un camion de transport de troupes (Mannschafts-Lkw) de l’Ordnungspolizei. Deux minutes après, les personnes perdaient connaissance. Nous avons encore laissé tourner les deux voitures pendant peut-être dix minutes»36

La déposition faite le 18 novembre 1946 par le médecin russe N.N. Akimova se réfère elle aussi à cet événement qu’elle fait remonter au 18 septembre37. Widmann et ses accompagnateurs ont donc séjourné à Minsk et à Moghilev du 13 au 21 septembre38. Le rapport existant entre ces essais d’une part et la visite et la décision de Himmler d’autre part apparaît également dans une autre déclaration de Widmann: «Nebe voulait, comme il disait, discuter de la chose avec moi car il devait faire un compte rendu à Himmler.»39 Grâce à ces deux expériences, Nebe a compris que seule l’idée d’une mise à mort par gaz d’échappement était réalisable — idée dont il était selon toute vraisemblance l’auteur40. Mais le modèle de la chambre à gaz, lieu fixe alimenté par gaz d’échappement, n’a été d’aucune utilité aux Einsatzgruppen — pour lesquels on recherchait un autre procédé de mise à mort, «plus humain». Pour pouvoir exécuter leur tâches, ces derniers devaient en effet être mobiles41. C’est de ces réflexions ainsi que des expériences précédentes que naquit au KTI le projet de construire des camions à gaz. Nebe et Heess soumirent ce projet à leur supérieur Heydrich, chef de la Sicherheitspolizei (Police de sécurité) et du SD (Sicherheitsdienst, Service de Sécurité)42. Voici la déposition de Widmann à ce sujet:

«Heess m’a informé en quelques mots du résultat de son exposé à la Prinz-Albrecht-Strasse. Il m’a dit qu’on allait construire des camions dans lesquels on introduirait des gaz d’échappement au lieu d’utiliser comme précédemment des bonbonnes de CO»43

Il apparaît donc clairement que les wagons des «Cafés Kaisers», dont le KTI connaissait déjà l’existence, ont servi de modèle, dans la mesure où ils étaient mobiles et consistaient déjà en une superstructure hermétiquement fermée. Cependant, en raison de difficultés techniques, il n’était pas possible de remplacer simplement le CO pur par des gaz d’échappement. Il fallait mettre au point une nouvelle réalisation qui combinerait le véhicule tracteur, la remorque et la source de gaz toxique.

Le supérieur hiérarchique direct de Heydrich était Himmler selon le décret du 27 septembre 1939. C’est ainsi que la boucle se trouve bouclée. Heydrich avait sans doute déjà eu connaissance de ces expériences et était dans le «secret», sinon il serait incompréhensible que Heess et Nebe se soient adressés à lui. De plus, Heydrich était en mesure de fournir les moyens techniques nécessaires au KTI. Il s’adressa au début d’octobre au SS-Obersturmführer Rauff, directeur du service II D 3* (Questions techniques), dont le Referat II D 3a (véhicules de la Sicherheitspolizei) était tenu par le SS-Hauptsturmführer Pradel. Ce dernier déclara dans une procédure engagée contre lui que Rauff lui aurait dit: «C’est un ordre de Heydrich et il faut l’exécuter»44 La déposition de Rauff, faite le 28 juin 1972 à Santiago du Chili, va aussi dans ce sens: «A mon avis, il est exclu que Pradel ait entrepris de lui-même la mise au point des camions à gaz. Il a forcément reçu un ordre ou de moi ou d’un supérieur placé au-dessus de moi»45

Dans sa déposition, Wentritt, directeur de chef de l’atelier de mise en service (Instandsetzungswerkstatt) au Referat II D 3a, déclare à ce sujet:

«On était encore en 1941 lorsque mon chef de service, le Commandant Pradel, me convoqua. Il m’expliqua que les Erschiessungskommandos souffraient souvent de crises nerveuses pendant leur service — ou du moins y étaient sujets — de sorte qu’il était nécessaire de trouver un type de mise à mort plus humain. Pour ce faire, nous avions besoin, comme Pradel me l’exposa, de véhicules fermés»46

Pradel donna mission à Wentritt d’examiner la possibilité d’introduire des gaz d’échappement dans la superstructure hermétiquement fermée d’un camion. Wentritt ayant répondu par l’affirmative, Pradel transmit le résultat à Rauff et reçut l’ordre de prendre contact avec Heess. Celui-ci lui expliqua comment construire et faire fonctionner un tel véhicule. Sur ordre de Rauff, Pradel et Wentritt se rendirent ensuite à Berlin-Neukölln pour visiter la Firme Gaubschat, spécialisée dans la construction de superstructures47; ils prétendirent avoir besoin de véhicules dans lesquels on pourrait transporter des personnes mortes du typhus. Il fut convenu que le RSHA livrerait les châssis à la firme, «laquelle devrait les pourvoir d’une superstructure»48. La commande fut directement passée par Rauff, vraisemblablement par écrit49. Mais Pradel échoua dans sa tentative de se procurer des châssis, de sorte que Rauff dut intervenir. Dans sa déposition du 19 octobre 1945, il déclara: «In so far as I can recall I only supplied 5 or 6 [chassis].»50 Après que les châssis eurent été livrés à la Firme Gaubschat, Wentritt s’enquit plusieurs fois de la marche des travaux et vint chercher lui-même le premier véhicule achevé. Et comme il s’agissait d’une «geheime Reichssache» (secret d’État), c’est dans l’atelier du Referat II D 3a, qu’il entreprit les transformations suivantes:

