1. Wörterbuch der Deutschen Gegenwartssprache, Hrsg. Ruth Klappenbach und Wolfgang Steinitz, Berlin, Akademie Verlag, 1964. Cité par Gord McFee, «Re: Voltaire», alt.revisionism, 28 août 1999, Message-ID: <37e510d4.7221430@news3.ibm.net>. Il s’agit d’un des principaux ouvrages de référence de la langue allemande. Une version en ligne existe évidemment, notamment pour ausrotten et Ausrottung. 2. Nous fournissons des extraits plus complets, avec les sources, du discours d’Himmler du 4 octobre 1943 sur une autre page de PHDN. On trouvera un enregistrement de ce discours ici. On trouvera une retranscription exacte du discours ici. 3. Nous fournissons des extraits plus complets, avec les sources, du discours d’Himmler du 4 octobre 1943 sur une autre page de PHDN. On trouvera un enregistrement de ce discours ici. On trouvera une retranscription exacte du discours ici. 4. C’est notamment le cas du nazi autoproclamé Vincent Reynouard, dont nous avons décortiqué les malhonnêtetés à propos du discours d’Himmler du 4 octobre 1943, dans le cadre d’une analyse (accompagnée des réfutations évidentes) relative à des mensonges que Reynouard a prétendu relever sur PHDN. Notre étude des falsifications de Reynouard sur le discours d’Himmler en constitue la huitième partie 5. Discours d’Himmler du 4 octobre 1943 (voir note 3). 6. A ce sujet, voir Eugen Kogon, Herrmann Langbein, Adalbert Rückerl, Les chambres à gaz secret d’état, Seuil, Points Histoire, 1987, surtout le chapitre consacré au langage codé. Voir aussi Georges Wellers, «Le “traitement spécial” — “Sonderbehandlung” — qu’est-ce que c’est?», dans Serge Klarsfeld (ed), Mémoire du génocide, CDJC, 1987. 7. D’après l’original en allemand, Bradley F. Smith et Agnes F. Peterson, Heinrich Himmler Geheimreden 1933 bis 1945, Propylaën Verlag, 1974, p. 169. 8. Bradley F. Smith et Agnes F. Peterson, Heinrich Himmler Geheimreden 1933 bis 1945, Propylaën Verlag, 1974, p. 169. 9. jeanbeland@my-deja.com, «Réponse aux documents sur le site de G.Karmasyn», fr.soc.histoire, 26 décembre 2000, Message-ID: <92af4b$gjk$1@nnrp1.deja.com>. 10. Cités par Jamie McCarthy, «Ausrotten Definition (1/2)», alt.revisionism, 28 mai 1996, Message-ID: <jamie-2805961753180001@clmx45.dial.voyager.net>. L’autre article du même auteur sur le même sujet, est également pertinent: Jamie McCarthy, «Ausrotten Definition (2/2)», alt.revisionism, 28 mai 1996, Message-ID: <jamie-2805961826470001%40clmx63.dial.voyager.net>. On notera que Jamie McCarthy répondait déjà à l’époque à Jean-François Beaulieu… 11. Rapport du Dr Hans-Joachim Kausch du 26 juin 1943, cité par Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, Fayard, 1988, p. 330. 12. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanschauung, DVA, 1991, p. 72. On trouvera des extraits de ces discours ici 13. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanschauung, DVA, 1991, p. 75. 14. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanschauung, DVA, 1991, p. 75. 15. Ian Kershaw, Hitler 1936-1945, Flammarion, 2000, p. 915. 16. Hans-Heinrich Wilhelm, «Hitlers Ansprache vor Generalen und Offizieren am 26. Mai 1944», Militärgeschichtliche Mitteilungen, 2, 1976, p. 156. À toutes fins utiles, la première partie du discours est, dans sa version originale, la suivante: «Indem ich den Juden entfernte, habe ich in Deutschland die Möglichkeit irgendeiner revolutionären Kernbildung oder Keimzellenbildung beseitigt. Man kann mir natürlich sagen: Ja, hätten Sie das nicht einfacher - oder nicht einfacher, denn alles andere wäre komplizierter gewesen, aber humaner lösen können?». 17. Ian Kershaw, Hitler 1936-1945, Flammarion, 2000, p. 926. 18. Cité par Christopher Browning, Nazi Policy, Jewish Workers, German Killers, Cambridge University Press, 2000, p. 152. 19. Ulrich von Hassel, Journal d’un conjuré 1938-1944, Belin, 1996, p. 323. 20. Ulrich von Hassell, Vom anderen Deutschland. Aus den nachgelassenen Tagebüchern 1938-1944, Zürich, 1947, p. 314. 21. La Bible de Jérusalem, éditions du Cerf, 1998. 22. Heinz Boberach (Hrsg.), Meldungen aus dem Reich 1938–1945. Die geheimen Lageberichte des Sicherheitsdienstes der SS, Herrsching, 1984, Band 17, p. 6734–6740, cité par Norbert Frei, Der Führerstaat: nationalsozialistische Herrschaft 1933 bis 1945, Munich: Deutscher Taschenbuch Verlag, 2001, p. 271. 23. cité par Richard Schultz, «The Ausrotten Files: Martin Luther and Friends», alt.revisionism, 9 juillet 1997, Message-ID: <5pvtie$f5u@cnn.cc.biu.ac.il>. 24. Ian Kershaw, Hitler 1936-1945, Flammarion, 2000, p. 978-979.

Ausrottung - ausrotten

Extermination - exterminer, en allemand


Les négationnistes sont confrontés à quelques difficultés majeures: les déclarations des dirigeants nazis, de témoins allemands, de documents qui font état de l’extermination des Juifs, de la nécessité d’exterminer les Juifs, du fait que les Juifs sont en train d’être exterminés, du fait qu’ils ont été exterminés. Nous avons donné de nombreux exemples de telles déclarations.

