QER 48
Une réponse à la "Q&A" 48 par Nizkor
48.
Est-ce que les photos d'Auschwitz prises pendant la guerre (durant la période pendant laquelle les "chambres à gaz" et les crématoires étaient supposés pleinement opérationnels) révèlent des chambres à gaz ?
Les négationnistes de l'IHR répondent :
« Non. En fait, ces photographies ne révèlent même pas la trace des énormes quantités de fumée qui planaient supposément constamment au dessus du camp. Pas plus qu'elles ne révèlent les "fosses à ciel ouvert" dans lesquelles des corps furent prétendument brûlés. »Nizkor répond :
D'abord, il faut réaliser que les vols au dessus d'Auschwitz ont été très peu nombreux et espacés. À la fin 1943, et au début 1944, les alliés ont commencé à bombarder les installations de production de carburant, y compris les usines pétrochimiques de petite et moyenne taille à Auschwitz III. Auschwitz III, ou Monovitz, était l'un des camps satellites situé à peu près à quatre kilomètres des chambres à gaz d'Auschwitz II, c'est à dire Birkenau.
Les bombardiers alliés et leur chasse de couverture n'eurent pas une portée suffisante pour atteindre Monovitz avant avril 1944 (cf. Gilbert, Auschwitz and the Allies, 1981, p. 191). La reconnaissance photographique de la région du 4 avril 1944 incluaient Birkenau par accident; vingt clichés furent pris dont trois incluaient Auschwitz-Birkenau. Après cette date, il y eut seulement quatre vols de plus avant que les crématoires ne soient démantelés : le 31 mai, le 25 juin, le 25 août et le 13 septembre 1944. Au total, très peu de photos de Birkenau furent jamais prises, dont certaines sont trop peu détaillées pour présenter une valeur quelconque.
Qu'une photographie surprenne ou non une opération de gazage en cours relevait du hasard. Une photo, prise le 25 Août, révèle une ligne d'une centaine de personne marchant du train en direction des Krema II et III. L'entrée vers le Krema II leur est ouvert. Est-ce que les négationnistes prétendent qu'ils allaient faire une visite de la "morgue" ?
La même photo montre les chambres à gaz, y compris les orifices tout à fait visibles par lesquels on introduisait le Zyklon B. De quelle façon les négationnistes les expliquent-ils ? Gardez à l'esprit qu'on ne désinfecte pas une morgue avec du Zyklon B, puisque ce poison (l'HCN) n'a aucun effet sur les bactéries. (Cf. Gilbert, op. cit., photo 28, entre pp. 192-193.)
Et les orifices sont visibles pour les chambres à gaz des Krema II et III, mais pas pour les chambres de déshabillage. Comment les négationnistes expliquent-ils cette différence, puisqu'ils prétendent que les chambres de déshabillage, comme les chambres à gaz, étaient des morgues ? Pourquoi des orifices pour les unes, mais pas pour les autres, et est-ce uniquement une coïncidence si le local avec les orifices a justement été désigné comme étant une chambre à gaz depuis les années 40 ? Rappelez-vous que ces photos ne furent pas déclassifiées avant les années 70!
Une autre photo montre une fosse creusée juste derrière le Krema III, exactement à l'endroit où les témoins oculaires avaient placé la fosse de crémation dans leurs témoignages des années avant [que ces photos ne soient visibles du grand public]. Dans la mesure où ces photos ne furent pas déclassifiées avant les années 70, le fait qu'elles soient conformes aux témoignages est une éclatante confirmation de ceux-ci. Dans ce contexte, la dernière phrase de la réponse de l'IHR est de toute façon un mensonge au premier degré.
Voici d'ailleurs ce que les négationnistes admettent, et qui constitue une autre contradiction interne. Le "révisionniste" Carlo Mattogno écrit en réponse à Pressac :
« Les photographies aériennes montrent qu'une crémation a lieu dans une des trois fosses mesurant 3,5 mètres sur 15 mètres dans la cour du Crématoire V. »Une fois de plus, ils ne parviennent pas à mettre leurs versions d'aplomb.
Enfin, il est peut-être exact que les photos ne montrent pas de fumée s'échappant des crématoires. Nous sommes en train de creuser la question plus avant. Quand bien même ce serait exact, tout ce que cela signifie c'est qu'on n'a pas brûlé de corps ces jours là. Or, seules cinq journées sont concernées par les photographies d'Auschwitz-Birkenau pour l'année 1944 tout entière, parmi lesquelles certaines ne montrent pas les crématoires; aussi cela ne prouve-t-il rien du tout.
Et ce que les photographies révèlent est en complète contradiction avec les positions des négationnistes -- raison, bien sûr, pour laquelle ils mentent à leur propos.
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20/07/97