«Nous avons fixé un tuyau au pot d’échappement et nous l’avons tiré sous le camion. Dans ce camion, nous avons pratiqué un trou d’un diamètre approximatif de 58 à 60 mm. correspondant au diamètre du tuyau d’échappement. A l’intérieur du camion, nous avons soudé sur ce trou un tube de métal qui était raccordé, ou plutôt pouvait être raccordé, au tuyau d’échappement. Une fois réalisés ces raccordements, il suffisait de faire démarrer le moteur pour que les gaz d’échappement du moteur montent dans le tuyau, puis dans le tube installé à l’intérieur du camion, et se répandent dans le caisson»51

Sur ordre de Pradel, le camion ainsi construit fut apporté par Wentritt au KTI, où des échantillons de gaz furent prélevés de la superstructure. Leiding, un chimiste exerçant au KTI, déclara à ce sujet dans sa déposition:

«Je suis monté dans le camion muni d’un masque à gaz, avec l’ordre d’y prélever en permanence des échantillons de l’air qui s’y trouvait. Ces échantillons ont ensuite été analysés au laboratoire»52 La déposition de Widmann du 12 janvier 1960 nous apprend en quoi ces analyses étaient nécessaires:

«Le but de cette opération était de déterminer en combien de temps la quantité de CO à l’intérieur de la voiture atteignait 1%. Dans ces proportions, le CO provoquait en peu de temps une perte de connaissance, puis la mort. (troisième stade que l’intoxication par CO). Il ne fallait pas seulement atteindre le premier et le deuxième stade de l’intoxication par CO. Au premier correspondent un engourdissement et des nausées, au deuxième un état d’excitation»53

Peu de temps après, au camp de concentration de Sachsenhausen, où le KTI disposait d’un atelier, eut lieu un essai de gazage auquel participèrent, mis à part Heess et les deux chimistes Leiding et Hoffmann, des officiers SS. Widmann n’était pas présent54. Selon Krausnick et Wilhelm, il se trouvait à Kiev vers le 3 novembre55. L’essai de gazage à Sachsenhausen a donc sans doute eu lieu à cette date. Voici la déposition de Leiding au sujet de cet événement:

«J’ai appris quelque temps plus tard à quoi devait servir le camion dont on avait prélevé un échantillon d’air. Un jour, j´ai reçu l’ordre d’accompagner l’équipe à Sachsenhausen… et il s’y trouvait le véhicule que j’avais déjà vu dans la cour du Reichskriminalpolizeiamt, à moins qu’il ne se soit agi d’un véhicule semblable… Le nombre d’hommes qui montèrent dans le camion pouvait être de 30 environ… Comme nous autres chimistes avons pu le constater, les cadavres avaient un aspect rouge rosé, caractéristique de l’intoxication par oxyde de carbone»56

Heess n’informa pas seulement Pradel57 du succès de la tentative de gazage, il établit également un rapport avec l’aide de Widmann qui le porta sans doute à Heydrich58. C’est ainsi que fut construit et testé le prototype du camion à gaz. Les autres véhicules commandés à la Firme Gaubschat furent alors eux aussi aménagés en camions à gaz59.

Le processus se répéta en 1942, ce qui tendrait à prouver que le récit des faits et de leur déroulement, tel qu’il est donné ci-dessus, est exact. A partir d’avril, le Referat II D 3a mena des réflexions sur les modifications à apporter aux camions à gaz afin d’améliorer leur capacité meurtrière et de faciliter leur maniement60. On procéda de la même manière que lors de la mise au point du prototype. La question fut d’abord étudiée à l’intérieur du service, puis Rauff demanda à la Firme Gaubschat de lui fournir un véhicule ayant subi les modifications souhaitées. Il s’agissait d’expérimenter tout d’abord celui-ci avant que ne soit prise la décision concernant les autres véhicules à réaménager61.

En partant de la date de l’essai de gazage à Sachsenhausen et en tenant compte du temps nécessaire au réaménagement des véhicules (entre huit à quinze jours environ62) puis à leur transport sur le lieu d’utilisation63, on peut déduire que les premiers camions à gaz n’ont pu être mis en service qu’à la fin de novembre ou au début de décembre 1941. La première utilisation attestée d’un camion à gaz eut lieu dans le domaine d’intervention de l’Einsatzgruppe C64 à Poltawa et fut le fait du Sonderkommando 4a. Aux dires de témoins oculaires, il semblerait qu’en novembre 1941, un camion à gaz ait été utilisé pour tuer des Juifs65. En voici la description qui a été donnée: «En même temps [c’est-à-dire qu’on procédait aussi à des fusillades] on mit le camion à gaz en service. On y transportait environ 30 personnes à la fois. Autant que je sache, les passagers étaient tués par les gaz d’échappement introduits dans le véhicule»66

La mise en œuvre de camions à gaz par un commando déjà connu, le Spezialkommando Lange, est attestée pour la date du 8 décembre à Chelmno67. On n’eut donc pas seulement recours à du personnel expérimenté pendant la période d’essais mais aussi lors de la mise en service des camions. A début, deux «camions de petite taille» furent mis en service à Chelmno. Gustav Laabs, le chauffeur d’un de ces camions déclara dans sa déposition:

«J’ai constaté plus tard que ces camions étaient des 3 tonnes de fabrication américaine… L’intérieur de la superstructure de ces camions était, comme j’ai pu le voir plus tard de 4 m. de long sur 2 m. de large… Dans le camion que je conduisais, 50 personnes environ sont mortes gazées»68