L’un des mots qui revient le plus souvent dans ces déclarations, le substantif Ausrottung, signifie une seule chose en allemand lorsqu’il s’applique à des êtres vivants: l’extermination de ceux-ci. Le verbe correspondant, ausrotten, exterminer, apparaît également sous sa forme passive ou conjuguée: ausgerottet. Insistons: appliqué à des êtres vivants, le mot Ausrottung n’a jamais signifié autre chose qu’extermination. Dire à un Allemand que «ausrotten» des êtres vivants ne signifie pas les exterminer, c’est comme de dire à un Anglais que «dog» signifie en fait «chat».

Il arrive souvent que les négationnistes, devant des documents accablants, décident de prétendre sans la moindre preuve que ces documents sont des faux. Ils peuvent difficilement se livrer à cet exercice ridicule pour tous les documents qui mentionnent l’Ausrottung des Juifs. Aussi ont-ils adopté une autre stratégie: la négation de la langue allemande. Il se trouve que par son éthymologie, ausrotten peut signifier, appliqué à des concepts (mais jamais à des êtres vivants): extirper. Ce sens, plus rare, est pris comme prétexte par les négationnistes pour nier le sens d’extermination de Ausrottung dans les déclarations nazies. Cela est assez pitoyable, notamment parce que «extirper» a le plus souvent un sens radical (que le Robert rend par: «faire disparaître complètement»). La liste des synonymes de «extirpation» proposée par le Dictionnaire Electronique des Synonymes comprend une part de termes qui ne souffrent aucune ambiguïté (éradication, extermination, liquidation, destruction, anéantissement) et pour «extirper», la situation est la même (exterminer, supprimer, détruire, anéantir). En anglais par exemple, «extirpation» a exclusivement le sens de «extermination»: l’extinction d’une espèce est communément désignée par extirpation of species. Difficile de faire plus radical. Autrement dit, traduire (mal) Ausrottung par «extirpation» n’en édulcore même pas le sens meurtrier!

Nous allons cependant examiner la contestation négationniste du sens premier et principal de «Ausrottung», en utilisant un exemple d’une telle dénégation, stratégie qui fait en général se plier de rire tous les germanophones.

A l’attention de ces derniers, voici d’ailleurs une définition extraite d’un dictionnaire allemand:

«ausrotten, rottet aus, hat ausgerottet: jmdn., etw. VERNICHTEN, völlig beseitigen: Ungeziefer, Unkraut a.; EIN VOLK, die Ketzer (mit Feuer und Schwert) a.; ein Atomkrieg kœnnte die Menschheit a.; das Verbrechertum (mit Stumpf und Stiel) a.; d. Aberglauben, Irrtum, falsche Lehre, übel (mit der Wurzel) a.; die Wurzeln des übels a.; diese Gewohnheit, Unsitte ist schwer auszurotten; [die englische Arbeiterklasse] ist fest überzeugt, daß...die Allianz der Arbeiter aller Länder schließlich den Krieg ausrotten wird (Marx, Bürgerkrieg 30); dazu Ausrotter, der;»1

Paroles d’Himmler

Le 4 octobre 1943, le Reichsfürher SS Heinrich Himmler s’exprimait devant un parterre de dignitaires nazis, des Gruppenführers à Posen. Himmler leur tint le discours suivant:

«Je parle de l’évacuation des juifs, à l’extermination du peuple juif. C’est une des choses qu’il est aisé d’exprimer : "Le peuple juif est en train d’être exterminé," déclare chaque membre du Parti, "Effectivement, c’est une partie de nos plans, l’élimination des juifs, l’extermination, nous l’accomplissons... peuh! Une bricole! Et puis ils viennent, 80 millions de braves Allemands, et chacun a son «bon» Juif. Evidemment, les autres, ce sont des porcs, mais celui-là, c’est un Juif de première qualité. Pas un d’eux n’a vu [les cadavres], pas un n’était sur place. La plupart d’entre vous savent ce que c’est que de voir un monceau de cent cadavres, ou de cinq cents, ou de mille. Etre passés par là, et en même temps, sous réserve des exceptions dues à la faiblesse humaine, être restés corrects, voilà ce qui nous a endurcis. C’est là une page de gloire de notre histoire, une page non écrite et qui ne sera jamais écrite.»2

L’expression utilisée par Himmler, «die Ausrottung des jüdischen Volkes» ne souffre pas la moindre ambiguïté: l’extermination du peuple juif (jusqu’à preuve du contraire, il s’agit bien d’êtres vivants...). Elle est répétée: «Das jüdische Volk wird ausgerottet», le peuple juif est en train d’être exterminé. Non seulement le sens intrinsèque de l’expression ne peut être contesté, mais le contexte dans lequel le mot «Ausrottung» est utilisé souligne un peu plus que l’on parle de meurtres. Ce contexte est systématiquement passé sous silence par les négationnistes. Himmler parle de «monceaux de cadavres». Et c’est bien de cela qu’il s’agit. D’autre part, le passage cité ci-dessus est précédé des paroles suivantes:

«Je désire aussi vous parler en toute franchise d’un sujet particulièrement grave... devant vous, publiquement. Entre nous, il est possible d’en parler, mais nous n’en parlerons jamais en public. De même que nous n’avons pas hésité le 30 juin à exécuter l’ordre qui nous avait été donné de mettre contre le mur et de fusiller des camarades qui avaient failli, de même nous n’en avons jamais parlé et nous n’en parlerons jamais. C’était Dieu merci, naturellement une question de tact, et je suis content de constater qu’il nous est propre ce tact, qui fit que nous n’en avons jamais discuté entre nous, que nous n’en avons jamais parlé. C’était épouvantable pour chacun, et, cependant, chacun de nous savait que nous le referions si de tels ordres étaient donnés, et si c’était nécessaire.»3

L’événement auquel Himmler fait allusion, la Nuit des Longs Couteaux, le 30 juin 1934, vit commettre l’assassinat par les Nazis d’un certain nombre de prétendus opposants politiques d’Hitler (et surtout d’Himmler, Goering, Heydrich et Goebbels…), principalement, mais pas exclusivement, des SA. Là encore il s’agit de meurtres. La mention de l’Ausrottung du peuple juif est ainsi encadrée par des références claires à des actes d’assassinats.

