Maurice Bardèche:
un précurseur du «révisionnisme»Par Ghislaine Desbuissons
Relations internationales, no 65, printemps 1991
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Lorsque l’on remonte la généalogie du «révisionnisme», le chef de la lignée, «l’ancêtre commun», est inconstestablement Maurice Bardèche, auteur d’un livre qui est à l’origine de la relecture hypercritique de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, Nuremberg ou la terre promise1. Ce normalien, spécialiste de littérature française du XIXe siècle, est le beau-frère de Robert Brasillach, l’écrivain collaborationniste fusillé en février 1945, avec lequel il a écrit, avant-guerre, une Histoire du cinéma et une Histoire de la Guerre d’Espagne. Pendant l’Occupation, Bardèche enseigna à la Sorbonne puis à la Faculté de Lille et, tout en approuvant la collaboration entre la France et l’Allemagne, resta à l’écart de toute politique active. Arrêté en septembre 1944, comme d’autres membres de la famille de Brasillach, il fut interné à Drancy puis à Fresnes. Le juge d’instruction chargé de son cas ne trouva pas dans son dossier motif à condamnation et Bardèche sortit de prison en avril 1945, avec un non-lieu. Dès lors, commence pour lui une toute nouvelle vie. Plus question d’enseigner; il partage son temps entre un travail de critique littéraire, de grande qualité du reste, sur Stendhal, Flaubert, Balzac, Proust…, et la politique. Se proclamant ouvertement fasciste, Bardèche a écrit plusieurs livres dans lesquels il développe les principaux axes d’une idéologie néo-fasciste2, toucha un temps à la politique active en Participant à la création du M.S.E. (Mouvement Social Européen), à Malmô, en 1951, qui rassemblait de nombreux partis et groupuscules d’extrême-droite d’Europe, et anima une revue néo-fasciste, Défense de l’Occident, pendant trente ans, de 1952 à 1982.
Nuremberg ou la terre promise est le second livre politique de Bardèche. En 1947, était sortie une Lettre à François Mauriac3 adressée à l’homme qui a essayé d’obtenir du général de Gaulle la grâce de Robert Brasillach. Ce petit pamphlet attaquait avec violence la législation de l’épuration ainsi que «le mythe de la Résistance». Maurice Bardèche y parlait déjà de «mensonge», de «falsification», et prétendait démontrer que les collaborateurs n’étaient pas des traîtres à leur patrie, comme «on» a voulu le faire croire à tous les Français, puisque le seul pouvoir légitime de la France vaincue était celui du maréchal Pétain, quels qu’aient pu être ses actes politiques. Si les préférences idéologiques de Maurice Bardèche restaient implicites dans la Lettre…, elles devinrent évidentes dans Nuremberg ou la terre promise. Déniant aux Alliés tout droit légal et moral de juger les vaincus de la Seconde Guerre mondiale, Bardèche tenta de démontrer d’abord que les Allemands n’étaient pas responsables du déclenchement du conflit — c’est le «parti juif» qui en est accusé — et ensuite qu’ils ne sont ni des criminels de guerre, ni des «monstres» coupables d’avoir commis les atrocités qu’on leur reproche. Pour Bardèche, la «monstruosité allemande» est une invention de la propagande alliée pour justifier à la fois les «crimes» commis par les Alliés (bombardements de Dresde, d’Hiroshima…) et la réprobation dont le régime nazi devait être l’objet. Parlant de «preuves fabriquées», Bardèche est l’un des premiers à mettre en doute l’existence et/ou le fonctionnement des camps d’extermination, ouvrant le chemin à toute la littérature «révisionniste» qui a suivi. «On eut la bonne fortune de découvrir en janvier 1945 ces camps de concentration dont personne n’avait entendu parler jusqu’alors, et qui devinrent la preuve dont on avait précisément besoin, le flagrant délit à l’état pur, le crime contre l’humanité qui justifiait tout. On les photographia, on les filma, on les publia, on les fit onnaître par une publicité gigantesque, comme une marque de stylo (…). Le rideau fut si habilement, si brusquement dévoilé que pas une voix n’osa dire que tout cela était trop beau pour être parfaitement vrai»4.
Mettant en doute les témoignages des déportés tout autant que ceux des responsables des camps, obtenus, dit-il, dans des conditions suspectes, Maurice Bardèche veut croire que c’est surtout à partir des défaites allemandes et du désordre qu’elles engendrèrent que les conditions de vie dans les camps devinrent particulièrement difficiles. C’est de cette manière qu’il explique la mortalité élevée, due essentiellement, selon lui, à un «affaiblissement» des détenus ainsi qu’aux epidémies, le typhus principalement. Dans sa volonté de minimiser la responsabilité des Nazis dans les crimes qui sont reprochés au régime hitlérien, Bardè.che n’hésite pas à affirmer que la majorité des atrocités commises dans les camps furent le fait de déportés euxmêmes, qui avaient la charge d’encadrer les prisonniers. Mais il va plus loin, en disculpant le régime de tout projet d’extermination des Juifs. Pour lui, le but des Nazis était uniquement de rassembler les Juifs d’Europe dans une «réserve juive» située à l’Est: «Il est très possible que la politique d’Himmler ait été une politique toute personnelle, exécutée discrètement et dont il porte seul la responsabilité»5.
