Le négationnisme
de Richard WilliamsonUne analyse
© Gilles Karmasyn/PHDN 2009 - Reproduction interdite sauf pour usage personnel
Préambule
Le Mercredi 21 janvier 2009, la télévision suédoise diffusait dans le cadre d’une émission sur la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (abrégée dans ce qui suit en « FSSPX »1) une interview que l’évêque Richard Williamson avait accordée le 1er novembre 2008 au journaliste Ali Fegan2. Dans cette interview, Richard Williamson faisait une profession de foi négationniste3. Et déclenchait une tempête médiatique. Le tollé aurait sans doute été limité à la dénonciation des biais idéologiques de certains catholiques intégristes, si le Pape Benoit XVI n’avait pris la décision, rendue publique quelques jours après la diffusion de l’interview, de réintégrer au sein de l’Eglise les quatre évêques de la FSSPX, excommuniés en 1988, dont Richard Williamson.
PHDN ne colle en général pas à l’actualité mais, comme dans le cas de « l’affaire Gollnisch » en 20044, nous avons fait le constat que la couverture médiatique des propos de Richard Williamson relevait presque exclusivement des registres de l’indignation et de la dénonciation, registres légitimes mais qui nous semblent insuffisants. Les propos de Richard Williamson sur le génocide des Juifs, qu’on trouve aisément sur Internet5, méritent d’être examinés afin d’exposer en quoi ils relèvent de procédés particulièrement malhonnêtes. Williamson, en exemple paradigmatique de propagandiste négationniste, parvient à servir un discours à la fois pervers et indigent. Voici en quoi ces propos constituent des contre-vérités exemplaires.
L’interview de Richard Williamson
[Ali Fegan :] Monseigneur Williamson, sont-ce là vos paroles : « il n’y a pas eu un seul juif tué dans les chambres à gaz. Tout ça n’était que mensonges, mensonges, mensonges... » ? Sont-ce vos paroles ?
[Williamson :] Vous faites référence [à des déclarations faites] au Canada, je crois, oui. Il y a plusieurs années. Euh...
Commentaire de PHDN : Il faut en effet rappeler qu’en 1989 déjà, à Sherbrooke (Québec), Richard Williamson s’était lancé dans une tirade négationniste qui, à l’époque, n’avait pas fait grand bruit. L’heure n’était pas à la réintégration des intégristes schismatiques au sein de l’Eglise vaticane. Nous reviendrons plus loin sur cette première tirade.
[Williamson :] Je crois que les preuves historiques, les preuves historiques vont fortement, énormément, à l’encontre de 6 millions de juifs ayant été délibérément gazés dans des chambres à gaz comme une politique intentionnelle d’Adolf Hitler.
Commentaire de PHDN : il est fondamental de souligner immédiatement qu’aucun historien n’a jamais soutenu que « 6 millions de juifs [avaient] été délibérément gazés dans des chambres à gaz ». Jamais personne ayant lu un seul ouvrage sur la question, s’étant informé a minima n’a jamais soutenu une telle ânerie, ni d’ailleurs prétendu que quiconque la soutenait…
La Shoah est un événement complexe qui s’étend sur six années (on peut faire débuter le processus qui y a abouti par les premières mesures antisémites du régime nazi en 1933) et les modalités d’assassinat des Juifs ne se résumèrent pas à l’assassinat dans des chambres à gaz. La moitié des Juifs assassinés durant la Shoah le furent dans des chambres à gaz, les autres furent assassinés par balles dans les opérations mobiles de tueries menées par les Einsatzgruppen et les bataillons de police d’ordre, dans des camions à gaz, par épuisement, famine et maladie dans les ghettos où les nazis maintenaient des conditions de vie si barbares qu’elles ne pouvaient mener qu’à la mort, et par les traitements inhumains subis dans les camps de concentration pour la petite minorité de Juifs qui n’étaient pas gazés dès leur arrivée.
Il est grotesque de prétendre s’insurger contre une thèse (« 6 millions de juifs assassinés dans les chambres à gaz ») qui n’existe pas. C’est s’inventer de ridicules moulins à vents et surtout faire la preuve de son insondable ignorance de l’histoire et de l’historiographie du génocide des Juifs. Que Williamson ose, dans ces conditions, parler de « preuves historiques » lors même qu’il fait la démonstration de ses lacunes est assez pathétique puisqu’il exhibe son manque total de familiarité avec l’histoire.
Par ailleurs, mettant de coté cette énorme erreur, on comprend que Williamson affirme qu’il y aurait un « manque de preuves historiques » sur la volonté d’Hitler de faire assassiner les Juifs. Là encore, toute personne familière de l’historiographie de la Shoah ne peut qu’écarquiller les yeux devant tant d’incompétence. Le débat entre historiens, un temps d’actualité dans les années 70 et 80 sur la centralité d’Hitler dans le projet d’extermination des Juifs d’Europe est aujourd’hui clôs. Non seulement les historiens s’accordent sur ce rôle, mais on dispose de très nombreuses déclarations de hauts dirigeants nazis faisant mention du fait que l’extermination des Juifs découlait de la « volonté du Führer ». On en trouvera sur le présent site un certain nombre6.
Néanmoins, c’est à partir des déclarations d’Hitler lui-même qu’on connaît de longue date, qu’il est aisé de faire le constat de son obsession antisémite et de sa volonté annoncée, puis assumée, de faire assassiner les Juifs d’Europe. Nous avons relevé sur PHDN les plus caractéristiques de ces déclarations, largement reproduites dans les ouvrages des historiens depuis longtemps disponibles, que Richard Williamson a mis un point d’honneur rigoureux à ne pas lire7. Un exemple suffira ici : le 13 mai 1943, Joseph Goebbels, l’un des plus hauts responsables nazis, retranscrit dans son journal une conversation qu’il a eu avec Hitler un peu plus tôt. Hitler lui a notamment déclaré que :
« Les peuples modernes n’ont donc d’autre solution que d’exterminer les Juifs »8.
Il faut se reporter aux autres nombreuses déclarations d’Hitler9 pour constater qu’une telle volonté de meurtre est loin d’être isolée, mais revêt un caractère non seulement systématique chez Hitler, mais aussi central dans son idéologie. Ce qu’il y a d’affligeant c’est le contraste, une fois de plus, entre le coté péremptoire des affirmations de Williamson et l’évidence historiographique. Qu’Hitler ait voulu et fait accomplir l’extermination des Juifs est largement documenté. Que Williamson le nie de façon si grotesque prouve sa malhonnêteté autant que son ignorance et sa malveillance. Dès la première phrase relative au sujet, Williamson aura fait la preuve de son incompétence. Ce n’est qu’un début.
[Ali Fegan :] Mais vous dites que pas un seul juif n’a été tué.
[Williamson :] Dans des chambres à gaz !
Commentaire de PHDN : relevons simplement ici la « précaution » de Williamson qui fait partie de l’arsenal classique des négationnistes : prétendre se focaliser sur l’un des instruments du meurtre de masse (le plus symbolique) afin de prétendre ne pas nier que les Juifs ont « quand même » souffert « par ailleurs ». In fine, les négationnistes nient cependant l’ensemble de la tuerie (c’est-à-dire son ampleur et son caractère idéologique et systématique), même s’ils évitent assez soigneusement d’aborder les opérations mobiles de tueries ou les conditions barbares que les nazis maintenaient dans les ghettos, entre autres. Il s’agit de nier la partie pour le tout, sans avoir l’air d’y toucher.
[Ali Fegan :] Il n’y avait donc pas de chambres à gaz ?
[Williamson :] Je crois qu’il n’y avait pas de chambre à gaz, oui. Je pense... pour autant que j’ai étudié les preuves — je ne me laisse pas guider par les émotions — autant que j’ai compris les preuves, je pense que, par exemple, que les gens qui sont contre, euh... ce qui est très généralement cru comme étant « l’holocauste », je pense que les gens... euh, ces gens concluent, on les appelle les révisionnistes, euh... je pense que les plus sérieux ont concluent qu’entre 200 000 et 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration nazis mais pas un seul par gazage dans une chambre à gaz.
Commentaire de PHDN : Mgr Richard Williamson « croit », « pense », « pour autant qu[il a] compris les preuves »… qu’« il n’y avait pas de chambre à gaz ». Ce « pour autant » vaut comme un aveu comme quoi, justement, il n’a pas « compris les preuves ». La raison en est qu’il ne les a pas étudiées, à moins que les « preuves » qu’il a étudiées ne soient que les seules élucubrations négationnistes... Ce dont on se doutait déjà compte tenu de l’incroyable ignorance démontrée à propos de sa ridicule contestation des prétendus « 6 millions de Juifs gazés ».
Williamson ne fait que répéter sans, justement, les comprendre, les thèses de ceux qu’il désigne comme des « révisionnistes ». Contrairement à ce que Williamson prétend « on ne les appelle » pas « révisionnistes ». On les appelle, à l’initiative des historiens, des « négationnistes », seul terme adéquat pour désigner ceux qui nient la réalité du génocide des Juifs par les nazis10. Seuls les négationnistes eux-mêmes et leurs zélateurs (ainsi qu’hélas un nombre élevé de journalistes) continuent de nommer « révisionnistes » ceux qui font en réalité de l’anti-histoire. Williamson n’a, de toute évidence, lu sérieusement ni les historiens, ni les négationnistes qu’il reprend maladroitement (voir plus haut ses « 6 millions de juifs gazés » que n’auraient en fait jamais évoqué des négationnistes aguerris).
Richard Williamson adhère donc aux « conclusions » qu’il mentionne, à savoir que « entre 200 000 et 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration nazis mais pas un seul par le gazage dans des chambres à gaz ». Il s’agit évidemment d’une contre-vérité pure et simple. Ceux qui sont familiers du discours négationniste auront repéré l’un des leitmotiv des négationnistes à savoir la confusion implicite entre camps de concentration et centres de mise à mort (plus communément, mais non sans ambiguïté, connus comme « centre ou camps d’extermination »).
Le grand public confond souvent, en des représentations collectives erronées, « camps de concentration », « chambres à gaz » et « génocide des Juifs ». Seule la moitié des Juifs assassinés durant la Shoah le furent dans des chambres à gaz, et 99% de ces Juifs assassinés par gazage ne le furent pas dans des camps de concentration, mais dans des centres de mise à mort industrielle, dès leur arrivée dans ces centres, notamment dans les centres de mise à mort de l’Opération Reinhard. Une minorité des Juifs déportés fut exploitée à mort comme esclaves dans des camps de concentration. Les négationnistes jouent sur ces lacunes, qui ne sont pas, et n’ont jamais été celles de historiens, afin de nier la réalité du génocide ou de susciter le doute chez un public mal informé et non averti. La documentation est évidemment abondante sur les assassinats par gazages, les témoignages nombreux (tant des victimes que des bourreaux, et ceci pendant la guerre même et juste après), la bibliographie facilement accessible11. Sur le présent site, on pourra se référer aux sections consacrées aux camions à gaz, à Auschwitz, aux camps de l’opération Reinhard, à la réponse à la « question négationniste » numéro 1. Faut-il rappeler qu’en 1945, il manquait les deux tiers, entre 5 et 6 millions de personnes, de la population juive européenne, et que de nombreuses études tentent de faire le bilan des ces disparitions12 ?