Les négationnistes se livrent à des contorsions rhétoriques embrouillées pour tenter de nier la signification de Ausrottung dans ce discours d’Himmler4. Leur plus grande malhonnêteté consiste cependant à passer sous silence un passage, que nous n’avons pas encore cité, et qui suit les extraits mentionnés plus haut. En effet, Himmler rajoute:

«Nous avions le droit moral, nous avions le devoir envers notre peuple, de tuer (umbringen) ce peuple qui voulait nous tuer. […] nous exterminons un bacille (den Bazillus ausrotten)»5

Au delà du sens habituel de Ausrottung, au delà du contexte dénué d’ambiguité dans lequel Himmler emploie le terme, Himmler a donc lui-même très explicitement posé l’équivalence: l’Aurottung du peuple juif, c’est leur assassinat (umbringen n’a jamais eu d’autre signification que «tuer »).

Avant de poursuivre, il convient de signaler que Himmler livre dans le discours cité ci-dessus une clef au décodage du langage nazi: dans de nombreux documents à partir de l’automne 1941, il est fait référence à l’«évacuation» des Juifs. Ce codage qui cherche parfois à remplacer d’autres expressions de dissimulation devenues trop transparentes (comme «traitement spécial»6) est ici explicité par Himmler, «l’évacuation des Juifs» (die Judenevakuierung) signifie «l’extermination du peuple juif» (die Ausrottung des jüdischen Volkes), c’est à dire leur assassinat.

Himmler lui même revient sur le sujet dans un autre discours, deux jours plus tard, le 6 octobre 1943, toujours à Posen, cette fois devant un parterre de Reichsleiters et de Gauleiters, le gratin de la hiérarchie nazie. De nouveau, Himmler aborde l’extermination des Juifs en termes parfaitement clairs:

«Je vous demande avec insistance d’écouter simplement ce que je dis ici en petit comité et de ne jamais en parler. La question suivante nous a été posée: “Que fait-on des femmes et des enfants?” — Je me suis décidé et j’ai là aussi trouvé une solution évidente. Je ne me sentais en effet pas le droit d’exterminer les hommes — c’est à dire, donc, de les tuer ou de les faire tuer — et de laisser grandir les enfants qui se vengeraient sur nos enfants et nos descendants. Il a fallu prendre la grave décision de faire disparaître ce peuple de la terre.»7

Il convient d’en citer la version originale (les passages en majuscule sont soulignés par l’auteur du présent texte):

«Ich bitte Sie, das, was ich Ihnen in diesem Kreise sage, wirklich nur zu hören und nie darüber zu sprechen. Es trat an uns die Frage heran: Wie ist es mit den Frauen und Kindern? - Ich habe mich entschlossen, auch hier eine ganz klare Lösung zu finden. Ich hielt mich nämlich nicht für berechtigt, die Männer AUSZUROTTEN - sprich also, UMZUBRINGEN [!] oder umbringen zu lassen - und die Rächer in Gestalt der Kinder für unsere Söhne und Enkel groß werden zu lassen. Es mußte der schwere Entschluß gefaßt werden, DIESES VOLK VON DER ERDE VERSCHWINDEN ZU LASSEN.»8

Une fois encore, Himmler lui-même explicite le sens du verbe ausrotten: tuer, faire tuer, faire disparaître de la terre. Les négationnistes restent forcément silencieux devant ce discours ou tentent de suggérer qu’il ne serait pas authentique, bien que le texte en ait été retrouvé parmi de nombreux autres papiers personnels de Himmler et qu’aucun des participants n’en ait jamais contesté le contenu. Laissons de coté ces tentatives pathétiques.

Soulignons non seulement qu’il existe d’autres discours d’Himmler où il parle de l’Ausrottung des Juifs, mais que Ausrottung et ausrotten émaillent de nombreux propos d’autres nazis dans des contextes où le sens d’assassinat est évident, notamment lorsqu’il est utlisé en conjonction avec Vernichtung (anéantissement/annihilation) et vernichten (anéantir), termes absolument impossible à travestir. Nous fournissons sur PHDN une collection de citations qui en contient de nombreux exemples.

Un exemple pathétique de travestissement

En 1995 et 1996 sévissait sur les forums de discussion Usenet un négationniste canadien, Jean-François Beaulieu, dont les traductions se retrouvent sur plusieurs sites négationnistes. Périodiquement il réapparaît sous un nouveau pseudonyme. De avril 2000 à février 2001 il s’est manifesté sous le pseudonyme de «jeanbeland», postant depuis un web-café à Dublin. Confronté aux discours d’Himmler, Beaulieu tentait, le 26 décembre 2000, de s’en dépétrer en contestant la signification de «ausrotten». Voici ce qu’il écrivait:

Le premier dictionnaire allemand-anglais que j’ai ouvert donnait la définition suivante:

Langenscheidt’s Encyclopaedic Dictionary (1974), German-English, Vol I, p. 182: “ausrotten 2. (Volk, Rasse, etc.) exterminate, wipe out, extirpate; diese Krankheit rottete die ganze Bevœlkerung aus: this disease wiped out the entire population; die Urbevœlkerung des Landes wurde ausgerottet: the native population of the country was exterminated.”

