Ces extraits ont été pour la plupart d'abord publiés sur le site proche-orient.info le 22 octobre 2003. Nous possédons l'ouvrage de Shamir et avons vérifié et parfois complété ces citations.

Israël Shamir,
un antisémite dans le texte...


  Couverture de l'ouvrage d'Israel Shamir, l'autre visage d'Israel

Israel Shamir, journaliste israélien adulé par une certaine catégorie de militants « antisionistes », parce qu’il produit une critique extrêmement violente contre Israël, est également adulé par tous les antisémites. C’est en fait un antisémite hystérique, non à cause de sa crititique radicale d’Israël, mais bien parce qu’il accompagne cette critique des pires poncifs antisémites. Des militants arabes pro-palestiniens l’ont écrit, des personnalités peu soupçonnables de sympathie pro-israélienne (dont un proche d’Arafat) l’ont dit. Cela, nous l’avons établi dans une autre page de ce site: http://www.phdn.org/antisem/antion/shamir.html.

En septembre 2003, les éditions Balland, co-éditaient avec les éditions Blanche (plutôt spécialisées dans la littérature érotique), sous le titre L’autre visage d’Israël, un recueil d’articles d’Israel Shamir, traduction d’une compilation en anglais intitulée « Galilee Flowers ». La plupart des articles dataient de plusieurs mois et avaient déjà été publiés sur Internet, notamment en français. Le texte, lit-on en page 5, a été établi par Maria Poumier. Ce qui n’est pas dit, c’est que cette dernière est depuis longtemps proche des milieux négationnistes français. L’ouvrage ne propose pas seulement une critique radicale d’Israël; il multiplie les pires sorties antisémites. Il a été disponible pendant le mois d’octobre 2003 en très bonne place dans les plus grandes librairies. Denis Bourgeois, directeur des éditions Balland, averti fin octobre de la teneur de l’ouvrage dont il ignorait auparavant la nature, a décidé courageusement de le retirer de la vente. Franck Spengler, responsable des éditions Blanche vrai maître d’œuvre de la publication de l’ouvrage, s’est opposé à ce retrait en niant le caractère antisémite de l’ouvrage et en prétendant que le retrait était uniquement motivé par la teneur « antisioniste » des articles de Shamir.

Nous ignorons quelles sont les motivations de Franck Spengler pour avancer une telle énormité. Est-ce ce fameux aveuglement « antisioniste » qui fait dire à certains que dès qu’un propos est hostile à Israël, il est consubstantiellement lavé de toute possibilité d’antisémitisme, que les antisémites auraient été assez délicats pour éviter soigneusement toute critique d’Israël afin de ne pas gêner les « antisionistes » sincères ? Nous ne le saurons sans doute pas. Force est de constater que l’argumentaire de Spengler a largement été repris par les thuriféraires de Shamir, et les proches de Spengler. C’est par exemple la propre maman de Franck Spengler, Régine Deforges, qui dans une chronique parue dans L’Humanité le 5 novembre 2003, faisait de l’ironie sur le retrait de l’ouvrage de Shamir en adoptant l’argumentaire de Spengler, mais aussi en omettant d’informer ses lecteurs que ce dernier était son fils...

Les Editions Al Qalam, ont décidé de republier l’ouvrage de Shamir en 2004. Elles ont été poursuivies pour le contenu antisémite de l’ouvrage de Shamir. Elles ont choisi pour défenseur Eric Delcroix, habituel avocat des négationnistes et négationniste lui-même. Une condamnation sévère a été prononcée en novembre 2005 et l’ouvrage interdit à la vente.

L’antisémitisme de Shamir peut être établi en utilisant d’autres textes que ceux publiés par Balland/Blanche, mais il nous a semblé utile de permettre aux curieux de disposer d’extraits tirés de l’ouvrage*. Il n’est presque pas nécessaire de les commenter. Ils démontrent avec éclat le caractère délirant de l’antisémitisme de Shamir, et le caractère grotesque de la défense de Spengler.