Ainsi, l’affirmation de Williamson fait fi d’une historiographie abondante et de nombreuses preuves. Les allusions aux gazages sont d’ailleurs fréquentes dans les documents contemporains émanant des nazis et de leurs alliés, qu’on peut consulter sur PHDN et dans les ouvrages d’histoire13. Un seul exemple suffira ici émanant du Général Giusepe Pieche, chef des carabiniers italiens en Croatie du Nord et en Slovénie, allié des nazis. Le 4 novembre 1942, il rédige une note à l’attention de son gouvernement. Il y précise à propos des Juifs déportés vers l’Est depuis la zone d’occupation allemande :
« Ils sont éliminés au moyen de gaz toxiques »14.
Il faut souligner le coté absurde des chiffres avancés par Williamson, comparés aux documents émanant des nazis eux-mêmes. Pour n’en prendre qu’un seul, le 1er décembre 1941, le SS-Standartenführer Karl Jäger, commandant de l’Einsatzkommando 3 de l’Einsatzgruppe A, rédige un long rapport intitulé « Bilan des exécutions effectuées par les commandos spéciaux E.K.3 jusqu’au 1er décembre 1941 », pour les seuls pays baltes, principalement en Lituanie, pendant 5 mois. Ce rapport fournit une comptabilité sanglante et détaillée des activités meurtrières de l’unité de Jäger surtout en Lituanie. Les chiffres des Juifs assassinés sont divisés en trois catégories, « les hommes juifs », « les femmes juives », et « les enfants juifs ». Le rapport mentionne qu’entre juillet et novembre 1941, l’E.K.3 a assassiné 137 346 personnes, presque toutes juives, dont un tiers d’enfants, et un tiers de femmes15. 137 346 pour une partie des pays baltes alors qu’il restait trois ans et demi de guerre pendant la plus grande partie de laquelle les nazis tiendraient l’Europe entière...
Par ailleurs, pour Auschwitz seul, au delà des nombreux témoignages concordants, on dispose de documents contemporains indépendants qui prouvent qu’entre mai et juillet 1944 plus de 437 000 Juifs hongrois furent envoyés à Auschwitz dont seulement 26 000 furent « enregistrés » et 29 000 envoyés dans d’autres camps16. Aucune trace n’existe pour les 370 000 autres, alors même que les nombreux témoignages (juifs, témoins, nazis) ont tous fait état de la frénésie d’assassinats dans les chambres à gaz, justement, à Auschwitz à ce moment précis et que d’autres traces documentaires confirment ces faits qu’on ne peut énumérer ici17. Dans les seuls pays baltes, sont assassinés en moins de 5 mois en 1941, 137 346 Juifs et dans le seul centre d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, en trois mois en 1944, 370 000 Juifs hongrois ont été assassinés18 dans les chambres à gaz, comme témoignages et documents l’illustrent, mais pour Williamson, pendant toute la guerre, en plus de cinq ans, dans toute l’Europe, « entre 200 et 300 mille Juifs auraient péri dans les camps ». Sans parler des Juifs de l’Europe occidentale, il faudra demander au prestidigitateur Williamson dans quel chapeau il a fait « disparaître » les trois millions de Juifs polonais d’avant-guerre... dont aucune trace ne peut être trouvée depuis 1945, et dont témoignages et documents coïncident pour dire qu’ils ont été assassinés... Et il prétend avoir étudié la question !
Il faut encore une fois relever cette écrasante masse des témoignages dont Williamson ne prend même pas la peine de justifier qu’il les tient pour rien. Selon quel critère ? Ceci est d’autant plus étonnant de la part d’un prélat catholique, intégriste qui plus est, puisque son « credo » n’est basé, justement, que sur des témoignages. Il ne s’agit pas ici de comparer l’acte de foi chrétien et la réalité de la Shoah mais de souligner la malhonnêteté, sinon l’inconséquence, de Richard Williamson dans le fait qu’il balaie implicitement un corpus énorme de témoignages concernant l’extermination des Juifs d’Europe, notamment dans les chambres à gaz, alors même que, fondamentalement, pour lui, le témoignage est une source majeure de connaissance : hors les « témoignages » des évangiles, point de foi chrétienne...
Terminons en mentionnant encore une fois l’existence des bilans proposés par l’historien Raul Hilberg sur la répartition des victimes du génocide des Juifs dans son ouvrage, L’Extermination des Juifs d’Europe19. Sans doute, Mgr Richard Williamson n’a-t-il pas pris la peine de le lire…
[Williamson : ] Vous avez peut-être entendu parler du Rapport Leuchter ? Fred Leuchter était un expert en chambre à gaz. Il en conçu trois chambres à gaz pour trois Etats, trois des 50 Etats américains, pour l’exécution de criminels. Donc, il savait ce qui était en jeu.
Commentaire de PHDN : C’est à partir d’ici que de ridicule, Richard Williamson va définitivement basculer dans le comique et le grotesque. En effet, Fred Leuchter n’est pas n’importe qui... c’est un escroc, poursuivi aux USA pour usage abusif du titre d’ingénieur20, qui n’a conçu aucune chambre à gaz réellement utilisée pour des exécutions capitales aux USA21. Il a réussi à vendre des chaises électriques à quelques établissements pénitenciers, non seulement en mentant sur ses qualifications, mais aussi en utilisant des méthodes relevant du chantage, et il s’est avéré que les appareils élaborés par Leuchter étaient défectueux et causaient de grandes souffrances aux personnes exécutées22 ! Il a ainsi mis au point une machine pour injections létales, pour laquelle il a « évalué » les doses à partir des doses mortelles pour… les cochons23, machine qui était la cause d’atroces souffrances pour les condamnés24! Fred Leuchter n’a jamais été qu’un bricoleur obsédé par les machines de mise à mort25, sans qualification (ni scientifique, ni en ingénierie quelconque, ni médicale, ni toxicologique) mais qui a réussi à faire son trou sur le marché particulier des exécutions capitales aux USA par des procédés malhonnêtes, n’a jamais mis au point la moindre chambre à gaz... et est seulement doté d’un diplôme en... histoire.
« Expert » autoproclamé, sans la moindre formation scientifique donc : c’est le nazi et négationniste Ersnt Zündel qui l’a déniché et lui a financé un voyage à Auschwitz pour une prétendue expertise après que le négationniste Faurisson eût « convaincu » Leuchter de « l’impossibilité » technique des chambres à gaz26, Leuchter s’est ridiculisé devant des cours de justice (où il « témoignait » en faveur du négationniste Zündel) qui ont refusé de lui reconnaître le titre d’expert27. Le « rapport » qu’il a fabriqué a été plus que réfuté, mis en lambeaux, depuis de nombreuses années28, ce qui a permis de démontrer que Leuchter était un incompétent scientifique et un personnage malhonnête. Que Williamson ose avoir recours à un énèrgumène pareil en usant de mensonges au premier degré relatifs aux qualifications et réalisations de Leuchter, est tout simplement pathétique.
[Williamson : ] Et il a étudié les supposées chambres à gaz en Allemagne, dans les années 80, ce qui reste des supposées chambres à gaz, les crématoires de Birkenau-Auschwitz, par exemple.
Commentaire de PHDN : la force de Williamson c’est de parvenir à accumuler les âneries le plus sérieusement du monde. Quelle conception de l’Allemagne peut bien avoir Richard Williamson lorsqu’il place Auschwitz-Birkenau en Allemagne ? Une conception nazie sans doute, car c’est seulement une géographie nazie qui rattachait Auschwitz-Birkenau au « Grand Reich ». N’importe quel historien (ou géographe...) sait qu’Auschwitz-Birkenau se trouve en Pologne ! Mais en effet, Leuchter s’est rendu à Auschwitz en 1988, après quoi il a rendu le « rapport » que l’on sait....
[Williamson : ] Et sa conclusion, sa conclusion d’expert, était qu’il est impossible que celles-ci aient pu servir au gazage d’un grand nombre de gens.
Commentaire de PHDN : Richard Williamson aura beau marteler le mot « expert », la réalité est et demeure que Fred Leuchter ne fut jamais qu’un escroc, dans tous les sens du terme et que ses « conclusions » sont sans la moindre valeur scientifique, comme il a été démontré depuis longtemps. Par ailleurs, nous ne savons pas si Williamson comprend bien ce qu’il dit... Les crématoires de Birkenau ont été dynamités par les nazis au moment de leur fuite. Leuchter prétendait déduire de leur aspect actuel qu’ils ne pouvaient avoir abrité de chambres à gaz. C’était à la fois stupide et malhonnête. Que Williamson reprenne cette idiotie réfutée depuis longtemps est affligeant mais pas surprenant.
[Williamson :] Parce que le gaz cyanhydrique est très dangereux.
Commentaire de PHDN : Et c’est justement parce qu’il était mortel à très faible dose pour l’être humain que les nazis l’ont utilisé pour assassiner les Juifs ! Cela ne semble pas avoir effleuré sa Seigneurie ! A croire que les négationnistes seraient capables de suggérer que pour gazer des gens, il vaudrait mieux utiliser un gaz peu mortel... Des âneries...
[Williamson :] Si vous... si vous... supposons que vous gazez 300 personnes que vous avez rassemblées dans une pièce, et vous les gazez, et qu’ils portent des vêtements, par exemple s’ils portent leurs vêtements […], il est très dangereux d’y entrer et de retirer les corps parce qu’une seule bouffée de gaz sortant des plis des vêtements peut tuer quelqu’un. C’est extrêmement dangereux.
Commentaire de PHDN : Williamson a ici recours à une manœuvre négationniste particulièrement éculée. Elle consiste à accumuler des hypothèses dans un discours qui se veut logique mais sans étayer les hypothèses et surtout en faisant fi des témoignages et des travaux des historiens (qui contredisent justement ces hypothèses...). Le « raisonnement » emprunté permet, ayant posé une prémisse fausse, de passer à des conclusions tout aussi fausses par des raisonnements le plus souvent spécieux :
D’une part, l’évacuation des gaz (ou la protection des esclaves juifs chargés de retirer les corps par masque à gaz) est un sujet couvert par les témoignages et les documents (voir plus bas) et l’entrée dans la chambre à gaz après un gazage ne présentait aucun problème majeur comme le sait n’importe qui ayant étudié l’histoire du génocide.