Pesant les «crimes» des Allemands et des Alliés, réglant à son gré le fléau d’une balance décidément truquée, Bardèche n’hésite pas à avouer: «…s’il me fallait faire un classement entre Himmler qui entreprit les camps de concentration et le maréchal de l’air britannique qui décida (…) d’ordonner la tactique du tapis de bombes (…) je ne pense pas que je mettrais Himmler au premier rang»6. Les atrocités commises en France par les Allemands sont jugées selon le même principe; ils ne sont pas responsables de ce qui leur est reproché et quand bien même le seraient-ils, on peut trouver plus criminel qu’eux. En voici un parfait exemple, à propos de la tragédie d’Oradour-sur-Glane. «Ce n’est pas seulement une bande de brutes ayant perdu tout contrôle d’eux-mêmes qui a mis le feu à l’église d’Oradour, c’est l’homme qui parlait à la radio de Londres et qui parle aujourd’hui sur les tombes»7. Dans un premier temps, le vocabulaire utilisé, la «mise en images» de la tragédie d’Oradour minimisent la responsabilité des Allemands: «ayant perdu tout contrôle d’eux-mêmes» — donc irresponsables, presque excusables —; «qui a mis le feu à l’église d’Oradour» — il s’agit ici d’une image «atténuée» du drame, le massacre des habitants n’est pas mis en évidence, on ne voit pas les morts. Dans un deuxième temps, le rejet de la responsabilité sur quelqu’un d’autre fonctionne tout aussi bien puisque, ici, c’est le général de Gaulle qui est désigné comme coupable.
La réaction de la presse fut plus violente pour le Nuremberg... qu’elle ne l’avait été pour la Lettre..., excepté pour les groupuscules néo-fascistes qui, dès cette époque, renaissent et se structurent autour de petits bulletins ronéotypés, parfois bien éphémères, mais qui voient tous dans le livre de Bardèche une magistrale réhabilitation du nazisme, à la fois conçu comme une pensée politique et comme une expérience pratique dont on pouvait corriger les imperfections.
Nuremberg ou la terre promise fut considéré comme une apologie du meurtre, fut saisi et Maurice Bardèche traduit en justice. Les avocats Isorni8, Castille et Guitard se chargèrent de présenter sa défense. La presse nous a laissé d’intéressants échos du premier procès, qui eut lieu en janvier 1951, devant la 17e Chambre correctionnelle.
Au début de l’audience, le président du tribunal avait rapporté les conclusions des trois psychiâtres, qui tenaient l’accusé pour «Un intellectuel aimant évoluer dans l’abstrait mais dont la responsabilité est légèrement atténuée». Ce fut, nota un journaliste, «le seul moment où Bardèche montra quelque gêne»9. D’aucuns allèrent jusqu’à mettre en doute la santé mentale de Maurice Bardèche:
«…minuscule et gesticulant, il se tenait devant le Tribunal, le front dénivelé par une ancienne blessure10 qui peut-être avait atteint la force vive de son raisonnement, peut-être son libre arbitre»11. Représentant!'Association des anciens combattants et engagés volontaires juifs, Me Bastard témoigna de l’indignation de l’opinion devant les thèses de Nuremberg …: «Maurice Bardèche a écrit dans son livre des pages purulentes et boueuses. Nous ne parlons pas la même langue. Moi je parle le français, vous l’allemand, mais pas la langue de Gœthe, celle d’Hitler et de Goebbels. Vous détestez la France»12. Me Jacques Mercier, avocat du Comité d’action de la Résistance, qui s’était porté partie civile, s’intéressant surtout à la méthode de travail de Maurice Bardèche, rapprocha celle-ci de celles des anarchistes amis de Bonnot qui, eux aussi, pour célébrer leur «martyr», commencèrent par discréditer le gendarme — ici les juges et témoins du procès de Nuremberg — pour célébrer ensuite le «côté moral» de celui qui a été condamné, son héroïsme, sa lucidité, tout en ayant l’air de regretter certains de ses crimes.
Déniant à Bardèche le droit de se dire «historien», Me Mercier, au terme d’une analyse particulièrement pointue des arguments développés à propos du procès de Nuremberg, conclut: «M. Bardèche a mal lu les textes ou a mal voulu les lire. Il avait fait un choix préalable: la doctrine nazie qu’il lui fallait à tout prix justifier, même quelquefois contre les Allemands eux-mêmes»13. Le substitut Gonnet, qui vit en l’auteur du Nuremberg ... un «nazi en peau de lapin», mit en avant une thèse, commune à tous ceux qui essaient alors d’expliquer le cas Bardèche: «Le drame de Maurice Bardèche, c’est la solitude. Cet homme a été arrêté à la Libération puis relâché six mois plus tard avec un non-lieu. Pendant ce temps, son beau-frère, Robert Brasillach, a été condamné et fusillé: de cette douleur, Bardèche ne s’est jamais remis. Et cela seul explique que cet homme qui fut simplement “attentiste” sous l’Occupation prenne aujourd’hui la défense du nazisme»14. Mais le journal Franc-Tireur corrigea en ajoutant: «…Maurice Bardèche était un nazi avant la lettre. Il le fut sous l’Occupation, il le resta après la Libération, il l’est encore aujourd’hui»15.
Maurice Bardèche fut relaxé, le 6 février 1951, au milieu des clameurs d’indignation: «Le chantre des fours crématoires est acquitté!»16; «Maurice Bardèche garde le droit de cracher sur les tombes des victimes du nazisme»17; «Son chemin de croix (gammée) aura été bref»18… Jugé à nouveau devant un second tribunal — suite à une procédure d’appel «à minima» du procureur général —, Maurice Bardèche fut condamné, le 19 mars 1952, à un an de prison sans sursis et 50000 F d’amende. Nuremberg ou la terre promise, saisi, fut interdit de vente et l’est encore aujourd’hui19. En février 1954, la Cour de Cassation rejeta le pourvoi formé par Me Isorni et confirma la peine. Arrêté le 1er juillet 1954, Bardèche ne fit finalement que quelques jours de prison, à Fresnes, puisqu’il bénéficia de l’amnistie du Président Coty, en considération du temps déjà passé en prison ainsi que de sa situation familiale — il est alors père de cinq enfants et vit dans des conditions très précaires —, et fut libéré le 14 juillet 1954.