Le mot Ausrotten était donc défini ici comme «extirper, exterminer, balayé en dehors», sans autre spécification. Il ne spécifiat [sic] pas de différence entre les choses et les personnes. Que des dictionnaires récents, 50 ans après la guerre puissent ne donner que «exterminer» comme définition, c’est possible. Mais de toute évidence ce n’est pas le cas de tous les dictionnaires.9

Cette tentative de détournement du sens de «ausrotten» est un exemple paradigmatique de la mauvaise foi et des manipulations des négationnistes. Ainsi qu’on va le voir, Jean-François Beaulieu alias jeanbeland se tire une balle dans le pied...

Reprenons la traduction (vers l’anglais) donnée par Jean-François Beaulieu morceau par morceau:

«ausrotten 2. (Volk, Rasse, etc.) exterminate, wipe out, extirpate»

En français: «ausrotten 2. (un peuple, une race) exterminer, anéantir, extirper». Pour les esprits chagrins, nous avons consulté le Collins Robert Comprehensive English-French Dictionnary (Harper Collins Publishers, 1995) pour la traduction de «wipe out». Nous y lisons que pour une ville, des gens, une armée, «wipe out» est synonyme de «annihilate», traduit par «anéantir». Ce n’est pas un hasard. Nous reviendrons plus bas sur la traduction de «wipe out» par Jean-François Beaulieu. On aura cependant remarqué que Beaulieu ne fournit pas les traductions dans le même ordre que l’original...

Beaulieu continue de recopier son dictionnaire et donne les exemples:

«diese Krankheit rottete die ganze Bevœlkerung aus: this disease wiped out the entire population; die Urbevœlkerung des Landes wurde ausgerottet: the native population of the country was exterminated.»

En français, ces dernières phrases signifient:  «Cette maladie a anéanti toute la population; la population indigène de ce pays a été exterminée.»

«Exterminer une population»: comme exemple, on ne pouvait faire plus pertinent! Car, «ausrotten», ainsi que tous les dictionnaires l’expliquent, éventuellement par de tels exemples, appliqué à des êtres vivants, signifie «exterminer» et seulement cela. Appliqué à des objets inanimés ou à des abstractions, «ausrotten» peut signifier «extirper» (ou plus banalement faire disparaitre).

Les propres exemples que donne le négationniste Jean-François Beaulieu le confirment.

Examinons à présent comment Beaulieu a rendu compte d’une entrée qui confirme le contraire de ce qu’il soutient... Beaulieu écrit que:

«Le mot 'Ausrotten’ était donc défini ici comme -extirper»

Il s’agit du «extirpate» anglais.

«exterminer»

Il s’agit du «exterminate» anglais.

On aura noté que le premier sens donné par le dictionnaire utilisé par Beaulieu est «exterminer» en premier et «extirper» en troisième, mais que Beaulieu met «extirper» en première position lorsqu’il donne les équivalents français de la traduction anglaise. Histoire de faire croire que c’est le sens commun. Ce qui est faux.

Voici enfin comment le négationniste Beaulieu traduit «wipe out»:

«balayé en dehors»

Bien que le sujet ne s’y prête guère, il est indéniable que cette traduction de «wipe out» (sensé traduire le «ausrotten» allemand) par Jean-François Beaulieu appartient au registre comique.

Beaulieu traduit «wipe out» par «balayé en dehors». Or quel est l’exemple en allemand et en anglais (donné par Beaulieu lui-même!) qui utilise «wipe out»?

«diese Krankheit rottete die ganze Bevœlkerung aus»
«this disease wiped out the entire population»

Cela, à en croire Beaulieu, signifierait donc: «Cette maladie a balayé en dehors toute la population».

De qui se moque-t-on? Pourquoi pas «Staline a balayé en dehors des millions d’Ukrainiens»? De toutes évidences, non seulement nous avons affaire à un négationniste, mais également à un imbécile qui prend ses lecteurs pour ce qu’il est lui-même.

La bonne traduction est bien: «Cette maladie a ANéANTI toute la population».  «Wipe out» signifie bien «anéantir». La tentative pathétique par Beaulieu de travestir le sens de «wipe out» est la meilleure illustration qui soit de ce que vaut son discours, et celui des autres négationnistes, sur «ausrotten»: mauvaise foi et falsifications.

En plusieurs années de lectures de médiocrités négationnistes, nous n’en avions pas vu une qui nous fasse autant rire que la proposition de Beaulieu: «Cette maladie a balayé en dehors toute la population»! Et Dieu sait que nous en avons lu des choses grotesques sous la plume des négationnistes...

Beaulieu, en contradiction flagrante avec les exemples qu’il donnait, poursuit:

«[…] sans autre spécification. Il ne spécifiait pas de différence entre les choses et les personnes.»

Pourtant, les exemples donnés par Beaulieu lui-même sont clairs: appliqué à des gens, ausrotten signifie les exterminer.

Tous les dictionnaires expliquent que «ausrotten» appliqué à des êtres vivants signifie «exterminer» et qu’appliqué à des objets inanimés ou à des abstractions, signifie «extirper».

En français, le verbe «tuer» signifie bien des choses, et ce n’est pas parce que «tuer le temps» signifie s’occuper, passer le temps, que tuer appliqué à des êtres vivants ne signifie pas les faire mourir. Le cas de «ausrotten» relève exactement de la même analyse.