D’autre part et surtout, il se trouve que tous les témoignages relatifs aux gazages dans les centres de mise à mort industrielle, notamment à Birkenau relatent qu’on faisait déshabiller les victimes avant des les assassiner par gazage. Si Williamson n’avait lu ne serait-ce qu’un témoignage sur Auschwitz29 ou qu’un seul ouvrage d’histoire sur Auschwitz (cela ne manque pas30), il n’aurait pu l’ignorer. Son laïus sur le danger d’une « bouffée de gaz sortant des plis des vêtements » est absolument ridicule puisqu’il n’y avait plus de vêtements sur les cadavres, information d’un accès pourtant aisé.
Une fois encore Williamson fait la démonstration de son abyssale incompétence et surtout du fait qu’il n’a pas du tout essayé de se renseigner a minima avant de faire sa sortie négationniste. Celle-ci découle non d’une « enquête » ou d’une « recherche » minimale, mais bien de pré-supposés idéologiques... et des lectures et fréquentations négationnistes de Williamson.
[Williamson :] Afin de... une fois que vous avez gazé les gens, vous devez vous débarasser, il faut évacuer le gaz afin de pouvoir rentrer dans la pièce [afin de/et] l’utiliser. Pour évacuer le gaz il faut une haute cheminée. Si la cheminée est basse, le gaz descend [sens illustré par la gestuelle de W. dans le documentaire] sur le trottoir et tue quiconque passe par là.
Commentaire de PHDN : Une fois de plus, Williamson fait la démonstration de son ignorance. D’abord parce que la question de l’évacuation des gaz est bien connue. Nous disposons d’une part des témoignages nombreux, étayées par des documents, faisant état pour certaines chambres à gaz du fait qu’elles étaient équipées de systèmes de soufflerie ayant justement pour but l’évacuation du gaz résiduel après les assassinats31, pour certaines autres non dotées de tels systèmes, du fait qu’on en ouvrait plusieurs ouvertures afin de créer des courants d’air permettant cette évacuation et que les esclaves juifs qui y pénétraient ensuite, les Sonderkommandos, pour en sortir les cadavres étaient équipés de masques à gaz32, et nous disposons d’autre part des documents originaux relatifs à la commande des systèmes d’évacuation des gaz33. Là encore, Williamson n’a rien lu ou rien voulu lire.
Par ailleurs, là où cela devient pitoyable c’est lorsque, toujours muni de sa logique négationniste, Willamson invente la nécessité d’une « haute cheminée ». Nécessité nécessaire, selon Williamson, sinon « le gaz descend sur le trottoir et tue quiconque passe par là ». Passons sur ces hypothétiques et risibles badauds (je me promène près des chambres à gaz le nez au vent...), objets des sollicitudes de Mgr Williamson, exposés aux gaz rampants williamsoniens et dont on se demande ce qu’ils viennent faire là... Et relevons le « risque » souligné par Williamson que le gaz, l’acide cyanhydrique en l’occurrence, ne « descende sur le trottoir ». Outre que ces élucubrations sont tirées directement des « réflexions » de Leuchter sur Majdanek34, il nous faut inviter chaque lecteur à les présenter à n’importe quel étudiant en chimie de sa connaissance en lui affirmant bien fort que : « l’acide cyanhydrique gazeux descend sur les trottoirs... ». L’étudiant en chimie, ou n’importe quelle personne dotée d’un bagage scientifique minimal, ou simplement capable d’ouvrir un dictionnaire de chimie ou d’aller sur Internet, en restera bouche bée : l’acide cyanhydrique est un gaz très volatile qui se diffuse dans l’air très rapidement et est plus léger que l’air ! Il ne descend pas, il monte35!
Voilà pour la compétence scientifique de Leuchter et le sérieux du pontifiant prélat — il faut voir la componction avec laquelle il assène toutes ses idioties — qui n’y connait décidemment rien à rien. La nécessaire ventilation des gaz résiduels ne conduisait évidemment pas à la nécessité de « hautes cheminées » ce que Mgr Williamson aurait su s’il avait lu les témoignages, les documents et les historiens...
[Williamson :] Il faut une haute cheminée, n’est-ce pas ? J’ai oublié quelle hauteur il [Leuchter] il dit qu’elle doit avoir. Si vous... s’il y avait une haute cheminée, alors son ombre, pendant la plus grande part de la journée, son ombre se projetterait sur le sol et les photographes aériens alliés qui survolaient les camps auraient photographié l’ombre de cette cheminée. [Or] il n’y a jamais eu aucune ombre de cette sorte [sur les photos ?]. Il n’y avait aucune cheminée de ce genre. Et donc, selon le témoignage de Fred Leuchter, il n’a pas pu y avoir de chambre à gaz.
Commentaire de PHDN : Le négationniste est comme un roquet hystérique et agressif, une fois qu’il a mordu son bout de chiffon (le roquet prétendra qu’il s’agit d’un fauve redoutable), il ne le lâchera plus et s’acharnera dessus avec force grognements... pour le laisser déchiqueté et baveux, fier d’avoir terrassé un fauve redoutable !
Nous voici donc avec un Williamson qui refuse de lâcher ses « hautes cheminées ». Partant d’une hypothèse implicite totalement fausse et frelatée (l’acide cyanhydrique serait un gaz rampant difficile à évacuer) en contradiction avec la réalité scientifique, les témoignages et les documents (que Williamson a fort soigneusement évité de consulter... « vade retro veritas ! »), Williamson en a tiré une conclusion absolue : l’existence nécessaire de « hautes cheminées ». Notons que ces raisonnements négationnistes fonctionnent toujours à vide, quelque soit d’ailleurs la qualité de l’hypothèse, et qu’ils ne sont jamais étayés sur des témoignages, des documents, des éléments de réalité quelconque — là encore, procédé négationniste on ne peut plus classique.
Quoi qu’il en soit. Les hautes cheminées devraient avoir existé, et (hypothèse additionnelle qui serait discutable en soi), elles devraient laisser des ombres au sol, et (hypothèse additionnelle discutable en soi) ces ombres auraient du être photographiées par les Alliés (sous-entendu, par des avions survolant le camp concerné, hypothèse fausse pour tous les centres de mise à mort excepté Auschwitz). Or, prétend constater doctement le docteur de la foi, point d’ombres sur les photos dont nous disposerions. En conséquence, pas de photos d’ombres, donc pas de chambre à gaz (et pas de génocide, ajouteraient les négationnistes aguerris) !
Mais chaque étape du raisonnement williamso-leuchteurien est sujette à caution ; prenons la « nécessité » d’ombres sur les photos : il n’y a d’ombres qu’à certaines heures et il faudrait que le terrain et l’environnement permette de les voir et il faudrait que des photos aient été effectivement prises de ces lieux là à ces heures là, ce qui pourrait ne jamais avoir été le cas, même si les « hautes cheminées » avaient existé. Mais pour les négationnistes, si on ne le voit pas aujourd’hui, c’est que ça n’a jamais existé. En l’occurrence, il n’y eut jamais de hautes cheminées d’évacuations des gaz et le raisonnement sur l’absence d’ombres sur « les photos » (lesquelles, ça on ne le saura pas...) est tout simplement grotesque.
Il faut relever ici la mise en œuvre de la méthode négationniste qui consiste à isoler chaque élément (documents de tous types et témoignages de sources diverses) de la réalité et à en faire la « critique » hypertrophiée, et souvent très mal fondée, afin de disqualifier l’intégralité de cette réalité. C’est une méthode anti-historique car ce qui fonde la connaissance de la réalité historique c’est l’étude de l’ensemble des éléments, la convergence des témoignages donnés indépendemment par différentes personnes dans différentes circonstances, convergence avec les documents disponibles, avec les chronologies établies des déportations, déclarations contemporaines, pièces rassemblées lors des procès, etc., tout le matériel que l’historien exploite afin de dresser un récit cohérent de la réalité. Les négationnistes prennent des éléments séparément (et encore seule une minuscule partie d’entre eux et font silence sur la plus grosse partie de la masse documentaire disponible), hors de tout contexte, afin de les vider de leur sens, et oublient sciemment que tous les éléments (y compris ceux qu’ils passent sous silence) s’articulent entre eux et que chaque élément ne peut avoir de sens que dans son contexte et par rapport aux autres.
[Williamson :] Il a examiné les portes... et il dit que la porte doit être absolument étanche à l’air. Autrement, là encore, le gaz s’échappe et tue les gens dehors. Les portes des “chambres à gaz” que l’on montre aux touristes à Auschwitz ne sont absolument pas étanches à l’air. Absolument pas.
Commentaire de PHDN : Là encore, l’ignorance par Williamson de la réalité et de l’historiographie est affligeante, autant que le caractère très vague de ses affirmations. Mais comme il ne fait que reprendre un canard négationniste, nous savons très précisément de quoi il parle.
Sur les sept bâtiments ayant abrité des chambres à gaz à Auschwitz-Birkenau, six ont été détruits par les nazis avant leur fuite d’Auschwitz (ce furent les seuls bâtiments détruits, ne demandez pas aux négationnistes pourquoi…). Le seul qui soit resté debout, le crématoire du camp I (ou petit camp) du complexe Auschwitz-Birkenau (les six autres, détruits, étaient situés à Birkenau, le camp II, dit « grand camp ») n’a pas été détruit parce qu’il ne servait plus, au moment de l’évacuation d’Auschwitz en janvier 1945, pour les assassinats depuis de très nombreux mois et avait subi plusieurs transformations.
C’est l’ancienne chambre à gaz de ce bâtiment (le Krema I, qui a beaucoup moins servi que les chambres à gaz de Birkenau, détruites par les nazis, destruction rarement expliquée par les négationnistes qui seraient bien en peine de dire pourquoi le Krema I, lui, n’a pas été détruit…) qui est aujourd’hui présentée aux visiteurs. Mais le bâtiment et la chambre à gaz ne sont pas dans l’état de 1941-1942 (des murs ont été abattus et des entrées déplacées), lorsqu’ils étaient utilisés pour les assassinats : il a subi de nombreuses transformations durant la guerre et, après-guerre, les Polonais ont tenté de le remettre dans son état de 1941-1942, en commettant d’ailleurs quelques erreurs qui ne remettent pas en cause la réalité de l’utilisation du bâtiment pour accomplir des assassinats par gazages36. Les portes du Krema I d’Auschwitz I qui demeurent aujourd’hui ne sont évidemment pas les portes originales du bâtiment lorsqu’il était utilisé pour les gazages. Il est stupide et malhonnête d’exciper des caractéritiques de ces portes pour disqualifier la « réalité » de ce qui fut, encore une fois sans tenir compte des nombreux autres éléments disponibles, dont les témoignages37. C’est comme si on prétendait en montrant des photos d’Elizabeth Taylor âgée et obèse, qu’il est impossible qu’elle ait pu séduire Richard Burton... ou qu’elle ait joué dans Une Chatte sur un Toit Brûlant.
Il s’agit en fait d’une variante de la logique négationniste « si on ne le voit pas maintenant, ça n’a jamais existé ». Le comble est évidemment qu’on dispose d’une abondante trace documentaire contemporaine prouvant que les chambres à gaz de Birkenau furent équipées de « portes étanches au gaz » comme le mentionnent bordereaux, mémos et bons de commandes divers38 et qu’on a retrouvé de telles portes39. Evidemment, les témoignages correspondent à ces documents et ces photos40... Cette évocation par Williamson, dans un but négationniste d’une prétendue « absence » de portes étanches au gaz, illustre une fois de plus son incompétence et sa malhonnêteté.