Malgré ces procès, Maurice Bardèche persiste, et signe un Nuremberg Il ou les faux-monnayeurs dans lequel il présente, pour sa défense dit-il, des documents à l’appui des thèses qui lui furent reprochées. «…le livre que j’avais fait ne contenait rien d’autre, en somme, que les réactions d’un homme honnête devant le procès de Nuremberg. Mais puisqu’on m’accusait de mauvaise foi, il fallait bien que je montre que je n’étais pas un monstre ni un fou…»20. Tout au long de ce livre, Bardèche adopte un ton qui se veut modéré et, pour donner plus de poids aux arguments qu’il avance, se pose en «homme honnête qui essaie de voir clair et de ne pas être dupe»21, en «critique impartial, habitué à réfléchir sur les documents»22. Le fond de son discours n’a pas changé; il reprend toutes les thèses de Nuremberg ou la terre promise, les renforce avec de «témoignages» en provenance d’Allemagne, d’Angleterre ou des Etats-Unis, se lance dans une querelle de chiffres qui annonce les écrits «révisionnistes» ultérieurs, et, traitant de la littérature «concentrationnaire», distingue le livre de l’ancien déporté Paul Rassinier, Passage de la ligne, qui conteste, lui aussi, la véracité des récits faits par les déportés à leur retour de captivité: «…c’est un document très précieux pour l’historien, parce qu’il évite soigneusement tout accent passionnel; il ne déforme pas, il explique et décrit; grâce à cet esprit d’exactitude, ce livre est, je crois, l’ensemble de renseignements le plus précis et le plus rigoureux qui ait paru sur ce sujet»23. Maurice Bardèche reprend à son compte la plupart des thèses de Rassinier, que ce soit sur les responsabilités de la «Häftlingsführung» — détenus chargés de l’administration et de la police des camps — dans les atrocités commises contre les déportés, sur l’utilisation des chambres à gaz ou sur le nombre final de déportés morts dans les camps de concentration. C’est une citation extraite du Passage de la ligne qui reflète le mieux, à l’époque, l’état d’esprit dans lequel se trouve Bardèche: «Mon opinion sur les chambres à gaz? Il y en eut: pas tant qu’on ne le croit. Des exterminations par ce moyen, il y en eut aussi: pas tant qu’on ne l’a dit»24.
Avec ses deux livres sur le jugement de Nuremberg, Bardèche a tissé la trame sur laquelle broderont tous les auteurs «révisionnistes». Écrivain «anti-résistancialiste» avec son premier ouvrage, il a ouvert la marche sur la voie qui mènera quelques «chercheurs» ou prétendus historiens à «minimiser» les crimes nazis puis à les nier, purement et simplement. On ne saurait donc être surpris du soutien que sa revue Défense de l’Occident ne cessa d’apporter aux thèses de «l’école révisionniste».
Sur l’ensemble des deux séries de la revue25, on peut dénombrer environ une vingtaine d’articles et autres «notes documentaires» ayant pour objet, selon leurs auteurs, d’établir la «vérité» sur les camps de concentration allemands. Plus de la moitié de ces articles ont été écrits ëntre 1975 et 1982, à partir du moment où les thèses «révisionnistes» ont connu un développement marqué, avec la diffusion en France des travaux du Britannique Richard E. Harwood (qui fut traduit par François Duprat), de Thies Christophersen, et de leur émule français Robert Faurisson26. Partant du principe selon lequel «la mythologie des camps de concentration et de la Gestapo est une des plus grandes falsifications de l’Histoire»27, Maurice Bardèche ne pouvait qu’accorder sa bénédiction aux historiens «révisionnistes» et reprendre intégralement à son compte les thèses qu’ils s’efforcent de faire admettre à l’opinion internationale. Souhaitant, pour des raisons politiques évidentes, laver le régime hitlérien de toutes les accusations qui furent lancées contre lui à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le directeur de Défense de l’Occident va puiser abondamment dans l’arsenal argumentaire «révisionniste» pour tenter de démontrer que le principal reproche adressé à l’hitlérisme — l’extermination massive des Juifs — n’est pas fondé puisque les moyens de cette extermination n’ont pas existé. Sa revue fera donc écho aux périodiques étrangers, allemands notamment, qui contestent le nombre de victimes juives dans les camps, reproduira des textes de Paul Rassinier, donnera des extraits des travaux de Harwood, publiera les «mises au point» de Robert Faurisson, etc. et contribuera, dans la mesure de ses moyens, à la diffusion la plus large possible de thèses qui ne peuvent que servir une idéologie néo-fasciste.
«Un clan est au pouvoir, un peu partout dans le monde depuis la fin de la dernière guerre. Il dicte ses lois, lance des modes, définit des “valeurs”, impose des credos et, surtout pour ce qui est de!'Histoire, il écrit des romans!»28. Le ton est donné; pour lutter contre le «mensonge ambiant», pour confondre les «falsificateurs» de l’histoire — appelés historiens «exterminationnistes» par ceux qui se réclament du «révisionnisme» — Défense de l’Occident va répéter, inlassablement, les mêmes arguments, selon un discours que l’on peut structurer autour de cinq propositions essentielles:
1. La découverte des «atrocités allemandes» a été préparée et préméditée. Préparée par le refus des autorités anglaises et américaines de donner suite à des propositions d’échange de détenus de camps de concentration, qui auraient été présentées par le gouvernement hitlérien, ainsi que par le bombardement systématique de toutes les routes et voies d’accès qui permettaient d’acheminer vers les camps des quantités suffisantes de denrées alimentaires. Préméditée par la constitution de «commandos photographiques spéciaux», marchant en tête des troupes d’assaut et qui avaient pour mission de prendre des «clichés accablants» dès que les soldats pénétreraient dans les zones concentrationnaires. Ce travail fut ensuite complété, nous dit Bardèche, par la construction postérieure de bâtiments propres à «tromper» les visiteurs des camps — entendons des «chambres à gaz» — et la réalisation de films documentaires tournés dans des conditions «suspectes».