Deux camions à gaz de petite taille furent amenés de Berlin à Riga avant Noël 194169. Il s’agissait des deux petits «camions Daimond», que le SS-Hauptsturmführer Trühe mentionne dans sa lettre à Rauff du 15 juin 194270 [N.d.T: il y a une coquille dans le texte original qui date le télégramme de Trühe à Rauff du 15 juillet au lieu du 15 juin. C’est bien cette date qui est la bonne]. La présence dans le domaine d’intervention de l’Einsatzgruppe D71 d’un camion à gaz pouvant contenir environ 50 personnes est attestée pour la fin de l’année 194172. Ces dates sont également confirmées par les dépositions du SS-Untersturmführer Becker. Il vint au RSHA en décembre 1941 à la suite d’un entretien entre Brack et Himmler73 — preuve que Himmler voulait poursuivre l’opération des camions à gaz. Une fois au RSHA, Becker reçut de Rauff l’ordre de se rendre à l’Est pour contrôler la mise en œuvre des camions à gaz. Becker déclara dans sa déposition:

«Il [Rauff] dit que les camions à gaz étaient déjà en route pour les différents Einsatzgruppen ou étaient déjà arrivés à destination»74.

Cela devait être peu avant le 14 décembre 1941 car Becker, à la suite d’un accident, ne put entreprendre le voyage prévu pour cette date et repoussa son départ au début de 194275. Mais la date convenue pour le voyage d’inspection de Becker n’avait de sens que si les camions à gaz étaient envoyés aux Einsatzgruppen peu de temps avant. Il est donc certain que des camions à gaz furent mis en service à la fin de novembre ou en décembre 194176. Le Höherer SS-und Polizeiführer Jeckeln déclara dans sa déposition du 21 décembre 1945:

«Lorsqu’en décembre 1941, à Lötzen, je fis part par oral à Himmler de l’exécution d’un ordre concernant la fusillade des Juifs du ghetto de Riga, celui-ci me dit que la fusillade était une opération trop compliquée. L’exécution au fusil nécessitait des gens qui savaient tirer, et de plus, elle avait des effets nuisibles sur ces derniers. C’est pourquoi, ajouta Himmler, il serait bien mieux de liquider les personnes en utilisant des «camions à gaz», qui avaient été mis au point conformément à ses indications»77

Les six camions décrits jusqu’ici (un dans la Einsatzgruppe C, deux à Chelmno, deux à Riga, un dans l’Einsatzgruppe D), et qui furent mis en service au plus tard à la fin 1941, avaient deux particularités en commun: l’aspect extérieur et le nombre de personnes qui y trouvaient place78. Il s’agissait de petits 3 tonnes munis d’une superstructure d’environ 4 m. de long, dans laquelle on pouvait transporter 30 à 50 personnes79. Quant au camion installé dans la cour du KTI, dans lequel on préleva des échantillons d’air et qui fut ensuite expérimenté à Sachsenhausen, il correspondait lui aussi à cette description. Selon la déposition de Leiding comme celle de Hoffmann, ce camion aurait été un 3 tonnes et trente personnes y auraient été tuées.80

Aux dires de Rauff et Wentritt, on commença par se procurer cinq ou six châssis qui furent livrés à la Firme Gaubschat81. En 1941 furent donc tout d’abord construits six camions à gaz de 3 tonnes, pouvant contenir jusqu’à 50 personnes et qui furent mis en service à la fin de novembre ou en décembre. Ce sont les véhicules de la «première série»82, munis de châssis d’au moins deux marques différentes, Daimond83 et Opel-Blitz84. Les difficultés rencontrées au départ pour se procurer des châssis expliquent que tous les camions ne soient pas de la même marque.85

Les sources et les dépositions de témoins nous apprennent que d’autres camions, plus gros, de la marque Saurer, furent eux aussi aménagés en camions à gaz86. Il s’agissait de camions de 5 tonnes, dont la superstructure était de 5,8 m.de long sur 1,7 m. de haut et qui pouvaient transporter jusqu’à cent personnes87. Dans l’Aktenvermerk (note interne) du Referat II D 3a du 23 juin 1942, on trouve l’information suivante:

«Conformément à l’opération II D 3a — 1737/41 — une commande de 30 superstructures de fabrication spéciale à monter sur des châssis livrés par nous a été passée auprès de la Firme Gaubschat. 20 véhicules ont déjà été achevés et expédiés»88.

Le numéro de commande étant un nombre élevé, la commande fut sans doute passée à la fin de 194189. Cette dernière ne concerne que des véhicules de la marque Saurer, comme l’indique l’Aktenvermerk du 27 avril 1942, dans lequel il est fait également référence au numéro de commande 173790. Les plans ajoutés à celle-ci montrent que les «propositions en vue d’un dispositif de déchargement rapide» ne concernaient que les camions Saurer. Comme ces plans ne valaient que pour ce type de véhicules — lesquels furent par la suite équipés de ce dispositif alors qu’ils étaient déjà en service91 — nous pouvons en déduire que l’ensemble de la commande portant sur trente châssis ne concernait que des camions Saurer.

Ces considérations se trouvent étayées par la lettre que Becker adressa à Rauff le 16 mai 1942: «Alors que les véhicules de la première série, écrit-il, peuvent être mis en service pour peu que le temps ne soit pas trop mauvais, ceux de la deuxième série (Saurer) sont complètement immobilisés par temps de pluie»92.

Il est frappant de voir Becker établir une distinction entre deux séries de véhicules; de plus, il faut remarquer que la désignation de la deuxième série de camions par la marque Saurer n’est possible que si tous les véhicules de la série sont de cette marque. En passant la commande fin 1941 à la Firme Gaubschat, le Referat II D 3a lui livra donc trente châssis à équiper d’une superstructure. En avril, vingt d’entre eux étaient déjà livrés93. Les sources et les témoignages indiquent que les camions de marque Saurer n’entrèrent en service qu’en janvier 194294, donc après les petits camions. Si l’on tient compte du temps nécessaire aux aménagements95, la commande 1737 n’a pas pu être passée avant décembre 1941. La distinction établie par Becker se fonde donc non seulement sur la taille des véhicules mais aussi sur leur date de montage et de mise en service.