Sur le thème de la domination juive mondiale et des « Juifs et l’argent »:

« la presse américaine, dominée par les Juifs » (p. 53)

« il semble que les Juifs (en tant que groupe distinct des non-juifs) soient unis par une volonté commune, un objectif unique et un sentiment de puissance. L’intoxication par le pouvoir et l’unité a amené ces gens cauteleux à laisser tomber le masque, à renoncer aux faux-semblants. La nouvelle ouverture nous fournit un aperçu sans précédent de l’âme des Juifs et de leurs supporters mammonites. » (p. 245)

« Aussi, après bien des années de sélection continue, les forces pro-juives ont atteint les positions de la toute puissance aux États-Unis. Par ailleurs, l’Amérique était presque vouée à devenir un État néo-juif en vertu de son idéologie. » (p. 250)

« L’autre groupe d’alliés [parmi les philosémites] est constitué par les hommes d’affaires purs et durs qui apprécient le côté pratique de l’idéologie juive. Ils aiment l’idée du Mob, la chasse à l’argent, l’indifférence à la morale et aux conséquences sociales que cela peut avoir, l’indifférence à la propriété et à la vie d’autrui. Les gens qui voient tous les autres comme des ennemis, et la vie comme une bataille perpétuelle, remarquent que dans l’idéologie juive, aucun étranger n’est considéré comme un “voisin”. Voilà pourquoi les dirigeants qui étaient les plus cruels, les princes et les rois, étaient ceux qui prenaient des juifs comme conseillers et ministres. Ils apprenaient d’eux comment ignorer leurs sujets. » (p. 252)

« Les Juifs ne sont ni un peuple, ni une religion, ni une race. Il s’agit d’une organisation quasi religieuse; quelque chose qui ressemble à une Église catholique qui serait intimement liée au Fonds Monétaire International, de même que le courrier électronique est associé au téléchargement de fichier sous Windows. On peut rencontrer toutes sortes de catholiques, mais les décisions sont prises à Rome. On peut rencontrer toutes sortes de juifs, mais les décisions sont prises à Wall Street. » (p. 252)

« Jésus sauve, mais Moïse investit. L’influence juive ne s’arrête pas là où le dollar s’arrête. Les idéaux des Américains sont façonnés par Hollywood, avec son culte du lucre et du succès. Leurs réflexions sont alimentées par les éminences juives dans les universités et les médias. Pour leur confort, ils “boivent” le New York Times* comme du petit lait. Leur histoire a rétréci et s’est réduite aux études sur l’Holocauste. [...] Il importe peu aux Américains que leur politique soit aux mains de gens qui n’ont de dévotion que pour la cause des Juifs. » (p. 254)
*Le New York Times est qualifié de « journal juif » (p. 70)

« Je me sens très bien avec moi-même, et avec la plupart des juifs que je rencontre. Séparément, nous sommes sympathiques et chaleureux. Enfin, aussi sympathiques que n’importe qui. Mais ensemble, nous constituons une machinerie sociale redoutable et repoussante, liée par un pacte infernal à la rapacité et à la cupidité. J’aime les “Juifs” tout autant que le grand américain David Thoreau aimait l’Empire américain, que Voltaire aimait son Église catholique, qu’Orwell aimait son Parti stalinien. » (p. 254-255)

« L’emprise judéo-mammonite a éliminé les forces vives de l’Amérique et les a guidées vers le dépérissement. » (p. 256)

« L’influence grandissante des Juifs s’est accompagnée de la divergence : les riches sont devenus plus riches, les pauvres plus pauvres, et les classes moyennes ont perdu. C’était prévisible, car traditionnellement la prospérité de la communauté juive augmente en proportion inverse de l’intérêt des gens ordinaires. La Bible nous fournit un schéma archétypique, avec l’histoire de Joseph et ses frères qui prospéraient en mettant en esclavage les Egyptiens pour le compte du Pharaon. [...] Ce n’est pas par hasard si les quartiers juifs étaient tout près des palais royaux partout en Europe. » (p. 257-258)