2. Le chiffre des six millions de Juifs tués dans les camps de concentration «ne résiste pas à l’examen et (qu’) il a servi uniquement à soutenir une propagande de haine et une politique de vassalisation»29
Puisque tout tourne autour de ces 6 millions de morts, les «révisionnistes» vont se lancer dans une querelle de chiffres, en attaquant sur deux fronts: l’estimation du nombre de Juifs vivant en Europe avant puis après la Seconde Guerre mondiale ne donne pas un écart aussi important qu’on le dit, et, surtout, il était matériellement, pratiquement, impossible aux Nazis de tuer six millions d’individus dans les camps pendant le temps que dura cette guerre. «…l’histoire de la “Solution finale” n’est pas encore prête d’être close. Mais il faut qu’elle soit étudiée selon des normes historiques, et non selon des critères de propagande. Quand on étudiera combien de déportés pouvaient recevoir les installations ferroviaires d’Auschwitz on commencera à étudier objectivement le sinistre camp de Pologne»30, écrit François Duprat dans Défense de l’Occident.
Reprenant les chiffres donnés par Paul Rassinier, Maurice Bardèche estime que 8 à 900 000 Juifs ont pu périr dans les camps de concentration — «chiffre très inférieur à celui des pertes subies par les Allemands ou les Russes»31 — victimes d’épidémies (typhus) ou dans «des conditions qui ont été indépendantes de la volonté des Allemands»32.
3. Les chambres à gaz n’ont jamais existé dans les camps de concentration du Reich. Tous les «révisionnistes» se fondent sur un document unique, un communiqué en date du 19 août 1960 émanant de l’Institut d’Histoire Contemporaine de Munich, affirmant qu’«il n’y a eu de chambre à gaz dans aucun camp de concentration sur le territoire de l’ancien Reich»33, Maurice Bardèche, qui cita à plusieurs reprises le texte de ce communiqué, y vit une preuve de la non=existence des chambres à gaz, tout en ayant l’honnêteté de souligner que le directeur dudit Institut admettait comme vraisemblable l’existence des chambres à gaz dans les camps situés dans les territoires occupés de Pologne, dont il avait été impossible d’examiner les archives. Cette réserve fut vite balayée et sa conviction se trouva renforcée par les «travaux» de Robert Faurisson, qui prétendit prouver que les propriétés du gaz principalement utilisé par les Allemands, le Zyklon B, interdisaient tout usage intensif de ce gaz dans les bâtiments tels qu’ils étaient alors construits. Il n’est plus, dès lors, question de séparer la pratique des camps selon qu’ils étaient situés, ou non, à l’intérieur du Reich: «Il n’a pas existé une seule “chambre à gaz” dans un seul camp de concentration allemand: telle est la vérité»34, écrit Robert Faurisson dans Défense de l’Occident. Et si l’instrument du génocide des Juifs n’existe pas, sur quoi se baser pour affirmer que le projet de cette extermination a réellement existé? En niant l’horreur des crimes nazis, les «révisionnistes» donnent au régime hitlérien un visage acceptable; et les néo-fascistes et néo-nazis de tout poil ne s’y trompent pas qui diffusent et défendent les thèses «négationnistes», et insistent sur la méthode «scientifique» qui est, selon eux, l’apanage de ces curieux chercheurs. Quel crédit accorder à la note parue dans Défense de l’Occident, au bas d’un article de Faurisson sur la question des «chambres à gaz», indiquant que cet auteur «ne cautionne évidemment pas les opinions politiques de ceux qui le publient»35, lorsque l’on connaît les sentiments antisémites que cet «historien» n’a pas toujours eu la prudence de dissimuler?36
La seule chose que ne puissent pas nier les «révisionnistes», c’est l’existence de camps de concentration en Allemagne. Ce point ne les gêne aucunement puisqu’on peut constater, disent-ils, l’existence de tels camps dans d’autres pays et à d’autres moments de l’Histoire; contre les Bœrs en Afrique du Sud, contre les Espagnols en France, et, bien entendu, contre les opposants politiques en Union soviétique. Le repoussoir soviétique joue à plein lorsqu’il s’agit d’aborder la question des camps nazis. Défense de l’Occident ne fera pas exception à cette règle: proposant aux lecteurs de sa revue un article intitulé «Le mythe du 8 mai et le mythe des six millions», Maurice Bardèche le fait suivre d’une longue étude de Jean Madiran, empruntée à Itinéraires et consacrée aux camps de concentration soviétiques37. En procédant de la sorte, les tenants de l’ultra-droite font coup double. Ils dédouanent le régime hitlérien et l’idéologie nationale-socialiste tout en accablant le communisme.