[Ali Fegan :] Donc ce que vous dites maintenant c’est que l’holocauste ne s’est jamais produit ? Pas dans le sens où on écrit l’histoire de nos jours ?
[Williamson :] Je me base sur ce que je juge être les preuves historiques selon les gens qui ont observé et examiné ces preuves, et je crois que leurs conclusions...
Commentaire de PHDN : Il faut bien comprendre que Richard Williamson n’a jamais lu le moindre travail historique sur le génocide des Juifs et que ce qu’il désigne par « gens » et « preuves historiques » sont les négationnistes et leurs falsifications, les seules auprès desquelles, visiblement, Williamson ait cherché à s’informer. Il « croit à leurs conclusions » et en effet c’est bien de « croyance » qu’il s’agit. Williamson a choisi de croire les mensonges négationnistes plutôt que de tenter de s’informer honnêtement. Ce n’est pas un hasard.
[Williamson :] s’ils changeaient leurs conclusions je serais ravi suivre leurs [nouvelles] conclusions... parce que je crois qu’ils jugent par les preuves.
Commentaire de PHDN : Williamson « croit » aveuglément les négationnistes, puisqu’il les suivrait dans de nouvelles « conclusions » si ceux-ci devaient en changer (Williamson sait très bien que ce ne sera jamais le cas). Quant à l’affirmation que les négationnistes « jugent par les preuves », elle est tout à fait ridicule, car justement contraire à la méthode des négationnistes. Les négationnistes accumulent les mensonges et les falsifications afin de vider de leur sens les témoignages et les documents (pris séparément…) sur lesquels les historiens travaillent ; ils ne cherchent pas à élaborer une compréhension de ces éléments ni à construire un récit qui en donne une explication cohérente, comme le font les historiens. C’est tout le contraire d’un travail d’élaboration historique, il s’agit d’une entreprise de destruction anti-historique.
[Williamson :] Je pense que 200 000 à 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration nazis mais rien comme... aucun d’eux dans des chambres à gaz.
Commentaire de PHDN : On a l’impression que Mgr Richard Williamson a recours à la répétition comme il répète son « credo ». Cela n’empêche pas cette affirmation d’être mensongère et parfaitement infondée.
[Ali Fegan :] Si ce n’est pas de l’antisémitisme ? Qu’est-ce que l’antisémitisme ?
[Williamson :] L’antisémitisme... Si l’antisémitisme est mauvais, c’est contre la vérité. Si une chose est vraie, elle n’est pas mauvaise. Je ne suis pas intéressé par le mot antisémitisme. Le mot est très dangereux.
Commentaire de PHDN : Ici, on s’écarte un peu du sujet du négationnisme, mais il convient de voir comment Richard Williamson élude la question de l’antisémitisme. Cela n’est pourtant pas compliqué ; dans le langage courant cela désigne les sentiments et préjugés anti-juifs41. Il semble étrange que Mgr Williamson ne se contente pas de répondre qu’il n’est pas animé par de tels sentiments. Au lieu de cela il parle de « mot dangereux ». Ce n’est pas le mot qui est dangereux, c’est l’ensemble des attitudes qu’il désigne. Williamson y est étranger ? Que ne le dit-il clairement ?
[Ali Fegan :] Mais l’évêque vous a traité d’antisémite.
[Williamson :] L’évêque peut me traiter de dinosaure, d’idiot, il peut me traiter de ce qu’il veut, ce n’est pas une question de noms d’oiseaux. C’est une question de vérité historique. La vérité historique se base sur des preuves pas sur des émotions.
Commentaire de PHDN : Une fois encore, l’invocation par Williamson de la « vérité historique » a dans ce contexte quelque chose de pathétique tant son ignorance, le caractère éculé des mensonges qu’il reprend, et sa mauvaise volonté à s’informer auprès des vrais historiens, ont été démontrés précédemment. En effet la réalité historique se fait connaître par des preuves de toute nature (dont les témoignages font partie), mais encore faut-il en prendre connaissance... Richard Williamson a visiblement fait le contraire de ce qu’il prétend. Il s’est laissé guider par les émotions (lesquelles ? Voir plus bas...) et n’a pas le moins du monde cherché à s’informer de la vérité historique, vers laquelle on peut tendre par la lecture des travaux des historiens.
[Williamson :] Il y a certainement eu une énorme exploitation ; l’Allemagne a payé des milliards et des milliards de Deutsche Mark, et maintenant des euros, parce que les Allemands ont un complexe de culpabilité d’avoir gazé 6 millions de juifs mais je ne crois pas qu’il y a eu 6 millions de juifs gazés.
Commentaire de PHDN : Et voilà que Williamson reprend à son compte le thème des paiements de l’Allemagne… Rappelons qu’il s’agit d’une invention de l’imposteur négationniste Paul Rassinier qui prétendait que l’Allemagne avait payé à Israel des réparations calculées sur le nombre de victimes assassinées, et que par conséquent, « on » aurait gonflé ce nombre. Il s’agissait évidemment d’un mensonge, repris depuis avec des variantes par les autres négationnistes42. Il s’agit de recycler le poncif antisémite des Juifs « assoiffés d’argent ». En quoi le paiement de réparations par l’Allemagne d’après-guerre (et encore, seulement de la République Fédérale l’Allemagne) à des victimes survivantes choque-t-il Richard Williamson ? Sans compter que ce n’est pas un « complexe de culpabilité » qui fonde la légitimité des réparations, mais la responsabilité de l’Allemagne. Encore Richard Williamson n’ose-t-il pas dire à qui l’Allemagne a versé des réparations… Pourquoi cette pudeur ?
Son raisonnement est de toute façon circulaire (comme tous les raisonnements négationnistes) : c’est « scandaleux » parce que le génocide n’aurait pas eu lieu..., affirmation étayée, on l’a vu, sur des mensonges, des escroqueries diverses, et l’ignorance, volontaire et soigneusement entretenue, des travaux des historiens ; et la preuve que le génocide n’a pas eu lieu, c’est que l’Allemagne a payé des réparations, ce qui signifie que « quelqu’un » était intéressé, et s’il y a « intérêt », il y a forcément mensonge… Voilà ce qui est finement suggéré. On aura noté avec quel soin Richard Williamson évite d’utiliser le mot « Juif » en dehors de son mantra imbécile sur les « 6 millions de Juifs gazés », répété afin que que le lecteur n’oublie pas la méconnaissance quasi-surnaturelle dans laquelle il patauge... Comme avec le mot « antisémitisme », on sent un malaise. Pourquoi ?
[Williamson :] Mais faites attention, je vous en prie... c’est contre la loi de dire cela en Allemagne. S’il y avait un officiel allemand ici, vous pourriez me faire jeter en prison avant que je quitte l’Allemagne. J’espère que ce n’est pas votre intention.
Commentaire de PHDN : L’ironie de Mgr Williamson est mal venue. L’expression publique des discours négationnistes est en effet légalement sanctionnée en Allemagne comme dans plusieurs autres pays européens, non parce qu’il s’agit d’un discours mensonger, mais simplement parce qu’il s’agit d’un discours authentiquement antisémite. Cet antisémitisme est parfois implicite, mais toujours virulent43. L’antisémitisme consubstantiel au négationnisme de Williamson est explicite dans les précédentes déclarations de Williamson en 1989 que nous verrons plus bas.
Résumons la performance négationniste de Williamson lors de cette interview de moins de six minutes, tant l’accumulation permet d’en voir le coté pathétique :
- Dénonciation d’une thèse qui n’existe pas, celle des « 6 millions de Juifs gazés », dans la mesure où les chambres à gaz ne furent pas l’unique moyen de mise à mort utilisé par le IIIe Reich à leur encontre (massacres par balles, famines, épidémies…).
- Négation de la volonté, pourtant très largement documentée, et du projet mené à bien, d’Hitler d’exterminer les Juifs d’Europe.
- Martèlement de sa « croyance » dans les conclusions des « révisionnistes » lors même que ces derniers, les négationnistes, font de l’anti-histoire et qu’il n’a visiblement lu aucun travail d’historien sérieux.
- Les négationnistes sont les seuls à se désigner comme « révisionnistes », contrairement à ce que prétend Williamson.
- Affirmation d’un nombre de morts juifs totalement grotesque par rapport au déficit démographique de la population juive européenne, de manière à diviser par 20 le nombre de victimes, et par rapport aux documents émanant des nazis eux-mêmes.
- Appel à « l’expertise » inexistante de l’escroc américain Fred Leuchter et reprise du mensonge de ce dernier sur des chambres à gaz qu’il aurait mises au point, et qui, elles, n’existent pas !
- Placement d’Auschwitz-Birkenau en Allemagne (c’est en Pologne, sauf à faire sienne la lecture nazie de la géographie européenne) !
- Invocation des « conclusions » de Leuchter (financé par le nazi Zündel), réfutées depuis vingt ans et dont il a été établi qu’il s’agissait d’un tissu d’âneries et de falsifications.
- Rappel d’une vérité, mais avec incapacité d’en voir les conséquences : l’acide cyanhydrique est très dangereux, mais il ne saute pas aux yeux de Williamson que c’est justement la raison pour laquelle il a été utilisé !
- Raisonnement stupide fonctionnant à vide, sur le « problème » des vêtements des personnes gazées, puisque, précisément, les victimes devaient se déshabiller avant d’être gazées. N’importe qui ayant fait un effort de recherche honnête de dix minutes ne peut l’ignorer.
- Démonstration d’une insondable incompétence scientifique (en essayant de montrer son « savoir » et sa « rigueur ») en prétendant que l’acide cyanhydrique, gaz qui diffuse rapidement dans l’air et est plus léger que l’air devrait « tomber » le long des trottoirs…
- Elaboration (à partir du point précédent) d’un scénario proprement fantastique de nécessité de « hautes cheminées » d’évacuations, lors même que la question de l’évacuation des gaz est connue et traitée dans les documents, les témoignages et par les historiens.
- Raisonnement stupide sur l’inexistence de photos d’ombres de hautes cheminées dont Williamson déduit la non-existence des chambres à gaz… Du négationnisme de haute (elle) volée…
- Exercice de raisonnement stupide analogue au précédent avec les portes du Krema I, dont les transformations sont connues des historiens et silence total sur la destruction des 6 autres chambres à gaz d’Auschwitz et ignorance volontaire totale de la masse documentaire sur les « portes étanches au gaz », justement.
- Reprise du poncif négationniste/antisémite sur les réparations versées par l’Allemagne.
Les négationnistes du monde entier se sont réjouis de la publicité que l’affaire Williamson a donné à leurs « thèses », mais ils n’ont pas lieu de se réjouir de la performance de leur porte-parole qui accumule démonstrations d’incompétence, d’ignorance, mensonges et falsifications diverses. Encore fallait-il en dresser la liste.