Mais, puisque Beaulieu cite le Langenscheidt’s Encyclopaedic Dictionary (1974), il devrait savoir que son équivalent Allemand-Français existe: le Grand Dictionnaire Langenscheidt (en deux volumes, publié par Larousse en 1979). Et que lit-on comme traduction pour «ausrotten» et «ausrottung» à la page 103 du second volume?

ausrotten [appliqué aux] Lebewesen: exterminer
Ausrottung [appliqué aux] Lebewesen: extermination

«Lebewesen» signifie évidemment «êtres vivants». Ce n’est vraiment pas de chance pour les négationnistes...

De plus, le dictionnaire en question traduit «extermination» par «ausrottung; vernichtung» et «exterminer» par «ausrotten; vernichten» (page 387 du premier volume).

Les auteurs, Karl Sachs, Césaire Villate, Erich Weiss (Docteur ès lettres Professeur à la Wirtschaftsuniversität Wien à Vienne) font-ils, pour fournir un matériel si contraire aux affabulations négationnistes, partie d’un complot judéo-maçonnique?

Et Beaulieu de conclure sur le contenu des dictionnaires:

«Que des dictionnaires récents, 50 ans après la guerre puissent ne donner que 'exterminer' comme définition, c’est possible. Mais de toute évidence ce n’est pas le cas de tous les dictionnaires.»

Prétendre, sans la moindre démonstration (et pour cause!) que la langue a tellement changé en 50 ans que «exterminer» ne signifie plus «exterminer» relève évidemment d’une stratégie de la dernière chance... Beaulieu soutiendrait-il que «Juden» qui signifie «Juifs» avait un autre sens il y a cinquante ans? Une fois de plus on constate que lorsqu’ils sont acculés, les négationnistes ont recours aux arguties les plus ridicules.

Aucun dictionnaire ne traduit, à notre connaissance, «ausrotten» uniquement par «exterminer». Mais tous les dictionnaires traduisent et depuis très longtemps, «ausrotten» par «exterminer» dès qu’il s’agit de personnes, d’êtres vivants.

C’est le cas du Grappin (Larousse) de 1963. C’est le cas du Bertaux & Lepointe (Hachette) de 1941. En 1910, le Nouveau dictionnaire Allemand-français (Delahain Frères) donne comme exemple particulièrement pertinent: «ausrottungskrieg = guerre d’extermination».

Ausrotten signifie clairement et principalement «exterminer». Et uniquement cela dans le cas d’êtres vivants. Et ce depuis bien plus de 50 ans. Prenons des dictionnaires Allemand-Anglais...

Le Muret-Sanders dans son édition Berlin-Schœneberg de 1906, puis dans son édition de 1931 Leipzig:

Edition de 1906
aus-rotten 1. Unkraut zc. ~
        (ausroden) to root out or up, to outroot, to uproot
  Volksstaemme, Wœlfe zc.:
        to exterminate.
C’est à dire en français:
  Mauvaise herbe ~
        déraciner, extirper
  Peuples, loups:
         exterminer

Edition de 1931
ausrotten Unkraut, _fig._ ein Laster etc.:
        to root out, extirpate, eradicate;
  ein Uebel:
        to stamp out, to put down;
  Volksstaemme:
        to exterminate, wipe out10
C’est à dire en français:
  mauvaise herbe, fig. vice, etc.:
        déraciner, extirper, éradiquer
  un mal:
        détruire, supprimer
  Peuples:
        exterminer, anéantir

Nous vous épargnons la version de 1974...

A chaque fois que ausrotten concerne des gens ou des êtres vivants, la traduction est la même: exterminer, que ce soit en 2001, en 1936 ou en 1906, n’en déplaise au négationniste Beaulieu.

Exterminer, anéantir: «ausrotten» et autres vocables du meurtre dans les documents allemands

Dans le Bertaux & Lepointe, si l’on regarde par quoi est traduit «exterminer» en Allemand on lit:

vertilgen, ausrotten, vernichten

Et justement, on retrouve chacune de ces trois expressions dans des documents allemands! Mais peut-être que les négationnistes vont prétendre que le mot et la notion d’extermination n’existent pas en allemand...

Le 26 juin 1943, le Dr Hans-Joachim Kausch écrit:

«Juden wurden wie die Wanzen VERTILGT»
«Les Juifs ont été exterminés comme des punaises»11

Le 30 janvier 1939, Hitler annonce la  «Vernichtung» (l’anéantissement) de la race juive en cas de guerre mondiale12. Et lorsque le 8 novembre 1942, Hitler cite de nouveau sa «prophétie» du 30 janvier 1939, il utilise non pas «Vernichtung», mais  «Ausrottung»13. Pour Hitler, «Ausrottung» de la «juiverie» et «Vernichtung» de la race juive sont bien synonymes.

Quand Hitler dit ce 8 novembre 1942:

«Wenn das Judentum sich etwa einbildet, einen internationalen Weltkrieg zur AUSROTTUNG der europäischen Rassen herbeiführen zu können, dann wird das Ergebnis nicht die AUSROTTUNG der europäischen Rassen, sondern die AUSROTTUNG des Judentums in Europa sein»14

Est-ce que cela signifie (pour suivre les négationnistes germanophoniquement-handicapés comme Beaulieu)

«Si la juiverie s’imagine, par exemple, pouvoir fomenter une guerre mondiale internationale pour extirper les races européennes, alors son résultat ne sera pas l’extirpation des races européennes, mais l’extirpation de la juiverie en Europe.»

ou bien plutôt:

«Si la juiverie s’imagine, par exemple, pouvoir fomenter une guerre mondiale internationale pour exterminer les races européennes, alors son résultat ne sera pas l’extermination des races européennes, mais l’extermination de la juiverie en Europe.»