Cela signifie qu’au départ, six camions de petite taille furent montés et mise en service mais que, dès décembre 1941, on a décidé de ne plus monter que des véhicules plus grands, de marque Saurer, parce que, premièrement, l’intention était d’équiper tous les Sonderkommandos des différents Einsatzgruppen d’au moins un camion à gaz96, ensuite parce que ces camions avaient une plus grande capacité de gazage. Ce dernier aspect était de toute première importance, comme nous le montre l’Aktenvermerk du 27 avril 1942, dans lequel plusieurs transformations visant à un déchargement plus rapide du «fret» (=personnes gazées), sont étudiées en détail («dispositif basculant», «possibilité d’un caillebotis basculant», «caillebotis susceptible d’être retiré et remis en place»)97. Même lorsqu’il s’avéra que le mauvais temps diminuait la mobilité tous terrains des grands camions, il ne fut pas question d’utiliser des petits camions comme au début mais plutôt de raccourcir quelque peu la superstruture des grands98.

Les questions techniques mises à part, le Referat II D 3a était également responsable de la mise en service des véhicules de la Sicherheitspolizei et par conséquent de celle des camions à gaz, comme le prouvent le domaine de compétence du Referat mais aussi l’activité du SS-Untersturmführer Becker99. Sur ordre de Rauff, celui-ci rendit visite aux Einsatzgruppen pour contrôler le fonctionnement des camions à gaz et remédier aux problèmes qui se présentaient100. Comme il l’a indiqué lui-même, ces déplacements l’occupèrent de la mi-janvier à septembre 1942101. Durant toute cette période, il fut en contact permanent avec Rauff et le tint renseigné de ses observations et de son activité102. C’est sur ses rapports qu’on se fonda pour procéder aux «modifications techniques» qu’on voulait appliquer lors de l’aménagement des véhicules suivants103. L’intervention de Becker n’aurait pas été nécessaire si le groupe Rauff n’avait été responsable que de la fabrication des camions. La mission donnée à Becker est la preuve que la mise en service des camions était également du ressort du groupe II D. C’est un fait que les sources attestent elles aussi. Le 15 juin 1942, le Befehlshaber der Sicherheitspolizei und des SD Ostland pria Rauff de mettre à sa disposition un autre camion de la marque Saurer104. En même temps, il lui demanda de lui «envoyer 20 tuyaux permettant de relier l’échappement à la voiture car ceux qu’ils possédaient [avaient] déjà des fuites» Le rapport de Becker nous apprend qu’en cas de panne il fallait s’adresser au bureau II D par T.S.F. et que les véhicules devaient être envoyés à Berlin si les réparations étaient importantes105. Selon l’Aktenvermerk du 5 juin 1942, un camion explosa à Chelmno. Rauff profita de cet accident pour faire prélever de nouveaux échantillons de gaz par le KTI. Les «services intéressés» reçurent eux aussi des «instructions spéciales» et l’on procéda à de légères transformations sur les véhicules pour éviter à l’avenir une éventuelle surpression dans la superstructure106. Le SS-Gruppenführer, Harald Turner, chef du Verwaltungsstab beim Militärbefehlshaber en Serbie, avait demandé et obtenu en avril 1942 un camion à gaz pour tuer les Juifs de Belgrade107. Le 9 juin, ce camion Saurer, une fois la «mission spéciale» accomplie, fut retourné à Berlin108. Après avoir subi les réparations nécessaires, il fut envoyé à Riga, conformément à la demande du 15 juin109. Des camions à gaz ont été vus fréquemment roulant vers l’Est et faisant escale à Cracovie ou à Breslau, par exemple110. Le chef de l’Einsatzgruppe D, Ohlendorf, déclara dans sa déposition que les camions à gaz n’appartenaient pas au parc automobile des Einsatzgruppen, mais avaient été envoyés de Berlin111. Pour les conduire, des chauffeurs, préalablement formés à leur maniement112, étaient dépêchés sur place. Ces chauffeurs de camions à gaz déclarèrent dans leurs dépositions, être allés chercher les véhicules à Berlin sur ordre de l’Einsatzleiter du Groupe II D 3a et les avoir conduits sur le lieu de leur mise en service113.

Par conséquent le bureau II D 3a n’était pas seulement responsable de la construction des camions à gaz: à partir du RSHA il opérait une direction centralisée de la mise en service des camions à gaz114, dans la mesure où il mettait à disposition des intéressés camions, chauffeurs et pièces de rechange et où il contrôlait et coordonnait la mise en service des véhicules.

Voici pour conclure un résumé des faits:

1) En l’espace de quatre mois, un nouveau procédé de mise à mort, celui des camions à gaz, a été mis au point sur ordre de Himmler; en voici la chronologie:

2) A cette tâche coopérèrent différents services à l’intérieur du RSHA:

3) La mise au point des camions à gaz s’inspira conscienmment de l’expérience dite d’«euthanasie», qui cessa officiellement en août 1941, tant pour les questions techniques (voitures des «Cafés Kaisers») que pour les questions de personnel (KTI, Becker, Lange). Contrairement aux voitures des «Cafés Kaisers», aucune collaboration de la chancellerie du Führer n’a pu être constatée, celle-ci travaillant à cette époque à la mise au point d’un autre procédé, qui fut utilisé dans les camps d’extermination à partir de 1942115.