Le précédent de 1989
Après avoir démontré l’inanité de son discours, il est intéressant de voir, brièvement, « d’où » vient Richard Williamson. Richard Williamson est l’un des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre en 1988 et excommuniés alors par Jean-Paul II, au sein de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, groupe catholique qui rejette Vatican II et se considère « traditionnaliste » lors même que ses critiques le considèrent comme pleinement « intégriste ». Richard Williamson a beaucoup parlé et beaucoup publié depuis vingt ans. Ce corpus des dits et écrits de Williamson suffit à cerner le personnage. Ses sorties négationnistes de fin 2008 ne sont pas les premières. Déjà, au Canada en 1989… Dans La Presse (principal journal francophone canadien) du 15 avril 1989, Lynda Baril rapporte :
« Le 5 avril dernier [le 5 avril 1989], devant une poignée de fidèles réunis à l’Eglise Notre-Dame-de-Lourdes , à Sherbrooke, le prélat [Richard Williamson] laissait tomber : “Pas un seul Juif n’a été tué dans les chambres à gaz. C’est un mensonge. Les Juifs ont inventé l’holocauste pour que nous nous mettions à genoux devant eux et que nous acceptions leur Etat d’Israël”. Dans son envolée oratoire, il déplorait que “les gouvernements supportent les Juifs alors qu’ils répriment des (Ernst) Zündel qui se battent pour la vérité” »44.
Nous sommes ici en présence d’un raccourci plus violent et plus clair du discours négationniste de Richard Williamson. Son négationnisme vient de loin. Il est motivé par une rhétorique antisémite clairement exprimée ici (les auteurs du mensonge et « bénéficiaires » sont identifiés : « les Juifs » et c’est l’éloge d’un authentique nazi que Williamson fait en la personne de Ernst Zündel, puisque c’est ainsi que Zündel lui même, négationniste et admirateur d’Hitler se perçoit, tout simplement comme un nazi45.
Contacté par La Presse, Williamson n’a pas nié ses propos, mais il a tenu à préciser que l’essentiel était ailleurs, « essentiel » et « ailleurs » qui valent le détour :
« L’essentiel, c’est que l’Eglise va mal à cause des protestants, des francs-maçons, des communistes, des médias et des juifs. J’ai attaqué pas mal de monde […] Je crois qu’il faut poser un grand point d’interrogation à ce que l’on appelle l’holocauste. Je ne crois pas que 6 millions de juifs ont été mis à mort. C’est une impossibilité physique »46.
En Juin 1989, Williamson récidive dans sa lettre pastorale, en réaffirmant que :
« L’Holocauste est très largement un mythe »47.
Dès Juillet 1989, l’IHR, l’officine négationniste californienne48 prenait la défense de Williamson49.
En 1991, Williamson revient par la bande sur ses déclarations de 1989 qu’il assume complètement. Dans sa lettre de novembre 1991, Williamson écrit :
« Peu parmi vous seront surpris d’apprendre que la lettre de septembre appelant les femmes à ne pas porter de pantalons a suscité de vives réactions, comparables à celle de la lettre du Séminaire qui se réferrait aux preuves scientifiques [démontrant] que certaines fameuses “chambres à gaz de l’Holocauste” en Pologne ne pouvaient pas du tout avoir servi de chambres à gaz »50.
Aucun commentaire n’est nécessaire, sinon que les pages reproduisant certaines de ces lettres pastorales sur le web ont récemment disparu51.
Richard Williamson aurait par la suite invité à son séminaire Douglas Christie, activiste d’extrême-droite avocat de plusieurs négationnistes, dont Zündel, négationniste lui-même et habitué de l’IHR52
Enfin, Richard Williamson était le 19 octobre 2008 l’un des invités d’une Garden Party donnée par le négationniste britannique David Irving53.
Le discours et les sympathies négationnistes sont une composante « naturelle » du monde de Richard Williamson depuis 20 ans. Il n’y a pas eu dérapage. La « surprise » vaticane est, elle, plus que surprenante.
Il suffirait de s’arrêter ici au constat que c’est bien une pensée antisémite qui motive bien évidemment le négationnisme de Williamson, nonobstant ses déclarations hypocrites d’amour des preuves et de la « vérité historique ».
Il se trouve que, par ailleurs, l’ensemble des écrits de Williamson démontre que nous avons affaire à un fanatique religieux, réactionnaire dans tous les domaines, théologique et social, raciste, méprisant les femmes, pour lequel La mélodie du bonheur est un film pornographique, adhérant à toutes les théories du complot possibles, ayant et donnant des Juifs une image de traîtres, de sournois, assassins du Christ, maîtres et manipulateurs des médias, des politiques, de l’argent, comploteurs millénaires souhaitant dominer le monde entier aux cotés des francs-maçons, initiateurs cachés des guerres mondiales, ayant suscité le Communisme puis financé Hitler pour contrer Staline (qui aurait trahi ses maîtres), puis « lâché » Hitler, présenté comme « libérateur de l’Allemagne ». Williamson est l’adepte d’un millénarisme apocalyptique nourri d’antisémitisme. Son négationnisme n’est qu’un aspect mineur de cette pensée catastrophique… Nous lui consacrons une autre page de PHDN : http://www.phdn.org/negation/williamson.html
Un volet français de l’affaire Williamson ?
Parmi toutes les réactions qu’ont suscitées les propos de Williamson, celle de Philippe Laguérie mérite qu’on s’y arrête. L’abbé Philippe Laguérie, ancien membre de la FSSPX a violemment fustigé, en février 2009, les « scandaleuses et inadmissibles déclarations de Mgr Williamson » et rappelle « le fait […] incontournable, qu’il [Hitler] s’en est pris massivement aux juifs en tant que tels »54. Cette déclaration, assez générale, est particulièrement intéressante, compte tenu de la personnalité de son auteur. Philippe Laguérie a un parcours pour le moins remarquable. Longtemps membre de choc de la FSSPX — il a dirigé Saint Nicolas du Chardonnet pendant de nombreuses années ; il y a célébré les obsèques du milicien Paul Touvier55, longtemps réfugié dans des établissements de la FSSPX — il s’est fait remarquer par ses déclarations, ses relations et ses actions pour le moins extrémistes56.
En 1988, il organisait une manifestation devant un cinéma diffusant La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorcese, manifestation qui donna lieu à de graves violences (bombes lacrymogènes lancées par les manifestants, tentative d’assaut du cinéma, plusieurs interpellations, un CRS blessé...)57. Un attentat fut ensuite commis contre ce même cinéma58. Laguérie condamna cet acte du bout des lèvres en faisant porter, in fine, la responsabilité des violences sur ceux qui diffusaient le film59.
Quelques citations rares peuvent donner une idée du personnage. Réagissant à la déclaration de repentance de l’Eglise de France du 30 septembre 1997, Philippe Laguérie écrivait :
« Si les évêques d’aujourd’hui demandent pardon d’une “faute” des évêques d’alors je demande moi, que les rabbins d’aujourd’hui confessent et expient une certaine faute des rabbins d’alors — voyez ce que je veux dire... Car enfin, m’expliquera-ton pourquoi les fautes se transmettent d’évêques en évêques et non pas de rabbins en rabbins ? Serait-ce là un mystérieux effet de la circoncision qui vous retranche, outre ce qu’on sait, toute habilité au passif ? Jésus de Nazareth, vous vous rappelez ? »60
Philippe Laguérie a souvent été en conflit avec sa hiérarchie étant donné sa personnalité et ses convictions excessives. Occupations non autorisées (même par sa hiérarchie FSSPX...) de lieux de culte, excès divers (dont un excès de vitesse à 190 km/h condamné très légèrement en 1999), il a fini par être « expulsé » de la FSSPX, en quelque sorte pour « insubordination » en 2004, mais a conservé (de force) sa paroisse bordelaise de Saint-Eloi. Sur le fonds, il demeure un intégriste pur et dur théologiquement dans la ligne de la FSSPX. Son exclusion de la FSSPX lui permet un rapprochement avec Rome qui se concrétise en 2006 par la fondation, sous l’égide de Rome, de l’Institut du bon Pasteur. Celui-ci regroupe des anciens de la FSSPX, avec à sa tête Philippe Laguérie61. En 2007, bien que Williamson fût encore une des principales figures de la FSSPX, l’abbé Philippe Laguérie ne pouvait, tout en lui adressant des critiques théologiques, taire toute l’admiration qu’il avait pour lui :
« J’ai tant d’admiration pour cet évêque que tout ce que je pourrais dire de lui sera toujours empreint et de cette déférence qui éloigne et de cette amitié qui rapproche […] [Williamson est ce] prélat très aimé et très admiré »62.
Aussi aujourd’hui, sa condamnation de Williamson a quelque chose de savoureux, et sans doute une dimension toute politique, car en 1987, Philippe Laguérie s’était fendu lui aussi d’une sortie a minima complaisante envers le négationnisme. Lors d’un débat télévisé sur la chaîne aujourd’hui disparue La Cinq, animé par Jean-Claude Bourret le 15 septembre 1987, entre Philippe Laguérie et le père Maillard de la Morandais, Philippe Laguérie prend la défense de Jean-Marie Le Pen alors en plein scandale du « détail ». Après avoir admis du bout des lèvres qu’on peut dire que les chambres à gaz ont existé, il déclare à propos du « détail » :
« Si l’on veut dire par là que, eu égard aux massacres communistes, si on veut dire par là que les chambres à gaz sont relativement peu de choses par rapport aux massacres communistes. Entre les millions de victimes actuelles contre lesquelles personne ne s’élève, et les milliers de victimes de la guerre, je pense qu’il y a une différence qui doit bien profiter à quelqu’un, qui doit bien profiter à la gauche »63.
Il ajoute :
« Tout le flot de haine qui est dirigé contre Jean-Marie Le Pen est suscité, organisé, par la grande banque juive qui tient la France en dictature depuis quarante-cinq ans. […] D’ailleurs, les thèses des professeurs Roques et Faurisson sont parfaitement scientifiques »64.
Dans la foulée Laguérie donne des entretiens à Libération et à France-Soir. Leurs éditions du 19 septembre rapportent des propos qu’auraient tenus Philippe Laguérie :
« Ils [les Juifs] tiennent la France en dictature, ils contrôlent les médias et la banque, ce sont eux qui ont monté toute cette affaire. […] Ceux qui, les juifs en particulier, réveillent sans cesse cette horrible réalité datant de quarante ans […] prouvent l’intolérable utilisation qu’ils font du sang innocent à des fins électorales »65.
Laguérie conteste que ces citations rapportent ce qu’il a vraiment dit, porte plainte, est débouté66, mais dans son communiqué à l’AFP il confirme leur teneur, puisqu’il déclare à l’AFP :
« J’ai seulement dit que les juifs agitaient sans arrêt les questions de racisme et que ça marche (…). Cette puissance ne peut s’expliquer que par leur mainmise sur la banque et en particulier sur le financement des campagnes électorales »67.
