Les impostures de Rassinier

Rassinier socialiste


Oui Rassinier a été socialiste. Mais il est un épisode de 10 années que ses thuriféraires passent volontiers sous silence : 10 années de communisme pur et dur pendant lesquelles le jeune Rassinier montraient toutes les « qualités » d'un esprit stalinien. Manichéisme, chasse à la non-orthodoxie, dénonciations permanentes, etc. Rassinier est exclu du parti communiste en 1932, pendant l'une des innombrables purges, tout simplement parce qu'il est le lieutenant d'un « purgé ». De cette exclusion, Rassinier tirera une haine toute stalinienne des communistes. Et de fait, de son passage « au parti » il conservera un esprit stalinien.

Quant au socialisme de Rassinier, c'est celui de Paul Faure, pas celui de Léon Blum; celui des pacifistes intégraux, des munichois, pas celui, majoritaire, de ceux qui sacrifièrent les réformes du Front Populaire à un réarmement indispensable. Rassinier l'a souvent admis : il a été munichois. D'ailleurs s'il cherche à dédouaner Hitler et le IIIe Reich c'est sans doute aussi pour pouvoir dire « j'étais munichois et j'avais raison de l'être »... Faut-il rappeler que c'est parmi les socialistes paul-fauristes qu'on trouva le plus grand nombre de collaborateurs de gauche ?

En 1951 Rassinier est exclu du parti socialiste pour avoir publié Le mensonge d'Ulysse, préfacé par le publiciste d'extrême droite Albert Paraz. Souvent Rassinier a rapporté que cette exclusion s'était effectuée « malgré le respect du à sa personne ». Rassinier comme ses sectateurs se plairont à répéter cette formule. Hélas, il s'agit d'une citation tronquée. En effet, la motion d'exclusion vaut d'être longuement citée :

« [...]considérant que la préface écrite par M. Albert Paraz contient des appréciations inadmissibles à l'égard d'un certain nombre de résistants dont le public connaît les attaches avec le Parti socialiste. Que si cet écrivain a cru pouvoir tourner en ridicule les résistants en général, se gausser de leurs sacrifices et de leurs souffrances, leur attribuer les ambitions les plus fantaisistes, cela ne regarde que lui, et la Commission nationale des Conflits n'a pas à le juger, Mais considérant que si Rassinier se défend de partager le point de vue de M. Paraz ou son opinion sur la Résistance, il n'en a pas moins accepté de faire précéder son ouvrage d'une préface qui constitue une atteinte intolérable à l'honneur des résistants, ce qu'aucun socialiste sincère ne saurait admettre ou excuser, Considérant qu'une telle préface n'est en fait qu'un moyen de publicité utilisé pour attirer l'attention du public sur l'ouvrage de Paul Rassinier et en faciliter la vente. Que ce procédé publicitaire est des plus contestables, Considérant qu'en publiant la préface incriminée, Paul Rassinier, bien qu'il s'en défende, s'est solidarisé avec l'auteur de ladite préface. Que sa responsabilité à l'égard du Parti est donc entière. Qu'une telle attitude, quels que soient les sentiments de respect que puisse inspirer la personne de Rassinier, du fait de sa déportation, est absolument sans excuse et incompatible avec la qualité de membre du Parti socialiste ».

(cité par Nadine Fresco, Fabrication d'un antisémite, Seuil, 1999).

Le respect du à Rassinier ne l'est que du fait de sa déportation, précision systématiquement oubliée par Rassinier et consorts.

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25/11/1999