4) L’exécution du projet d’assassinat avait pour condition certaines «mises au point techniques». Le perfectionnement progressif des méthodes de mise à mort, parmi lesquelles la mise au point des camions à gaz n’est qu’un élément de l’ensemble des procédés criminels nazis, eut pour conséquence que toujours plus d’êtres humains, des Juifs en majorité, furent assassinés116.



Notes.

1. Déposition de Gustav Laabs, chauffeur d’un Gaswagen à Chelmno, datée du 29.11.1960, Staatsanwaltschaft (StA) de Bonn, Aktenzeichen (Az) 8 Js 52/60 [ZSL, Az.203 AR-Z 69/59, f.912]. Ce terme est employé également par les historiens et par les témoins. Raul Hilberg, dans The destruction of the European Jews, Chicago, 1961, p. 219, parle de «gas van», qui est selon toute évidence une traduction de l’allemand «Gaswagen». Le SS-Obersturmführer Walter Rauff, qui était directeur du service II D (questions techniques) au RSHA, parle dans sa déclaration solennelle du 19.10.1945 de «death vans»; Procès de Nuremberg, intenté aux principaux criminels de guerre devant un Tribunal militaire international (IMT) Vol.30, Doc. PS-2384. Dans la description du document IMT-Doc PS-501, il est question de «Vergasungswagen» (camions de gazage).

2.Lettre de Rauff au KTI du 26.3.1942. Copie à la ZSL, classeur: Verschiedenes No 227.

3.Aktenvermerk (note interne) du 27.4.1942. Copie à la ZSL, USA Doc. Film I, ff.19-25; lettre de la firme Gaubschat au Referat II D 3a du RSHA datée du 14.5.1942, ZSL, USA Doc. Film I, f.28.

4.Aktenvermerk du 5.6.1942, copie ZSL, USA Doc. Film I, ff.9-14; facsimile dans: Nationalistische Massentötung durch Giftgas. Eine Dokumentation, édité par A. Rückerl/E. Kogon/H. Langbein et alii, Frankfurt a. Main, 1983, p. 333-337. Lettre du SS-Obersturmführer Schäfer à Rauff datée du 9.6.1942, IMT-Doc. PS-501.

5.Lettre du SS-Hauptsturmführer Trühe à Rauff datée du 15.6.1942, IMT-Doc. PS-501. Le “S” est sans doute l’abréviation de «spezial» ou «sonder». Ces termes désignaient à l’origine la superstructure, laquelle était une réalisation spéciale. Se reporter à l’Aktenvermerk du 23.6.1942, Copie à la ZSL, USA Doc. Film II, ff.14-16 où il est question de «Spezialaufbaute» (superstructures spéciales). Le rapport avec le mot «Sonderbehandlung» (traitement spécial), derrière lequel se cachait celui de «mise à mort», IMT-Doc. PS-501, est évident.

6.Lettre du SS-Gruppenführer Harald Turner au SS-Obergruppenführer Karl Wolff, Chef des Persönlichen Stabes des Reichsführers SS (RFSS) datée du 11.4.1942, StA Munich II, Az.10a Js 39/60 acte d’accusation. [ZSL, Az. Sammelakte 137, p. 164-167].

7.Le document le plus ancien date du 26.3.1942; voir à ce sujet la note 2. L’Aktenvermerk du 5.6.1942 indique que, depuis décembre 1941, 97000 personnes ont été «verarbeitet» (traitées), c’est-à-dire tuées; voir à ce sujet la note 4.

8. Voir à ce sujet: A. Rückerl, éd., NS-Vernichtungslager im Spiegel deutscher Strafprozesse. Belzec, Sobibor, Treblinka, Chelmno, München, 1977; id, NS-Prozesse nach 25 Jahren Strafverfolgung: Möglichkeiten, Grenzen, Ergebnisse, Karlsruhe, 1971 et: Nationalsozialistische Massentötung, Frankfurt a. Main, 1983. Je voudrais exprimer ici ma reconnaissance envers la ZSL pour son soutien et ses nombreuses suggestions; je remercie tout particulièrement Monsieur le Procureur Général A. Rückerl, Monsieur le Procureur Général A. Streim, Monsieur le Procureur de la République/avocat général W. Dressen, Monsieur l’Inspecteur S. Fritschle et, last but not least, Mme H. Doms du service de documentation..

9. I. Arndt/W. Scheffler, «Organisierter Massenmord an den Juden in nationalsozialistischen Vernichtungslagern. Ein Beitrag zur Richtigstellung apologetischer Literatur», in: VfZ 24 (1976), p. 115, note 20.

10. Voir à titre d’exemple: A. Streim, Die Behandlung der Kriegsgefangenen im Fall Barbarossa, Heidelberg, 1981, p. 74 sqq.

11. Cette méthode permet d’étudier la fiabilité des témoins. A supposer qu’un document et une déposition concordent, on peut escompter que le témoin produit des dépositions exactes, même lorsque les faits ne sont pas attestés par d’autres documents.

12. Déposition de H.H. Renfranz datée du 10.10.1962, StA Hannovre, Az.2 Js 614/62 [ZSL, Az.V203 AR-Z 1101/1960, f.2]. Voir aussi Nationalsozialistische Massentötung, p. 62 sqq.; E. Klee, «Euthanasie» im NS-Staat. Die «Vernichtung lebenswerten Lebens», Frankfurt a. Main, 1983, p. 106 sqq. et p. 190 sqq.