Lorsqu’il prend la défense de Robert Faurisson, accusé de falsifier l’Histoire, Maurice Bardèche se lance, non sans réticence du reste, dans le commentaire «critique» des documents, des chiffres, des témoignages, avancés pour soutenir l’une ou l’autre des thèses en présence, analyse les «expertises» réalisées dans les différents camps de concentration après la guerre, discute à propos de la quantité de cheveux de femmes retrouvés dans les orifices de ventilation des chambres à gaz, ergote sur la quantité de cadavres humains que l’on peut «raisonnablement» brûler dans un- four crématoire, etc… «Dans un tel débat qui est malheureusement technique, ces précisions assez répugnantes sont pourtant indispensables»38. Plus à l’aise quand il s’agit de nier, dans l’absolu, la réalité du massacre des Juifs, le directeur de Défense de l’Occident manifeste une certaine gêne lorsqu’il lui faut entrer, «révisionnisme scientifique» oblige, dans le détail de l’horreur et dresser de bien sinistres comptabilités. Il ne dépasse jamais ces préventions et préfère, dans la suite de l’«affaire Faurisson», se prononcer sur la forme du débat plutôt que sur le fond, même si sa conviction reste entière. Là encore, c’est le repoussoir soviétique qui lui fournit son principal argument, avec un amalgame pour le moins pernicieux: «Qui ne trouvera pas singulièrement vaines et dérisoires nos déclamations sur la liberté de pensée et d’expression si, par des voies détournées mais aussi efficaces que celles que nous réprouvons, nous frappons nos dissidents d’amendes exterminatrices qui laissent aussi peu de place à la survie sociale que les déportations en Sibérie?»39.
4. Tous les témoignages allant dans le sens de la thèse «exterminationniste» sont sujets à caution, qu’ils émanent des responsables de camps ou des déportés eux-mêmes. Pour Maurice Bardèche, les aveux des criminels de guerre furent obtenus de manière «suspecte», — «…le commandant d’Auschwitz, Hoess, exécuté quelques jours plus tard pour qu’il ne puisse pas revenir sur ses déclarations»40 — et n’ont donc aucune valeur. Pas plus d’ailleurs que les témoignages des anciens déportés, «“témoins professionnels”, rétribués, transportés de ville en ville et d’audience en audience et qui répétaient systématiquement, sans qu’on puisse les contrôler, les mêmes dépositions sur la vie dans les camps de concentration»41.
De tous les déportés qui ont raconté les détails de leur vie dans les camps nazis, un seul est, pour Bardèche, au-dessus de tout soupçon: Paul Rassinier, lui-même «historien révisionniste». Cet ancien professeur, communiste puis secrétaire de la fédération socialiste de Belfort avant la guerre, participa à la création du mouvement de résistance Libération-Nord et fonda le journal clandestin La IVe RépubliqueA. Arrêté par la Gestapo en 1943, il fut torturé, déporté à Buchenwald puis à Dora, où il se heurta, semble-t-il, à l’hostilité de détenus communistes. Libéré en 1945, dans un état de santé déplorable, il reprend ses activités politiques, est élu député, avant de se consacrer, à partir de 1947, à l’écriture et au journalisme. Ce sont ses travaux d’écrivains qui le font connaître. Affirmant, dans deux ouvrages — Passage de la ligne et Le mensonge d’Ulysse — qui seront ensuite rassemblés sous le second titre, que les «kapos», détenus jouissant de nombreux privilèges et détenant un pouvoir réel au sein des camps, souvent communistes, portaient seuls la responsabilité des atrocités commises contre les déportés, Paul Rassinier allait s’engager dans la voie du «révisionnisme». Contestant tout à la fois le nombre des victimes juives, la véracité des témoignages des autres déportés, l’utilisation massive des chambres à gaz dans les camps nazis, il va assez vite, lui l’ancien socialiste, être «récupéré» par lextrême-droite. Tout en se déclarant proche des milieux libertaires et pacifistes, il était particulièrement exposé, quand on considère le fond de son discours et l’anticommunisme manifeste qui l’anime, à être entraîné dans une telle dérive. Pour lui, le Mal absolu a pris non pas le masque d’Hitler mais celui de Staline. Si ce sont des déportés communistes qui portent la responsabilité des atrocités que l’on reproche aux S.S., ce sont encore eux qui fournissent les témoignages accablant les Nazis: «…en mettant l’accent sur les camps allemands ils pensaient faire diversion et détourner l’attention du monde des 20 millions de personnes qu’ils gardaient dans leurs propres camps»42. Ces thèses seront peu ou prou reprises par tous les «historiens révisionnistes» — Butz, Harwood, Faurisson… — qui reconnaîtront en lui un maître à penser. Pour Maurice Bardèche, qui édita deux livres de Rassinier aux Sept Couleurs43, ses récits sont ceux d’un «témoin loyal», et J.-F. Setze exprime l’opinion de toute l’équipe de Défense de l’Occident lorsqu’il écrit, avec emphase: «Rassinier fut un de ces êtres d’exception que l’amour exclusif de la vérité guida toute sa vie loin des légendes et de tous les conformismes alimentaires… C’est ce qui lui vaudra de rester pour nous tout à la fois un exemple et un maître»44.
A ceux qui trouvent pour le moins curieux qu’un ancien déporté s’acharne à disculper ceux qui furent ses bourreaux, Maurice Bardèche réserve invariablement la même réponse, en forme de question: «Quel intérêt avait Paul Rassinier, résistant déporté, militant socialiste, revenu presque mourant d’un camp de concentration, sereinement installé dans un fauteuil de député, à détruire sa situation présente, à renoncer à l’avenir confortable qui lui était promis, à s’exposer à la calomnie, aux persécutions, à la haine?»45. On se le demande, en effet. Si les «révisionnistes» voient dans ce «sacrifice» par amour de la «vérité» une preuve de la justesse des thèses qu’ils défendent, Roland Lewin nous fournit d’autres éléments de réponse et décrit Paul Rassinier comme «un homme frustré et aigri, prêt à tous les compromis et même aux compromissions pourvu qu’on voulût bien l’écouter et publier sa prose. Modeste enseignant autrefois, écrivain marginal, il avait un besoin inextinguible de reconnaissance par les milieux intellectuels et politiques»46. L’ancien déporté en arriva même à écrire sous un pseudonyme des articles pleins de louanges sur ses propres travaux47, et il offre l’image assez pitoyable d’un mégalomane qui, par recherche du scandale, par goût d’apparaître comme un martyr de la vérité, en est réduit à professer les pires aberrations.