Franchement, qui les négationnistes croient-il tromper?

Qui va nous faire croire que la seule chose dont Hitler croit menacées les «races européennes» c’est «l’extirpation» et pas la mort?

Le 26 mai 1944, Hitler prononçait un discours à l’Obersalzberg devant des généraux et des officiers supérieurs. Hitler y glose sur «la vie [qui] n’est qu’intolérance perpétuelle» que la nature «détruit [vernichtet] tout ce qui est incapable de vivre», y parle des Juifs comme d’un «corps étranger» qu’il avait été essentiel de chasser même si tout le monde n’avait pas compris pourquoi il devait procéder «de manière aussi brutale et implacable». Il en arrive au point clé de son discours:

«En supprimant les Juifs, j’ai éliminé en Allemagne la possibilité de créer une sorte de cœur ou de noyau révolutionnaire. Naturellement, vous pourriez dire: d’accord, mais pourquoi ne pas l’avoir fait plus simplement, ou non pas plus simplement, puisque tout le reste eut été plus compliqué, mais avec plus d’humanité? Messieurs, nous sommes engagés dans un combat à mort. Si nos adversaires sortaient victorieux de ce combat, le peuple allemand serait éradiqué. Le bolchevisme massacrerait des millions, des millions et des millions de nos intellectuels. Qui échapperait à une balle dans la nuque serait déporté. Les enfants des classes supérieures seraient enlévés et éliminés. Toute cette bestialité a été organisée par les Juifs»15

Et quel est l’orginal Allemand de la dernière partie?

«Meine Herren Offiziere, wir stehen in einem Kampf auf Leben und auf Tod. Wenn in diesem Kampf unsere Gegner siegen, würde das deutsche Volk AUSGEROTTET werden. Der Bolschewismus würde Millionen und Millionen und Millionen unserer Intellektuellen abschlachten. Was nicht durch Genickschuß stürbe, würde abtransportiert. Die Kinder höherer Schichten würden wegkommen und beseitigt werden.»16

Donc, dans ce combat à mort, si les Allemands perdent, le peuple allemand sera «ausgerottet» par les bolcheviques, par le massacre de millions et de millions d’intellectuels, la déportation, l’élimination des enfants. Qui osera faire croire que le sens qu’Hitler donne à «ausrotten» n’est pas celui d’éradication physique, d’extermination?

Ce qui est intéressant dans le contexte de ce discours, c’est qu’Hitler continue et cite une nouvelle fois sa «prophétie» de 1939 et reprenant sa menace: en cas de guerre ce ne serait pas la nation allemande qui serait «ausgerottet» mais la «juiverie»17. Etant donnée la description que Hitler vient de faire de ce que serait l’«ausrottung» du peuple allemand, ce qu’il entend par l’«ausrottung» des Juifs devient clair: des millions de morts, des balles dans la nuque, des déportations, l’élimination des enfants: exactement ce que les nazis ont fait subir aux Juifs d’Europe!

Quand d’autres Allemands veulent parler de l’extermination des Juifs, ils utilisent régulièrement le mot «ausrottung». Par exemple, l’historien allemand Andreas Hillgruber a écrit un article en 1979 dans la revue d’histoire German Studies Review (vol. II n. 3, oct. 1979). Son article portait sur les fondements idéologique de la politique nationale-socialiste d’extermination des Juifs. Il intitule son article «Die Ideologisch-dogmatische Grundlage der nationalsozialistischen Politik der AUSROTTUNG der Juden in den besetzten Gebieten der Sowjetunion in ihre Durchführung 1941-1944».

De toutes façons, lorsque des Allemands parlaient de meurtre et d’extermination à l’époque, ils utilisaient le mot qui leur venait naturellement à l’esprit: ausrotten et ses dérivés.

Le 7 août 1941, un ancien vendeur de Brême qui faisait partie du Bataillon 105 de la Police de Réserve affecté aux pays baltes, écrit à sa femme:

«Ici, tous les Juifs sont abattus. Partout de telles actions ont lieu. Hier, dans la nuit, 150 Juifs d’ici ont été exécutés, hommes, femmes, enfants, tous tués. Les Juifs sont en train d’être totalement exterminés.»

Voici la version originale allemande:

«Hier werden sämtliche Juden erschossen. überall sind solche Aktionen in Gange. Gestern nacht sind aus diesem Ort 150 Juden erschossen, Männer, Frauen und Kinder, alles umgelegt. Die Juden werden gänzlich AUSGEROTTET»18

On comparera évidemment le vocabulaire utilisé à la citation de Himmler du 6 octobre. Seuls des menteurs et/ou des imbéciles peuvent soutenir que «ausrotten» ne signifie pas dans ce contexte «exterminer».

Ulrich von Hassel, longtemps ambassadeur d’Allemagne en Italie, et l’un des participants à l’attentat de juillet 1944 contre Hitler écrit dans son journal le 15 mai 1943 à Ebenhausen:

«Rapports bouleversants sur la Pologne de la part du bon Frauendorfer. […] la SS continue de se comporter en Pologne d’une façon honteuse qui dépasse l’imagination. d’innombrables juifs, en tous cas des centaines de milliers, sont gazés dans des installations spéciales. […] Pendant ce temps, les malheureux survivants juifs du ghetto de Varsovie sont passés à la lutte armée, ce qui a entraîné de violents combats dont l’issue probable est leur extermination totale par les SS. Hitler a fait de l’Allemand une bête sauvage exécrée dans le monde entier.»19

La version allemande originale de l’avant-dernière phrase est:

«Inzwischen setzte sich der unglücklich Judenrest in Warschau zur Wehr,und es kam zuschweren Kämpfen,die Wohl zur völligen AUSROTTUNG durch die SS führen werden.»20

Dans le contexte de ce qu’écrit von Hassell, qui oserait soutenir que le sens qu’il accorde à «ausrottung» est autre chose que celui d’«extermination»?