13. IMT, vol.26, p. 169.

14. Déposition de A. Widmann, directeur du département V D2 (Chimie et biologie) du KTI, datée du 11.1.1960; StA Dusseldorf, Az.8 Js. 7212/59 [ZSL, Az.202 AR-Z 152/59, f.51 sqq.]; déposition d’A.Becker datée du 20.6.1961, StA Stuttgart, Az.13 Js 328/60 [ZSL, Az. 439 AR-Z 18a/60, f.1001 sqq.]. Voir à ce sujet Nationalistische Massentötung, p. 46; Klee, «Euthanasie», p. 84 sqq.

15. Ebenda

16. Déposition de A. Widmann datée du 27.1.1959, StA Dusseldorf, Az.8 Js 7212/59 [ZSL, Az. 439 AR-Z 18a/60, f.36 sqq.]; Klee, «Euthanasie», p. 84 sqq.

17. Déposition d’A. Becker datée du 28.1.1960, StA Hannovre, Az.2 Js 299/60 [ZSL, Az.415 AR-Z 220/59, f.36 sqq.].

18. Déposition de Walter Schade, du 12.2.1959, StA Hannovre, Az. 2 Js. 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, f. 110 sqq.].

19. Voir note 12.

20. Ebenda.

21. Copie ZSL, document USA, tome II, vol. 6; voir aussi Klee, «Euthanasie», p. 191.

22. Selon la déposition de ce dernier datée du 7.3.1962, un autre camion à gaz aurait déjà été construit et expérimenté avant 1941 à Sachsenhausen; StA Hannovre, Az 2 Js 299/1960 [Az 415 AR-Z 220/59, f.277 sqq.]. Voir aussi Rückerl, NS-Vernichtungslager, p. 268, note 55.

23. Voir les explications ci-dessous, p. 409 sqq.

24. Déposition d’A. Trenker datée du 17.5.1962, StA Hannover, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az 415 AR-Z 220/59, f.635].

25. Déposition datée du 16.5.1961, StA Bonn, Az. 8 Js 52/60 [ZSL, Az. 203 AR-Z 69/59, f. 678 sqq.].

26. Voir note 24.

27. Copie de cette correspondance dans: ZSL, document USA, vol. I, ff. 90 et 98; vol. II, ff. 801-807. Voir aussi Klee, «Euthanasie», p. 190-193. Il est significatif qu’une note de Wolff ajoutée à la lettre mentionne une conversation téléphonique qu’il a eue à ce sujet avec Brack, l’un des responsables de l’opération dite d’«euthanasie».

28. Journal de campagne de Bach-Zelewski, Bundesarchiv, Sign. R20/45b, Copie ZSL, Findmittelschrank Nr 37. Donc Himmler se trouvait à Baranovitchi le 30.7.1941 et les 15 et 16 août à Baranovitchi et à Minsk. On fit appel à Bach le 15 août, de sorte que c’est probablement au plus tôt ce jour-là que Himmler assista à la fusillade. Voir à ce sujet la déposition du médecin russe N.N. Akimova qui parle de la visite de Himmler dans un hôpital psychiatrique en août 1941; A Ebbinghaus/G. Preissler, «Die Ermordung psychisch kranker Menschen in der Sowjetunion. Dokumentation», dans Aussonderung und Tod. Die klinische Hinrichtung der Unbrauchbaren, Berlin, 1985, p. 188.

29. A propos de l’Einsatzgruppe B: H. Krausnick/H.H. Wilhelm, Die Truppe des Weltanschauungskriegs. Die Einsatzgruppen der Sicherheitspolizei und des SD 1938-1942, Stuttgart 1982, p. 179 sqq.

30. Déposition de Bach-Zelewski dans: Aufbau (New York), 23.8.1946, p. 2. Le même récit de cette scène nous est livré par Karl Wolff, aide de camp de Himmler, lui aussi présent, StA Munich, Az 10a Js 39/60 acte d’accusation [ZSL, Sammelakte 137, f. 140 sqq.] Sous cette cote se trouvent aussi d’autres dépositions de témoins sur cet événement.

31. Ebenda, voir aussi la déposition de N.N. Akimova (note 28).

32. Déposition de Bach-Zelewski (note 30). Voir aussi à ce sujet la déposition du chimiste H. Hoffmann datée du 27.1.59, StA Dusseldorf, 8 Js 7212/59 [ZSL, Az. 439 AR-Z 18a/60, f. 28].

33. Déposition de A. Widmann datée du 11.1.1960 (note 14), f. 45 sqq.; A. Bauer, chauffeur au KTI, déposition du 17.3.1060; H. Schmidt, membre du KTI, StA Brême, Az. 6 Js 3/60 [ZSL, Az. 202 AR-Z 152/59, ff. 135 et 201.]

34. Déposition d’A. Widmann datée du 11.1.1960 (note 14), f. 46.

35. Voir note 28.

36. Voir note 28, f. 50 sqq. Gerald Reitlinger, dans: Die Endlösung. Hitlers Versuch der Ausrottung der Juden Europas 1939-1945, Berlin 1951, mentionne à la page 144 qu’en 1949, des négatifs furent retrouvés dans l’appartement de Nebe qui confirme l’authenticité de cet événement. Le camion reconnaissable sur l’un des clichés faisait partie, selon E.J. Else, Fahrdienstleiter de la K-Staffel de la 1re compagnie, Polizei-Bataillon 3, de son parc automobile. Déposition du 13.12.1962, StA Francfort/Main, Az 4 Js 1928/60 [ZSL, Az 202 AR-Z 152/1959, f. 1127]. Il appartenait donc à l’Einsatzkommando 8, qui participait à cet essai.