5. «On» ne nous a pas tout dit sur les camps de concentration et il existe quelque part — aux États-Unis le plus souvent —, des archives qui permettraient d’infirmer les déclarations faites à charge des inculpés dans les procès de criminels de guerre nazis.
Pourquoi avoir caché ces documents au grand public? Pour pouvoir continuer à répandre en toute impunité la version «officielle» des atrocités nazies. Qui a intérêt à ce que ces archives ne soient jamais divulguées? Les Juifs, qui avaient tout à gagner, au niveau politique comme au niveau financier, à passer pour des victimes aux yeux de l’opinion internationale, et ceux qui leur sont liés, par exemple, en France, les résistants. Les «révisionnistes» vont largement utiliser ce thème qui leur permet de dédouaner le régime hitlérien, tout en plaçant au cœur de la «conspiration du mensonge» les principales victimes de ce régime, à savoir les Juifs. Le directeur de Défense de l’Occident, qui ne fait pas mystère de son antisémitisme, reprit avec l’intérêt qu’on devine, cette variante du thème archi-rebattu du «complot juif».
Dans leur lutte contre le «mensonge ambiant», les «révisionnistes» vont rencontrer un appui inattendu, non pas à l’extrême-droite, qui leur est acquise d’emblée, mais de l’autre côté de l’échiquier politique, auprès d’une fraction de l’extrême-gauche. Ce sont les éditions de La Vieille Taupe qui éditent le livre de Serge Thion, présenté comme le dossier de l’affaire Faurisson, sous le titre Vérité historique ou vérité politique? et rééditent Le Mensonge d’Ulysse, de Paul Rassinier. A la tête de cette maison, Pierre Guillaume et un groupe de jeunes qui appartiennent tous à l’ultra-gauche libertaire issue de mai 1968. Défense de l’Occident se fait un plaisir de souligner que certains d’entre eux sont juifs, notamment le propre frère de Daniel Cohn-Bendit. Maurice Bardèche ne se prive pas d’en tirer argument pour voir dans ce surprenant ralliement une preuve supplémentaire de la fausseté de la «version officielle» des atrocités nazies. En réalité, les motivations de ces hommes d’extrême-gauche sont bien différentes des siennes, même si elles ne sont pas dépourvues d’une certaine ambiguïté. Il ne s’agit aucunement, pour eux, de réhabiliter le nazisme en niant les crimes commis en son nom; ils soutiennent Robert Faurisson «certainement pas en vertu d’un droit général à la liberté d’expression ou d’enseignement. Pas seulement non plus par réflexe de solidarité humaine, mais parce que Faurisson est attaqué pour avoir cherché et fait progresser la vérité (…) Et cette vérité, faudrait-il risquer, pour empêcher une remontée d’antisémitisme, d’en laisser le monopole aux antisémites? Jeux suspects et dangereux»48. Mais peu importent à Bardèche ces nuances qui, même si elles se veulent fondamentales, n’aboutissent qu’à une certaine forme d’irresponsabilité. Toutes les voix qui s’élèvent contre «le mensonge» et dénoncent «l’imposture des chambres à gaz» lui sont douce musique.
Les idées et sentiments affichés par le beau-frère de Robert Brasillach dès 1945 ne pouvaient que le pousser à embrasser, dans sa revue, la cause «révisionniste» d’abord, — qui tente de «minimiser» les crimes nazis — puis «négationniste» — qui nie, purement et simplement, ces crimes —, en réclamant une rectification de la «version officielle» des atrocités nazies, la fin du «mythe» des six millions de Juifs morts dans les camps de concentration, la reconnaissance de la non-existence des chambres à gaz dans ces mêmes camps, ainsi que la mise en accusation des Juifs, véritables instigateurs de cette «monstrueuse falsification». Considérant que le «pouvoir juif» qu’il dénonce obsessionnellement s’est considérablement renforcé depuis 1945, et que le peuple martyr a su manipuler l’opinion internationale au mieux de ses intérêts financiers et politiques — «Les gisements d’atrocités, c’est le pétrole de la politique»49 — Bardèche salue avec enthousiasme les travaux «révisionnistes», qui s’accordent à merveille avec son propre projet politique: laver le régime hitlérien des accusations qui lui furent adressées, pour réhabiliter les valeurs et l’idéologie qu’il avait faites siennes.
Dans Défense de l’Occident, le «révisionnisme» ne se limite pas à la question, habituellement traitée, de l’existence ou non de chambres à gaz dans les camps de concentration allemands. En effet, cette grille de lecture bien particulière s’applique, dans cette revue, à d’autres éléments de la légende noire du nazisme. Pierre Hofstetter parle de la «fable» qui fait des Nazis les véritables initiateurs de l’incendie du Reichstag, en 1933 — «…légende savamment travaillée par un maître de la propagande communiste»50 —, ou de la «mythologie moderne» de Guernica, bombardée par des aviateurs allemands pendant la guerre d’Espagne, et qui aurait en fait été dynamitée par «les rouges en retraite», et s’indigne: «Il est évident que tous ces mythes forment finalement une falsification délibérée de l’histoire. Comment, dês lors, espérer un redressement de l’Occident nourri, depuis quarante ans, de légendes et de mythes absurdes!»51
*
* *Maurice Bardèche va encore plus loin que son compagnon dans la «révision» ou, plutôt, la «re-vision» de l’histoire contemporaine. Tous ses livres politiques ont consisté à réévaluer les événements, les hommes, les situations, et, par conséquent, à tenter de «démystifier» l’histoire en niant ce qui nous apparaît comme évident. Ce n’est ni plus ni moins qu’une grille de lecture «révisionniste» qu’il applique à la Résistance et à la Collaboration dans sa Lettre à François Mauriac, au droit de Nuremberg dans son Nuremberg ou la terre promise, à la situation de l’Europe à l’issue de la guerre dans L’Œuf de Ch. Colomb, puis à la civilisation «libérale» tout entière dans Les Temps modernes. «Révisionniste» avant la lettre, écrivain qui se dit «protestataire», Maurice Bardèche s’applique systématiquement à inverser les valeurs, les concepts, les situations, dans un projet politique - le fascisme - qui relève plus, chez lui, de l’imagination que de la sordide réalité. Depuis la mort de Brasillach, Bardèche a choisi de regarder le monde à travers un prisme déformant, rêve non seulement le futur mais aussi le passé de l’Europe, et se livre à une patiente opération de chimie qui a pour but d’épurer les expériences fascistes de toutes leurs «impuretés», pour rendre l’idée fasciste acceptable. La minimisation puis la négation des crimes nazis sont deux phases cruciales de cette opération.