« Sous les Juifs Hollywood a rendu le cinéma américain encore plus violent, moralisant, répugnant et philistin. » (p. 258)

« L’introduction de la fureur, de la haine et de l’esprit de vengeance dans l’argumentation de l’adversaire est une arme idéologique puissante dans la tradition juive. » (p. 260)

« L’idée judéo-américaine émasculera le monde si on ne la retient pas. » (p. 264)

« L’idée judéo-américaine est fermement reliée à la vie biologique, mais rejette l’esprit. Ce n’est pas pour rien que nulle grande œuvre d’art, nulle grande idée n’apparaît sous son règne. » (p. 264)

Shamir recopie là un argumentaire de l’antisémitisme « culturel » puis racial du XIXème siècle!

Poursuivons :

« Selon les Juifs, il y a deux sortes de réussite. D’une part le succès à l’intérieur de la communauté qui passe par l’étude du Talmud. D’autre part, le succès dans le vaste monde des Juifs et des Gentils. Celui-ci se mesure à l’accumulation de l’argent et du pouvoir. [...] Il y avait bien des Gentils qui partageaient leur point de vue, mais qu’il s’agisse de Richard III ou d’Harpagon, ils étaient plutôt considérés comme des monstres que comme des modèles de réussite. » (p. 265-266)

Shamir admet que les Protocoles des Sages de Sion ne sont pas un document « authentique », mais martèle qu’il s’agit d’un document véridique. Il s’agit d’une vieille stratégie antisémite de réhabilitation des Protocoles, faux antisémite fabriqué par la police tsariste au tout début du XXème siècle.

Place à la parole de Shamir :

« La concentration du capital dans les mains des financiers, la concentration des médias dans les mains de quelques magnats, l’assassinat extrajudiciaire des leaders qui ne se soumettent pas, les marchés financiers, avec leurs multiples produits dérivés qui ponctionnent la richesse et l’accumulent entre les mains des prêtres de Mammon; le profit (“les forces du marché”), seule mesure de succès de toute stratégieŠ Non l’intérêt des Protocoles n’a pas disparu, car le plan qui y est décrit, consistant à instaurer un régime oligarchique (non nécessairement juif), est en train d’être mis en vigueur, en temps réel; cela s’appelle le nouvel ordre mondial. » (p. 275)

« Apparemment, certaines idées des Protocoles ne seraient pas étrangères à certains Juifs. » (p. 279)

« En fait, si les Protocoles n’avaient aucun lien avec la réalité, ils n’auraient pas la popularité qui est la leur. Les Juifs sont suffisamment puissants pour rêver de domination, et certains le font. Apparemment, certaines idées juives ont trouvé place dans ce texte. » (p. 280)

Le constat est accablant : Shamir adhère donc de fait à la rhétorique antisémite des Protocoles!

Shamir écrit encore :

« En résumé, une grande partie (pas la totalité, toutefois) des projets prêtés au Juifs par les Protocoles sont en effet les idées utiles ou nécessaires pour le bien-être communautaire des Juifs [...]. Il ne faut pas aller chercher plus loin le succès jamais démenti des Protocoles. » (p. 284)

Shamir, dont le pedigree martèle qu’il est un « Juif israélien » recopie, pourtant des poncifs antijuifs chrétiens :

« ceux qui ont rejeté le Christ ont été condamné à errer jusqu’à ce qu’ils comprennent leur erreur. » (p. 56)

Faut-il souligner que la présente sélection est très loin d’être exhaustive et qu’il existe bien d’autres propos qui démontrent qu’Israel Shamir est d’abord et avant tout un antisémite hystérique ? Ceux qui prétendraient le contraire ou que le motif du retrait de l’ouvrage ne serait pas l’antisémitisme devront expliquer en quoi chacun des extraits donnés plus haut n’est pas antisémite.

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