En 1941, l’anatomiste Hermann Voss haïssait tellement le Polonais que dans son journal, retrouvé, il consigna ses fantasmes de meurtre de masse du peuple polonais. Il expliqua notamment qu’il aimerait voir tous les Polonais brûler dans des fours. Ce rêve d’extermination, il le reformula notamment dans deux phrases:

«Wir müssen sie vernichten (nous devons les anéantir).»

«Das polnische Volk muß ausgerottet werden (le peuple polonais doit être exterminé).»

Compte tenu du contexte, l’équivalence vernichten-anéantir / ausrotten-exterminer est non seulement établie, mais le sens de ausrotten exposé très crûment dans le désir de Voss de mettre à mort tous les Polonais et de brûler leurs cadavres. PHDN fournit les citations complètes avec leurs sources :
https://phdn.org/histgen/nazisme/voss-ausrottung.html

Le Sicherheitsdienst, service de sécurité sous l’autorité de Himmler, scrute l’opinion allemande discrètement jusqu’à la fin de la guerre. A la toute fin de celle-ci, en avril 1945, elle mentionne dans un long rapport l’angoisse d’anéantissement qui saisit une partie de la population qui tente cependant de se rassurer. On lit dans ce rapport:

«Wohl werde da und dort krampfhaft versucht, sich selbst damit zu beruhigen, daß es vielleicht am Ende doch nicht so schlimm werde. Schließlich könne ein 80-Millionen-Volk nicht bis zum letzten Mann, bis zur letzten Frau und bis zum letzten Kind AUSGEROTTET werden.»22

Cela ne peut se traduire évidemment que par:

«Il est vrai qu’ici et là, on tente désespérément de se rassurer en se disant qu’en fin de compte, la situation ne sera peut-être pas si grave. Après tout, un peuple de 80 millions de personnes ne peut pas être exterminé jusqu’au dernier homme, jusqu’à la dernière femme et jusqu’au dernier enfant.»

Il faut évidemment être de la plus répugnante mauvaise foi pour prétendre qu’ici (comme dans tous les exemples concernant des êtres vivants) ausrotten ne signifierait pas «exterminer», c’est-à-dire mettre à mort en masse. Dans son ouvrage, Croire et Détruire, l’historien Christian Ingrao, commentant ce passage, y voit l’expression d’une «angoisse eschatologique de la disparition totale».

Ce n’est évidemment pas limité au seul vocabulaire nazi. Ouvrons une Bible. Lisons (Jérémie, 44:11):

«C’est pourquoi, ainsi parle Yahvé Sabaot, le Dieu d’Israël. Voici, je vais me tourner contre vous pour votre malheur, pour exterminer tout Juda»21

Et comment Martin Luther a-t-il traduit le même passage?

«Darum spricht der HERR Zabaoth der Gott Israel also Sieh Jch wil mein Angesicht wider euch richten zum unglueck und gantz Juda sol AUSGEROTTET werden.»23

Si même Martin Luther contredit les négationnistes...

Pour finir, une devinette

Cette devinette est à poser aux candidats négationnistes qui s’essaieraient à la contestatation de la signification de «Ausrottung», malgré le ridicule dont ils se couvriront alors inévitablement.

Dans la journée du 20 juillet 1944, eut lieu un attentat contre Hitler, un attentat pour le tuer, l’éliminer, le faire mourir, mettre fin à sa vie, achever son existence, en un mot: l’exterminer. L’attentat échoua. Hitler fit exécuter, tuer, éliminer, trucider, la plupart des participants à l’attentat.

Dans la nuit du 21 juillet, Hitler parla à la radio. Il n’était pas content. Allez savoir pourquoi... Il déclara:

«Une minuscule clique d’officiers stupides, ambitieux, sans scrupules mais aussi criminels, a comploté de me AUSZUROTTEN en même temps que presque tout l’état-major des forces armées allemands»

Cette fois-ci, ajoutait-il, la

«minuscule bande d’éléments criminels allait être AUSGEROTTET sans merci»24

Question à poser au candidat négationniste: qu’est-ce que Hitler entendait par ces deux conjugaisons du verbe «ausrotten»?

1) Chatouiller le nombril?
2) Payer un bon restau par Goering?
3) Balayer en dehors...?
4) autre (par exemple, au hasard: tuer/exterminer)?

L’expérience nous a montré qu’en général, on n’obtient pas de réponse...


Liens

The Holocaust History Project propose une réfutation détaillée des falsifications négationnistes à propos du discours d’Himmler du 4 octobre 1943 ainsi que du sens de «Ausrottung»: http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/himmler-poznan/ausrotten.shtml

On trouvera sur le site Nizkor une page analysant la tentative par l’écrivain David Irving passé au négationnisme, de travestir la signification de Ausrottung:
http://www.nizkor.com/hweb/people/i/irving-david/ausrotten/


Bonus!

À l’attention des lecteurs curieux et des négationnistes égarés, deux images édifiantes, la première étant la couverture d’un ouvrage allemand sur la disparition des mammouths, la seconde est tirée du Encyclopedic Dictionary of Landscape and Urban Planning. Multilingual Reference Book in English, Spanish, French, and German (Klaus-Jürgen Evert, ed., Berlin & Heidelberg: Springer-Verlag, 2010, p. 32O), un dictionnaire encyclopédique multilingue dans le domaine de la planification urbaine et paysagère (domaine noyauté, comme chacun sait, par des agents sionistes et des comploteurs juifs). Il y a de quoi «s’amuser» avec les idioties négationnistes sur «Ausrottung», non?