A propos du livre Nuremberg ou la terre promise, Raymond Aron écrit: «Le livre de Bardèche sur les procès de Nuremberg fit peut-être scandale, mais n’eut guère de retentissement»52. C’est une vue à court terme et une vision bien optimiste des choses. Bardèche lui-même jugeait son livre comme la «première pierre» d’une construction historique radicalement nouvelle, qui verrait les Allemands libérés du joug moral de la culpabilité, et le nazisme, seule manière, selon lui, de lutter efficacement contre le communisme tout en échappant au «pharaonisme» capitaliste juif, redevenir une idéologie acceptable. Il ne s’était pas trompé. D’autres livres, d’autres pierres, sont venus s’ajouter au sien, et le précurseur qu’il a été doit entendre avec satisfaction les voix qui, désormais, font écho à la sienne, amplifiées par des médias prompts à dénoncer des maux qu’ils contribuent largement à fabriquer ou à propager. Précurseur du «révisionnisme», Maurice Bardèche a trouvé dans les «travaux» de tous ceux qui l’ont suivi les «preuves» qui renforcèrent ce qui n’était chez lui, au départ, que la position de principe d’un homme désespéré par la défaite de l’Allemagne et du national-socialisme, mirage idéologique auquel son regard est pour toujours resté attaché. Joseph Algazy a parfaitement démontré, exemples à l’appui, dans une étude récente sur l’extrême-droites53, par quelles méthodes scandaleuses les «révisionnistes» font mentir les documents et les chiffres prétendument officiels qu’ils utilisent. Il est indispensable de répondre aux «révisionnistes» sur leur propre terrain, d’opposer des chiffres à leurs chiffres, des documents à leurs documents. Le temps qui passe est l’allié de tous les «révisionnismes» et une vérité doit sans cesse se reconstruire pour subsister. C’est à l’historien, homme-mémoire, qu’il revient de faire ce travail de lutte contre l’érosion, la falsification, ou la destruction des savoirs et des émotions collectives d’une société. Sans ressusciter les bûchers de la Sainte Inquisition ni afficher une complaisance béate envers n’importe quelle expression de la pensée — complaisance de principe non pour ce que cette «pensée» recouvre mais par le simple fait qu’elle s’exprime —, il est souhaitable de rappeler, autant de fois qu’il sera nécessaire, les vérités les plus élémentaires. Pour des raisons personnelles autant que politiques, Maurice Bardèche a choisi de regarder, depuis 1945, le monde qui l’entoure à travers un prisme déformant; ce prisme ne doit jamais devenir la lorgnette avec laquelle les générations futures observeront notre histoire.
Ghislaine Desbuissons.
Notes.
1. Paris, Les Sept Couleurs, 1948, 270 p.
2. L’ami de Christophe Colomb (1951) ; Les Temps modernes (1956) ; Qu’est-ce que le fascisme? (1961); Sparte et les Sudistes (1969).
3. Paris, La pensée libre, 1947, 195 p.
4. Nuremberg au la terre promise, op. cit., p. 23.
5. Ibid., p. 194.
6. Ibid., p. 198.
7. Ibid., p. 173.
8. Défenseur du maréchal Pétain et de Brasillach.
9. Le Figaro, 23 janvier 1951.
10. Maurice Bardèche a été victime, en 1934, d’un grave accident d’automobile qui lui a laissé une impressionnante cicatrive au milieu du front.
11. Centre-Presse, 31 janvier 1951.
12. Le Figaro, 23 janvier 1951.
13. Cité par Jean-Marc Theolleyre, «Le procès de M. Bardèche» Le Monde, 24 janvier 1951.
14. Combat, 24 janvier 1951.
15. Franc-Tireur, 22 janvier 1951.
16. L’Humanité·Dimanche, février 1951.
17. L’Aube, 15 février 1951.
18. Le Populaire, 7 février 1951.
19. Malgré cette interdiction, il est encore possible de trouver des exemplaires de ce livre dans certaines librairies d’extrême-droite parisiennes.
20. Nuremberg II ou les faux-monnayeurs, Les Sept Couleurs, 1949, 277 p, pp. 10-11.
21. Ibid., p. 26.
22. Ibid., p. 182.
23. Ibid., p. 180. Passage de la ligne a été publié à la fin de l’année 1948, quelques jours avant Nuremberg ou la terre promise. Bardèche ne le connaissait donc pas.