Au final, on a envie de demander à Philippe Laguérie pourquoi il est tellement choqué par les propos de Richard Williamson. Peut-être est-ce seulement parce qu’ils mettent en péril la « réconciliation » entre Rome et les intégristes...
En juillet 2008, Philippe Laguérie baptisait, dans sa paroisse de Saint Eloi à Bordeaux, la fille de l’ancien humoriste Dieudonné, avec Le Pen pour parrain68. En décembre 2008, Dieudonné faisait monter sur scène à ses cotés, et applaudir, le négationniste Faurisson. En mars 2011, Dieudonné donne une interview à l’hebdomadaire d’extrême droite, Rivarol, dont la longue histoire de haine raciste ne semble pas le perturber, dans laquelle il fait un éloge vibrant de Richard Williamson (qu’il a rencontré) sans oublier Faurisson69. Que Williamson soit un raciste assumé et un ancien soutien de l’Apartheid sud-africain ne gêne pas Dieudonné.
Compléments :L’excellent site du Holocaust History Project propose une analyse de l’interview de Williamson en anglais : http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/williamson/williamson.shtml
PHDN consacre un article aux nombreuses autres déclarations racistes, antisémites et sexistes de Richard Williamson : http://www.phdn.org/negation/williamson.html
Notes
1. Il s’agit d’une organisation catholique intégriste qui rejette, notamment, avec véhémence les conclusions et les décisions de concile Vatican II et s’est souvent fait remarquer par sa proximité avec l’extrême-droite et sa complaisance, pour le moins, avec les discours antisémites.
2. « Uppdrag granskning », 21 janvier 2009, SVT1, http://svtplay.se/v/1414020/uppdrag_granskning/del_2_av_22, la version intégrale sous-titrée en anglais est disponible ici : http://svtplay.se/v/1426080/uppdrag_granskning/sspx_-_english_version.
3. L’extrait significatif est disponible sur le site de STV : http://svtplay.se/v/1413831/uppdrag_granskning/webbextra__langre_intervju_med_williamson.
4. « Bruno Gollnisch en octobre 2004. Les déclarations de Bruno Gollnisch sont implicitement, mais sans ambiguïté, négationnistes », http://www.phdn.org/negation/gollnisch2004.html.
5. La vidéo est largement reproduite, notamment une version sous-titrée en français ; la première traduction française en ligne a été proposée par le site lesogres.info, site de défense et promotion permanente de l’ancien humoriste Dieudonné. Nous avons établi notre propre transcription, car celle des Ogres était incomplète, fautive et remplie de coquilles ; la page des ogres en question a par ailleurs donné lieu à une écrasante majorité de commentaires favorables au négationnisme, http://www.lesogres.info/article.php3?id_article=4178.
6. On en trouvera plusieurs exemples dans les pages suivantes du présent site : « La volonté d’extermination exprimée dans les discours et les documents nazi », PHDN, 2002, http://www.phdn.org/negation/documents/volonte.html, « L’extermination au jour le jour dans les documents contemporains », PHDN, 2000-2009, http://www.phdn.org/negation/documents/nazisdoc.html, dans l’ouvrage de Gerald Flemming Hitler et la solution finale, Commentaire/Julliard, 1988, et dans l’étude de Ian Kershaw, « Hitler’s Role in the “Final Solution” », Yad Vashem Studies, 2006, vol. 34, http://www1.yadvashem.org/about_holocaust/studies/vol34/Kershaw%20E.pdf
7. « L’antisémitisme mortifère d’Hitler. Paroles et documents », PHDN, 2002-2008, http://www.phdn.org/histgen/hitler/declarations.html. Voir également l’ouvrage de Gerald Fleming précédemment cité.
8. Journal de Goebbels (13 mai 1943), cité par Ian Kershaw, Hitler. 1936-1945 : Némésis, Flammarion, 2000, p. 847
9. « L’antisémitisme mortifère d’Hitler. Paroles et documents », PHDN, 2002-2008, http://www.phdn.org/histgen/hitler/declarations.html
10. voir Henry Rousso, Le syndrome de Vichy, Seuil, Points Histoire, 1990 — 1ère éd. 1987—, p. 176, reproduit ici : http://www.phdn.org/negation/definition.html.
11. Raul Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe, Fayard, 1988, réed. Gallimard, coll. Folio Histoire, 2006, 3 vol. Eugen Kogon, Herrmann Langbein, Adalbert Rückerl, Les chambres à gaz secret d’État, Seuil, Points Histoire, 1987. Saul Friedländer, Les Années d’Extermination, Editions du Seuil, 2008, qui a le mérite d’utiliser la très vaste historiographie de la Shoah et donne une bonne idée de l’ampleur du travail accompli par les historiens.
12. voir notamment Wolfgang Benz, Dimension des Völkermords. Die Zahl der jüdischen Opfer des Nationalsozialismus, Taschenbuch, 1996 et évidemment, Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe, op. cit., notamment p. 1045-1046, http://www.phdn.org/negation/comte/statistiques.html.
13. « L’extermination au jour le jour dans les documents contemporains », PHDN, 2000-2009, http://www.phdn.org/negation/documents/nazisdoc.html. Voir également la section consacrée au assassinats dans les camions à gaz : http://www.phdn.org/histgen/camionsagaz/index.html. Par ailleurs, à Auschwitz même, l’administration SS, qui a détruit de très nombreux documents, a laissé plusieurs mentions des chambres à gaz. Dans un document décrivant l’un des crématoires d’Auschwitz-Birkenau, utilisé selon tous les témoignages pour assassiner les Juifs par gazage, une note du 29 Juin 1943, du SS Karl Bischoff au SS Hans Kammler, l’une des « morgues » du crématoire est désignée comme « Vergasungskeller », « Cave de gazage », justement celle que tous les témoins ont désigné comme étant la chambre à gaz (cf. Gutman, Anatomy of the Auschwitz Death Camp, 1994, p. 223, 227. Jean-Claude Pressac, Les crématoires d’Auschwitz, la machinerie du meurtre de masse, CNRS Éditions, p. 60 et p. 69. Le document est reproduit ici : http://www.phdn.org/histgen/auschwitz/19430129-vergasungskeller.html. Voir également http://www.phdn.org/negation/66QER/qer01.html. Le 2 mars 1943 déjà, pour la pièce d’un crématoire désigné par tous les témoignage comme chambre à gaz, on a un document qui spécifie « damer et bétonner le sol dans la chambre à gaz » (Kogon et alii., op. cit., p. 199-200. Le document y est reproduit ; on trouve également une reproduction dans Jean-Claude Pressac, Auschwitz : Technique and operation of the gas chambers, the Beate Klarsfeld Foundation, NY, 1989, p. 499, http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/auschwitz/pressac/technique-and-operation/pressac0499.shtml. Voir également le commentaire de Pressac, p. 446, http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/auschwitz/pressac/technique-and-operation/pressac0446.shtml.
14. Walter Laqueur, Le terrifiant secret. La “solution finale” et l’information étouffée, Gallimard, 1981, p. 47.
15. « Rapport Jäger », cité par Ernst Klee, Willy Dressen, Volker Riess,« Schöne Zeiten ». Judenmord aus der Sicht der Täter und Gaffer, S. Fischer Verlag GmbH, Frankfurt am Main, 1988, p. 52-62, traduction et reproduction : http://www.phdn.org/histgen/jaeger.html.
16. John C. Zimmerman, « Fritjof Meyer and the number of Auschwitz victims : a critical analysis », Journal of Genocide Research, vol. 6, no. 2, June 2004, p. 252-253.
17. Voir notamment l’étude de photos aérienne prises à cette période : Dino A. Brugioni et Robert G. Poirier « The Holocaust Revisited : A Retrospective Analysis of the Auschwitz-Birkenau Extermination Complex », Central Intelligence Agency, Washington, D.C., Février 1979, http://www.globalsecurity.org/intell/library/imint/holocaust.htm. Traduction française : Dino A. Brugioni et Robert G. Poirier, « Une analyse rétrospective du complexe d’extermination Auschwitz-Birkenau », Le Monde juif, no 97, janvier-mars 1980, p. 1-22. Voir sur le web, László Karsai, « Photographs Documenting the Holocaust in Hungary », The Holocaust History Project, 2003, http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/hungarian-photos/.
18. C’est le chiffre auquel parvient John C. Zimmerman, art. cit., qui corrige l’estimation de Christian Gerlach, et Götz Aly (Das Letzte Kapitel : Realpolitik, Ideologie und der Mord an den ungarischenJuden, 1944–1945, DVA, Munich 2002) qui parviennent au chiffre de 320 000 (Zimmerman, art. cit., p. 253)
19. Hilberg, La Destruction des juifs d’Europe, op. cit., notamment p. 1045-1046, http://www.phdn.org/negation/comte/statistiques.html.
20. Pas condamné car il a passé un accord stipulant qu’il reconnaissait ne pas être ingénieur et s’engageait à ne plus le prétendre
21. Voir « Le Rapport Leuchter : un FAQ », §3, PHDN, 1997-2009, http://www.phdn.org/negation/leuchfaq.html#par3.00.
22. Etat du Tennesse contre Farris Morris Jr, 2000, http://www.tsc.state.tn.us/OPINIONS/TSC/CapCases/Workman/030100/Workman.motion%20to%20intervene.030100.pdf.
23. Deborah Denno, « Death Bed », TriQuarterly Journal, vol. 124, 2006, p. 159 - Stephen Trombley, The Execution Protocol : Inside America’s Capital Punishment Industry (New York : Crown Publishers, 1992), p. 76-78
24. « The Expertise of Fred Leuchter », The Holocaust History Project, 2008, http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/quick-facts/leuchter.shtml
25. Voir le documentaire d’Errol Morris, Mr Death, sorti en 2001
26. « Le Rapport Leuchter : un FAQ », introduction, PHDN, 1997-2009, http://www.phdn.org/negation/leuchfaq.html
27. Deborah Lipstadt, Denying The Holocaust, New York, Macmillan, 1993, p. 170, reproduit ici : http://www.nizkor.org/hweb/people/l/leuchter-fred/qualifications-as-witness.html
28. Notamment dès 1988, par un ancien disciple de Faurisson que la fréquentation des documents a convaincu de la réalité du génocide, Jean-Claude Pressac, « Les carences et incohérences du « Rapport Leuchter », Jour J, la lettre télégraphique juive, 12 décembre 1988, http://www.phdn.org/negation/pressac-leuchter.html. On renverra également à la version complétée, en anglais, du même article : Jean-Claude Pressac, « The Deficiencies and Inconsistensies of the “Leuchter Report” », dans Truth Prevails. Demolishing Holocaust Denial. The End of the “Leuchter Report”, Shelly Shapiro (ed.), The Beate Klarsfeld Foundation, New York, 1990.