Un dernier pour la route…

Martin Durrell a été titulaire de la Chaire d’Allemand de l’Université de Manchester. Il a publié en 2010, aux très perstigieuses Cambridge University Press, un ouvrage intitulé Using German Synonyms (ISBN 0-521-46552-4). La page consacrée aux synonymes de töten (tuer) commence ainsi:

 
Notes

1.Wörterbuch der Deutschen Gegenwartssprache, Hrsg. Ruth Klappenbach und Wolfgang Steinitz, Berlin, Akademie Verlag, 1964. Cité par Gord McFee, «Re: Voltaire», alt.revisionism, 28 août 1999, Message-ID: <37e510d4.7221430@news3.ibm.net>. Il s’agit d’un des principaux ouvrages de référence de la langue allemande. Une version en ligne existe évidemment, notamment pour ausrotten et Ausrottung.

2. On trouvera un enregistrement de ce discours ici: https://www.h-ref.de/personen/himmler-heinrich/himmler-in-posen.php. On trouvera une retranscription exacte du discours ici: http://www.nizkor.com/hweb/people/h/himmler-heinrich/posen/oct-04-43/ausrottung-transc-nizkor.html.

3.Ibid.

4. C’est notamment le cas du nazi autoproclamé Vincent Reynouard, dont nous avons décortiqué les malhonnêtetés à propos du discours d’Himmler du 4 octobre 1943, dans le cadre d’une analyse (accompagnée des réfutations évidentes) relative à des mensonges que Reynouard a prétendu relever sur PHDN: https://phdn.org/negation/bacasable/phdnmcritiques.html. Notre étude des falsifications de Reynouard sur le discours d’Himmler en constitue la huitième partie: https://phdn.org/negation/bacasable/phdnmcritiques.html#part8

5. Voir note 2.

6. A ce sujet, voir Eugen Kogon, Herrmann Langbein, Adalbert Rückerl, Les chambres à gaz secret d’état, Seuil, Points Histoire, 1987, surtout le chapitre consacré au langage codé. Voir aussi Georges Wellers, «Le “traitement spécial” — “Sonderbehandlung” — qu’est-ce que c’est?», dans Serge Klarsfeld (ed), Mémoire du génocide, CDJC, 1987.

7. D’après l’original en allemand, Bradley F. Smith et Agnes F. Peterson, Heinrich Himmler Geheimreden 1933 bis 1945, Propylaën Verlag, 1974, p. 169.

8.Ibid.

9. jeanbeland@my-deja.com, «Réponse aux documents sur le site de G.Karmasyn», fr.soc.histoire, 26 décembre 2000, Message-ID: <92af4b$gjk$1@nnrp1.deja.com>.

10. Cités par Jamie McCarthy, «Ausrotten Definition (1/2)», alt.revisionism, 28 mai 1996, Message-ID: <jamie-2805961753180001@clmx45.dial.voyager.net>. L’autre article du même auteur sur le même sujet, est également pertinent: Jamie McCarthy, «Ausrotten Definition (2/2)», alt.revisionism, 28 mai 1996, Message-ID: <jamie-2805961826470001%40clmx63.dial.voyager.net>. On notera que Jamie McCarthy répondait déjà à l’époque à Jean-François Beaulieu…

11. Rapport du Dr Hans-Joachim Kausch du 26 juin 1943, cité par Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, Fayard, 1988, p. 330.

12. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanschauung, DVA, 1991, p. 72. On trouvera des extraits de ces discours ici: https://phdn.org/negation/documents/volonte.html#hitler

13. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanschauung, DVA, 1991, p. 75.

14.Ibid.

15. Ian Kershaw, Hitler 1936-1945, Flammarion, 2000, p. 915.

16. Hans-Heinrich Wilhelm, «Hitlers Ansprache vor Generalen und Offizieren am 26. Mai 1944», Militärgeschichtliche Mitteilungen, 2, 1976, p. 156. À toutes fins utiles, la première partie du discours est, dans sa version originale, la suivante: «Indem ich den Juden entfernte, habe ich in Deutschland die Möglichkeit irgendeiner revolutionären Kernbildung oder Keimzellenbildung beseitigt. Man kann mir natürlich sagen: Ja, hätten Sie das nicht einfacher - oder nicht einfacher, denn alles andere wäre komplizierter gewesen, aber humaner lösen können?».

17. Ian Kershaw, op. cit., p. 926.

18. Cité par Christopher Browning, Nazi Policy, Jewish Workers, German Killers, Cambridge University Press, 2000, p. 152.

19. Ulrich von Hassel, Journal d’un conjuré 1938-1944, Belin, 1996, p. 323.

20. Ulrich von Hassell, Vom anderen Deutschland. Aus den nachgelassenen Tagebüchern 1938-1944, Zürich, 1947, p. 314.

21.La Bible de Jérusalem, éditions du Cerf, 1998.

22. Heinz Boberach (Hrsg.), Meldungen aus dem Reich 1938–1945. Die geheimen Lageberichte des Sicherheitsdienstes der SS, Herrsching, 1984, Band 17, p. 6734–6740, cité par Norbert Frei, Der Führerstaat: nationalsozialistische Herrschaft 1933 bis 1945, Munich: Deutscher Taschenbuch Verlag, 2001, p. 271.

23. cité par Richard Schultz, «The Ausrotten Files: Martin Luther and Friends», alt.revisionism, 9 juillet 1997, Message-ID: <5pvtie$f5u@cnn.cc.biu.ac.il>.

24. Ian Kershaw, op. cit., p. 978-979.

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