24. Ibid., p. 198.
25. Première série: décembre 1952-décembre 1959; Nouvelle série (NS): janvier 1960-novembre 1982.
26. Parmi les articles proposés dans Défense de l’Occident, on pourra plus spécialement consulter: Guido Heimann, «Les exterminations des juifs pendant la guerre», N 18, novembre 1954, pp. 35-41; Paul Rassinier, «Un document historique ou le roman chez la portière», NS 3, mars 1960, pp. 36-44; Pierre Fontaine, «La rectification permanente de l’histoire», NS 44, novembre 1964; YYY, «Notes sur les “témoins professionnels” contre les criminels de guerre allemands», NS 55, fév.-mars 1966; François Duprat, «Le mystère des chambres à gaz», NS 63, juin 1967, pp. 30-33; Maurice Bardèche, «Chronique du monde à direction juive: le Vietnam et autres problèmes», NS 128, mai 1975, pp. 3-9; Maurice Bardèche, «Le mythe du 8 mai et le mythe des six millions», NS 130, juillet 1975, pp. 3-6; R.E. Harwood, «La vérité sur les camps de concentration allemands», NS 142, novembre 1976, pp. 5-21; «Document: le Dr. Wilhelm Stäglich témoigne sur Auschwitz»,·NS 148, juin 1976; Robert Faurisson, «Le problème des chambres à gaz», NS 148, juin 1978, pp. 32-40; YYY. «Le mythe des chambres à gaz: état présent de la question», N 169, novembre 1 979, pp. 28-32; «.Chronique des livres»: Serge Thion, «Vérité historique ou vérité politique?», NS 175, juin 1980, pp. 69-78; Maurice Bardèche, «Sur un article de la revue “Esprit”», (réponse à Pierre Vidal-Naquet), NS 179, décembre 1980, p. 48-60; Maurice Bardèche, «L’affaire Faurisson et la liberté d’expression», NS 184, juin-juillet 1981, pp. 13-16; Maurice Bardèche, «Une jurisprudence sur la vérité historique», NS 190, avril 1982, pp. 39-44.
27. Maurice Bardèche, «Réflexions sur les mass media», Défense de l’Occident, NS 143, décembre 1976, p. 6.
28. J.-F. Setze, «Chronique littéraire: Paul Rassinier, «Les responsables de la Seconde Guerre mondiale», Défense de l’Occident, NS 66, novembre 1967, p. 69.
29. Guido Heiman, «Les exterminations de Juifs pendant la guerre» Défense de l’Occident, N 18, novembre 1954, p. 41.
30. François Duprat, «Le mystère des chambres à gaz» Défense de l’Occident NS 63, juin 1967, p. 33
31. Maurice Bardèche, «L’insolence juive», Défense de l’Occident NS 87 janvier- février 1970, p. 7.
32. Mauriche Bardèche cité par Joseph Algazy, La tentation néo.fasciste, op. cit, p. 210.
33. «Deux documents sur les “chambres à gaz”», Défense de l’Occident, NS 142, novembre 1976, p. 20.
34. Robert Faurisson, «Le “problème des chambres à gaz”», Défense de l’Occident, NS 158, juin 1978, p. 39.
35. Ibid., p. 39, note (2).
36. Pierre Vidal-Naquet devait déclarer à Libération: L’antisémitisme de Faurisson m’est connu depuis plus de trente ans. Un jour de 1961 il écrit au comité Audin: «un bon conseil, cachez vos juifs». Cité par Jacques Tarnero, «Adolf et les chics types», Les Nouveaux Cahiers, no 64, printemps 1981, pp. 23-30, p. 24.
37. Défense de l’Occident, NS 130, juillet 1975, pp. 7-18.
38. Maurice Bardèche, «Sur un article de la revue “Esprit”» Défense de l’Occident, NS 179, décembre 1980, p. 53.
39. Maurice Bardèche, «Une jurisprudence sur la vérité historique» Défense de l’Occident, NS 190, avril 1982, pp. 43-44. '
40. Maurice Bardèche, «Chronique du monde à direction juive: le Vietnam et autres problèmes», Défense de l’Occident, NS 128, mai 1975, p. 7.
41. Ibid., p. 8.
42. Paul Rassinier, «Un document historique ou le roman chez la portière», Défense de l’Occident, NS 3, mars 1960, p. 37.
43. Le véritable procès Eichmann ou les vainqueurs incorrigibles (1962) ; Le drame des Juifs européens (1964).
44. J.-F. Setze, «Chronique littéraire: Paul Rassinier…», op. cit., p. 70. Paul Rassinier est décédé en juillet 1967.
45. Maurice Bardèche, «Sur un article de la revue “Esprit”», op. cit., p. 59.
46. Roland Lewin, «Paul Rassinier ou la conjonction des extrêmes», Silex, no 26, 1er trim. 1984, pp. 85-93, p. 90.
47. Sous le pseudonyme de Jean-Pierre Bermont, P. Rassinier avait écrit dans Rivarol une série d’articles consacrés au procès des bourreaux d’Auschwitz, en 1964 ; il y couvrait d’éloges ses propres travaux. Suite à un procès qui l’opposa à Bernard Lecache, président de la L.I.C.A., l’affaire du pseudonyme fut mise à jour et Rassinier en sortit ridiculisé.
48. Extrait de la revue La Guerre Sociale, printemps 1979, cité dans Défense de l’Occident, NS 169, novembre 1979, p. 31.
49. Maurice Bardèche, «L’opération “atrocités”», Défense de l’Occident, N 43, juin 1957, p. 34.
50. Pierre Hofstetter, «Mythes et histoire falsifiée: Guernica» Défense de l’Occident, NS 117, février 1974, p. 75. '
51. Ibid, p. 79.
52. R. Aron, Mémoires, Paris, Julliard, 774 p., p. 506.
53. L’extrême·droite en France (1965-1984), Paris, L’Hannattan, 342 p, pp. 277·300.
A. (note de PHDN): l’auteure, Ghisaine Desbuisson est ici victime d’un mensonge de Rassinier aujourd’hui réfuté.[ Bardèche | Négationnisme et réfutations | Toutes les rubriques ]