Les amis de Rassinier

Albert Paraz


Un sous-Céline, dont il était l'indéfectible ami et correspondant, ancré à l'extrême-droite et antisémite virulent. Paraz publiait son troisième roman en 1942, chez Denoël, alors éditeur hautement compromis dans la collaboration (Denoël, pendant la guerre, publiait Hitler, Rebatet, et surtout les pamphlets antisémites de Céline). Pendant la guerre, il eut des accointances avec le docteur Heller, chef de la censure allemande à Paris (Florent Brayard, Comment l'idée vint à M. Rassinier, Fayard, 1996, p. 124). Après la guerre, il publia aux Éditions de l'Élan, alors spécialisées dans la défense et la réhabilitation d'anciens collaborateurs (Brayard, p. 115).

Paraz s'est spécialisé dans la défense de Céline entre 1948 et sa mort en 1957.

Il fut un chroniqueur régulier à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, à partir de 1951. Rivarol accueillait ou accueillerait les signatures de Pierre Antoine Cousteau, Lucien Rebatet, François Duprat... Rivarol a été de tribune à Paraz pour exprimer sa haine de la Résistance son antisémitisme souvent délirant (voir notamment Brayard, p. 190-191)

Paraz fut celui qui accompagna Rassinier dans les débuts de son négationnisme. Il préfaça, à sa demande, Rassinier en 1950 et l'aida à publier. Dans sa préface au Mensonge d'Ulysse de Rassinier, en 1950, Paraz calomniait ouvertement un ancien déporté de Dachau, Edmond Michelet, alors président du groupe parlementaire du RPF. Cette préface valut un procès à Rassinier et Paraz et l'exclusion de Rassinier du parti socialiste. Rassinier osa prétendre qu'il avait été obligé d'accepter la préface de Paraz! (Nadine Fresco, Fabrication d'un antisémite, Seuil, 1999, p. 536) Et ce, alors que dans une lettre à Paraz, Rassinier le remerciait (« Merci, un grand merci »!) pour sa préface (Brayard, p. 122).

Si Rassinier demanda cette préface à Paraz, ce n'est pas uniquement parce qu'il se sentait « une communauté d'esprit » avec lui (Brayard, p. 132), mais parce qu'il souhaitait bénéficier du réseau d'influence de Paraz, des publications réactionnaires, néovichystes, néofascistes... (Brayard, p. 134). Rassinier savait bien à qui il avait affaire...

Il faut noter que Paraz fut souvent l'inspirateur de Rassinier en matière de négation. Il fut même le premier, dès 1951, avant Rassinier, bien avant Faurisson, à utiliser des arguments « techniques », un pseudo-bon sens, des calculs frauduleux, afin de mettre en doute les témoignages sur les chambres à gaz (voir notamment Brayard, p. 193 et 196). De fait, dans le couple Rassinier-Paraz, c'est Paraz qui est la « locomotive » de la négation des chambres à gaz, jusqu'à sa mort en 1957. Jusque là, l'oeuvre publiée de Rassinier cherchait à disculper les Allemands des horreurs concentrationnaires -- qu'il minimisait par ailleurs -- en en faisant porter la responsabilité sur les détenus. Mais Rassinier n'en était pas encore à nier, publiquement, la réalité du génocide. A la mort de Paraz, Rassinier reprendra et développera cependant le négationnisme de son ami.

Rassinier publia aussi des chroniques dans Rivarol, sous le nom de Jean-Pierre Bermont. Il y publia notamment des compte-rendus élogieux de... Paul Rassinier.
 

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25/11/99 -- mis à jour le 01/11/2000