29. Par exemple le témoignage de Dov Paisikovic au procès d’Auschwitz. Déposition du 17 octobre 1963. CCCLXI-370 (CDJC). Cité dans Léon Poliakov, Auschwitz, Gallimard / Julliard, coll. « Archives »,1964, p. 159-171, http://www.phdn.org/histgen/auschwitz/paisikovic.html
30. Voir la bibliographie fournie ici : http://www.phdn.org/histgen/auschwitz/
31. Voir les documents cités ici : http://www.phdn.org/negation/66QER/qer01.html et pour un traitement récent, l’excellent article de Michael Thad Allen, « The Devil in the Details : The Gas Chambers of Birkenau, October 1941 », Holocaust and Genocide Studies, vol. 16 no. 2, fall 2002. Voir également le traitement dévastateur que Robert Jan van Pelt a fait de « l’expertise » de Leuchter, en tant qu’expert (reconnu, lui) lors du procès intenté par le négationniste David Irving à l’historienne Deborah Lipstadt, http://www.hdot.org/trial/defense/van/ix?keyword=%22Christie%22#page509. Evidemment cette masse documentaire concorde parfaitement avec les témoignages. Voir par exemple, le témoignage du commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, cité dans Eugen Kogon, Herrmann Langbein, Adalbert Rückerl, Les chambres à gaz secret d’État, Seuil, Points Histoire, 1987, réed. 2000, p. 203, celui du Sonderdommando Henryk Tauber, citée dans Kogon et alii, op. cit., p. 208, donné le 24 mai 1945 et qui corrobore des documents trouvés et étudiés beaucoup plus tard...
32. Les témoignages à ce sujet sont nombreux, notamment ceux des Sonderkommandos eux-même et de nombreux témoins. Voir par exemple, témoignage du Dr A. Lettich dans Eugen Kogon, Herrmann Langbein, Adalbert Rückerl, Les chambres à gaz secret d’État, Seuil, Points Histoire, 1987, réed. 2000, p. 190.
33. Voir à ce sujet, Jean-Claude Pressac, Les Crématoires d’Auschwitz. La machinerie du meurtre de masse, CNRS Editions, 1993 et également documents cités ici : http://www.phdn.org/negation/66QER/qer01.html, et l’article de Michael Thad Allen déjà cité, ou encore Kogon et alii, op. cit., p. 198-199.
34. voir encore Jean-Claude Pressac, « Les carences et incohérences du « Rapport Leuchter », Jour J, la lettre télégraphique juive, 12 décembre 1988, http://www.phdn.org/negation/pressac-leuchter.html
35. Voir notamment Jacques Brillot, « L’argent sans mémoire : Degussa-Degesch », Le monde juif, NS-151, mai-août 1994, qui écrit, p. 37, « Un peu plus léger que l’air […], il ne s’accumule pas dans les parties basses des locaux, évitant tout effet de cuve, si dangereux dans le cas du gaz carbonique (CO2) et de l’hydrogène sulfuré (H2S). Ceci facilite son évacuation par ventilation naturelle une fois le résultat obtenu. », http://www.memorialdelashoah.org/upload/medias/en/A1_seltextes_151_brillot.pdf
36. « La chambre à gaz du crématoire d’Auschwitz I. Le Krema I et ses transformations », PHDN, 2001-2005, http://www.phdn.org/negation/krema-i.html. Voir également Daniel Keren, Jamie McCarthy, Harry W. Mazal, « The Ruins of the Gas Chambers : A Forensic Investigation of Crematoriums at Auschwitz I and Auschwitz-Birkenau », Holocaust and Genocide Studies, vol. 18, no. 1, spring 2004. En ligne :
http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/auschwitz/holes-report/holes-intro.shtml37. Voir les témoignages énumérés ici : http://www.hdot.org/en/learning/myth-fact/gaschambers
38. Les références se trouvent facilement dans la littérature historienne consacrée à Auschwitz. On lit dans Les chambres à gaz secret d’État : « Un registre conservé contient les commandes que la direction centrale des constructions des Waffen SS à Auschwitz a passées aux Usines allemandes d’armement (D.A.W.). Le 6 avril 1943, la commande n° 280 porte sur “vingt-quatre vis à ancrage pour portes étanches au gaz” destinées aux crématoriums IV et V. La commande n° 162 du 6 mars 1943 indique : “Une poignée pour la porte étanche aux gaz Ø 12”. Le 16 avril 1943, on commande, à l’usage du crématorium III, des “garnitures pour une porte étanche aux gaz identique à la commande n° 957 déjà livrée”. Le même jour, une autre commande (n° 323) indique : “La serrurerie fournit, pour quatre portes étanches aux gaz, les garnitures identiques à celles déjà livrées. Les portes seront montées dans la halle II et c’est là que les garnitures doivent être livrées”. Le 12 juin 1943, la commande n° 600 porte : “Une clé pour la chambre à gaz”. Dans les archives “Serrurerie”, on peut voir les bons de commande suivants : “Douze portes étanches aux gaz de 30 sur 40 centimètres”. Ces portes, commandées le 13 février 1943, ont été terminées le 26 février. La firme Riedel et fils a inscrit parmi les “travaux du jour”, le 28 février 1943 : “modifier les lucarnes étanches aux gaz”, le 2 mars : “damer et bétonner le sol dans la chambre à gaz” » (Kogon et alii., op. cit., p. 199-200). Voir par exemple l’un de ces documents : http://www.phdn.org/histgen/schmitz/invntry.html (tiré de Jean-Claude Pressac, Auschwitz : Technique and operation of the gas chambers, the Beate Klarsfeld Foundation, NY, 1989, p. 438)
39. Photographies dans Jean-Claude Pressac, Auschwitz : Technique and operation of the gas chambers, the Beate Klarsfeld Foundation, NY, 1989, p. 486, http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/auschwitz/pressac/technique-and-operation/pressac0486.shtml
40. Voir l’ensemble des témoignages cités par Kogon et alii, chap. 7
41. « L’“antisémitisme” : une hostilité contre les Juifs. Genèse du terme et signification commune. », PHDN, 2002-2004, http://www.phdn.org/antisem/antisemitismelemot.html
42. « Quand Rassinier « calcule » les réparations versées par l’Allemagne à Israël », PHDN, 1999-2000, http://www.phdn.org/negation/rassinier/reparations.html
43. Il suffit de faire le constat que l’écrasante majorité des négationnistes se trouvent au sein de l’extrême-droite antisémite, notamment chez des néonazis et de lire quelques textes de Faurisson et Rassinier. Voir quelques exemples http://www.phdn.org/negation/66QER/qer62.html, http://www.phdn.org/negation/rassinier/index.html, http://www.phdn.org/negation/faurisson/index.html
44. Lynda Baril, « La GRC ne porte pas d’accusation contre l’eveque Richard Williamson », La Presse, samedi 15 avril 1989, p. A12. Lynda Baril précise que ces paroles ont été rapportées dès le 6 avril par le Sherbrooke Record. Le scandale semble être resté limité dans le temps et l’espace, au seul Canada en avril 1989. Des associations juives ont manifesté leur colère, mais in fine, le congrès juifs canadien se satisfait d’une déclaration du président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr James Hayes, condamnant fermement les propos de Richard Williamson (« Propos prononcés par l’évêque traditionnaliste Richard Williamson : le Congrès juif satisfait de l’intervention de Mgr Hayes », La Presse, mecredi 19 avril 1989, p. A14). Nous n’avons pas trouvé d’autres traces de la polémique... Si le scandale fut très limité en 1989, il nous semble, par contre, dans la mesure où la hiérarchie catholique canadienne y avait pris part, qu’il serait particulièrement étonnant que le Vatican n’ait jamais été mis au courant de l’existence et de la nature des propos de Williamson. Sa « tournée » au Québec, qui avait pour but de « confirmer » des enfants, faisait l’objet de la critique de l’Eglise catholique canadienne dès le mois de mars (« L’un des quatre évêques excommuniés “confirmera” des enfants au Québec », La Presse, lundi, 20 mars 1989, p. C16)
45.Voir le profil de Ernst Zündel sur PHDN : http://www.phdn.org/negation/faurisson/zundel.html
46. Lynda Baril, art. cit. Lynda Baril mentionne que pour ces précisions, Williamson s’est exprimé, parfaitement, en français et tenait à « nuancer » son propos dont visiblement il tente de contester la forme. Cependant, dans la mesure où les Sherbrooke Record les a rapportés dès le lendemain, il n’est pas douteux que la virulence de la forme est conforme à ce qui a été effectivement dit par Williamson. Celui-ci avait déjà défendu ses propos auprès du Toronto Star en invoquant la dureté du Nouveau Testament envers les Juifs (Michael McAteer, « Chief Canadian bishop denounces clergyman’s anti-Jewish comments », Toronto Star, 14 avril 1989, p. A11). Le Canada n’étant pas pourvu de loi sanctionnant le négationnisme, il n’y eu pas de poursuites (Michael McAteer, « Catholic bishop won’t be charged for remarks about Jews, police say », Toronto Star, 21 avril 1989, p. A10)
47. « letter from Winona », juin 1989, cité par Thomas W. Case, « Mr. Case Responds », Fidelity Magazine, décembre 1992, http://sspx.agenda.tripod.com/id10.html. Il semble que la version mise en ligne de cette lettre, http://www.stas.org/publications/letter/1989/June/June.shtml, ou http://www.sspxseminary.org/publications/letter/1989/June/June.shtml, diffère des propos rapportés par Fidelity Magazine. On y lit dans le contexte d’une défense de l’ancien milicien Paul Touvier et de sa protection par la FSSPX, l’évocation ironique « du plus grand “crime contre l’humanité”, à savoir “le gazage systématique de 6 millions de Juifs”, notamment, nous dit-on, à Auschwitz ». Juste avant, Williamson annonçait qu’il allait en examiner le concept, mais la version reproduite tourne court et passe de nouveau à la défense de Touvier. Cela donne le sentiment d’un caviardage du contenu cité par Fidelity Magazine. Leonard Zeskind fournit une citation plus complète de la lettre de juin 1989, citation que voici : « il y a une grande quantité de preuves concrètes comme quoi le prétendu “Holocauste”, par exemple, est largement un mythe » (Leonard Zeskind, « Bishop Williamson, the Society of St. Pius X, and St. Mary’s Kansas », The Zeskind Fortnight no. 11, 9 février 2009, http://www.leonardzeskind.com/index.php?option=com_content&task=view&id=56&Itemid=31). L’authenticité des propos rapportés par Fidelity Magazine et Leonard Zeskind est en fait attestée par la lettre de Williamson de novembre 1991 que nous citons par ailleurs.