37. Ebbinghaus/Preissler, Ermordung, p. 189. Cette date est vraisemblablement exacte, d’ailleurs un autre fait vient la confirmer: Bach-Zelewski était absent de la discussion de clôture en raison d’une attaque aérienne russe qui, selon son journal, eut lieu le 17.9.1941. Voir aussi la déposition de A. Widmann datée du 11.1.1960. (note 14).

38. Cette datation est sans doute exacte dans la mesure où les témoins indiquent les jours de la semaine pendant lesquels ils ont séjourné à Minsk et à Moghilev. En confrontant ces indications à la date du 18.9, on parvient à déterminer la durée de leur séjour.

39. Déposition de A. Widmann datée du 11.1.1960 (note 14); d’autres dépositions vont dans ce sens: Karl Schulz, officier d’ordonnance de Nebe, déposition datée du 9.3.1959, StA Stuttgart, Az. 13 Js 328/60 [ZSL, Az.439 AR-Z 18a/1960, f. 48]; déposition de B. Wehner datée du 26.1.1960, StA Brême, Az. 6 Js 3/6 [ZSL, Az.202 AR-Z 152/1959, f. 57 sqq.]

40. Déposition de A. Widmann datée du 27.1.1959 (note 16), f. 33 sqq.; déposition de H. Engelmann, officier d’ordonnance de Nebe datée du 9.1.1961, ebenda, f. 617; déposition de B. Wehner datée du 26.1.1960 (note 37).

41. Krausnick/Wilhelm, Truppe, p. 150 sqq.

42. Déposition de Widmann datée du 27.1.1959 (note 16) et du 12.1.1960 (note 14). Les deux dépositions divergent dans la mesure où elles n’attribuent pas la même date à l’événement évoqué. Dans la première, il aurait eu lieu peu après le début de la campagne de Russie, dans l’autre «peu de temps avant la campagne de Russie». La seconde datation est vraisemblablement fausse dans la mesure où il est fait état des souffrances morales éprouvées par les Erschiessungskommandos à chaque fusillade ainsi que de l’éloignement de l’Union Soviétique, lequel faisait obstacle au transport de bonbonnes de CO. Ces arguments ne peuvent être invoqués qu’après le début de la campagne de Russie. Les explications données ci-dessous ne feront qu’étayer cette constatation.

43. Ebenda.

44. Arrêt du Landesgericht de Hannovre contre Pradel et Wentritt, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az.415 AR-Z 220/1959, f. 419].

45. StA Hambourg, Az. 147 Js 31/67 [ZSL, Az. II 415 AR-Z 1310/63-E 32, f. 545].

46.Déposition datée du 2.2.1961, StA Hannovre, Az. 2 Js. 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, f. 260b]. Voir pour ce qui suit le jugement prononcé contre Pradel, f. 418 sqq.

47. Déposition de M. Bauer, technicien chez Gaubschat datée du 21.3.1961, StA Hannovre, 2 Js 299/60 [ZSL Az.202 AR-Z 152/59, f.275 sqq.]

48.Déposition de H. Wentritt du 2.2.1961 (note 46), f.260d sqq.

49. Voir les explications ci-dessous, p. 412.

50. IMT-Doc. PS-2348. La véracité de cette déposition se trouve étayée par celle de H. Wentritt (note 46), f. 260e sqq.qui mentionne aussi un nombre de véhicules variant de cinq à six.

51.Déposition de H. Wentritt du 2.2.1961 (note 46), f. 260b sqq.

52.Déposition du 6.2.1959, StA Stuttgart, Az.13 Js 328/60 [ZSL, Az. 439-Z 18a/1960, f. 39]. Cette analyse se trouve aussi confirmée par Widmann (note 14).

53. Déposition du 12.1.1960, ebenda; voir aussi IMT-Doc. PS-501 du 16.5.42.

54. Les dépositions de Leiding, Hoffmann et Widmann concordent sur ce point.

55. Voir Krausnick/Wilhelm, p. 544 sqq. Les dépositions de témoins font remonter cet essai au début de novembre 1941.

56.Déposition du 6.2.1959 (note 52), f. 40. Hoffmann fait le même récit de cet événement; Déposition du 27.1.1959, StA Hannovre, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, f. 95 sqq.]

57. Voir jugement prononcé contre Pradel, f. 427.

58. Déposition de E. Freiwald, employé au KTI, datée du 3.9.1959 et celle de W. Schade datée du 12.2.1959, StA Hannovre, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, p. 68 sqq. et 181].

59. Voir note 44.

60.Aktenvermerk du 27.4.1942 et du 5.6.1942 (note 3)

61.Aktenvermerk du 23.6.1942 (note 5)

62.Lettre de Rauff au KTI datée du 26.3.1942 (note 2)

63. Voir les explications ci-dessous, p. 413. [N.d.T: la version «web» de cet article ne comporte pas de pagination]

64. note 41, p. 186 sqq.

65.Déposition d’un membre de ce commando, Lauer, StA Darmstadt, Az. Ks 1/67 [ZSL, Az. 204 AR-Z 269/60, f. 2390 sqq.]. P. Blobel, chef de l’Einsatzkommando 4a déclara le 6.5.1947 à Nuremberg qu’un camion à gaz avait déjà été utilisé en septembre ou octobre 1941. Cette indication est fausse. En revanche, sa description correspond à celle des petits véhicules. Document de Nuremberg NO-3824.

66. Ebenda.

67. L. Bednarz, «Extermination Camp at Chelmno», dans German Crimes in Poland 1/1946, p. 110. A propos du Spezialkommando Lange, voir Rückerl, NS-Vernichtungslager, p. 243 sqq.