48. Il s’agit du mal nommé Institute for Historical Review, fondé les publicitaires fascistes Willis Carto et David Mc Calden. Voir sur PHDN : « Les amis de Faurisson. L’Institute for Historical Review », PHDN, 2000, http://www.phdn.org/negation/faurisson/ihr.html
49. Michael J. Mazza, « No Ordinary Bishop », Fidelity Magazine, June 1995 http://sspx.agenda.tripod.com/id22.html
50. Richard Williamson, « Slacks II », 3 novembre 1991. Toutes les versions en ligne de cette lettre ont été soigneusement détruites début 2009. On pourra tenter les version en cache de google : http://209.85.129.132/search?q=cache:A4bs1k0JOFwJ:www.stas.org/publications/letter/1991/November/November.shtml, http://209.85.129.132/search?q=cache:dnPZ4iyvnaEJ:www.stas.org/publications/letter/1991/November/prversion.shtml, http://209.85.229.132/search?q=cache:Ws2koUSAdxcJ:www.sspxseminary.org/publications/letter/1991/November/prversion.shtml&hl=en&ct=clnk&cd=1
51. nous les avons préalablement sauvegardées, et ces propos sont cités par ailleurs sur des pages web antérieures à au présent article.
52. Michael J. Mazza, « No Ordinary Bishop », Fidelity Magazine, June 1995, http://sspx.agenda.tripod.com/id22.html
53. « David Irving finds a kindred spirit in Holocaust-questioning bishop », Telegraph, 29 janvier 2009, http://www.telegraph.co.uk/news/newstopics/mandrake/4388048/David-Irving-finds-a-kindred-spirit-in-Holocaust-questioning-bishop.html
54. Philippe laguérie, « Mgr Williamson : la position de l’IBP », Le Blog de l’Abbé Laguérie, 13 février 2009, http://blog.institutdubonpasteur.org/spip.php?article106
55. Il y vante un Paul Touvier « âme sensible, délicate et même nuancée » et se félicite qu’il comparaisse devant le tribunal divin « car, à ce tribunal-là, pas de média, pas de campagne médiatique, pas de lobby, pas de groupe de pression, pas de communiste ni de franc-maçon, pas de partie civile ni de Licra, mais la liberté et la justice » (Renaud Dely et Jean Hatzfeld, « Requiem pétainiste pour Touvier. Messe intégriste à Paris et inhumation à Fresnes pour l’ancien milicien », Libération, vendredi, 26 juillet 1996, p. 8-9). Rappelons que Paul Touvier, chef de la milice de Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale est responsable notamment de plusieurs assassinats de Juifs, dont celui de Victor et Hélène Basch. Laguérie fit la lecture complaisante du testament de Paul Touvier et s’enhardi d’un reproche au Régime de Vichy, celui de « ne pas avoir assez affiché un catholicisme intégral » (« Paul Touvier a été inhumé au cimetière communal de Fresnes », Le Monde, Samedi 27 juillet 1996, p. 7).
56. Il a par exemple écrit : « Il nous faut des chrétiens sans plus de complexes que les croisés, sans plus de timidité que les martyrs, des cascadeurs de Dieu, des surhommes chrétiens », ou encore : « Qu’est-ce qu’un tolérant en matière intellectuelle si ce n’est un vaurien, un minable, le déchet d’une société entièrement vouée à la ruine ? », et encore « Comme notre Maître, soyons intolérants, nous en serons un peu plus miséricordieux » (cité dans Sud Ouest, samedi, 18 janvier 2003). Catherine Coroller, dans un portrait de Philippe Laguérie dans Libération, en 2006, écrit : en 2003, un proche de Philippe Laguérie l’abbé Guillaume de Tanoüarn, directeur de la publication de la revue Pacte, distribuée notamment à Saint-Nicolas du Chardonnet, dont Laguérie est membre du comité de rédaction, est condamné pour provocation à la haine raciale. Il a publié un article d’un dénommé Claude Rousseau, selon lequel les Maghrébins sont des « benladenistes en herbe ». Les « Arabes envahissent Lutèce, Lugdunum ou Phocée, c’est la France qu’ils menacent d’étrangler ». Les juifs sont des « financiers transnationaux ». Il existe une « solidarité foncière entre ces deux mondes », une « collusion d’intérêts » pour affaiblir la France (Catherine Coroller, « Vade retro soutanas », Libération, mercredi, 11 octobre 2006, p. 32). Voir aussi Guillaume Rollin, « Des colonnes intégristes et racistes », Libération, lundi, 15 septembre 2003, p. 19.
57. « Sortie mouvementée en France de la Dernière Tentation du Christ », Le Monde, vendredi 30 septembre 1988, p. 28.
58. Georges Marion, « La campagne contre le film de Martin Scorsese Six personnes, dont l’une est écrouée, inculpées après l’incendie au cinéma Saint-Michel », Le Monde, 29 octobre 1988.
59. Henri Tincq, « A Saint-Nicolas du Chardonnet Qui sème le vent... », Le Monde, mardi 25 octobre 1988, p. 11.
60. Cité par Joseph-Michel Vila (jose-michel.vila@wanadoo.fr), « Les eveques, ras le bol », usenet, fr.soc.politique, 20 novembre 1997, Message-ID : <19971120145517345064@per1-82.abo.wanadoo.fr>
61. Catherine Coroller, « Vade retro soutanas », art. cit.
62. Philippe Laguérie, « Le Motu proprio du diable », Le Blog de l’Abbé Laguérie, 4 septembre 2007, http://blog.institutdubonpasteur.org/spip.php?article83
63. « Dialogue haineux et thèses irréconciliables », Le Figaro, 17 septembre 1987, p. 2, cité par Henri Deleersnijder, L’affaire du point de détail : effet médiatique et enjeux de mémoire, Editions de l’ULG, 2001, p. 57-58. On relèvera, à l’instar de Henri Deleersnijder l’extrême relativisation des assassinats des Juifs par gazages, près de trois millions, que Philippe Laguérie résume en minimal et général « milliers de victimes de la guerre ».
64. « Des moulins à vent », Le Monde, 18 septembre 1987, p. 8. Une version caviardée de l’émission existe sur internet, coupant les passages les plus violents de Laguérie...
65. Les sources des citations sont confuses, mais leur contenu établi. Voir « Un abbé récidiviste », Le Monde, mardi 22 septembre 1987, p. 6. Maurice Peyrot, « Au tribunal de Paris. Les chemins de l’antisémitisme », Le Monde, vendredi 30 octobre 1987, p. 13. Maurice Peyrot, « Les ambiguités de l’abbé Laguérie », Le Monde, vendredi, 4 décembre 1987, p. 12.
66. Ibid.
67. Maurice Peyrot, « Au tribunal de Paris. Les chemins de l’antisémitisme », Le Monde, vendredi 30 octobre 1987, p. 13.
68. Nonobstant les protestations de Dieudonné, diverses tant par la forme que par le fond, le baptême est avéré. Dieudonné, selon son humeur, prétend plus ou moins implicitement que ce baptême et le parrainage de Le Pen ne sont pas advenus, ou qu’il s’agit uniquement d’un « coup de pub », d’une « provocation ». La thèse de la plaisanterie est grotesque compte tenu de la personnalité de Philippe Laguérie et de l’importance du sacrement du baptême. Jamais Laguérie ne se serait prêté à une « provocation » qui instrumentaliserait le baptême. Il en est de même de Jean-Marie Le Pen. Celui-ci a d’ailleurs confirmé être le parrain de la fille de Dieudonné en plusieurs occasions (voir, par exemple, Catherine Coroller et Christophe Forcari, « Le Pen reconnaît être le parrain d’un enfant de Dieudonné », Libération, 16 septembre 2008). Le baptême est également confirmé par le bulletin paroissial de l’église Saint-Eloi, le Mascaret, dans son n° 295 (septembre 2008), qui annonce le baptême de la fille de Dieudonné le 11 juillet 2008 (cité et reproduit par l’agence de presse d’extrême droite, Novopress, « Baptême de la fille de Dieudonné : la preuve », 13 septembre 2008, http://archives-fr.novopress.info/13084/bapteme-de-la-fille-de-dieudonne-la-preuve/, initialement,http://fr.novopress.info/?p=13084). Par ailleurs le jour du baptême, une vidéo a été tournée devant l’Eglise Saint-Eloi : on y voit Jean-Marie Le Pen, son épouse Jany, et la compagne de Dieudonné ainsi qu’un « gros bras » assurant habituellement le service d’ordre des spectacles de Dieudonné (Chloé Leprince, « Le Pen-Dieudonné : beaucoup d’intox... mais une vidéo », Rue89, 28/07/2008, http://www.rue89.com/2008/07/28/le-pen-dieudonne-beaucoup-dintox-mais-une-video). L’abbé Laguérie a confirmé le baptême et formellement démenti l’idée d’un canular auprès du Post (« Oui, j’ai bien célébré le baptême de la fille de Dieudonné », Le Post, 29 juillet 2008, http://www.lepost.fr/article/2008/07/29/1232685_oui-j-ai-bien-officie-le-bapteme-de-la-fille-de-dieudonne.html) Enfin, l’hebdomadaire d’extrême-droite Minute a fait une enquête très fouillée sur le baptême, en confirmant tous les éléments, notamment le fait qu’il n’était pas prévu qu’il soit rendu public. Minute a obtenu la confirmation des faits auprès de tous les acteurs, y compris auprès de Dieudonné, qui ne parle nullement de « provocation », mais explique la sincérité de sa démarche, « quelque chose de très intérieur, de très personnel ». Il assure avoir choisi Philippe Laguérie car « dans les discussions que j’ai pu avoir avec lui, j’ai ressenti un sentiment d’ouverture ». On aura pu juger de l’ouverture de Laguérie... Le baptême fut suivi d’un repas. Pour les détails, voir Jean-Marie Molitor, « L’affaire Dieudonné », Minute, 23 juillet 2008, http://agoramag.over-blog.org/article-21587860.html. Pour faciliter la lecture de cet article, le lecteur doit savoir que l’activiste d’extrême-droite, acteur du rapprochement entre Dieudonné et Le Pen, mentionné par Minute par le pseudonyme d’Orléans, est en réalité l’ancien gudard Frédéric Chatillon. Quand Dieudonné conteste la factualité du baptême ou prétend avoir agi par « provocation », il s’agit tout simplement de mensonges.
69. Interview de Dieudonné dans Rivarol, no 2990, 11 mars 2011. Les propos de Dieudonné sur Williamson méritent d'être rapportés intégralement : « Un autre personnage pour lequel j'ai beaucoup d'estime et de considération, c'est Mgr Williamson. Je suis d'ailleurs allé le rencontrer à Londres où il vit replié, en paria. Le courage qu'il a manifesté montre qu'il est à mes yeux un vrai et un grand homme d'Eglise. Sa démarche est christique. Mgr Williamson est un résistant, un homme qui inspire le respect. A l'opposé de tout carriérisme qui n'est hélas pas rare chez les ecclésiastiques, il a renoncé à tout pour ses convictions. L'Eglise devrait s'inspirer de son exemple ; elle retrouverait de l'énergie et de la force. ». Qualifier un négationniste, un antisémite hystérique tel que Williamson, de « résistant » est tout simplement une ignominie.