68. Voir note 1.

69. Déposition du chauffeur K. Gebel datée du 23.10.1962, StA Hannovre, Az. 2 Js. 299/60 [ZSL, Az. 415 AR-Z 220/59, f. 623 sqq.].

70. IMT-Doc. PS-501.

71. Voir note 41, p. 195 sqq.

72. Jugement prononcé contre Drexel et Kehrer, StA Munich I, Az. 119c KS 6a-b/70, ff.33-36 [ZSL, Sammelakte 32].

73.Déposition de Becker datée du 26.3.1960, StA Giessen, Az 3 Js 111/60 [ZSL, Az. 2 AR-Z 311/59, f. 194].

74. Ebenda.

75. Ebenda, f. 195: les indications de Becker sont confirmées par Ohlendorf; Procès des Einsatzgruppen Rep. 502 VI, Interrogation Nr. 167.

76. Par conséquent, aucune date antérieure à celle-ci n’est exacte, en ce qui concerne la mise en service de camions à gaz. Voir aussi note 65.

77. Déposition de Jeckeln datée du 21.2.1945 (note 41), p. 548.

78. Voir explications p. 414. [N.d.T: la version «web» de cet article ne comporte pas de pagination]

79. Comme l’indique l’Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4), le nombre de personnes transportées permet d’identifier les véhicules avec certitude.

80. Voir notes 54 et 56.

81. Voir note 50.

82. La formulation est de Becker qui l’utilise dans son rapport du 16.5.1942, IMT-Doc. PS-501

83. Dépositon de H. Wentritt datée du 2.2.1960 (note 44), f. 260h; Lettre du 15.6.1942, IMT-Doc. PS-501.

84. Déposition de H. Hoffmann datée du 27.1.1959, StA Dusseldorf, Az. 8 Js. 7212/59 [ZSL, Az. 439 AR-Z 18a/1960, f. 28]; Déposition de A. Becker datée du 26.3.1960 (note 71), f. 195. Dans la mesure où les châssis de la première série n’étaient pas d’une seule marque, Becker, dans son rapport du 16.5.1942, ne peut en donner aucune déscription précise, contrairement à la deuxième série.

85. Voir ci-dessus p. 410.

86. Lettre à la Firme Gaubschat datée du 30.4.1942, copie ZSL, USA Doc. Film 1 Nr. 26 sqq.; Lettre de Becker à Rauff datée du 16.5.1942, IMT-Doc. PS-501; Lettre de Schäfer à Rauff du 9.6.1942 (note 4); Trühe à Rauff le 15.6.1942 (note 5).

87.Aktenvermerk du 27.4.1942 (note 3). Le nombre de personnes est déterminable sur la base des chiffres mentionnés ici.

88. Voir note 5.

89. Voir note 44 (f. 429)

90. Voir note 3.

91.Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4).

92. Voir note 86.

93. C’est ce qu’on déduit de la lettre que la Firme Gaubschat adresse à Rauff le 14.5.1942 (note 3)

94. Voir les lettres des 9 et 15.6.1942 ainsi que le rapport de Becker daté du 16.5.1942, IMT-Doc. PS-501. A propos des dépositions de témoins, voir NS-Massentötung, p. 87 sqq.

95. Voir note 62.

96. Déposition de A. Becker datée du 28.1.1960 (note 17), f. 44.

97. Voir note 3.

98.Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4).

99. Voir ci-dessus p. 413 [N.d.T: la version «web» de cet article ne comporte pas de pagination]

100. Déposition de A. Becker datée du 26.3.1960 (note 73).

101. Ebenda, f. 197 sqq.

102. Ebenda, voir à ce sujet son rapport du 16.5.1942.

103.Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4).

104. Voir note 5; déposition de H. Munk du 3.2.1959, StA Karlsruhe, Az. 1 Js 2138/58 [ZSL, Az 415 AR-Z 220/59, p. 499 sqq.]

105.16.5.1942 (note 82).

106.Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4). Déposition d’A. Widmann du 11.1.1960 (note 14).

107. Voir note 6.

108. IMT-Doc. PS-501.

109. Ebenda.

110. Déposition de M. Draheim, du 29.8.1961, StA Hannover, Az. 2 Js 299/60 [ZSL, Az.415 AR-Z 220/1959, f. 294 sqq.]; Déposition de W. Schmidt, ebenda, f. 260 sqq.

111. IMT, vol. 4, déposition du 3.1.1946, p. 357.

112. Déposition de A. Becker datée du 28.1.1960 (note 96), f. 43.

113. Voir à ce sujet les dépositions des chauffeurs L. Laabs et K. Gebel (notes 1 et 69)

114. Déposition de H. Trühe datée du 16.10.1959, ZSL, Az. 2 AR-Z 311/59, f. 43 sqq.

115. Voir à sujet, le projet de lettre adressée par le responsable au Ministère pour les territoires occupés au Reichskommissar für das Ostland, datée du 25.10.1941, Doc. NO-365; Déposition du SS- et Polizeiführer au Warthegau W. Koppe datée du 2.2.1960. StA Bonn, Az.18 Js 52/60 [ZSL, 220/59, f. 138 sqq.]

116.Aktenvermerk du 5.6.1942 (note 4) dans lequel on lit: «Depuis décembre 1941, par exemple, on en a traité 97000 avec 3 voitures, dont le fonctionnement n’a révélé aucun défaut.»

* [Note de PHDN] Il y a ici une coquille dans le texte de Mathias Beer: Rauff était le directeur du service II D (questions techniques) au RSHA, et non «II D 3» comme cela est écrit ici. Cela relève de la coquille car partout ailleurs dans l’article, cette information est correcte (notamment dès la note 1).
 

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